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[Rp] - Papa je suis revenue et regardes qui je t’amène !

Annelyse
      - Arrivés en Bretagne, petite remise au carré des règles. -

- Nous voilà sur les terres Bretonne et vous voilà à présent mon mari.

      - A Rennes. -

- Non..

Quelques minutes plus tard.

- Non..

Quelques minutes encore plus tard.

- Ahem.. moui.. mais non. Bon trouvez lui quelque chose qui me, qui le rende irrésistible..ment présentable.

L’Angevine commençait à perdre patience dans la boutique. Quand ce n’était pas pour elle, l’envie y était moins. Après avoir tourné en rond pendant plusieurs minutes encore et encore elle décida de s’enfoncer dans un large fauteuil mis à disposition, les doigts fin vinrent pianoter l’accoudoir montrant à présent la limite de son agacement sur le temps d’attente, puis sa vision se rhabilla d’un Henri vêtue d’étoffes bordeaux et de broderie dorée mettant en valeur sa blondeur et ses yeux. Le Grain de Beauté le détailla en silence avant d’acquiescer.

- Très bien nous vous prenons le tout.

      - Entre Rennes et la veille. -

Les bagues avaient été prises et mis en place sur leurs mains respectives. Les voilà faussement mariés.

      - La veille de leur arrivée. -

Citation:
À mon père;

Voilà bien plusieurs semaines maintenant que nous n’avons pas échangé de courrier. Le temps pour moi d’avoir pris la route en direction de la Bretagne et j’ose espérer que tu n’y sois pas parti car je serais à Vannes dès demain matin et j’ai tellement à te raconter.

J’ai hâte mon cher père.

À très vite;

Ta fille Annelyse.


Sujet balisé par {la_mignonne}
_________________
Henrii
- Rennes -

C'était le combientième, déjà ? Le centième au moins, non ? Il y avait eu le prune, le vert, le bleu (qu'il avait bien aimé), le blanc (qu'il avait détesté), le noir (qu'il avait trouvé sinistre), le marron, le gris... Et à chaque fois, Annelyse avait rejeté la tenue. Trop ceci, ou pas assez cela. Henri se laissait faire sans mot dire, ou presque. Les chiffons et les habits, il n'y connaissait rien. Une chemise et des braies, et il était content. Il n'était pas compliqué, se contentait de simplicité, sa seule folie vestimentaire résidant dans son chapeau : une toque molle, parée de trois somptueuses plumes d'un faisan qu'il avait lui-même chassé.

Et il venait d'essayer en quelques heures plus de vêtements différents que dans toute sa vie. Henri savait désormais qu'il n'aimait pas particulièrement ce genre d'activité. Ça donnait chaud, c'était pénible, et il se sentait ridicule.
Mais enfin, Annelyse sembla satisfaite d'une belle tenue bordeaux et or. C'est vrai que ça ne lui allait pas mal du tout. Et de toute façon, il n'avait pas le choix, alors...

« Va pour celui-ci. Et maintenant... Je vais choisir un cheval. C'est mieux. »

Voilà une vraie activité. Utile, et où il comprenait quelque chose. Henri s'éloigna, laissant le soin à sa « femme » de régler la note (c'était prévu dans le contrat après tout !). Sans trainer en chemin, le blondinet se rendit tout droit chez le maquignon, où après un rapide examen, il opta pour un cheval gris pommelé, docile, d'après le vendeur. Et grâce à l'argent envoyé par l'acolyte d'Annelyse dans cette affaire étrange, Henri paya sans sourciller la somme astronomique exigée par l'homme. L'aventure pouvait commencer.

- Rieux, après le départ -

Il avait rencontré son « beau-père ». Et celui-ci n'avait pas été enchanté de se découvrir un gendre sorti d'on ne sait où. Le comité d'accueil avait été plutôt frais. Menaces de duel et regards assassins, le blondinet avait connu des entrevues plus amusantes. Et, à son plus grand étonnement, il avait été touché par la tristesse de cet homme, si malheureux de voir sa fille lui échapper. Si touché qu'il en avait eu des remords. Dans quel tourbillon infernal s'était-il jeté ?

