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[RP] Deux flammes, un brasier pour ces destins mêlés.

Gabriele.
    « L'homme sans la femme et la femme sans l'homme sont des êtres imparfaits dans l'ordre naturel. Mais plus il y a de contraste dans leurs caractères, plus il y a d'union dans leurs harmonies. » - Bernardin de Saint-Pierre.


Le mariage. Ça faisait tellement de temps que je l'attendais, et pourtant il était arrivé si vite. Les jours avaient défilé à une vitesse folle et honteuse dès lors que nous avions décidé d'une date fixe. Le 21 juin, jour le plus long de l'année, entrée dans une nouvelle saison, la plus ensoleillée de l'année, même si elle était traversée ça et là par de violents et grandioses orages. Toute une symbolique, n'est-ce pas ? Le couple que je forme avec la Nordique n'a rien de conventionnel. Il n'est pas doux et tranquille comme peut l'être le printemps, pas plus qu'il n'est triste et pluvieux comme un jour d'automne, et, même si ma promise vient du nord, il est loin d'être sombre et glacial comme une nuit d'hiver.
Non, notre couple est brûlant, aussi passionné qu'intense, nous pouvons nous attirer autant que nous déchirer avec violence. C'est l'explosion des passions, bonnes ou mauvaises, mais toujours excessives. Nous nous aimons avec excès, c'est ainsi, la demi-mesure nous la laissons aux faibles.

Le grand jour est arrivé si vite. J'ai l'impression que rien n'est prêt alors que je sais pertinemment que Gaïa aura veillé à tout. Elle s'est trop impliquée dans cette union pour pouvoir laissé quelque chose de côté ou risquer qu'un oubli vienne tout gâcher. Je suis resté seul aujourd'hui, pour me préparer, aucune des donzelles du Clan ne pourrait me voir dans un tel état de fébrilité, au risque d'en entendre parler pendant des siècles encore. Quant aux hommes...Et bien, je ne sais pas si mon père sera présent, Nizam veut absolument me lécher l'oreille – il était donc hors de question de l'inviter dans mon intimité -, et les autres mâles Corleone sont trop jeunes pour pouvoir m'être d'une quelconque utilité ou réconfort. Le Clan manque décidément cruellement d'hommes.
Et mon double, dans tout ça ? Est-ce que mon frère, Alessandro, pourrait être là ? Si oui...Et bien, j'avais une excellente idée pour semer le trouble lors du bal masqué !

Le bal masqué, oui. Une idée de Gaïa, encore. Pour précéder le mariage. Je ne sais pas trop si tout le monde jouera le jeu, l'idée en ayant fait râler plus d'une, mais je sais que si je ne la retrouve pas, Elle, le mariage n'aura pas lieu. Ce n'est pas une crainte pour moi, je ne m'en inquiète pas. Dans toutes nos éternités, nous nous sommes retrouvés, et il est écrit que cette vie-ci serait particulièrement intense, et pour cause : nous avons déjà un fils, chose que nous n'avions jamais réussi à obtenir.
En même temps que l'invitation, j'avais fait parvenir à mon jumeau un message : s'il venait – et j'y compte bien, s'il ne veut pas essuyer une colère fraternelle fulgurante – il devrait avoir un costume de gladiateur pour le bal. La Belle saurait-elle nous différencier ? Je m'amuse déjà, rien qu'à l'idée.

Dans ma chambre, deux tenues. L'une faite de cuir, de mailles, et de rivets, promettant de dévoiler ma musculature aux yeux de ma future épouse, laissant une large place aux suppositions dans notre jeu ; l'autre faite des tissus les plus élégants qui soient, dans le style de mon pays d'origine, tout en raffinement. L'une pour le Bal, l'autre pour l'union dont j'ignorais encore le déroulement exact. Gaïa et Daeneryss y avaient été de leurs complots habituels pour ça, et je n'avais pas eu mon mot à dire pour le coup. Lorsque les bonnes femmes avaient une idée en tête de toute façon...Impossible de les en détourner, même avec tout le talent du monde, et Déos sait que j'y ai pourtant mis de l'ardeur.
Nu comme lors de la Genèse, j'observe les marques sur mon corps, trop d'indices qui permettraient à la Nordique de me repérer immédiatement. Heureusement, ma cousine a veillé à tout encore une fois, et m'a déniché de quoi cacher tout ça. Une sorte de maquillage, a priori assez efficace pour tenir le temps du bal. Il est temps pour moi de commencer à me préparer, et l'angoisse revient dans mes entrailles. Non pas que j'ai peur de passer ma vie aux côtés de cette femme divine, mais plutôt de voir quelque chose mal se passer, ou quelqu'un s'immiscer entre nous. Si cela venait à arriver, de toute façon, je tuerais le perturbateur.

Pensif, je prends le temps de soigneusement cacher chaque marque qui pourrait lui permettre de me retrouver. Le D dans ma nuque, le A plus bas sur mon torse, et même le E contre ma cuisse. Voilà qui ne lui plaira pas, ne plus voir les marques de son appartenance sur ma peau. Le prénom féminin tatoué sur ma cuisse n'y échappe pas non plus. Le tour de mon œil est le seul épargné, il ne sera de toute façon pas visible sous le masque que je porterai.
Les lanières de cuir rejoignent ma peau, s'y ajustant parfaitement tout en épousant la ligne de mes muscles. Spallières, jambières, soutenues de mailles. Ce ne sont pas des braies que je porte, mais, à la manière romaine, du cuir qui me tombe à mi-cuisses, cachant tout ce qui doit l'être. Le combattant parfait que je m'apprête à devenir n'a plus qu'à revêtir casque et armes pour être fin prêt pour la bataille dans l'arène. Pour ajouter encore au réalisme de la scène, j'enduis mes bras, mes jambes et mon torse d'une huile destinée à rendre ma peau luisante à souhait. Voilà de quoi rendre folles ces dames, et une en particulier, mais saurait-elle reconnaître ce corps qu'elle a tant et tant parcouru, sachant que celui quasi identique de mon jumeau traînera par là ?
Il serait bientôt temps de le savoir.

Mon reflet me satisfait. Pour m'assurer qu'aucun détail ne cloche, j'enfile le casque et me regarde à nouveau. Le Tatouage n'est pas visible. Parfait. Je vais pouvoir entrer dans la danse et partir à la chasse. Le domaine est vaste, et l'on n'a pas lésiné sur les moyens. Des musiciens jouant une musique entraînante bien que sous la contrainte et la menace de les livrer à l'écorcheuse en chef, j'ai nommé Arsène, s'ils n'effectuaient pas bien leur tâche ; de l'alcool coulant à flots, à ne plus savoir quoi en faire – condition sine qua non de la venue de certains invités ; et de la nourriture à profusion, toute aussi vitale.
Dehors, le temps est lourd, mais pour le moment clair. Qui dit qu'il ne tournerait pas à l'orage, dans la soirée...

Il est temps de jouer au chat et à la souris, mon amour.
    Que les regards se croisent.

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Samuli_ponsimaa
Gabriele mon roy, mon ange en qui je crois*(belizel)
sois en certain je vais te maraver la tronche pour t'appendre à me ficher la frousse


Les semaines avaient passées sans plus aucunes nouvelles de son Double.
Sa dernière missive était pour lui expliquer qu’il était gravement blessé.
Mais ou avait donc passé Gabriele ?
Etait-il mort ?

Alessandro tournait comme un lion en cage guettant le coursier qui lui emmenait ses missives. Mais les seules qu’il recevait était de Kachina.

Ce matin-là, le Scugnizzo* avait décidé de ne pas en péter une et de paresser la journée dans sa petite piaule d’auberge tout en méditant sur son triste sort. Sa chemise immaculée était tâchée de vin et la fin des haricots était proche.
Oh malheur et le pire du pire c’était bien quand le Joker lui avait intimer l’ordre de s’en trouver une noire pour être conforme aux autres hommes du clan. Décidemment, Boulvay n’avait aucun goût comme la plupart des François pensait le jeune italien.

Il avait fallu qu’il se rendorme pour que quelqu’un vienne frapper à la porte. Le bellâtre bien décidé à profiter du confort de sa couche ne répondit pas. Sauf que le perturbateur insistait !!!

C’est un brun de fort mauvais poil qui ouvrit la porte à la volée abreuvant le coursier de tous les noms d’oiseaux qu’il connaissait. Le parchemin fut arraché des mains et la porte claqua au nez et à la barbe de l’homme avec un *cretino* en guise de salut. Il aurait pu glisser la missive sous la porte aussi, sans blague !

A peine ouverte, que voilà la main du rital qui se met à trembler. L’écriture, il l’aurait reconnu entre toutes. Gabriele…S’il pouvait écrire, logiquement c’est qu’il était en vie.
Il lui annonçait…son mariage.
Soupir de soulagement, le scunizzo embrassa le parchemin fraternel, soulagé.
Et puis sa colère éclata.
Il s’était fait du mouron, il l’avait cherché un peu partout, alarmé par les dernières nouvelles. Ses missives étaient restées sans réponses.
Le parchemin finit en méchoui et la pièce se remplit de décibels nuisibles.


