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[RP] Jamais plus sans Lui !

Maryah


10 Octobre 1462, Genève


Voilà, c'est fini.
Genève, c'est fini.
Et dire que c'était la ville de ses premiers conflits,
Genève, c'est fini,
Pour aujourd'hui ...
Elle sait très bien qu'elle y reviendra encore dans cette Genève fleurie.

Bref, pour c'coup ci c'est fini. Elle a refermé proprement la maisonnée des Cobradèches, elle a dit au r'voir discrètement à l'Armée du Bonheur parce qu'elle a encore désobéi et défoncé un Croisé alors qu'ils étaient en temps de paix. Bah pas d'amour, pas de paix, des tensions en veux-tu en voilà, bah y a un moment où la marmite déborde. La marmite c'est Maryah. Après de longues coulées de sang, et quelques coups bien placés, ça va mieux.

La voilà donc à vérifier l'état de la charrette, en faisant consciencieusement le tour avec une bougie en main, puis vérifiant comme le faisait le Cosaque le bon état des sabots et des jambes des chevaux qui trotteront toute la nuit, loin de l'Helvétie.
Parfait. Il ne reste plus qu'à attendre la petite famille. Et refaire le chemin à l'envers jusque Nevers, pour retrouver son trésor.

Elle se remémore un instant comment tout s'est passé, comment elle a raccompagné Eliance comme promis avec les jumeaux qu'elle a remis à Diego, puis la rencontre avec Arsene, les missives échangées avec Cendres, l'arrivée à Sion, la rencontre avec Lucas et le prétendu mariage, les rigolades avec les Hydreux, les affreux, puis l'Armée du Bonheur, le montage du campement, l'intégration, et l'attente à n'en plus finir. Elle avait cru devenir folle, complètement, d'ailleurs elle s'était un peu perdue. Ce manque, ce silence cruel qui grandissait en elle, ce vide d'expression de sa part maternelle.

Après un an de rapprochement avec son fils, où le petit avait vécu le pire comme le meilleur, une pause s'était imposée. Devant ses yeux repassait l'année écoulée pour le petit Percy : de l'assassinat de sa mère adoptive sous ses yeux, à l'assassinat du garde par sa mère naturelle, la course sur les chemins, l'installation dans une vie sédentaire avec un presque père, dont la foi de l'épicée avait tout foutu en l'air, l'arrivée des réformés et des Corleone à la maison, les menaces, la mairie prise, la contre attaque, la fuite de la FC, la marche interminable jusqu'à Sarlat, l'abandon, le retour en Savoie où il avait appris à connaître son père et sa demi sœur, le bannissement, la protection du Cosaque, le voyage en Provence, les chevaux VS les bateaux, Matvei et le campement Cosaque, la fausse vie de famille, la communauté réformée toulousaine ... et j'en passe !
Cette année où mère et fils s'étaient apprivoisés et avaient construits de solides liens d'amour et de respect, mais où Maryah doutait encore de sa place.

Abandonner les combats, les conflits, le sang, les complots ... tout ce qui avait fait son quotidien si longtemps, des années durant, était loin d'être simple. Elle craignait qu'en devenant mère, elle ne se ramollisse, et que son fils ne soit pas fier d'elle. Alors, elle avait décidé de repartir au combat, au côté des Lions de Juda, qui tels les phénix avaient repris vie de leur Cendres. Cendres et l'armée du Bonheur. Il fallait leur dire au revoir, pour le moment ... .
Elle sortit son matériel d'écriture, et alors que la lune était haute dans le ciel, elle griffonna :




Cher Cosaque,

Voilà, à l'heure où je t'écris je m'apprête à prendre la route pour vous rejoindre. Je serai au Haras dans une demi-douzaine de jours, et je viendrai récupérer Percy. J'espère que vous continuez à bien vous entendre, et qu'il ne te pose pas trop de souci. Tu en seras bientôt libérer. Et ... je n'oublierai jamais ce que tu as fait. Je t'en serai éternellement reconnaissante et je pèse mes mots.

J'ai un petit secret à partager avec toi. Perceval est né le 16 octobre, il fêtera ses 6 printemps. Si tu es d'accord pour m'héberger une nuit, je pourrai m'arranger pour arriver le 15 de nuit, et passer le 16 avec lui, histoire de fêter ça ... tous ensemble. Y aura ceux qui l'aiment et tous les animaux. Car oui, je compte bien te laisser la chèvre. J'ai d'autres projets que je prendrai le temps de t'expliquer de vive voix.

Icy, il n'y a pas eu de combat. Cendres veut instaurer la paix. Donc je reviens en un seul morceau. Quelques p'tits bobos de ci de là, suite à une légère altercation, mais rien qui ne m'empêche de vous retrouver au plus vite.
Dis lui qu'il me manque,
Dis lui que je l'aime plus que tout,
Dis-lui ...

J'attends ta réponse.

Il me tarde de vous retrouver,
Encore merci,

A bientôt,


Maryah

_________________
Torvar
La nuit était tombée depuis quelques heures. Avec l’enfant, ils avaient procédé au rituel journalier. Panser la robe des chevaux afin de les rendre magnifique après une dure journée à gambader dans l’enclos ou dans la prairie était devenue une nécessité pour Torvar et Percy. L’instant où tous les deux, dans un silence complice, faisaient le concours de celui qui aurait fini le premier. Et les rires de Percy emplissaient l’étable sous le regard amusé du guerrier.

