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[RP] Quand la diaconesse reçoit un homme

Xalta
Quelques missives rapides avaient été échangées entre un Bordelais et la diaconesse. Ils avaient convenus d'un rendez-vous. Et le presbytère semblait être le lieu idéal pour les accueillir tous les deux. Un lieu où ils seraient tranquilles, un endroit où ils pourraient dialoguer, échanger et ensuite prendre ensemble le chemin qui mène au Paradis, le tout agrémenter de quelques friandises et verres de vin, s'il le souhaitait. On pouvait mêler les plaisirs.

Afin d'accueillir au mieux celui qui serait son hôte pour les heures à venir, elle avait fait faire l'entretien des locaux par une petite bonne qu'elle paya grassement pour le travail accompli. Elle était plutôt du genre généreuse, et non, elle ne la paya pas avec les deniers de l'église mais bien les siens propres. Elle s'assura du confort du mobilier en testant par exemple un à un l'assise des fauteuils. La pièce était chaleureuse, le soleil entrait dans celle-ci par une fenêtre qui donnait au sud. Un feu de cheminée réchauffait l'atmosphère mais point trop pour ne pas les alanguir.

Ayant congédié tout le monde pour ne pas qu'on vienne les troubler, elle prit place dans un des fauteuils, Livre des Vertus sur les genoux pour passer le temps. Il ne devrait plus tarder. De lui, elle ne savait que ce qu'ils s'étaient écrits, elle n'avait pas souvenir de l'avoir déjà croisé dans les rues ou les tavernes de Bordeaux. Elle n'éprouvait pas d'appréhension, ce ne serait pas la première fois qu'elle se livrerait à ce genre d'exercices.

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Hectortillas
Il est des moments, où même si l'on a affronté le pire des ours, ou bien des géants qui cachaient le soleil, où même si l'on s'est retrouvé dans des situations périlleuses, à frôler la malemort, il est des moments où faire un simple pas coûte. Des moments que l'on sait devoir vivre, et pourtant, le courage se dérobe au profit d'une étrangeté.

Hector n'y connaissait rien au bon dieu, au salut solaire et autres concepts qu'il pensait affabulatoires jusqu'à peu. Mais cogner jusqu'au sang, ça laisse des traces. Voler jusqu'aux braies, ça alourdit la charge de l'âme. Et Hector en avait marre. Il aspirait à la tranquilité de l'esprit. A la plénitude d'un chemin où il n'aurait plus à dormir d'un œil pour surveiller les coups de surin, trop habitué à garder le sien proche de sa main.
Mais si la route semblait évidente, le premier pas restait celui qui coutait le plus, qui était le plus difficile à franchir. Il ne voulait pas franchir le seuil seul, sachant par avance que l'appât de la facilité serait habile et lui voilerait les yeux. C'est pour cela qu'il avait demandé de l'aide. Et parmi ceux à qui il demandait une main tendue, se trouvait la diaconesse de Bordeaux.

Alors, malgré qu'il ait vainement tenté de prendre un temps infini à se préparer, cherchant à retarder l'instant du premier pas, malgré avoir flâné dans les rues bordelaises, se replongeant dans ses travers en se rendant compte qu'à chaque passant qu'il croisait il observait la bourse, à chaque étal il vérifiait l'attention du vendeur. Malgré tout cela, il était maintenant devant le presbytère.

Se tortillant les doigts, il sentit son esprit lui dire de filer, de rebrousser chemin et de courir mettre un pain au premier venu. Et puis, dans un élan, il toqua à la porte.


TOC ! TOC ! TOC !
Xalta
Elle fit un bond surprise en plein milieu de sa lecture par le bruit d'une main heurtant le bois de la porte. Son cœur cognait fort, le temps de refermer le livre, de le poser sur son bureau, de vérifier une dernière fois sa tenue dont elle lissa machinalement un pli . Elle ouvrit la porte et accueilli d'un sourire cordial son visiteur.

Bonjour, soyez le bienvenu.
Je vous en prie, entrez donc.


Elle se décale sur le coté pour lui céder le passage. Puis elle referme la porte derrière lui. Elle lui adresse un nouveau sourire puis elle le guide jusqu'aux fauteuils. Elle ne porte pas sa tenue d'officiante, mais une tenue de tous les jours: simple mais d'excellente facture. Elle lui indique d'un mouvement de main gantée l'un des deux sièges.

