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[RP délocalisé] Père, vous êtes un abuti.

Ermelne
Saintes, où tout n'est pourtant pas divin.

Il faut dire que la petite est un peu chamboulée. Elle vient de découvrir que son Père n'est pas un Dieu comme les autres. Il est parfois colérique et méchant. Ou du moins, on lui a soutenu qu'il ne parlait pas correctement (en fait on lui a dit qu'il prenait les gens pour des chiens) et qu'il pouvait faire un bain de sang. Et ça, Ermelne, elle ne comprend pas. Comment son père peut-il accepter de se laver dans du sang ? C'est pas un peu dégueu ? Et puis ça pue, non ? (Parce que oui, comme toutes les petites filles, la brunette a fait ses mauvaises expériences de chutes.)

Et elle fait la moue parce qu'elle n'est pas d'accord. Son père, c'est un Dieu, un-point-c'est-tout. Fin de la discussion : il est gentil, pas méchant. D'ailleurs un autre type le lui a confirmé, alors hein ! C'est que le brun il est stupide et il connaît pas son Père. D'ailleurs il a pas dû le rencontrer. Mais il lui a raconté des trucs sur 'Line, et ça, la fillette est curieuse de lui demander confirmation. Mais ce sera pour plus tard.

Parce que là elle est surtout déçue : son père a pas parlé d'elle. Non. Il l'a évoquée à personne, c'est comme si elle existait pas. Rayée de la carte ? Elle commence donc à connaître ce qu'on appelle la jalousie. Et elle décide, du haut de ses quatre ans (si si, elle est comme ça !) d'aller éclaircir tout ça avec son blond de Père. Du coup, quand elle le retrouve après une nuit à ruminer tout ça, elle se plante devant lui, mains sur les hanches (elle a vu une femme faire ça, et son mari il était tout penaud d'abord !)


-« Père !

Elle le regarde, se mord la langue pour ne pas sourire et ne pas céder, c'est qu'il est capable de l'anéantir d'un regard alors elle décide de l'esquiver pour pas se laisser faire.

-« Papa, il faut qu'on parle.

Elle se dresse, c'est David contre Goliath et pourtant, elle sait que c'est pas gagné d'avance. Parce que le Dieu est pas avec elle mais contre elle, ou plus exactement, juste en face et il la domine de toute sa hauteur.

Préparez-vous amis lecteurs, parce qu'elle va causer.


-« Père, je veux savoir. Vous êtes gentil ou méchant ? Parce qu'on m'a dit que vous étiez un « abuti » qui sait pas parler correctement à ceux qui sont pas comme vous, enfin, comme nous puisque je suis une fille de baron, enfin votre fille quoi, et vous m'avez dit qu'il fallait toujours bien parler à tout le monde, même s'ils étaient pas du même niveau que nous parce que c'est des hommes quand même ; et puis vous parlez pas de moi non plus, mais de Lanceline par contre oui, vous m'aimez plus ? ou vous m'avez oubliée, mais je sais pas ce que je préfère entre ça ou que vous êtes qu'avec Lanceline, moi quand je voulais que vous l'épousassiez (Ouah le beau mot, à se demander d'où elle le sort) je pensais pas que ça voulait dire ça aussi, je croyais que c'était juste une maman de rechange et puis que ça vous faisait plaisir, mais du coup vous faites des bains de sang, et puis c'est quoi ça d'ailleurs des bains de sang ? je croyais que vous vous laviez à l'eau moi !

Mais après tout, peut-être que les Dieux n'ont pas tout à fait le même régime qu'eux simples mortels. Après les colères dont ils pourraient apparemment faire montre, ils ont des bains de sang. Après tout, Cléopâtre prenait bien des bains de lait...

Elle pourrait poursuivre, elle en a entendu de belles, mais elle veut d'abord avoir des réponses à ces questions-là.

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Equemont
D'un seul coup, Equemont vit rouge. A l'attitude de sa fille aimée, les poings fichés sur les hanches comme la mégère d'un étalage de poisson, une seule certitude s'imposa à ses yeux. Elle était allée traîner dans les bas fonds de cette ville crasseuse et malfamée, Saintes la sordide. Depuis leur arrivée, les rencontres s'étaient enchaînées et le baron ne pouvait que déplorer l'absence d'intelligence à tous les coins de rue. Que sa fille traîne avec de parfaits idiots le mit dans une rage profonde. Cependant la petite n'y était pour rien, aussi il décida de l'écouter.