Surtout qu'en sus de toute cette histoire abracadabrantesque, il y avait Ciana. Ciana... Penser à elle lui faisait battre le cœur plus vite qu'après une course folle. Ciana était belle, Ciana était douce, Ciana était amusante, Ciana était intelligente, Ciana était... la cousine d'Annelyse. Et jusqu'à ce que la comédie prenne fin, il lui serait totalement impossible de lui prendre la main en public, de rire avec elle ouvertement, de l'emmener en promenade, de faire toutes ces choses qu'il rêvait tant de faire en sa compagnie. Non, en attendant, il ne devait être aux yeux du monde que le cousin par alliance. Fichue idée folle d'Annelyse ! Et lui, il était encore plus fou de s'être jeté là-dedans !
Mais une promesse était une promesse. Et Henri de regretter de ne pas être parjure, pour s'enfuir de ce guêpier avec la demoiselle de ses pensées. C'était d'un compliqué, l'honnêteté.
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Henri pense. « Henri parle. »
Killijo_de_denere
[Rieux]

Killi est en taverne, il pense à son prochain voyage. Il va rejoindre Liz pour l'aider à organiser des animations dans le duché. Kiki les rejoindra. Il lui a écrit pour l'informer qu'il était à Rieux, mais elle était déjà partie à Rennes. Il ne veut plus parler, il n'a point besoin de discussions mais juste de bons moments partagés et d'amusements. Il n'a point besoin d'une relation plus compliquée. De toute manière, sa fille devrait rentrer bientôt. Elle doit déjà apprendre que ses fiançailles sont rompues. Elle ne doit point penser que tout est fini à cause d'une autre femme. Simple concours de circonstances, mais elle ne le croiera point. Elle ne veut plus lui faire confiance. Il s'est endormi en taverne quand un jeune homme blond arrive. Il lui fait la conversation, naturellement, en se présentant. Il va rejoindre le père de sa femme.

Sa fille arrive. Son rayon de soleil. Il y a si longtemps qu'il ne l'a plus vue. Une joie intense l'envahit immédiatement lorsqu'il la voit. Elle semble mieux. Il a tant de choses à lui dire, ils vont pouvoir rentrer ensemble à Vannes.

Annelyse : Il faut que je te présente quelqu'un. Tu as été absent longtemps. Trés longtemps tu sais?

Le toit de la taverne vient de lui tomber sur la tête. Avec une immense tourelle d'un château. Le chouchenn qu'il boit n'arrive point à le griser assez pour qu'il prenne cela pour une plaisanterie. Et là, les paroles fusent. Pas des plus agréables.

Killijo_de_denere : D'où l'as-tu ramassé ?
Henrii : Henri Duchesne, Seigneur du Lac.
Annelyse, en plissant les yeux : Il n'a pas été ramassé, soit un peu respectueux voyons
Killijo_de_denere : Seigneur du lac ? Est-ce une blague ? Qui est votre suzerain ?
Henrii : Mon père bien sûr.
Annelyse : Son père. Un homme réputé
Killijo_de_denere : As-tu été annoblie entre temps ? Chimera t'a donné un fief ?
Annelyse : C'est donc tout ce a quoi tu penses?!
Henrii : Diantre ! Nous nous sommes épousés par amour. Dès que j'ai vu votre adorable fille, j'en suis devenu fou.
Killijo_de_denere : Quoi, tu vas m'annoncer que tu es enceinte, ou qu'il t'a fait déjà des enfants ? Puis, se tournant vers Henri, vous, silence.
Annelyse : Non pas encore mais qui sait, ca ne saurait tarder
Le blondinet se fâche Comment, Monsieur, baissez d'un ton.
Annelyse : Toi grand pére ca t'irait merveilleusement bien
Henrii : Et oui. Bientôt, nous espérons un bel héritier.
Killijo_de_denere : Comment avez-vous pu épouser ma fille chérie sans me demander sa main ?

