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[RP]Entre Escapade et Devoir : DB vs Irlande

Aengus



[Chevauchée nocturne]


Hier soir, nous avons repris la route.
D'abord, cette étape, une taverne à Blaye... témoin de notre amour naissant... Nouveaux regards, nouveaux espoirs...promesses et découverte.
Abandon de l'un et l'autre dans une étreinte passionnée en cette taverne déserte, accueillant pour un soir les prémisses d'une passion grandissante.
J'ai reçu le plus merveilleux des cadeaux qu'une femme aimante puisse donner à l'homme de son coeur... Emotion ineffable d'un plaisir partagé et sincère... Les mots sont faibles pour exprimer cet intense partage.

La nuit, chevauchant cette fois botte à botte, sans nous lâcher la main, nous avons voyagé sans mot dire... Une pleine lune radieuse éclairait le route et nos visages illuminés de cette passion nouvelle....
Le regard de l'un cherchant sans cesse celui de l'autre... mains qui se serrent comme pour s'assurer de la présence de l'autre.

Aux pas de nos montures, nous traversons une forêt avec circonspection.... Un nouveau regard... accord tacite... Pied à terre et bientôt, enroulés dans ma pelisse nous nous endormons serrés l'un contre l'autre.
Je l'enferme dans le hâvre de mes bras, sa frimousse enfouie au creux de mon épaule, son corps fin et souple blotti tout contre moi... jambes emmêlées amoureusement.
Je la respire avec volupté... doux parfum de femme-enfant mélange sensuelede sueur d'odeur de chevaux et de musc intime réveillant en moi de nouvelles ardeurs.
Mais le temps est au repos... nous avons la vie devant nous à présent pour nous aimer.

[Une nouvelle aube]


Le soleil n'est pas encore bien haut dans le ciel lorsque j'ouvre un oeil, ma compagne, déjà éveillée semble guetter mon réveil et la première vision de la journée pour moi se présente sous la forme d'un sourire langoureux surmonté d'un regard dans lequel scintille une myriade d'étoiles.
Ma main glisse le long de son flanc en une douce caresse et emprisonne enfin tendrement un sein palpitant tandis que mes lèvres se posent sur les siennes.
la chaleur de la pelisse nous garde dans un cocon ouaté de tendresse et de senteurs amoureuses.

- Bonjour ma Sirène... Je t'aime... as-tu bien dormi ?



_________________
Azzera


Nuit à la belle étoile

- Bonjour ma Sirène... Je t'aime... as-tu bien dormi ?

Pas de réponse orale, une caresse posée délicatement sur ses lèvres suffit. Un fin sourire se dessine sur le visage. Son comportement entier lui assure à présent de l'utilité de son geste lorsqu'ils étaient encore à Mimizan.
Regard un peu confus acquiesçant avoir passé l'une des plus belle nuit de sa vie, vous savez? LA nuit, celle qui décide de la tournure que va prendre votre vie, et ce, même si vous aviez d'autre projets à réaliser.

Le bon jour Aengus O'Sullivan
Bah, elle aimait bien l'appeler par son nom
J'ai peu dormi... je...
Coeur qui palpite dans sa poitrine. Il bat tellement fort, que cela ne doit pas échapper à son Irlandais
Oh non, elle ne va pas recommencer à bredouiller, c'était toujours comme cela quand il lui disait qu'il l'aimait, comme si son cerveau avait tant de mal à traiter cette information qu'il mettait toute ses autres fonctions en veille...
Se reprendre.
Inspirer, expirer!
Allez une pirouette!
Se lever à la hâte! Sauter hors de la couche serait plus juste.
En un prompt mouvement, la voila se dirigeant vers le ru tout proche, prenant soin d'attraper ses vêtements au passage.
Pas ondulants et gracieux lui offrant, cette fois, la vision d'une sirène faisant une toilette rapide.
Ne pas se retourner, mais imaginer le regard posé sur elle!
Eau fraiche sur son visage! Diantre que cela procure un bien fou!
Se vêtir en l'invitant à faire de même... pas un mot... Il la comprend, les mots sont inutiles.
Un fruit avalé à la va-vite....Un fruit... repas frugal s'il est est...
Les voila prêts pour une journée qui s'annonce magnifique.

Promenons-nous dans les bois...
Remontés en selle.
Il faut se presser... ce qui les attend ne va souffrir d'aucun retard.

