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[RP] Faut manger pour vivre, voler pour manger...

Tord_fer
      Je vole, comme un aigle Royal,
      Je vole, au-dessus des Lois.
      Je vole, quand j'ai faim c'est bien normal.
      - C'est pas moral ?
      *


    [Sur les routes, quelque part dans le royaume]


Le vent avait tourné. Le froid saisissant mordait ses chaires malgré l’épaisse cape en laine qui le recouvrait. Il avançait doucement, face au vent. Appuyer sur sa béquille il se disait que chaque pas dans cette direction serait un de moins à faire le lendemain. Son œil se tourna vers la frêle silhouette qui l’accompagner. Elle tremblait. De peur ? De froid ? Elle était peu couverte. Nue pied. Tord décida qu’ils avaient assez marché pour aujourd’hui, qu’il était temps de leur trouvé un abri pour la nuit.
Il pivota sa lourde silhouette en direction des bois et s’éloigna du chemin dans lequel le vent s’engouffrait trop facilement.
Se protéger du vent, trouver un arbi.
Il visa un épais talus et s’accroupis contre. Les branches entremêlées formaient une protection naturel contre l’aquilon qui faisait rage. Il fit un signe à la pauvre créature qui l’accompagné de l’attendre là avant de partir dans la foret chercher du bois. Il devait faire un feu. Il n’était pas poursuivis il n’avait donc aucune crainte d’être repérer. Cela réchaufferait leur carcasse et éloignerait les bêtes.
Il se mit rapidement à l’ouvrage et après quelques tentatives infructueuses le feu pris enfin dans les brindilles. Il recouvra le tout de gros bois avant de s’assoir près d’elle.
Son œil se pose sur ces pieds. Malgré la crasse qui les recouvrait, on devinait néanmoins que cette teinte légèrement bleuté n’était pas de bon augure.
Il sentait son corps frêle trembler contre le sien. La petite n’était pas préparée à un tel voyage. Elle crèverait avant d’atteindre leur destination, il ne pouvait la laisser ainsi. Malgré le peu d’égard qui lui portait et les paroles rudes qu’il lui adressait, Tord s’était néanmoins entiché de cette gamine. Il ne la voyait plus comme un trophé. Elle était leur égale. Il retrouvait chez elle quelque chose qu’il avait au fond de lui. Qu’ils avaient tous au fond d’eux. Eux, les Piques. Ces êtres rejetés par tous et s’était réunis sous les mêmes couleurs. L’homme n’était pas fait pour vivre seul. Même les pires d’entre eux.
Le Borgne détacha la petite ancre d’argent qui retenait sa lourde cape et la posa les épaules de la Blanche.
Son ventre grogna. La faim le tenailler. Il sortit de son sac de toile une miche de pain noircit par le temps. C’était leurs dernières provisions…
Tord n’était pourtant pas gros dépensier, il dépensait ce qu’il avait pour vivre. Et n’avait pas beaucoup. La fortune ne lui avait pas souri ces derniers temps, et l’hiver était rude. Quant à l’ouvrage plus personne ne donner sa chance à un borgne unijambiste ex-taulard. Apres tout, cela était compréhensible, il ne pouvait les en blâmer.
Il partagea sa miche avec Bloodwen tandis que son autre main tâté sa bourse. Trois écus. Cela ne suffisait pas à acheter un pain. Ils devront se servir…
La petite était chétive, et ne mangeait pas à sa faim, elle devait reprendre des forces pour continuer. Il devrait également lui trouver de quoi se couvrir.
Le Borgne devenu boiteux, frissonna et rajouta une buche dans le feu. Du haut de ces cinquante-quatre ans il avait connu bien pire. Mais pas elle. Et il ne voulait pas qu’elle en fasse l’expérience. Elle n’en survivra pas, il en était sûr.

Il n’avait pas décoché un mot depuis la dernière ville. Les paroles sont précieuses, il ne les gaspillait pas en discussion futile. Aussi il dut déglutir avant de converser de sa voix rauque.