A sa plus grande surprise, Torvar avait vite compris que Percy avait un don particulier pour apprendre. Malléable mais aussi curieux de tout, il ne désirait que savoir et comprendre. Apprendre et mettre en pratique, observer et deviner… tout était lié et chaque jour était un long chemin pour satisfaire le gamin. Toutefois, le cosaque s’y prêtait de bonnes grâces. Lui qui n’avait pas eu de fils ou du moins pas assez longtemps pour s’enorgueillir d’être un père, un vrai, il apprenait les gestes familiers communs à tout parent. Un grand pas pour l’homme !

Le retour à la maison, même sur une distance très courte, c’était fait dans une course-poursuite dont Percy avait le secret. Torvar se faisant ours pour l’heure, il essayait d’attraper l’enfant qui courait se déshabillait et se mettre sous la couverture dans son lit. Le cosaque veillait à ce que les mains ainsi que le visage brillent comme un sous-neuf et l’inspection faite, il s’installait au bout du lit afin de lire quelques lignes d’un livre qu’il avait acquis chez le vieux libraire de la place du marché. Percy étant friand d’aventure et d’animaux, le cosaque n’avait pas eu à cœur de lui supprimer ces quelques instants où il était encore un petit garçon. Donc nouveau rituel celui de la lecture et Torvar s’en tira rapidement ce soir-là. Le petit garçon était sans doute trop fatigué de ses journées passées à travailler comme un forçat pour que le cosaque soit fier de lui… ce qu’il ne manquait pas d’être même s’il ne lui en pipait mot au garçonnet de peur de voir la magie des instants passés avec lui disparaitre comme neige au soleil.

La porte de la chambre de Percy refermée, Torvar prit une bougie qu’il installa sur la table dans la grande pièce, prit sa pipe et la bourra des herbes de chez lui puis sa main agrippa le courrier de Maryah reçu plus tôt dans la matinée. Long tirage pour dégager quelques nuages de fumée et Torvar relut lentement les mots qui venaient lui arracher le cœur s’il en avait eu un. Le petit allait devoir repartir… même s’il n’était là qu’en transit, le cosaque c’était habitué à cette présence perturbatrice qui lui faisait du bien et l’empêcher de sombrer dans une complète solitude… mais Percy n’était pas à lui et Maryah méritait de retrouver son fils…
La pipe coincée dans un coin de la bouche, la main un peu tremblante par ces mouvements qu’il essayait de contrôler, le cosaque avait pris une plume et un nouveau vélin s’obligeant ainsi à ne pas rester muer.





L’Epicée,

Je ne pensais pas te lire si vite depuis ton dernier courrier mais je connais aussi très bien les aléas des guerres de pouvoir et leurs enjeux qui, au final, nous déçoivent bien plus qu’ils nous contentent et de voir que tu vas revenir ne m’étonne guère. Percy sera content de retrouver sa mère. D’ailleurs, afin que la surprise soit totale, je ne lui ai rien dis de cette lettre. Je veux garder l’effet de surprise et puisque tu me dis que c’est son anniversaire, autant jouer la carte de l’étonnement.

Je ne lui dirais pas que tu l’aimes car cela serait avouer que tu m’as écris mais tous les jours nous parlons de toi et entre nous, il sait que sa mère ne peut pas vivre sans lui. Même si il aimerait te voir casée avec un « gentil » pour qui tu pourrais faire des gâteaux et qui aimerait les chevaux, il n’est pas tombé de la dernière pluie quand il s’agit de l’amour maternel que tu lui portes. Alors fais attention à toi. Ce petit gars pourra te mener par le bout du nez d’ici quelques temps et tu n’y verras que du feu.

En ce qui concerne la chèvre, tu peux la reprendre. Elle a été acheté pour les mouflets du Corellio, elle ne nous sert pas à grand-chose au final sauf pour faire du fromage ce dont Percy raffole ces derniers temps. Peut être que là où tu vas-tu en auras besoin de cette biquette… le petit t’apprendra comment faire au besoin avec elle. Par contre, je ne vois aucun inconvénient à ce que tu viennes à la maison. Où veux-tu donc crécher à part chez moi avec le froid qui fait ? Dans les bois pour que l’on te récupère le lendemain complètement gelée ? Hors de question ! Toutefois…. Tu devras partager ma couche… je ne suis pas riche et je n’ai pas nombres de lits à offrir. En plus, je te vois mal dormi dans la paille et le foin donc il faudra te faire une raison. J’espère que cette idée ne te sera pas si désagréable que ça… après tout nous avons été mariés !

Sur ce, je te laisse marmonner en silence et t’attends au plus vite pour festoyer comme il se doit avec Percy.



Torvar enroula la missive et la rangea dans le bahut avec la plume et l’encre. Il était trop tard pour faire envoyer un pigeon. Demain serait bien assez tôt.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
En convalescence jusqu'à fin septembre... merci de votre compréhension amis joueurs.
Maryah


11 Octobre 1462, dans les sous-bois


Ils avaient longtemps avancé, se relayant pour tenir les rênes des chevaux. La petite Lena remplissait de joie le cœur de Maryah, comme un avant goût de ses retrouvailles avec son fils ; et elle était convaincue que les deux enfants s'entendraient à merveille.

A l'heure du déjeuner, elle avait aperçu le pigeon tourner mais ne s'était pas attendu à une réponse si rapide. Ne voulant pas l'ouvrir devant la petite famille si agréable et divertissante, elle l'avait cachée sur son cœur. Elle redoutait que Torvar ne veuille pas la voir sous son toit, suite à tout ce qui s'était passé avec Eliance. Elle craignait de devoir rassembler à la va vite les affaires du petit, et tout quitter à la hâte, le bousculant et lui donnant une mauvaise impression de son retour. Et si c'était Percy qui ne voulait pas là voir ? ou pire, s'il se plaisait chez Torvar, et qu'il ne voulait plus en partir ?
Elle s'imagina mille choses toute l'après midi, avant qu'on arrête les chevaux pour la soirée, et dans le même temps le discours de la petite fille.