Aengus... il nous faut trouver de la nourriture.

Pas de village traversé depuis ce matin lorsqu'ils sont partis.
Et puis...
Regarde son arc... se souvenant des cours octroyés par Cyrielle de Saint Ange... une envie soudaine la prend. Une idée salvatrice.
Un bois s'offre à leur regard, cela fait un instant qu'ils le traversent maintenant.

Mots chuchotés à son amant.

D'accord?
Regard malicieux qu'elle pense irrésistible.
Rennes tirées. Chevaux à l'arrêt, ils dégagent une puissance qui n'échappe aux yeux de personne.
Ils sont dans la foret donc! Azzera a pris son arc, craquois en bandoulière, flèche dans une main, de l'autre elle attire l'homme.
Tour d'horizon des alentours.
Un chevreuil? un lièvre? un sanglier?
Elle n'en a cure! Elle a faim, il le sait, le reste est insignifiant.

Leurs pas sont étouffés pas le tapis de feuilles d'automne... pas un bruit...à part celui de la nature.
Une ombre.
Main levée pour intimer l'ordre de ne plus faire de mouvement.
Yeux plissés afin d'y voir le mieux possible...

_________________

En deuil de Lui
--Peguiiiiiii


[Dans une forêt poitevine où quelque part par là...]

La nuit avait été bonne dans sa bauge, tranquille, sans qu'aucune bête nocturne en mal de chaire ne vienne la déranger. Le matin s'était levé et la laie avec lui, un beau petit programme l'attendait, grattage sur un tronc d'arbre toujours plaisant à l'aube et pour finir un farfouillage dans les feuilles à la recherche de quelques larves bien juteuses à se mettre sous la dent. Peguiiiiiii s'étira sur ses jarrets, secoua sa tête énergiquement, "tout d'abords étancher la soif qui venait de la nuit".

Trottant agilement, presque gaiement vers le ru pas loin de là, la laie sentit une chose désagréable. La porcidée s'arrêta net, soulevant sa tête dans l'air pour permettre à son groin de humer le vent à sa guise. "Boark ". L'odeur qu'elle put identifier ne l'enchanta guère, c'était une des ces odeurs de cette sous-espèce qui chasse avec des objets qu'ils créent eux même tant ils ne sont pas capable de le faire avec leurs crocs et leurs griffes. Un vieux sanglier de sa famille lui avait dit un jour "Renifler l'humain c'est les ennuis assurés", d'ailleurs il avait terminé tournant sur une broche, l'aurait mieux fait de suivre ses propres conseils, lui.

Se campant sur ses jarrets, réfléchissant trop pour une laie, elle sentit une légère douleur froide lui transpercer le flan. Voilà de quoi pourrir sa journée et de la fichtre en pétard, son oeil noir se posa sur la petite femelle , apparemment l'investigatrice de ce coup tordu d'après le regard coupable qu'elle avait. Peguiiiiiii se mit à charger dans la direction où la petite humaine malingre se cachait mal, derrière deux branches et une feuille, non mais quelle idée. Elle allait lui montrer ce qu'était une vraie femelle qui en a dans les tripailles, lui faire tâter un peu de ses grès à son derrière de sous-espèce.

Plus que quelques pas, l'humaine chargeait son drôle d'objet recourbé avec la même genre de branche qui s'était fichue dans son flan, la laie accéléra sa course, l'image de la créature grandissant dans les pupilles brillantes de la Peguiiiiiii. "J'vais t'avoir, toi !".
Aengus


Nuit à la Belle étoile

- Le bon jour Aengus O'Sullivan. J'ai peu dormi... je...

Tout est dit dans ces petits mots. Un ultime moment d'abandon... presque rien... tout est dans le regard... intense, vrai.

L'instant d'après la vision de jolies fesses rondes se déhanchant au rythme d'un pas léger envahit mon regard...
Ma Sirène, la jupe et le corsage à bout de bras se dirige vers le ruisseau tout proche...
Vision de rêve de ce corps à peine sorti de l'adolescence et déjà si femme... Elle ondule lascivement, sans provocation, d'un mouvement naturel et léger...
Je me secoue et me lève prestement, m'ébrouant pour sortir de ce rêve... Aussi nu qu'au premier jour de l'homme... Toilette rapide... je m'habille prestement... je sens son regard posé sur moi... la pudeur a disparu de nos esprits... En tous cas, celle des gens ordinaires... Nous nous savons l'un à l'autre... à quoi bon jouer les prudes ?... Au diable l'hypocrisie... Nos corps se connaissent à présent, même si c'est toujours un émerveillement de nous contempler les yeux humides de tendresse.
Repas léger... besaces bien maigres, mais bon, le temps presse et nous n'avons pas de cheval de bât... à quoi bon

Nous sommes prêts... un regard de plus et nous voilà en selle. Curieuse sensation que de vivre ainsi sans presque dire un mot... Tout est en nous... comme si nous ne faisions qu'un.


