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[RP] SOS étoile disparue

Elisa.malemort
    « Cette nuit, je vais grimper à la lune, m'installer dans le croissant comme dans un hamac et je n'aurai absolument pas besoin de dormir pour rêver... »

        La mecanique du coeur



[ Orléans – Blois ]

Pleine lune, éclair les rues. Seul le crépitement des feuilles des arbres vient troubler le silence de cette ville si calme. Un souffle lent qui fait voler les dernières feuilles orangées dans le ciel jusqu’à venir s’éteindre sur le sol laissant ainsi la place à l’hiver qui est désormais là…Solstice. Jour le plus court de l’année, l’astre solaire s’est couché aussitôt après s’être levé, nous laissant tout juste le temps de nous réchauffer après cette nuit glaciale au campement. Une nouvelle nuit passé tout contre lui, profitant de la chaleur de ce corps mince, grand et blanc. Profitant de ses deux bras qui viennent enserrer son corps contre lui. Cette sensation de n’être qu’un alors que la nuit prend place, effaçant les rires et les craintes de la journée. Ils ne forment alors qu’une seule et même personne pour affronter le noir de cette nuit jusqu’à cette nuit là… Jusqu’à cette nuit où la lune est aussi ronde que le soleil mais si douce pour permettre aux rêveurs de l’observer sans s’y brûler.

La Malemort venait de revoir une amie qu’elle n’avait pas vue depuis de longs mois. Une connaissance du Lyonnais Dauphiné qui avait pour ainsi dire fuit comme elle cet état d’esprit qui n’était pas le leur… Constance vivait désormais en Touraine, mère de magnifiques jumeaux une fille et un garçon. Les jeunes femmes se racontèrent ainsi leurs vies passés depuis leur dernière rencontre, le bonheur de Constance, la tragédie de la perte de l’enfant d’Elisa, la douleur, la difficulté de se reconstruire, Kye, les enfants… Toute cette vie qui passe et qui pourtant ne se ressemble plus. Le couple s’était brisé en même temps que leur enfant avait disparu, et malgré la terrible épreuve ils s’étaient retrouvés bien plus amoureux et attachés l’un à l’autre. Comme des aimants, les séparations étaient difficiles et les projets désormais communs. Car l’un et l’autre ne se voyaient plus désormais vivre séparément… La Lune et le Loup.
Voilà pourquoi la belle avait décidé de quitter la taverne du village pour rejoindre le campement, espérant retrouver l’homme qui remplissait son cœur, son esprit et sa vie entière… La lune l’aidait donc à avancer dans les ruelles de la ville, quand elle entendit un écho à ses pas. Même rythme qu’elle tout d’abord, elle ne s’alarma pas… Jusqu’à ce que le claquement des bottes sur les pavés vient se faire plus rapide que ses pas, cette sensation tout à coup qu’elle a déjà vécu quelques mois plus tôt.

Doit-elle se retourner ? Voir et savoir qui la suit, qui essaye de la rattraper… Ou bien rester tranquille, ne surtout pas montrer sa panique et continuer de marcher sans accélérer son pas, faire comme si de rien n’était car cela n’est peut-être qu’un villageois qui a hâte de rentrer chez lui, ou un homme pressé de rejoindre son épouse…
Un frisson vient parcourir la totalité de son corps, glacial, elle s’arrête alors d’un coup de marcher. Au milieu de la rue, tétanisée… Son souffle s’accélère un peu plus tandis que les pas qui faisaient écho derrière elle commence tout doucement à ralentir en se rapprochant de plus en plus d’elle… Elle aurait dû se mettre à courir à cet instant précis. Elle aurait dû fuir la Duchesse, mais elle reste là… figée, perdue… La terreur au fond de ses yeux noirs… La Lune est pleine… Et la Lune sera bientôt totalement vide…Vide de vie…

