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[rp]Chronique d'un temps où le sang coula...

--La_cape_sombre
Chambéry intramuros.

La nuit était bien entamée.

Quelques chiens aboyaient et se répondaient à travers la ville endormie. A part cela, aucun bruit ne venait perturber le sommeil des manants.

Il avait bien choisi sa nuit. Les gardes étaient trop occupés à surveiller les chemins, espérant tomber sur quelques genevois en manque de vengeance. Il en sourit... jubilation... Tout s'était déroulé comme il le voulait. Libre, depuis quelques jours à peine et il pouvait déjà mettre en scène ce qu'il avait pensé pendant ces 15 ans de geôles. Il avait eu le temps de réfléchir, de peaufiner, de s'exercer, d'apprendre et surtout...de faire grandir cette haine qui aujourd'hui guidait ses pas.

Un léger souffle de vapeur sortait de sa bouche entrouverte. Les yeux fous fixés vers la scène, vers ce tableau qu'il avait habillement créé. Il avait pris soin de chaque détail, et c'est non sans émotion, toutefois retenue, qu'il adorait son oeuvre. Béat, il matait, arborant un sourire carnassier.
Il avait pris recul dans l'ombre, caché derrière un coin de mur. Son coeur battait fort, mu par un mélange d'excitation et de peur. La gorge était serrée d'émotion... La nuit était fraîche et d'un geste machinal, il serra un peu plus sa cape sombre autour des épaules. Elle dissimulait son corps maigre et élancé dans son entièreté. Il devrait partir, bientôt... Mais prit encore quelques instants...Il se sentit là, tout puissant !

Le nombre réduit de torches éclairant la rue de ce quartier pauvre, n'arrivaient pas entièrement jusqu'à son délit (non pas délit, c’était un chef d’œuvre) mais l'animait de mouvements spectraux. Elle mouvait telle une limace que l'on mettrait au feu, prise de remous rythmiques, dansant une gigue mortelle comme si la chose encore vivante se tordait douloureusement sur son piédestal.

Le chant d'un premier coq le sortit de sa torpeur. Le jour poindrait bientôt, il devait partir. A regret, presque à reculons, il s'éloigna, ajustant sa capuche bien basse sur le visage, cachant ses traits au passant qu'il pourrait croiser, espérant que cela ne se ferait point encore ; trop tôt, il fallait que le soleil se lève. Sa silhouette spectrale longea les murs sombres. Bientôt la foule saurait, bientôt la ville reconnaitrait la force de son talent. Nul n'ignorerait plus le tout-puissant artiste…
Lavava
Quartier bas

La ville se réveillait à peine. Des coqs, par ci par là, chantaient tandis qu'une pâle lueur émanait de l'horizon. On commençait doucement à s'activer dans les maisons ; les fenêtres s'éclairaient à la lueur des chandeliers et les cheminées reprenaient vie en déversant leur fumée âcre. Chacun se préparaient à sa journée de labeur, tandis que les rapines et autres oiseaux de nuit, rentraient chez eux trainant les chausses de fatigue pour un repos bien mérité...

Le temps passait, la ville s'éveillait un peu plus alors qu'enfin l'aube rendait grâce à une matinée qui se promettait belle ; une brume s'installait, courant à travers les rues. Il faudrait encore attendre pour que ce voile blafard se dissipe et rende à la capitale, lumière et beauté.

Une chienne passa rapidement, la queue entre les pattes, les mamelles pendantes. Elle longea les murs, le poil poisseux de saleté sombre et humide, un trésor dans la gueule ; elle pourrait nourrir sa portée bondissante qui l'attendait dans un trou.

On entendit, des remparts, les gardes envoyer les ordres. Les portes allaient s'ouvrir, les torches seraient éteintes...



AAAAAAAAAAARRRRGHHH !!!


Un cri, un hurlement de terreur. Des chiens aboyèrent alors que les fenêtres s'ouvrirent. Dans une ruelle une femme tomba lourdement évanouie après avoir hurler sa peur, alors que son galant se signait frénétiquement en appelant à la miséricorde du Très-Haut et de tous ses saints. Bien qu'il eut envie de vomir et se détourner de cette vision cauchemardesque, il ne put.

Un attroupement se fit bien vite autour du couple, chacun voulant savoir, curiosité malsaine, ou simple envie de sortir d'un quotidien morne du quartier pauvre où ils étaient nés et mourraient certainement. Les cris se mêlèrent aux accusations portées déjà à l'homme qui avait une femme gisante à ses pieds. Et puis l'innocent mortifié pointa du doigt le sujet de terreur sans autre mot dire que
"Là !".

Alors tout le monde put voir le tableau horrible, la scène macabre qui se révélait lentement à la lueur du jour alors qu'un petit air balayait le rideau de brume sur l'affreuse chose. Sous un porche, là où le galant avait voulu entrainer sa belle une dernière fois avant de la quitter, se dressait le tableau morbide.

Deux chiens se rapprochèrent après avoir été effrayés un temps par les cris, ne voulant pas laisser trop rapidement la chance d'une pitance gratuite. Ils revinrent à la charge, grognant, se battant avant d'être écartés par quelques jets de pierres...


La duchesse était sorti tôt, ce matin-là. Elle ne pouvait dormir depuis que son époux avait disparu, ne laissant à la dame, aucune sorte de message ou quel-qu’indice d'où il pouvait être. Elle avait veillé tant bien que mal, l'attendant plus que de raison dans la chambre ducale, s'était résignée à parcourir toutes les salles du château pour visiter ensuite toutes les tavernes de la cité où Thornton avait ses habitudes et avait même fait envoyé un coursier au Bourget. Mais rien. Nulle trace du prévôt époux. La nuit fut longue de recherche et ne voulant pas alerter la milice ou la garde parce qu'on lui aurait rétorqué qu'elle ne devait pas s'inquiéter, elle se décida, donc, de parcourir les endroits qu'une duchesse, seule ne devait pas approcher.


Ces quartiers-là, il ne fallait pas s’y introduire sans une bonne maitrise de la défense et il fallait souvent raser les murs et faire attention à sa bourse. Tout était sujet à ouvrir une dispute qui finirait par un délestage dans le meilleur des cas, une agonie dans un caniveau pour le pire. Rien ne retenait les manants qui survivaient là. C’est donc assez inquiète, que Lavande s’était rendue dans la ville basse, un mantel de simple facture sur le dos, la tête recouverte d’une grande capuche. Personne ne pouvait deviner qui se cachait dessous, et l’on voyait de la dame que le bout du fourreau de son épée, effet dissuasif s'il fallait…

Elle réfléchissait à toute vitesse, les nerfs à vif, tête basse, évitant les miasmes de la nuit déversés au matin. Lav ne manquait pas de jeter régulièrement un œil torve sur la populace, faisant fuir les curieux trop entreprenants. Elle allongeait le pas, cherchant à qui elle pourrait s'adresser, quel mercenaire, contre un peu d'or, pourrait aider la duchesse à retrouver le seigneur du Bourget. Tête folle, sang bouillonnant, elle parcourait le quartier, quand un attroupement attira son attention. Quelques dizaines de badauds s’agglutinaient de telle sorte qu’il était difficile de voir ce qui accaparait leur attention.