La nature a horreur du vide, dit-on et voilà que cette fillette de quatre ans prenait des attitudes de femme devant le Salar, exigeant de lui qu'il se comporte comme si elle était l'unique. Il lui avait dit de parler à tout le monde ? Oui. Mais surtout à ne pas juger les gens par leur rang social. Par contre parler avec des abrutis dotés d'un penchant à la perversion, certainement pas.


- Je vous écoute ma fille.

Un discours plus tard, Equemont se fit une première remarque. Elle était atrocement bavarde. Certes, il ne passait pas ses journées avec ses enfants, ainsi de temps en temps il faisait ce genre de découvertes. Elle était bavarde. Comme sa mère, ne put s'empêcher de penser le blond.

Elle avait parlé avec ce nigautin. C'était certain. Il avait raconté l'esclandre. Comment un homme pouvait-il raconter cela à une fille de quatre ans ? Quel genre de monstre était-il ? Et voilà, la jalousie tant redoutée était arrivée. Il allait falloir la jouer serrée. Un géant contre une gamine.

Le baron l'écouta sans sourciller, sans même un sourire sur les lèvres, avec un air grave et concerné. Oh oui, il aurait pu comme un père commun la renvoyer jouer avec ses poupées de bois et lui clore le bec. Mais il ne pouvait se faire à l'idée de la laisser pour compte. Une force intérieure le poussait à la considérer comme une vraie personne. Il parait que l'on appelait cela la paternité. Cependant il était bien conscient de la carence affective engendrée par l'absence de Claire. Nulle femme ne saurait remplacer une mère, peut-être pallier et combler, oui, mais on ne peut être mère à la place d'une autre. Resterait au fond d'eux cette blessure d'avoir perdu celle qui leur donna tout.

Sur cette conclusion qui eut été comique s'il n'avait point été dite dans un contexte de remontage de bretelles d'un père par sa fille de quatre ans, Equemont posa un genou en terre pour être légèrement au dessus d'elle et d'un geste délicat, sans ajouter un mot, il lui prit les deux mains et les défit de ses hanches. Puis posant une main dans son dos et l'autre sur ses jambes, l'enleva en l'air pour la tenir entre ses bras.


- Vous êtes ma fille Ermelne et je vous aime in-con-di-tionnelllement (puisque tu veux apprendre des mots compliqués cocotte...) Lorsque je vous ai dit de parler à tout le monde, je n'ai pas dit qu'il fallait se fier à tout le monde. Je voulais vous dire que le mérite des gens ne tient pas à leur rang.

Et je ne suis pas content de vous Ermelne, parce que vous êtes allée voir des personnes non recommandables. Cet homme que vous avez vu est un fieffé manant qui a insulté Lanceline et votre père. Alors, parce que tout mérite justice, j'allais lui rendre ce qu'il méritait. Aucune action n'est sans conséquence, ma fille. Retenez cela.

Vous me dites que je ne pense qu'à Lanceline et non point à vous. Ce sentiment s'appelle la jalousie et je veux que vous le sortiez de votre cœur. Parce que la jalousie consiste à comparer ce qui n'a aucun rapport.
(Comprends ça ma fille, parce que moi-même je ne sais pas d'où je le sors... et pourtant je n'ai pas quatre ans, moi...) Quand un père aime sa fille, c'est un amour inaltérable qui les lie. Et voyez-vous, je... je...

Le blond, tout -sanguinaire- qu'il était semblait partiellement démuni devant un si petit morceau pétillant de vie. Pour cacher sa gêne, il s'approcha d'un muret, et y assit la brunette.

- Je ferai tout pour vous. Votre mère ne sera jamais remplacée. D'ailleurs elle est irremplaçable. Tellement, hum, différente disons.

Quant aux bains de sang, et bien c'est une expression qui veut dire la violence nécessaire pour la justice. Parce que l'homme que vous avez rencontré est un couard qui a eu peur de mon épée. Il n'y a rien de pire que les lâches. Ne le soyez jamais, mon enfant.

Mais maintenant c'est à vous de m'écouter ! Je vous interdis d'aller traîner dans ces auberges seules avec ces faquins.
(Encore heureux cette fois, l'hurluberlu était soit trop idiot, soit trop intelligent pour vous faire du mal. J'opte ceci dit pour la première proposition. C'est sûrement la peur qui l'a fait reculer.) Là le Salar ne peut s'empêcher d'élever un peu la voix. Car celui qui touche au moindre de vos cheveux n'aura plus un instant de répit avant son trépas en cette terre, et je le poursuivrai en Enfer afin qu'il paye à la mesure du prix que vous avez à mes yeux.

Le père prend de nouveau sa fille dans les bras et la repose à terre. Et il ose ce geste d'affection. Lui tenant la main, il commence à marcher en direction de l'auberge. Oui, il allait présenter à la petite fille une personne avec qui elle s'entendrait à coup sûr. La sœur de Lanceline, Azarielle.