Une main vient se poser sur son épaule, l’attirant légèrement en arrière pour la faire se tourner. Les yeux noirs suivent le mouvement, son corps pivote légèrement sur la gauche pour faire un quart de tour et se retrouver face à un homme à la chevelure blonde, pas grand, pas petit, elle ne l’a jamais vu… Mais lui semble la connaître ou du moins la reconnaître…


Lai…

Elle n’a même pas le temps de balancer la première syllabe de son mot qu’un violent coup de poing vient percuter sa mâchoire. Le coup lui donne un léger mouvement de recul, faisant un pas en arrière pour ne pas tomber… Mais la main solide n’a pas bronché de son épaule qui la retient et l’attire de nouveau face à cet inconnu qui fera de sa nuit un enfer… La lune se transforme en soleil, brûlée de l’intérieur… Qu’adviendra t-il maintenant ?
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Victoire.
    "Cette nuit j'avais prévu de dormir..."
    V.de J.D


Ce soir là Victoire quitta la taverne avec la migraine, pas un semblant de migraine non, mais de celles qui rendent votre tête comme une courge.
Dehors la neige reprenait de plus belle, couvrant peu à peu son entourage. Guidée par sa monture qui ne semblait se soucier de tout cela que comme d'un élément de pauvre importance, elle rejoint le campement. Tout était calme du moins le croyait-elle, car le galop de sa jument ne pouvait lui laisser percevoir les murmures des hommes l'entourant.

Arrivée à proximité de sa tente elle mit pied à terre pour laisser sous ses pas, la neige s'écraser dans son bruit caractéristique avant de se glisser sous le pan de toile. Trèz vite elle ôta ses bottes et fit sauter le couvercle de sa vieille malle, éraflée, peu glorieuse, détonnant au milieu des autres frappées d'armoiries, mais c'est dans cette vieille malle que tout son précieux barda est entassé..
C'est donc la tête transformée en cucurbitacée qu'elle plongea le nez dans sa malle dans l'espoir de trouver un onguent au beau milieu de ce capharnaüm.
Or, forcément il lui fut incapable de mettre la main sur le précieux remède, et forcément c'est son aide de camp qui en ferait les frais....forcément.
Alors qu'elle s'apprêtait à sortir réveiller celui qui avait très certainement rangé son onguent là où il ne fallait pas, elle tomba nez à nez avec Kye.


    M'enfin mon frère que faites-vous là ?

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Kye
Depuis le jour de la réconciliation Kye et Elisa s'étaient faits la promesse de ne plus jamais se quitter. La perte de l'enfant avait été difficile pour Elisa, physiquement dans un premier temps. Mais si son corps pouvait guérir de cette blessure par lui-même, la détresse psychologique engendré par cette épreuve était beaucoup plus difficilement surmontable.
Chacun à sa manière pour évacuer la douleur d'une telle perte. Pour certains, on se mure dans un silence profond. Pour d'autre, c'est la tristesse qui prend le dessus et on pleure toutes les larmes de son corps. Pour Kye, cela avait été la colère et la personne qui en avait fait particulièrement les frais, c'était Elisa. Aussitôt dit, aussitôt fait, il avait regretté ce qu'il lui avait dit, mais il était déjà trop tard. Pour lui, il n'avait pas seulement perdu son fils, dans sa colère, il avait aussi perdue la femme qu'il aimait plus que tout.

Ah que les jours qui suivirent furent compliqués. D'un côté le coeur meurtri qui cherchait à panser ses blessures et de l'autre, l'esprit qui cherchait à tout oublier, qui cherchait à faire bouger ce corps, à le faire quitter cette ville. Plusieurs tentatives, plusieurs échecs. Finalement, il était resté. Un crapule un soir. Quelques taches d'encre sur un vélin un autre jour. Un pardon.
Et le couple était reparti de plus belle.

La promesse était simple. Ne plus jamais se quitter. Et de cette promesse, naquirent des projets communs. Des évidences.