Je vous en prie, prenez place.
Souhaitez vous un verre ?


Elle ne connait pas l'homme. Elle le détaille mais sans insistance, il ne faudrait pas qu'elle le mette mal à l'aise. Ses mains sont jointes et posées sur son abdomen. Elle demeure debout en attendant qu'il lui réponde

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Hectortillas
« Il y a toujours dans notre enfance, un moment où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir. »
Graham Greene




Hector était là, perdu dans ses pensées, à se demander s'il les coups à la porte n'avaient pas trahi son embarras, lorsque la porte s'ouvrit, le prenant par surprise, ce qu'il détestait au passage.

La diaconesse l'accueillie d'un sourire. Pour réponse, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils, un peu honteux de s'être fait surprendre. Et la voyant, le Bâtard compris un peu mieux pourquoi l'église attirait du monde ces derniers temps. La dominant d'un tête, elle avait ce charme des petites dames frêles. Ses cheveux châtains semblaient bien tenus, et s'agrémentaient agréablement d'un regard rappelant les blés quand ils ont brunis sous le soleil de Provence. Même les mains gantés avaient quelque chose de fascinant. Comme une histoire qui se cachait, une fêlure ou bien une partie d'elle qu'elle préférait garder privée.
Inclinant sa tête, provoquant ainsi un rapprochement des visages non voulu, il la salua à son tour.


« Lo bonjorn...................... »

Comment devait-il l'appeler ? Diaconesse ? Duchesse ? Ambassadrice ? Damiseila ? Ma mère ? Les possibilités offertes étaient nombreuses, mais le choix difficile. C'était comme si était nouvel inuit et qu'il devait définir la neige. Il préféra ne pas en dire plus, pour ne pas commencer par un impair, et suivi l'invitation qu'elle lui lançait en lui cédant le passage.
Tout en ne pipant mot, il se laissa guider jusqu'au fauteuil qu'elle lui présentait. Il ne s'assit pas de suite, préférant détailler la pièce, et apprécier sa chaleureuse simplicité. Quelques fauteuils, et le crépitement d'un feu qui réchauffait sans alanguir.
Hector défit la broche qui maintenait sa pelisse, la rangea précieusement à l'intérieur de sa chainse. Posant nonchalamment la cape sur le dossier du fauteuil, il s'assis à la suite.
Puis, prenant son courage à deux mains, et ses mains voyant leurs doigts se tortiller de stress, il répondit.


« Mercé de m'accueillir, Damiseila Diaconesse. Je veux bien un verre, effectivement. L'inconnu dans lequel j'entre m'assèche un peu la gorge. »
Xalta
Son sourire se teinte d'amusement en l'entendant lui donner du " Damiseila Diaconesse". Elle a noté la difficulté des gens qu'elle rencontre, croise, connait à l'appeler et à lui donner un nom. Cela a même parfois donné naissance à des contractions parfois malheureuses comme le très laid "duchonesse"

Ma soeur ou dame , au choix.

Elle a noté dans un coin de son subconscient le soin qu'il porte à la broche tout comme elle a pu relever qu'il lui manquait un annulaire à la main droite. Elle se tourne un instant le temps d'emplir deux hanaps d'un vin bordelais dont elle a déjà oublié le nom. Elle se rapproche de lui et lui tend le verre , c'est à cet instant qu'elle remarque la cicatrice qu'il a au menton. Bien des questions et des supposition assaillent son esprit le concernant. Mais pour l'instant elle muselle sa curiosité surtout qu'il vient pour une préparation au baptême et non une confession.

N'ayez crainte, toutes les personnes entrées ici en sont ressorties vivantes et entières.

Une pointe d'humour un peu ratée. Certes. Mais on n'a pas toujours le bon mot au bon moment.

Vous souhaitez donc être baptisé. Vous croyez donc en Dieu... Pourquoi cette démarche ?

Elle adopte une attitude bienveillante et chaleureuse, son buste est redressé et légèrement tendu vers son interlocuteur.

