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[RP] Le double effet "Chrüterchraft"

Anne_sophie
Effet premier "Bleudi Tzvätchgge kkou**"(Ou quand abuser des plantes peut devenir franchement flippant)


Anne Sophie, le nez dans l’oreiller essayait en vain de chercher le sommeil, elle tournait et retournait dans son lit, trop de questions envahissaient son esprit. Suite à un coup de poing rageur dans le coussin de plumes, elle se leva et entama des allers et retours, ses pieds nus effleurant le bois doux du parquet.

La chose était impossible, « Søren vivant », et « qui se trouverait à Castillon ». Elle devenait folle et toute cette peine qui était à fleur de peau remontait et lui lacérait à nouveau les entrailles. Si elle avait bien déjà entendu ce genre de rumeurs à son retour du domaine du Chesne, elle les avait rejetés d’un revers de main, chassant cette folle idée de son esprit.
La toute première fois, lorsqu' elle avait entendu ces propos répétés par la cousine de la sœur de la bonne qui le tenait elle-même du voisin de son frère, son cœur avait bondi de joie, mais sa raison avait pris le dessus. Elle le revoyait, allongé en l’église Sainte Lucie, mort il était mort subitement, tout avait été si vite ensuite. La scène défilait encore sous ses yeux, l’entrée des poneys, de sa sœur Una réclamant sa dépouille pour l’emporter au clan, son invite à les suivre et ensuite l’arrivée de cette folle femme échevelée qui voulait fermer des portes déjà éclatées. Mêmes ses funérailles avaient été folles comme ce qui il aimait dire de lui, il aurait adoré cela. Ce jour-là, elle n’avait pu en supporter plus, on se battait son corps, alors qu’elle ne voulait que le pleurer voir le suivre dans l’au-delà pour calmer cette douleur tellement insupportable. La mort devait être douce en comparaison.

La fuite, le froid, le vent et survivre, ne plus parler, devenir l’ombre d’elle-même. Après des mois dans le Berry où ses gens avaient fait en sorte qu’elle s’alimente et l’oblige à sortir de sa chambre pour apprendre à survivre. Étrangement le corps s’habitue à tout même aux peines les plus denses. Et puis pas une chaude journée d’été, elle était revenue affronter Bergerac et ses souvenirs. Tous les soirs par tous les temps elle montait sur ce qui restait de remparts et guettait au loin. Ses yeux souvent se fermaient et elle avait l’impression de sentir ses mains sur sa taille fine, remontant sur ses flancs et un geste léger dégager sa blonde chevelure. Son souffle venir chatouiller sa nuque, ses lèvres déposer des baisers qui faisaient germer sur sa peau mille graines de plaisir.

Mais ce soir, mille questions sans réponse l’assaillaient, Renlie et son courrier qu’elle lui avait demandé de lire, Robins et cette lettre étrange, demandant si elle avait été l’épouse du Danois, et ceci dans le but de rassurer une amie à lui qui d’après ses dires allait convier en juste noces avec « Son » Blond. Elle avait pris la missive et la lisait et relisait, il ne mentionnait pas l’avoir vu, pouvait-il se tromper de personne. Si Søren était vivant pourquoi ne lui avait pas écrit, pourquoi n’était pas venu la voir comme tout être aimant. Car de l’amour, entre les deux blonds il y en avait. Une merveilleuse histoire, et puis il y avait eu son accident, l’incendie, mais malgré cela toujours autant d’amour comme au premier jour. Car depuis ce maudit jour ce que savait avec certitude, Anne Sophie, c’était que le vrai miracle, ce n’est pas la vie. Elle est partout, grouillante. Le vrai miracle c’est l’amour. Même si sur le coup le fait qu’il soit en vie, serai un miracle en soit.

La blonde Normande se passant le film à l’envers, à l’endroit et de travers, n’en pouvant plus et désirant ne pas attendre la réponse de Robins que son frère devait lui faire, se débarrassa de sa chemise et enfila braies et pourpoint, des bottes au cuir souple avant de dévaler dans les escaliers pour rejoindre les écuries. Elle partirait sur le champ pour la ville rebelle, et ce même si elle devait tomber nez à nez avec les armées protégeant la ville. Mais elle voulait savoir, le voir pour le croire… Ou bien démasquer cet homme qui usurpait son nom.

Une longue échappée, passant au galop les plaines, les collines, au grès de la lumière de l’astre lunaire, ralentissant à peine le train, pour franchir un pont enjambant la Dordogne. Aux premières lueurs du jour, la ville de Castillon apparaissait, elle commença seulement à relâcher les rênes. Il fallait se faire discrète. D’un mouvement léger, elle descendit de sa monture, pour marcher au pas, franchissant la porte Est de la ville. Et si tout cela était vrai, la peur, la joie, se mêlait. Elle ralentit son allure, « Ralentir » était un euphémisme, elle aurait pu à peine doubler une palourde à marée basse.
Et se stoppa enfin. Observant les tavernes venant d’ouvrir. Elle commença par la première « La Bottine souriante ». Un pas vers le comptoir, trois mots au Tavernier.

Bonjour ! Auriez-vous vu un homme blond, s’appellant Seurn MacFadyen Eriksen.





