Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Promenade sanglante

Lorick
[ On roads, again and again ]

Le temps passe et ne change pas. Des routes et encore des routes. Destinée insatiable du Lo', l'âme voyageuse du jeune fougueux, intrépide, sa vie, son monde. Une fois de plus il ne pouvait en être autrement sur les routes qui menaient vers Genève, mais bien des péripéties avant de courir sur les chemins Helvètes. Il avait quitté Valence depuis quelques semaines, il avait eu besoin d'air comme pour donner un sens à sa vie, ou fuite, une de plus quand plus rien n'allait. L'amour qu'il pensait au rendez-vous, partageait n'était finalement qu'ombre de ce qu'il avait déjà connu dans le passé. Comme un retour en arrière inévitable, des claques en pleine trogne qu'on prend sans cesse sans pourvoir y répondre. Le Sud, le soleil en compagnie de sa filleul de six ans qui voulait se rendre vers la mer. Mais les routes et son lot de surprise avait encore frappé. A peine la route prise, et la première ville, ville morte au passage comme les trois quart du royaume de France, la rencontre qui changerait une fois de plus le destin. Destin auquel il ne croyait pas, un destin qui semblait fuir ou même haïr par moment.

Montélimar. A peine une journée de voyage et la rencontre inattendue du destin. L'Ebène, la chieuse, son double au féminin. Journée passait en son compagnie avant de reprendre les routes, et la complicité qui s'était fait présente instantanément, comme un coup de foudre. Et de poursuivre les routes avec sa filleule et la brunette. Le Sud ou rien ne se passe comme prévu. Des prises de têtes, des incompréhension, des jugements et la filleule qui disparait pour rejoindre Valence, laissant seul l'intrépide avec l'Ebène. Providence ou chemin tracé? Peu importait, il ne savait plus rien sauf que son double, l'inconnue l'apaisait. Les jours passaient, et toujours en bonne compagnie, le rapprochement avec la chieuse ne pouvait en être autrement, ou alors la folie frapperait l'âme du voyageur. Et des routes, toujours encore pour revenir quelques longs jours à la ville de la brune. Parcourt commun et cœur qui s'enchaine petit à petit pour laisser place au jour le jour sans se poser de question. Simple vie commune partagé d'un amour naissant et sans limite. Chose qu'il avait plus connu depuis trop longtemps.

Savoie! Là ou rien n'est comme ailleurs. Toujours main dans la main de sa chieuse, de son double. Les amants roucoulent et le temps s'éclairci au rythme des battements de cœurs et de leurs pas. Relation unique, sans limite et pudeur. Le chieur et la chieuse vivaient simplement pour eux. Personne autour d'eux, un monde unique et commun dans lequel ils vivaient. Le passé qui s'oublie lentement pour laisser place à l'avenir. Mais le bleu et le rose n'était guère pour Lo' et comme pour troubler l'histoire passionnée, comme pour mettre du Piment, il faut se rendre sur les chemins qui mènent à Genève là où plus tard changerait le destin d'un rapprochement encore plus fol.

_________________
Kateline
    [« C’est la route qui m’appelle, j’y peux rien, mais elle me tue...»]

      Elle s’est perdue depuis longtemps l’Ebène, au fil des saisons et des tragédies, fuyant la douleur comme les souvenirs sur les routes de son adolescence. C’est ici que son instinct l’a poussé, pour y retrouver un tant soit peu la nonchalance de la jeunesse, loin de tous les tracas politiques, loin des guerres, de ses amis et des jaloux qui ont fini par tout lui prendre. Même la vie, sa vie. Le sacrifice en valait-il la chandelle ? Ah oui, si on regarde d’un point de vue extérieur, un double titre de noblesse, une position enviée, un entourage conséquent, nombre de prétendants, le pouvoir et surtout la fortune. Mais ce n’était pas là ce qu’elle désirait profondément. Et pour en arriver à cela, avait dû fermer les yeux, puis les rouvrir à de nombreuses reprises pour ne pas perdre la raison, pour ne pas perdre son âme. Car si aujourd’hui Kateline est persuadée d’être vouée à l’enfer, elle essaye malgré tout, à sa manière, de regagner les faveurs du Très Haut. En tous cas les derniers mois de la vie de la jeune femme ont été vécus ainsi. Elle a commencé par quitter le Berry, le pays qui l’avait rendu adulte, et lui avait aussi retiré tous les beaux espoirs et les convictions inculqués par sa mère absentéiste. Le Berry qui l’avait vu s’élever pour ensuite la ramener misérablement à terre. Ce qu’elle avait fini par accepter, mais pas sans un coup de gueule ou deux, même trois. Le duché et tous ceux qu’il contient n’ont pas réussit à lui retirer sa gouaille au moment de sa chute, ni sa fierté, ni son honneur. Mais la rancœur de Kateline peut être grande, et son intransigeance suite à la perte de ses illusions ne connaitrait plus de limites.