Contemplez ce spectacle de dos. Un géant chevalier blond tenant une toute petite brune par la main. Si vous n'êtes pas attendris, allez consulter, parce que vous êtes un monstre !!!!
Ermelne
Elle l'entend et se rassure. Il est bien tel qu'elle l'a soutenu : il est gentil et ne ferait pas de mal injustement. C'est son père, quoi ! Elle tente donc de le lui faire comprendre mais sans succès (et couper la parole aux adultes c'est malpoli !)

-« C'est bien ce que j...

Héhé fail. Elle a pas compris, ni retenu (elle a que quatre ans j'vous signale!) le couplet sur la jalousie. Juste que la prochaine fois, elle se la boucle là-dessus. Par contre elle se souviendra du coup de l'amour inaltérable. Elle sait pas ce que ça veut dire, mais la gamine retient et demandera. À Line, tiens ! et on verra bien ce qu'elle dira. Elle pourrait transformer, dire que son père a dit que c'est d'eux trois dont il parlait ... mais ... c'est pas beau de mentir. Bouuuh !

Le Dieu la soulève de terre et lui prend la main. Elle a à peine le temps de balbutier :


-« Oui, Père ...

Mais elle ne sait pas où il l'emmène. Pis t'façons, elle a pas fini ! Qu'il croive (si parfaitement, c'est un nouveau verbe, il va cartonner dans cinq cent ans chez les rappeurs) ce qu'il veut mais elle a encore à causer. On est la fille de sa mère ou on l'est pas (mais cette phrase est d'une redondance, j'vous jure ...). Et vas-y que j'te tartine tout ça avec un sourire angélique et mignon tout plein ; on est une fillette de quatre ans ou on l'est pas ...

-« Père ... C'est pour ça que vous avez voulu égorger un homme ? Il a dit que vous l'aviez pris de haut, mais vous êtes très grand alors c'est normal ! et vous avez été menaçant qu'il a dit, enfin il croyait que je dormais mais j'ai tout entendu ! mais il y avait quelqu'un d'autre qui disait comme moi que vous étiez gentil, alors il s'est peut-être trompé ? et puis, non ! c'est sûr, il s'est trompé, Lanceline elle est gentille et elle dit pas des ... des ... « saloperies » ... Mais c'est quoi, dites, Père, des sal ... saloperies ? Mais je savais que vous êtes gentil, vous venez de le dire puis moi j'en suis sûre, parce que sinon vous seriez pas mon Papa à moi d'abord.

Le regard bleuté est fier de son homologue masculin. On est Salar ou on l'est pas (promis c'est la dernière). Elle a pas tout compris non plus sur le couplet de ses cheveux. Faut pas utiliser des métaphores, parce que c'est juste bon à la perdre. Ermelne et les subtilités du langage ... Et hop elle en remet une couche :

-« Mais Père si moi je décide de me couper les cheveux, vous allez aussi me poursuivre en Enfer ? Ou si c'est ma nourrice ? Parce qu'elle est gentille hein, moi j'l'aime bien et je veux pas que vous lui couriez après.

Et puis, un peu plus bas :

-« Mais Père, je veux pas que vous lui en vouliez au meussieu. Passque le meussieu, il m'a ramené jusque là où je dors près de votre chambre pour être sûr qu'il m'arrive rien ...

La brunette questionne finalement, avec l'insouciance propre aux enfants :

-« Vous m'emmenez où Père ? J'peux savoir ou c'est une surprise ?
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Equemont
Ce sombre culvert avait perverti la prunelle de ses yeux, il en avait maintenant la certitude. Quel linfar que ce manant. Quelle idée saugrenue que de parler de putasserie devant une fillette à peine sortie des langes ! Il lui ferait regretter son attitude. Mais pour l’heure, il fallait se confronter au questionnement de la brunette et tâcher de répondre pour éviter que l’huile ne se répande en son cœur. Elle n’allait pas parler comme une vilaine. On était une Salar, ou pas.

Par où commencer ? Saurait-il parler à une fille ? Eduquer un futur chevalier à la prouesse et à l’honneur lui semblait une bagatelle à côté du défi qui s’imposait à lui. Comment rêvait-il sa fille ? Sa pensée se fixa quelques instants sur les femmes qu’il avait aimé. Puis sur sa mère. Assurément il ne lui souhaitait en rien le même destin que cette pauvre femme. Alors que les visages défilaient en son esprit, deux vinrent se figer en lui comme une évidence. Il y avait Hortense. Indomptable, intelligente et dotée d’une âme de feu. Et Lanceline. Taillée dans le même roc. Oui c’était ainsi qu’il la voulait.