Certainement l’ire d’un mari jaloux dont la dame venait de rentrer de « soigner sa mère », ou d’une rixe de deux ribauds ayant perdu leur solde dans une partie interminable de cartes, saoulés, fatigués et malheureux d’avoir les poches vides et percées. Le peuple criait, haranguait avec fureur on ne sait quelle bête ; était-ce là encore une affiche ducale ou impériale dont on maudissait le contenu ? Lavande se faufila, faisant bien attention de se préserver des coupeurs de bourses et autres malandrins profitant d’une populace ignorante. Pourtant aguerrie à la guerre et ses méfaits, la dame n'était pas préparée à ce qu'elle allait voir. Elle aurait du deviner, aux exhalaisons qui piquaient le nez, grâce à une chaleur printanière montant sur cette pourriture, comme sur un charnier, quand le combat est fini, et que les corps gonflent chauffés par les rayons du soleil et donnent vie à tout un peuple minuscule ; elle aurait du deviner la chair putride d'un être en décomposition.
Lavava
Il était bleu. C'est ce qu'elle vit en premier. Bleu, pendu, gonflé et aveugle. Deux orbites vides béaient à la place des yeux, certainement mangés par les corbeaux. Alors que la bouche ensanglantée, entrouverte, semblait chercher un souffle, on devinait que l'abdomen distendu voulait éclater pour libérer son essence.

Et la dame continua son inspection, blême, regard horrifié, quand en lieu et place du bas ventre n'était que chair rougie ; lui manquaient ses attributs. Des jambes, cuisses et mollets étaient lacérés, de sorte que lambeaux de chair pendaient à la merci des chiens qui en faisaient pitance.

Alors, ne pouvant soutenir l'image longtemps, la dame se tint au mur pour vomir tout son saoul. Qu'il était difficile de tenir regard vers ce corps mutilé !

Les badauds surexcités par la scène horrible, lançaient invectives à qui voulait entendre.


Mais que fait le guet !!??? Où est le guet ? A-t-on fait venir le prévôt ? Quelle horreur !!!

Le coeur de la duchesse s'emballa, et elle se força à regarder le cadavre... Non ce ne pouvait être... Bien que l'on ne pu reconnaitre trop ce corps ensanglanté, elle recula encore plus horrifiée, bousculant la populace qui continuait :


Mais vous l'avez déjà vu ici lieu ? Oui, il me semble... Roh ! Pas un type normal, si vous voyez ce que je veux dire...

Et d'une troupe de femmes de vertu légère d'ajouter

De Dieu ! Mais oui c'est le Chavan ! - Ah ! c't'oiseau là ?!... Il haranguait le passant et se faisait appeler la duchesse !!! Rire gras des donzelles.
Fallait qu'ça s'termine comm' cé !. ..

L'écoeurement reprit à la dame alors que la tête lui tournait et que son coeur semblait avoir pris place dans la gorge et battre fort le tambour, dont ses veines saillantes donnaient l'écho. Elle se colla au mur et sortit non sans mal de l'essaim bourdonnant.
Au bord de la suffocation, elle essaya de reprendre grand souffle après avoir mis quelques dizaines de pas entre elle et le lieu souillé.

Sans prendre plus de peine à cacher son visage, elle leva sa capuche pour engouffrer mieux l'air qui lui manquait ; encore cette odeur qui la poursuivait... Elle hoqueta et rendit une fois de plus. Pourtant lasse et fatiguée, la Duchesse de Savoie, dame de Bourget et de Leverogne, générale de la garde noire d'Aoste, femme, épouse et mère comblée jusqu'à peu, aguerrie aux choses de la vie, à la mort, à la répugnance des conflits, prit pour la première fois jambes à son cou et fuit...


Elle fuit tant qu'à bout de souffle elle courait encore, elle courait encore quand elle franchit telle une bourrasque provençale, les portes du château des Ducs, sous l'oeil interrogateur des gardes. Et encore dans les couloirs on entendit l'écho de ses bottes martelant le sol, jusqu'à ce qu'enfin, elle parvienne dans son bureau.

Alors la dame prit siège, calma son coeur serré à l'en faire mal, but quelqu'alcool fort, rebut encore, il fallait bien ça... Enfin elle griffonna un vélin, à l'attention du prévôt adjoint.




Laurent,

Thornton a disparu, je ne peux me résoudre au pire et essaie par tout moyen de le retrouver. L'auriez vous vu ? Il n'est plus au château, pas au Bourget, ni en taverne. Personne ne l'a vue depuis hier ! Il faudra que l'on fasse recherche, j'ai grande peur qu'il lui soit arrivé quelque chose, il n'a pas que des amis.

De plus, chose horrible j'ai vu ce matin.
Un meurtre affreux a été commis dans le quartier bas, sous un porche de la petite rue des filles publiques.
Le corps est affreusement mutilé et il faut que vos gens y aillent au plus vite pour l'enlever, cela pourrait être dangereux. Il serait bon d’emmener son corps dans la basse fausse pour l'étudier.

Lavande


Ce n'était pas son époux. Non, ce n'était pas lui qui pendait dans cette ruelle sordide.
Mais où était-il ?
Laurent.leostilla


Pendant ce temps, au château de Chambéry, dans un bureau ...

4 et 5, cela fait bien 9. Il faut prendre en compte ceux qui sont toujours là, dans l'ombre. Bien. Rapport terminé.

Laurent déposa sa signature en bas du document et laissa sécher l'encre avant d'aller le déposer dans le bureau des douanes. Tout était calme dans les couloirs, presque trop calme. Le jeune homme se laissa aller à reposer ses yeux. Depuis le début du mandat, il voyait défiler des noms et des noms d'étrangers, de personnes dangereuses qu'ils surveillaient de près avec le prévôt. En tant que prévôt adjoint, le fils de Tibérias avait découvert l'univers qui avait fait la fierté de son défunt père, Tibérias di Leostilla. Parfois, par hasard, il tombait sur un document signé par son père et l'émotion l'envahissait.

Evidemment, en tant que cousin de Marc Antoine, il chassait ses émotions dès qu'elles apparaissaient. Il se contentait de faire son travail sans trop s'attarder à cette admiration sans borne qu'il avait pour son père qui avait été prévôt pendant des années.