Elle s'éloigna prétextant une envie pressante, et se cacha derrière un gros arbre pour découvrir la réponse. Si elle devait pleurer, personne n'en serait témoin. Elle l'ouvrit à la hâte, trouvant quelque peu étrange l'écriture de Torvar ... que faisait il en même temps qu'il écrivait, car l'écriture semblait moins assurée qu'à l'habitude.

Elle parcourut le premier paragraphe, osant un petit sourire, rassurée.

Puis le second. Elle rit. Des gâteaux et des chevaux ... voilà donc ce que projetait Percy pour elle. En attendant, elle était gourmande de gâteaux, qui se faisaient trop tard car elle s'installait rarement assez longtemps pour investir dans un four. Et quant aux chevaux, elle pouvait dire qu'elle les avait apprivoisés depuis les cours de Torvar ... ou non, disons plutôt que les chevaux l'avaient apprivoisé elle. Elle ne cauchemardait plus que très rarement des chevaux auxquels on passait une corde autour du cou, reliée à un corps vivant, un supplicié qu'ils pouvaient trainer pendant des lieues. Non, maintenant les fois où elle rêvait de chevaux, elle les voyait montés par le petit Percy, torse nu avec sa fausse cicatrice ; ce qui la faisait inévitablement se réveiller avec le sourire.
Le Cosaque avait raison, bientôt Percy pourrait faire ce qu'il voudrait de sa mère, si ça n'était pas déjà fait. D'une part, elle l'aimait, et d'autre part il avait un bon fond. Elle en était gaga. Et d'autant plus que le manque se faisait cruellement ressentir.
Elle s'était fait la promesse de ne plus laisser son fils, et quand Ignace avait proposé l'aventure, elle s'était assurée qu'elle pouvait l'emmener. Sinon, elle aurait décliné, de toute évidence. D'autant plus que ce voyage serait une continuité de la Provence. Elle pourrait montrer à son fils les endroits où elle avait servi au royaume d'Alexandrie, où elle avait volé, et où elle avait été jugée galérienne. Depuis les retrouvailles avec son fils, il lui semblait faire un retour sur sa vie, comme si elle remontait dans le temps, avec lui, pour panser toutes ses vieilles blessures. Lui était enfant, lui était libre, lui ferait de grande chose.

Elle attaqua donc le troisième paragraphe, rassurée au plus profond d'elle-même, sentant la connexion maternelle se consolider au fur et à mesure qu'elle se rapprochait. Bientôt leur cœur battraient l'un contre l'autre ! Bon la chèvre on s'en fichait, ce qui attira son attention, c'est le fait que Percy raffolait du fromage. Elle savait déjà quoi ramener pour le repas anniversaire. Et puis, petit sourire, Torvar ne la laisserait pas dehors. Et puis, yeux grand ouverts, sourire en coin ... avait-elle bien lu ? partager sa couche ? mariés ? ...
Instinctivement, elle porta sa main à ses cheveux non coiffés, regarda ses braies et sa chemise élimées, puis elle caressa sa joue encore rouge de la magistrale baffe du croisé, elle repensa à ses fesses bleuies, ... Hannnn la honte ! Et de prime abord, elle pensa décliner la proposition. Elle se connaissait, et elle savait les tensions qui régnaient dans son corps à l'heure actuelle ; elle ne saurait pas rester dormir sagement à ses côtés. Parce que c'était Lui, parce que c'était elle.
Toujours, le souvenir de leur première nuit, sous la tente, lui revenait en mémoire. Et elle se mit à rougir comme une débutante. Les confidences de la nuit avaient scellés leur chemin à tout jamais, c'était comme ça. Il avait refait d'elle une femme, et la sensation d'alors, du premier contact masculin après l'abomination, cette sensation était gravée là. Souvent, il la rejetait ; souvent elle le maudissait. Mais toujours cette chaleur au fond d'elle la faisait fondre. Elle s'adaptait.

Après des mois d'ère glaciaire avec le Cosaque, voilà qu'il envisageait de dormir à ses côtés. Le feu sous la glace. Sa hargne de guerrière venait de se briser en mille morceaux, qui s'écroulaient tout doucement. Une nuit dans un lit, une nuit dans un lit avec un homme, une nuit dans un lit dans les bras de Torvar ...
Elle se sentit rougir de la tête aux pieds, de la racine des cheveux jusqu'au bout des ongles de ses orteils. Elle se rappela les quelques nuits passées au campement cosaque, comme soi-disant mari et femme, et se mordit les lèvres. Elle revoyait son corps danser sous sa peau, sous elle, elle se sentait basculer dans les vapeurs sensuelles du cosaque en plein abandon de soi, à la fois sauvage et tendre, dur et doux, conquérant et proie consentante. Par Déos ... ça devait être encore cette fichue fièvre qui lui jouait de mauvais tours !

Elle sortit maladroitement son matériel d'écriture, faisant tomber tour à tour les plumes, parchemins, petits pots d'encre ... mais elle parvint tout de même à se ressaisir. L'abstinence n'était pas toujours si bonne conseillère.




Torvar,

Je dois faire vite car je t'écris au clair de lune, et je n'y verrai bientôt plus rien.

Saches que ton courrier m'a fait grand plaisir, et que je te remercie de m'accueillir en ce quinzième jour, soir. Je ne saurai décliner ta proposition, à toi de considérer les risques que tu prends. Tu connais l'état de tension après une guerre, et d'autant plus quand on n'a pas pu livrer combat.