Managgia la p’tana…porca tro’a !!!! (juron très vilain intraduisible)

Tous les saints y prirent pour leur grade et Alessandro engueula son reflet dans le miroir.
Il s’arrêta net, doigt levé en l’air, les joues en feu…


Ma cu'm si pet’nat’* ? (mais comment es-tu coiffé ? en napolitain)

Les cheveux furent tirés en arrière, soigneusement, coiffure impeccablement lisse, on se calme et que disait la lettre déjà?

Un bal masqué et trouver un costume de gladiateur…Il en avait de bonnes le frangin…Et il allait trouver ça ou ? sûrement pas sous les jupes de la catin du coin. Quoique elle aurait peut-être une idée la donzelle.

Effectivement,elle en eu une. Une tunique jusqu’aux genoux, une cuirasse, une ceinture, des sandales et une heaulme.

E che caz*o ! me par’nu strunz’ cosi ( bordel j’ai l’air d’un con comme ça en napolitain)

C’est très bien comme ça Alessandro, il te reste plus qu’à te trouver une épée ou une hache.

Teng’le pale che pi’giano l’aria
( j’ai les couil*es à l’air)

Éclat de rire de la courtisane.

Alessandro leva la main pour la gifler mais la laissa retomber le long de son corps,pas le moment de faire le nerveux. Après tout, elle l’aidait bien, la petite.

Le tout fut emballé dans une besace, il n’allait pas traverser le royaume dans cette tenue et une nouvelle chemise fut volée sur un étendage extérieur.

Il emprunta le cheval de Boulvay espérant que celui-ci ne s’en rendra pas compte avant son retour, et chevaucha conforme au plan que lui avait envoyé son jumeau. Encore heureux que les indications étaient précises, ça évitait qu’il se perde.

Arrivé en ville, il sillona les rues à la recherche de sa moitié.



*scugnizzo : jeune voyou des rues de Naples, fourbe et vif
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Daeneryss
    La perfection d'un homme réside en son épouse - Pensée de Daeneryss


Assise sur le rebord du grand lit, seul le silence était mon ami à cet instant. Le calme avant la tempête, tout n'était plus qu'une question de temps. Ce même temps qui avait semblé me faire la nique depuis que Gabriele avait de nouveau demandé ma main, ce fichu temps qui avait paru s'accélérer pour me faire perdre mes moyens à chaque jour qui passe. J'aurais aimé attraper le sablier du monde et le poser à plat, juste un peu. Pas plus penché d'un côté que de l'autre, non. Juste un milieu parfait, reflet de l'équilibre spécial qui va nous unir, Gabriele et moi. Au lieu de ça, chaque heure me semblait défiler aussi vite qu'une seconde et tout s'enchainait avec une célérité immonde et démesurée.
Toute mon attention est, à cet instant, portée sur la bague d'argent rougeoyant passé à mon doigt. Leurs jumeaux, trahissant ma nervosité par un tic devenu fréquent, faisaient tourner le bijou autour de l'annulaire fin, signe avant coureur d'une potentielle crise de panique.

Depuis toute enfant, j'avais longtemps rêvé du jour de mon mariage. Sur le sommet d'une falaise au mont légèrement venteux, le rituel de ma tribu aurait été accompli par notre chef. D'abord, le futur épousé serait parti se retirer dix jours durant, avec les hommes déjà mariés du clan. Ensemble, ils auraient fait le rite du mâle. Herbes fumées, chasse et alcool aurait bercé leurs journées, avant de revenir la veille du grand jour. Alors que pour ma part, j'aurais été confiée à la Sage, pour me purifier. De ses mixtures, elle m'aurait fait subir différentes choses. Mon esprit se serait envolé loin, et mon corps aurait subi les spasmes des drogues pour que l'ensemble de mon être se contracte, afin d'offrir à l'époux une sensation de virginité parfaite, si j'avais déjà été consommée par un autre. Et la cérémonie aurait suivi son cours... Danses du clan, cris, chants et rituels d'animaux offerts pour satisfaire les Dieux, afin que leurs bienveillances se portent sur l'union qui venait de naître sous leurs regards. Mais aujourd'hui, je ne pouvais que penser à tout ça. Car cela ne m'arriverait jamais. Je n'aurais plus jamais les membres de ma tribu pour me soumettre à d'éventuelles pratiques que d'autres en France qualifieraient de sauvages. Jamais mon visage ne connaîtrait la peinture de l'honneur, jamais ma famille ne serait fière de moi. Car aujourd'hui, bien que l'heure qui s'égraine me rapproche de plus en plus vers le jour le plus heureux de ma vie, aujourd'hui, je suis seule.
Au lieu de tout un rituel de préparation, j'étais dans une immense chambre, où le lit à baldaquin était habillé de draps affreux aux dorures passées. Même les tapisseries qui ornaient les murs de l'endroit paraissaient me soufflaient que le temps passe et qu'on ne peut aller contre lui. On ne peut que se soumettre à la volonté et le laisser diriger, le laisser marquer son passage. Sur ces murs, un peu de vieillissement, sur mon corps, les différentes marques offertes par la vie - causées ou non par l'Homme. Assaillants ou fiancé.

Un bruit de verre brisé m'extirpe de mes songes et contemplations du mobilier lugubre, me faisant de ce fait quitter ma place déjà occupée depuis sûrement un petit moment, si on en croit le temps que met la couche à récupérer sa forme initiale. Ouvrant la porte de la chambre, je me laisse encore surprendre par tout ce chamboulement. Une chose était claire : Gaïa n'avait rien laissé au hasard et même les employés de ce château semblaient stressés. Sans doute avais-je un petit quelque chose à voir avec tout ça, cette menace jetée sur un ton froid mais on ne peut plus solennel sans doute, de tous les éviscérer si quelque chose ne tournait pas rond lors des préparatifs de la fête.
La porte se referme et voilà que je soupire. Tout le monde devait sûrement être en train de se préparer et moi, je contemplais mes tenues, suspendues à la fenêtre. Pour le moment, la robe de mariée ne retenait pas mon attention, seule mon déguisement comptait. Et aussi mon alliance avec Arsene. Le bleu se mariant parfaitement avec la peau d'albâtre, faisant ressortir la profondeur des regards. Une alliance parfaite pour une mise en scène machiavélique, je me surpris à sourire tout en caressant les plumes du cygne majestueux que je serai. Encore une fois, merci Gaïa, sans toi je serai encore en train de traîner dans cette boutique perdue de Paris, et jamais l'idée de la grâce ne serait venue me frapper l'esprit.
C'est ainsi que la tunique qui me sert de tenue rejoint le sol dans un bruissement léger. Lentement, je m'en extrais, repoussant le tissu désormais froissé du bout du pied. Vient ensuite le moment du fuseau qui cache les courbes de mes jambes graciles. Presque accompagné d'une caresse, le tissu quitte ma peau pâle. Appuyée contre le rebord d'un fauteuil, le satiné de la jambe droite sera le premier dévoilé, emmenant avec lui le tatouage du prénom prochainement marital. S'en suit la gauche, dans la même lenteur d'exécution. Un effeuillage parfait, laissant apercevoir désormais mon corps de femme, et les stigmates d'un amour aussi follement démesuré que destructeur dans nos heures les plus sombres.

D'ici quelques heures, je ne serai plus simplement Daeneryss. Si nous nous retrouvons dans cette assemblée composée d'amis, mais aussi d'amants et conquêtes, je serai Daeneryss Corleone. Plus qu'un nom : un destin. Nous serons unis à jamais, devant ceux qui nous aiment et constituent notre clan, mais aussi les personnes qui ont composé notre vie, ceux qui nous ont envié, jalousé et ceux qui nous détestent plus que tout.

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Arthor
    Effacé, pour ne pas dire absent de la vie du clan actuellement, le barbu avait reçu, un peu avec surprise, une lettre cachetée. Boudant les tavernes, et d’une manière générale tous les lieux où il pouvait croiser un Corleone, il s’était renfermé, sans doute pour mieux réfléchir. Pire qu’un questionnement passager, celui-ci lui rappelait cette période sombre durant laquelle il avait appris sa véritable identité. Beaucoup d’anciens avaient perdu la vie, et aujourd’hui, la nouvelle génération avait pris le relai. Un cycle naturel, et nécessaire, permettant la continuité de toute chose sur terre, mais qui dérangeaient le montagnard qui n’arrivait pas à trouver sa place dans ce nouveau monde.
    Pourtant, on l’invitait, lui, le barbu grognon, à un nouveau mariage. Quand il comprit qu’il s’agissait encore une fois d’épousailles, le Corleone laissa tomber l’invitation sur son lit dans un bref soupire qui avait résumé à lui seul son état d’esprit. Hors de question d’y mettre se serait-ce un poil de barbe.

