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[RP] Beurp.

Clarinha
Depuis des mois, maintenant, j'avais l'habitude de ce mal qui m'élançait le bas-ventre, qui navrait ma peau, qui tirait mes traits. J'avais l'habitude de la grande fatigue et de la raideur de mes mouvements.

Mais je n'avais pas l'habitude de me retrouver nauséeuse après un repas. Etait-ce la bière que j'avais bue la veille, au réfectoire, avec un passant italien, alors que jusque là je m'étais toujours refusé à boire autre chose que les médications qui m'étaient prescrites ? La bière de l'abbaye pouvait-elle être néfaste ?
Je ne voulais pas y croire. Pourtant, je regrettais déjà d'avoir dit hier à un autre passant, au réfectoire, un marchand, que j'allais "mieux qu'o hier, et moins bien qu'amanha".

"Amanha", demain, c'était aujourd'hui, et mon état empirait. Alors que l'idée se formait dans mon esprit, je n'eus d'autre choix que de rendre mon maigre repas.
Désespérée, je sonnai la clochette qui était dans ma cellule, mise là pour que je pusse prévenir si ma maladie empirait. J'avais plutôt l'impression que celle-là était quelque chose de tout nouveau... La douleur, en tout cas, était abominable.


Citation:
20/03/1462 19:05 : Vous vous forcez à manger mais rendez une partie de votre repas : vous n'avez du coup pas bénéficié de tous les apports nutritifs de votre pitance.

Santé : La douleur irradie tout votre organisme.

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Agonisante - Corbeau ! Corbeau !\o/
Ellya
Dling dling dling.

Le réfectoire était vide à cette heure-ci. C'était donc le moment idéal pour déguster dans une solitude profonde les fins de cruche de la veille. L'esprit embrumé, et cela était apaisant, la religieuse contemplait le pied de la table avec une concentration quasi admirative, si tant est qu'une concentration peut être de la sorte.

Dling dling dling. Dling dling dling.

La son de la clochette résonna dans le crâne de la Duranxie, lui arrachant une grimace de douleur. L'imaginait-elle, ce son aigu et désagréable?

Dling...

Bon sang! Mais ce n'est même pas l'heure de la messe! Qui ose troubler mes prières?

Vague excuse pour se lever et aller chercher l'emmerd'heure qui la sonnait, sans que ce soit la bonne. La chasse commença, dans les couloirs, suivant le tintinnabulement odieux, frôlant les murs pour ne pas tomber et garder un aspect respectable, au cas où des moines sortiraient de leur cellule.
Finalement, l'enquête s'avéra fructueuse, quand le son se fit plus fort au travers d'une porte en bois. Qui dormait là, la Prieure ne le savait pas, et s'en moquait comme de sa première vache.
Elle entra en trombe, furieuse(ment ivre).


Par les culottes d'Aristote, qu'avez-vous donc à sonner la cloche quand les poules dorment, que le soleil s'étire, et que la messe n'est que dans plusieurs heures? Il n'y a pas de guerre ici, que je sache! Levez-vous, ma fille!


Car c'était une femme, même si elle ne la distinguait encore que de dos.


Au confessionn*hips, et que ça saute!
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Clarinha
De mon lit, je vis la porte de la cellule s'ouvrir, et soupirai de soulagement. Mais il dura peu : bien vite, la prieure me tança, me chapitra, et... me demanda de me lever.

Mon visage devait être plus pâle que la lune, mais bien moins lumineux. Je tentai, en vain, d'obtempérer. Face à l'échec, je ne pus que dire :


Pardon, eu... não peux... Mère, eu tenho dorech... hmm... mal. Eu sou doente... malade, eu ai la douleur, partout...

Avoir vécu en France depuis plusieurs années n'avait pas réussi à me faire parler parfaitement le français ; je n'étais pas femme qui discute, plus femme qui agit, qui fait... coud... brode. Et mon français empirait largement quand j'étais faible, a fortiori dans cette abbaye où je partageais mon temps entre prières (en portugais, comme je les avais apprises) et travail dans un pieux silence. Rien à voir avec l'époque où, accueillant des personnalités chaque jour à l'atelier des Doigts d'Or, j'avais acquis une certaine fluidité de parole. Là... Oui, je régressais. Surtout dans la douleur.

Dans la pièce, d'ailleurs, l'odeur acide de ce que j'avais rendu commençait à dominer toutes les autres saines odeurs...

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Agonisante - Corbeau ! Corbeau !\o/
Ellya
Bon Dieu.... La bière devait être plus corsée que je ne le croyais. J'y comprends plus rien!