    J’entends ton ventre gronder. Tu as faim. Nous n’avons que cette miche et encore deux jours de marche avant la prochaine ville. Je n’ai plus la force d’installer des collets, et les bêtes doivent hiberner en cette période de toute façon. Il faudra te restreindre encore un peu, puis nous nous procurerons à manger.


Tord baissa son regard sur elle avant de sortir son coutelas et de déchirais un peu plus ces fripes pour lui faire des chausses de fortune.

    La neige ne va pas tarder à tomber. Colle toi ça aux pattes ou je risquerais de ne plus te retrouver.


Le Borgne sourit en coin, mais c’était un sourire triste, loin du rire tonitruant qu’il pouvait avoir lorsque que son ventre était plein et que les flammes de l’âtre brillait dans son unique œil.

    Dors maintenant. Je prends le premier tour de garde.


Tord coinça Cispoule entre sa chemise et son torse pour la réchauffer. Son œil se perdit dans la pénombre, son oreille guettait les moindre bruit, mais sa pensée, quant à elle, était loin…
Toujours le premier pour clamer haut et fort qu’il était un brigand et que brigand il le resterait, ça n’avait pas toujours était le cas. Il repensa à la première fois où il dut voler pour ne pas mourir de faim. Cela l’avait rendu malade. Une partit de lui s’en était allé ce jour-là. Sa fierté.
C’est un sacrifice que devra faire la petite quand ils atteindront la ville. En espérant que ça ne soit pas trop tard.
Il savait qu’elle ne voulait pas devenir comme lui. Il ne l’avait pas emmené pour ça. Mais parfois la nécessité nous rattrape plus vite que prévu. Comment lui annoncer ?
Son regard se détourna de la pénombre de la nuit pour se poser sur ce visage bien trop pâle qu’éclairé le feu. Il fut saisit par ce contraste. Il la regarda s’apaiser, légèrement rassasié, et attendit que le souffle de la jeune fille prenne un rythme régulier avant de remettre sa moitié dans son sac. Il lui donnerait demain, il pouvait encore tenir.


                    ... C'est la meilleur des raisons.


*Titre et parole tiré d'Aladdin.
Bloodwen
Assise sur la terre dure et gelée, plongée dans l’obscurité, j’attendais en grelottant le retour de l’homme qui m’avait entraîné avec lui sur cette route dont je ne voyais pas la fin. Mes extrémités étaient engourdies et mon visage n’était que douleur tant le vent l’avait frappé, renversant ma capuche et plantant ses aiguillons dans ma chair. C'était une expérience nouvelle pour moi qui n’avait somme toute connue que la moiteur d’une grange du sud de la France. Mes dents claquaient sans que je ne puisse les arrêter et j’avais beau essayer de me réchauffer en me frottant les bras sous ma fine cape, rien n’y faisait.

J’ignorais ou j’allais et quel sort m’attendait. J’avais accompli les derniers kilomètres en trébuchant, sans même plus ressentir la douleur à mes pieds nus. Sans doute une épaisse corne s’y était formée et me protégeait des pierres du chemin, ou alors le froid les avaient anesthésiés temporairement, me réservant pour plus tard une douleur fulgurante. A plusieurs reprises, mon regard larmoyant s’était tourné vers mon guide. Il m’effrayait tant que je n’avais même pas tenté de m’enfuir, alors que nombre de gens à l’apparence aimable m’encourageaient à rester avec eux. Je ne l’avais pas fait par peur, me rappelant l’épisode de Muret, et aussi parce que je n’osais plus me fier à rien ni personne.

Tant de gens s’étaient montrés gentil et prévenant, jusqu’à ce que l’un deux m’enlève brutalement et fasse de moi sa chose, me battant autant que me caressant. Je n’étais toutefois enfuis, pour tomber entre les mains de celui qui revenait à présent avec du bois et qui tentait d’allumer un feu. Lorsqu’il prit place auprès de moi, je me blotti instinctivement contre lui. Même s’il était dur et peu avenant, il ne semblait rien attendre de moi, ce qui me rassurait un peu. Toute occupée à ma présente survie, je ne préoccupais plus de mon sort futur, me contentant de ce que j’avais sans prétendre à en obtenir davantage.

