[RP OUVERT] Viens je te dirai ton avenir...

Observant la femme tirer les runes, l'enchanteresse ferma les yeux quelques instants. Glissant son doigt sur la première rune, elle commença a prononcer ce que les dieux lui réserver.

Algiz. T'as liaison avec ton époux sera forte et fondé sur l'amitié et la complicité. Vous serez très uni l'un a l'autre pour braver les dangers et les difficultés... Doit sur la rune suivante. Odin t'apparait, un évènement inévitable et irréversible bon ou mauvais te touchera. Continuer a glisser son doigt sur la prochaine. Fehu quant a elle t'annonce que ta liaison ou ta futur liaison avec un amant sera voué a l'échec. Elle ne t'apportera que désolation... Caressant du bout du doigt la rune voisine, l'enchanteresse respira longuement et repris. Isa, Isa... La rune neutre... La rune qui annonce une perte de temps... L'amant choisit te fera perdre du temps et de l'argent. Prenant la rune suivante entre ses doigts, elle fini son interprétation. Quant a Inguz, un évènement heureux te touchera toi et ton époux. Cela marquera votre vie a jamais. Une naissance sans doute...

Relâchant la rune, l'enchanteresse reposa son regard translucide sur elle.
[/b]

La complicité au lit ça c'est sur, le reste Elisabeth avait envie d'y croire mais voilà ... Gade était tellement imprévisible, elle verrait à l'usage. La blonde continue d'écouter ... ouais ça c'était facile cela arrivait à tout le monde les évènements bon ou mauvais inévitables. Qu'est ce qu'elle dirait ensuite ? Amant ... désolation ... perte d'argent ... Elle avait parlé à Gade c'était pas possible autrement ou pire il avait organisé tout cela. Enfin la perte d'argent avait le don de rester à l'oreille de la blonde. Elle fit une moue discrète à la dernière remarque, la grossesse était plus que visible alors bon.

Bien.

Que pouvait elle dire d'autre de toute façon. Elle avait depuis longtemps compris que tromper Gade serait une mauvaise idée. Le reste n'était que banalités. Elle avait perdu son temps inutilement à croire à des fadaises.
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Premier Ecuyer de France et héraut généalogique de N à Z.

Convoi spécial, chaud devant.
Deux silhouettes, une maigrichonne aux yeux bridés qu'y a un peu trop fréquenté ces ruelles maudites fut un temps, l'autre silhouette arrondie, 'fin surtout du bout du ventre, enceinte jusqu'au nez, et ça déambule clopi clopant jusqu'à la niche de l'enchanteresse.

C'est que l'Enchant'resse est bien connue par icy, depuis la nuit des temps. Maryah se rappelle quand elle avait intégré la horde sanguinaire, quand elle vénérait Baphomet, et que les membres lui parlaient des anciens dieux et des prévisions de la devineresse. On disait que la bougresse se trompait rarement. Maryah ne croyait pas à ces choses là, non elle ce qui la démangeait c'était de voir ce qu'il y avait sous la grande capuche, comment c'te personne en était arrivée là, de quoi elle vivait, si elle entendait vraiment des voix ou des trucs comm' ça ! 'fin une Enchanteresse c'était palpitant et elle venait de trouver la personne idéale à accompagner pour avoir un prétexte à passer sous la toile :

Hilde. La femme enceinte qui voulait connaître l'Avenir. Elle avait du fric, après tout elle pouvait payer. Du coup, elle écarta les pans de la tente et l'invita à passer en première, surveillant leurs arrières, parce que le coin était particulièrement mal famé. Mais l'Enchanteresse était respectée. Personne ne tenait à s'attirer les foudres des Dieux, même ceux qui n'y croyaient pas.


Allez entre Hilde, allons voir ce que te réserve ton avenir !
Puis, lui emboîtant le pas :
Le bon jour, Enchanteresse ; comment vont les Dieux aujourd'hui ?