* stupide prune ou bien Débile
"Chrüterchraft" = "la force des plantes"

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Soren_mac_fadyen
Castillon. Un jour de plus... Depuis quelques temps, les jours se suivent et se ressemblent. Exercices, entrainements, exercices, entrainements... et toujours pas un seul ennemi en vue. Si l'on en croit Nyctal, c'est une bénédiction. Ainsi Castillon a le temps de se préparer. Si l'on en croit Kris, Castillon est prête et moi, eh bien je commence vraiment à trouver le temps long...même si, malgré les critères un peu restrictif du-dit Nyctal, je ne suis pas un homme de guerre. Fichtre! Voici l'occasion unique de prouver que je suis encore bon à quelque chose, que je peux encore me battre malgré tout ce qui s'est passé ces derniers mois et voilà que l'ennemi tergiverse, hésite, a du mal à s'organiser ou à recruter pour sa cause. Ces derniers temps, les jambes sont mises à rude épreuve. Marcher dans l'eau! Sentir la vase! Elle en a de bonnes la capitaine-mère! Ça fait des jours que je n'ai pas quitté cette foutue zone marécageuse! Pfff... Aller faire aiguiser ces armes à Castillon va me faire du bien. Quitter même un instant les marais, redevenir homme à la place de grenouille dans les quenouilles. J'aurais au moins l'avantage de porter des vêtements propres pendant quelques temps!

Sur le visage les stigmates des brûlures se sont presque complètement effacées avec le temps. En sera t-il de même avec les jambes? Chaque jour qui passe, je me sens mieux même si e suis toujours aussi élégant qu'une morue sur la grève et que j'ai toujours besoin de cette canne pour me déplacer. Courir? J'en suis encore loin. Mais dire qu'en juin, je n'étais même pas capable de me tenir debout! Quand à la mémoire, rien n'a changé depuis ce jour où j'ai ouvert les yeux aux cordeliers. Le Périgord est peuplé d'inconnus. J'ai eu des nouvelles de Zef il n'y a pas si longtemps. La ventée prétend que j'aurais eu une autre épouse? Maitresse? Compagne? C'est étrange de découvrir sa vie comme ça, par petites briques qui s'assemblent les unes aux autres. J'ai entendu tant de choses hallucinantes qu'à chaque fois qu'on m'annonce quelque chose de nouveau, un doute subsiste dans mon esprit. Des souvenirs remontent à l'esprit alors que je traverse Castillon pour aller prendre un bain à la bottine souriante. A mon retour à Bergerac, après mon réveil...Je veux dire : après l'accident...Sur la table de chevet dans ma chambre au Taillevent de Bergerac, deux lettres. L'une signée Oane de Surgères. L'autre...Anne. Anne, AnneSo... Le nom qu'a donné Zephyre dans sa lettre. Deux informations qui se recoupent pour leur donner plus de la crédibilité. Comme le fait qu'on me prétend mort et que je retrouve une tombe à Sarlat portant mon nom. Remarque, pour la tombe, le petit rigolo qui l'a placé là ne s'est pas trompé. Un jour, ce sera vrai. Un jour, elle pourra servir. Il a juste un peu anticipé le travail!

La porte grince. La bottine souriante est bruyante. Je me demande s'il y avait autant de monde à Castillon avant la déclaration d'indépendance. Ça sent la guerre. Oh oui! Les soldats et les ribaudes constituent la majeure partie de la clientèle. Le cliquetis des armes prend autant de place que les chopes qui s'entrechoquent.D'un côté, on tripote. De l'autre, on discute à voix basses. Les hommes profitent de ce qui pourraient être leurs derniers instants de plaisir sur cette terre, les gourgandines s'emplissent les poches, le tavernier doit se dire que s'il peut garder sa taverne loin de la zone de combat, cette indépendance pourrait faire ses affaires. La ville est pleine d'étrangers, les tavernes remplies. Vous voulez mettre de l'animation dans une ville? Lui éviter de ressembler à un tombeau? D'une façon ou d'une autre, amenez-y la guerre! Il n'y a rien de tel que les conflits...même s'ils ne sont pas canards...et les oppositions pour tenir l'acédie loin de la population. Ceux qui le sont dans ces conditions sont des acédiques professionnels pour lesquels de toute façon, personne ne peut rien... même le plus habile des médicastres. Quoi? Vous me trouvez fataliste? Je vous le dis: l'attente, ça ne me va pas du tout. J'ai besoin que ça bouge. C'est dans mon caractère, dans mon sang. Les périodes calmes? Réduites au minimum...

En attendant le combat, un bon bain me fera du bien...Même si c'est pour être propre et au sec pour quelques heures seulement. Les planches de l'escalier craquent sous mon poids lorsqu'au dessus du brouhaha, il me semble entendre mon nom. Devant moi, sous mon regard la foule. Ai-je rêvé? Suis-je simplement trop fatigué? Mon esprit me joue t-il des tours?


- Quelqu'un m'a appelé?

Timide Søren...Timide ta réplique. Là-bas, le petit groupe de mercenaires doit toujours être en discussion sur la façon d'obtenir le contrat le plus lucratif. Par là, la main est toujours sur la jambe. Elle a simplement glissé du genou à la cuisse, se perdant sous les couches de tissu. Là, on se saoule pour oublier qu'on va peut-être mourir. Ici, une blonde élégante qui dépareille dans un endroit discute de je ne sais quoi. Ailleurs, on joue aux cartes. Là aux dés... Bah! Mieux vaut en avoir le coeur net. La démarche toujours aussi inesthétique et hésitante, appuyée sur une canne qui risque bientôt de devenir ma plus fidèle compagne même si je n'ai qu'un souhait, celle de la larguer, je m'approche du comptoir crasseux derrière lequel un tavernier inhabituel est fort affairé.