Et c'était peu dire. Déconcertée, la religieuse regardait la Sœur sans entendre correctement un seul mot qui sortait de sa bouche. Elle se sentait un peu sotte, il fallait l'avouer. Et si l'orgueil est un terrible péché pour une femme de sa trempe, il n'empêchait qu'elle avait un peu honte d'apparaître dans un jour si alcoolisé. Mais de là à ne rien piger...


Je viens de passer des heures à lire en latin... Vous pouvez répéter, ma fille? En articulant, vous seriez aimable.

L'air de dire, laissez-moi me réhabituer au français. Grossier mensonge, prononcé tout en se massant l'arête du nez entre deux doigts. Ca sentait mauvais, cette histoire.
Très mauvais.
Trèèèèèèès mauvais.

Elle plissa son nez, se demandant d'où venait cette odeur. De sa bouche? Non, non... Non?


Ma Sœur... Vous n'auriez pas caché un cadavre ici, tout de même?


C'était bien plus plausible!

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Clarinha
Il n'y avait rien qui me rendait plus honteuse que de lire dans l'expression de mes interlocuteurs qu'il ne me comprenaient pas, sinon d'entendre dans leur voix la répétition de ce désarroi. Je ne pouvais deviner l'état d'ébriété légère de la supérieure, et je m'en voulais de mes lacunes, je m'en voulais tant, d'être inadaptée à ce pays, et ne pouvoir ni vouloir le quitter, par tous les liens affectifs que j'y avais noués, par cette amitié aristotélicienne qui me liait à tant de gens... Par ce prieuré en lequel je voyais mon salut.

Alors, au prix de mille céphalées, je concentrai mes mots sur une tournure plus française, plus lente :


Eu souis... très malade... Odeur, c'est le mien repas, aqui dans... le seau...

J'étais restée allongée : un seul effort à la fois, celui de l'esprit n'étant pas le moindre.

Eu ai... boucoup de douleur... eu ai très froid...

Ce n'était pas particulièrement la météo, mais la fièvre ; j'aurais voulu prendre une couverture de plus, car allumer des feux au beau milieu de la nuit n'entrait pas dans la règle cistercienne, humble et tournée vers le Très Haut. Il y avait des couvertures sur l'unique étagère de ma cellule, placées là à mon arrivée, car on savait ma constitution fragile, mais je ne pouvais pas me lever pour les atteindre. Comme un nourrisson, j'étais à la merci de qui voulait bien s'occuper de moi.
Je me sentais honteuse, encore. Que ce fût la Prieure qui se fût déplacée, et que je me trouvasse à lui suggérer de me border, de m'abreuver et... de vider mes déchets dont l'odeur relançait mes nausées. Bon Dieu, donne-moi la force !

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Agonisante - Corbeau ! Corbeau !\o/
Ellya
C'était bien sa veine. Il avait fallut qu'elle entende cette clochette... Sans doute une juste et divine punition: si elle était restée dans sa couche pour dormir au lieu de succomber à l'appel de la bière, jamais elle n'aurait été confrontée aux renvois gastriques de la retraitante. Un haut le cœur la prit au vol, quand elle se rapprocha du seau, qu'elle tenta de contourner en mettant sa main devant sa bouche.

Je vois, je vois...

Enfin, ce qu'elle voyait, ce n'était pas très ragoutant, ni très rassurant. Elle fit demi-tour, guettant dans le couloir si quelqu'un pouvait l'aider ou, plus précisément, la décharger de ce fardeau. Pas âme qui vive. Au moins, cette tentative lui avait permis de prendre une bouffée d'oxygène qui ne sentait pas le ragoût fermenté.
Et aller quérir un médecin au village voisin à cette heure-ci était impossible.


Il faut prendre le taureau par les cornes, comme on dit!

Alors elle se saisit du seau, plissant du nez et priant pour ne pas le remplir davantage par le contenu de son propre estomac. Elle le déposa dans le couloir, infectant par là-même le lieu de passage des moines: elle n'allait pas souffrir seule de cette odeur nauséabonde! Il faut savoir partager avec son prochain.

Rassurez-vous, j'ai pris des cours, il y a cinq ou six ans.

C'était avec les Lescuriens. Elle avait appris la théorie des humeurs, et les différents remèdes. Elle avait même eu un diplôme d'herboristerie. C'était en un temps où sa jeunesse et sa curiosité étaient en rivalité constante.
Elle attrapa un tabouret, et vint s'asseoir près de sa nouvelle patiente. Le hic, dans tout cela, c'est qu'elle ne se souvenait plus vraiment de ce qu'elle avait appris.


Je dois vous poser des questions! Nous aiderons ainsi le médecin, et parerons au plus urgent. Vous vous sentez plutôt humide, ou plutôt sèche?