Salar posa son regard sur sa fille, et l’aima. Il sentait ses petits doigts se convulser et prenait soin de les tenir très légèrement empaumés. Il essayait de marcher avec lenteur, pour laisser le temps à petits petons de rejoindre sa grande foulée.


- « Aussi vrai que vous êtes ma fille, Ermelne, je vous enquéris de ne point croire cet affabulateur. Mais retenez ceci : la gentillesse n’est pas une vertu. La bonté, oui, la clémence aussi. Mais la gentillesse n’est que pliure. Notre devise est plutôt rompre que plier, ne jamais s’avouer vaincu. La gentillesse est la fuite la plus vile qui soit. Aussi non, ni Lanceline, ni moi ne sommes gentils. Nous sommes loyaux, bons, aimants, serviables, mais certainement pas gentils. Lanceline est même douce avec vous, comme seules les femmes savent l’être. Devenez aussi douce qu’elle. Mais aussi forte. Si je l’ai… je… l’apprécie, c’est bien pour tout cela. »

Ou comment un malabar de guerrier se prit à rougir devant une fillette qui fait la hauteur de son avant-bras. Il avait pris le parti de ne point lui parler comme à une demeurée, c’est propres parents avaient fait de même, et il s’en trouvait plutôt aise.

- « Pour ce qui est du mot que vous avez entendu, il ne convient pas que vous l’employez. Il signifie vilénie dans la bouche d’un vilain. Vous n’êtes pas une vilaine ? Alors… Maintenant nous allons voir la sœur de Lanceline, qui s’appelle Azarielle. Vous serez polie avec elle et la saluerez comme il se doit.

Et le Salar de tirer doucement sa fille vers le donjon pour y chercher l’autre blonde. Et ho, z'êtes où Ara ?
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Azarielle
Le regard perdu au-delà de la fenêtre, les pensées égarées quelque part dans le passé et les mains croisées sur ses genoux, Azarielle profitait de ce moment de tranquillité. La solitude avait du bon, elle lui laissait du temps pour réfléchir.

En quittant Saintes, elle avait quitté tout ce qu’elle exécrait. Après s’être tant de fois demandée où était ses racines et ses attaches, elle avait abandonné ses questionnements le jour où elle avait revu Lanceline. La question ne se posait plus désormais, où sa sœur était, là elle appartenait. Un jour sûrement elle serait amenée à abandonner cette doctrine si confortable et réconfortante, mais aujourd’hui elle en profitait.

Elle arracha son regard à l’observation d’un paysan au loin, affairé à elle-ne-savait-quoi, pour le reporter sur la robe, ou plutôt le projet de robe qu’elle avait sur les genoux. Ses aiguilles l’attendaient, elle prenait du retard. Mais plus elle était en retard, plus elle tergiversait.

Être moins feignante ? Elle commencerait lundi prochain. Vingt-quatre ans que ça durait, cette procrastination de masse.
Ermelne
Ermelne tente de suivre son père. Là où il fait un pas, elle en fait trois, voire quatre (j'ai pas compté précisément). Elle tend l'oreille, le regarde, ne le lâche pas de ses azurs. La gentillesse n'est pas une qualité à l'entendre. Pourtant, elle l'aurait juré. Alors, ce n'est pas de la gentillesse mais de la douceur ? L'enfant ne comprend pas, mais elle est à cet âge où beaucoup de choses lui échappent, alors elle ne cherche pas à creuser. Douce. Et forte. Comment peut-on être fort ? Elle lui demandera, à lui, son père, de lui apprendre : c'est un Salar et les Salar sont forts. C'est sa nourrice qui l'a dit.

Il pose des questions auxquelles il apporte réponse lui-même, la brunette est ravie de n'avoir pas à le faire elle-même. Elle aurait pu, par malice, dire que si elle était une vilaine. Mais elle se serait peut-être frottée à la colère de son Dieu. Et elle ne veut pas cela, autant que faire ce peut elle veut le garder de son côté.

Ils entrent donc dans le bâtiment, ce drôle de couple, lui géant et elle toute petite. Presque on pourrait les voir allant cahin-caha. Ses yeux bleutés se posent sur la femme, là-bas, près de la fenêtre. Elle aime la lumière ? comme les plantes ... ?
La petite se garde bien pourtant d'en faire la réflexion. Après tout, Dieu a dit qu'elle devait être polie. Elle s'avance doucement vers la blonde femme qui tient des aiguilles à la main se demandant si le fait qu'elle s'exprime éventuellement d'une mauvaise manière aurait des répercussions, et qu'elle finirait avec ces aiguilles plantées dans son petit corps.