- MacFadyen, Eriksen ou Seurn... Peut-être même que certains françoys disent Soren...Tout ça, ça renvoie vers moi. Quelqu'un m'a demandé?
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Anne_sophie
Effet second « Tômmy rroue'h *»


Elle se retournait comme au ralenti, la blonde Anne Sophie, la scène se transformait. Il avait sauté de cheval (Pour ne pas dire de sa voiture) Il courait et elle aussi, à sa rencontre. Ce n’était pas une taverne mais la plage et elle sautait dans ses bras et il tournait, tournait, tournait en la tenant fermement, lui avec un sourire que seul les amoureux pouvaient avoir, et elle avec son visage niché dans son cou, une musique surannée (Ou avant-gardiste au choix..) passait et l’on pouvait entendre :

Comme nos voix ba da ba da da da da da da
Chantent tout bas ba da ba da da da da da da
Nos cœurs y voient ba da ba da da da da da da
Comme une chance comme un espoir
Comme nos voix ba da ba da da da da da da
Nos cœurs y croient ba da ba da da da da da da
Encore une fois ba da ba da da da da da da
Tout recommence, la vie repart


* http://www.youtube.com/watch?v=YdFBAsMo61c

Criiiitch, scraatch !!! Le disque est rayé. On arrête, et on recommence du départ.

La d’Evrecy était prête à repartir, à essayer la deuxième taverne, car le tavernier, enfin l’homme qui se trouvait derrière le comptoir avait à peine ouvert la bouche. Il avait simplement levé le bras dans une direction vague, ne voulant à proprement rien dire. Quant au milieu du brouhaha habituel régnant dans certaine taverne (Enfin celles ou le silence de votre voix ne répond pas uniquement, qu’à l’écho d’elle-même), elle perçut la voix du Danois, celle qui lui avait tant chuchoté de doux mots, celle avec qui elle avait travaillé au conseil, quand il se faisait orateur, celle… Bref sa voix et son accent si particulier. Son visage, se tourne allant à cette rencontre. Il est là, debout - DEBOUT -sans aucune marque sur son visage, c’est cet homme qu’elle a aimé, l’image de lui qu’elle affronte toutes les nuits sans relâche. Il est là… Les yeux de la blonde doivent ressembler à deux soucoupes et sa bouche doit se trouver grandement ouverte. Son premier réflexe est la joie :

Vivant il est vivant, lui sauter au cou, toucher ses cheveux, prendre son visage entre ses doigts aux jointures si fines, lui sourire, les yeux pétillants, lui murmurer des
« Seurn, Seurn, Seurn.. » Effleurer ses lèvres et murmurer à nouveau et répéter « Seurn, Seurn tu es vivant… »

Et son cerveau réalise l’improbabilité de la chose, enfin justement peut être sa grande réalité, si il est vivant, pourquoi il n’a pas couru à Bergerac, pourquoi aucun mot, pourquoi il n’a aucunement cherché à la revoir.. Donc second réflexe : La colère.

Elle se recule brutalement, comme si le fait de le touché l’avait brûlé. Ses yeux à ce moment-là ne sont plus brillant, mais froid et dur comme des lames de couteaux. Sa main se lève et va s’écraser sur sa joue dans un claquement brutal.


Salop…. Et une deuxième claque – BAFFF !!! – Va rejoindre la joue opposée, il ne faut pas faire de jaloux dans ces cas-là. Répéter à nouveau, histoire de tout faire en double et un ton au dessus, s'il vous plait, histoire qu'il comprenne bien.

SALOPPPPPPPP !!!

Un silence règne maintenant dans la salle, les joueurs de dés ont leurs mains restant suspendues dans l’air, serrant ce qui va les faire perdre ou gagner, les comploteurs ont arrêtés de complotés, même la main de la ribaude sur le renflement du pantalon de l’homme, au sourire de bienheureux a stoppé son geste. Un demi-tour, sur elle-même et le bas du dos contre le comptoir, la Normande se laisse glisser au sol. Telle une limace descendant d’une feuille, le tout avec la dextérité habituelle d'un gastéropodes sans coquille. Car à ce moment dans sa tête, elle n’est pas autre chose, donc autant faire un peu de mimétisme. Elle est secouée par des spasmes, des larmes qui débordent de ses yeux, le flot est lâché, lui qui s’était pourtant tarie.
Tout n’était qu’un cauchemar ou bien qu’un rêve. En tous cas si cela était un rêve il était drôlement bizarre.
Et pendant ce temps la salle a repris vie, chacun retournant à ses occupations, les dés sont lancés, les complots reprennent et la main remonte doucement dans son geste se voulant sensuel.


* Vache stupide
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Soren_mac_fadyen
Ai-je rêvé ou elle m'a appelé par mon prénom? Et bien prononcé encore! A la danoise. Évidemment...Qu'y a t-il là d'étonnant? Je n'arrive simplement pas à m'habituer que quelqu'un que je ne connais pas puisse savoir qui je suis d'un coup d'oeil! Enfin...Voilà donc deux baffes qui viennent de s'ajouter à ma collection. Le tout est de savoir pourquoi. Qu'est-ce qui justifie que cette inconnue se mette dans un état pareil? Ce n'est sans doute pas parce qu'elle n'aime pas ma façon de parler, je n'ai presque pas ouvert la bouche. Je doute également que ce soit à cause de ma tenue: elle m'aurait simplement repousser d'un geste de dédain en me demandant si je reviens de la chasse à la grenouille. Quand au... "salaud"...Il amène bien des suppositions : ai-je combattu ou trahi sa famille d'une quelconque manière? L'ai-je ruiné? Certains ont prétendu que j'ai eu ici un rôle politique : ai-je contrecarré ses ambitions dans ce domaine? Lui ai-je promis le mariage? Ou encore...une rencontre charnelle d'une nuit qu'elle aurait voulu plus longue?

- Relevez-vous.

Les femmes ont cette avantage sur les hommes et elle l'auront toujours: elles peuvent se permettre certaines familiarités sans pour autant déchainer la colère qu'il y a en moi. Frapper une femme, cela ne se fait pas. Quoi? Non. Une guerrière perd temporairement son statut de femme. Aussi, c'est sur un ton calme que ces paroles sont prononcées et le bras droit tendu vers elle pour l'aider à se relever.