Promenons-nous dans les bois.


Ce matin, nous avons enfourché nos montures respectives... le temps presse. Botte à botte, mais toujours main dans la main.

- Aengus... Il nous faut trouver de la nourriture.

Pas de mots inutiles. Elle a raison. J'acquiesce d'un léger signe de tête.

Pied à terre. Chevaux entravés... marche silencieuse, circonspecte.

Je suis piètre chasseur... à part les collets, le gibier aurait tendance à se gausser de ma maladresse, d'autant que les armes de jet ne sont pas ma spécialité... la hache, l'épieu, passe encore... le lancer de dague ou j'excelle cependant ne sied guère à la chasse.
Je fais confiance à ma Blanche et le suis en silence.

Un geste d'elle... je m'accroupis soudain. Mes narines frémissent, je crois sentir une odeur fauve...Je vois enfin la bête. Une laie impressionnante... bruissement dans les fourrés... mouvement derrière elle. Non !... Azz...

Gestes rapides et précis... trop tard pour moi d'intervenir... léger claquement... une flèche siffle... un bruit mat...

- Azz... elle est suitée... Attention !... Elle va...


Azzera a déjà sorti une autre flèche de son carquois et d'un geste sûr l'encoche... mais je sais qu'elle n'aura pas le temps de la décocher... la laie blessée au flanc charge... Bon sang... que c'est rapide ces bestiaux !...
Le sang coule en abondance de son flanc et la laie souffle... Certes, je ne suis pas chasseur, mais je connais le gibier... et surtout, je sais les dégâts qu'une pointe de flèche barbelée peut faire dans un corps... La flèche a dû pénétrer le poumon... Mais il restera au fauve assez d'énergie et de force pour éventrer ma douce si je n'interviens pas...

Tout ceci passe dans mon esprit en une fraction de seconde... j'ai déjà tiré ma dague de ma botte et je m'apprête à bondir au devant de l'animal...

- AZZ !.........


J'arriverai trop tard... pas le choix... Je fonce sur ma Blanche et dans un bond prodigieux, je la plaque au sol à quelques pas seulement de la laie qui, dans sa charge aveugle nous dépasse emportée par sa lancée... Elle n'en restera pas là... Je le sais...
Je me redresse vivement et lui fais face, dague en avant, un rictus terrible aux lèvres... Azz est sauve !

Sans quitter l'animal des yeux, je gronde :

- Dans l'arbre... grimpez dans l'arbre... VITE !...

_________________
Azzera
L'animal est là. Trottinant allègrement vers le ru.
Pas un bruit, tel un félin Azz tire une flèche... la suit du regard... Raté!
Voit le sang s'échapper de son flanc.

- Azz... elle est suitée... Attention !... Elle va...
Juste le temps de l'entendre qu'elle se sent plaquée au sol par des bras puissants. Pas la peine de tenter de décocher... l'arc se brise sous son corps.
CRAC...
Maudissant cet homme en l'instant... que ne lui a-t-il laissé un peu de temps... elle allait réussir, ou pas!
Relève légèrement la tête pour voir la progression de la laie meurtrie


- AZZ !.........

- Dans l'arbre... grimpez dans l'arbre... VITE !...

Ou comment se sentir une faible femme alors que l'on se targue de devenir chevalier un jour.
Bah tient si la Cap la voyait!

Et pourtant, elle n'hésita pas une seconde et monta dans l'arbre, à l'abri pour observer son irlandais la dague à la main.
Frémissement ressemblant plus à de l'admiration qu'à de la peur.
Oui, on va dire cela... en fait, elle a juste laissé la place afin d'admirer la mise à mort.

