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[RP Ouvert] Dessigny s'aNīme

Dessigny
Le contact des pavés de la ruelle sur la peau presque mise à nue de Dessigny n'était pas des plus appréciables, mais il s'en contenterait. Il venait de s'installer peu de temps après avoir trouvé son spot, idéalement placé près des portes de l'église. C'est en aidant son prochain que l'on se rapproche de Dieu et de Ses sages paroles. Les cons donneraient alors, à n'en pas douter. Il était encore très tôt en ce matin du six Août, peu de gens arpentaient les rues encore sombres de Nîmes. Le jeune mendiant venait d'arriver en ville, quittant un village proche où la pêche n'avait pas été des plus fameuses. Ici, il y aurait plus de monde, plus d'argent à se faire, plus de boisson pour se défaire. Dessigny sortit un morceau de charbon de sa poche pour le passer légèrement sur son visage juvénile, se fardant un peu plus de saleté encore. Il en mit aussi un peu sur son corps et ses guenilles, les gens donnent plus à un homme aux atours dégueulasses.

" Tu n'as que ce que tu mérites, Dessigny..."

La voix vint frapper l'arrière de son crâne. Un rappel du passé. Douloureux qui plus est. Dessigny la fit disparaitre en avalant une large gorgée d'alcool qui stagnait dans la chope posée près de lui. La boisson est un faux remède, mais il permet d'oublier de nombreuses choses, bonnes comme mauvaises. Il extirpa quelques poils de sa bouche, ils avaient élu domicile dans la chope, qui n'était pas toute jeune. Le soleil se levait peu à peu, les marchands ouvraient leurs échoppes, les badauds commençaient à montrer le bout de leur nez. Ca allait commencé, sous peu. Le jeune mendiant termina de boire sa chope, tout en crachant les saletés qui étaient dedans, il plaça enfin la chope devant lui pour y recueillir les quelques pièces que les bonnes âmes souhaiteraient lui donner. Une femme, correctement habillée, passa près de lui sans le regarder et même le :

- Siou plait, une pièce pou' un pauv' mendiant...

n'y fit rien. La femme se daigna pas lâcher ne serait-ce qu'un denier. ***Pouffiasse*** pensa Dessigny. C'est pas comme ça qu'il allait pouvoir se payer la tise du jour, jouir d'une bonne biture à l'ombre du clocher le soir venu, jouer avec un morceau de pain rassis avant de l'enfourner dans sa gueule. Bon, la première victime ne s'était pas laissée prendre, d'autres viendront. La matinée passa entre refus des uns et quelques insultes des autres. Aucune pièce ne se trouvait encore au fond de la chope, envoyant Dessigny au fond du trou. Au fond, les gens sont des cons ! Oui oui le mendiant l'est également. Il sourit en regardant tous ces gens s'occuper de leur petite personne, pressant le pas lorsque le mendiant était en vue pour pouvoir échapper à cette si tortueuse corvée qu'est le don. Il se résigna à sortir son joker. Il trifouilla dans son baluchon et en sortit une petite pancarte qu'il plaça devant la chope. Etait inscrit dessus, et dans un orthographe plus que douteux: " Une piaice pou mengé. A vaut' bon ceur".

Pourtant il écrivait très bien, mais la bêtise paye, souvent...

" Je te renie Dessigny. Quitte immédiatement ce lieu et ne reviens jamais."

Le passé revint faire surface et plus une goutte d'alcool pour le faire disparaitre momentanément.


Faites venir vos marionnettes pour donner, discuter, embêter mon Dessigny, à vot' bon coeur M'sieurs Dames
Kateline
      A midi. Tous les gueux se ressemblent. Sauf si vous avez pris le temps d'encrer dans votre esprit chaque détail du visage de l'homme... parce que dans un élan de bonté inutile vous avez voulu protéger l'innocence d'une gamine ; l’innocence étant une donnée tout à fait relative dans ce cas présent.
      Et c'est le cas de Kateline, qui lorsqu'elle chemine à travers les petites rues de ce patelin aussi morne qu'un ciel tempétueux, remarque l'homme qui se trouve à ses pieds.
      Le regard de l'Ebène s'arrête alors sur lui, puis sur la pancarte qui trône au devant de lui. Elle l'avait d'ores et déjà menacé, maintenant elle pouvait faire légèrement plus cordial. En tout cas, elle essaie. Et elle est à fond.