Je m'arrêterai en chemin pour prendre soin de moi, et ne pas salir tes draps. Hé hé. Plus sérieusement, je ramènerai de quoi manger et de jolis cadeaux. Tant que je suis sur les routes et que se succèdent les marchés, y a t-il quelque chose qui te ferait plaisir ?

Je vous embrasse bien fort tous les deux,
Et je sens que le groupe va avancer à pas de géant dès demain !

Maryah


Alors toute guillerette, elle rangea le tout, et commença dans sa tête à faire la liste de ce qui lui fallait faire pendant ces 4 jours restants :
passer de l'onguent pour faire disparaître ses bleus, appliquer un cicatrisant trois fois par jour sur sa joue, demander à Ober de lui couper soigneusement les cheveux, repriser son unique robe pour ne pas avoir l'air de nager dedans ou en acheter une nouvelle ... avec des bas et un corset ... ou ... , juste prendre un bain, être naturelle, ou ... travailler son moral de championne, car avec Torvar l'heure des conflits et contradictions était toujours au rendez-vous.
Peut être qu'après tout, l'invitation était un piège ... ou qu'il n'y mettait pas le sens qu'elle y mettait. Avec Torvar, une chose était sûre, fallait s'attendre à tout !
Et elle rejoint le petit groupe, déclarant fortement :


J'ai plus d'appétit qu'un Barracuda !
On mange quoi ?

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Torvar
Les jours passaient et Torvar se taisait. Quoi dire de plus alors que l’enfant qu’il avait sous les yeux était paré de bonnes intentions et de fierté de bien faire les choses ? Bientôt il lui serait enlevé, bientôt il partirait loin et il ne le reverrait plus… mais après tout c’était dans l’ordre des choses. Percy n’était pas son fils et Torvar n’en était pas le père. Sortant de ses pensées, le cosaque fit résonner sa voix profonde et étrangère.

- Percy, tiens-toi droit… et serre les rênes … plus fort dans tes mains !

Le gamin sur le dos de Vorobeï prenait là un des derniers cours que Torvar pouvait lui enseigner. Il n’y avait pas d’âge pour grimper sur le dos d’un cheval selon le cosaque et Percy se devait de pouvoir le faire correctement. Quand bien même Zéphyr serait un compagnon doux et serein, il fallait qu’il sente que l’enfant conduisait la danse. Alors le vieux loup lui apprenait quelques ficelles, quelques facilités… Et puis ça les occupait tous les deux. Les champs seraient bientôt au repos, avec l’arrivée de l’automne, encore quelques travaux à faire comme labourer la terre et faire les semailles et le tour serait joué. Mais ça, le petit ne pouvait l’assister. Trop jeune pour retourner le champ même avec la meilleure volonté du monde. Percy serait donc épargné par ce dur labeur lui qui mettait les bouchées double pour aider au mieux ce père de substitution chaque jour qu’ils vivaient ensemble.

Frottant sa barbe de quelques jours, Torvar observait même s’il sentait son esprit vagabonder ailleurs. Une certaine forme de nostalgie s’installait doucement pour ne plus le quitter. Il savait que les jours étaient comptés. Et lui comptait les heures qui les séparaient du retour de Maryah… D’ailleurs en parlant d’elle, il savait qu’il devait lui répondre…


- Percy tu vas descendre et aller nourrir la chèvre et ses petits puis tu me rejoins à la maison…

Torvar attendit quand même que le petit saute à terre tout en faisant attention qu’il ne se fasse pas mal puis voyant Percy se diriger en sautillant vers le fond de l’enclos, le cosaque se dirigea vers la maisonnée. Laissant la porte ouverte afin de pouvoir intervenir en cas de problème, il se mit à la table pour répondre à nouveau à l’Epicée.




Maryah

Reviens entière sera déjà un cadeau en soi pour ton fils. Il est impatient de te revoir et se demande ce que tu as fais tout ce temps… je ne lui ai pas parlé de la guerre, il se serait fait trop de soucis… avec son imagination débordante, tu imagines un peu… Mais il n’est pas fou non plus… il ne faut pas le prendre pour ce qu’il n’est pas et ça, ça te revient de plein droit… de faire et dire ce qu’il faut… Je ne veux pas m’octroyer un droit qui n’est pas le mien. Et en ce qui me concerne, ne te mets pas en frais pour acheter quoi que ce soit. J’ai tout ce qu’il me faut grâce à ton fils qui m’offre une vision de la vie que j’avais oublié depuis longtemps.

Maintenant, pour ce qui est de te faire belle pour passer la nuit chez moi, je dirais que ce n’est pas la paix que tu cherches mais la guerre. Toi et moi ce n’est pas une histoire banale et tu as du souci à te faire si tu viens avec l’idée d’uniquement me taquiner. Cette fois-ci, je ne saurais pas sous les effets de tes potions et tu risques de devoir assumer ce que tu déclencheras… à toi de voir si tu veux aller jusque là… tu vois, je te laisse le temps de la réflexion. Il reste quelques jours avant ton arrivée !

En attendant que tu pointes le bout de ton nez, fais gaffe sur les routes… même si tu es accompagnée. Je pense que tu n’as pas perdu ta propension à te fourrer dans des histoires qui te dépassent rapidement donc gaffe…




Le cosaque enroula le vélin en souriant puis sortit sur le pas de la porte.

- Percy, va te débarbouiller on va au marché… il te faut une nouvelle chemise.