    Qu’avait-il tous à vouloir se marier ? Ce genre de cérémonie l’insupportait au plus haut point, et pourtant, à la surprise générale, il s’y voyait déjà. En effet son regard s’était posé sur un mot, un seul, écrit à la suite du vélin. « Bal masqué ». Cette idée lui fit briller les yeux, et si cela n’avait pas été ridicule d’applaudir, seul, dans une auberge miteuse, il l’aurait fait. Il faut dire que les mariages traditionnels ne lui réussissaient pas vraiment. Au premier, il avait essayé de tuer sa sœur, et elle d’en faire de même, et au second, il avait dû tenir la conversation avec des gens. Discuter, vous vous rendez compte de l’horreur ? Mais le troisième serait différent, c’est évident. Son esprit avait trouvé l’idée parfaite pour qu’on lui foute la paix tout en assistant à la cérémonie, car après tout, il n’avait rien d’autre de mieux à faire.

    Sur son lit, devant lui, la tenue parfaite. Le moment venu, il se prépara. Son déguisement était très simple. Il avait réussi à se fournir une robe, des collants, et tout l’équipement qui aurait été nécessaire s’il avait été une femme voulant, plus ou moins, bien s’habiller. Certes sa tenue n’était pas vraiment à sa taille, et à travers ses collants, on apercevait de très nombreux poils. Mais le ridicule ne lui faisait pas peur. Il enfila ses grosses bottes noires, n’ayant pas réussi à trouver chaussure à son pied, ce qui dissimula une partie de ses jambes, mais pour les bras et le torse, c’était peine perdue. Il ne lui manqua plus que deux choses. Le classique masque qui ne cachait on ne sait trop quoi, et une bonne grosse bouteille de génépi. Pourquoi ? Il n’allait quand même pas mettre un casque voyons, cela aurait fait de trop. Pour le génépi, il avait approvisionné sa réserve personnelle lors de son passage en terre dauphinoise. Comme tout briançonnais, il raffolait de ce breuvage qu’il avait fait mettre dans une énorme bouteille, et cela en vue d’une occasion spéciale comme celle-ci.

    Le voilà fin prêt, et se regardant une dernière fois dans la pitoyable glace qui lui servait de miroir, il se but une bonne rasade de génépi. Et il partit.
    La chevauché fut longue, et il remercia le ciel d’arriver enfin. Son fessier n’aurait pas supporté de faire un lieu de plus. Il posa pied à terre, s’enfila une nouvelle dose de génépi tout en regardant ce qui allait servir de lieu de cérémonie. Plus occupé à avaler qu’à dire ce que lui inspirait ce château, il avança pour faire son entrée. Il posa même son masque sur ses yeux, et fit rapidement le tour des personnes présentes. Heureusement, personne qu’il ne connaissait, ou du moins qu’il ne reconnaissait. Saleté de masque. Pour autant, il n’allait pas rester là sans rien faire, et aussitôt il se dirigea vers un banc à l’écart. On le prendrait sans doute pour un alcoolique, un mec bourré, et se serait voulu. On lui fouterait la paix, enfin.
Lililith
Un bal masqué.

La fillette n'a plus d'enfance. Elle ne sait plus comment on fait pour s'amuser. Elle ne comprend pas l'intérêt de se déguiser pour s'amuser. On peut très bien le faire sans avoir besoin de masque. Alors pourquoi veulent-ils absolument un bal masqué ? Elle pourrait leur expliquer, s'ils l'écoutaient, qu'un enfant n'a pas besoin de cela pour s'amuser. Qu'un enfant s'amuse avec ce qu'il trouve, un bout de bois, un morceau de charbon, un caillou. Mais ils ne l'écouteraient pas. Alors Lili décide à prendre le contre-pied de cette envie de se travestir et d'être, l'espace d'un moment, un autre. Elle cherche donc une robe. Chose étrange quand on sait qu'elle n'aime pas mettre des robes. Trop fille, trop poney rose, pas assez brigande.

Mais il faut parfois consentir à des sacrifices et c'est ce qu'elle fait aujourd'hui. Elle aimerait bien voir sa mère. Sa vraie mère. Lui montrer ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Que sa petite fille bâtarde qui ne connaîtra jamais son père a grandi et mûri. Qu'elle est toujours triste, mais qu'importe ? La douleur la rend plus forte et elle se croit invincible. Croit seulement, parce qu'elle sait qu'elle ne l'est pas.

Ce ne sont pas là pensées d'une enfant, mais elle ne l'est plus depuis longtemps déjà ; depuis son premier mort. La Minusculissime lève les yeux vers le ciel, le scrute à la recherche d'un signe de la Matriarche Corleone. Est-ce le vent qui vient jouer avec ses cheveux, est-ce ces nuages qui cachent parfois le soleil ? Toujours est-il qu'elle accepte tout, pour se mettre en route vers le lieu de rendez-vous.

Elle jette un coup d’œil derrière elle, son chat la suit pas à pas, gardien silencieux de ses secrets, de ses mots, de ses dessins. Que de choses pourrait-il raconter s'il pouvait parler !

Ses pieds nus battent le pavé ; elle s'en fiche qu'ils soient sales. L'Étoile n'aime pas ne pas sentir ses armes, elle se sent nue sans elles. Par trop une cible. Mais il fallait bien qu'elle fasse sans. Aujourd'hui, elle est l'Innocence qu'elle n'a plus. Aujourd'hui, elle redevient cette fillette qu'elle aurait dû encore être. Aujourd'hui, elle s'abandonne à l'insouciance pour mieux briller.*

Ses cheveux sont lisses et coiffés. Elle apparaît aux yeux de tous comme la fillette qu'elle est toujours physiquement. Si on l'attaque, elle se mettra à pleurer.


*Miya.
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Killijo_de_denere
Il était en taverne lorsqu'il reçu cette lettre. La douleur s'intensifia au point qu'il aurait voulu s'arracher la poitrine pour retirer ce coeur qui le faisait souffrir. Il apprenait à des donzelles à ne point s'attacher pour ne point souffrir, mais il avait baissé la garde. Une fois de trop.
Ce souvenir revenait à lui maintenant, comme pour lui rappeler que lorsqu'on joue avec le feu, on se brûle. Il avait gelé son coeur suite à cette déception, mais la douleur se réveillait. Comme une vieille cicatrice qui se rouvre.


Citation:
Killijo,


Sans doute cette lettre te surprendra-t-elle. J'en suis presque sûre d'ailleurs...
Comme tu peux le voir, mon courrier est accompagné d'une invitation. Prends le temps d'y réfléchir veux-tu ? Je sais que ça peut paraître étonnant, mais ce serait sans doute l'occasion de nous revoir. Au moins une fois.

J'espère que tu te portes bien.
Prends soin de toi.

Daeneryss.


Daeneryss, sa petite folie. Son coup de foudre. Lorsqu'il l'avait entendue en confession, avec son petit accent, ses questions sur la religion, elle était perdue, elle cherchait à comprendre. Elle découvrait le monde et la ville. Il l'avait protégée, il lui avait expliqué et appris les principes. Il était fou de sa rousseur, de sa peau d'albâtre. Elle faisait de grands progrès en français, elle le parlait de mieux en mieux au fur et à mesure des jours. Dans son courrier, son niveau de langue était parfait. De ce qu'il se souvenait, l'autre niveau atteignait aussi la perfection. Il ouvrir l'autre courrier avec l'invitation, se doutant bien qu'il ne s'agissait point d'une invitation pour prendre le thé.

De rage, il froissa le parchemin et le brûla. Qu'avaient-elles donc toutes en ce moment avec le mariage ? Il ne supportait plus ce mot. Ces dernières semaines, le mot mariage revenait toujours à ses oreilles comme un signe de catastrophe. Le sien n'aurait point lieu, celui de Fibi tardait, sa fille avait franchi le pas en secret et maintenant, sa petite Rousse du Nord. Pourquoi donc ? Il voulait bannir ce mot de son vocabulaire. Le mot qu'on ne doit pas prononcer ou l'on a une vie de malheurs. Il relut la lettre en tremblant. Elle qui était si douce, si affectueuse, comment avait-elle pu devenir si froide ?
Il prit un parchemin pour lui répondre. La revoir ? Pour quoi faire ? Pour se faire souffrir encore plus ? Il n'en avait point besoin. Point actuellement alors qu'il était en plein marasme familial. Il prenait soin de sa fille, sa nièce, sa cousine, ses amies, mais derrière cette apparence restait toujours cette grande douleur. Il n'acceptait point, il se demandait s'il le pourrait un jour. ll n'allait point s'en rajouter avec ce simulacre de mariage. Comment pouvait-elle ? Pourquoi revenir après autant de temps ?