Si avant cette épreuve il s'aimait, aujourd'hui leur amour était insaisissable. L'hiver approchant, les nuits se raccourcissaient et le froid déposa son premier voile, puis son manteau. Pourtant, les nuits du couple, restaient aussi chaude et humide qu'une nuit d'été. Qu'importe le confort spartiate d'une tente ou le lit moelleux d'un château pourvu qu'ils étaient dans les bras de l'autre, pourvu que l'un sente le souffle de l'autre dans son cou, qu'il sente sa chaleur.

Cette histoire commençait à prendre des allures d'histoire de comte de fée Disney. Et ça, voyez, ça ne plait pas aux dieux. Nous, on aime les tragédies grecques, on aime quand les protagonistes pleurent et non quand ils chantent de joie, on aime quand ils se déchirent et non quand ils se rapprochent. Cette histoire est une tragédie grecque. C'est écrit, c'est décidé, c'est acté. Si le premier acte semble bien s'être terminé, le second doit nécessairement mal commencer. Et puis, avec les mots "mort" et "noir" dans chacun des noms, cette histoire doit forcément mal se terminer. C'est écrit à l'avance.
Elisa n'est pas la princesse et Kye n'est pas son prince charmant qui vient la délivrer. Suffit de regarder l'histoire des deux personnages. L'une est une bâtarde toute juste reconnu par la plus haute instance du royaume alors que l'autre est un homme et être un homme dans sa famille, c'est déjà mauvais en soit. C'est dire comment ses deux personnes ne sont pas censées être ensemble.



Ce soir-là, ils étaient à Blois, en Orléans. Ville ennuyante si on en croit les dire du Noircastel, mais qu'importe, Elisa est présente avec lui. Tout se passe bien, ils ont dînés ensemble. Kye est parti sous la tente, s'assurer que tout est prêt pour reprendre la route si nécessaire alors que la Malemort a préféré se rendre en taverne un peu.
Plus tard, le vieux loup décide de la rejoindre. Il fait les deux tavernes de la ville mais n'y croise personne, pour changer avec les autres villes qu'ils ont traversés. Rapidement rejoins par d'autre membre de l'ordre, le Grand-Maître et le fils de cette dernière ainsi quelques habitants, les discussions vont bon train. Pourtant, Kye est ailleurs.
Physiquement présent dans la taverne, montrant qu'il n'est pas endormi puisqu'il parle légèrement, son esprit est clairement ailleurs. Où est Elisa ? Quand va-t-elle arriver ? Était-elle rentrer au campement finalement ? Le temps passe et toujours pas d'Elisa. Finalement, il se rend compte que son absence lui a porté préjudice, il a perdu le fil conducteur de la conversation. Un soupire, un redressement, un salut et puis s'en va.
Si elle n'est pas là, il n'y a aucun intérêt à rester, se disait-il en prenant le chemin du campement.

Il fait froid, il fait nuit noire et le silence est d'or à l'extérieur. Il y a très peu de villageois qui sont encore dehors alors que la neige commence à tomber à gros flocon. Kye traverse les rues sans s'arrêter, il tient d'une main les rênes de son cheval. Pour une fois il se décide de rentrer à pied, histoire de se dégourdir les jambes et puis il aime ça. Oui, Kye aime tout particulièrement l'hiver et surtout lorsqu'il neige. Il aime marcher sur les grandes étendues blanches et être le premier à y laisser des traces. Il aime marcher dans la neige et l'entendre craquer sous ses bottes. Malgré son âge, il a su rester un enfant sur certains points.
Forcément, le temps pris pour rentrer au campement s'est considérablement allongé, mais qu'importe, il a été le premier à marcher à certains endroits, il a pu profiter de cette magnifique mélodie de la neige qui craque. Même s'il a apprécié tout cela et qu'il en garde un léger sourire, il a quand même bien hâte de se mettre au chaud sous sa tente et de se coller à Elisa pour se réchauffer. Pour sûr qu'elle allait marmonner si elle était déjà au chaud dans le lit, ça le ferait surement rire, lui.