Les yeux fermés, Laurent se reposa quelques minutes quand il entendit des pas dans le couloir. Ceux-ci étaient rapides, limite de la course. Il quitta son bureau pour aller voir ce qu'il se passait et tomba nez à nez avec un page de la duchesse. Ce dernier à bout de souffle lui tendit un message signé de celle-ci. L'écriture était tremblante, les mots sonnaient l'émotion et la panique. Le jeune homme congédia le page et n'attendit pas une seconde pour se rendre dans la tour Trésorerie du château où le bureau de la duchesse et le conseil se trouvaient, quittant ainsi la tour ronde où se trouvait les appartements de la sécurité.

Les minutes s'écoulaient alors que Laurent courrait à son tour au travers des couloirs et des escaliers qui mèneraient vers les appartements de la duchesse. La disparition du Prévôt l'avait à son tour inquiété. Malgré leur opposition politique, le jeune homme avait apprécié rejoindre l'époux de la duchesse dans les fonctions de la prévôté. Ce fut une première pour l'adolescent, malgré ses appréhensions. Ses études de la guerre ne l'avait pas préparé à ce genre de travail et pourtant, il s'en sortait plutôt bien. Le travail se faisait en toute quiétude et amitié avec chaque membre.

Dans son esprit, Laurent retraçait la dernière fois qu'il avait vu le prévôt. C'était la veille où le jeune homme était passé dans le bureau du prévôt pour lui dire qu'il avait remboursé la paie de la garde de Bourg. Le prévôt avait été bref. C'était assez étonnant de sa part car il était plutôt du genre à être partout et à réagir à ce genre de chose. Il avait semblé ailleurs. Était-ce lié à sa disparition ? Peut-être que la duchesse s'inquiétait pour peu de choses. Le prévôt avait sans doute été retenu ailleurs.

Devant la porte du bureau, le Leostilla remit sa tenue correctement et frappa. Quand il entra, il trouva une duchesse consternée.

Votre Grâce, je suis venu dès que j'ai reçu votre vélin. Etes-vous certaine que le Maistre Prévôt ait disparu ? N'est-il pas simplement parti sur une enquête ? Vous a-t-il dit quelque chose récemment ?

Nous allons enquêter, soyez-en certaine.


Il se tut. A vrai dire, il n'avait jamais vraiment su quoi dire dans ce genre de situation. Laurent et les sentiments, ça faisait deux.

Souhaitez-vous ... parler ?

Le jeune homme approcha de la duchesse. Quelque chose en elle la rendait subitement fragile, elle qui, depuis le début de ce mandat se montrait forte, dévoilait un autre visage.

_________________
Lavava
14 Ans. Ils s'étaient connus la dame avait 14 ans. Jeune soldat plein de fougue, sous la direction sévère du lieutenant Robter, elle avait rencontré le soldat Thornton, de 10 ans son ainé et ils ne s'étaient plus quitté. Retour d'une campagne en italie, rencontre dans la cantine de l'Ost, coup de coeur immédiat. L'homme était rustre, sauvage, raleur, mauvais pârfois, mais elle avait su transpercer son coeur d'homme et y était bien logée depuis.Il lui avait appris les armes, la loyauté, et tout ce qui fait l'honneur d'être un bon soldat ; il lui avait appris la vie, aussi, celle du don de soi, du partage, et lui avait fait découvrir Aristote et Christos, et elle s'était faite baptiser. Personne ne connaissait le Thornton, personne ne pouvait deviner qui il était vraiment...A part elle.

Il avait pu la soutenir quand pour la première fois elle avait été confrontée à la mort. Mort horrible de sa soeur de coeur, Mahaud. 16 ans toutes les deux. L'une plein de fougue épée à la main, l'autre si douce, craintive, archère en devenir. Elle avait vu tomber son amie sous les coups de couteau d'un être abjecte qu'elle avait pu rattraper, plus tard grâce à sa marraine Loucy capitaine de l'Ost.Si le sieur Dolmance n'avait pas arrêté son geste, elle l'aurait tué, la rage au ventre. Mais on ne se conduisait pas comme ça quand on était soldat.


Les bribes de souvenir ressortaient dans l'esprit de la dame, l'un chassant l'autre. Les mains dans une chevelure décoiffée, les coudes plantés sur le bureau, elle ne s'était point rendu compte que larmes coulaient à flot sur ses joues pales.

Laurent était là, planté devant elle mais elle ne savait plus quoi dire. Que dire ? Le travail était moins difficile quand il ne s'agissait point de vos proches.


Laurent...je ne sais...Oui, les recherches. Nous allons faire affiche à coller dans la ville.

Et puis regardant le jeune Di Leostilla, l'air interrogateur et abattu, plein de questionnement.


Il n'est nulle part, Laurent ! Nous n'avons pas l'habitude de nous laisser sans nouvelle. Il devait me rejoindre, hier soir, dans mes appartements il n'est point venu. Je ne l'avais pas vu de l'après midi non plus mais m'en suis pas inquiétée avant que je n'ai point de nouvelle d'un valet qu'il fait envoyer normalement si son bureau le retient.

Flot de paroles ininterrompues, interrogatives et stupéfaites...Et puis le calme avant de reprendre lentement, l'esprit reprenant le dessus sur les émotions. Expérience de notre d'années.

Ce cadavre, ce matin... J'ai cru que... Par le Très-Haut...J'ai cru que c'était lui.

Etrange la disparition du prévôt alors qu'on découvre un cadavre dans les rue de Chambéry, n'est-il pas ?


Temps de réflexion avant de reprendre.

Il faut absolument que l'on étudie cet assassinat. Une fois que le cadavre aura été transporté dans les basses fausses, pouvez vous me faire appeler ? Je tiens à ce que nous l'étudions ensemble.
Laurent.leostilla


C'est dans le drame que l'on voit le cœur véritable. Il avait fallu ça pour que la duchesse se dévoile un peu plus. Laurent était un Leostilla, certes. Sa famille avait malmené la dame qu'il avait devant lui. L'adolescent était au courant, oui. S'il avait été discret lors de toutes ces affaires, il n'en était pas moins informé. La consternation de la duchesse rendait les évènements plus complexes. Le Leostilla s'était voulu neutre par rapport au passé. Son cousin avait accusé la duchesse, alors simple conseillère, comme traitre à la Savoie. Aujourd'hui, ils l'avaient choisie duchesse. Etrange destin dont les desseins échappaient de plus en plus au Castellar.

Le jeune noble avait souvent une piètre opinion des femmes, dû à son éducation fort probablement. Pourtant, certaines trouvaient égard à ses yeux. C'était le cas de cette duchesse. La disparition du prévôt était d'autant plus étrange qu'il était l'époux de la régnante. L'inquiétude de Lavande était plus que légitime. On ne disparait pas ainsi. Et on ne laisse pas son épouse sans nouvelles. Pourtant, la nature des hommes le faisait s'interroger sur la possible fuite de l'homme avec une autre femme. Ce genre de réaction arrivait, surtout avec toutes ces responsabilités. Mais Laurent garda pour lui ce genre de conclusion et évita soigneusement d'enfoncer plus encore la duchesse dans sa tristesse.