Citation:
Dae,

Je te félicite de vouloir franchir le pas, même si je ne comprends point ce besoin de s'unir à vie avec une seule personne. Surtout que lorsque je revins pour te proposer de vivre avec moi, avoir cette vie que tu sembles désirer maintenant, tu as fui. Je ne te trouvais plus. Pourquoi vouloir me revoir maintenant ? As-tu quelque chose à absoudre ? Tu parles d'une surprise, je te dirais que je ne savais même pas que tu te rappelais de mon nom vu l'ardeur que tu mettais à m'éloigner de toi quand je voulus te reconquérir. Pourquoi m'inviter ? Qu'as-tu à prouver ? Veux-tu achever ces souvenirs tendres que nous avions ? Tant de questions, mais toujours point de réponses.
Marie-toi, sois heureuse, quelques jours, quelques semaines, et après, tu souffriras comme toutes. Je n'ai point connu de mariage heureux. Je ne te comprends pas, mais t'ai-je comprise un jour ?
Pourquoi te revoir ? A quoi bon ?


Il cassa la plume sur le parchemin tant il appuyait fort en écrivant. De rage, il jeta l'encrier sur le mur et brûla le parchemin. Il ne savait point qu'il avait encore autant de ressentiment avec cette histoire. Il ne savait toujours pas ce qu'il allait décider, mais il savait une chose. Il ne voulait plus s'attacher autant à une femme. Remettre sa armure. Ne plus y laisser entrer personne. Mais quand on dit fontaine, je ne boirais pas de ton eau... Il commanda un pichet de vin. Et un autre. Lui qui faisait la morale à propos des abus d'alcool, il n'avait trouvé que ce moyen de faire passer la douleur. Même l'idée de ce bal masqué lui semblait intéressante. Peut être pourrait-il y trouver quelque femme à culbuter. Et pourquoi pas elle ? Elle aimait crier son nom en de bien drôle de positions elle aussi, peut-être voulait-elle reprendre un peu de coq ? Plus le vin coulait, plus il trouvait des raisons d'y aller. Avec un tonneau ou deux pour tenir le coup.


HRP : j'ai retiré le commentaire et mis le lien comme il faut, mais je lis jamais les règles, c'est tellement mieux de les contourner
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En deuil de sa mère
Chez moi
Amalio

    Qui aurait pu savoir où il était alors, le vieux loup solitaire, le patriarche du clan Corleone ? Quelque part dans l'Est du Royaume de France, à se morfondre entre brigandages vains et jeûnes prolongés dans un vieux monastère où personne ne lui posait de questions... Il avait dépassé la quarantaine. Autour de lui, le monde allait vite, trop vite peut-être, pour la fatigue pernicieuse qui ne le quittait plus. Etait-ce une fin ? Il pensait sans cesse à Elwenn, à ses enfants... à son préféré, Gabriele, si éclatant de jeunesse, de beauté, de fougue et de dangerosité que le père en était presque adorateur. Il se voyait plus jeune en lui. Gabriele était l'éclat de son passé, comme la copie si parfaite d'une vieille relique que l'on finit par ranger soigneusement au placard pour mettre en avant la nouvelle version, plus brillante, plus belle, plus sulfureuse...

    Amalio se sentait vieux. Pourtant il voulait parfois reprendre le dessus sur cette insidieuse maladie qui ne voulait plus le quitter : il se levait, partait chasser, partait voler. Il n'allait pas voir les filles. Il n'en avait même pas envie. Dans le secret de ses nuits, seule la lumineuse Elwenn hantait ses rêves.

    Viendrait-elle ? Porterait-elle encore dans ses bras leur fils ? Leur plus jeune fils, leur premier enfant... Le seul à n'être pas bâtard parmi toute la descendance du patriarche. Le seul petit bout d'homme qu'Amalio ait réellement tenu dans ses bras, finalement. Le seul qu'il ait -un peu - élevé. Et le remords le prenait à nouveau : il avait disparu pendant plusieurs mois en ermite, sans donner aucune nouvelles à son clan, à sa famille. En même temps, il n'en avait pas reçu non plus ! Sauf... sauf cette lettre-là, cette invitation qui avait réussi à réjouir celui qui n'avait plus goût à grand-chose. Ho putain, il devenait sentimental !



    Ainsi donc, au solstice d'été, un cavalier traversa au galop et à grand bruit la cour du castel désigné par l'invitation, tôt dans la journée. Il avait fait de la route. Il voulait voir son fils et la petite avant que tous les autres n'arrivent... D'une voix forte, se dressant sur les étriers, il lança :


    "Ho-là, du château ! N'y a-t-il donc personne pour accueillir les émissaires, ici ?"

    Amalio se tenait haut sur son cheval, lance à la main, épée ceinte aux hanches, dans de resplendissants habits militaires d'or et de noir : il portait la tenue d'apparat de la garde de Vérone, celle à laquelle il avait appartenu dans toute sa glorieuse jeunesse, celle où il avait appris à obéir, à désobéir, à soigner et à tuer. Celle où il avait vécu dans tout son éclat. La tenue lui seyait encore, à peine usée. Seule une capuche masquait un peu son visage.

    Il était là, Amalio Corleone. Il était là à l'ancienne, provocateur, fier, aussi beau qu'il pouvait l'être encore à ses quarante ans, et son cheval piaffait d'énervement en sentant l'humeur de son cavalier : il était prêt à en découdre, prêt à charger, prêt à trucider n'importe qui, et surtout prêt à bénir cette putain d'union et à embrasser la p'tite comme sa propre fille.

    Il était là.


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Jenifaelr
Si la belle Languedocienne avait tarder, c'est qu'il y avait une raison bien simple à cela. Elle était seule.

Floscel venait de fuir Boissières, sans qu'elle n'en connaisse la raison, sans qu'elle n'est fait la moindre choses. C'était même lui qui la harceler pour avoir des enfants et se marié. Alors elle avait ralentie le coche pour aller jusqu'au château de Gizeux, les yeux bleu ciel pleins de larme, dans sa flamboyante robe rouge sang. La robe. C'était un mariage Corleone, pas un mariage de bonne noblesse toute mignonnette. Elle avait une de ses robes de Pau, pour venir. L'une de ces robes affolantes qui lui avait permit de séduire le barbu bourru tatoué et qui avait valut que l'autre barbu explique à la ville, qu'elle se taper tout ce qui bouger ...

La tenue était près du corps, partante en corolle ensuite, dans une soie vénitienne. Les manches longues affinant ses bras, la robe était broder de roses d'or et une plume de corbeau trônait discrètement broder sur la partie basse de son décolleter. Jusqu'à à la fameuse n'avaient rien de bien extraordinaire, mais on baisser les yeux sur les côtes de la jeune femmes, celles-ci étaient nue. Le tissu était couper de façon à ne cacher que son ventre, sans cacher ses côtes, puis repartir en jupe. Des broches dorée au dessus de la coupe retenait des voiles qui cacher en partie la peau.
Dénudée sans l'être, mais si la jeune femme avait fait faire cette tenue, c'était pour séduire, pour l'amour et la vie, comme elle le disait. Le rouge était la couleur des deux, la couleur du sang, c'était sa couleur. Sur ses côtes, côté gauche au travers le voile rouge sang, l'on pouvait apercevoir un tatouage. Ici était tatoué une somptueuse rose complexe, accompagnée d'une petite plume de corbeau très sombre. Celle-ci semblait couvrir un peu la rose, alors que la rose avait des épines et pouvait visiblement se défendre.

Elle descendit du coche, sans la moindre honte, ni de sa tenue, ni de la soie vénitienne laisser libre, qui couler dans son dos de façon flamboyante. Sa dague de Rubis était dans sa botte gauche. Elle n'avait pris qu'une seule dague, mais à son poignet se trouver un bien étrange bijoux. Une longue lanière de cuire très résistant.

Elle était présente, comme une Corleone, pas comme une Vitalis. Aussi tatouée, blonde, pleine de cicatrices et étrange que ceux du clan, aussi séduisante que mère et père, aussi maudite que lui avait prédit Rodrielle.
Les paroles de la Tatouée raisonnaient encore dans l'esprit de la bonde : " Ils se soumettent toujours aux femmes dangereuses... E... Credo che tu sei una di esse " mais ces mêmes femmes, les femmes de la famille étaient également maudite, destinée à être éternellement seule.

Elle avait un masque de bois sculpté, entièrement dorée. Celui-ci laisser voir des parties de son visage, tout en le déformant. Le masque avait une cicatrice lui barrer l'oeil, ainsi qu'un horrible sourire de l'ange et une marque au fer blanc qui semblait continuer ensuite sur le cou. Jenifael avait aussi accentuer la cicatrice qui courrait le long de son cou, pour la rendre presque fausse visiblement, bien sûr en touchant, on verrait qu'elle était réelle, qu'effectivement on avait essayer de l'égorger vive.
Elle était masquée, seule et présente. Cela changeait, elle c'était fait accompagnée aux deux précédents mariages.