_________________

En deuil de Lui
--Peguiiiiiii


[Toujours au même endroit mais un peu plus abîmée]

Alors que la laie n'était pas loin de toucher la frêle femelle, un grand mâle, que l'animal n'avait pas remarqué plaqua au sol l'humaine. Peguiiiiiii stoppa sa course dans un bosquet, s'en dépêtra tant bien que mal, elle entendit le cri du dominant, la laie ne comprenait pas ses sons qu'émettait cette sous-espèce là.

En se retirant du tas feuillu, il lui semblait que le truc enfoncé dans son flan commençait à la gênée, c'était pas tant douloureux car la rage annihilait toute sa souffrance et donnait à la bête cette impression de toute puissance. Une chose lui parut étrange néanmoins, le bruit de son souffle était plus rauque et sa respiration peinait, mais la laie mit cela sur le compte de sa course effrénée au séant de la petite créature qui était... qui était où d'ailleurs ?

Les yeux sombres et brillants de Peguiiiiii fouilla à droite et à gauche, il n'y avait que le grand dadais debout là avec... encore un de ces fichus objets inconnus dans la patte. Là, la bête sentit l'énervement à son comble, sa respiration devint saccadée et un léger sifflement s'emparait de son souffle comme pour lui rappeler les dommages causés par le bout de bois fichu dans son corps.

Foncer et montrer ce qu'est un sanglier ou une sanglière comme vous voulez, l'envoyer valdinguer pour le présenter au soleil qui pointait doucement là haut. Trois, deux, un se rapprocher de l'impact, bientôt la laie l'entendrait crier et sentirait la carcasse de l'humain s'élever, bientôt... ou pas...
Aengus


Les yeux fixés sur la laie, je n'ose regarder si Azzera m'a obéi... IL le faut... le ton employé ne laisse planer aucun doute à ce sujet.. Elle sert un Ordre, elle sait quand il faut obéir... Je prie Dana pour qu'elle ait obtempéré.. La laie l'a vue... c'est certain.

Bigre... l'animal est plus gros que je le pensais - au moins cent vingt livres - et sa blessure ne semble pas l'avoir affectée... La flèche d'Azz est fichée dans son flanc et vibre aux pulsations de sa respiration.
Je sais qu'elle aura encore la force de charger... ses petits sont derrière moi ... elle n'aura de cesse de les rejoindre... et je suis à présent sur son passage.

Je n'ai plus le choix... c'est elle ou moi !

Bon sang, j'eus préféré affronter un ours... au ras du sol, c'est elle qui a l'avantage... même blessée elle est capable de m'éventrer.

La bête secoue la tête... je ne la quitte pas des yeux... j'essaie d'entrer en elle... Que ferais-je à sa place... Une seule réponse : FONCER !...

Et elle galope... Elle fonce, en effet... par Lug... elle va vite, elle semble même moins atteinte que je ne le pense tant sa vigueur est grande... mais, à mesure qu'elle se rapproche, j'entends son souffle de plus en plus rauque...
Le temps parait s'étirer... mais ce n'est qu'illusion... je l'attends et je sais que je ne pourrai l'arrêter... elle est bien trop puissante et, lancée à cette vitesse, elle me culbutera, à tous les coups... il me faut user d'un autre stratagème pour en venir à bout... l'attaquer de front ne sert à rien...

J'ai serré la dague dans ma senestre, par habitude... mais cette fois, j'aurai besoin de bien plus de précision... rapidement la dague passe de sénestre en dextre, tenue à présent comme un poignard ... pointe vers le bas...
L'animal ne peut savoir ce que cela signifie.

Tout cela se passe si vite... car le fauve est déjà sur moi... je ne l'ai pas quitté des yeux... je sais qu'il vise mon abdomen... instinctivement...
Ramassé sur moi même, jarrets pliés, tendus comme des arcs, tous muscles bandés, je m'apprête à faire la seule chose sensée : l'éviter !