Il ... me faudra la liste de ses ennemis potentiels. Et les vôtres ... Vous comprenez qu'il faudra suivre toutes les pistes, même les plus improbables.

De manière détournée, il venait de s'offrir la possibilité d'envisager le départ de Thornton vers d'autres horizons. Qu'y avait-il de pire entre la mort et l'adultère ? Laurent n'aurait pas pu répondre à cette question. C'était une possibilité, juste ça.

J'ai envoyé la milice sur la scène du crime et demandé à ce qu'ils rapatrient le cadavre en nos murs suite à votre message. Il devrait arriver d'ici peu. S'il y a des indices, nous les trouverons.

Toute cette affaire est étrange ... oui.


Les morts, il en connaissait un rayon le prévôt adjoint. Son entrainement avait toujours porté sur des victimes bien vivantes. Marc Antoine l'avait obligé à affronter l'horreur et la violence depuis qu'il était petit. Il n'avait jamais eu le moindre scrupule à tuer quelqu'un. Il ne lui serait pas difficile de trouver de quoi était mort ce rôturier. Le plus dur serait de trouver le coupable et les raisons, ainsi que le lien avec la disparition du duc consort.

Laurent se dirigea vers la porte du bureau de la duchesse et l'ouvrit.

Allons-y, votre Grâce.

_________________
Lavande_lavorel
Rien n'est certainement perdu !


Les mois avaient passé et l'on avait rien trouvé de plus sur le meurtre horrible qui fit parler tant et tant la populace chambérienne.
Toujours point d'époux, non plus, elle ne pouvait maintenant espérer son retour quà moins d'un miracle. Et les miracles...Elle n'en avait point vu de trop dans sa vie.

Elle recommençait ainsi une vie nouvelle, doucement, espérant tout d'abord devenir chevalier Compagnon auprès de sa Grâce Leonorio et puis qui sait... Il est bon de se plonger dans le travail quand on n' a que cela pour combler le vide en son coeur. Elle trouverait bien quelque chose à faire...

Les journées passaient donc sans saveur, quand elle reçut une missive d'une personne dont elle avait toute confiance, lui enjoignant de venir à Marseille. Aucun doute quant à savoir que cela était lié à la disparition de son époux.

Le voyage commença sous les meilleurs auspices. D'après le capitaine, fort aimable personne (quand il ne faisait point trop le chef avec la dame) les vents étaient propices et l'on arriverait assez vite. Le destin semblait donc avoir changé d'avis concernant la dame...





Lavande_lavorel
Marseille

Enfin Marseille. Les voiles baissées, on pestait le bon vouloir de l'administration maritime pour pouvoir prendre place au port et ainsi débarquer...

Deux jours d'attente qui se soldèrent enfin par un accord, et dès l'aube du troisième jour, le navire accosta. Tout l'équipage se mit en branle. La passerelle mise en place, les ordres lancés, et les marchandises commençaient à être déchargées. Viendrait le tour des animaux puis enfin des passagers.

Sur le pont, la dame attendait comme on attend bataille. Elle avait troqué sa robe pour des braies confortables et chemise d'homme, et une légère côte de mailles venait protéger le buste sous le tabard de Saint-Maurice. Le tout était recouvert par une cape et un capuchon de quelconque facture, pour mieux passer inaperçue. Épée à sénestre, bride d'Al Azim dans une main ferme, attendant son tour, elle scrutait le port, détaillait les marins et les curieux, arrêtait parfois son regard sur certains. Mais jamais on aurait pu deviner qu'elle cherchait un individu en particulier, pourtant elle était à l'affût. Aucun signe d'inquiétude sur son visage, aucune émotion, seules ses prunelles vertes épiaient, brillantes et dures.

Rendez-vous avait été pris avec l'homme au message ; il la retrouverait. Comment ? Elle ne le savait pas. Pourtant il serait là, elle en était persuadée car on ne pouvait douter de ces gens. Encore et toujours Wulfoad : grâce à lui et ses relations, elle retrouverait son époux.

Pour l'heure, elle attendait le capitaine du bateau, Rethun. Il avait insisté pour l'aider, elle n'avait pu refuser. Ayant pris la mesure de l'homme qu'il était, chevalier, montrant bravoure et intelligence, elle considéra qu'il serait pour elle, trop impulsive, d'une aide précieuse.


Rethun


Au premier regard, il n'avait su se faire une idée bien arrêté sur la jeune femme que son cousin avait de bonne foy recommandé afin qu'aide lui soit apporté.
Une chose restait certaine était sa curiosité, et il du utiliser maintes pirouettes afin d esquiver les nombreuses questions que la jeune femme lui posa mine de rien pour certaines.

Et cette situation perdura jusqu'au jour durant le voyage ou Rethun décida de reprendre la main, en profitant d'un incident qui failli lui faire perdre le dernier œil qui lui restait pour enfin faire taire la donzelle..et quoi de mieux que l'astiquage du pont..Plaisir il avoua de voir noble dame qui fut Duchesse s'appliquer à sa tache et ne plus dire mot.
Malgré tout, il ne pouvait pas mettre de coté, son implication, le dévouement dont elle faisait part en participant aux soins dont il ne pouvait se passer..Bien souvent il l'observait comprenant pourquoi son frère et son cousin ne semblait tarir d'éloge quand à la fidélité de la jeune femme.

Petit à petit, ils parvinrent difficilement mais parvinrent à échanger en toute quiétude et c est ainsi qu'il apprit ce qui décida la jeune femme à se rendre en Provence.
Son regard changea en son encontre, il comprenait mieux ce qui hantait celle ci, ses réactions et bien qu'il ne soit totalement remit il lui proposa son aide.
Il savait pertinemment que cela n'était dans le fond une bonne idée tant son crane le faisait souffrir, savait qu'il ne pourrait prolonger un échange avec un potentiel adversaire..mais le peu qu'il pouvait amener comme aide serait toujours mieux que de savoir la jeune femme partir faire face au destin seule.

Et c est ainsi qu'en ce jour, il se préparait, laissant de coté toute armure, ne se vêtant que de simples habits, légers lui offrant ainsi capacité à ne point trop ressentir douleurs des blessures récentes.
Il prit grand soin à aiguiser dague, en silence, retrouvant en cet instant, gestes d'antan..
Lavande_lavorel
Le capitaine avait rejoint la dame, et tous deux, avant que ses compagnons ne descendent, filèrent pour s'engouffrer dans la grande ville portuaire.

Cela changeait bien des ruelles savoyardes. On s'était cru jour de foire en Chambéry, mais la différence était que chaque jour Marseille était comme ça. Bruyante, surprenante, multicolore...Autant d'odeurs aussi, nouvelles pour la dame, s’entremêlaient et lui procuraient étourdissement et une légère nausée.