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Hectortillas
Prenant le verre qu'elle lui tend, il le pose nonchalamment sur la table attenante entre eux deux. Non pas que le vin soit mauvais. Il fait confiance aux membres d'église pour faire leur messe avec des vins de derrière les fagots, de ceux qui sont rond en bouche, avec une pointe de boisée qui arrive en second. Mais le Bâtard ne sait que trop que lorsqu'il a touché une goutte d'alcool, ses mains se teintent de sang. C'est qu'il a l'alcool mauvais le Tillas, et pas qu'un peu. Emlyn s'en souvenait, Atro surement aussi. Et encore, là n'étaient que deux personnes parmi ses plus proches. Il ne comptait plus le nombre de gens qu'il avait dérouillé juste après une cuite.

Écoutant la question de la Diaconesse, Tillas sentit son esprit revenir en arrière. Vers ses souvenirs. Une confession, ce n'était surement pas le but de sa visite, mais foutre dieu, elle avait le chic pour poser LA question. Celle qui faisait resurgir tout un pan de son histoire qu'il voulait justement éviter. Tout un tome qu'il voulait ne plus suivre, et qui était la raison de sa venue.

Comment expliquer ?

Comment expliquer qu'il avait passé toute son enfance à apprendre que seuls les coups étaient une discussion ? Que le rejet et la violence n'étaient que ce qu'il avait vécu ? Qu'une pute de mère, qui vivait dans les suintements de l'alcool, avait eu la fâcheuse tendance à le rejeter, ou bien à l'envoyer dans les bois vérifier si elle y était ? et elle n'y était jamais. Elle était bien trop occupé à gagner sa vie à la sueur de son cul. A apporter un peu de détente à des gros porcs qui ne voulaient qu'une chose : un peu d'amour déguisée en râles sur l'oreiller.

Comment expliquer qu'il avait préféré s'enfuir, en tuant alors son premier homme, de peur de devoir faire le même métier que sa mère ? Comment dire la souffrance d'avoir erré, la face disparaissant sous les croûtes de boue, à faire peur aux sangliers eux-mêmes ? Comment expliquer les vols et diverses rapines afin de se jeter comme un cochon sur les quignons de pain qu'il arrivait à dérober ?

Comment expliquer les meurtres, trop nombreux, qu'il avait du commetre afin de pouvoir survivre ? Même pas vivre, car il ne tuait que les pauvres hêres, ceux qui ne risquaient pas de causer souci à un gamin de douze ans ?

Comment expliquer le nombre de femmes qu'il mit sur le trottoir, afin de vouloir monter un commerce florissant ? Ces femmes qu'il commençait d'abord par séduire, pour ensuite les violer et les cogner si fort que le métier de pute était leur seule porte de sortie pour vivre ?

Comment expliquer ?

Croire en Dieu ? Alors que Dieu avait laissé faire tout cela ? Alors qu'il ne s'était jamais manifesté pour en dire de tout ce gâchis ? De ce ramassis de vie animale ? Car Hector n'avait pas été un homme durant toute cette période. Il n'avait que faire la même chose que les animaux : flairer le bon coup, et sauter dessus comme un opportuniste. Ne pas réfléchir, mais bien agir pour lui-même. Comment Dieu avait-il laissé faire cela ?

Relevant la tête alors, et remarquant au passage le buste tendu de la Diaconesse, qui n'était pas pour le déplaire, au passage, laissant dessiner sa poitrine au travers ses vêtements, Hector sorti de ses pensées et revint au coeur du sujet, de l'entrevue.


Cette démarche, Ma Dame, c'est pour chercher le repos de l'âme. Disons que je suis las de ma vie d'avant, et que je n'aspire qu'à pouvoir faire amende honorable.
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Xalta
    Sa question semble le plonger dans un long silence. Silence qu'elle respecte, elle attend simplement qu'il veuille bien reprendre la parole. Une question pas si simple mais qu'elle aime à poser à ceux qui viennent la voir pour se faire baptiser. Elle éprouve ce besoin de savoir pourquoi les hommes et les femmes qui viennent la trouver le font. Il existe tant de raisons diverses.

    Il a reposé le verre sans y toucher. Il ne doit pas boire d'alcool, impression qui se confirmera par la suite en taverne. Mais détail qu'elle ignorait au moment de cette conversation. Cet homme la laisse perplexe: il affiche une assurance et en même temps il a ce petit quelque chose dans le regard qui semble dire qu'il y a des blessures. Non pas ce regard là qui se pose sur elle, qui est très différent et qui ne la laisse pas insensible.