Puis il entend leur rencontre par le menu, c'est à peine s'ils ne prennent pas plaisir à lui raconter leur nuit de noces. Une promesse vient interrompre ce récit : "L'amour est éphémère. Vous trouverez un jupon plus attrayant et vous ferez souffrir ma petite fille et je devrais vous tuer."

Annelyse : Parce que si ca avait été un autre pour toi ca aurait été la même chose, alors c'est lui, parce qu'il a de beaux yeux.
Killijo_de_denere : De beaux yeux ! Est-ce un critère ?
Annelyse : Je crois. Regarde le, regarde ses yeux.
Henrii : On s'aime, c'est l'essentiel.
Killijo_de_denere : le bellâtre, arrêtez de rêver !
Henrii : Je ne rêve pas.
Annelyse : Pourquoi est-ce trop difficile pour toi de nous croire !

[i]Et là... Le comble de l'horreur... Il l'embrasse devant lui. La dernière fois qu'il avait vu sa fille se faire embrasser, l'aînée, il a manqué de faire une attaque d'apoplexie. Sa colère monte dangereusement.


Annelyse : Tu as bien cru Tobias avec Atthénais!
Killijo_de_denere : Tobias est mort, Annelyse, la nuance est énorme. De plus, Rodrielle le connaissait, elle s'était portée garante de lui. Et je l'ai défié pour qu'il me prouve sa valeur, avait-il dit en regardant l'impudent qui avait osé lui voler sa fille dans les yeux
Henrii : Défiez-moi alors
Killijo_de_denere : Epée, demain à l'aube. j'amène un arbitre
Henrii : Epée ? Mais je n'ai pas d'épée.
Sa fille s'était inquiétée : Non !
Mais Killi était déterminé. Il avait regardé le blondinet froidement et avait continué.
Annelyse : Pas d'épée.
Killijo_de_denere : Il te veut ? Il doit te mériter
Annelyse : Ce n'est pas son arme.
Henrii : Je suis déjà marié à votre fille.
Killijo_de_denere : Pas mon problème
Henrii : Tir à l'arc, je dis, moi.
Killijo_de_denere : Je m'en moque, je n'ai point approuvé cette infamie

Le jeune homme ne savait point tenir une épée, mais Killi, tout à sa colère, l'avait simplement appelé demi-homme. Pour lui, un homme qui ne sait point tenir une épée est un eunuque qui mérite de vivre dans un monastère. Surtout s'il est noble. Puis ils l'avaient achevé en lui parlant de leur projet d'aller vivre dans le Sud. Il aborrait le Sud, surtout depuis qu'il y avait laissé une fiancée qui avait entendu parler de ses frasques en Bretagne. Il ne voulait point y retourner et encore moins y vivre, mais si elle avait besoin de lui... Il était parti tristement en embrassant sa fille

Killijo_de_denere : Je suis heureux de te savoir heureuse ma chérie

Il était rentré à Vannes et avait écrit à son amie Fibi pour lui expliquer la dernière nouvelle qui avait fait tomber le ciel sur sa tête et à Kiki pour les mêmes raisons. Il avait besoin de soutien féminin. Plus que jamais.


HRP : Scène issue de la taverne, écrite à 6 mains.
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Chez moi
Annelyse
      - Vannes : « Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette. » de Confucius. -



C'est à peine le lendemain de leurs arrivées à Vannes que l'histoire tourne déjà au vinaigre. Le blond qui s'était engagé dans ce jeu tordu en avait décidé autrement et, l'Angevine rancunière comme pas deux et vindicative jusqu'au bout des ongles avait certes acquiescé la tournure des événements et le déliement du contrat, mais comptait bien lui faire payer le prix des conséquences. Oui une parole non tenue engendré à une vengeance. Le Grain de beauté n'avalerait pas le faux plan si facilement, plutôt s'arracher les yeux que de laisser passer cette affront.