Beaucoup de monde donc quand ils arrivèrent sur le marché. Un bourdonnement qui affolait l’ouï et lui procurait confusion des sens... Et soudain, l'on entendit cris et injures. Quelque part, sur la place on se querellait fort. Avec cette foule, il devait être fréquent de voir groupe se battre. Rapine, mauvais payeurs, etc, devaient être légion. Attirée par la dispute tournant vinaigre, comme des mouches sur du miel, la piétaille n'avait d'yeux que pour les compères bagarreurs.


Lav n'échappa pas au mouvement et fut immanquablement absorbée comme les autres quand on la prit fortement par le bras et l'attira, sans qu'elle ne puisse réagir, au fond d'une ruelle plus calme.


Cheik al jabal m'envoie...


La tension retomba légèrement, surprise était telle, n'attendant pas à rencontre ainsi faite. L'hashashin l'avait ainsi trouvée...

Dépêchez vous, il vous recherche et ses complices sont nombreux...


Il la tirait déjà par le bras...


Mais qui ?...

Celui qui a pris votre époux madame, le dénommé Gastin..On le dit fort remonté et prêt à tout pour vous retrouver.


Tout s'éclairait dans sa tête. Les fantômes ressurgissaient alors qu'un filet de sang mouillait ses lèvres qu'elle avait de trop mordues en entendant ce nom. Notamment celui de Mahaud, amie très chère, soeur de coeur, qui avait été assassinée un soir d'hiver... C'était donc lui... L'homme au visage de rat qui hantait la dame depuis ses jeunes années, l'homme qu'elle avait poursuivi et qui avait échappé à sa lame à cause d'un borgne mais n'avait point échappé à l'enfermement... Il était donc libre et voulait vengeance...


Il la pressait, la tirant par le bras, il avait des ordres... Aider la dame, faire attention que le Von Valendras ne se fasse blesser, encore... Meilleurs moyen avait été décidé par lui-même de le semer dans la cohue.

Al Azim était toujours près de Rethun, Lav n'y était plus... Elle avait hésité, le capitaine devait l'aider...Comment allait-il prendre la chose...Elle n'eut pourtant pas le choix et se retrouvait à courir derrière l'hashashin. Plus les ruelles défilaient, plus elle se disait qu'au moins, il ne risquerait rien. Elle avait eu remords à accepter déjà qu'il l'accompagne...

Ils courraient à travers les ruelles, se faisant le plus discrets possible. Enfin ils stoppèrent à un coin de rue, se dissimulant à la vue du peuplement de ce quartier populaire... Il lui montra une petite demeure en fort mauvaise état. Le quartier n'était pas des plus fameux et l'on y trouvait toute une faune étrange.

Nous avons pu l'attiré hors de la maison là, celle-ci.


Mais comment ce...


Vous avez des ennemis madame...

Elle se rendit compte tout à coup ce que tout cela signifiait. Son époux était à l'intérieur, prisonnier, peut-être mourant... Son coeur déchiré, battait chamade et le sang bouillait, comme avant bataille. Bientôt, il serait libre, bientôt elle serait vengée...

elle allait s'élancer vers la demeure quand l'hashashin l'arrêta.


Doucement Dame, les sentinelles épient...
______________

Compagnie Saint-Maurice
Rethun





Toute cette foule..les cris, les voix hautes, les rires, les odeurs, tout l'enivrait..depuis son retour il était parvenu a rester assez loin de tout ce tumulte..et là en jour il revivait l'instant où prisonnier il fut emmené avec ses compagnons d'infortune à l'échafaud..il eut besoin de quelques temps avant de se détacher de ce souvenir.
Il grimace légèrement, maudits maux de teste qui tels battements de cœur tambourinent sans relâche, il poursuit son chemin, devançant la Dame de Challand..il ne sait où ils doivent se rendre, ne sait que ce que la jeune femme a bien voulu lui dire, ne sait que simplement qu'elle doit rejoindre un contact, un homme de son cousin wulfoad..

Il doit lui demander, en savoir plus..il se retourne..cherche du regard Lavande..se penche afin de tenter de voir derrière tout ces gens qui s'agglutine sur le marché...ne voit pas la jeune femme..
Sans plus attendre, il rebrousse chemin, trouve une caisse lui offrant un minimum de vue en surplomb, y grimpe dessus..fouille la foule, cherche du regard la silhouette de la jeune femme..
Détourne le regard, désabusé, inquiet..il n'a eut qu'un court instant d'égarement, pensées le ramenant loin dans le passé et la voilà disparue..elle à qui il avait promis d'estre présent..son regard se porte sur une ruelle..Il l'aperçoit furtivement, du moins le croie..

mais il n'hésite poinct, ne désirant rater toute occasion de la retrouver, il s'engouffre dans la ruelle, presse le pas..l'aperçoit a nouveau à l'un des détours de la ruelle.
Elle n'est seule, un homme l'accompagne, rethun porte la main à sa dague, presse le pas à nouveau avant de se ressaisir et comprendre qu'il s'agit de l'un des hâshshashîn de wulfoad..il décide de les suivre discrètement et ce jusqu'a ce que la jeune femme et son accompagnateur ne s'arrêtent.
Il observe les lieux, devine qu'enfin ils sont arrivés à la façon d'agir de l'homme..il porte le regard à la maison, tente de prendre un maximum d'information..guère de mouvement, si hommes il y a ils doivent attendre à l'intérieur..pourquoi agir autrement et élargir la scène finale, offrir opportunité de retrait..

Il hésite, ne sait comment agir, il ne regrette d'avoir passer même armure légère, il lève le regard, se décide puis trouve un moyen de grimper sur les toits, profitant de la proximité de toute ces maisons entre elles, lentement sans bruit, il se dirige ainsi vers celle qui semble abriter les ravisseurs de l'époux de la Dame de Challand.
De là, il observe, les va et viens de l'homme qui garde l'entrée puis se décide à se laisser glisser le long de l'une des façades de la maison afin de se retrouver à une hauteur respectable pour sauter en contrebas..

A nouveau il hésite, sait que les maux de teste vont reprendre de plus belle dés lors qu'il aura toucher terre, mais il n'a le choix..il prend une grande inspiration, sort sa dague et se lance...
La douleur, le fait tituber, il s'appuie tout contre le mur, porte ses deux mains à la teste, tente de calmer ce mal qui en cet instant même le rend encore plus vulnérable..il ferme les yeux, tente de se concentrer..entend les pas de l'homme faisant le guet se rapprocher, il ouvre les yeux, se retrouve un instant dans une sorte de brouillard indescriptible..frotte son œil valide afin d en essuyer larme qui s'en écoule..se baisse puis avance le long du mur.