Paroles Torvaresque, le gamin serait nickel quand sa mère viendrait le chercher.
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Maryah


Nuitée du 15 octobre de l'An de Grâce 1462


Le cheval hennit, il se cabre, et Maryah ne sait pas par quel miracle, elle est restée en selle. La monture prêtée pour l'occasion a peur de l'orage, c'est bien sa chance ! Déjà elle n'était pas en grande forme pour prendre la route, en plus seule car le groupe est de mariage mais elle doit être là pour le 15 au soir, afin de passer la journée des six ans de son petit Prince, à ses côtés ; enfin, l'orage s'abat sur la Bourgogne, le vent se déchaîne et la pluie tombe à grosses gouttes sur le sol boueux.

Elle doit tenir encore. Après la forêt, elle y sera normalement. Des trombes d'eau ruissellent sans fin sur sa cape désormais trempée, la robe offerte pour l'occasion du campement cosaque prend sévèrement l'eau aussi, et elle sent les courbatures la tirailler à nouveau. Bien sûr, qu'il aurait été préférable de s'arrêter dans une auberge près d'Autun. Mais puisqu'elle est à peine têtue, elle oublie la glairette, maladie dont elle est porteuse, et qui lui occasionne beaucoup de fatigue et de courbatures, elle oublie la pluie qui la traverse jusqu'aux os, elle oublie qu'elle n'est pas une cavalière émérite et qu'à chaque éclair sa monture peut se foutre la malle. Coûte que coûte, vaille que vaille, cette nuit elle sera chez Torvar. Et demain, au réveil, elle sera avec son fils.
Pour Lui, elle est prête à affronter tous les éléments, et même si Phébus le cheval à la robe marron claire devenue boueuse devait s'échapper, elle continuerait ! même en rampant !

La dernière heure est la plus longue, les gouttes de pluie lui tombent dans les yeux, ses vêtements sont trempés, elle serre ses cuisses autour de l'animal, parant tout mouvement brusque ou de renversement, elle a les poings crispés sur les rênes, mais le soleil dans le cœur. Et puis enfin, elle longe la rivière, aperçoit non loin la grange puis la maison ... le haras est là, à portée de bras. Un sourire illumine son visage trempé. Il fait nuit, il doit être très tard. Percy sera en train de dormir, mais elle, elle est là. Elle se laisse glisse le long de la selle, attrape les besaces de cuir qu'elle jette sur ses épaules, relève lentement son capuchon et frappe doucement à la porte.

Elle se demande si ça dort à l'intérieur, mais la lueur d'une bougie lui laisse bon espoir. Elle s'apprête à retoquer quand la porte s'ouvre enfin ... Son regard se lève sur Torvar, le temps se suspend un instant, elle lui sourit. Le Cosaque ... meilleur ennemi, et pourtant le seul à qui elle aurait confié la vie de Percy. Ses yeux s'illuminent en croisant ses perles d'argent, l'Epicée est émue, son phare est là ...


Bonsoir Torvar ... je suis en retard, très ... en retard, mais je suis là. J'suis désolée pour la t'nue, j'avais pas prévu l'orage. C'est un déluge. Il me faudrait un abri pour lui ...
... elle détourne son attention avant de rougir de plaisir, de soulagement d'être enfin icy, de retrouver ceux qu'elle aime, et désigne le cheval à la robe recouverte de boue, qu'elle tient fortement par les rênes, la jointure de ses doigts en ayant perdu toute couleur. Elle reprend en grelottant de froid :
Phébus ... mon compagnon de route ... il est terrifié par l'orage.

Alors que la pluie continue à leur tomber dessus, un sourire nait au coin de ses lèvres, et un nouvel éclair vient couvrir sa voix, éclairant un peu plus leur faciès :

ça me fait plaisir de te revoir ... tu m'as manqué Cosaque ...
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Torvar
La journée c’était déroulée tranquillement. Torvar avait fait comme d'habitude. Petit déjeuner costaud puis Percy et lui s’étaient lancés dans leurs corvées quotidiennes. Les rires avaient fusé comme à l’ordinaire lorsque Percy s’était mis en tête de jouer les véritables maitre de la terre donnant des ordres aux poules qui piaillaient dans la cour ainsi qu’aux biquettes qui têtues comme elles étaient n’en avaient rien à faire de ses commandements. Torvar surveillait tout ça de loin tout en réparant la barrière de l’enclos des chevaux. La veille il avait coupé du bois en vue de faire ces menus travaux avant que le mauvais temps s’installe pour un moment.

La journée avait été intense. Intense en émotions comme en évènements. Pour ne pas déroger à ses habitudes, Snih le poulain que le cosaque avait hérité de son neveu n’en faisait qu’à sa tête. Heureusement que le vieux guerrier avait préféré Zéphyr pour l’enfant plutôt que ce jeune équipé indomptable. Il savait qu’il y aurait du travail avec ce dernier et Percy était trop jeune pour le maitriser… Finalement il ne s’était pas trompé… Et puis en fin de journée, Torvar avait insisté pour que Percy prenne un bain dans la salle d’eau aménagée depuis que le gamin avait pris racine dans sa vie ainsi le lendemain, tout serait parfait pour le retour de Maryah.

Et puis le soir s’était installé. Et avec lui l’attente. Percy avait été se coucher fourbu de sa journée tandis que Torvar attendait dans la grande pièce de vie. Rangeant ça et là quelques affaires tandis que l’orage s’était mêlé de la partie. Allant et venant devant la fenêtre, le cosaque était en soucis pour l’Epicée. Il n’aimait pas cette situation quand soudain, alors qu’il remettait une bûche dans l’âtre, les bruits de sabots firent réagirent le cosaque. Et au moment où il mettait la main sur la poignée, un coup retentit. Ouvrant la porte à toute volée, il trouva une Maryah trempée jusqu’aux os là, postée devant lui. Et il s’en foutait de ce qu’elle lui disait parce qu’avec l’orage, il avait eu malgré sa froideur un sentiment de malaise voir même de peur la concernant. Mettant un bras autour des épaules de la jeune femme, il l’attira contre lui.