    Non pas qu'elle se considère comme une femme séduisante ni belle, elle sait seulement qu'elle plait surtout grâce à ses atours très féminins et très présents, imposants même. Certains hommes la réduisent même à cette poitrine. Si plus jeune, elle s'en agaçait avec le temps elle avait appris à faire avec et puis cela lui permettait de faire le tri entre différentes catégories d'hommes.

    Elle boit une gorgée de vin, de ce vin né de la fermentation de raisins de l'année dernière ou surement même de l'année précédente encore. De ce raisin gorgé du soleil de Guyenne. Un vin au tanin plus prononcé que celui qu'elle buvait habituellement en Orléanais. Cette différence était-elle le résultat de la terre ? du soleil ? ou bien de la façon de traiter les grappes de fruits violets ? Elle n'en savait fichtre rien. Un jour peut-être irait-elle se renseigner ?

    Mais pour l'instant elle est face à lui, à cet homme silencieux. Puis il finit par rompre ce silence, et par quelques mots il confirme ce qu'elle supposait, imaginait: une vie difficile à laquelle il souhaitait mettre fin d'une certaine manière. Conserver la foi, faire cette démarche ne devait pas être si simple et surtout il venait de la rassurer sans le savoir, c’était une démarche réfléchie et non dictée par une simple envie de convoler en juste noce par exemple. Elle lui adresse un sourire chaleureux, ses mains gantées enserrent son hanap.

    Vous entreprenez là une démarche courageuse, peu de personne ont la force, le courage ou le désir de changer.
    La rédemption est un long chemin bien ardu mais non impossible à parcourir.
    Pour trouver le repos de l'âme, il vous faudra non seulement obtenir le pardon de Dieu mais aussi le votre, chose bien plus malaisée car nous sommes parfois des juges bien plus impitoyables que le Très Haut lui-même.

    Vous avez déjà des rudiments concernant la foi ?



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Hectortillas
Comment faisait-elle ? De quelques mots, sortis nonchalamment de ses lèvres qui s’entrouvraient, suaves, elle touchait juste. Elle atteignait un désir cher et profond chez lui. La Rédemption. Le Pardon.

Hector n'avait pas pu mettre des mots sur ce qu'il ressentait jusqu'alors. Pourtant, il se souvenait très exactement de cet instant précis, de ce millième de seconde où tout bascula. Où sa vie d'avant lui semblait à jeter, ses mœurs à abandonner, comme l'on jette des braies par trop rapiécées. De cet instant où un moine, mourant, lui remis le Livre avec ces quelques mots : " Je te pardonne ."

Ne répondant pas de suite, le Bâtard senti sa main se diriger toute seule vers le verre, vers le vin. Le feu crépitait dans l'âtre, avec une douceur presque égale à celle que dégageait la Diaconesse. Et Hector laissait sa min agir, tout occupé à se sentir bouleversé par ses mots. Deux mots qui touchaient juste. Qui venaient faire vibrer un fil qu'il savait en lui, sans pouvoir le saisir et tirer dessus pour le dénouer. Deux mots qui le troublaient. En plus, c'était elle qui les lui disait. Elle, avec un regard à défroquer un moine, un regard dans lequel il sentait de plus en plus qu'il plongerait bien. Avec un doux sourire qu'il aurait pu passer sa vie à caresser les contours, le trouvant parfait.

Reprenant ses esprits, il dirigea sa main vers le bois de la chaise, la tâtant pour donner le change, et regarda les bûches se réduire petit à petit en cendre.


« Je ne sais pas si j'ai des rudiments. Je suis déjà allé assister à quelques messes, lors de mes pérégrinations.

Et j'ai lu le livre des vertus. J'ai un exemplaire, qui même s'il n'est pas en très bon état, reste lisible. »

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Xalta
Elle le regarde prendre le verre finalement, elle ne dit rien, ne relève pas. Elle porte à ses lèvres le verre et boit quelques gorgées. Il y a quelque chose de troublant chez cet homme, elle ne saurait dire quoi exactement : peut-être sa façon de la regarder, peut-être ce qu'elle devine... Les silences qui s'installent entre eux ne sont pas gênants ni source de malaise. Elle attend patiemment car parfois oui elle sait se montrer la femme la plus patiente qui soit surtout quand elle est dans le cadre de sa fonction de diaconesse.