Ce n'est plus que son instinct, il ne sait vraiment quand frapper..il attend jusqu'au dernier moment puis certain que l'homme lui tourne dos s'élance, viens poser sa main sur la bouche de l'homme tandis que sa dague vient s'enfoncer profondément en cotes de l'homme.
Il ne se débat guère..lentement le corps fléchit, Rethun l'accompagne jusqu'a ce qu'il touche le sol..puis sans un autre regard se dirige vers la porte, prend appui contre le mur avant de faire signe à Lavande et l'Hashshashin de le rejoindre..

Lavande_lavorel
Une chose avait attiré son regard, sur le toit, une silhouette...L'hashashin resserra l'étreinte sur son bras. Avait-il aussi remarqué le manège de l'homme ?
C'est quand il se laissa tomber au sol qu'elle le reconnut...


"Rethun..."

Que faisait-il là ? Comment avait-il pu les retrouver ? Décidément, l'homme était plein de ressources. Elle se réjouissait qu'il put l'aider, finalement, mais manqua de courir à son secours quand elle s'aperçut qu'il vacillait. Elle aurait du s'en douter, il lui avait menti ; il était loin d'être guéri et souffrait encore. Elle maugréa un instant, prenant conscience qu'il risquait sa vie et qu'elle en était responsable...

Rapide coup d'oeil à l'homme de main de Wulfoad. Il avait anticipé, empêchant la dame de rejoindre le capitaine Elle essaya de se libérer mais il tenait bon.


N'y allez pas maintenant...


Un ordre, mais surement un conseil sage. L'hashashin avait deviné le jeu du capitaine et, puisqu'il ne pouvait l'en éloigner, au moins il servirait leur mission.

Tout se passa rapidement, le gardien tombait déjà et Rethun leur faisait signe.
Coeur battant à se rompre, elle allait s'élancer quand deux brutes firent leur apparition à la gauche du capitaine. Il ne pouvait voir, elle avait envie de crier, de lui dire d'être sur ses gardes, mais elle n'en eut pas le temps. Déjà l'hashashin fondait sur eux et lançait promptement deux fines lames. Tour à tour les deux hommes tombèrent devant lui. Elle courut à leur rencontre, le souffle court, toute l'émotion d'une mission bien trop personnelle pour ne pas troubler son expérience... Elle n'était plus le soldat, elle n'était en cet instant que femme désemparée.

Entrez, je me débarrasse des corps...Faites vites...

Il y croyait peu ; il savait que, parce que longtemps observé, l'homme était rusé.

Un simple regard vers le capitaine, ne s'attardant pas en explications, (ce serait pour plus tard) elle entrait déjà dans la maison, épée en main. Il faisait sombre, elle ne savait où commencer...Certainement une cave, peut-être un grenier, à moins qu'il soit dans les étages...


Je vais chercher au sous sol, allez dans les étages...Voix basse, ne voulant alerter quelconque gardien.

Ce ne voulait pas être un ordre, mais ils n'avaient point de temps et surtout pas le choix ; elle avait repris cette verve qui lui avait un instant fait défaut. Les jambes étaient pourtant encore chancelantes et la main peu sure, mais elle tenait bon, jamais elle n'avait fuit l'action ; encore moins quand il s'agissait de sa famille.... Elle trouva donc les escaliers dans les cuisines, s'y engouffra non sens précaution. Elle le pressentait, il était là...D'autant plus qu'une lueur, certainement une torche éclairait partiellement les marches en arrivant en bas. Elle ne pouvait calmer son appréhension, elle n'avait pas souvent eu peur, sachant que si le destin décidait que l'heure était venue, elle s'y plierait, mais elle avait peur pour son époux, peur pour le capitaine et peur de faillir à sa mission.

Un garde se tenait là, somnolant sur une chaise, devant une porte. Elle l'observa un instant, dissimulée dans les escaliers avant de doucement s'approcher, lame en avant fermement tenue d'une main. Il n'eut pas le temps de prendre sa dague, déjà la lame s'enfonçait dans ses entrailles... Un cri roque sortit de la bouche du malfrat avant qu'il ne s'écroule...

Reprendre contenance, un peu... Elle n'avait pas tant l'habitude que ça de donner la mort. Elle n'avait tué qu'en temps de guerre, cela n'avait pas la même signification pour la dame... Pourtant en cet instant elle était grisée, enivrée par l’entêtante odeur du sang. Elle s'appuya un instant contre le mur, évitant de fléchir. La porte était là, et derrière elle, elle l'espérait, son avenir, l'homme qui avait partagé sa vie, le père de son enfant, son époux...


Elle prit courage, sachant que le temps était compté. Un trousseau était accroché au mur, elle s'en empara et avec tout l'empressement qu'elle pouvait, malgré les mains tremblantes elle fit tourner une clé dans le pêne. La porte était enfin déverrouillée... Elle la poussa, le coeur battant à se rompre.


Thorn...

Il était là, méconnaissable forme recroquevillée dans un coin d'une pièce couverte de paille sale d'où sortait une odeur pestilentielle. Elle accourut, se laissant choir à genoux devant l'homme diminué, abandonnant épée et toute mesure de sécurité. Il était là, enfin elle l'avait retrouvé, le prenant délicatement dans ses bras, l'entourant de sa chaleur. Elle pleurait la dame, elle pleurait tant de joie que de souffrance de le voir en cet état.


Ma mie...

Il était faible mais vivant, elle le soignerait elle s'occuperait de lui, il ne resterait de cette histoire qu'un fâcheux souvenir.

Oui je suis là, ne vous inquiétez plus, je suis là...

Elle le gardait ainsi dans ses bras, posant le visage amaigri sur sa poitrine. En cet instant plus rien ne comptait d'autre. A cause d'elle, il avait failli périr, grâce à elle, il resterait en vie...

Elle n'entendit pourtant pas venir Gastin, et c'est quand il la tira en arrière par les cheveux, la jetant contre un mur, qu'elle compris que mission elle n'avait fini. Imprudente elle avait été et elle allait le payer.

Alors belle dame, vous voici parmi nous ! Enfin !


Le sourire était comme en ses souvenir, horrible grimace sur un visage grêlé et déformé par la haine. Il prit Thornton par le col, le redressa comme un pantin de bois et l'exhiba devant Lav.

Vois tu, pourriture de soldat ce que j'ai fait de ton époux...Tu vas subir bien pire...


Le rire qui suivit fut gras et horrible et résonna dans son crâne. Rage venait de monter en elle à cet instant et inconscience ou dernière chance elle se jeta sur lui. Il était plus fort mais elle était agile, elle avait sa chance...Pourtant rien n'aurait prévu qu'il porta dague au cou de Thornton.

Lâchez le...

Ton menaçant mais l'homme en avait cure

Tu veux vraiment récupérer ton homme, n'est ce pas ?

Il n'y est pour rien, relâchez le, je resterai...

Oh mais oui tu vas rester, et je n'ai plus besoin de lui.