      C’est chez les Helvètes qu’elle a d’abord décidé de s’installer, de débuter une nouvelle vie. Dans sa tête les choses redevenaient simples et claires auprès de sa rousse volcanique et de son frère de sang, ce dernier s’étant révélé tardivement mais au moment le plus opportun car il lui apporta son lot de consolation et une épaule indéfectible sur laquelle s’appuyer. Elle finit même par rencontrer l’amour, un homme d’une gentillesse sans pareille, et à l’âme si pure qu’elle s’imagina trouver une sorte de rédemption à être aimée d’un être comme celui-ci. Pendant quelques semaines la lumière entra dans sa vie, irradiant son âme et son cœur de ses bienfaits. Illusion, encore une, que cela puisse la rendre meilleure, mais si douce qu’elle s’aveugla à son contact. Et lorsque les ténèbres s’abattirent sur elle en la perte de celui qu’elle venait de marier dans une chapelle pontissalienne, elle se terra dans les derniers retranchements de sa raison, se coupa du monde ou presque. De longues semaines, des mois furent nécessaire à Kateline pour sortir de la torpeur dans laquelle elle s’était réfugiée, dans l’attente de pouvoir retrouver les siens.

      Du jour au lendemain, elle quittait Saint-Claude, elle tenait à se rendre à Fribourg puisque c’était là qu’elle pensait pouvoir reprendre les rennes de sa vie en main, auprès sa famille. Mais les aléas de la guerre, la malchance et la stupidité des hommes l’empêchèrent de les rejoindre. Puis finalement jetée comme une malpropre, elle prend ses clics et ses clacs, bien décidée à recommencer autre chose, ailleurs.
      Elle finit par reprendre la route, sans but précis, avec pour seule motivation ses études de médecine.
      Kateline ne réfléchit pas, elle agit à l’instinct, et c’est à Montélimar qu’elle prend une maison, et ouvre son premier dispensaire. Il fallait bien qu’elle commence quelque part, pratiquer la médecine était la seule manière de reprendre pied, à son sens. A ce moment là, si au détour d’une taverne, ou d’une rue, on lui avait prédit la suite des évènements, elle n’aurait pas rit au nez du devin, elle l’aurait probablement égorgé. Pour faire simple et le faire taire.

      Une petite fille, cinq ou six ans à peine, seule assise à une table d’une taverne montilienne, et Kateline de passer par là. Elle n’aime pas les enfants, tout du moins, elle n’aime pas les côtoyer, en dehors de ses neveux et nièces. Mais elle est poussée par son esprit chevaleresque, ou un lointain instinct maternel qu’elle serait de toute façon incapable de reconnaitre, elle va à la rencontre de la fillette, s’enquiert de son état et s’assure qu’elle est bien accompagnée. Car à son avis une enfant n’a rien à faire dans une taverne à moins d’être sans surveillance. La véritable surprise s’est trouvée être dans l’homme qui accompagne l’enfant. Lui et Kat sympathisent très naturellement, si vite et si facilement qu’elle décide de le suivre et de profiter de cette compagnie si complice et si agréable, que ça lui aurait fait mal de la voir s’éloigner. Si on croit au coup de foudre, c’est ce à quoi cela doit ressembler. Puisque malgré les barrières qui se dressent entre eux sous la forme de cancans et de jalousie juvénile, et même un départ précipité et un brigandage en bonne et due forme n’ont pu empêcher la réunion de l’Ebène et de cet homme répondant au nom de Lorick. Chieur comme pas possible, écorché vif au passé douloureux, cachant sous sa carapace un cœur malmené qui ne demande qu’à être protégé. Il lui ressemble tellement à l’Ebène, qu’ils en viennent ensemble à cette évidence qu’il est son double au masculin, et inversement…. Et au-delà d’une attirance à laquelle ils ne peuvent se soustraire, les amis deviennent très vite amants, mais surtout finissent par découvrir l’un auprès de l’autre l’amour, et les sentiments finissent de lier le nouveau couple qui ne considère certainement plus la vie l’un sans l’autre.