- Séchez vos larmes. Maitrisez vos émotions.

Maitriser ses émotions. Ouais! Je suis bien placé moi pour lui donner un conseil pareil! Moi qui justement me laisse souvent submerger par la palette des sentiments de l'extrême gauche à la droite la plus reculée. Il n'empêche...Elle a une bonne poigne! Et équilibrée. Cela picote de manière assez égale à gauche et à droite.

Dans la salle, chacun a repris ses petites activités. Ils doivent prendre cette altercation pour une dispute d'amoureux. Ça n'a aucun intérêt pour eux, excepté de savoir si l'on pourrait se réconcilier et surtout...occuper une chambre vacante à l'étage. Une de moins de disponible! A chacun ses préoccupations quoi! La mienne, pour l'instant comme souvent depuis quelques semaines, c'est de comprendre.


- J'imagine qu'on se connait mais...

Grimace.

- ...Vous êtes une inconnue pour moi.

Non. Ça n'est pas vraiment le moment de déballer mes explications. L'accident, la perte de mémoire, la paralysie...même si elle doit bien voir qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans ma démarche. Elle peut bien penser que la canne sur laquelle je m'appuie est là pour attirer la sympathie, il n'en reste que chaque pas déforme ma carcasse d'une manière qui n'a vraiment rien d'élégant même avec une grosse dose d'imagination.

- L'endroit n'est guère propice à la discussion. Trop bruyant. Trop... distrayant.

Et puis les odeurs de sauge et de lavande ont ce soir tendance à me faire tourner un brin la tête. La fumée qui les provoque me pique les yeux fatigués.

- Vous voulez aller discuter dehors? La moindre des choses serait de m'expliquer ce qui m'a valu le compliment de vos mains ne croyez-vous pas?
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Anne_sophie
Triple effet ??? Ouii !! Osons donc le suivant : « Dou syyerr' »



Recroquevillée, les bras passés autour de ses jambes, la tête nichée entre ses genoux, on aurait dit un petit moineau tombé du nid et encore presque trop gros le moineau, une linotte mélodieuse ? Hum…. Un serin ? Optons pour encore plus petit un Pouillot Véloce sauf qu’elle n’avait rien de véloce, là tout suite. Les mots qu’il prononçait, heurtaient son cerveau avec un tantième de seconde de retard, « il la vouvoyait ? » Lui demandait de « Maitriser ses émotions » il en avait de bonnes lui !!! Le voir presque sortir de son tombeau, c’est vrai, que c’était d’un courant. On en voyait tous les jours des morts aussi bien portant que lui (Remarquez dans ce monde ci, ce n’était pas si faux que cela). Il était même mieux en forme qu’avant de passer l’arme à gauche. Elle risqua un regard sur lui… Oui bien vivant, avec les joues bien rouges en plus. Preuve que son sang circulait dans tous les cas.

Son regard se fit plus insistant quand il lui annonça qu’elle était une inconnue, plus suspicieux. Mais il les cherchait les baffes ? Pas possible ???
Elle se redressa d’un coup, s’aidant du comptoir derrière elle et lui fit face. Un regard circulaire dans la salle, en effet du monde trop monde.


Bien sortons.. Hakkon !!!

Un regard pour voir s’il réagissait à ce prénom. Voir où en était l’étendue des dégâts.
Une porte qui s’ouvre et trois pas dehors.


Ainsi je suis une parfaite inconnue pour toi ?? Et d’avaler difficilement sa salive en réalisant la chose.

Anne Sophie… d’Evrecy, mon nom ne te dit rien ? Rien de rien ?
Nous étions heureux avant ta mort.

Et de réaliser l’énormité de la chose, il était là devant elle, pouvait-elle donc parler de sa mort.

Nous étions inséparable, on disait de nous que nous formions le plus beau couple du Périgord Angoumois, le plus brillant, nous vivions chez MoiNous à Bergerac.
Tu te souviens notre premier repas, les truites mangées dans la cahute sur les remparts ?
« Ben non qu’il ne risquait pas de s’en souvenir, il se rappelait pas d’elle, donc des truites encore moins ».

Tu sais, j’ai gardé toutes tes lettres, je dois en avoir deux coffres pleins, car même l’un à côté de l’autre, nous avions pour habitude de nous écrire, le matin, en journée, le soir... Une journée, cela arriva même toutes les heures.....

Elle plongea son regard dans le sien, et leva sa main vers une de ses joues rougies l’effleurant doucement.

Et dire que j’avais dit que jamais mes mains ne te toucheraient pour autre chose que d’infimes et douces caresses, car tu avais l’habitude avant de me connaitre de collectionner les claques.

Elle était tiraillé toujours et ce comme depuis la lettre que Renlie lui avait lu, entre le bonheur et la tristesse, la joie et la peine, l’amour et la rancœur. Elle cherchait à lire dans ses yeux et savoir la vérité du pourquoi et surtout comment il était là, debout en plus et bien fait de chair et de sang, une dernière phrase pour en savoir plus.

Et si je te disais que je suis ta femme, que nous avons une fille… ainsi qu’un gros chien, un poney et trois chats… Sans oublier le lapin et la poule du jardin.

Scruter la moindre des réactions de son visage à l’annoncer de cette dernière réplique. S’il avait encore sa mémoire, il réagirait vivement. « Pas sympa mais si tentant de le laisser mariner, rester éberlué par cette pseudo nouvelle, mais non ce n’était pas le genre de la Demoiselle, se reprendre aussitôt.»