Petit sourire en coin, bah oui elle n'avait pas pu s'en empêcher !
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Ah j'avais l'air maline à suivre Maryah dans ces ruelles.
Jamais je n'étais allée dans ces quartiers et j'avais l'impression de tomber dans un autre monde. Tout ici était lugubre et humide, on sentait une espèce de menace latente peser autour de soi.
Nos pas nous menèrent jusqu'à une tente de toile sombre que je n'aurais pas remarquée si l'Epicée n'avait pas guidé mes pas.

J'avais suivi Maryah pourtant, confiante et surtout curieuse de rencontrer cette voyante. Mais lorsque le pan de toile s'ouvrit et que la brune s'écarta pour me laisser passer, j'eus un instant d'hésitation avant de franchir le seuil.

L'endroit était inquiétant, à peine éclairé par de chiches bougies et l'air saturé d'encens, piquait la gorge. En cherchant bien, une fois que ses yeux furent habitués à la pénombre, je distinguais dans le coin le plus obscur, une forme qui ressemblait vaguement à un être vivant.

Maryah semblait très à l'aise, allant même jusqu'à lancer une boutade, mais moi je n'en menais pas large... Et serrant le tissu de mes braies entre mes doigts moites, je déglutis en tentant de discerner les traits dissimulés sous la capuche terne.
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La forme assise de l'autre coté de la petite table remua légèrement pour nous inviter à prendre place. Une main sèche nous indiqua des coussins disparates juste face à elle, tandis qu'une voix au timbre grave et monocorde s'éleva dans la tente.

Mes yeux s'accoutumaient peu à peu à l'obscurité et je jetais un regard méfiant à Maryah, avant de revenir à l'enchanteresse et son environnement. Si j'avais tout d'abord cru à une plaisanterie, je cessai soudainement de trouver un quelconque amusement à l'affaire. Machinalement, je posai la paume de ma main sur mon ventre avant de m'accroupir puis m'asseoir en tailleur face à la femme. De part et d'autre de la petite table des soucoupes contenant de l'encens libéraient des arabesques de fumées blanches et odorantes.

Je tentai de percer la protection de la capuche mais ne pus discerner que la bouche inexpressive, le pli légèrement amer qui l'entourait et un cou fin.
Maryah aurait aimé démasquer l'enchanteresse, quant à moi j'étais dans l'incapacité, ne serait-ce que de lui donner un âge et finalement, je m'en foutais.

Assoyez vous et dites moi ce que je peux faire pour vous ?

Je me remémorais les détails de la conversation que j'avais eue avec Maryah au sujet de l'enchanteresse et me souvins qu'elle m'avait dit qu'elle demandait parfois des choses étonnantes en échange de ses révélations.

Que demanderez vous en paiement pour vos ... services ? Si je ne suis pas en mesure de payer ce que vous demandez, je préfère être fixée tout de suite et ne pas m'engager.
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Mon regard alla des coupelles d'encens, à la main qui se tendit, puis au visage caché par la capuche, puis à nouveau à la main osseuse.
Du bout de l'ongle de son index, l'Enchanteresse caressa le petit tatouage à l'encre bleue délavée représentant un genre de symbole cabalistique. Trois triangles s'entrelaçaient dans une union qui semblait inextricable.

Lécher la main divine ?

Foutre Dieu, j'en avais léché des choses peu ragoutantes : des bulots pas très frais ces derniers jours de disette à Genève, des tooffies à demi mangés à la Noël dernier quand je compensais l'absence de Cobra en me bourrant de friandises chez les nonnes...
Mais des gens non...
Ah si, j'avais léché une fois une joue depuis le bas de la machoire jusqu'en haut de la pommette. Elle appartenait à un type qui se disait libertin et à qui on avait emprunté sa compagne de jeu, le Serpent et moi.
Mais des mains non....
Ah si, une main d'archevèque oui. A plusieurs reprises même, il y a plusieurs années. Juste avant qu'il ne trépasse par frustration. Mais c'était une main propre. Enfin je crois.