      Ce qui nous amène sur les chemins de Savoie, l’Ebène marche au côté de celui qui partage maintenant ses jours et ses nuits. Ils se découvrent petit à petit, s’apprivoisant, poussant même les limites sans vraiment le vouloir, brutes et maladroits, mais se cherchent inlassablement, leur relation ne pouvant souffrir du fait qu’ils sont un peu trop sauvages, au risque de perdre ce qui les a réunit si subitement.
      Kat retrouve finalement la confiance qui lui manquait en et auprès de Lo’, et soudainement tout redevient possible. Le passé s’estompe, les barrières tombent une à une, et ils profitent simplement de la chance qu’ils ont d’être ensemble. Chaque jour ils construisent à deux un nouvel univers qui leur est propre, y sont cachées leurs envies communes de gouter aux délices du corps et de l’âme, leurs nouveaux rêves, ou tout simplement cette vie qu’ils ont enfin décidé de vivre.
      Si leurs pas les ont amenés en ce lieu, c’est que la chieuse désire présenter son chieur à sa famille, partager son bonheur avec sa zum lui est apparu incontournable, et pour cela il faut passer par la belle Genève. Belle certes, ceci dit toujours en guerre. Mais les renseignements pris concernant l’état des routes ne sont pas les bons. Ils ignorent qu’en arrivant à l’orée de la ville une armée allait leur tomber sur le coin de la mouille. A croire que le destin n’avait que ça à foutre de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues. Mais après tout, si il ne passait jamais rien, qu’est-ce qu’on se ferait chier ! Et le bon comme le mauvais, on ne le choisit pas, les évènements arrivent et puis c’est tout.

      Aux abords de la ville, Kateline, Lorick et Sebastian, toujours un peu en retrait, laissant toujours à sa sœur l’intimité qu’elle n’a même pas besoin de réclamer, s’avancent déjà sur une troupe prête à les charger. L’Ebène n’a même pas le temps de voir l’étendard qui se dresse au dessus des troupes et la voilà qui revit la tragédie lui ayant faire perdre son mari, elle hurle intérieurement pendant la demi-seconde où elle comprend qu’elle risque à nouveau de tout perdre. Ne dit-on pas qu’une fois qu’on a fait une erreur, on ne la commet pas une deuxième fois ? Bah ce sont de belles conneries, parce qu’en y réfléchissant bien, si elle avait été un petit peu plus précautionneuse, elle aurait eu la présence d’esprit de ne plus jamais vouloir entrer dans la cité helvétique tant que la paix n’aurait pas été signé. Mais nan, elle ne réfléchit pas, elle ne s’inquiète pas, et là…. Fonce dans le tas. Elle n’a plus le choix. Elle n’a plus le temps de la réflexion, ni celui de récupérer son arme accrochée à la selle de son canasson qui se sauve de toute façon. Elle n’a que son piolet et son bouclier, Lorick et Sebastian eux ne sont pas armés, pourtant il faut bien se défendre sous les attaques innombrables qui ne tardent pas à pleuvoir. Encore meurtrie par le cassage de gueule subit entre Arles et Nîmes deux semaines auparavant, elle n’a absolument aucune chance. Ils n’ont aucune chance. Elle se bat tout de même, du mieux qu’elle peut, ne serait-ce que pour l’infime espoir de voir la chance tourner en leur faveur…


_________________
Sebastian
Les routes, depuis combien de temps étaient-ils sur les routes allant par monts et par vaux ? Un long moment et, hormis à la suite d'une rencontre désastreuse et mortelle avec une armée quelques mois plus tôt, ils n'étaient jamais restés plus de quelques jours dans une même ville. En même temps, l'intérêt de ces villes n'était pas des plus grand et le simple fait de voir arriver de nouvelles personnes semblait être un événement exceptionnel pour certain d'entre eux... Mais aucun de ces endroits n'attisait la flamme de sa sœur et ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de lui changer les idées en l'aidant à ouvrir son premier dispensaire.
Même ça n'avait pas réussi à la satisfaire plus de quelques jours.