Presque à genoux, à la hauteur de la bête, j'ai pris appui sur la main gauche et lorsque je la sens près, au point de me toucher, d'un bond vigoureux, je saute pour me retrouver à califourchon sur elle... Je lui passe le bras autour du garrot et m'agrippe à sa fourrure rèche.
Immédiatement, ma dextre s'abat dans sa gorge... Dans le même temps, une douleur vive me labourer le flanc... Douleur aigûe et sourde à la fois... pas le temps d'y regarder !...
De tout mon poids, je pèse sur elle... mon bras gauche enserré autour de son cou puissant, la dague plongée dans sa gorge jusqu'à la garde...
L'animal tente de me désarçonner... Tenir... tenir... Elle est morte, mais elle ne le sait pas encore...
Elle lutte pour se débarrasser de cette sangsue humaine...
En vain...
Plus affaiblie par la flèche que je l'imaginais finalement, elle souffle bruyamment... s'affaiblit à vue d'oeil... mon flanc douloureux m'arrache une plainte rauque...
Par Dana... elle ne m'a pas raté...
Vicieuse la bête... au moment où je bondissais, elle a brusquement relevé la tête anticipant de peu mon bond... au passage un de ses crocs a entaillé mon flanc sous les dernières côtes...

Mais il n'est pas encore temps de faire le bilan... d'autres plaies ?... je n'en ai cure... Dans un brouillard, au bord de la perte de conscience, je n'ai qu'une idée... TENIR !
Chacun de ses bonds m'arrache une douleur vive... Tenir !
Elle cabriole... Tenir... Virevolte lourdement en grognant... Tenir !!!

Combien de temps restons nous soudés ainsi... je ne sais... Une éternité pour moi...
Soudain... toujours sur ses pattes, la bête s'immobilise... Tenir... Comme hébétée... Tenir... Je la sens vaciller... Tenir encore... Puis d'un coup... elle s'effondre sous moi... Tenir...toujours...

Je n'arrive pas à me détacher d'elle... Et si ?... Non... elle ne bouge plus... ses flancs, dans un ultime sursaut s'affaissent ... C'est fini...

Péniblement, enfin, je me dégage... L'animal dont je serre encore le cou s'est écroulé sur ma jambe droite...
En grimaçant de douleur... je me relève... essoufflé... les tempes battantes, le côté en feu...
Machinalement, j'y pose la main et la retire rouge de mon sang dont une large tache s'étale sur la blancheur de ma chemise...
Coup d'oeil rapide ... By Jove... elle ne m'a pas raté ! Je n'en mourrai pas... mais il faut me soigner au plus vite...
Machinalement, je me penche et récupère ma dague dans un chuintement sinistre lorsque je l'extrait de la gorge de l'animal. Je l'essuie à un bouquet de fougères... tout à l'heure, j'irai la laver dans la rivière.

Un instant, je regarde la pauvre bête dont l'unique faute a été de se trouver sur notre chemin et, selon une vieille tradition, je remercie Birgit pour cette provende inespérée...
Respect du chasseur pour ce pauvre animal...
La laie s'est battue... courageusement... jusqu'au bout...

Soudain... un bruit dans mon dos... OH non ! ... pas le mâle cette fois !...
Je me retourne vivement, dague pointée... Azzera est là... descendue de son arbre... à deux pas de moi.. pâle comme jamais... elle tremble... des pépites dans les yeux...
Larmes ?... ou simplement la fierté ?... les deux sans doute...
Je me détend soudain, Le bras armé retombe le long de mon corps...
Puis, prestement dans un geste discret, je replace mon tartan sur l'épaule gauche espérant que ma Sirène n'ait pas remarqué la tache de sang qui va en s'élargissant sous mon sein gauche...


- Là, mon ange... c'est fini... voici votre dîner...


Une grimace que je masque par une petite révérence, comique à dessein :

- Madame est servie.






Merci infiniment à Peguiiiiiiiiii... c'est promis, je ne mangerai plus jamais de gigue de marcassin

_________________
--Peguiiiiii


Dans le crâne de l’animal, les événements prenaient des tournures étranges, quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Comment d’un certain point de vue, le temps pouvait filer à une vitesse vertigineuse et semblait par la même immobile, stagnant.

Son œil noir observait que l’homme au lieu de s’enfuir –ce qui devait être logique, en fait- plia ses membres inferieurs, le rendant plus petit. Se ramassant sur lui-même, se blottissant presque et la prunelle vive de l’animal grondant scrutait le mouvement de la patte du mâle -dominant ?- changeant de position de l’objet inconnu reflétant les éclats des rayons du jour naissant.

Peur ? Ruse ? Tactique humaine d’évitement ?

Tout ça était des plus brumeux pour la laie, elle n’était guidée que par son instinct qui rythmait sa vie, et là son instinct aurait mieux fait de lui dire de jouer les filles de l’air très loin de là, mais bon ce sens n’était pas toujours fiable, non plus.