Alors lécher la main de cette femme, fut elle un peu sorcière, n'allait pas me coller la glairette. Au pire le gout sera t il un peu rance peut être ?
Je hochais la tête lentement en signe d'acceptation puis sourit à la divineresse tout en me dandinant un peu sur mes fesses pour me mettre plus à mon aise. Une fois mieux calée, je raclai ma gorge de plus en plus irritée par l'odeur de l'encens, tout en entrelaçant mes doigts sur mon ventre. Machinalement, mes pouces se rejoignirent et se frottèrent l'un contre l'autre, dans un mouvement qui se voulait apaisant.

D'accord. J'accepte.
Maintenant à savoir si tes révélations seront à la hauteur... Comment doit on s'y prendre ? Dois-je te confier la paume de ma main pour que tu y lises les lignes ou alors tires tu les cartes de tarot ?
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La bridée restait calme, à l'affut de tout, sentant bien que la petite blague d'entrée n'avait fait marrer qu'elle et cherchant tant bien que mal à voir ce qui se cachait sous la capuche.

Elle se racla un peu la gorge, car la fumée la dérangeait. Boudiou pas moyen d'faire un peu d'air dans c'bordiau ! Bon m'enfin, faudrait faire avec, parce que l'enchanteresse pourrait bien la transformer en grenouille et elle aurait bien l'air malin !
Elle s'assit donc en tailleur, aux côtés de Hilde, qui semblait garder tout son calme, même dans cette situation inattendue et extra-ordinaire.

Elle ne pouvait que sourire en entendant les questions de cette dernière, preuve que l'esprit était habitué à contrôler et non à se faire contrôler. Hilde devait certainement toujours décider avec qui, où, quoi, comment, et c'était assez drôle de la voir dans ce contexte où elle n'avait aucune prise ni sur le temps ni sur le lieu, ni même sur les révélations qui allaient voir le jour.

Quand la devineresse parla de lui lécher la main, Maryah sourit, soulagée. Elle avait redouté que l'élue des Dieux ne demande un sacrifice à Hilde, ou peut être encore pire, mais non il n'en était rien. Restait à savoir si Hilde allait accepter de lécher la main râpeuse, main dont on ignorait où elle s'était posée ou ce qu'elle avait touché avant d'arriver icy, accroché au bras de l'Encapuchonnée.
C'est avec une surprise non dissimulée, qu'elle entendit la réponse positive de Hilde. ça alors ?! Epatant ! Maryah ne regrettait pas de l'avoir amené finalement, même si elle s'était vite débarassée de Poum et s'était assurée que Cobra ne les suivait pas. Les Serpents avaient laissé un sentiment bien douloureux chez l'Epicée.

Puis rompant le silence, relevant son regard tiré vers l'Enchanteresse, elle ajouta :

La Dame Hildegardeii voudrait savoir ce qui lui réserve l'avenir. Moi j'ui ai bien prédit un gamin, vu son ventre mais ça lui suffit pas. J'suis sûre qu'si vous lui parlez amour et famille, z'allez lui faire un grand plaisir. ça s'rait bien qu'vos Dieux soient dans d'bonnes dispositions, parc'que j'ai pas envie d'la voir déprimer toute la soirée !

Et donnant un p'tit coup de coude à Hilde à ses côtés :
Hein ouais ?! tu tir'rais pas la tête toute une soirée quand même ?:
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Deux ignorantes étaient en face d'elle.
Deux femmes qui ne connaissaient rien aux dieux anciens.
Deux sottes qui pensaient pouvoir venir ici comme on va voir une gitane qui lit les lignes de la main.

Frustration et agacement gagne l'enchanteresse mais nul signe n'apparait. Elle n'est pas humaine, elle n'est pas vivante. Juste là pour servir les dieux. Posant un regard froid sur l'enceinte et un autre regard glaciale sur la bridé, l'enchanteresse racle sa gorge.