Partie italienne : E Credo che tu sei una di esse : Et je crois que tu est l'une d'elles.

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Diego_corellio
On se marre.
Non mieux on se marre en fumant.
Parce que de toute façon avec Niallan on ne peut que se marrer (et fumer), ce qui rend la route encore plus distrayante. Mon bras est passé sous le sien alors que nous marchons (pas spécialement droit d’ailleurs) en riant, mais ça je l’ai déjà dit ou pensé plutôt. Oh et puis merde je sais plus.
Niallan c’est celui qui, pour moi, se rapprocherait le plus du meilleur pote. Parce que Niallan ce n’est pas simplement un pote de déconnade et de fumette, c’est plus, ce serait plutôt un vrai faux jumeaux. Parce qu’on marche à la même essence on boit aux mêmes sources mais surtout nous partageons la même philosophie de vie.

C’est pourquoi aujourd’hui nous avançons ensembles vers le Château Gizieux nous épaulant mutuellement lorsque nous aurons mis le pied dans le nid Corleone berceau des secrets les plus sordides à ce qu’il se dit.
J’avais toujours le chic pour me retrouver entouré de brigands à la noix (ou de mercenaires au choix).
D’abord les Écossaises puis les Corleone… Non parce que faut l’dire je n’avais aucune envie d’aller me mêler à ses sanguinaires. Juste l’idée d’une soirée m’avait séduite. Bon d’accord pas que la soirée, aussi la mariée. Non la mariée avant tout. Puis ce n’était pas elle qui m’avait séduite c’était moi. Ou alors l’inverse. On s’était séduit mutuellement et ce le plus naturellement possible.
Dans un moment intense de lucidité passagère je lève les yeux vers le ciel en une prière muette, m’arrêtant quelques secondes pour prendre le temps de formuler ma pensée. Ou alors disons que je me perds plus encore sur le fil de l'irraison...
Je pense à Elle.

Et, Dae’, faut vraiment que tu sois dans mon palpitant pour aller me foutre dans le merdier coupe gorge et autre hein, parce que bon et en plus pour toi j’en ai fait bavé à ma femme !
Ah tu sais pas encore c’que c’est qu’les disputes conjugales mais crois-moi tu vas vite apprendre !


Une pensée pas forcément utile. Juste une Evidence.
Le Nord s’est fait une place au sud.
Une rencontre incongruite entre deux opposés, au mauvais endroit au mauvais moment, une rencontre unique qui à celé deux destins avec des chemins différents mais qui par moment font en sorte de se rejoindre.
Comme maintenant.
Près de cinq ans ont bien du s’écouler, sans que je n’ai la moindre nouvelle de ce qu’elle était devenue, et cela ne m’avait pas attristé pour autant ; car j’aurai beau faire je l’aurai toujours dans la peau, toujours une pensée pour Elle, Elle qui m’avait en quelque sorte sauvée. Elle serait toujours.

Certains diront que je suis amoureux d’elle et alors je leur répondrai que ce ne sont que des ignorants. Je ne suis pas amoureux d’elle.
C'est Bien plus complexe.
Indescriptible sentiment qui a pris naissance dans nos regard pour ensuite ne faire plus qu’un avec.
Un sentiment que je ne peux comprendre.
Un sentiment que je ne veux comprendre.
Un sentiment qui ne demande pas à être compris et interprété, juste à être ressenti.

Alors que chaque pas nous rapproche un peu plus du moment fatidique ou je la reverrai après tant d’années, mes pensées la délaissent pour voguer vers une autre rousse. Une rousse au visage malheureux et déformé par l’angoisse.
Ma femme, la seule, l’unique.
Une femme qu’une fois encore j’ai fait souffrir, afin de lui éviter une peine encore plus grande. Pour lui épargner une nouvelle fois une rencontre avec mon passé.
A cause de la nordique il a eu des cris, des pleurs, de la haine et mon mariage dont je voyais déjà les prémices voler en éclat, par la faute d’une simple lettre.
L’invitation.
Arrivée alors que notre relation n’était pas au beau fixe, elle nous avait entrainé encore plus bas sur le fil tendu et prêt à rompre de la discorde et du divorce.
J’avais lu le vélin plusieurs fois me délectant des mots que je devinais aisément être tous les même pour chaque convives mais je m’en foutais, je me rassasiais d’eux et de la promesse qu’ils portaient.
Elle avait observé, elle avait vue. Elle avait vu le visage de son mari qui peut à peut s’était mué en une expression de satisfaction juvénile.
Elle avait senti que pour elle le vent venait de tourner et qu’il était imprégné de l’odeur forte des spectres du passé qui refont surface.
Elle avait demandé, j’avais répondu. Elle avait su.
Jusque-là la situation allait encore, quoique qu’elle se demandait pourquoi j’étais invité au mariage de ses deux, mais les choses s’étaient corsées pour carrément monter en mayonnaise lorsque j’avais annoncé qu’elle ne viendrait pas.
D’abord l’étonnement qui bien vite, bien trop vite à mon gout avait cédé la place aux questions puis à l’incompréhension.
Je m’étais d’abord caché derrière le prétexte de sa sécurité en appuyant bien fort sur le fait que c’était des Corleone. Mais elle était loin d’être stupide et m’avait renvoyé la pareil en disant qu’elle ne voulait me laisser y aller seul.
De but en blanc j’avais lâché quelque chose qui devait ressembler à ça « Je veux y aller seul parce que j’ai besoin de la revoir, tant d’années que nous ne nous sommes pas vues, tant de choses à se dire, vous gâcheriez ce moments de retrouvailles et vous vous sentiriez négligée ». Des mots blessants, dure pour une femme qui ne les méritaient pas et qui ne l’avait cependant que peu découragé et s’en été alors suivie d’un long marchandage dans lequel chacun vendait ses arguments.
Lassé j’avais clos la discussion par « Je ne veux pas que vous veniez c’est ainsi faites-vous une raison ».

Voilà comment je me retrouvais seul avec Niallan qui venait sur invitation égarée de son ex chieuse de femme. Pas une perte celle-là.
C’est donc déguisés (à l’identique bien sûr ) que nous passâmes l’entrée pour débouler dans la cour du château.
Le palpitant qui accélère, fait des ratés alors que je sais qu’elle est là à quelques pas seulement.
Les souvenirs déferlent avec force tandis que je me prépare à remplacer les images de la jeune nordique égarée avec celle, neuves de la fille devenue femme.
La candide a brisé sa carapace de douceur, pour s’arnacher, s’armer d’une plus solide qui lui permettra d’affronter les prémices d’une vie conjugale, enchainée à la promesse maritale en déployant ses ailes pour se préparer : à L’envol.

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Umbra
[Provence – Arles]

L’Ombre se faisait discrète depuis quelques temps. Beaucoup de remue-ménage l’avait poussé à s’exiler un bon moment. Ces dernières mésaventures avaient eu le don de lui vriller coeur, boyaux et os. Autant dire qu’elle n’était plus d’humeur à rien –enfin, s’il lui restait encore quelque chose d’intact-. La Noiraude était donc partie se terrer au fin fond de la Provence. Là où elle espérait reprendre une vie sereine pour une courte durée, juste le temps de renouer avec une précieuse bride du passé.

Bien évidemment, nous parlons là, d’Ombeline Lisreux Corleone soit la Bâtarde poisseuse ou la Boiteuse poissarde. C’est pourquoi, lorsque qu’un pli des plus inattendus la débusqua dans son antre de Réformés, Umbra ne fut pas plus surprise que cela et ajouta ce courrier importun à sa malchance légendaire ou à sa destinée des moins épiques. Missive au poing, les hématites décryptèrent les pleins et les déliés ancrés sur le vélin. Au fur et à mesure de la lecture, différentes émotions se lurent sur ses traits déjà déformés de moult hématomes. En reposant l’invitation, le réflexe comme à tout autre hasard fut de décrocher un :


Pourquoi moi ?

Non mais c’est vrai quoi. Gabrièle... Les méninges imbibés de prune se mirent en ébullition pour faire travailler sa mémoire. Un des rejetons Corleone, non ? Sûrement l’un d’Amalio...Ah bingo ! Les iris de jais s’écarquillèrent en même temps que les deux fils se touchèrent : le jumeau tatoué ! La Bâtarde opina vaguement du chef, se souvenant tout aussi indistinctement de leurs rares rencontres. Par contre, la fiancée, aucune idée. En plus, un bal costumé pour les épousailles. La mercenaire repoussa le courrier pour se resservir un verre.

De toute façon, les Corleone font toujours dans l’excès. Ils ne savent pas rester sobre.