Elle se laisse aller contre le dossier de son fauteuil sans pour autant le quitter des yeux, il a toute son attention, son sourire se fait plus large quand elle l'entend dire qu'il a des rudiments et qu'il a même lu le Livre des Vertus. Il des basses solides et bien plus étoffées que la plupart des personnes qui viennent la trouver. Elle inspire et reprend la parole.

Vous en savez alors bien plus que beaucoup.
Vous savez donc que nous croyons en un Dieu unique: omniscient, omniprésent et omnipotent. Que nous reconnaissons seulement deux prophètes: Aristote et Christos.

Qu'il ne nous faut pas succomber à la voix tentatrice de la Bête sans Nom, créature de Dieu qui vit dans l'ombre et qui n'a pas reçu de nom par Dieu.

Qu'il existe 7 vertus incarnée par 7 archanges et 7 vices affiliés à 7 princes démons.

Oui ?




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Hectortillas
C'était parti. La pastorale commençait, du moins le Bâtard en avait l'impression. Délaissant les claquements du feu, et les braises augmenter, Hector se concentra sur les questions qu'elle lui avait posées. Fallait qu'il se remémore ce qu'il avait lu, et les quelques mots qu'il avait entendu.

Omniscient, omnipotent et omniprésent, je m'interroge encore un peu. J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment un Dieu qui est censé être bon peut laisser les hommes choisir la voie du Sans Nom, et préférer les vices aux vertus.

Respiration, et regard posé sur la Diaconesse. Regard lourd de sens, mais quel sens ?

Si je prends la colère par exemple, qui est, si mes souvenirs sont corrects, un vice. Comment le Seigneur peut-il considérer cela comme mauvais, lorsqu'un père bastonne sa fille et qu'elle en retourne éprouve de la colère envers cet homme ? Comment une femme peut-elle ne pas ressentir de la colère lorsqu'un homme la colle sur le pavé ? Comment un enfant peut-il ne pas être en colère quand ses parents le rejettent et l'abandonne ?
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Xalta
Elle pose son verre près d'elle, puis elle s'écarte légèrement du dossier pour redresser les épaules. Cette question, elle l'avait si souvent entendue. Elle savait par avance que la réponse qu'elle donnerait ne serait certainement pas suffisante parce qu'il était dans la nature humaine de reprocher à Dieu, les erreurs et les actes malveillants commis. Elle-même avait été plus d'une fois prise de doute, s'était interrogée en voyant les siens mourir par exemple ou lors de la peste qui frappa Gien et emporta nombre de Giennois, ou bien encore sur les champs de bataille, voire même quand ses mains avaient perdu leur jeunesse, leur beauté dans les flammes de cet incendie. Son regard se pose machinalement sur ses mains dont la laideur est soustraite au regard de tous depuis par coquetterie et parce qu'elle avait été lassée d'entendre les cris étouffés ou de voir les grimaces de dégoût. Elle relève les yeux et reporte son attention sur lui.

Pourtant Dieu est bien partout, dans toutes les petites choses qui nous entourent. De ces moments parfois invisibles ou insaisissables ou que nous ignorons parce que trop occupés par nos charges, nos fonctions, nos petits soucis, nos amertumes, nos colères... On oublie qu'il est là sauf pour l'incriminer de nos faiblesses.

Dieu nous a fait plusieurs dons: celui de l'amour mais aussi celui du libre-arbitre. Il a laissé à l'homme la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Nous sommes des créatures imparfaites alors que lui est parfait. De notre imperfection découle nos faiblesses, nous sommes donc sensibles aux tentations et aux vices. Nous sommes donc parfois victime de nos emportements, de nos choix, de tentations que nous soufflent la Bête sans Nom , qui se tapie dans l'ombre et sait se jouer de nous.

Son regard plonge dans le sien. Elle poursuit , elle devine qu'il parle surement de lui au travers de ces exemples, enfin c'est l'impression qu'elle a. Mais possible qu'elle se trompe sur toute la longueur.