Donc, ce genre de chose tu pourrais le croire si tu ne te souviens de rien ?? Mais va je te rassure tout de suite, c’est faux, je n’étais que ton amoureuse, ta maîtresse, ton amante, ton double et ton âme sœur depuis presque deux ans..
Nous étions tous deux contre le mariage et guère prêt pour les enfants ….




* Gonfler comme un cadavre, littéralement mais, surtout expression simple pour dire « tu es gonflé. »
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Soren_mac_fadyen
Håkon... Même si elle manque d'un peu de pratique dans la prononciation de MON nom, le fait de le connaître a sur moi l'effet d'une baffe bien plus tonique que ses deux mains qui vinrent s'écraser contre mes joues. Håkon... Peu de personnes savent que je me nomme ainsi. Alors, ce qu'elle me raconte a beau ne rien m'évoquer, je n'ai pas de raison de le remettre en cause... même si ce soir, on dirait que mon cerveau fonctionne aussi vite que mes jambes avancent.

- Pas si vite vous permettez?

Laissez-moi donc le temps de rassembler mes souvenirs. Vous allez trop vite. C'est quoi déjà le nom que vous m'avez donné? Ah oui! D'Evrecy ! ....D'Evrecy, d'Evrecy, d'Evrecy. Non! Ça me dit rien.

- Je...

Bergerac? Truites? Remparts? Drôle d'idée que de manger des truites sur les remparts. Ou alors à l'époque, j'avais quelques ennuis financiers et je ne pouvais pas lui offrir un repas en taverne. J'ai du passé la matinée à pêcher avec succès pour une fois. Bon sang! Elle a du être salement courageuse pour avaler une bouchée si c'est moi qui les ai cuites sur le feu. J'espère au moins qu'il y avait de la bonne bière pour faire passer le goût!

- Écoutez, je...

Décidément! Pas moyen de placer un mot! C'est qu'elle est bavarde! Et dire que certains prétendent que je parle trop! Moi? Des lettres? Dites, vous êtes sur que vous ne vous êtes pas trompé de Søren? Si ça se trouve, c'est avec un autre danois que vous avez été heureuse à Bergerac. Un autre danois qui se nomme...Håkon! Lui aussi...En France...Dans le Périgord...Pourtant rien qu'en regardant ses yeux, s'il y avait eu le moindre doute, il aurait disparu immédiatement. Elle ne ment pas. Elle est convaincue de ce qu'elle affirme.

- Collec...?!?!?!?

For fanden! Je... Quoi?!?!??! Une fille? Non, mais dites-moi que ça n'est pas vrai, qu'ils ont tous raison: que je suis bien mort et qu'en face de moi, c'est une succube qui a pris une apparence physique plaisante pour venir me torturer un moment parce qu'elle s'ennuie! Une fille...Un enfant...La pire nouvelle que... Ah Pfioooouuuu... Non, c'était une blague! J'espère au moins que ça n'est pas une blague d'une blague. J'aurais même pu en rire si la situation n'avait pas revêtu un cachet si sérieux. Il est d'autant plus sérieux que règne dans mon esprit une confusion sans nom: deux ans. Ainsi donc, nous aurions vécu ensemble pendant deux ans? Deux ans...la durée totale de mon trou de mémoire...une durée pendant laquelle j'aurais été marié à Syuzanna si j'en crois d'autres sources. Alors quoi? Fut-ce un mariage éclair? L'aurais-je pris pour maitresse dès le début de mon mariage? Et quand et où nous sommes-nous rencontrés? Dès mon arrivée dans le Périgord? Nous aurions aussitôt...cédé l'un à l'autre? Ouf danois! J'ai l'impression que ce que tu as oublié est bien pire que ce que tu n'as pas oublié! La prochaine chose que l'on va t'apprendre, c'est sans doute que tu as pillé, violé et réduit en cendres le village du coin...A propos de cendres, et si toutes ces maisons calcinées à Bergerac, c'était ton oeuvre? Ou alors, tu vas te retrouver avec un file interrompue de filles qui vont toquer à ta chambre pour te dire : tu te rappelles de moi Søren? De la nuit que nous avons passée ensemble?

- Allez-vous laisser m'exprimer oui ou non?

Soupir. Tête basse qui finit par se relever. Lèvres qui se plissent en une moue résignée.

- Je ne sais pas qui vous êtes...mais je n'ai pas de raison de mettre en doute vos paroles excepté évidemment celle de ma mort que je récuse avec force de preuves tangibles devant vous! Je crois que vous et moi n'avons pas besoin d'un avocat pour nous convaincre que ma mort ne peut qu'être qu'une erreur...ou un mensonge éhonté. Tout ce que je sais, c'est que je me suis réveillé un jour dans une chambre aux cordeliers. Je fus victime d'un accident sur lequel je ne puis rien vous dire parce que je n'en n'ai aucun souvenir. Avant mon réveil, mon dernier souvenir remonte à une taverne près de Tours, lors d'un voyage qui devait me mener ici, en Périgord. Je venais m'expliquer avec celle qui prétendait être ma mère, une femme que j'avais rencontré en compagnie de deux de ses gardes du corps à l'hôtel St-Paul à Paris. Pendant ce voyage, j'étais alors accompagné par une femme rousse, une écossaise dont certains prétendent que je l'ai épousé alors que... nous vivions ensemble? Je n'ai ni souvenir de ce mariage, ni aucun souvenir d'elle non plus après cette taverne tourangelle. Des gens que j'ai croisé à Sarlat m'ont dit qu'elle était morte...enfin l'écossaise rousse. Pas la taverne.