Si lui non plus n'avait pas besoin de port d'attache dans une quelconque ville pour se sentir en sécurité, il avait cet avantage de ne pas avoir de relation de cœur entretenue et de ne pas en ressentir le besoin. Au contraire de Kateline qui, malgré ce qu'elle pouvait lui dire, semblait en avoir bien plus besoin qu'elle ne l'acceptait.

Ce fut sans compter sur ce que certains appellent hasard, d'autres destin ou d'autres, encore, vie. Alors qu'ils partaient pour la Provence, duché que l'un comme l'autre voulait visiter, le duo fit rapidement demi-tour pour aller retrouver l'une des personnes qui avait réussi à détourner l'attention de Kate du dispensaire.Un homme. Sebastian avait rapidement compris que ce n'était pas juste un inconnu devenu amusant et intéressant et le tabassage en règle qu'ils avaient subi sur le chemin pour aller le retrouver n'avait fait que confirmer cette idée dans l'esprit de l'Angloys : "Peut-être que celui-ci parviendrait à redonner un peu de baume au cœur de sa sœur."

Ils n'avaient plus rien, mais elle semblait aller mieux que quelques jours plus tôt. Il ne resterait donc plus de traces de ce qu'ils avaient perdu, mais l'or ne manque pas longtemps. Au contraire de la nourriture... Et de cela, il s'en rendit compte rapidement et dû puiser sur ses réserves quelques jours. Le soldat en lui avait eu l'habitude, l'intendant qu'il avait été ses dernières années l'avait perdu. Si bien que lors du retour à Genève, il n'avait pas encore recouvré toutes ses forces -forces qu'il n'avait déjà pas entièrement repris depuis la première armée-, et il ne fut pas assez attentif pour discerner les Hommes armés leur fonçant dessus. A peine eut-il même le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer que ses réflexes prennent le dessus.
Trop lentement.

_________________
Lorick
[ " Qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru " ]

Ce qui se ressemble, s'assemble. L'évidence était bien présente. L’Ebène était celle qui faisait battre son cœur. Au delà de tout ce qu'il avait connu, d'un passé jamais lointain, elle était sienne et il était sien. Maladroit de l'amour, au fond que connaissait-il du sujet ? Il en avait jamais prit conscience, chaque idylle amoureuse, finissait en fin tragique et l'écorché vif se blessait un peu plus le cœur et l'âme à chaque tourments, à chaque maux qui ne rendaient que blessures, cicatrices à jamais refermées. Cependant il devait bien se l'avouait, la chieuse était son double et c'était elle qui le protéger en ce moment même, sur les routes et n'importe où ils ils allaient. Le monde qu'ils partageaient ensemble était le leur. Celui qu'ils avaient construit à deux. Rapidement, presque brusquement comme on change de ruelle pour regagner une autre. Maladroit toujours il l'aimait comme il n'avait jamais aimé, comme aucunes autres ne lui avaient apporté ce qu'il avait toujours eu besoin. L’Ebène, passion du corps à l'âme et de l'âme au corps. Qu'importe la manière dont ils s'aiment, ce monde, cet univers il aimait le foulé comme il aimait foulé les routes. Inlassable destin, il aimait se perdre avec elle, en elle de toutes limites interdites, de plus aucunes limites d'ailleurs. Il était lui, simplement lui pour elle et rien n'avait plus aucunes importances depuis sa rencontre. A deux le jour, a trois la nuit avec le frère de celle qui partage sa vie, ensemble sur les routes vers la famille de sa chieuse.Oui l'honneur était là, il allait rencontré la famille de son amante, de son amour. Elle le voulait, et il ne s'était pas opposé à cette envie, il voulait faire plaisir à Kat' et il voulait simplement la rendre heureuse, et puis une famille. Lui qui en avait jamais eu, du moins lui avoir donner cette chance, c'était la plus belle chose qui pouvait lui arrivé.