Une tente vide, c'est tout ce qu'il découvre quand il rentre, à première vue en tout cas. Dans le doute, il cherche un peu. Sait-on jamais, peut-être qu'elle est d'humeur joueuse ce soir, mais non, il ne la trouve pas. Il doit très certainement être ailleurs. Mais où ? Ils ont dînés ensemble, puis se sont quittés en se disant qu'ils se retrouvaient plus tard, en taverne ou à défaut sous la tente. Il hésite un instant à retourner en ville, voir si elle n'y est pas. Mais peut-être qu'elle est sur le chemin du retour aussi et bon courage pour la croiser, les possibilités de chemin sont nombreuses pour rentrer au campement. Elle ne devrait plus tarder, elle ne met jamais très longtemps pour rentrer quand Kye n'est pas là non plus.
Il s'assoit au bout du lit, regarde autour de lui et se laisse tomber dans le lit. Il met ses bras sous sa tête pour faire un oreiller et réfléchit quelques instants. Que faire en l'attendant ? Il se redresse et regarde autour de lui. Il y a les affaires d'Elisa, les siennes, quelques courriers. Ah oui, tiens. Il a reçu des lettres, mais n'a pas encore pris le temps de les lire. C'est l'occasion. Il en prend une au hasard, passe le sceau rapidement au-dessus de la flamme d'une bougie pour le détacher sans abimer la lettre et se met à lire. Un soupire plus tard, il laisse tomber la lettre. Ce n'était pas une bonne idée de lire celle-ci. Le hasard fait bien les choses, mais pas ce soir. Il en prend une deuxième et lit à nouveau.

Le temps passe et finalement, il a tout lu, il a même répondu à certaines et il n'y a toujours pas d'Elisa. Le Noircastel met sa bouche sur le côté, il commence à trouver cela bizarre.
Le vieux loup ferme les yeux et réfléchit. Il refait les différents chemins reliant les tavernes de la ville jusqu'à leur tente. Il élimine la municipale, puisque il y était, ce qui laisse pour seule taverne possible celle d'un frère hospitalier. Hypothèse de départ, ils ont quitté leur taverne respective au même moment. Dans son palais mental, il établit une carte de la ville et trace les parcours possibles de chacun. Puis il réfléchit un peu plus, élimine les possibilités qui se recoupent, celles où Elisa serait déjà arrivée, il n'en reste aucune. Deuxième hypothèse, elle est partie plus tard, mais même avec cette hypothèse, elle serait déjà rentrée. Troisième hypothèse, elle y est toujours.
Il sort de la tente et avise alors les gardes de la Malemort. Il explique à chacun, groupé par deux, ils vont prendre des chemins bien spécifiques jusqu'à la taverne, s'ils croisent Elisa, l'un d'eux revient et l'autre la suit si elle est accompagnée par quelqu'un. Si tous arrivent à la taverne, qu'ils n'entrent pas, qu'ils attendent à l'extérieur et la suivent ensuite. Le but n'est pas de passer pour le compagnon jaloux qui fait surveiller sa compagne. Très certainement qu'Elisa comprendrait, mais les apparences sont importantes. Tous montèrent à cheval et partirent au galop.
Kye retourne alors sous la tente et s'assoit sur un siège, coude planté dans le bois, il se caresse les lèvres avec l'ongle du pouce en réfléchissant. Où peut-elle bien être ? Il est tard, il fait froid, c'est sûr qu'elle va bientôt rentrer. Le Noircastel ne laisse jamais rien au hasard. Pour lui, tout est soigneusement préparé, parfaitement calculé. Il ne prend aucun risque in-calculé quand bien même il en donne l'impression parfois. Tout va toujours comme il l'a prévu, jouant la surprise quand il le faut, il est le parfait comédien.