      T'aurais plus vite fait de te taper une heure au fond d'une mine que d'attendre l'aumône comme ça...

      Bon j'avoue, niveau cordialité, on repassera! M'enfin avec la sanguine Berrichonne, il ne faut pas espérer mieux.
      Elle secoue la tête par dépit pour le bougre. Car pour autant de ce qu'elle avait pu noter à leur brève rencontre, le gars avait de l'esprit, et surement assez malin pour frauder auprès des contremaîtres miniers.
      L'Ebène fouille alors dans sa poche, et en ressort quelques deniers - une misère - qu'elle jette dans la chope se trouvant à côté de la pancarte. Était-ce seulement de la pitié ou devait-on voir au delà de ce geste?
      D'elle même, Kat dirait que la pitié elle connait pas! Parce que ça, tout comme n'importe quel sentiment, c'est une faiblesse...
      Mais dans le morpion crasseux qui se trouve là elle se retrouve un peu à l'âge où il a fallut qu'elle se débrouille par ses propres moyens. Oui ses débuts à elle aussi ont été laborieux...


      T'nez, c'est pas grand chose... M'enfin c'est toujours mieux que rien hein.

_________________
Dessigny
T'aurais plus vite fait de te taper une heure au fond d'une mine que d'attendre l'aumône comme ça...

*Ting ting ting*.

Le doux bruit des piècettes qui se fondent au métal de sa chope crasseuse font sourire le jeune mendiant. Le regard de Dessigny monte des pieds à la tête de cette personne qu'il n'avait pas vu venir. Les yeux verts pimprenelle, les cheveux noirs comme la tourbe et ce sourire unique et figé sautent au visage et aux sentiments du "gueux". Ne serait-ce pas là cette femme qui, quelques heures auparavant, l'avait menacé de foutre ses boyaux au dehors de sa panse légèrement arrondie par le nombre constant de chopes qu'il s'envoyait ? Bien sûr que c'est elle, mais avec de meilleurs sentiments, semble t-il. Le sourire de Dessigny se fit plus constant encore lorsque la femme lâcha un:

T'nez, c'est pas grand chose... M'enfin c'est toujours mieux que rien hein.

Elle le vouvoyait après l'après l'avoir tutoyer. Il tourna sensiblement la tête sur le coté, comme un "clebs" qui réfléchit comment attraper le nonosse bloqué à travers la porte. Cette femme, qui parler si librement en taverne de son beau cul... Y avait t-il d'autres secrets qui tournaient autour d'elle ? Elle l'intriguait, assurément. Le regard de Dessigny tarda sur ce sourire si particulier, omniprésent et dérangeant. Plusieurs secondes passèrent ainsi, sans mots ni même un bruit. Il devait avoir l'air bête, ce qu'il souhaitait presque faire paraitre.

Pas grand chose est déjà une chose. Ces quelques pièces me serviront à recomposer avec une chope ou deux en taverne ce soir, avant que je m'en décompose.

Son sourire se fit plus présent encore lorsqu'il prit les pièces qui stagnaient dans la chope pour les poser dans son baluchon. Ne jamais laisser les donations dans le pot, sinon les futurs bonnes âmes donneraient moins. Bien que Dessigny détestait mendier, il en connaissait désormais beaucoup les rouages. Se mettre dans la peau des personnes honnis par le passé était un devoir qu'il s'empressait chaque jour de remplir, par touts temps, toutes heures, assoiffé comme bourré.

Merci à vous Dame. Que Dieu vous ait en Sa Sainte Garde.

Ca, c'était au cas où le donneur était croyant, comme beaucoup dans ce temps. Cela lui faisait penser que son geste serait vu et reconnu par son Grand Patron. Ils aiment bien ça, les gens, se croire sauvés d'avance. Ce qu'il ne dit pas à la donneuse, c'est que c'est lui qui paierait le prochain canon en taverne. Il semblait bien gueux, mais n'en oublier pas les bonnes manières qui lui furent autrefois apprises et que son métier lui obligèrent d'oublier, pour vivre avec moins de remords.

" Les pauvres et les faibles méritent la mort, Dessigny. Tu te dois de leur donner, rapidement."