La lourde cape m’isola davantage du froid, et j’acceptais avec reconnaissance le morceau de pain, que je me mis à mâcher lentement, pour qu’il dure longtemps et que mon estomac cesse de me tourmenter plus rapidement. Je n’avais jamais beaucoup mangé, et était vite rassasiée. Aussi, j’accueillis ses propos avec résignations, ce ne serait pas la première fois que je passerais une longue période sans manger, mais aurais-je la force d’avancer toute de même ? Je l’ignorais. Avalant mon dernier bout de pain, je le regardais et hochait la tête pour lui signifier que je l’avais compris.

Je me redressais, surprise, en le voyant sortir son couteau, et le regardait sacrifier ses vêtements pour me fournir de quoi protéger mes pieds. Les yeux brillants de reconnaissance, je pris les chausses de fortune et les enfilais délicatement. La neige, je l’avais vue quelques rares fois, mais ne l’avait jamais touchée. Je la redoutais maintenant, et levait le visage vers le ciel menaçant. Une chaleur réconfortant me gagnait doucement. Le feu faisait son office et réchauffait mon visage et le bout de mes doigts et de mes orteils à présent protégés de la morsure du gel. Mon esprit se mit à vagabonder vers la prochaine ville où nous trouverions à manger. J’avais un peu moins peur désormais. Tord ne m’abandonnerait pas à mon sort dans ce désert et ne me laisserait pas mourir de faim tant que je le suivrait et lui obéirait docilement.

Quand à dormir, je ne me fis pas prier, tant l’épuisement me gagnait. Quelques instants mon regard las s’égara sur les flammes avant que mes paupières ne tombent et que mon corps ne cesse de trembler pour sombrer lentement dans un sommeil profond et sans rêve, de ceux dont on s’éveille avec la sensation de ne pas avoir dormi cependant qu’il a procuré tous ses bienfaits

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Tord_fer
Il ne la réveille pas. Elle dort d’un sommeil lourd, un sommeil juste, un sommeil d’innocent. Sommeil qu’il n’a plus connu depuis exactement trente ans. Oui cela fera trente ans cette année. En juin.
Il ferme un instant les paupières, mais très vite les bruits revinrent, les cris les supplications, et le regard… Ce regard. Celui de Franck. Il ne peut le supporter, il le supportait depuis bien trop longtemps. Il avait payé sa dette.

Tord était las. Las de vivre. Las de voir les autres mourir. Las de rester debout, seul. Il avait pourtant mainte et mainte fois provoqué la mort. C’est de là que lui venait son obsession du dons de soi, dans le sens propre des mots. Ainsi elle aurait moins à prendre qu’elle viendrait le chercher. Cependant Tord était de ces hommes robustes, de ceux qu’on ne plie pas si facilement.
La lassitude le gagnait la nuit tombé, les cauchemars l’envahissaient, mais tous les matins il se relevait la tête haute, faisant la nique à la vie. Et la mort aussi.
Cette nuit-là il ne dormit pas. Il ne dormait presque plus. Il fuyait les ténèbres qui l’emplissaient dans ses rêves. Bien sûr il ignorait qu’en fuyant ainsi les bras de Morphée il courrait droit dans les bras de sœur cadette, la Folie.
Le feu s’éteignit doucement, Tord le réalimenta deux fois dans la nuit avant de se résoudre à le laisser mourir les plongeant ainsi dans l’obscurité complète.
Ses souvenirs envahir les ténèbres et Tord s’abandonna à eux, espérant que les premières lueurs du soleil le délivre.