- Entre vite…

Il savait l’importance d’un foyer ronronnant quand on avait subi la tempête et la froidure que cela impliquait. Ses bras se refermèrent sur Maryah frottant son dos avec douceur pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Entre elle et lui c’était toujours à couteaux tirés. Un jour blanc, un jour noir. Ils pouvaient passer d’un jour heureux à une guerre ouverte, tout ça pourquoi ? Parce que Torvar ne pouvait s’attacher ou parce que l’Epicée s’attachait trop vite… allez savoir. Jusqu’à maintenant, il lui avait toujours opposé un refus catégorique de vivre quelque chose de plus concret et puis il y avait eu Percy… Percy qu’elle lui avait laissé en toute confiance parce qu’il était le seul à pouvoir veiller sur lui ou tout simplement parce qu’il était le seul à vouloir prendre en charge un enfant qui n’était pas le sien… et le gamin avait œuvré sans même s’en rendre compte. Et ce soir, il était en face de celle qu’il chassait de sa vie pour mieux l’y accueillir… même s’il savait que ça ne durerait qu’une soirée…

Laissant la place afin de faire entrer Maryah, il desserra son étreinte pour mieux la regarder.


- Je vais m’occuper de ta monture… tu n’as qu’à faire comme chez toi… il y a une chemise sèche dans la salle d’eau et tu peux t’installer devant le bon feu que j’ai fais, ça t’aidera à te réchauffer… et il y a de la gorzalka sur la table…

Un pas déjà à l’extérieur de la maison Torvar s’en retourna quand même pour poser un regard bienveillant sur Maryah.

- Je fais vite…

Et avant de trop en dire, le cosaque s’élança vers l’enclos où le cheval avait trouvé refuge dans un coin. Il s’approcha lentement puis fit ce qui faisait sa force, il s’occupa de l’animal. Trempé à son tour, il prit pourtant le temps de le débarrasser des brides et de tout ce qui l’encombrait pour finir par l’essuyer avec de la paille histoire de faire glisser un maximum d’eau sur sa robe détrempée. Il prenait le temps parce que tout comme Maryah, l’animal avait fait un long chemin et il avait cravaché pour arriver à bon port… Torvar flatta le col de l’équidé, lui parlait pendant qu’il passait la paille, agissait avec des mouvements doux et légers tout ceci afin de calmer l’animal qui se trouvait dans un lieu inconnu et en plus avec un orage… Cela dura un petit moment mais le cosaque n’aurait pas laissé le cheval en mauvais état. Pas plus qu’il ne laisserait Maryah à l’extérieur de sa maison… ça n’avait pas de sens pour lui… Et quand le travail fut terminé, le cheval semblant calmé, Torvar retourna chez lui. Le déluge avait redoublé et lorsqu’il ouvrit à la porte à son tour, ce fut trempé qu’il pénétra dans la demeure. Secouant les cheveux pour s’ébrouer, il ôta sa chemise avant de se diriger vers l’âtre.


- Pizdec*… mais quel temps de me*de… tu as bien choisi ton soir pour arriver…

Le ton était taquin et il finit par sourire à celle qui illuminait la pièce de sa présence. Un long frisson parcourut l’échine du cosaque prémices des retrouvailles qui se déroulaient à cet instant.




*m**de ou plus vulgaire dans le sens agacement.

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
En convalescence jusqu'à fin septembre... merci de votre compréhension amis joueurs.
Maryah
Chaleur.
La chaleur d'un foyer.
La chaleur d'un foyer dans lequel on est attendu ...

L'étreinte du Cosaque est salvatrice, les joues de l'Epicée se colorent légèrement alors que la chaleur de la pièce vient soulager son corps de quelques courbatures. Elle n'ose pas trop se serrer contre lui, consciente qu'elle est trempée et va le mouiller. Elle reste bouche bée devant le comportement du cosaque, empli de bienveillance et de douceur. Encore un peu, et elle ronronnerait. Chemise séche ... Gorzalka ... ça y est, elle ronronne. Son corps va passer de : eau à feu, en quelques instants.
Tous les doutes, toutes les peurs, toutes les hésitations rencontrées sur le chemin s'envolent. Elle a bien fait. Elle est bien là. Et cet accueil valait largement la pluie, l'orage, la foudre, les éclairs !

Le temps qu'elle s'en remette, il est déjà sorti. Toujours aussi efficace. Et elle, soulagée que sa monture bénéficie des meilleurs soins après l'épreuve endurée.
Elle constate que son mantel dégouline et qu'elle est en train d'inonder toute la salle, avant de se précipiter comme indiqué dans la salle d'eau. Elle défait ses vêtements, rendus si lourds et les étend au dessus de la petite cuve. L'homme a pensé à tout, elle se croirait dans les Grandes Auberges où tout est utile et efficace. Elle retire ses bottes boueuses, se met à nu, se frictionne avec une serviette, regardant sa peau passée de bleue à rouge. Elle sèche sa cascade de cheveux noirs qui s'écoule dans son dos, ravivant la sensation de froid. Elle se sent mieux déjà. Elle regarde la chemise de Torvar, pendu là, hésite, s'approche, renifle l'effluve Cosaque et l'enfile sans plus attendre, appréciant la chaleur qu'elle confère rapidement à son corps engourdi.