Etant donné que Monsieur Ozera avait des vues sur sa chère cousine Acaciane il n’était pas si difficile de l’atteindre, d’autant plus que cette dernière lui avait fait surgit une idée afin de faire rappliquer son cousin Dimaro.
Oh Ciana.. Ma belle Ciana comme tu tombes bien, tu seras mon bouc émissaire hélas, tu as fait chavirer mon jouet dans la plus totale idiotie qu’est l’amour.

« Et toi Henri, ton masque est tombé, un autre tu t'es montré. Tous pitoyable, tu es pitoyable car tu n'es qu'un homme après tout, vous l'êtes tous. Je t'ai pensée simple et honnête mais derrière ton visage mielleux, tu es fade, sans saveur, sans couleur et surtout sans honneur, tu parles de venin, mais de nous deux seulement toi en a craché. Moi je ne vais pas en user avec toi non tu n'en vaux pas la peine, je vais seulement te piquer, car à présent je te méprise, je te déteste, ma colère a un gout amer.»

Préférer le pardon à la vengeance ? Non la vengeance était son pardon, la vengeance est une justice sauvage et barbare. Œil pour oeil dent pour dent. Quand elle pensera s'être vengé alors son irritation sera apaisée et non oublié, car oui Annelyse n'oublie jamais.


Avachie dans son fauteuil face à son écritoire, la bouffarde en activité totalement enivré par les vapeurs, l'Angevine réfléchissait quelques instants avant de se décider à prendre la plume. Le temps de rassembler ses idées et de ne pas se laisser emporter par ses dérives mentales.

Citation:

    Au Vicomte d’Ambriére,
    Dimaro di Campiglio,


Salut,


J’espère tout d’abord que votre valet a su retrouver sa route jusqu’à vos terres sans encombre et qu’il ne s’est pas trop plaint de sa visite en Bretagne, il y avait mauvais temps alors je m’en suis accaparé quelques jours afin d’en savoir plus sur vous et votre famille il me fallait quelque chose afin d’occuper mon ennuie vous comprenez ? Seulement voilà, il est tout juste insupportable et je vous conseillerez, non je vous serez gré de lui couper la langue pour le bien de tous surtout du mien pour la prochaine fois que nous allons nous voir. Sachez qu’il fut difficile pour moi de m’abstenir à le lui arracher moi même. Il aurait été dommage que je vous doive un homme. Je n’ai su par contre retenir un soir un coup de fourchette mal placé, mais tout va bien il n'en a pas perdu l'usage de sa main. Un valet manchot c'est comme un homme mort cela ne sert pas à grand chose.

Enfin, là n'est pas le thème de mon courrier. Il semblerait, que nous ayons quelque chose en commun.
Un lien de sang.
Je vous ai renvoyé votre hurluberlu, car l'appât fut plus belle quand je suis tombée par un pur hasard sur votre soeur, une soeur avec laquelle vous jouez à cache-cache semblerait-il. Je pourrais mettre un terme à ce jeu infantile si vous le souhaitez mais, cela aura évidemment un coût.

Quand j'aurais votre accord, je vous dirais où nous sommes. Il est inutile de vous dire que cela reste entre nous, il serait fort dommage qu'un coup de je ne sais quoi vienne se planter je ne sais où sur votre si charmante soeur dont vous souhaitez la donner en mariage.

J'espère que vous avez le sens de la fraternité mon cher, cousin.

Qu’Aristote sache vous conseiller,

Bien à vous.



La lettre est séchée par le temps qu'Annelyse restera fixé avec une certaine satisfaction espérant faire un tantinet monter la moutarde au nez de son fameux cousin inconnu. Elle sera ensuite transmise à un des coursiers le plus rapide.