Elle dut croire un instant qu'il allait finalement le relâcher, puisqu'elle lui avait dit rester à sa place, c'est ce qu'il voulait après tout ! Elle y avait cru, oui, un instant, mais quand il planta sa courte lame dans les chairs maigres de son époux, toute l'atrocité de la scène vint submerger la dame...Elle ne put crier, trop d'horreur coupait son souffle.Le visage déformé par la douleur elle s'affaissa devant le cadavre de son époux qui gisait au pieds de Gastin. Elle posa délicatement les mains sur lui, essayant de saisir quelque souffle, mais la vie l'avait déjà quitté. Prise de sanglots incontrôlés, elle le prit dans ses bras, cajolant le cadavre comme s'il était enfant, couverte de son sang, caressant sa chevelure sale, et lui murmurant "pardon".

Gastin se tenait derrière elle, maintenant et se délectait de la scène. Il avait attendu tellement longtemps...


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Compagnie Saint-Maurice
Rethun




Encore une fois, il avait foncé teste baissée, ce qui dans le fond restait logique comme position si on repense à son mal de teste, mais là visiblement il avait exagéré et sans l'intervention du Sarrasin, il en était fini de ces douleurs lancinantes de façon permanente.
Il ne lui restait qu'une seule et unique chose à faire, il inclina légèrement cette fameuse teste en direction du Sarrasin, et le remercia silencieusement, notant au passage son léger hochement de teste lui aussi, quelque peu réprobateur..simple affaire de teste entre eux deux...

Ne lui restait plus qu'a emboiter les pas de la Dame de Challand, qui subitement estait redevenu ce soldat, ce Capitaine donnant ordre sans laisser place à quelconque intervention permettant de discutailler sur la meilleure attitude à avoir dans ces conditions là.
Mais il ne dit mots, il n'était chevalier et avait endossé le rôle de mercenaire, garde du corps, expéditeur des basses œuvres..et sans plus attendre bien que n'étant pas réellement d'accord avec la décision de la jeune femme, il prit la direction des étages.
Il lui semblait illogique que quiconque ne se trouve aux étages, de toutes évidences et bien souvent ce que l'on recherchait et qui désirait se tenir plus ou moins dissimulé le faisait en restant dans les sous sols..mais de tout cela, ils en reparleraient plus tard si Dieu leur en donnait l'occasion..

Toute fois, il fit ce qu'il devait faire avec précaution, sans omettre le moindre recoin et comme il s'y attendait, il ne lui resta plus qu'a rejoindre la dame qui sans aucun doute, se trouverait assez rapidement devant quelques épineux soucis.
Il redescendit les escaliers..s'arrêta au bas de ceux ci, tandis que le sarrasin le rejoignait..fichu maux de teste..comment ferait il pour soutenir un échange face à un adversaire coriace et déterminé.? question a laquelle il espérait en son fond ne trouver réponse de suite.
Un regard pourtant échangé entre les deux hommes et ils poursuivirent leur prospection, cherchant la Dame de Challand, passant de pièce en pièce, silencieux comme des tueurs cherchant leur proie..

Des voix...ils se rapprochèrent, toujours aussi discrètement..et il ne fallut beaucoup de temps aux deux hommes pour comprendre dans quelle situation délicate se trouvait la jeune femme.
Rethun observe la scène qui se déroulait devant leurs regards, un corps allongé au sol, une silhouette qu'il reconnut de trop penché sur ce corps..et un homme debout, se réjouissant apparemment de la situation qu'il dominait.
une chose pourtant, laissa Rethun perplexe, la dame de Challand si combative, si désireuse de vengeance semblait s'abandonner aux bons vouloirs destructeurs de son adversaire..rejoindre son époux semblait avoir été son choix..Il passa la main qui ne tenait dague sur son visage, pensif tandis que l'hashshashin faisait geste d'intervenir.

laa khouya (rouya)

Il ne faisait doute que les réactions de la dame de Challand ne pouvaient être laissé de coté, il connaissait de trop désormais la jeune femme pour ne point mettre ce paramètre de coté..
Rethun tente un geste, puis s'arrête..prend une grande inspiration avant de se retourner légèrement en direction de l'Hashshashin et lui souffler

ana mareed, (je me sent mal..) khouya..on fait vite..il le faut vivant

La dague en main, il avance, nul considération d'une quelconque honorabilité qui ne peut être de mise en ces instant là..et quoi qu'il en soit, combat honorable ne pouvait estre qu'avec adversaire honorable que celui ci soit gueux ou noble..
Rethun ne faisait de différence en ces instants et n'hésitait poinct, capable qu'il était de planter dague en corps d'adversaire sans aucune autre forme de principe, mais là il avait promis de ne point tuer cet homme que la jeune femme recherchait depuis si longtemps.
Il espérait en son fin fond qu'elle ne se salirait mains avec celui ci mais elle avait droit de justice simplement..Bien sûr elle penserait que cela rendrait sa peine plus supportable mais il n'en serait rien et scène la hanterait bien longtemps..
Il avance lentement, espère que l'homme ne se retournera tout en sachant que si tel est le cas son compagnon n'hésitera a raccourcir vie de l'homme..enfin il est derrière lui..pose la pointe de sa dague en dos de l'homme, se penche légèrement a son oreille afin de lui murmurer..

Il est temps des comptes mon ami..

L'homme tente un geste, la pointe de la dague s'enfonce légèrement plus en son dos..Rethun fais geste à son compagnon de rejoindre la dame de Challand..il l'observe tout en tenant en respect son prisonnier..
Croise son regard un court instant..hésite..désire d'en finir, de faire fi de sa promesse, de mettre fin à cette vil vie que fut celle de cet homme..Puis il rompt le silence

Madame..

Lavande_lavorel
Le liquide vermeil, poisseux, recouvrait la dame. Elle berçait son époux comme on réconforte un enfant, ne se résignant à laisser la mort l'emporter. Mais il était trop tard, elle avait, d'un coup de dague, scellé leur destin commun.

Lav caressait la joue inerte, ne faisant cure du danger derrière elle, ne faisant cure du monde autour d'elle. Seule son immense peine ourdit son dessein en son âme. Elle avait mal, elle aurait voulu qu'il lui pardonne, qu'il le lui dise...N'était-ce pas sa faute s'il avait été fait prisonnier ? Douce vengeance de l'ignoble individu qui souriait tel carnassier.


Il était dans ses pensées, tout en surveillant la dame... Mais peu de menace...

Il se rappelait cette nuit d'hiver où voulant faire main-basse sur le trésor municipal, ils étaient lui et son compagnon, maintenant mort en geôle, tombés sur deux jeunes soldats de fort belle constitution...La soirée en aurait été que plus amusante s'il n'avait pas embroché une des donzelles tant elle se débattait. Il n'avait pu finir son oeuvre et fut chassé tel un animal...Lui...Il ne dut son salut qu'à un borgne qui avait empêché le jeune soldat de l'occire.