Les minutes passent et il reste en silence continuant son geste. Tout ce qu'il espère c'est qu'au moins un garde va revenir. En cet instant, il peut paraitre sur-protecteur envers Elisa, mais quand on sait ce qu'il s'est passé à Montpellier, les menaces régulièrement qu'ils reçoivent chacun de leur côté, la moindre absence imprévu de l'autre suffit à mettre dans tous les états celui qui reste présent.
Sans s'en rendre compte, sa jambe droite se met à bouger comme s'il y avait un ressort sous son talon. Habituellement très patient, dans ce cas de figure, Kye ne supporte pas d'attendre. Il se lève d'un bond et sort à nouveau de la tente pour se rendre dans celle voisine.


- Vous avez pas vu Elisa rentrer ? demande-t-il sans même un bonsoir, tout juste après avoir posé le premier pied à l'intérieur.

Tous font non de la tête ou hausse des épaules avec le visage qui va avec le geste. Il ressort aussitôt, bien plus inquiet. Où pouvait-elle se trouver ? Alors, il prend les chemins de ronde et demandent à ceux qui font leur quart s'ils ne l'ont pas vu non plus. Même réponse de leur part.
De retour à la tente, il regarde à nouveau à l'intérieur, mais toujours personne. Il ressort et deux premiers gardes reviennent bredouilles, ils ne l'ont pas croisé, même réponse pour les deux prochains qui arrivent quelques minutes plus tard et l'arrivée des derniers en dit long pour Kye. Si au début, il arrivait encore à rester calme, du moins c'est ce qu'il pensait montrer, maintenant il était clairement inquiet. Si certains auraient dit qu'elle devait être quelque part avec quelqu'un, pour Kye c'était impossible. Elle ne mettrait pas autant de temps pour rentrer, c'était certain. Il lui était arrivé à quelque chose et il se mettait déjà à imaginer le pire.

D'un pas rapide, il se dirige vers la tente de Victoire, le Grand-Maître, peut-être qu'elle l'a vu, elle. En partant, il fait signe aux gardes de rester sur leur monture et de le rejoindre plus tard avec la sienne. On lui dirait très certainement qu'il s'inquiète pour rien, alors il devrait compter sur lui-même.
Arrivant devant la tente, Victoire en sort.


- Ma soeur...vous n'auriez pas vu Elisa en revenant ? Je ne la trouve pas...et ça m'inquiète grandement... dit-il en fronça les sourcils et en tournant la tête légèrement sur le côté tout en gardant son regard sur Victoire.
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Victoire.
    "Cette nuit je ne dormirai donc pas..."
    V.de J.D


Vous n'auriez pas un onguent par hasard ?
C'est ce que Victoire avait envie de réclamer à Kye, car rien ne s'arrangeait au niveau de sa courge.


    Ma soeur...vous n'auriez pas vu Elisa en revenant ? Je ne la trouve pas...et ça m'inquiète grandement


Tant pis pour l'onguent et la migraine, visiblement l'inquiétude de l'Hospitalier ressemblait à tout sauf à un caprice.

    Merdum....non pas vue, je n'ai croisé personne en rentrant, pas même mon aide de camp lequel m'aurait entendu rougnasser pourtant...bref ne bougez pas j'arrive.


Rejoignant ses quartiers le Grand Maître enfile ses bottes, un gambison et se couvre de sa cape, puis saisit son épée et sa dague qu'elle glisse sous sa ceinture avant de retrouver la nuit.
Le froid de l'atmosphère se fait plus insistant, à l'image des ténèbres qui recouvrent le campement. Rapidement Victoire réunit deux archers et son aide de camp, le fameux, et ordonne à tout le monde de grimper en selle fissa.
Comment définir ce frisson qui lui parcout l'échine, avec toujours ce même pressentiment qui la guide avant chaque bataille....un coup d'oeil vers Kye qu'elle veut rassurant.