Après mon réveil, j'ai eu besoin de faire le point sur moi-même. Ici, à Sarlat, à Bergerac, j'étais entouré d'inconnus qui semblaient me connaître pour la plupart. J'avais perdu une partie de ma mémoire, j'avais perdu l'usage de mes jambes. J'avais besoin de faire le point. Je suis allé trouver un peu de calme au prieuré de Ste-Illinda, non loin d'ici. J'ai cherché des réponses à des questions. Je crois que j'aurais dû avant définir mieux les questions que je me posais. Nous avons beau avoir vécu ensemble, je n'ai aucun souvenir de vous comme je n'en n'ai de ma mère ou de quiconque de ce coin de pays. Je n'ai ni ami, ni ennemi juste un sac de questions dont je me demande bien s'il vaut vraiment la peine d'être déballé.

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Anne_sophie
Finissons enfin par l’effet « Venturi » A1v1 = A2v2


La blonde d’Evrecy le détailla de son regard clair, sa froideur, sa façon d’utiliser le vouvoiement en faisait presque un parfait inconnu. Où était passé sa gaieté, sa joie de vivre, son allant qu'il avait et ce même au plus fort de ses tourments quand il avait perdu l’usage de ses jambes suite à l’incendie.
C’était lui et plus lui, elle suivait le contour de ses lèvres qui se mouvaient et remontait ensuite fixer son regard. Cet homme n’était pas l’homme qu’elle avait aimé. Regarder ses mains, mains qui l’avaient envoûtés, charmés, caressés. Et ensuite laisser son regard se perdre dans une sorte de brouillard, ses mots résonnaient comme un clocheton sonnant le tocsin. D’une voix hésitante, elle répondit au silence qui s’installait entre eux.


Cela aurait fait deux ans, là, enfin d’ici quelques jours, pas trois. Donc si cela peut rassurer ta morale si tu en as encore une. Tu n’étais pas avec moi et marié à Syu en même temps. Quand je t’ai connu tu avais quitté Sarlat et tu habitais à Bergerac. Elle était restée la bas et ne t’avais pas suivi, pourquoi ne me le demande pas, ce n’est pas notre histoire.

Elle laissa encore un blanc et se redressa, fière un peu arrogante, un sourire narquois fleurit sur ses traits à la douce finesse que lui conférait la jeunesse.

Pas d’ennemis dis-tu ? Tu as vraiment perdu en effet la mémoire, et l’on n’a pas du te dire les circonstances de ta pseudo mort.
Ce n’était pas un accident, mais une tentative d’assassinat, tu as été empoissonné et ce malgré une enquête, celui qui a fait cela court toujours. Tu avais des gens qui te haïssaient Seurn, et ce tellement qu’il voulait te voir six pieds sous terre.
Tu en as maintenant en plus, qui plus est. Mes frères voudront laver mon honneur.


Sa dernière phrase, ses derniers mots étaient sans doute de trop. Elle avait réussi à rattraper son coup la première fois, s'accrochant aux branches d’un arbre, de justesse et avait réussi à renverser la situation. Elle examina, scrutant ses traits, voulant lire comme elle le faisait avant dans son regard et ses mimiques.
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Soren_mac_fadyen
Un choc! Un frisson glacé qui se répand vers le bas, vers le haut, dans toutes les directions, paralysant d'un coup mes gestes et mes pensées, m'emprisonnant dans une gangue aussi froides que les terres gelées d'Islande. C'est comme si pendant quelques instants, le temps avait suspendu son périple, comme si je n'étais dans dans ce monde, mais dans un univers parallèle où errent les esprits éthérés, observant d'un air bienveillant ou malveillant ce qui se passe ici. Et puis une goutte de lave incandescente...Elle fait voler en éclat ma prison de glace. Un meurtre...Depuis mon réveil au couvent des cordeliers, j'ai cru que mon état était dû à un accident. Je m'imaginais une mauvaise rencontre sur une route, une chute pendant une course à cheval, une falaise que j'aurais dévalé un peu trop vite. Quelque chose comme cela. Mais un meurtre...par empoisonnement qui plus est. Les images se bousculent dans ma tête, des paroles font écho à d'autres paroles. Tout ce qu'on m'a raconté sur les deux ans que j'ai passé ici prend soudain une tournure nouvelle. "On te croyait mort Søren!"..."Si! Si! Il y a même un tombe qui porte ton nom à Sarlat"... J'ai déjà entendu parler des caractéristiques de certains poisons pour le moins étonnant. Il parait que certains sont capables de faire passer n'importe qui pour mort, ralentissant à l'extrême la respiration et les battements du coeur. Et puis, quand le poisson se dissipe peu à peu, ses effets disparaissent et l'on...revient à la vie. Est-ce cela qui s'est passé pour moi? J'ai besoin de faire quelques pas, de m'asseoir contre le mur de cette bicoque délabrée, de regarder dans le vide... "Tu avais des gens qui te haïssaient Seurn, et ce tellement qu’ils voulaient te voir six pieds sous terre"...