Elle revient dans la pièce, pieds nus, ses jambes tremblant encore un peu, et attrape la gorzalka avant de s'approcher du feu, et de profiter des flammes extérieures comme intérieures. Le liquide coule en elle et rallume la vie en elle. Son visage rougit davantage, son œsophage et son estomac s'enflamment d'un coup. Son ventre grogne. Elle a faim. Mais il y a plus important.

Elle repose la Gorzalka, et silencieusement s'approche de la chambre d'amis dans laquelle Percy avait élu domicile avant que l'arrivée des jumeaux viennent tout perturber. Elle attrape une petite bougie et s'avance doucement dans la chambre. Elle le voit, elle devine dans un jeu d'ombres et de lumière. Il est là son petit Trésor. Elle pose la chandelle, et ne résiste pas à l'envie de s'approcher et lui baiser le front. Un Ange. Il dort profondément, allongé sur le dos comme un bienheureux, d'épaisses couvertures le protégeant du froid, les petites mèches noires jouant sur son front, pendant que son ventre se soulève à allure régulière. Elle sourit, elle s'émeut, ses yeux brillent et finissent par laisser s'échapper quelques larmes de bonheur intense en condensé. Elle glisse sa main dans la sienne, caresse son visage ; il est là, en parfaite forme, le sourire aux lèvres, la chaleur au corps. A cet instant précis, elle est la femme la plus heureuse de tous les Royaumes. Elle lui murmure à l'oreille combien elle l'aime, et tant d'autres mots délicats et veloutés. L'enfant bouge. Elle ne veut pas le réveiller et s'éloigne, non sans se retourner encore plusieurs fois, pour l'apercevoir, l'entrapercevoir, puis deviner juste un corps sous les couvertures. Elle attrape au passage le couvre-lit aux couleurs cosaques et s'en couvre les épaules.

Elle revient vers la cheminée, prenant place sur le banc qui lui fait face et étire ses jambes nues pour les réchauffer à la lueur des flammes. Elle pleure quelques instants, l'émotion des retrouvailles la débordant tout à fait, l'enivrant tout autant que la gorzalka dans laquelle elle replonge ses lèvres.
La porte de l'entrée finit par s'ouvrir sur un Torvar trempé à son tour, elle regarda les mille gouttelettes d'eau quitter ses cheveux argentés, et se mordit la lèvre en le voyant retirer sa chemise.


- Pizdec*… mais quel temps de me*de… tu as bien choisi ton soir pour arriver…


Elle sourit, lui rendant son petit coup d'œil taquin. Vrai que c'était déjà suffisamment compliqué entre eux, pour ne pas que les éléments et la nature s'en mêlent. Cette nuit orageuse avait quelque chose de mystérieux, et d'électrique. Une force à laquelle elle ne pouvait résister. C'était certain. Elle se leva du banc, vêtue de la simple chemise du Cosaque qui lui arrivait aux genoux, et passa la couverture qui couvrait ses épaules sur celles du Cosaque. Elle referma l'imitation cape sur son torse, et releva son visage vers lui, emplie de reconnaissance et d'affection pour cet homme qui avait su si bien prendre soin de son fils ... comme il avait su des mois plus tôt, prendre soin d'elle, ce fameux soir sous la tente, alors qu'il l'appelait encore "gamine". Elle caressa d'une main le visage fatigué, se souvenant mot pour mot de ce qu'il avait soufflé au creux de son oreille ce précieux soir :


Il suffit de rencontrer la bonne personne pour rallumer le feu de ta vie et te réchauffer… Cela peut être un ami, une simple connaissance, un amant… Tu croiseras quelqu’un qui un jour aura besoin de te faire renaître Maryah tout comme tu auras besoin de le laisser faire…

Ses ébènes plantées dans ses iris argent ne cessaient de se repasser tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Alors ses mains lâchèrent la couverture, alors elle oublia son apparence grotesque entre ses cheveux en bataille et la chemise deux fois trop grande pour elle, alors elle oublia tous leurs différends, pour ne plus voir que celui qui l'avait fait renaître et qui avait si bien veillé sur son fils.
Elle passa ses bras autour de sa taille, se plaqua contre lui, avant de se hisser sur la pointe des pieds et de lui donner le baiser le plus langoureux et passionné de tous les temps ... passés et à venir.

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Torvar
Maryah, Maryah, Maryah…. Comment cette femme pouvait-elle être à la fois aussi horripilante qu’attirante, le cosaque se le demanderait toujours.
De sa démarche féline, il en était subjugué. Elle n’avait pas son pareil pour attirer son attention lorsqu’elle entrait quelque part. Et ce soir, elle était déjà dans la place et venait vers lui. Plissant le regard, il savait que l’agressivité ou la frustration dont elle faisait souvent preuve n’était pas de mise. Non au contraire, quelque chose de plus palpable avait envahi la pièce… quelque chose qu’ils avaient déjà connu plus d’une fois et dont les effluves venaient doucement agiter le cosaque.
De son corps meurtri et fin, il était attiré. Jamais elle n’avait voulu comprendre que les marques qui venaient cisailler sa peau n’avaient aucune importance aux yeux du cosaque. Jamais Maryah ne serait rassurée de ce côté-là et pourtant, il avait accepté depuis longtemps de passer ses lèvres sur la moindre parcelle de ce corps qu’il avait tenu et tiendrait encore dans le creux de ses bras. Ne lui en déplaise à l’Epicée mais il savait aussi que quoi qu’il lui dise, jamais elle ne serait rassurée… Obstinée qu’elle était…
De son regard, il était hypnotisé. Il avait voulu plus d’une fois l’envoyer bouler ou même l’étrangler. C’était arrivé… et il n’en était pas fier même si, à son gout, elle l’avait mérité, mais plonger ses yeux dans les pupilles sombres de Maryah c’était comme se laisser glisser au cœur de la nuit et ne pas vouloir se réveiller… son regard vous enveloppait, vous happait, vous capturait pour ne plus vous relâcher et là, les ennuis commençaient… D’ailleurs, en parlant d’ennuis…