Je ne dis que ce que les dieux veulent bien te dire. Nul besoin de carte, nul besoin de main. Ici tu n'es pas chez une gitane mais chez une enchanteresse lié a ses dieux. Respecte le lieu sacré où tu te trouves. La main toujours tendu se referme sèchement. La bridé et l'enceinte devait se tenir. Respecte ce lieu comme tu respectes tes lieux de culte. Tire donc maintenant cinq runes.

Mélangeant ses runes du bout des doigts, la devineresse la regarde tiré ses runes et les disposes en croix. Fermant les yeux elle inspira avant d'entonner en posant un doigt sur la première rune.



Dagaz te prédis que tout ce que tu entreprendras aboutira un jour mais il te faudra être patiente. Sans doute très patiente... Glissant son doigt a côté elle repris.



Othila, rune négative... Des frustrations, un accident... Froncement de sourcil en regardant la suivante. Elle cherchait a comprendre le message des dieux qui lui paraissait bien obscur ce soir.



Thurisaz, le sens dans lequel tu l'as tiré va accentuer tout ce que je vais te prédire. Tout t’arrivera vivement et violemment. Posant son doigt sur la rune suivante elle soupir et explique.



Nauthiz, des problèmes de santé... La naissance va être dur, éprouvante... Beaucoup de sang va couler, tu penseras que cette épreuve sera insurmontable. Tu réclameras la mort... Posant son doigt sur la dernière rune, elle finit sa prédiction.



Isa... Tu n'as pas le choix. Tu dois accepter ton futur comme ton présent actuel. Une protection peut être offerte mais a UNE condition... Des sacrifices... Tu vas devoir offrir a Frigg la femme des Dieux des dieux du sang... De quoi épancher sa soif. Peut être du sang humain. Regard sur la bridé mais rien n'est proposé.

J'étais si concentrée sur la main de la devineresse et le symbole tatoué que j'en aurais presque oublié Maryah, immobile à mes cotés. Lorsque sa voix s'éleva, je sursautai et me tournai vivement vers elle.

Dame Hildegarde ? Depuis quand me donnait elle du "dame" ? Et puis que lui prenait il de précipiter les choses ainsi ?

Une vague de contrariété m'envahit alors qu'elle continuait en faisant allusion à mes coups de blues de ces derniers temps. Même si je supposais que tout ceci était le résultat de mon état, ces nerfs à fleur de peau me faisaient perdre patience pour des riens et tout prenait une ampleur démesurée. Je sentis une bouffée de colère colorer mes joues, ce qui accrut mon malaise.

La voix de la devineresse brisa le silence qui s'était installé à nouveau et elle referma ses doigts avec force, retira sa main brusquement. Il me sembla que l'espace se réduisait autour de nous et que l'air devenait plus lourd. Je mis ça sur le compte de l'encens qui saturait l'oxygène et étouffait mes poumons. La capuche se leva pour laisser apparaître deux yeux étincelants qui me fixèrent un instant avant de s'ancrer sur Maryah. Un fourmillement parcourut ma nuque et je sentis mes cheveux se hérisser.

Par nos remarques innocentes, nous avions heurté la susceptibilité de la femme et la réaction ne tarda pas. Elle n'était donc pas dépourvue de sentiments, ce qui me rassura. Son culte lui donnait la force mais était aussi sa faiblesse.
Maryah avait bien joué son coup.
Nous pouvions continuer...

Respecte ce lieu comme tu respectes tes lieux de culte. Tire donc maintenant cinq runes.

Ce serait donc des runes. Soit.

Je plongeai ma main dans le sac à la suite de l'encapuchonnée et y rencontrais les petits cailloux lisses et ronds que je fis rouler entre mes doigts. Au toucher, rien ne les différenciaient les uns des autres et j'en tirai cinq que je fis tomber sur le plateau de la table.

Aussitôt l'Enchanteresse s'anima et déplaça les symboles selon un code dont j'ignorai la signification.