-« Ma Dame ... Je suis Ermelne, Ermelne du Salar. En ... Encantat.

Ermelne courbe un peu le dos, les révérences elle ne connaît pas encore. Et sa voix a tremblé sur le mot occitan. Elle voudrait tant ressembler à cette 'Line qu'elle aime, mais manifestement elle ne le peut pas, mais cela viendra peut-être plus tard ... La fillette attend dans cette posture ridicule, se sentant gauche, maladroite, ne rêvant que de rentrer dans un trou de souris. Si déjà Lanceline est impressionnante, alors sa sœur ... Elle ne doute pas de sa gentillesse (pardon, de sa douceur) mais il y a chez les Valdesti un quelque chose qui l'impressionne.
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Equemont
Le Salar, dans sa version paternelle, observait la réaction de sa petite fille. Un mince sourire étendit ses lippes vers la droite. Cette brunette lui donnerait du fil à retordre. Son intention profonde était de multiplier les modèles féminins pour qu'elle puisse se construire comme femme. En effet il fallait pour le bien de cette fillette qu'elle ne soit pas enfermée dans une relation toute aussi fusionnelle que partielle. Il avait pensé à Azarielle parce qu'elle était une gente demoiselle. Les sœurs Valdesti avaient du bon, c'était certain. Equemont laissa un instant sa pensée glisser vers celle qui habitait ses journées, celle qui était le miroir de son âme. Sourire plus large.

- Oyez damizelà Azarielle l'effronterie de cette fille. Elle se présente toute seule. J'espère que vous lui montrerez comment une femme de notre rang doit se tenir.

Se penchant vers la petite fille, il lui posa un baisers sur le front et se recula pour les laisser faire connaissance. Le regard du baron se posa sur les aiguilles et devina l'intérêt de sa fille pour celle-ci.

- Mes damizelles, je vous laisse entre gente féminine. Faites attention avec vos aiguilles Azarielle. La curiosité est mère de vice.

Le Salar tenta une sortie, dans l'espérance qu'aucune des deux ne le rappelle...
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Azarielle
L'aiguille et le tissus trouvent leur place sur les genoux d'Azarielle, en attente. L'attention se détourne de cette ébauche de robe qui ne verrait certainement jamais le jour. Les pupilles vertes se posent sur la jeune Ermelne, et un sourire s'élargit sur le visage d'Azarielle.
Enfermée entre les quatre murailles de sa pensée depuis bien trop longtemps déjà, elle appréciait la spontanéité de la fillette.

Equemont avait exprimé le souhait qu'elle rencontrât sa fille. Si Azarielle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait apporter à cette enfant, elle était néanmoins ravie de faire sa connaissance. Elle était surtout curieuse de voir à quel point elle ressemblait ou non à son père, ou à la description que ce dernier lui avait faite de sa fille. Elle s'était maintes fois imaginé l'esprit du père dans le corps d'une gamine, et cette pensait lui avait à chaque fois arraché un sourire amusé. La fille ne pouvait être le reflet parfait du père, sans quoi Azarielle était persuadée qu'Equemont n'aurait pas la même attitude envers sa fille. Enfin, des suppositions. Elle était passée maîtres en la matière.

Loin de s'offusquer de la démarche d'Ermelne, Azarielle lui adressa un large sourire et inclina la tête.

Demoiselle, je suis enchantée de faire votre connaissance. Je suis Azarielle de Valdesti.

Elle allait ajouter qu'elle était la soeur de sa soeur, mais devant la stupide évidence, elle se ravisa et remarqua plutôt :

Vous piochez dans le vocabulaire de ma soeur, jeune fille ? Je m'étonne plutôt de ne pas entendre quelques mots en breton sortir de votre bouche.

A la remarque d'Equemont, la blonde Valdesti avisa ses aiguilles à coudre sur ses genoux, puis ses aiguilles à tricoter non loin.

N'ayez crainte, le seul risque c'est qu'elle apprenne à vous faire des bonnets. Vous seriez fort ennuyé si elle vous demandait de les porter.

Par respect, elle s'interdit de s'imaginer le portrait, elle garderait son rire pour plus tard. Il n'était pas question de taquiner un peu plus Equemont devant sa jeune fille. Cela aussi, elle le gardait pour plus tard. Et encore.

Redressez-vous Ermelne, que je puisse voir votre joli visage ! Je ne mords pas, n'ayez crainte. Pas avec mes dents en tout cas. Mais passons ! Comment allez-vous ?
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