Les paroles d'un père ne sont jamais oubliées, même à mendier sur le parvis d'une église, elles reviennent frapper l'âme, bon gré mal gré. Dessigny remercia la femme d'un geste de la main, qui servait également à lui dire de partir avant qu'elle ne crotte ses jolis textiles. Il la retrouverait sûrement en taverne, si elle se trouve toujours en ville prochainement. La menace des "boyaux" lui avait ouvert l'appétit, la soif ne tarderait pas non plus...
Kateline
      L'Ebène ne remarque pas au moment où ses mots ont dépassé le seuil de ses lèvres qu'elle vient de repasser par la politesse qu'elle réserve aux gens qui l'indiffèrent. Le tutoiement étant, pour Kat, la représentation du fait qu'elle porte un intérêt différent de la commune mesure qu'elle impose à autrui... En gros, vous semblez moins con que la plupart des boulets qui croisent son chemin, et vous avez le droit à cette considération ; exception faite des mioches qu'elle tutoie parce qu'ils sont ce qu'ils sont. Des gosses.
      En l’occurrence ce vouvoiement est inapproprié, mais peut être qu'on pouvait y voir une trace de bon cœur, en voulant redonner de la dignité à celui qui n'en a plus, ou plus beaucoup. Elle n'en savait rien finalement, peut être se complait-il dans sa situation et peu importe dans le fond.
      Elle sourit alors franchement à Dessigny lorsqu'il lui répond enfin, bien qu'un peu mal à l'aise avec sa manière intriguée qu'il a de la regarder. Ben quoi c'est si étonnant que ça que je te donne quelque chose? se demande t-elle...


      Tu en feras bien ce que tu voudras, m'enfin manger un peu en plus de picoler ça peut pas te faire de mal. C'est qu'un conseil, t'en fais aussi ce que tu veux.
      Dieu ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de lui rendre des comptes si tu veux tout savoir, c'est pas ça qui rattrapera...


      Elle s'arrête alors de parler, réalisant qu'elle est sur le point de confier quelque chose de personnel à un parfait inconnu qui n'en a probablement rien à cirer de ce qu'elle a à se faire pardonner. Si tant est qu'elle le souhaite vraiment...

      Peu importe... bon courage.

      Et de repartir aussitôt qu'il la salue, ou plutôt qu'il la congédie de ce geste de la main. Partagée entre le trouble de ses propres souvenirs et de ce regard intrigué.

_________________
Lorick
[ Sous un jour ensoleillé, le sombre danse]

Vivre dans un monde qu'on a construit soi-même, il n'y a pas d'échappatoire, ni de porte de sortie. Un monde emplis de péripéties, d'effroi, de souvenirs à jamais gravés en soi et pourtant Lo', vivait dans son monde. Qu'importe le temps, il survivait, et vivait ce qu'il avait à vire, ou plutôt ce qu'on lui permettait de vivre. L'insouciance ou l'ignorance de ses chaines, de son enchainement avait raison de lui petit à petit. Il finirait bien par tomber un jour. Las de temps de choses en ses derniers jours, il foulait d'un pas lent les ruelles de Nîmes. Ornant avec fierté son apparat sombre sans oublier la capuche qui lui cachait entièrement le visage. Seuls ses azurs étaient encore visible si le soleil fouettait son visage. Peu d'émotions, il en était dépourvu dans l'instant. Seul avec son ombre il marchait.

Au détour d'une ruelle, il vit là le mendiant qu'il avait déjà croisé auparavant et la silhouette de Kateline qu'il pouvait désormais reconnaitre parmi un grand nombre de femme. Elle ne l'avait pas laissé insensible, son charme, sa manière d'être. La chieuse, voilà ce qu'elle était et ce qu'il aimé. Son double au féminin, sa nonchalance mélangée à tant d'autres qualificatifs.. Un sourire s'était dessiné plus largement sur ses lippes avant qu'il n'avance vers les deux protagonistes. Sa dague non loin de sa main bandée, souvenir de la violence des êtres humains dans les ruelles, le méfiant s'en était rapidement accommodé, lui le non violent, ne supportant aucune forme de ce mot s'était vu changer pour en apprécier l'utilisation quand il en avait besoin.