Que de chemins parcouru depuis quelques semaines avec Kateline et Sebastian. La route était déjà tracée comme on trace l'avenir sans se retourner. Simplement parfois tout n'est pas bleu et sur les routes, seul lui le savait aussi bien. Voyageur dans l'âme, il avait foulé les chemins, sentiers d'innombrables fois. Des jours joyeux et parfois plus sombres quand il prenait une attaque sur la trogne mais toujours il s'était relevé pour avancer encore et encore sans jamais baisser la tête sans baisser ses azurs. Et azurs qui devant l'armée devant lui ne s'étaient baissés. Chance ou malchance, les souvenirs refaisaient lentement surface. La blessure sur son ventre réveillée en lui les sombres pensées, ce qu'il allait encore vivre et revivre, mais le prix de sa vie était-elle le trophée ? Etait-ce le début ou la fin alors que pour une fois dans sa vie, il était tout simplement heureux. Le point de départ revenait face à lui, inévitablement on ne pouvait le laisser tranquille bien longtemps. Se battre et encore se battre n'avait-il pas eu à le faire à maintes reprises, s'en était-il pas sorti lui même, démontrait qu'il avait su le faire sans l'aide de quiconque ? Enième mise à l'épreuve, sûrement la dernière qu'il devait faire, qu'il devait employé. Plus possible de faire demi-tour, soit il se bat, soit il meurt. De toute manière la chance est infime et il n'a pas vraiment le choix et partir sans celle qu'il aimait et le beau-frère qu'il ne connaissait vraiment pas n'était pas possible et n'était surtout pas son envie ni en son esprit. La fougue des hommes va s'abattre sur eux, l'immense cruauté dont ils peuvent faire preuve il la connaît. Il l'a subit pendant des années en la capitale Périgourdine alors qu'il était encore un enfant pas plus âgé de quatre ans. Les hommes et leur monde, celui-là même qu'il a du affronté pour vivre et survivre. Le regard dans lequel il voyait cette chose n'était plus que le reflet de ce qu'il était parfois devenu quand il pouvait en être autrement.

La guerre était déclarée ou plutôt le combat engagé. Et voilà que l'Ebène fonce dans le tas. Simple seconde pour comprendre la suite, rapidement il dégage la dague qu'il tentait tant bien que mal de cacher en sa botte. Les armes, il n'avait su les aimaient pendant des années. Il ne pouvait en supporter la vue. La violence, la haïssait tellement jusqu'à l'en faire vomir à la moindre pensée, il avait tenté de vivre dans son monde qu'il préférait plus beau avec les mots, les joutes verbale, la même pensée que les mots étaient la plus belle des armes, mais c'est sans compté le même passé qui avait fait changer l'avis du fougueux. La mort de la femme qu'il avait aimé d'une manière unique et qui l'avait sorti de la rue. Celle qui portait en son sein le fruit de leur amour, celle a qui on avait ôté la vie d'un coup de dague comme on balaye d'un coup de balaie une taverne. Depuis ce jour, il avait changé et s'était surpris d'aimer les armes et parfois la violence qui pouvait s'en dégagé. Non sans dommages collatéraux, il s’enfonçait un peu plus dans les ténèbres de son monde qu'il s'était lui même construit jusqu'à la venue de l'Ebène en sa vie qui l'attiré vers la lumière.
La dague empoignait et il suivait à son tour sa chieuse dans le tas sans même réfléchir, celui il aurait le temps de le faire si il restait en vie.