    Si l'on devait croiser le fer avec des marauds je suis prête, nous vous suivons mon frère.


Un coup d'éperons dans les flancs de sa jument, en portant son regard loin, loin devant elle, là où le danger les attend, là où ils ne tarderont pas à retrouver Elisa, mais cela ils ne le savent pas encore.
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Elisa.malemort
    « Tu auras froid jusque dans tes os, et ton sang fera des glaçons que tu sentiras passer sous ta peau. »

        La mécanique du coeur



Ca fait mal. Tellement mal, que la Malemort vient poser la main contre sa joue meurtrie. Les onyx le regardent, essayant de comprendre pourquoi il vient de faire ça, mais la raison est impossible à trouver, son esprit est embrumé par la douleur de sa mâchoire et celle de sa main qui se serre sur son épaule bloquant ainsi sa clavicule, la paralysant. Elle est terrorisée, paniquée, effondrée, apeurée mais à la fois énervée qu’un homme vienne ainsi, de nouveau, la maltraitée comme un artisan maltraite son pantin en lui donnant vie. Tirant sur les fines ficelles de laine pour articuler sa marionnette. Elle est le pantin, il est l’artisan.

- Je vous en prie, laissez moi.
- Ferme la !
- Je vous en prie…

Une douleur à l’arrière de son crâne. Les doigts fins de la Duchesse viennent alors se poser là où quelques instants plus tôt elle a eut si mal. Sa tête tourne, ses yeux voient trouble, mais ils arrivent encore à percevoir le sang carmin qui coule le long de ses doigts. A peine a-t-elle le temps de réaliser qu’il vient de la frapper sur la tête, qu’elle tombe en arrière, comateuse. Elle ne sentira alors rien de tout ce qu’y se déroulera par la suite. Peut-être n’est-ce pas plus mal après tout ? Son corps aura été malmené, emprisonné aux creux des bras de son bourreau qui la serrent parfois plus que de raison, la secouant sans ménagement. Oubliant toutes les richesses que ce corps a pu toucher, goûter, sentir, jouir. Tout ça fait désormais partie du passé. Son corps frôle désormais la dureté du cuir qui lui laissera une marque rouge sur les côtes. Ses poignets et ses chevilles sont attachés par des cordes qui viennent marquer sa peau.

Le corps est baladé sur le dos du cheval comme un vulgaire sac que l’on pourrait transporter d’une ville à l’autre pour livrer une marchandise commandée plus tôt. Jusqu’à que la Malemort se réveille d’un bond à cause de la douleur. C’est lorsque son corps vient heurter le sol alors que son bourreau l’a jeté de sa monture. Il se penche sur son corps meurtri, pour vider les poches de celle-ci. Récupérant une vulgaire bourse qui traînait là, un châle brodé de fil d’or, et sa besace. La Duchesse était trop faible pour le repousser et tenter de récupérer ses maigres affaires. Il prit soin de déchirer ses jupons un peu plus qu’ils ne l’étaient déjà, et il parti en remontant sur son cheval.

Elle resta là, allongée sur l’herbe que la nuit avait rendue humide. L’aube pointait tout doucement le bout de son nez. La belle avait passé la nuit sur ce cheval à voyager de Blois vers le Berry. Car oui, même si elle l’ignorait, elle se trouvait aux portes de Saint Aignan, terre ennemie et tant détestée. Elle avait encore l’impression d’entendre le fer des chevaux claquer contre la terre pour s’éloigner d’elle, mais cela n’était que son imagination étourdie par la douleur, la fatigue et la peur, mêlés.
Son corps endormi par le froid ne bougeait pas, la jeune femme resta étendue là.