Fonçant sur l’être à grand vitesse, tout lui avait semblé court, la distance, le temps qu’elle y avait mis et au moment de l’impact, là où son front aurait du sentir le contact dur de l’humain, rien un instant interminable, collision qui se refusait à elle. Hormis le sifflement rauque de sa propre respiration et la cavalcade de ses pas, rien, un silence aussi effrayant qu’une nuit sans lune peuplée de loups affamés. Les arbres s’étaient tus, les oiseaux atteints de mutisme, le vent déserteur du lieu.

Frôlement d’une matière qui n’était pas fourrure, bruit de déchirement qui venait s’écraser dans son oreille dressée, Peguiiiiiii émit un petit grognement de contentement, les grès avaient touché le cuir de l’humain, l’entamant à coup sûr, le goût si particulier du sang qui naviguait dans sa gueule pour seule preuve.

Distorsion du temps une nouvelle fois, la laie sentit qu’on l’empoignait au garrot, qu’on lui grimpait sur le dos, le poids du mâle s’affalant lourdement sur la carcasse de Peguiiiiiii lui rappelant étrangement la période du rut. Un douleur cinglante, inattendue lui traversa la gorge, douleur glaciale tout d’abord, puis vint la brûlure intense, qui obscurcissait les sens de la bête.

Ruer pour se débarrasser du parasite de cette espèce sous-développée, l’étreinte de l’homme se mêlant à celle mortelle de la faucheuse qui venait prendre ses droits de passage. Lutter jusqu’au dernier de ses souffles, malgré la vie qui s’écoulait d’elle avec son sang.

La réminiscence des jours joyeux où elle gambadait avec ses portées qui maintenant étaient de grands sangliers, le farfouillage des feuilles en automne, l’odeur de sa bauge, les nuits de lune où s’offraient le spectacle de mère nature teinté de cette clarté subtile qui rendaient la forêt presque chimérique, toutes les bonnes choses qui remplissaient la vie d’une laie se présentaient à elle comme dans un dernier hommage, une dernière ode à la vie d’un sanglier.

Ruait-elle encore ? Peguiiiiiii ne savait plus et soudain l’humus qu’elle humait si près de son groin lui indiqua qu’elle était à terre, caresse froide contre sa tête, des souvenirs qui se perdaient dans les limbes de l’inconscience, la douleur cognant dans son cou au rythme des battements de cardiaque qui comme une procession macabre décèlerait peu à peu jusqu’à stopper.

Long tunnel sombre… et lumière qui s’accaparait l’œil au fond, clarté diffuse, trouble ‘fin du point de vue du porcidé. Des ombres se dessinaient dans le blanc éblouissant. La laie y reconnut le membre de sa famille qui lui avait dit un jour « renifler l’humain c’est les ennuis assurés », oui celui là même qui avait terminé tournoyant sur une broche. « Qu’est ce qu’il fichait ici, pis la forêt, et les deux humains, ils sont où ? », Peguiiiiiii se sentait un peu perdue, le jarret défaillant…. Mais ceci est une autre histoire, laissons terminer celle qui avait débuté avec une brindille et une sorte d’ours irlandais.

Azzera
Juchée sur son arbre, Azz n'a rien manqué de la scène se déroulant à quelques pas d'elle.
Diantre que cet homme est fou d'affronter la bête dans un corps à corps féroce.
Comment ne pas avoir peur pour l'irlandais de son coeur?
Frissons dévorants, silences farouches pour ne pas attirer l'attention, frayeurs non contenues.

Puis enfin cela s'arrête!
Le silence de la nature reprend ses droits.

Bon, ne reste plus qu'à descendre de son arbre perché, et c'est une Azzera la tempe battante, le souffle court et l'oeil humide qui ...
Non!
Le v'la qui se retourne d'un bond pointant la dague vers elle!
Il a fallu un temps avant qu'Aengus reprenne un visage humain.
La blanche n'avait encore jamais vu une telle étincelle dans son regard.
À bien l'observer l'amoureux transit de la veille s'est transformé en un vaillant guerrier qui n'a peur de rien.
Cette fougue lui jouera des tours, elle en est certaine!
Mais pour l'heure, il lui a sauvé la vie.