Les coups pleuvent en torrent, il ne sait même plus où il se trouve et où il se trouvera une fois que tout ceci sera terminé. Il abat comme il peux sa défense, son agilité, seul point fort qu'il a et qui lui serait sûrement utile en combat singulier. Mais devant toute une armée ? Aucune chance ne lui était laissé. Il allait se prendre la raclée de sa vie, peut-être la pire mort qu'il soit. Mais la mort, il l'avait déjà combattu à Périgueux, dans les ruelles, remparts où il vivait et elle ne lui faisait naturellement plus peur. Sa fougue et le cœur battant plus fortement que jamais, Lo' tentant tant bien que mal d'esquiver le premier combattant qui s'abat sur lui. Chose réussie mais en avait-il déjà oublié que toute une armée était devant lui et c'est un coup meurtri d'une épée Helvète qui s'échoue en sa cuisse et qui le fit tombé aussitôt à terre dans un hurlement de douleur alors que ses azurs s'étaient enfoncé dans le regard de l'homme sans émotions, ni même scrupule à attaqué de pauvres voyageurs. De longues secondes s'étaient écoulées pour qu'il reprenne conscience de la réalité et de l'assaut subit sur sa personne. Le souffle rapide, la douleur qui irradie son corps entier et sa cuisse ensanglantée en une entaille profonde en ses chairs qui le martyrise quand il bouge. Ses yeux mi-clos qui se perdent tout autour de lui pour apercevoir Kat' et Sebastian. La vue se brouille, ses forces le lâchent, perdu totalement avant de retrouver un sursaut d’orgueil. Il puisait dans ses derniers retranchements le peu de force qu'il lui restait pour venir en aide à ses deux compagnons de voyage. Il ne pouvait rien faire de plus, mais au moins tenter de sauver ce qui peux l'être lui était devenu presque son unique objectif et si il devait tombé pour épargner l'âme de ses deux comparses alors il hésiterait pas un instant.

De retour sur ses deux jambes. Une main posée contre la blessure sur sa cuisse qui tentait de calmer le flot ensanglanté et ses azurs qui tentaient toujours de poursuivre ce qui se passait devant lui avec difficulté. Perdu dans la notion du temps, chaque secondes parues interminables, cruelles, sans même plus savoir où il se trouvait. Comble pour un voyageur tel que lui qui pouvait parcourir les routes du royaumes presque les yeux fermer.
Et de faire un pas, puis deux avant qu'un autre coup vienne s'échouer contre son flanc droit cette fois-ci. La lame qui glisse partiellement de nouveau en ses chairs dans une longue plaie sans même voir l’agresseur qui se trouvait derrière lui. Courage des hommes, la traîtrise était de mise, il ne pourrait pas enfoncer ses azurs dans le regard de l'homme qui le blesse grièvement. Le destin tragique sur Lo' se poursuit comme si il en avait pas eu assez, fallait qu'on s'acharne contre lui. Et de nouveau un hurlement de douleur étouffé entre ses lippes avant de s'effondrer sur le dos. Le souffle lent comme si ses dernières minutes étaient compter. Puis la pensée de Kat', son Ebène qui lui tiraille l'esprit de ne pas être là pour elle, pour la protéger lui hantait l'esprit comme la pire des blessures. Le conscient qui devient inconscient et petit à petit les dernières images de ce qu'il voyait étaient celle de sa propre vie qui défiler sous ses yeux comme pour donner le coup de grâce...

_________________
Kateline
    ["Je n'écris que d'une main, mais je combats des deux." {Victor Hugo}]

      Une fois face à leur ennemi, puisque il n’y a aucun doute à avoir quant aux intentions belliqueuses de ces gens d’arme, Kateline n’a que ses seuls instincts de combattante et de survie pour lui donner le courage ; celui de ne pas baisser les bras face à la mort. Car c’est elle qui, cachée sous la forme de ces belligérants qui possèdent autant de discernement qu’un troupeau de mouton, désire l’emporter à nouveau. Comme si elle n’avait pas déjà essayé auparavant, mais Kat est comme le chiendent, on a beau vouloir le voir disparaitre, tenter de l’arracher à la terre, il renaît sans cesse pour encore mieux emmerder le monde. Elle la regarde dans les yeux, la défie sans aucune autre peur que celle d'emporter son frère et l’homme qu’elle aime. L’Ébène ne le supporterait pas une deuxième fois, et donner sa vie de bien peu de valeur n’est qu’un faible tribut à cette sauvegarde.
      Un appel du regard à chacun d’entre eux, plus confiant lorsqu’il se pose sur Sebastian. Son frère, complice de ses premiers instants sur les chemins, elle a toute confiance en sa capacité à se défendre, et à survivre. Mais c’est Lorick dont elle ignore encore s’il possède la force nécessaire à cela, qui l’inquiète. Elle n’a jamais eu à combattre à ses côtés, elle ne connaît ni ses forces, ni ses faiblesses, puisqu’elle a encore tout à apprendre de lui.