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Kye
Victoire était bien plus que le Grand Maitre des Hospitaliers et aussi la supérieur hiérarchique pour Kye et Elisa. Elle était aussi une amie pour la compagne du Noircastel et c'était grâce à cela qu'ils avaient porté leur choix vers cette ordre quand ils ont voulu changer de vie.
Car ne le cachons pas, rentrer dans un Ordre Royal, c'est changer de vie. Vous êtes sur les routes quasi toute l'année, que ce soit pour des mobilisations officielles ou des missions, vous avez une nouvelle famille sur laquelle vous pouvez compter. C'est ça, oui, avant tout un ordre est une famille, soudée dans les bons comme dans les mauvais moment et il n'y avait pas besoin de dire qu'en cet instant Kye passait un très mauvais moment.

Il avait redouté qu'un tel évènement arrive. Avec son passé et avec le nom d'Elisa, il prenait toutes les précautions pour limiter les risques. Il y avait des gardes, il passait autant de temps que possible avec elle -mais ça, c'était plus par amour que pour tout autre chose- et surtout, en ayant rejoint les hospitaliers il se disait être encore plus en sécurité. Malheureusement, il avait encore une fois de plus la preuve qu'on ne pouvait être en sécurité nul part.
Kye réussissait toujours à se détacher des choses. Il donnait toujours l'impression d'être froid et distant, car il travaillait à l'être. Tous les matins, pendant son petit rituel du réveil, il prenait cinq minutes pour imaginer que tous ceux qui l'entouraient étaient mort ou avaient disparu. Ainsi, le moment venu, il pouvait rester maitre de lui-même et ne pas succomber à tout un flot de sentiments plus ou moins contraire. Mais, comment imaginer qu'une personne a disparu quand elle se trouve juste dans vos bras ? Ou bien à vos côtés et que vous entendez sa respiration ? Il n'avait jamais pu s'imaginer sans Elisa, depuis qu'il était avec elle et la seule fois où il avait été séparé d'elle, il était abattu.

Intérieurement, c'était un ouragan de colère qui se formait. La tempête ne demandait qu'à sortir. Plus le temps passait et plus elle gagnait en puissance. Si au début, les valeurs des hospitaliers tel que la tempérance permettait de canaliser la douleur de la perte et sa réaction, dieu sait combien de temps cela pourrait-il duré.


Ils se retrouvèrent tous au milieu de la ville, sur la place centrale. Kye, dont la monture était visiblement aussi énervée que le cavalier puisqu'elle ne pouvait rester sur place et l'obligeait à faire des petits cercles sur elle-même essayait tant bien que mal de leur parler calmement.


- Bien, Elisa a été enlevé ce soir. Donc, elle ne doit pas être très loin, avec un peu de chance elle est même encore dans cette ville. Vous quatre, trouvez-moi tous les groupes de maréchaux et de gardes de la ville, vous me faites tous les postes de douane et vous leur demandez s'ils n'ont rien vu ou rien entendu d'inhabituelle. Quant aux autres, suivez-moi, il nous faut aller au port.

Le port de Blois était petit, mais le bateau était un moyen souvent utiliser pour quitter une ville et puis au vu de la taille des bâtiments, il était parfois très facile d'y cacher une personne. La nuit serait longue ou courte selon les points de vue, mais il n'y avait pas une seule minute à perdre.

Une fois à l'entré du port.

- Vous deux, vous restez ici, vous me fouillez tout ce qui sort ou rentre ici. Vous ouvrez tout, vous soulevez tout, vous regardez chaque coin. S'il le faut, vous démontez tout. Peu m'importe ceux qui vont se plaindre, il s'agit d'Elisa !
Car oui, sans Elisa, cela voulait aussi dire le chômage pour ces hommes. Puis il s'adressa à Victoire.
Quant à nous, on va s'occuper des navires présents dans le port. Ceux qui sont à quai et en cale sèche, on est jamais trop sûr.

Malheureusement fouiller un navire de tribord à bâbord et de la proue jusqu'à la poupe sur tous les niveaux pourraient prendre des heures. Il faudrait surement bien plus qu'une nuit pour tout fouiller dans le port, surtout s'ils ne sont que deux.
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