J'eus une pensée pour celui qui partageait ma vie depuis plus de deux ans maintenant. Pendant que la femme fermait les yeux et se penchait sur les runes, je me remémorais les moments importants de notre vie commune, nos coups de sang, nos coups de coeur, les coups du sort, toujours vaincus ensemble, l'un soutenant l'autre dans les moments difficiles.
J'eus une pensée pour Poum, notre fille adoptive qui avait su devenir indispensable à notre quotidien et notre précieux trésor malgré une schizophrénie souvent destructrice et difficile à contenir.

La voix de la femme s'éleva alors dans la tente enfumée et elle enchaina les prédictions, tout en passant d'un caillou à l'autre avec agilité.

Tout alla très vite, ma cervelle n'eut pas le temps de tout analyser bien qu'enregistrant chaque mot. Cela donna ça :

Patience...
On m'appelait Patience parfois, pour se moquer. Cependant je le devenais de plus en plus, patiente.

Frustration et un accident violent.
Ce voyage vers Alexandrie était périlleux, je le savais. Mais la vie, elle même l'était, alors qu'importaient les dangers, j'étais prête à aller au bout du monde pour acheter une robe à Poum !

Une naissance difficile.
Tu parles ! Je serrais les fesses depuis que j'avais appris que j'étais enceinte, refusant presque mon état, alors c'est clair que cet enfant allait m'en faire chier jusqu'au bout en digne héritier du Serpent et de sa putain de Vipère qu'il était !

Pas le choix... Une protection ?
J'avais déjà la plus belle des protections en la personne de ma Cali, ma muse, mon étoile du berger qui veillait sur Cobra et moi bien mieux qu'aucun Dieu ne le ferait jamais.

Quant à faire des sacrifices... humains...
J'avais été capable de butter une bonne femme par fierté idiote alors s'il fallait le faire pour le bien de la famille... ce serait sans la moindre hésitation, ni remord.

J'ancrai mon regard trouble et rougi par les fumerolles de l'encens dans celui de l'enchanteresse et déglutis, tout de même estomaquée par les révélations de l'encapuchonnée.

J'entends, j'entends, Ô Divine Devineresse,
Par ta bouche, les Dieux parlent et te rendent prêtresse.
Oracle ! Tends moi ta main que j'y pose la caresse
D'un baiser, d'une langue. A ton caprice, Ogresse !

Je saisis la main osseuse et glacée et fut surprise de la trouver douce. Je m'inclinai révérencieusement, tout en la caressant du pouce et, tendant mon cou au-dessus du poignet, laissai couler un mince filet de salive qui vint s'écraser sur la peau veinelée de routes bleues. Ensuite, de mon index droit, tandis que je gardais toujours la main prisonnière de la mienne, je traçais deux ou trois petits cercles pour étaler la salive sur le symbole satanique.
Puis, sans plus d'hésitations et dans un profond respect, je vins lécher la peau et la salive d'un coup de langue humide.

J'ignorais si Maryah servirait de vecteur pour m'indiquer le sacrifice ou si elle n'était là qu'à titre de témoin. Je relâchai la main de l'enchanteresse et me redresssai lentement et lui adressai un sourire de remerciement.
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Maryah était restée bouche bée.
D'une part, parce qu'elles se faisaient reprendre, fallait respecter les dieux tout ça, mais bon elle aurait juste voulu lui dire que si on les appelait les anciens Dieux, c'est justement parce qu'un nouveau Dieu avait fait ses preuves, c'était Déos et rien d'autres. Et la foi réformée dépasserait de loin les vieilles religions qui se basaient sur des signes de la nature, qu'il n'y avait pas et que de toute façon on ne pouvait ni contrôler ni arranger.
Grande Inspiration.