Les mains de Maryah étaient venues se caler dans le dos de Torvar et un long fremissement remonta le long de l’échine. Corps contre corps, la tête de l’Epicée blottie contre son torse l’espace d’un instant. Le cosaque, lui, n’osait pas bouger pour ne pas rompre le charme qui les avait saisi à cet instant. Et Maryah leva ses mirettes sur lui… à ce moment-là, il sut qu’il ne ferait pas marche arrière même si cela lui avait effleuré l’esprit une fraction de seconde… il n’en n’avait pas envie de toute manière. Elle était une des rares femmes à le connaitre sur le bout des doigts et en jouait-elle ? certainement mais il ne lui refuserait pas une nuit d’ivresse de tous les sens car elle et lui c’était une alchimie qui oeuvrait à certains moments de la vie… Pas assez convaincante pour durer toute une vie ou trop explosive pour les laisser assouvir leur besoin l’un de l’autre… tout ce qu’il pouvait dire le cosaque pour l’heure c’était que Maryah et lui finirait la nuit ensemble… Et demain… chacun reprendrait le cours de sa vie….

Les bras du cosaque se refermèrent sur le corps délié de l’Epicée tandis que ses lèvres rejoignaient tendrement la bouche quémandeuse. Il n’y avait rien de meilleur qu’un baiser offert sans arrière pensée… Et Torvar l’apprécia au point de serrer sa compagne plus fortement dans ses bras. Et de cette langue taquine qui joutait avec sa double, il lui racontait cette attente interminable qu’il avait connu toute la journée… attente et crainte de la voir s’enfuir à nouveau dès demain… Alors ses doigts se contractèrent sur les chairs de l’étrangère désireux de s’y enfoncer, de prendre possession de ce corps qui ne leur appartenait pas et ils guidèrent le corps de Maryah encore plus près de celui du cosaque… tendre tête-à-tête, ultime corps-à-corps. Les bras puissants de Torvar soulevèrent Maryah pour mieux la garder contre lui, obligeant ses jambes libres à s’enrouler autour de sa taille… il voulait la garder ainsi tout contre lui, la saisir, la retenir prisonnière pour ne plus la voir partir… douce utopie du moment… rêveur et sentimental le cosaque sur ses vieux jours… ça lui arrivait…

Un grognement se fit entendre dans la gorge du fils des steppes. Les rituels ancestraux qui vivaient en lui se mettaient à jour mais l’homme retenait ses mauvaises manières… les cosaques étaient des gens brutaux, des hommes de guerres, des hommes de sang… il prenait sans s’émouvoir un instant… en amour comme en batailles mais pas ce soir, non pas ce soir. Torvar musela l’arrogant animal qui ne demandait qu’à prendre vie pour mieux détruire celle de Maryah et de sa main rugueuse et travailleuse, il remonta le long du dos de la jeune femme. Le satiné de sa peau n’avait pas d’égal et rendrait fou n’importe quel homme… sa bouche avait quitté les lèvres tendres pour mieux se perdre dans le cou chaleureux et accueillant de sa compagne lorsque le souffle du cosaque vint jusqu’au creux de l’oreille de l’Epicée.


- Tu m’as manqué…

Les corps plaqués l’un contre l’autre, Torvar serré Maryah à l’étouffer. Les retrouvailles étaient bien plus parlantes qu’il ne l’aurait imaginé. Et pourtant n’avaient-ils pas été mariés ? A cette pensée, Torvar sourit légèrement avant de relâcher sa compagne pour se retourner et attraper le pichet de Gorzalka posé sur la table. Mais sa seconde main, elle, ne voulait pas quitter sa jumelle féminine et serrait les doigts fins au creux de sa paume.

- Que dirais-tu d’aller partager un verre ou deux là-haut… tu me feras rêver avec cette guerre qui t’a appelé au loin et je te parlerais de ce que j’ai fais ces derniers temps… à moins que tu n’ais une autre idée…

Sourire en coin, il ne laissait pas à Maryah le temps de la réflexion. Il était hors de question qu’ils restent une minute de plus là alors que Percy pouvait se lever à tout moment… au moins, avec les escaliers à monter, ils l’entendraient arriver… Non pas que le cosaque voulait se cacher du gamin mais à quoi bon lui arracher le cœur alors que demain sa mère l’emmènerait avec elle au loin… il y aurait assez de malheureux le moment venu… Alors doucement, à pas de loup, Torvar emporta sa belle dulcinée en direction de sa chambre. Et sans plus attendre, il versa de son breuvage venu du froid dans son gosier avant d’en proposer une gorgée à sa belle.

- Veux-tu te réchauffer au feu de chez moi belle Étrangère ?

Étrangers, ils l’étaient tous les deux et dans sa bouche au cosaque ce n’était pas une insulte mais plutôt pour marquer leurs différences à ce royaume qui n’était pas le leur mais qui les réunissaient… un nouveau sourire se posait sur le visage de Torvar tandis que du revers de sa main il essuyait ses lèvres… sa phrase avait un double sens, Maryah le savait mais une fois n’était pas coutume, il la laissait décider… espérant qu’elle n’allait pas lui échapper… illusion des mots pour désirs bien réels… le cosaque avait changé et il était fier de le lui montrer.

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
En convalescence jusqu'à fin septembre... merci de votre compréhension amis joueurs.
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