Aussitôt maugréer, que les lippes aigries éclusèrent le godet de prune. Dans le fond, la Corneille était touchée qu’on est pensé à elle pour cette occasion. On pouvait peut-être même le percevoir au fond de ses prunelles brillantes d’ivresse. L’exclue ne l’était pas tant que ça au final, toujours conviée aux cérémonies : Pile ou face, c’était soit une bonne ou une mauvaise nouvelle mais fallait pas se plaindre c’était déjà une nouvelle. L’Ombre s’évinçait elle-même des siens. Bien évidemment, elle en avait conscience mais comme tout, elle niait et reniait avant de noyer le tout sous des litres de tord-boyaux.

Ses pensées revinrent alors à sa Famiglia, leur dernier contact étant la mort de Laell. Pas de quoi réchauffer les coeurs et depuis, néant. Intimement, la Noiraude espérait que le temps restait en suspens et qu’un jour, quand elle aurait la force de s’accepter, peut-être l’accepteraient-ils à nouveau. Mais avant d’imaginer tout ça, elle songeait à sa soeur, Enjoy et sa cousine, Gaia. Le mariage était une bonne occasion de les revoir sans égratigner sa fierté. Seulement que leur aurait-elle expliqué ? L’auraient-elles reconnue avec sa gueule cassée ? Et puis les époux, fallait-il se réjouir ou se morfondre ? Était-ce une union d'amour ou de profit? Trop de questions qu’Ombeline chassa d’un mouvement de tête accompagné d’un soupir.

Non, Umbra n’était pas prête à les revoir. Pas assez forte pour enfiler un costume et se pointer comme une fleur là où on ne l’attend pas. Elle préférait s’emmitoufler dans son ramage d’orgueil car ainsi est la Corneille. Bientôt, sa plume griffa le pli de retour.




Gabriele,
Si je puis me permettre, mon neveu,

Tout d’abord, lisez-moi ravie de votre mariage. Puissent les Dieux vous unir et vous protéger comme un époux envers sa dulcinée.

Malheureusement, je ne pourrais vous renouveler mes voeux de bonheur de vive voix. Ma jambe me lance toujours autant et je crains de ne pas arriver à temps pour partager ce moment unique avec vous et les nôtres.

Veuillez pardonner mon absence et soyez certain que votre invitation me touche grandement. J’espère et j’aspire à vous revoir tous le plus rapidement possible.

Encore toutes mes félicitations, Corleone.

Mes sincères pensées accompagnent cette lettre,
Umbra


Glissant quelques plumes de sa corneille en guise de clin d’oeil à tous les masques et autres accoutrements dont regorgeraient les festivités. Le parchemin fut aussitôt expédié et la bouteille enquillé, laissant dans son sillage un goût amer.

Bras tendu, le ton prit de l’ampleur pour être entendu à mille lieues :


Santé Corleone !
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Audric_
Laissez votre esprit vagabonder et il passera du coq à l'âne, des sentiments des plus complexes aux simples souvenirs agréables que vous avez passé la vieille. Affalé de tout son long, le corps nu du barbu repose sur une couche, aussi douillette puisse-t-elle être. Les yeux fermés, il laisse son esprit libre de s'évader. Non pas pour revivre les moments de joies, mais plutôt les activités des années passer. Voler. Tuer. Duper. Toutes ses activités qui ont forgé son caractère et qui font ce qu'il est aujourd'hui. Un homme mauvais, en sommes. Choisie au hasard, l'auberge vide l'avait accueillit en son sein et le Tyrell s'était laissé tomber en arrière en soupirant de fatigue. La visage fermé accusait une certaine tension retenu jusqu'à ce jour. L'invitation avait été reçu quelques heures plus tôt dans la matinée et d'abord surprit, le brun l'avait mise de côté, les sourcils froncés. Pourquoi irait-il a ce mariage? Il ne les connaissait pas vraiment. Mais l'idée du bal masqué s'était peu à peu frayé un chemin jusqu'à son esprit. Après tout, même s'il connaissait certaines personnes, il ne les reconnaîtrait pas. Alors pourquoi pas lui? Il n'enlèverait pas son masque et passerait inaperçu. Il pourrait ainsi jouir de toutes les vitalités présentes au mariage et avec un peu de chance, passerait un bon moment.

Audric avait donc reprit la route malgré les contre-indications du médicastre. Sa cuisse guérissait plus vite que prévu, et n'étant pas du genre à rester enfermer en écoutant les ordres, il avait emprunté - sans autorisation, bien évidemment - un cheval blanc pour se mettre en route.
Les heures en solitaire avaient été mises à profits pour réfléchir au déguisement. Sa barbe et ses cheveux sombres lui tombant au niveau des épaules, l'Ours possédait des caractéristiques qui lui était propres. La tache s'avérait plutôt difficile. Il ne pourrait pas changer son corps, mais certains éléments pouvaient être modifiés.
Arrivé au premier village, une idée avait enfin fleurit dans sa tête. Ce n'était pas l'idée du siècle, certes, mais bien une idée comme une autre. Et après quelques écus passés de main en main chez le barbier, la barbe fût rasée de très près, dévoilant un homme plus jeune à la mâchoire carrée et aux lèvres fines tandis que son air sévère et sa mine fermée étaient toujours présent. Même sans barbe, Audric restait le même homme.

Le peu de vêtements qui lui était nécessaire avait ensuite était récolté ainsi que son masque et il s'était directement dirigé vers l'auberge. Il était donc là, affalé de tout son long sur la couche à réfléchir, somnolant à moitié. Les heures à cheval l'avaient fatigués, lui qui avait passé tant de jours cloîtré dans un même village à ne pas bouger. Il se ramollissait et son moral en prenait un coup. Son visage devenait de plus en plus grave. Et ces humeurs changeaient pour un oui ou un non, s'énervant à tout va. Il était un animal en cage. Il fallait qu'il se remettre à bouger, et vite. L'armée en faucheuse ne lui avait pas fait du bien, mais il était temps de se reprendre en main. L'ambiance sombre et sobre de la pièce n'arrangeait rien à la situation. Seule une couche et un bac d'eau meublait la pièce. Une minuscule fenêtre laissait passer un filer de lumière allant atterrir sur le visage de l'homme avec douceur. Il serait bien resté là quelques heures, mais s'il agissait ainsi, il serait en retard pour le bal.

Les yeux s'ouvrirent donc et les iris d'un vert sombre se posèrent sur ses affaires. Des braies blanches furent rapidement enfilées et les cheveux attachés à l'aide d'un ruban bleu foncé. Lui habituellement vêtu de noir, ce détail lui donna l'impression de devenir quelqu'un d'autre. Son visage s'assombrit un instant, se demandant ce qu'il serait devenu si sa famille ne l'avait pas envoyé si loin étant petit. Une chemise légère et un brin transparente glissa sur son torse, laissant deviner les muscles de son corps. Sa peau avait été enduite d'un huile essentielle légèrement parfumé. L'idée n'était pas d'embaumer toute la pièce, seulement les personnes qui oseraient s'approcher de lui d'assez près. Habitué à sentir l'odeur virile qu'il dégageait habituellement, l'huile lui piqua le nez un instant et il grimaça, plissant son nez. Là, il était méconnaissable. Un courtisan. Ou du moins, un prétendu courtisan, qui sentait bon pour les Dames.

Son masque en main, il dévala les escaliers et grimpa à nouveau sur le cheval avec une vitalité nouvelle. Audric n'était plus. Pour cette soirée, il serait quelqu'un d'autre. L'Ours qu'il était serait enfouit en lui et il se révélerait plus sociable, plus souriant. Plus aimable mais toujours aussi calme. Sa nature reviendrait très certainement à la charge. Peut être même plus tôt que prévue.
Le lieux du bal ne devrait plus être très loin à présent. Le masque blanc brodé d'un fil rouge prit place sur son visage, lui cachant la moitié de celui-ci. Ce soir, il jouerait un jeu. Ce soir, il s'amuserait autant qu'il le pourrait.

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Linaelle
« Quoiqu'on en dise, c'est au visage qu'il faut regarder les hommes. Mais il ne faut pas prendre leurs masques pour leur visage. »

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Ce n'était pas par erreur que la brune avait reçu l'invitation, cela aurait été bien impossible puisque aucun pigeon n'était venu se poser sur le rebord de sa fenêtre pour la déposer, aucun coursier ne la lui avait apportée. Et c'était par un bien étrange hasard qu'elle s'était retrouvée en sa possession. Elle l'avait trouvée, le plus simplement du monde, en se baissant pour récupérer le contenu de sa besace que sa maladresse avait une fois de plus éparpillé au sol, évitant cette fois-ci par bonheur les traces de boue qui n'avaient pas semblé s'inquiéter de l'absence flagrante d'une quelconque trace de mauvais temps. Les yeux s'étaient baissés sur l'invitation, piqués par la curiosité dont l'esprit de Lina ne manque jamais de faire preuve, et son attention n'avait été retenue que par la présence du nom Corleone.