D'autre part, parce que les révélations avaient été bouleversantes. Maryah ne s'attendait vraiment pas à ça avant de venir, et le fait était que ça relevait vraiment de la divination. Du coup, elle n'en menait pas large. Elle regardait tour à tour, la devineresse, les runes, Hilde, les runes, Hilde, les runes, l'enchanteresse .... Son regard se faisait fuyant et flippant, non elle était paralysée et flippée.
La patience au début c'était rigolo, et Maryah ne manquerait pas de répéter à Hilde : "tssss qu'est c'qu'elle a dit la voyante ? un peu de patience !". Oh oui, elle allait se le prendre.
Et puis l'accident, le choc, la naissance éprouvante ... tout ça avait replongé Maryah dans son passé, l'affreux départ de la Rose Pourpre, les journées à chevaucher, l'accouchement pénible et sanglant, la mère et l'enfant promis à une mort certaine ... Et pourtant ils avaient survécu, chacun dans leur coin. Mais il avait fini par se retrouver, et c'était là l'important.

Les yeux rivés sur Hilde témoignait de toute l'horreur du spectacle, qu'elle se refusait à ce que Hilde vive cela. Non, Maryah elle avait prévu une naissance heureuse, festive, elle voulait voir sourire Hilde, et encore l'entendre rire et tout ça. Pas le contraire. Oh non.

Non ! J'suis pas d'accord !
Tes Dieux doivent faire quelque chose enchanteresse. Tu parles d'une condition, de sacrifice. S'ils veulent du sang, ils auront du sang mais qu'il laisse Hilde être une bonne mère et donner la vie, sans trop de souci.

Posant instinctivement la main au pommeau de son xiphos, elle lança un regard noir à la messagère des Dieux, qu'elle trouvait tout à coup bien crédible, la menace l'ayant réveillé brutalement. Si elle se trompait peu importait une mort, mais si elle ne se trompait pas ce serait primordial !

Enchanteresse, dis m'en plus sur le sacrifice à réaliser. Je m'en porte garante.
Et tel un chevalier de la mort, comme quand elle était à la horde sanguinaire, elle posa un genou à terre et inclina la tête vers la messagère, attendant qu'elle lui en dise plus.
S'il fallait que le sang coule pour purifier cette nouvelle vie, elle le ferait sans hésiter. Les mères font ça. Par amour et pour la paix.
Et même s'il fallait goûter ce sang, ou s'en repeindre la peau, elle le ferait. Elle avait vu faire Dolgar, quand il réalisait ses œuvres.

Un innocent allait mourir, c'était certain ...
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L'enceinte lèche rapidement la main. Pas de réaction même au fait de devoir verser du sang. La main tendu se repli. Étrange personnage. Étrange chose fragile.

Comment pouvait on accepter la chose aussi facilement. On lui avait dit bien des choses, fait voir bien d'autres. Un jour un sage lui avait dit "Qui sommes nous pour prétendre qu'un jour nous aurons le droit au bonheur ?"

Le regard froid de l'enchanteresse se porte sur la bridée. La réaction est vive. Les airs de bravoures ont disparu pour faire face a la crainte. Hochement de tête de la part de l'enchanteresse.

Que lui dire d'autres, que lui offrir d'autres. La femme est prête a tout. Sa mort en ferait partie ? Une esclave n'était bonne qu'a se sacrifier pour son maître et pour elle le temps était venu.

Es tu prête a faire couler ton propre sang ? Es tu prête a te sacrifier pour la femme du dieu des Dieux ? A lui offrir ton sang dans son intégralité ?

Maryah la rebelle.
Maryah l'enflammée.
Maryah qui se battait toujours envers et contre tout.... et tous.

L'unique chose qui comptait pour Maryah était son fils. Unique objet de ses pensées, le petit bout d'homme occupait chaque instant de sa vie, chaque cellule de son corps.
Elle n'avait de cesse de me répéter que je serai une bonne mère, que tout changerait lorsque j'aurais cet enfant - mon enfant - dans les bras pour la première fois, que Cobra et moi verrions la vie sous un nouvel aspect... Enfin surtout moi, car selon elle, on ne devait compter que sur nous, les femelles, pour avancer et ne pas se faire d'illusions surtout sur la nature humaine en général et celle des hommes en particulier.