    [Deux jours de marche plus tard, dans la ville la plus proche]


La neige avait recouvert le sol. Elle crissait sous le pas lourd de Tord. Voilà deux jours qu’ils marchaient. Ce manteau blanc avait remplacé le vent par l’humidité. Les paroles s’étaient faites rare entre eux. Mais après tout avait-il vraiment besoin de mot pour s’exprimer ? Il savait ce qu’elle ressentait. Il avait fini par lui laissait sa cape, même si c’était pour elle un poids supplémentaire à porter.
La faim lui tordait les boyaux. Il lui avait également laissé le dernier bout de pain et se contentait de sucer la neige pour apaiser sa soif. Elle était brave. Elle ne se plaignait pas. Elle avançait. Silencieuse. Blanche parmi la blanche. Cela ne faisait ressortir que ces yeux. Tache de sang sur un drap blanc.
Pourquoi était-elle ainsi ? Pourquoi Aristote faisait-il cela ? N’étions-nous pas tous égaux face à lui ?
Apparemment non.
Le destin ne nous donne pas les mêmes cartes. A nous de bien jouer celle qu’on a.
La silhouette imposante de la ville se détacher du paysage. Sombre masse cerné par cette blancheur immaculée. Tord accéléra le pas, guidé par sa faim.
Il n’eut aucun mal à s’avancer dans la foule. Il n’eut aucun mal à trouver le marché.
Arriver devant les étalages débordant de marchandise le Borgne s’arrête net. Il en aurait presque la larme à l’œil.
Il se retourne et regarde la Blanche, il se baisse, lui cause à voix basse.


    Ecoute. Je sais que cela est contraire à tes principes. Mais on n’a pas de quoi payer. Tu es fine, tu es frêle, tu passes inaperçu, alors que moi….


Le Borgne s’arrête. Ouais bon sa se passe de commentaire de toute façon.

    C’est simple, tu prends, je fais diversion.


Sans plus d’explication le Borgne boitille jusqu’au marchand à sa droite et se saisit d’une belle miche de pain bien dorée. Celui-ci réagit aussitôt et ordonne au malpropre de reposer ça et d’éloigner sa main crasseuse. C’est ainsi que commence le numéro du vieux brigand. Le voilà qui clame haut et fort qu’il est un client comme un autre et que c’est de la discrimination, qu’il est raciste de sa poule, que de toute façon personne ne comprend les volatils. Bref pour mettre l’ambiance sur le marché il la mettait. Que voulez-vous le talent ça s’invente pas…
Tous les yeux étaient rivés sur ce Borgne unijambiste. Vas-y petite, c’est à toi de jouer à présent.
Bloodwen
Epuisée par cette longue marche, à demi aveuglée par la réverbération neigeuse, j’eu tout le mal du monde à suivre le Borgne dans la foule urbaine, luttant pour ne pas le perdre de vue alors que je heurtais sans cesse des obstacles mouvants qui ne me remarquaient même pas. J’étais si fatiguée et me sentais si faible, que je me serais allongée n’importe où pour trouver le repos, fusse-il éternel. Mais, arrivée au marché, et sentant, plus que voyant la nourriture, mon esprit engourdi s’éveilla un peu. Il avait dit qu’une fois la ville atteinte, nous nous procurerions à manger et il avait tenu parole.

Plantée là, mes lèvres crevassées n’avaient laissé sortir qu’un faible «
oui » avant qu’il ne s’éloigne. Il me demandait de commettre un vol, moi qui n’avaient jamais eu l’idée de prendre ne serait-ce qu’une lampée de lait ou un œuf lorsque j’étais à la ferme, et qui n’était même pas capable de réclamer un bout de pain à des gens bien intentionnés alors que je mourrais de faim.
Non pas que ce fut-ce un principe, plutôt que cela ne m’avais jamais traversé l’esprit. J’étais bien trop faible et peureuse pour commettre un acte aussi courageux à mes yeux. Mais tandis qu’effarée, je regardais Tord attirer l’attention sur lui, je partais en quête du peu de force psychique qui devait résider au fond de moi.
La faim était une motivation, mais plus forte encore était la peur. Celle-ci était double : peur de me faire prendre, et d’être battue, voire pire par la foule, peur d’échouer et de subir la colère du boiteux. Il me pellerais sans doute avec son couteau rouillé si je ne lui servais à rien. Et si lui se faisait prendre, qu’Est-ce que je deviendrais ? Je serais probablement entrainée avec lui ou broyée par cette foule dense.