Lina n'avait aucune raison de se présenter sur les lieux, jamais elle n'avait rencontré les invités, mais plus encore elle ignorait tout de l'existence des futurs époux, si ce n'étaient leurs noms qui quelques rares fois s'étaient frayés un chemin jusqu'à ses oreilles à l'affût. Cependant, même si l'entrée à la cérémonie semblait des plus ouvertes, le nom Corleone éveillait en elle de doux et douloureux souvenirs tout à la fois, et les traits de l'Enjoy se dessinaient sous ses paupières telles des ombres chinoises dès lors que les trois mystérieuses syllabes étaient prononcées. Sa motivation première était donc de croiser la brune à laquelle elle n'avait pas écrit depuis des lustres, et qu'elle avait manqué de croiser bien des fois.

De plus, l'idée des métamorphoses qu'impliquaient forcément un bal masqué avait sonné à ses oreilles comme la chance à saisir, la délivrance le temps d'une seule et unique soirée, de ne pas se soucier des apparences des uns et des autres, d'observer sans être jamais réellement vue, de profiter -elle l'imaginait- d'alcool à foison et d'admirer les tournoiements de tous ceux qui, ce soir, prétendraient être ce qu'ils ne sont pas.

Le choix du costume avait lui, cependant, été une torture pour les méninges de l'Andalouse. Elle ne souhaitait arborer ni déguisement de gitane, ni quoique ce soit se rapportant de près ou de loin à ses origines, mais répugnait bien trop à revêtir les longues robes brodées dont les nobliaudes raffolaient. Elle avait donc dû se résoudre à trouver une autre issue.
La poitrine avait finalement été enserrée dans un bustier dont le blanc profond tranchait avec le grain cuivré de l'espagnole, et les cordes faisant office de corset à l'avant du tissage paraissaient prêtes à lui ciseler la peau tant le sang des De Cadix qui lui brûlait les veines semblait avoir lutté des années durant pour repousser la noblesse et tous les signes vestimentaires qui s'en rapprochaient. Une jupe d'un vert sauvage avait été empruntée et raccourcie de façon assez grossière de sorte que le tissu finissait sa course au-dessus des genoux, elle ne s'en était pas formalisée, convaincue que cela ajouterait au côté guerrier de la tenue. Les pieds s'étaient glissés dans des bas dont la couleur avait été, miraculeusement, accordée au haut, et les doigts fins les avaient non sans peine déroulés sur les jambes galbées par ce qu'elle aurait pourtant qualifié d'accoutrement. Une large ceinture en cuir s'était ajoutée à la panoplie, terminée par les hautes bottes vertes qu'elle avait choisies avec talons dans l'espoir de se grandir ne serait-ce qu'un peu, pour semer le trouble.


La Granadina, ce soir, serait Amazone, le même sang chaud coulait finalement dans les veines des deux peuples et le travestissement n'était que partiel concernant l'attitude du personnage. Bouclier à la main et lance en bois, non affûtée de peur de se faire recaler à l'entrée, accrochée dans le dos, la brunette se sentait prête. Une frange avait été taillée pour l'occasion et les cheveux de jais lâchés dans un désordre bien réfléchi dans le dos de la jeune-femme. Les poignets, pour la première fois, étaient parés de larges bracelets dorés, du même or qui courait le long de son cou pour venir se nicher dans le creux de sa poitrine.
Prenant un instant pour observer le résultat, ses paupières se plissèrent de voir le contraste du blanc sur sa peau, les tissus épousant les formes qu'elle prenait d'ordinaire tant de mal à dissimuler, et les quelques centimètres qu'elle avait gagnés qui -eux- la remplirent de joie.
Peu à l'aise dans le rôle de la demoiselle apprêtée, elle s'empressa de poser sur ses yeux bleus le masque blanc brodé de cuivre, prête à se glisser dans la peau de son personnage, prenant la route pour ce mariage.

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Niallan
[J'ai accepté par erreur ton invitation*]

Evidemment que c’est une erreur. Je me pointe à un mariage tout en sachant qu’il y aura presque tous les Corleone (en même temps à un mariage Corleone on s’attend à voir leurs représentants) et que la plupart d’entre eux rêvent de m’étriper. Et encore, ça c’est ce qu’ils ont prévu de plus doux pour moi. Et là, vous vous demandez ce que je fous ici. Je me le demande aussi, rassurez-vous, mais j’ai quelques pistes de réponse. La principale piste est qu’un mariage équivaut à la possibilité de boire et de bouffer à l’œil (je suis fauché, je fais comme je peux). La deuxième, vous allez rire…c’est de foutre en l’air ce mariage. J’aime pas le Gabriele (Fleur parlait trop de lui et puis de toute façon qui dit homme Corleone dit sale con imbu de sa personne) et Diego a dépucelé sa fiancée alors s’il pouvait se la taper ce soir, ça me ferait bien marrer. Non, mieux que ça : ça m’éclaterait totalement. Alors vous pouvez me croire, je vais tout faire pour les pousser dans les bras l’un de l’autre. Ah, et il y a une troisième piste à exploiter. Fleur. Ma sal0perie d’ex-femme. Elle m’a suffisamment cassé les pompes avec l’organisation de ce mariage pour que je retienne qu’elle y aura un rôle important. Et si je peux la faire ch…suer en foutant tous ses jolis plans par terre, c’est parfait ! Je vais morfler après mais j’aurai bien rigolé.
…Ok, il y a autre chose. L’invitation pour le mariage m’a été envoyée par Fleur. D’accord, elle était collée par une drôle de matière au coffret qui contenait toutes mes drogues qu’elle continue de me livrer et j’imagine donc que c’était pas fait exprès. Mais il y a un infime espoir que cette invitation soit volontaire, qu’elle ait voulu que je vienne. Peut-être pas pour sauver notre mariage (ça, ça me semble impossible) mais…j’en sais rien. Il est hautement probable que je l’aime encore même si ça me fait bien chier de le reconnaître et que je crois être tombé amoureux d’une autre.

Eh, va pas trop vite !

Non, je ne parle pas tout seul, je ne suis pas en train de m’ordonner de prendre mon temps avec Alicina, encore moins de prendre celui de réfléchir. Je cause à mon ami, mon pote, le bon vieux Diego. J’adore ce type. Un enfoiré de queutard totalement dévasté et instable. Un comme moi. Je n’ai pas encore retrouvé Vector mais quand ce sera fait, je peux vous assurer qu’on va en faire des soirées alcoolisées ! De l’alcool, des drogues, des filles… Et nous, pour profiter de tout ça. On s’entend bien, on se marre, il me laisse se taper sa frangine dont il est pourtant amoureux (j’ai jamais dit que c’était un mec bien) donc je ne vais pas me plaindre. Le seul truc qui m’intrigue chez lui c’est la femme qu’il a choisi. Je veux dire…il doit être in love de cinq gonzesses en même temps et il épouse la moins bien. Pas qu’elle soit moche mais déjà elle est rousse et en plus elle est trop soumise pour être vraiment intéressante. Et puis elle est complètement tarée aussi, sans oublier le fait qu’elle a des idées qui m’échappent totalement. Mais bon, il fait ce qu’il veut. J’ai bien épousé une empoisonneuse casse-burnes au possible qui m’a trompé avec mon propre frère.

Mais à qui tu parles ?!

A Dae. Logique. La nana ne l’entend pas et il lui parle. Pour lui faire une sorte de déclaration d’amour suivie de conseils matrimoniaux. Il tient pas la fumette, lui. Soucieux de son état, je me saisis de la pipe qu’il a en bouche pour la porter à la mienne de bouche. Genre, t’as assez fumé, si tu continues tu vas être malade. Et gerber dans un château, ça la fout mal surtout que la soirée n’a pas encore commencé.
Je tapote ensuite son épaule et le pousse à aller plus avant pour ne pas bloquer l’entrée.

Allez, bouge ton fion. Elle va pas te bouffer. A ta place j’aurais plus peur de sa famille de tarés…

Je n’ai pas parlé fort. Je tiens à ma vie quand même. En plus, j’ai opté pour un déguisement identique à celui de Diego qui masque à peu près mon identité donc avec un peu de chance personne ne me reconnaitra et je pourrai passer une soirée aussi tranquille que possible. Vous voulez en savoir plus sur le déguisement, hein ? Pirate ! Toute la panoplie. Bottes usées, long manteau, braies qu’ont la classe, chemise légèrement ouverte (mais pas assez pour que le tatouage fait par Fleur soit visible), bandeau sur l’œil droit et foulard noir sur les tifs pour les cacher. J’ai aussi rajouté un peu de « peinture » pour me faire comme des cicatrices, histoire que les Corleone ne reconnaissent pas ma trombine. On verra bien. Et au pire…Tu sais j'ai pas toute ma raison.*


*Louise Attaque - Ton invitation

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Pepette.
Elle l'avait suivi. C'est moche mais c'est ainsi. Depuis qu'ils étaient devenu les maîstres du patelin qu'ils squattaient -j'vous la fait en accéléré : poutrage, coincés ici, on est les maitres, point-, elle avait décidé qu'il lui appartenait. C'est d'ailleurs pas l'envie qui lui manquait de le marquer au fer rouge d'une Colombe vaguement dessinée -un simple V en fait, comme un gosse qui dessine un oiseau-. Alors oui, c'est moche, mais blâmez la, envoyez la en enfer si vous voulez, elle l'a suivi.
Bref, il se trouve que sa proie s'envole. Et le Tyrell, c'est loin d'être un oiseau, plutôt un ours même, mais comme les bourdons -qui ont les ailes bien trop petites techniquement- il a réussi a se barrer en douce. Et ça aussi c'est moche.
La Colombe, elle est loin d'être fûtée, certains diront même qu'elle a pas la chandelle à tous les étages -et ils ont raison-, mais quand même, son autre qui se barre comme ça, c'est louche.