- Là, mon ange... c'est fini... voici votre dîner...
Fini...
Écho pour avoir la certitude que la bête ne va pas revenir les charger.
Le visage se détend en un instant, la mimizannaise s'approche de lui, vrille son regard dans le sien, caresse sa bouille d'une main tremblante, puis l'entoure de ses bras et dans une tendresse infinie, elle pose les lèvres sur son front.


- Madame est servie.
Hum...


Encore fallait-il préparer la laie.
La dépecer, le vider de ses tripes et viscères, lui couper tête queue et sabots...
Alors seulement elle pourrait voir le sanglier comme un repas savoureux.

Se posant sur une pierre, les coudes sur les genoux et la tête sur les mains croisées, Azz observa le dextérité de cet homme.
Le casse-croute serait certainement délicieux

_________________

En deuil de Lui
Aengus


Le baiser de ma Sirène sur mon front trempé me fait un bien fou... Ses menottes me caressent, tremblantes... un instant je la serre contre moi. Elle le montre à peine, mais je sais qu'elle a eu peur... si peur... Courageuse petite Sirène... J'ai dû l'effrayer aussi lorsque je me suis retourné vers elle, dague pointée... Le guerrier qui dormait en moi s'est soudainement réveillé... On disait chez moi, que j'avais un aspect farouche et cruel au combat...
Je me suis immédiatement radouci en la voyant, mais cette lueur sauvage dans mon regard n'a pu lui échapper. Mais baste... elle est sauve, et moi... j'aurais pu m'en tirer plus mal...

C'est fini... oui... mais ce serait manquer de respect à la laie que de la laisser là. Après tout, elle ne nous avait rien fait... Laie, chevreuil... Lièvre...n'importe quel gibier passant à portée de tir aurait fait l'affaire, il est vrai.
Mais sans être bon chasseur, j'avais appris à respecter le gibier et je savais comment en prélever la nourriture sans gaspillage.

Dépecer l'animal n'était pas bien difficile pour moi en temps normal. Mais ma blessure s'éveillait et je sentais le sang couler. De plus, il me fallait à tout prix dissimuler cette plaie à ma douce afin qu'elle ne s'inquiétât point.

Néanmoins, en moins d'une heure, la bête était saignée, dépecée, vidée, découpée et des lanières de viande tendre et juteuses étaient enroulées en spirale autour d'une branche transformée en broche au dessus d'un feu crépitant.
J'avais enroulé tout ce qui pouvait constituer une réserve de nourriture dans des grandes feuilles de rhubarbe sauvage après l'avoir frottée d'ail des ours, de sauge et de laurier.

J'aurais aimé pouvoir tanner la peau de la laie, mais les ingrédients pour le faire me manquaient. Néanmoins, je la grattai et l'étalai afin de la faire sécher, il me semblait que, bien enroulée et serrée dans de larges feuilles, elle conserverait assez longtemps pour que, une fois rentrés je puisse la tanner correctement.

Azzera m'observait, intéressée et sans doute admirative. Elle me souriait tendrement à chaque fois que je levais les yeux sur elle. Pourtant, je devais avoir l'air effrayant.
Les mains barbouillées du sang de l'animal jusqu'aux avant bras, et sans doute le visage encore tendu par la lutte passée devaient l'impressionner... seule la douceur de mon regard devait compenser cette sensation de brutalité sanguinaire.

La viande qui cuisait doucement avait reçu le même traitement si bien qu'un doux fumet emplissait la clairière dont nul souffle de vent ne venait troubler la quiétude.
Je profitai de cet intermède pour aller me débarbouiller dans le ru et nettoyer ma dague.
J'en profitai également pour examiner discrètement ma blessure.
Oh non, elle ne m'avait pas raté la laie... Une déchirure profonde de quelques centimètres entaillait mon flanc gauche, juste sous les côtes... Un choc plus violent eût perforé mon poumon !

Ma blessure, bien qu'assez douloureuse, ne saignait plus, mais il me fallait au plus tôt la refermer et la panser... L'onguent que j'avais donné à Azz permettrait à la plaie de cicatriser rapidement.

J'essayai de ne rien montrer de la douleur à ma douce : je ne voulais pas l'inquiéter... tout à l'heure, lorsqu'elle serait endormie, je m'occuperais de cela.

Nous mangeâmes en silence, assis sur des grosses pierres nous lançant souvent des regards tendres. Enfin, repus et apaisés, le soir tombant, nous nous enroulâmes sous ma pelisse pour goûter un repos bien mérité.




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