Les années de prison, à côtoyer l'abjection, firent naitre envie de vengeance...Il terminerait son travail et saurait retrouver le petit soldat à la lame si prompte. Les ans avaient passées quand il avait revu la dame, elle était duchesse...Sourire naquit alors sur le visage horrible et il envisagea que vengeance enfin put être faite...

Attirer les gardes loin de la grand porte avait été un jeu d'enfant. Il avait suffit de commettre un meurtre peu habituel. Déjà, l'époux, Thornton était ligoté et bâillonné dans une malle qui partait en Provence... Il ne fut pas si facile tant l'alerte fut importante. On ne soustrait pas un époux à sa duchesse comme ça...

Il était à ses souvenirs, laissant la dame un peu plus souffrir et lui, prendre grand plaisir, quand une lame vint changer la donne...

Rethun était là, tenant à sa merci le vil individu...


Madame...


Alors que l'hashashin semblait prendre connaissance de l'état de Thornton, levant un regard négatif vers le capitaine, il l’appela. Lui demandait -t-il de réagir, elle ne pouvait... Ce serait laisser son époux...Elle leva donc un regard suppliant vers Rethun mais ne put résister à l'empoignade de l'homme de main et se laissa redresser, reprenant doucement maitrise de ses pensées, de son corps.


Conscience revint rapidement. Bien que le regard fut égaré. L'assassin était là, à sa portée. Rethun le soumettait à la pointe de sa dague... Il avait promis, il tenait promesse...Elle lui offrit léger sourire âpre, avant de s'approcher imperceptiblement chancelante, le menton levé retrouvant dureté dans le regard.

Monsieur...


Puis elle se détourna lentement vers l'homme tant haït. Elle le savait, il voulait vengeance et par là il avait réussi mais elle ne lui ferait point ce cadeau. Non elle ne lui laisserait plus voir faiblesse, il ne devait pas gagner ce combat...


Long et profond fut son regard, l'ignoble en pâlit. Elle souriait presque...se délectant de ce moment. Il était enfin à sa merci, elle pourrait venger ses morts...
Elle lui asséna sans ambages, coup de botte à l'entrejambe qui le fit plier genoux. Ainsi il était à portée de sa main...


Elle se baissa lentement vers son oreille pour mieux apprécier l'air contrit de l'homme qui sait dans ses yeux apeurés qu'il n'a plus long à vivre... Pour lui glisser :

Je ne vous hais point...

Sourire narquois victorieux de la dame, paroles qu'elle savait lui faire mal tant ils ont vécu chacun avec la haine de l'autre...


Il se débattit un instant, rageant, lui crachant dessus. Elle prit le temps d'essuyer le cracha qui ne fit qu'un avec le sang de l'époux et s'essuya sur le col de l'homme avant de soumettre à ses doigts, d'un geste insolent, jugulaire affolée. Lenteur de l'acte pour mieux faire goutter à l'homme ses derniers instants...


Un borgne m’empêcha de vous occire une fois...Un borgne me le permet...Enfin !...L'histoire est close, n'est-il pas ? Il ne vous reste plus qu'à faire face au Grand Juge...


Et d'un geste sur, en ses derniers mots, elle prit dague cachée et le bras s’élança, rapide, tranchant net avec violence, la gorge offerte. Elle essuya du revers de la main le liquide chaud qui avait éclaboussé son visage et sourit durement à l'homme bientôt mort dont le regard fixé sur la dame, semblait surpris...

il s'écroula lentement devant elle, alors qu'elle savourait victoire amère.


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Compagnie Saint-Maurice
Rethun





Il ne dit mot quand l'homme plia genoux à terre, retenant cris de douleurs après le coup reçu de par la dame de Challand..son regard toute fois se porte sur le corps de l'homme allongé aux cotés du Sarrazin, il reste un instant pensif puis se détourne du corps et reporte son attention sur l'homme devant lui et ce au moment ou la dague de la jeune femme vient mettre un terme à sa vie.
Il ne bronche d'un iota, observe le corps de l'homme s'affaler sans vie à ses pieds, sans même qu'un seul trait de son visage ne cille..Il ne pensait que la jeune femme irait jusqu'au bout de son intention mais le résultat aurait été le même tandis qu'il aurait mis fin à son existence de sa propre main.

Rethun relève le regard, le porte sur la jeune femme et toujours sans un mots..ceux ci étant accessoire et véritablement inutiles en cet instant, il tend la main en sa direction, prend la dague qu'elle tient en main puis se baisse lentement afin d'essuyer le sang qui l'entache avec les habits de l'assassin de l'époux de la jeune femme..
Il se redresse, regarde la jeune femme..il comprend qu' elle aura du mal à ôter de ses souvenirs tout ce qui vient de se dérouler, mais il ne peut rien pour elle, ne peut comme tout homme aurait peut être agi faire preuve dune extrême compassion..Simplement il se détourne et s'adresse à son compagnon.

Il faut que le Seigneur de Challand soit emmené sur le navire, ou son épouse pourra le veiller..Revient à la nuit avec une carriole..

L'homme tenta tant bien que mal de se redresser tout en portant le corps du Seigneur de Challand et tandis qu'il sortait de la pièce, Rethun reprit la parole..
Je vais "nettoyer" les lieux..je ..se retourne enfin vers Dame Lavande..incline la teste..
Je ne peux vous accompagner madame, je ne pourrai porter corps de vostre époux jusqu'au navire..mais icy lieu nous devons quelque peu faire place nette..
Il les observe s'éloigner, peut être ne peut il s'empêcher de penser que je devrais être plus présent? il semble hésiter, se ravise et détourne le regard..il en avait été décidé ainsi, nourrir les remord, nourrir tristesse de par phrases pleurnichardes, emplies de compassion, ne feraient qu'empirer les choses tant les mots seraient futiles et surtout non sincères...la dague? il lui rendrait plus tard...

Longuement, il s'attèle à la tache qu'il s'est incombé, déplace les corps au plus prés de la porte, puis s'assoie à même le sol, la teste entre les mains..combien de temps durera cette douleur, qui de jour en jour en lieu et place de s'atténuer ne fait qu'empirer..le diminue..et comme souvent son esprit a nouveau s'échappe, le renvoie parmi ses souvenirs, les jours passés en captivité..il ne comprend pourquoi le Trés Haut fait tels choix, offrant sa miséricorde a un homme tel que lui et laissant homme, père, époux le rejoindre ..

Il reste ainsi jusqu'a ce que son compagnon Sarrazin reviennent, tout deux avec un minimum de discrétion chargent les corps sur celle- ci, les recouvrent afin de les dissimuler aux regards qui pourraient estre, puis prennent la direction de la campagne environnante..Ils ne rencontrent âmes qui vives et se débarrassent des corps sans vies..personnes ne se posera de questions, tant de corps sont si souvent retrouvés en les campagnes...Ensemble ils rejoignent le navire, il lui tarde désormais de reprendre voyage, laisser temps au temps...
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