La colère est en effet un vice donc l'incarnation est Léviathan , son opposé c'est la tempérance qu'incarnait Gabriel.
La colère est un sentiment humain et je dirai naturel. Nous nous révoltons tous contre la violence, les injustices. Mais il nous faut apprendre à ne pas nous laisser dominer par elle, il nous faut apprendre à réagir autrement, à l'image de Gabriel quand Léviathan a tué son père sous ses yeux qui a su résister à la colère et a opposé à Léviathan une tempérance à toute épreuve.


Elle s'arrête un instant, reprend son verre et boit une gorgée.

Je peux vous confier que je serai incapable d'avoir un jour la force de Gabriel... la force de ne pas se laisser submerger par la colère ou la haine... surtout si l'on s'en prenait à un être cher, difficile de demeurer impassible aussi quand autour de soi la peste emporte les gens que vous connaissez et si facile d'en vouloir à Dieu...

Elle secoue la tête de droite à gauche tout doucement, chassant au loin toutes ces images.

Veuillez m'excuser je m'égare.
Tout cela pour dire qu'il ne faut pas que la colère nous domine, il nous faut apprendre à tempérer cette émotion
Il nous faut trouver l'équilibre entre nos faiblesses et nos forces pour marcher au mieux sur la voie de la Vertu


Elle le regarde, elle s'interroge car elle sait qu'elle-même ne se serait pas contentée d'une telle réponse.

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Hectortillas
L'écoutant, il perçut un léger changement chez la Diaconesse, lorsqu'elle se mit à parler de peste, de perte d'un ami. N'en demandant pas plus qu'elle ne lui offrait, il garda néanmoins ce passage dans un recoin de sa tête, sentant qu'elle livrait quelque chose qui lui appartenait à elle. Sa fragilité, ses parts de mystère, à l'image de ses gants, la rendait encore plus touchante. Et cela ne la rendait que plus gracieuse. Réprimant alors un désir qui lui sautait au coeur, il agita sa tête dans un mouvement de droite à gauche, comme pour chasser cette pensée, ce trouble, cet émoi qui lui avait traversé l'âme.

Mais sans avoir besoin d'en dire plus, il lui sembla à Hector qu'il comprenait ce qu'elle disait. Elle lui parlait libre-arbitre, et Hector saisissait ainsi la raison de sa présence icelieu. Ce pourquoi il venait, et le sens de sa venue.

Il avait passé tellement de temps à agir sous le coup de la colère, sans réfléchir plus loin que de savoir combien cela allait lui rapporter, que ce n'est que dernièrement qu'il commençait à se demander combien il devrait payer. Il avait passé sa vie à inverser. Il avait chercher à prendre, alors qu'il aurait du offrir. Voilà ce que la souffrance avait provoqué chez lui. En ayant souffert, il avait cru qu'il lui avait manqué moult choses : repas, richesse, femmes, aventures, et autres qui ne pouvaient être énoncées ici, du fait de la décence. Et souffrant, il pensait qu'il devait rendre cette souffrance, faire payer les autres pour le bonheur qu'ils vivaient, qu'ils lui étalaient en pleine face, comme si c'était si évident qu'il allait l'accepter.


Je comprends, Ma Dame. C'est bien pour cela que je souhaite faire cette pastorale. Je veux sincèrement pouvoir marcher dans les pas du Seigneur. Je sais avoir besoin d'un guide, d'un berger pour me montrer le chemin. C'est un peu ce que faisait Oane, lorsqu'il se demandait ce que Dieu désirait, plutôt que de se plaindre sur son sort.
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Xalta
Elle aimerait parfois avoir le don de lire dans les pensées, non par curiosité malsaine, mais simplement pour pouvoir répondre au plus juste. Cet étranger qui lui fait face semble receler bien des secrets et un passé lourd. Cela ne l'effraie pas parce qu'elle a été confrontée au cours de ses trente et une année de vie a bien des choses, certaines ont même laisse leurs marques sur son corps. Elle pourrait raconter des pans entiers de sa vie en évoquant seulement telle ou telle cicatrice.

Bien que ne sachant pas lire dans les pensées, elle ressent qu'il comprend ce qu'elle cherche à lui dire concernant Dieu, la foi. Est-ce son regard qui semble s'assombrir parfois qui la convainc que ses propos trouvent écho en lui ? Possible. Qu'importe en soi, ce qu'elle sait c'est qu'elle ne parle pas en vain et ça c'est gratifiant. Il lui faut rebondir et ne pas se laisser envahir par ses réflexion. Pourtant elle n'éprouve aucun malaise des silences qui s'installent parfois entre eux. Elle lui adresse un sourire franc et spontané, et sa voix se teinte d'une légère gaieté.