Ainsi la note est donnée.
_________________
Acaciane
    Bretagne – Juin 1462 – Orages de Sentiments, cœur en miettes et âme en peine.



    La vie était parfois bien joueuse, de cela personne ne pouvait en douter. Ciana la première était à le constater depuis quelques jours. Car oui, depuis quelques jours, la petite di Campiglio vivait dans un déchirement le plus complet. Tantôt euphorie de douceurs et de tendresse, tantôt douleur de rudesses et de cruauté. Elle passait par tant d’état qu’elle finissait épuisée à la fin de la journée. Mais revenons à nos moutons afin de comprendre le drame qui se jouait.

    Voyage voyage
    Plus loin que nuit et le jour
    Voyage (voyage)
    Dans l´espace inouï de l´amour *


    Ciana avait rencontré Henri lors de son escapade parisienne. La grande ville lui avait offert non seulement une aventure pittoresque mais en plus un chevalier servant. Quoi de plus idéal pour une jeune fille au grand cœur toute innocente et naïve qu’elle pouvait l’être ?
    Forcément, le reste ne pouvait pas être tout aussi beau et romanesque qu’elle semblait vouloir le croire.

    Le prince charmant fut retrouvé en Bretagne lorsque arrivée avec sa cousine, la piquante Annelyse, après un long voyage, Ciana comprit qu’Henri était le mari de cette dernière. Tremblement de sentiments, tsunami de chagrin, la brune italienne sentit son monde s’écrouler en un instant. Sauf que le jeune homme lui avoua bien vite que ce n’était qu’une farce à l’intention du père de la mariée. Deuxième vague de mal être. Monsieur son oncle allait être malmené dans cette histoire et dire qu’elle l’appréciait…
    Oh bien évidemment, il n’avait pas les qualités qu’on attendait chez un homme de cet âge mais avec Ciana, Killijo avait été honnête et franc tout en donnant à chacune de leur rencontre un côté paternaliste que la jeune fille appréciait. Alors le tromper… Annelyse pouvait tramer toutes les histoires qu’elle voulait, Ciana avait mal pour cet oncle qui lui était tombé sur le dos récemment et qui comprendrait bien vite son implication dans la supercherie. Parce que bien évidemment, Henri en se confiant faisait d’Angelina Camilla Graciana di Campiglio une complice. Jugée coupable avant même d'avoir osé respirer. Pauvre petite chose qui n’en demandait pas tant !

    Après quelques jours de flottement, Ciana avait pourtant pris ses marques dans cet imbroglio. Elle devait même aider Henri à paraitre plus… disons sans vexer personne moins paysan. Quant on voulait jouer, il fallait s’en donner les moyens et interpréter un noble seigneur requérait quelques notions de base que Ciana avait bien voulu inculquer au jeune marié. Et puis il fallait bien l’avouer, cela lui permettait de passer du temps avec Henri.
    Chaque jour ce dernier lui écrivait, lui faisant part de ses sentiments envers elle et la di Campiglio y croyait dur comme fer. Ah la jeunesse…

    Et puis un matin, Henri lui annonça une dispute avec Annelyse. Guère étonnée, Ciana avait pris ça plutôt à la légère. Elle commençait à connaitre sa cousine et son caractère volcanique… Cela serait réglé dans la journée sauf que Henri ne l’entendait pas de cette oreille et voulait même fuir avec l’italienne. Oh par tous les dieux, un homme qui lui avouait ses sentiments et qui l’enlevait de ce monde cruel. Voilà de quoi la faire tomber en pâmoison. Mais tout se gâta rapidement. Une missive de son aîné qui l'avait retrouvé on ne sait comment et qui disait rappliquer, une supplique à Henri d’attendre de rencontrer son frère, après tout s’il l’aimait il pourrait en faire part à ce frère longtemps attendu, le monde semblait vouloir ériger des barrières autour de Ciana.