Maryah l'amère quand elle parlait des hommes.

Elle s'emporta et je crus, l'espace d'un instant, qu'elle allait dégainer son glaive et transpercer l'encapuchonnée d'une lame rageuse. C'est avec stupeur que je la vis s'incliner et s'adresser à la devineresse, telle un chevalier cathare qui prêterait serment aux portes de Monségur assiégée, pour défendre son idéal.

Enchanteresse, dis m'en plus sur le sacrifice à réaliser. Je m'en porte garante.

J'avais volontairement fait abstraction de la fin de la prédiction, laissant planer le doute sur ce que j'en pensais. Si j'avais retenu des leçons de mon éducation auprès d'Alice, la vieille duègne bigotte qui m'avait élevée, c'était bien de ne jamais laisser percer le fond de mes pensées et qu'une pirouette ridicule valait mieux qu'une faiblesse avouée. J'étais passée maîtresse dans l'exercice et n'avais jamais aucune gène, ni fierté déplacée, à me faire passer pour idiote ou naïve si ça pouvait me permettre de mieux connaître les desseins d'autrui.
Je fus surprise de voir que c'était Maryah qui avait cédé au piège tendu par l'enchanteresse.

Maryah au coeur trop pur pour ne pas être sincère... Folle !

La réponse fusa, l'enchanteresse s'engouffra dans la brèche ouverte pour atteindre Maryah et la piéger.
Je saisis vivement son avant bras pour qu'elle n'aille pas plus loin et se calme et vrillai mon regard dans la noirceur étincelante de celui de l'encapuchonnée.

Il n'y aura pas de sacrifice. La femme du Dieu des Dieux n'aura pas Maryah, et ce qui doit arriver, sera.
D'autres femmes ont enfanté avant moi et enfanteront encore après moi, et toujours dans les affres de la douleur.
Qui suis je pour demander un traitement plus doux ? Te l'ai je demandé seulement ?

Puis je tentais de désamorcer la tension qui menaçait avant que tout n'explose sous cette tente.

Maryah s'est emportée, guidée par des raisons qui lui sont propres. L'enthousiasme ! La jeunesse ! Qui pourrait la blâmer ?! Pas moi, ni toi Divine Devineresse.... Souviens toi que toi aussi, tu fus aussi jeune un jour.
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Cour des Miracles, je suis en vie, et je compte bien me venger.

J'étais enfin de retour à la Cour. Etrangement, j'appréciais l'endroit. Ce n'était pas le lieu d'amourettes, de choses futiles à l'esprit qui ne servaient qu'à embrouiller les idées, non. C'était le lieu du sang, de l'odeur putride de la mort ou d'un quelconque cadavre en décomposition, c'était le lieu de la mort, le lieu de la douleur et de la souffrance, un lieu réservé aux malfrats, tueurs, voleurs et personnes sordides en tout genre. Et puis, il y avait moi. Au milieu de cette pagaille sans nom. Je ne m'alliais pas aux étiquettes que je venais de citer. Non, j'étais venue avec quelques malles, rien de plus. Je traînais dans les parages. J'étais comblée. Je me sentais bien, dans cette nouvelle vie.

J'avais laissé derrière moi mon fiancé, qui aimait une autre, et histoire de se compliquer la tâche, m'aimait aussi. Je l'avais lâché, sans aucun regret, juste de la tristesse, puis, j'étais partie, lui promettant que nous nous reverrons. Sottises? Je n'en sais rien. J'avais beau être enceinte de ce con, j'allais comme allait la vie. J'étais libre, et je revivais. Alors, je m'arrêtais devant cette tente sombre et étrange. Je m'approchais, et attendis devant. J'entendais des voix. Ils parlaient de sacrifices. C'était amusant, ça aussi. Je frottais le pavé sale de la pointe de ma chaussure, patientant.

Dépêchez vous, j'ai quelqu'un à torturer, plus loin. Une vengeance à assouvir.

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