Le carnage pouvait commencer.
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Clarinha
Ah, ça... la prieure avait une saine énergie qui faisait plaisir à voir, de mon lit de souffreteuse ; sans doute n'étais-je pas dans sa peau pour en éprouver toute la... fausseté. Enfin, n'importe qui, face à moi, eût paru en santé. Je me forçai à respirer avec vigueur, et lorsque le questionnaire commença, je me revis avec Ambroise qui avait diagnostiqué mes maladies vénériennes.

Là, je voulais me convaincre que ce n'était pas lié. Mais la théorie dit que tout est lié, me semblait-il... Je n'avais certes jamais étudié en université, mais à la lanterne rouge, on veillait l'une sur l'autre. Oh,
chiça ! J'avais une de ces difficultés à réfléchir !

Euuuh...

Bonne question. J'étais fiévreuse, je transpirais, mais j'avais soif. J'avais chaud et j'avais froid. Alors, humide ou sèche ?

Eu sou les deux... houmide et sèche...
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Agonisante - Corbeau ! Corbeau !\o/
Ellya
Comment cela, les deux?

La religieuse fronça les sourcils comme le magister en face d'un élève désobéissant.

C'est impossible, d'être les deux. Il va falloir choisir!


Le peu de souvenir qu'elle avait des enseignements du Père Bombadil ne soumettaient pas l'hypothèse d'une personne mi-humide, mi-sèche. Sauf si l'on était de constitution sèche et qu'à cause d'une quelconque maladie l'on devenait humide. Et si elle devait déterminer si la retraitante était de l'une ou l'autre origine... Elle n'aurait pas fini avec des mois! C'était bien trop compliqué.

Disons sèche. Vous avez tant rendu qu'il ne doit plus rester grand chose de liquide en vous.

Ellya posa une main peu sûre sur le front de la malade, comme elle avait parfois vu faire son magister en son temps.

Et chaude!

Ignorant la supplique précédente qui aurait voulu que la Prieure recouvre d'une couverture la jeune femme, elle ôta au contraire le drap rêche qui lui couvrait le corps.

Il faut inverser tout cela. Vous rendre froide et humide, vous comprenez?

Elle jura par Aristote. Son crâne jouait un concert sous sa perruque.

Que diriez-vous d'une petite baignade dans le Rivet?
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Clarinha
Une... BAIGNADE ? Mais ça va pas là dedans ! J'étais frigorifiée, et il faudrait me geler les miches, au mois de mars, dans le Très Saint Rivet ? Dieu, si j'en sors, il faudrait me béatifier pour ce miracle. La malade que j'étais était sceptique ; la Portugaise était révoltée ; la servante était résignée.
Je haussai les épaules.


Eu ferai todo, mach... Eu preciso d'um poco d'aide, para marcher.

Si la Prieure était ivre, ce n'était pas mon langage qui l'aiderait à comprendre ; mais je n'avais pas les esprits à davantage de francophonie. Je me redressai tant bien que mal sur mon lit, aidée désormais par l'absence de couverture. Mais dans ma chainse collante de sueur, je tremblais de froid. Mes pieds glissèrent dans les souliers qui étaient au bord de la couche, et je tendis une main frêle à la Prieure pour m'épauler... Allez, en route !
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Agonisante - Corbeau ! Corbeau !\o/
Ellya
Ellya n'avait rien compris aux mots de la jeune femme, mais puisque celle-ci s'était assise et avait enfilé ses chausses, autant dire que sa réponse devait être affirmative. La religieuse attrapa sa main, puis son bras pour le passer par-dessus ses épaules, avant de l'aider à se lever et à faire quelques pas.

Pfiou! Vous pesez votre poids, ma fille. Allons-y. Et ne mettez pas les pieds dans le seau! Laissons cela à un de nos frères mal réveillé.

Il fallait avouer que la constitution de la religieuse n'était pas époustouflante, loin de là. Elle l'aida ainsi à marcher hors de la cellule, puis le long du couloir, faisant régulièrement de petite pause pour ne pas trop faire souffrir sa patiente. Ou, oui, sa patiente! Car elle comptait bien la sauver. Une bonne action redorerait son blason auprès du Très-Haut, elle en était persuadée.

Soyez aimable et ne périssez pas dans mes bras. On pourrait croire ... M'enfin. Nous y sommes presque!

Un pieux mensonge puisqu'elles n'étaient arrivées en réalité que dans la cour du Prieuré. Il fallait encore s'éloigner de la chapelle et contourner les champs des religieux.

Vous vous appelez comment, au fait?

Quand elle raconterait partout qu'elle avait sauvé une âme en détresse, il allait bien falloir qu'elle corrobore son histoire avec un vrai nom.
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