    Mais une journée d’attente est une journée de trop.
    à peine eut-elle fait part de la venue de Dimaro qu’elle se sentit trahi par celui qui disait l’aimer. Profitant de l’absence d’Annelyse pour mettre les voiles, Henri vint quand même annoncer à Ciana son départ. Le contrat était rompu pour sa part, il n’irait pas jusqu’au bout de cette histoire de « faux mari » car la cousine n’était qu’une « vipère » et qu’il ne pouvait pas se faire complice de cette supercherie. Euhhh, il était pourtant bien au courant dès le départ de cette mascarade alors pourquoi maintenant ? Ciana avait du mal à suivre la logique masculine. Et puis le couperet tomba. Henri lâcha à la belle italienne que « plus rien ne le retenait alors à Vannes ».

    Pardon ? Qu’est-ce que c’est ? Quoi tu fais là ? Répète un peu c’que tu dis !

    K.O par uppercut. La brune n’en pouvait plus. Le cœur au bord des lèvres, les lèvres en une moue dubitative pour ne pas dire percluse d’incompréhension, Ciana était en état de choc. Et le bougre avait le culot de lui demander s’il pouvait lui écrire… ah mais bien sûr, vas-y, piétine le peu de respect qu’il lui reste à l’italienne, vas-y ne te gêne pas…

    Elle s’était alors échappée de cet enfer pour venir s’enchaîner à un autre. Car si la supercherie prenait fin avec ce départ, la découverte de toute cette histoire allait lui exploser à la figure. D’ailleurs, c’est dans les jupes, pardon, dans les bras de son oncle que la chère enfant trouva refuge. Il lui souhaita « joyeux anniversaire », elle lui offrit un torrent de larmes et de sanglot. Toutefois, loyale jusqu’au bout malgré le chagrin qui l’avait mis plus bas que terre, jamais Ciana ne lâcha le nom de celui qui lui avait arraché le cœur. Killijo avait été l’homme de la situation, berçant, écoutant, prodiguant soin de l’âme et du cœur à cette petite qui finit par lui avouer que bientôt il l’a détesterait lui aussi, qu’elle n’offrait que tristesse et malheur à ceux qui l’appréciaient.

    Fatiguée, épuisée même, Ciana s’en était allée dans cette chambre que son oncle lui avait mise à disposition en sa demeure, s’enfermant pour le reste des jours à venir, attendant finalement que son frère aîné vienne la ramener par la peau du séant jusque sur ces terres comme il était prévu qu’elle fasse à son arrivée sur le sol français. Et le sentiment d’avoir perdu tant de chose en un court instant lui laissa un goût amer.




*Voyage, voyage de Desireless
Killijo_de_denere
Jusqu'ici, tout va bien. J'aime pas trop beaucoup ça. (J Debbouze)