...Et si? Non... Se peut-il que...? Et si j'étais, pour une fois, tombé sur un os plus indigeste que d'habitude? Et si la bouchée était trop grosse pour moi? Si j'avais eu besoin de disparaître? De me faire passer pour mort? Voilà qui expliquerait bien des choses? Et si tout ceci n'était en fait qu'un coup monté? Mon meurtrier serait en réalité mon complice. Une mise en scène. Oui..tout ceci aurait pu n'être qu'une mise en scène. Cette idée, c'est la seule qui relie tous les chainons isolés qu'on m'a présenté ici et là. C'est la seule façon plausible d'expliquer...cette mort dont tous parlent. Lui...Ce complice...Nous nous rencontrons en taverne. Nous buvons un verre ensemble. Je m'effondre devant tout le monde. Mort subite. Il y a des tas de témoins qui peuvent décrire ce qui vient de se passer et manifestement, je suis mort. Maintenant, ma vie est entre les mains de ce complice. A lui de veiller qu'on ne me brûle pas, qu'on ne m'enterre pas trop vite. A lui de continuer que tous croient effectivement que je suis mort et à lui de s'assurer que je pourrais à nouveau respirer quand les effets de ce poison auront disparus. Seul, je ne pouvais pas mettre en place un tel scénario. Bien trop risqué. Dans quel but tout ça? Disparaître aux yeux d'un ennemi trop fort à affronter? Peut-être... Quoi qu'il en soit, quelque chose ne tourne pas rond car ce complice devient soudain aux yeux de la maréchaussée mon potentiel assassin. Il est le suspect numéro un et il en prend conscience. Il ne peut plus assurer sa mission : veiller sur moi jusqu'à mon réveil. Il risque d'être emprisonné d'un jour à l'autre. Il ne peut pas fuir. Pas avec moi. Cela ne serait pas assez discret. Trop lent aussi. Alors... oui, bien sur! Alors il doit me confier à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui prendrait soin de moi, en qui il peut avoir confiance. L'idéal serait qu'il soit reclus du monde et qu'il puisse avoir un lien fort entre lui et moi pour être sur de me laisser entre de bonnes mains. Qui d'autres...que... ma soeur! Ma soeur qui est soeur au couvent des cordeliers! Le temps que ses problèmes judiciaires se règlent, moi je suis en sécurité là-bas. Ensuite, il n'aura plus qu'à venir me chercher pour terminer sa mission. Oui...Ça, ça se tient!


- Qui?

Le ton est froid, bien plus que je ne le désire mais je suis encore perdu dans toutes ces pensées qui me perturbent et m'excitent à la fois.

- Qui est cet homme qui m'aurait empoisonné? Où est-il? Qu'est-il devenu? Et vous? Étions-nous encore ensemble au moment de...ma mort? Saviez-vous quelque chose sur les raisons de cette mort? Soupçonniez-vous quelqu'un qui aurait pu vouloir m'envoyer sur la lune?

Les lèvres se plissent. La tête oscille de gauche à droite dans un geste de dépit. Les yeux se ferment. Le silence revient peser de tout son poids.

- Désolé. Je me suis laissé emporté. Je n'aurais pas du vous parler ainsi.

Lourd soupir.

- Je ne sais pas en quoi j'ai pu bafouer votre honneur...Mais je sais de quoi un Eriksen est capable. Alors dites à vos frères de me retrouver à Sarlat...puisque c'est là que tout a commencé. J'y serais le 24 novembre de cette année. J'affronterai en duel celui qu'ils choisiront, n'importe qui. Si je perds, vous m'expliquerez en quoi j'ai salit votre honneur et je vous présenterai mes excuses. Si je gagne, ce sera à vous de me présenter vos excuses...pour les deux baffes de ce soir.

Un point de mystère, une once d'aventure et de complot, une pincée de drame et un doigt d'ironie...Voilà qui fait un bon mélange pour une histoire à succès ne croyez-vous pas?
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Anne.so
Ce n’était pas un fossé qui s’était construit entre eux mais un véritable ravin, elle secoua la tête. Elle n’avait nulle envie de le combler. Son ton était froid et brusque, un frisson lui parcouru l’échine, il n’était guère ressemblant à ceux qu’il lui prodiguait auparavant et ressemblait plus à celui de l’effroi.
Elle fixa ses yeux pers en amande sur lui. Sa bouche bien dessinée rose se mua dans un « O » de surprise quand il proposa un duel. Elle ne pouvait imposer cela, sciemment à l’un de ses frères, leur faire risquer un mauvais coup, voire pire. Qu’ils souhaitent eux, laver son honneur selon leur choix, c’était une chose, elle savait Renlie suffisamment tenace pour arriver toujours à ses fins. Mais les envoyer, elle-même à la lice était une toute autre histoire.

Elle se mesura à lui, car elle était grande pour une femme, certes par aussi grande que lui, et d’un geste redressa une mèches blondes qui s’échappait de son bandeau brodé qui ceignait son front haut et bombé. Elle avança une de ses mains ivoire sur le bras du Danois, des mains longues, douces aux doigts fuselés comme des cierges et terminés par des ongles brillants et nacrés. Des mains d’aristocrate, mais des mains sachant tenir une épée.


S’il y a un D’Evrecy à Sarlat, ce sera moi, je vengerais mon honneur toute seule. Et ne fanfaronne pas à l’avance, car j’imagine que tu as oublié aussi cet épisode, j’ai passé par quatre fois mon épée dans le corps de celui qui était une des plus fine lame du Royaume. Je n’en déduirais pas pour autant que je puisse faire partie de cette élite, mais on va simplement dire que je sais me défendre.

Elle relâcha son bras et fit un pas en arrière, se retournant à moitié avant de partir.
Lui disant :
Au 24 ..

Ses bottes crissèrent sur les feuilles mortes, elle se hâtait, il lui fallait prendre certaines dispositions et rentrer le plus vite sur Bergerac.

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Soren
    [Sarlat, le 25 novembre 1462, à la tombée de la nuit]


Le duel avait finalement dû être reporté d'un jour, les juges de la lice de Sarlat ayant estimé que l'enregistrement de celui-ci avait été effectué trop tard pour être exécuté à la nuit tombante. La nuit passée, j'ai mal dormi. Une femme. J'allais me battre contre une femme! Pas de celles que l'on taille dans le roc à coups de burin. Ni de celles qui ressemblent plus à des Walkyries assoiffées de sang et voulant montrer à la face du monde qu'elle ont autant d'humeurs masculines dans le corps que le plus poilus des "ours" des Pyrénées. Non, j'allais me battre contre une de ces femmes qui prend soin de sa tenue, qui doit se farder légèrement à l'occasion et porter du parfum venu d'Orient. For fanden! Me voilà descendu bien bas pour devoir frapper une telle personne! Et dire que je ne sais même pas en quoi elle s'est sentie déshonorée.