      Son bras se lève enfin, dans la main de Kat son piolet pour parer une première attaque, puis une seconde, et de charger furibonde et à grands cris, à coup de bouclier pour faire reculer ses adversaires. Car c’est presque une dizaine d’attaquants qui fondent sur elle, la rage aux tripes, à croire qu’il n’y a que le sang qui les intéresse. Comment deviner, devant l’acharnement et le peu de possibilités offertes à passer au travers de cet enfer, que ce sont des troupes dicte croisées ? Se battent-ils sincèrement sous couvert de la volonté du Très-Haut ou n’est-ce finalement qu’un habile rond-de-jambe du Sans Nom ? Elle aurait bien le temps d’y réfléchir lorsqu’elle se serait sorti de ce mauvais pas. Si tant est qu’elle y parvienne.

      Son corps souffre dès le premier coup qui lui parvient, ce sont ses côtes qui encaissent et lui arrachent un cri proche de l’hystérie. Sa fureur s’en trouve décuplée, et à nouveau elle se fend en une attaque, balayant pour quelques secondes l’espace devant elle. Parvient-elle à blesser l’ennemi ? Elle ne se rend plus vraiment compte tant la douleur est puissante, mais elle ne faiblit pas, fermement campée sur sa guibolle et demi… Ben oui entre le poutrage et la raclée sa jambe droite n’a pas totalement retrouvé ses fonctions. L’Ébène boite encore, la cicatrice à peine refermée, et les ecchymoses les plus récentes n’avaient même pas eu le temps de résorber entièrement.
      Un point faible qui ne tarde pas à être repéré.

      Le coup d’épée qu’elle reçoit à la jambe, celle qui est saine, enfin jusque là, signe sans doute sa reddition, même si Kateline lutte toujours, pare les coups qui suivent avec son bouclier. Elle le sait, elle ne pourra pas aller plus loin. Alors l’espoir disparait, laissant place à la résignation, et le groupe retenu avec la force du désespoir finit par percer sa pauvre défense. Kat tombe à genoux, son piolet au dessus de la tête pour contrer les coups qui ne cessent de s’abattre, elle sauve encore la mise, se relève même mais finit par retomber.

      Son regard est attiré sur le côté où elle voit Lo’ se faire malmener, tomber au sol, son attention est trop longtemps retenue par lui et ne voit pas le coup de poing à revers qu’elle prend en plein sur le coin de la bouche, le sang giclant en une belle arabesque. Alors Kateline à l’aveuglette donne un coup d’épaule-bouclier dans les jambes de celui qui lui a donné la gifle, celui-ci perd l’équilibre mais elle n’est pas sauvée pour autant.
      Devant elle aucune faille, rien qui ne lui permette de se relever, de fuir le massacre, et d’emporter avec elle ses compagnons. A genoux, elle ne prie pas, mais se soumet à son destin. Un nouveau coup d’épée déchire l’air et c’est son piolet qui finit par exploser sous la force de ce dernier, ne reste plus que son bouclier comme dernier rempart devant la mort. Elle le lève avec le peu de force qu’elle possède encore, car de sa blessure à la jambe s’est écoulé beaucoup de sang, il lui aurait d’ailleurs fallut un garrot pour stopper l’hémorragie, son affaiblissement est attesté mais le combat n’est pas fini.

      Elle feint une attaque, l’homme face à elle se dérobe, et c’est un autre qui riposte en frappant d’estoc. Son bouclier se brise sous l’assaut, et des débris qu’il lui reste en mains elle en fait ses dernières armes en les envoyant à la tête de ses assaillants. Parade faiblarde, elle en a conscience jusqu’à recevoir le coup de grâce, ou la mise à mort, le plat de l’épée qui s’abat sur son crâne, elle ne le voit pas venir.
      A ce moment là plus aucun son ne lui parvient, plus aucune image. Elle s’écroule dans l’herbe, à l’aube de ce jour qui se lève sur la campagne entre Savoie et Helvétie. Sans doute qu’à défier la mort une première fois à quelques lieues de là, à quelques mois d’intervalles, elle n’aurait tout simplement pas dû, et aujourd’hui celle-ci vient récupérer son trophée.
      Sans connaissance, elle ne sent plus les derniers coups qu’elle reçoit, elle ne sait pas si Lo » et Seb vivent encore, ni si la vie coule encore dans ses propres veines, elle ne sait plus rien. Trou noir. Fin de l’histoire ?!...

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)