Elle me terrorisait autant que les perspectives qui défilaient devant mes yeux. Ma vue trouble lui donnait une allure de monstre mouvant et terrible, tentaculaire et pluri-Céphale, bousculant et hurlant, pressé de me piétiner et de me dévorer. Comme une entité menaçante et meurtrière.
Devant moi, dans un flou lointain et pourtant si proche, je voyais les étals et les multitudes de mets aux couleurs bigarrées, qui diffusaient leurs parfums enchanteurs parmi la puanteur de la rue et qui n’attendaient qu’acheteurs, ou tout du moins preneurs. Ma langue passa sur mes lèvres gercées. Je n’avais pas le choix.

Tremblante sous mes capes, ma tare dissimulée sous la capuche que j’avais remise dès que j’avais aperçu la ville, je levais timidement la tête sur les personnes qui m’entouraient. Toutes regardaient le spectacle qu’offrait mon complice.
Alors, à pas hésitants, le cœur battant douloureusement dans ma poitrine prête à éclater, je me dirigeais vers l’autre extrémité de l’étal du boulanger, à laquelle tournait le dos la foule curieuse qui s’était amassée. Je restais là quelques secondes, à fixer la plus grosse miche que je n’avais jamais vue.
Lentement, mes doigts osseux se glissèrent en direction du pain, m’attendant à chaque instant à sentir une poigne me saisir par les épaules. Une sueur froide se mit à me couler dans le dos et sur le front, alors que je refermais mes mains frêles sur l’objet de ma convoitise, le souffle court.

Sans gestes brusques, je la fis disparaître sous les pans de ma cape, la serrant fort dans mes bras, de peur de la laisser échapper. Prudemment, je me reculais, pour fuir le lieu du crime, mes jambes flageolantes me supportant à peine. Je ne cessais de me répéter les paroles de mon mentor : que j’étais fine, frêle et que je passais inaperçue. J’essayais de me persuader que personne ne s’intéressais à moi, que personne ne me voyait.
Je me retournais, tête basse, espérant sortir de cette place populeuse avec mon butin, la tête bourdonnante, partagée entre peur d’être prise et une sorte de sentiment étrange qui me tournait la tête de manière agréable.

Mais soudain, un éclat de voix sortant du brouhaha général et un contact furtif sur mon épaule me fit pousser un petit cri de surprise et me fis rentrer la tête entre les épaules. J’avais l’impression que mon aventure durait des heures, alors que quelques secondes seulement ne s’étaient écoulées. Je n’avais jamais fait que quelques pas, et ne m’était éloignée que de quelques pas.
Terrifiée, je me jetais sous les premiers tréteaux venus, disparaissant sous la toile qui dépassait d’un étal pour me recroqueviller au milieu des restes de poissons, serrant l’objet du délit contre ma fragile poitrine, tremblante et sanglotant tout bas, la respiration coupée. J’étais perdue.

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Tord_fer
Durant son altercation avec le marchand, le Borgne ne quitta pas de l’œil la petite Blanche. Il la vit se saisir de la plus grosse miche de l’étale sans qu’on ne la remarque et un sentiment de fierté naquit dans le cœur desséché du Borgne.