Devant l'homme, sans sentiments toujours, émotions, il revivait comme un choc le passé de mendiant. N'avait-il pas été cela quand il marchait à peine dans les rues de la capitale Périgourdine. Ce passé qui le hante encore vient lui mettre à nouveau une claque monumentale en pleine tronche. Comme si cela n'était pas assez, comme si il ne pouvait en échappé, qu'on lui rappel la sentence à vie avec qui il devait vivre. Souvenir douloureux d'un môme qui a dû survivre dans les ruelles, dans l'indifférence la plus totale qu'il soit des villageois bien trop chic pour s'en préoccupé. Un geste précis de sa main qui prit sa bourse et qu'il déposa délicatement dans celle de l'homme. Ses maigres économies qu'il raffole peu d'avoir sur lui. Des écus, un vain mot, il en avait jamais eu besoin pour vivre et vivre bien. La simplicité lui va à merveille et il aime vivre pleinement dans cette raison ou déraison. Un nouveau regard à l'homme et un signe de tête s'en était suivi avant qu'il ne lâche un sourire compatissant à celui-ci et se recule avant de partir sans un mot.

Et d'avoir lancé un regard à Kat', un regard qu'elle pouvait voir, laissant ses azurs éclairaient par le soleil où de légères émotions pouvaient de nouveau se lire. Le sourire qu'il s'en suivait, qu'elle comprendrait d'elle même. Elle saurait qui il est, si elle reconnait ce qu'il voulait laisser voir et apparaitre, même sous ce jeu de l'inconnu entre chat et sourit, Lo' aimait simplement jouer à tout moment. Le sauvage était venu, et s'en allait vers d'autre horizons, vers les remparts qu'il aiment tant et donc il avait besoin pour se ressourcer et être apaiser de tous maux qui le rongeaient.
Dessigny
Une chatte appelle un chat. L'intrigante, de ses pas sveltes, quitta le mendiant. Son franc sourire faisait contraste avec la rudesse des mots employés quelques heures auparavant, Dessigny ne put que s'en amuser. Le conseil qu'elle lui prodigua lui fit également faire risette. L'alcool n'était pas bon remède, mais il apportait la paix à une âme qui la nécessitait, la souhaitait. L'oubli, ou du moins la recherche d'oubli, est une marque cuisante de faiblesse, mais elle repose. La noireaude se laissa aller à un début de confidence. Mais elle fut de courte durée. Les mots furent capturés par la pensée, le "bon courage" était la meilleure porte de sortie pour cette femme. Dessigny la regarda s'éloigner, sa curiosité attisée par ces mots de trop. Son passé n'appartient qu'à elle, bon ou mauvais, son futur s'écrirait avec elle, bon ou mauvais.

" Te voilà désormais des nôtres, mon fils. Un jour tu prendras ma place..."

Et voici où désormais il se trouvait. A mendier aux portes d'une église, loin de ce qu'aurait dû être sa vie. Loin des champs de batailles et de tueries morbides, loin des exactions qui lui furent dicter de commettre, loin de son père qui désormais gît sous terre... Agglutiné aux pavés d'une rue froide à attendre la venue de bonnes âmes qui en donnant pour la cause qu'il servait en secret, le délivrerait du mal qui le rongeait. Une chatte appelle un chat. Une ombre grise passe près de lui et s'arrête. Un geste peu commun, une bourse qui atterrit dans la chope presque sans un bruit. Et Dessigny qui le regarde s'éloigner après une risette. La main du mendiant sous-pesa la bourse, assez remplie pour n'y trouver aucune utilité. Il en extirpa un écu qu'il remit dans la chope, le reste se trouva posé dans son baluchon, il nourrirait les autres pauvres. Ceux qui ne mangent ni pain ni ne boive d'eau. Dessigny vivait pour eux, après qu'ils les ait...

" Voici Dessigny, mon fils. Il les chasse comme personne. Comme si il vivait comme eux parfois hahahahahahahahaha. Des fois on se dem...

Le geste de l'homme, la bourse donnée sans arrière pensée ni même un simple mot fit comprendre à Dessigny qu'il n'avait pas mangé que de l'oie et bu les meilleurs vins dans sa vie. Ce geste, seules des personnes ayant vécu un lot de souffrance le font. Ceux là ou les cons de compétition. Il semblait être de la première catégorie. Les deux donateurs filèrent rapidement, Dessigny comptait ses ressources et sourit en pensant aux chopes qu'il pourrait boire et même payer à d'autres. La taverne était devenue pour lui un point de chute où il pouvait examiner la nature humaine sous toutes ses formes. Il pouvait y lire la gaieté et le désespoir sur le visage des gens, les buveurs de tisanes et les soiffards comme lui, également.

On est payés pour virer tous ces mendiants de la ville, c'est comme ça que nous vivons, Dessigny...

La volonté de faire honneur à son père laisse parfois place au dégoût. La mendicité n'était que la première étape pour le brun, un jour il verrait plus grand...
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