En taverne, il discute avec une jeune demoiselle, enfin une demoiselle qui vient d'arriver à Vannes. Sa fille arrive. Tiens, elle est sans l'autre ? Tant mieux, il ne veut pas le voir. Il ne supporte point son air niais et ses regards ennamourés sur sa fille. Il écoute les deux filles discuter, il apprend dans la foulée qu'elle veut partir de Bretagne. Et hop ! On rajoute un étage au poids qu'il a sur le coeur. Qui dit mieux ? Il s'étonne, lui pose des questions, mais elle y répond à peine. La jeune fille part, il se retrouve seul avec elle, profitant pour lui faire un câlin, mais elle le rejette. Une fois de plus. Plus il s'avance vers elle, plus elle recule. Elle lui reproche qu'ils n'ont plus de vie de famille, depuis bien longtemps, qu'elle en a fait son deuil. Pourtant, il est venu en Bretagne pour elle. Il a quitté la boulangère pour elle. Certes, leur histoire commençait à ne plus être passionnante et encore moins passionnée, mais il l'a fait sans hésiter dès qu'il a su qu'il y avait eu des problèmes avec sa fille. La vie de famille, ils l'ont eue, dans le temps, avec Rod. Elle avait pris cette place de mère auprès de ses filles, elle calmait les tensions qui montaient entre eux quand il voulait trop les couver. Elle le tempérait. Pour une brigande, cela peut paraître risible. Pour une Corleone, impossible. Et pourtant... Cette femme laissait encore un vide béant en lui depuis sa mort. Il regrettait encore aujourd'hui de l'avoir laissée partir. Mais il était trop tard pour tout cela. Ils avaient une relation parfaite, sans promesse, sans contrainte. Elle était la seule avec qui il n'en avait point regardé d'autres. Il ne voyait qu'elle. Les autres lui paraissaient fades à côté de sa torride Italienne. Il lui avait dit, il lui avait parlé de ses regrets de ne pas avoir eu le courage de s'engager plus avant avec Rod. Mais elle ne voulait rien entendre. Il ne parlait jamais d'elle, gardant son chagrin pour lui et allant la pleurer sur son mausolée. Il s'ouvrait ce soir, mais elle le rabrouait. D'autant plus fort qu'elle lui parlait de son statut de bâtarde. Il encaissait mal l'attaque. D'autant plus mal qu'il venait parler de sa Rod. Mais elle vidait son sac. Il n'était pas forcément prêt à tout recevoir, déversé comme ça l'était. Oui il avait eu des bâtardes. Deux mêmes. La première, il était très jeune, il ne savait pas ce qu'il faisait, il n'avait appris son existence que tard. La deuxième, Annelyse, il l'avait fabriquée avec sa mère. Certes, cette dernière était mariée. C'était un détail qui n'avait point d'importance à cette époque, vu que le mari était loin, incompétent et apparemment, stérile. Killi était tout l'inverse. Il n'avait point fallu longtemps pour qu'elle soit conçue. Il se rappelait la joie dans les yeux de Brianna quand elle lui avait annoncé qu'elle était grosse de ses oeuvres. Il se rappelait aussi la douleur et le choc dans les yeux de sa mère quand il lui avait annoncé qu'elle était une deuxième fois grand-mère. Il n'était point marié. Un autre reproche d'ailleurs. Elle voulait qu'il se marie, qu'il mène une petite vie de famille, à faire le mari gentil avec sa petite femme adorable, et ils auraient beaucoup de petits enfants radieux. Toute cette guimauve... Toute cette mascarade, ce mariage en lequel il ne croyait point, ces promesses de fidélité et toutes ces fadaises dont il se gaussait. Il l'avait voulue cette petite. Pour Brianna, parce qu'elle se désespérait de ne point avoir d'enfant. Il avait suivi sa croissance de loin en loin avec les lettres de la mère épanouie. Jusqu'à ce qu'elle avoue la vérité. Etait-ce sa faute si elle avait dit à l'autre incompétent que sa petite Annelyse n'était point de lui ? Il était allé la chercher au couvent, pour qu'elle soit élevée chez les Dénéré. Ce qu'il n'avait point manqué de lui rappeler, énervé de cette vague de reproches. Il l'avait accueillie, élevée, chérie comme sa soeur aînée. Il avait subi les foudres de sa mère et était devenu diacre suite à cette annonce. Sa mère ne pouvait plus engager des laiderons comme servantes et surveiller toutes les femmes mariées. Elle espérait que le diaconat lui