Ce sentiment de fierté disparut bien vite lorsque celle-ci paniqua au contact d’un passant mal embouché la percuta. Elle se glissa sous l’étale.
Et merde…
Comment il allait la sortir de là maintenant ?
Le Borgne grimaça. Le commerçant l’avait à l’œil et ces faits et gestes étaient donc surveiller de prêt. Il trouverait ça louche si le Borgne s’accroupissait soudainement.
Il devait donc la laissa là, pour le moment. Il la récupérait plus tard, bien conscient du fait que la petite pourrait lui échapper à tout moment. Il n’aimait pas cela mais le choix lui manquer. Il s’était attaché à cette petite viande dont il ne voulait seulement qu’en trophée. Il n’avait put avoir sa peau, alors il l’avait pris elle.
Mais les choses avaient changé, et ce petit être fragile méritait d’être protéger.
Il fallait qu’il la récupère avant que le marchant ne remballe tous.
Le Borgne grogna, elle le mettait dans une position délicate.
Ce grognement ne plut pas au quidam d’en face. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Déjà que ce grossier personnage lui faisait perdre sa clientèle avec son odeur pestilentielle mais en plus il se permettait de grogner tel un chien enragé !
Non mais vous savez ce que je leur fait au chien galleux moi ?! Je leur fous un bon coup dans le museau !
Liant la pensée au geste, le mitron, de stature imposante, empoigna le Borgne par le col pour le virer de là illico presto.
Cela ne plut pas au Borgne. Cela ne lui plut pas du tout.
Bon d’accord avec l’âge il se laissait attendrir par les petites albinos en détresse mais il ne fallait pas non plus pousser mémé dans les orties ! Enfin pépé dans ce cas là. Hé oui le Borgne était grand père…
Sans réfléchir le Boiteux lui balança un coup de béquille dans les rotules.
Il fait moins l’malin maintenant l’loupiot !
L’homme se retrouva ainsi à terre….
Nez à nez avec la Blanche…
Et merde…
Quand ca veut pas, ca veut pas.
Il était grand temps de filer, et fissa.
Le Borgne tendit le bout de sa béquille à la Blanche pour l’aider à ce relevé tout en priant pour qu’elle soit en état de courir.
Dans quel pétrin c’étaient-ils fourrer tous les deux ? Il fallait qu’il apprenne à réfléchir avant de frapper. Et la pio’te devait également apprendre à être moins peureuse. Toute une éducation à refaire j’vous dit ! Tord va avoir du boulot. Une belle paire de professionnel du crime ....
Tord balança un bon coup de jambe de bois dans la tronche du marchand. Cela lui engourdira la mâchoire un instant. Et cela leur fera gagner quelques précieuse minute avant l’arrivé de la garde.
Les badauds, quand à eux, regardaient le Borgne avec terreur. La violence gratuite envers autrui ne déclenche que rarement des élans héroïques dans la populace. Ainsi leur dents restèrent au chaud un instant, pour s’éviter les foudres de l’homme.
Faut pas emmerder un Cyclope qui a faim.


    Cours Blanchette, faut qu’on mette les voiles et vite.


Courir. Avec une jambe de bois. Voilà bien une opération bien difficile à mener. C’est donc d’un pas rapide que le Borgne s’enfonça dans le dédalle des rues. Personne ne les suivait mais ils devaient mettre une distance suffisante entre eux et la garde qui ne tarderait surement pas à pointer le bout de leur nez. Visiter les geôles pour un premier vol ca serait quand même pas de chance pour la Blanche…
La jeunesse l’ayant quitté et la faim l’ayant rattrapé, a bout de force, Tord ne tarda pas à s’effondrer dans une ruelle crasseuse.
Voilà une belle occasion pour la Blanche de faire faux bon à son bourreau.


*Mulan, Disney
Bloodwen
Depuis que je m’étais réfugié sous l’étal, je n’étais que stupeur et tremblement. Chaque paire de jambe qui s’invitait dans mon champ de vision faisaient battre mon cœur un peu plus fort. J’étais certaine que l’on n’allait pas tarder à me saisir pour me jeter dans une geôle. Mais au milieu de mes sombres projections, un visage cauchemardesque surgit devant moi. Je hurlais de terreur sous le coup de la surprise, mes yeux de démon apeuré braqué sur ceux de l’homme qui gisait là.
La béquille me ramena à une réalité plus concrète. La jambe de bois qui l’accompagnée m’assura de son propriétaire, et je la saisis promptement d’une main, l’autre crispée sur la miche, pour m’extraire de ma cache. Je pensais ne plus être capable de faire un geste, mais lorsque le Borgne m’intima de courir, je m’élançais avec lui, de toute la force dont j’étais capable. Le coup de bois donné au marchand y était un peu pour quelque chose, car, à l’instar des badauds, la violence du geste me fouetta le sang.