Aussi quand il s'arrête chez l'barbier et qu'il ressort le menton sans poils, j'peux vous dire que ça fait un choc. C'est l'même -puisqu'elle a reconnu- mais en même temps c'est pas l'même. Il s'rait presque canon le bougre. Presque. Et pour une fois qu'elle peut voir ses lippes, j'aime autant vous dire qu'elle les lorgne bien comme il faut. Un viol visuel, des idées plein la caboche, les mains moites et... C'est tout, mais c'est déjà pas mal.

J'l'ai donc encore suivi. Il a pas des goûts d'luxe l'Audric dépoilé, la première auberge qui passe et le voilà qui s'prend une chambre. Sauf que moi, j'ai pas prévu DU TOUT de dépenser de l'argent comme ça alors au tenancier j'ai dit que j'étais sa femme. C'n'est qu'un d'mi mensonge.

J'm'attendais à tout alors que j'étais en planque dans l'couloir. A voir débarqué une catin fraichement lavée, peut être même un homme, ou un couple -je m'attendais à tout j'ai dit!-. Je l'ai imaginé sortant de là beau comme un Dieu, habillé proprement, en noir comme à son habitude, puis il m'aurait vu, aurait sourit et m'aurait invité à dîner dans le meilleur boui-boui du coin. On aurait mangé un ragoût de mouton avec des patates bouillies, on aurait bu -forcément- plus que de raison, puis comme j'avais nulle part où dormir, bin il m'aurait fait partager sa chambre, ensuite on aurait probablement...

STOP. Parce que ouai, j'ai pas eu le temps d'imaginer plus que le bougre est sorti d'là, sans m'voir -un comble!-, en plus il portait des braies blanches ! J'ai failli faire une syncope, j'ai cru que c'était pas lui, en plus ce ruban bleu... Pitié Audric la ch'mise transparente façon courtisan c'est démodé d'puis belle lurette ! Puis j'ai vu le masque. Alors j'ai compris. Audric a une double vie. Il est brigand le jour et courtisan masqué la nuit. J'avoue que j'ai eu l'temps d'envoyer en enfer toutes ses probables clientes - leur mère, leur soeur, leur fille et les générations à venir-.

J'ai pas cherché d'midi à quatorze heures, si Audric se prostituait, j'devais voir où, avec qui, comment et pourquoi. Et aussi combien il prenait -ça peut toujours servir, et j'ai un peu d'argent de côté.
Et comme j'ai nullement envie d'être une cliente, bin j's'rai une catin. Voilà, tout ça à cause de lui.
A cause de lui j'ai donc arraché les manches de ma jolie robe bleue nuit -ma préférée merd'!-, j'ai ouvert mon décolleté, dégainé Robert et Deniro -encore fiers et vaillants après deux allaitements-, échangé mes bottes pour des chausses blanches, accroché un pli de ma robe pour laisser entrevoir une gambette -et j'ai même pensé qu'il était grand temps que je prenne le soleil-.
J'ai piqué un loup à une pecnaude qui avait du faire une pause pipi en le laissant sur la table et hop, en route.


Maintenant ça suffit les bétises.

Ouai, c'est ça que je lui aurait dit une fois que ma bourrique serait enfin arrivée à sa hauteur. Sauf que son cheval est vaillant et mon âne... beaucoup moins.
Pas grave mon coco, j'sais pas où tu vas, mais j'y s'rai.
Annelyse
Un matin comme les autres. Annelyse devant le reflet de son miroir se rinçait l'oeil. Les masques divers dont elle avait tendance à se badigeonner sur la tête et le visage comme le miel, les œufs.. de la bouse d'on ne sait quoi faisait leur effet, celui de lui rendre une peau irréprochable et des cheveux dont les boucles étaient parfaitement dessinées. Mi-ra-cu-leux.

C'est là d'ailleurs avec ce fameux masque dont ne sait quoi sur le visage, recette un jour donné par cette chère Titine, que notre Angevine se dévisageait tout en se faisant la réflection qu'il était bien heureux qu'elle ne soit pas mariée. Finalement, être célibataire cela avait du bon, être belle, faire sa belle et n'avoir aucune contrainte à se cacher quand il fallait se faire des séances de beauté. Oui parce qu'elle doutait un peu quand même sur une question qui est celle-ci pour tout vous dire « Est-ce que les hommes savent qu'une femme, ça transpire, ça pète, ça rote, que ça fait caca et ça a aussi ce côté animal, c'est-à dire des poils ? »

C'est limite si elle-même le savait qu'on pouvait faire tout ça, alors bon la question se posait parfois dans sa tête, parce qu'il était bien évident qu'elle ne la poserait jamais, oh non jamais à un homme, elle en prendrait sa crédibilité si la réponse devait être quelque chose dans le genre « vous faites réellement ça ?! » et là, le mythe de la princesse qui pète des paillettes dorées en forme de coeurs et dont le vent mélodieux d'un "La" à la flûte traversière exhale un doux relent de Shalimar, ou celle qui se réveille impeccablement coiffée et maquillée avec une douce haleine et le regard vif, ou qui n'a jamais besoin de s'épiler les jambes ni d'utiliser de la pierre d'Alun.. Ouai, tout ça tomberait à l'eau.
Et elle ne pouvait faire ça pour le bien de toutes les femmes qui se prenaient pour des princesses.
Non vraiment. Qui y croit franchement?
Elle était prête à apprendre à qui voulait que les princes n'existaient pas vraiment, en dehors des titres, sauf peut-être le sien si un jour elle devait réellement se marier, oui parce que là encore crédibilité oblige. Mais pour les princesses.. Non de non.

Enfin, revenons-en à nos moutons.

C'est donc après une séance beauté-age, habillage et maquillage que la chenille se transforma en un splendide papillon pour se rendre à ce mariage Corléonien. Sa chevelure ébène lâchée sur ses épaules tombent en une cascade de boucle dans son dos.
Sa robe dont les couleurs sont flamboyantes possède une coupe originale. Le corset noir ourlé d'orange s'attache dans le dos avec un petit ruban satiné. L'étoffe, délicate et soyeuse met fort bien en valeur le galbe juvénile.. La jupe quant à elle est composée de plusieurs couches de voile noir et de tissus, orange et jaune surmontés, imitant ainsi les ailes de papillon.
Sur son visage délicat est posé un masque noir parsemé de paillettes dorées, le maquillage très prononcé en dessous dont les yeux sont sur-lignés au kôhl rendait un résultat surprenant faisant ainsi ressortir les prunelles émeraude de la jouvencelle.


Qu'elle s'amuse, qu'on lui jette un peu de poudre aux yeux. Elle avait envie de s'enivrer, de rire aux éclats, de papillonner de convive en convive. Peut-être même pourrait-elle danser ? Elle n'avait pas dansé depuis une éternité, pas avec un partenaire, du moins.


La voiture pris alors le chemin de ce fameux Château et après plusieurs heures de routes dans un silence presque totale, les sabots des chevaux frappèrent les pavées du domaine. La brunette tira légèrement un des rideaux qui cachaient les fenêtres pour regarder l'extérieur. Le temps lui paraissait maussade. La voiture s'arrêta enfin devant les grilles et le Grain de Beauté resta un instant dans la voiture observant l'architecture du lieu, elle ne voulait plus y aller, mais le regard interrogateur de sa cousine lui donna une certaine motivation celle de ne pas perdre la face. Le cocher vint alors leurs ouvrir la porte et les aider à descendre. Et si finalement les Corléone qu'elle connaissait n'étaient pas présent, ou même mort ? Elle se sentirait bien conne à ce mariage, du moins, seulement si on la démasquée et puis elle n'était pas seule non plus.

Le bras allié à celle de sa cousine. La tête haute, menton dressé, regard glacé, l'allure hautaine, sur les pavés ses chausses claquent, tout en cadence elle se prend pour la reine. La reine des papillons pour changer de la reine des chieuses.
Mais aura-t-elle l’audace de butiner de fleur en fleur ?
Surement pas.

Où est le bar ?
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