mettrait du plomb dans la tête. Peine perdue. La seule qui avait réussi à le stabiliser, c'était celle qui vivait en dehors de la loi. Il était seigneur, elle était brigande. Annelyse ne voulait point comprendre, elle lui reprochait de parler de Rod alors qu'il l'avait abandonnée. Puis ses pseudo-mariages. Oui, il avait tenté. Il en avait même demandé deux en mariage. Une qu'il avait mise enceinte par accident, pour ne plus semer de nouveaux bâtards et l'autre parce qu'elle ne voulait que lui. Et qu'il voulait lui donner la vie qu'elle désirait. Mais... La première avait fui suite à une de ses incartades et l'autre... Avait eu vent de ses nombreuses incartades en Bretagne. Elle le savait, mais elle semblait espérer que pour elle... Raison pour laquelle elle aussi lui avait fait croire à un mariage. Pardon ? Il avait dû mal entendre. Non non, elle n'était point mariée, c'était pour lui montrer ce que ça faisait. La colère est montée encore plus forte, irradiant tout son corps, le poussant à un acte de violence qu'il aurait pu regretter toute sa vie. Non, ne pas lui lancer une table sur la tête, non, ne point la secouer pour lui remettre les idées en place. La table à côté de laquelle il se trouvait avait pris. Elle avait pris cher d'ailleurs. Elle s'était fendue en deux avec les coups. Il abattait son poing dessus pour ne point l'abattre sur sa fille tant l'envie de la corriger le démangeait. Lui donner une leçon, disait-elle. Depuis quand une fille donne des leçons à son père ? Depuis quand le coq a-t-il besoin d'apprendre quelque chose ? Une table, deux tables, il s'avançait toujours, les tables s'ouvraient sur son passage. Son poing aussi, mais il n'en avait cure. La violence de sa colère et son besoin de la faire partir sur un objet plutôt que sur sa fille prenait le dessus sur le reste. Il s'était ouvert à elle, il lui avait expliqué les choses, il avait accepté cette parodie de mariage à l'époque où il y croyait. Et elle lui annonce tout naturellement que c'était pour lui montrer ce que ça fait. Mais il allait lui montrer ce que ça fait de souffrir ! Ah elle ne supportait point son statut de bâtarde ? Mais elle n'aurait plus de statut, ainsi, elle serait tranquille ! Elle voulait un père et une mère, il allait aussi lui donner le Saint-Esprit pour la guider. Le tabouret qui se trouvait dans le coin. Ouvert. Comme les tables. Mais cela ne suffisait point encore. La colère le taraudait toujours plus forte. Elle le poussait à sortir cette violence qu'il avait en lui. Face à son enfant, cette fille qu'il avait voulue, qu'il avait conçue et ramenée auprès de lui quand elle était en détresse. Il avait accepté son mariage, pour elle. Il lui avait pardonné de ne rien lui avoir annoncé, il avait cru à son histoire. Il avait accueilli l'autre chez lui, pour elle. Il l'avait défié en duel pour avoir épousé sa fille. Et pour avoir aussi voulu la toucher, mais c'était une autre histoire. Le Tobias aussi y était passé. Les filles du coq, on doit les mériter. On ne les courtise pas juste parce qu'elles sont belles. Ou on est tellement discret que le père ne nous a jamais vu. Ou... On prend des cours de combat à l'épée. Il aurait pu tuer ce blondinet assez abruti pour marcher dans sa combine juste parce qu'il lui avait fait croire qu'il avait épousé sa fille. En même temps, il l'aurait bien tué pour cette raison. Après, il aurait corrigé sa fille. Il n'en pouvait plus, c'était trop pour lui. La rage qui lui vrillait la tête, la lutte interne pour retenir ce poing et l'abattre sur une table au lieu de le laisser partir sur elle. Il était parti en lui souhaitant un bon voyage. Il ne voulait plus la voir. Pas maintenant. Il était rentré chez lui et avait aussi cassé les meubles. Ce qu'il était stupide ! Vouloir tout lui donner, veiller à son bonheur, s'occuper d'elle, pour qu'elle lui reproche même sa naissance... La table, les tabourets, le vaisselier... Tout y était passé. il préparait un baluchon pour partir. Il voulait aller loin. Où ? Il ne savait point encore. Intrépide le mènerait bien quelque part. Mais il ne pouvait rester.
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