Si le borgne était handicapé par sa patte artificielle, je l’étais par la faiblesse de mes courtes jambes, grêles et dénuées de muscles. Aussi n’allais-je pas bien vite, malgré l’énergie que j’y mettais. Je trottinais à ses côtés, les bras toujours noués sur le pain que je ne lâcherais probablement jamais. Une fois que nous eûmes dépassés le marché, et que les rues se faisaient désertes, ma course s’accéléra tant et si bien que ma capuche quitta ma tête pour battre à mes épaules, libérant ma chevelure blanche.
Aiguillonnée par la peur d’être vue ainsi, je ne prêtais attention à mon guide et poursuivais ma course dans le labyrinthe urbain, lorsqu’enfin, à bout de souffle et de force, je trébuchais et m’étendais au sol tête la première sur le pavé. Mes mains étant plantées dans la croute épaisse de la miche, je ne pû me protéger le visage et mon nez heurta violemment le sol, libérant un flot de sang tandis que je me redressais à genoux, étourdie.

Ma main tremblante se porta à mon visage, et, la levant devant moi, je considérais avec stupeur la matière rouge éclatante et soyeuse qui couvrait mes doigts pâles. Les larmes aux yeux, je passais ma manche sous mon nez en reniflant. Il était douloureux, mais cela était tolérable. Bien moins l’était le sentiment qui m’étreignait tandis que je regardais autour de moi.
J’étais seule dans un lieu désert et inconnu, et un silence épais me faisait bourdonner les oreilles. Je réalisais avec horreur que Tord n’étais pas là, et que je n’entendais pas son pas caractéristique. M’avait-il abandonnée ? Je me rappelais soudain le bruit de son corps chutant dans mon dos. Non, c’était moi qui avais fuis.

Je regardais la miche que je serrais toujours contre ma poitrine douloureuse. Qu’avais-je fais là ? Moi qui ne voulais pas être un démon, une créature du sans-nom, et qui ne voulais pas faire le mal, voilà que j’avais précisément un acte malveillant. J’avais commis un vol et jamais plus maintenant le Très-haut ne voudrait de moi. A cause de cet acte criminel, je resterais un monstre pour toujours. La nausée me prit, et je me courbais en deux dans le caniveau pour vomir la bille qui me montait à la gorge.
Au désespoir, je me trainais dans la fange pour m’adosser à un mur et ramenais les jambes à ma poitrine pour pleurer tout mon saoul sur mon triste sort. Lentement cependant, je me calmais, et me pris à réfléchir. J’étais perdue dans un lieu inconnu, seule dans un monde hostile qui ne voulait pas de moi. Deux options se présentaient à moi : fuir encore et errer en solitaire en quête d’un sort meilleur, ou retourner auprès de Tord. Les deux solutions étaient égales à mes yeux et je ne savais que faire.

Les rares choix que j’avais faits m’avaient conduits tout droit dans cette venelle étroite et sinistre. J’avais fuis un père violent qui me traitait comme un monstre pour tomber entre les mains d’un faux moine tortionnaire. Mes seuls actes de bravoure résidant dans la fuite, j’avais reproduit le geste, ne faisant que me jeter dans les bras d’un Borgne unijambiste qui en voulait à ma peau. Si je fuyais encore, ne risquais-je pas de tomber sur pire encore ?
Je me remémorais les jours précédents. En fin de compte, Tord Fer était peut-être celui qui m’avait le mieux traité. Si l’on exceptait l’épisode de la grange de Muret, durant lequel il m’avait rudoyé et traumatisée, il ne me frappait pas, et n’exigeait rien de moi, si ce n’était de le suivre. Mieux, il m’avait nourri et réchauffée, sans me demander de contrepartie, et sans évoqué un objectif futur comme l’avait fait le prêtre qui ne m’engraissait que pour que je me forme. Je ne savais pas où le Borgne me menait, ni ce qu’il voulait faire de moi, mais ce ne pouvait être pire.