Devant, appuyé contre le mur à côté de ma canne et d'un bâton qui me sert à frapper les marauds hantant les routes, une épée. Aussi longue et fine que celle que j'ai enterré au pied de ce vieil arbre biscornu à Ste-Illinda, en mars. Pourquoi en ai-je racheté une autre? Jusqu'à présent, je ne m'en suis encore jamais servi. Même à Castillon, lorsque j'étais incorporé dans l'armée, j'ai refusé de l'utiliser. Pourquoi? Pourquoi cette aversion pour mon instrument de travail? Je me suis battu avec une de ses semblables. J'ai gagné mon pain avec elle...et quelques blessures aussi. "Blesser au lieu de tuer". Un mort, on le pleure, on s'en débarrasse. On passe à autre chose. Un blessé, on doit le nourrir, on l'expose involontairement à la vue des vaillants touchant ainsi leur moral. Même aux plus durs. Même à ceux qui se prétendent sans coeur. Un blessé, on doit le soigner. Un blessé, ça ralentit la marche des troupes. Un blessé, c'est bien plus efficace qu'un mort pour nuire au camp adverse. C'est même mieux qu'un prisonnier. Je décidais, ma lame exécutait. J'oserai même dire qu'on travaillait...main dans la main..ou main dans la paume comme vous voulez. Alors pourquoi? Pourquoi soudain cette envie de vomir à chaque fois que j'ai besoin d'elle? Cela fait des mois que ça dure. Je ne l'ai pas reprise depuis l'accident. Enfin...depuis la tentative de meurtre. Etait-ce ainsi avant aussi? Et depuis quand? Et Pourquoi? Et...tout un tas de questions qui resteront sans réponse à jamais. For fanden! C'est un duel Seurn! Elle a beau être une frêle jeune femme, elle sera armée elle. Elle peut même s'être trouvé un champion! Une sorte de bucheron périgourdin ou castillonnais qui en a bien plus dans les bras que dans la tête! Il faut que tu passes outre cette appréhension ridicule! Prends cette lame! Il en va de ta vie! Enfin...peut-être...


- Je suis là! Seurn Eriksen! Je viens relever le défi que cette dame m'a lancé!

Le trajet qui sépare "Les Amazones" de la lice n'est pas bien long. A l'intérieur de l'enceinte, le sol est meuble. La pluie de la nuit passée a rendu l'arène boueuse et glissante. D'un doigt, je pointe la blonde qui se trouve en face pour bien signaler aux juges que c'est elle que je viens combattre. Peuvent-ils en douter? Il n'y a personne à part nous. Sans doute est-ce là surtout un moyen de marquer ma détermination. Elle est venue en personne. Elle n'a pris ni frère, ni autre champion pour m'affronter. Elle est folle! D'un geste du poignet, je fais tourner le bâton de combat contre le sol. Hum...J'espère pour elle qu'elle a de bons appuis, qu'elle est capable de les trouver facilement même sur cette surface instable. Sans ça...Un hochement de tête. Voilà ma façon de saluer mon adversaire. Elle est folle!

- Vous pouvez encore vous déclarer vaincue. Inutile de combattre. Et pour les excuses, j'attendrais que vous soyez prête à les formuler.!

Pendant que je parle, je pivote des chevilles. Je retire le surplus de boue sous mes bottes pour atteindre un sol plus ferme. Les juges quand à eux inspectent nos armes. "Quoi? Oui, c'est un bâton! Et alors? Ça vous gène? Pourquoi vous faites cette drôle de tête? Vous gaussez-vous de moi? Oui, j'ai bien vu qu'elle avait une épée. C'est son choix! Ne cherchez donc pas à comprendre voulez-vous?" Les juges s'écartent, déclament un discours interminable et totalement inintéressant sur les règles à suivre, sur les consignes à écouter et à respecter. Bla bla bla...

Un signe de la main et le duel est lancé! Sur ce terrain, mieux vaut ne pas se précipiter. S'assurer de son équilibre. Un coup d'oeil vers le bas pour vérifier ce qui coince et c'est un douleur lancinante qui irradie à partir de la mâchoire, se propageant ensuite à l'épaule et au torse. J'ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Frappé de stupeur, un voile rouge obscurcit mon champ de vision. Du rouge, il vire au noir alors que les genoux viennent lourdement s'enfoncer dans la gadoue sarladaise. Un tourbillon, comme une sorte de trou noir qui avale toutes mes forces, toute ma volonté. La face tombe contre le sol visqueux, les yeux ouverts. Et pourtant je ne vois rien. Je n'entends rien. Je ne sens plus rien. La douleur a été d'un violence extrême. La tête tourne sur le côté, le regard amorphe pointé vers la senestre. Une rivière de sang cherche à se frayer un chemin au travers du sol. Elle a pour source mon nez, ma bouche, mon épaule, ma poitrine... Le rouge et le noir. Mes couleurs. Maintenant...et à jamais. En toutes circonstances.


Le 1462-11-25 18:00:00, Anne.so a défié Soren.

Le résumé du duel, par nos commentateurs favoris :
0. Soren est fauché comme un épi de blé en plein vol, quel geste remarquable de Anne.so ! Le geste parfait, Soren se tord de douleur sur le pré. (Anne.so inflige 18 points de dégât à Soren.)

De ce combat homérique, Anne.so est ressorti vainqueur. Célébrons ses louanges et chantons la geste de ce héros à nul autre pareil ! Anne.so a gagné un doonuts.

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