Oane s'est posé les bonnes questions. Il s'est interrogé et même si au départ cela lui valait le rejet des siens, ils ont fini par comprendre qu'il était sur la voie qu'il fallait suivre. Il nous faut aimer Dieu et le remercier pour le présent dont il nous a fait don: l'amour: le sien mais aussi celui que l'on éprouve pour les autres.

Elle se tait avant d’enchaîner après une nouvelle gorgée. Elle ne s'attarde pas trop sur l'amour, ce sentiment si complexe et parfois si simple.

Comme je vous le disais, il existe 7 Vertus que nous devons nous efforcer de mettre en pratique au quotidien

La conservation qui est la faculté à assurer les besoins quotidiens pour assurer notre survie.
Le don de soi c'est notre capacité à nous sacrifier pour le bien de la communauté aristotélicienne.
La justice c'est notre capacité à reconnaître celles des autres , à reconnaître la valeur de notre prochain.
Le plaisir c'est réussir à réunir toutes les conditions de notre bonheur.
Et enfin la tempérance que j'évoquais tout à l'heure

Il faut que nous fassions au mieux pour mener une vie inspirée par ses vertus. Personne ne peut prétendre être parfait et mener une vie totalement vertueuse, et si une le prétend, elle pêche déjà par orgueil.

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Hectortillas
Hector l'écoutait parler. Elle lui expliquait le Livre, et il buvait les paroles, attentif.

Tant de temps passé à vivre à côté. A prendre le mauvais chemin, et à céder à la facilité, aux vices. Ils étaient tellement faciles et envoûtants qu'il ne s'était même pas posé de question. Il les avaient crus naturels, presque essentiels. Ils avaient guidés sa conduite, lui montrant surtout les appâts et les atours du Sans-Nom.

Mais à présent, sous la coupe et les paroles de la Diaconesse, il lui semblait comprendre. Il percevait ce qu'elle lui disait quand elle insistait sur l'importance de la vertu. Des Vertus. Sans cesse, l'image de cet homme d'église qui mourrait sous ses yeux, sous ses coups de surin. Et qui, souriant, ressemblait à un homme heureux, apaisé. Et qui lui avait dit qu'il lui pardonnait. Comment pouvais t-on pardonner, à son bourreau ? Comment pouvais t-on accepter son sort avec la félicité de la conviction ? Voilà des questions que se posait encore Le Bâtard, tandis que la Diaconesse déroulait son apprentissage.


Et comment rester inspiré par les vertus ? Comment suivre le chemin d'Oane et de Christos ?
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Xalta
Comment ? En voilà une excellente question. Petite moue dubitative: non pas qu'elle doute de la réponse, mais seulement de sa formulation. Comment expliquer simplement ce qui lui semble pour elle évident. Même si elle est loin de mener une vie toujours vertueuse, comme tout à chacun elle se laisse aller à certains penchants: égoïsme, colère, excès de gourmandise et même la luxure, elle avait même ôté la vie, certes jamais pour le plaisir mais par devoir ou nécessité. Pour se donner une contenance et le temps de la réflexion, elle reprend une gorgée de vin.

Et puis cet homme l'intrigue, il y a des ombres qui passent dans son regard, sur son visage, ses petites crispations du visage, infimes mais visibles que l'on peut observer surtout là qu'ils sont en tête à tête.

Comment ?
Il ne faut jamais oublier que Dieu nous aime. Oane et Christos nous ont apporté cette conviction, Dieu aime ses créatures. Et cela il ne faut jamais l'oublier et c'est cet amour divin qui doit nous guider à l'heure des choix.
A chaque fois, que nous avons une décision à prendre, il faut prendre le temps de réfléchir pour déterminer si ce que nous allons faire va nous éloigner ou nous rapprocher de Dieu.
Lorsque la colère nous prend, il faut prendre le temps d'une respiration ou deux et déterminer si cela en vaut vraiment la peine, si cela ne va pas envenimer les choses si nous décidons de la laisser parler... par exemple.

Elle lui adresse un doux sourire.

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