Lentement, je me relevais, et tentais de me souvenir du chemin que j’avais fait. Je ne pris même pas la peine de remettre ma capuche en place. Après tout, Tord m’avais dit que j’étais une créature du sans-nom, comme lui et tous ceux qui constituaient sa bande. Puisque j’étais comme eux, autant vivre avec mes semblables. Ils m’acceptaient comme j’étais et ne cherchaient pas à ma tare. Ils ne me regardaient pas non plus comme je l’avais vu trop souvent, avec horreur et dégout, et même peur, alors que j’étais bien davantage effrayée par eux.
L’épuisement, tant physique que moral me gagnait, mais pourtant, je revins sur mes pas, chancelante, pour retrouver au détour d’une ruelle, celui que je considérais désormais comme mon protecteur. Arrivant à sa hauteur, je m’agenouillais devant lui et détachais de moi la miche pour la lui tendre, intacte.



Pardon, je me suis perdue.

Doucement enfin, je me glissais contre lui, espérant qu’enfin je pourrais me reposer un peu.

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Tord_fer
Le choc rude de son nez contre le parvis remit les idées en place au Borgne. Son œil se leva et regarda les pieds enrubanné de la blanche s’éloigner de lui. Il ne fit rien pour la retenir, se faisant, une fois de plus, la réflexion qu’il était trop vieux pour ces conneries. Il réunit le peu de force qu’il lui restait et se redressa pour s’adosser au mur. Il s’enroula dans sa cape et attendit.
Il ne savait pas vraiment ce qu’il attendait.
Des gardes ?
Le marchand furieux ?
La mort ?
La Blanche ?
Il se moquait bien de qui arrivera en premier. Il avait faim, son ventre gronder.
La faim. Voila bien son pire ennemi. La nature avait fait de Tord un homme trapu. Un homme qui devait manger plus qu’a l’accoutumé pour être rassasié. Hélas il était rare qu’il puisse manger à sa faim, et cette sensation de faim ne le quitté jamais vraiment. Plus depuis ce fameux jour, il y a environ trente ans de cela ou la lourde porte du ban c’était fermé derrière lui. Les portions sont faible en prisons, elles servent à maintenir en vie, pas à nourrir.
Une crampe le saisit.
Il ferma un instant son œil.
Quand il le réouvrit la blanche était là devant lui.
La miche de pain sous le bras.
Elle vient se blottir contre lui. Le Borgne lui ouvrit sa cape pour qu’elle se protège du froid. Il n’y avait aucune pensé déplacer dans ce geste. Le Lubrique qui hantait parfois le corps du Borgne devait être mort de faim à cette heure.
Il se saisit de la miche et la rompit en deux. Il tendit une moitié à la blanche et mordit a pleine dent dans la sienne. Une larme de gratitude coula sur sa joue.
A tous ceux qui auraient l’idée de se moquer de cette larme, je leur souhaite de ne jamais avoir la même. Tord n’était pas un sentimentale, mais il arrive certaine extrémité ou même le cœur le plus desséché peu retrouver en un geste anodin toute la beauté du monde. C’était ce genre de larme qui couler sur sa joue.
Il ne mangea pas beaucoup, il ne pouvait avaler plus, son estomac était noué, il avait envie de vomir.
Son œil se dirigea vers la petite chose blottis à ces cotés, une seule question vient sur ces lèvres.


    Pourquoi t’es rev’nu p’tite ?


Ce n’était pas une question pour lancer la conversation, il voulait vraiment le savoir. Il voulait comprend ce qui poussait cette jeune fille a revenir vers lui. Lui qui n’avait jamais tendu la main à personne a moins de lui mettre une baffe dans sa tronche, lui qui n’était loyal qu’envers sa poule. Lui qui avait tué sa femme et son fils sans raison. Lui qui préférait déterrer les morts plutôt que d’avoir à faire à des vivants.
Et elle, vil créature du sans nom, le suivait sans faire d’histoire. Lui faisait-elle confiance ? Avait-elle si peur de lui ? Voyait-elle ce que personne ne voyait en lui, pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait plus rien en lui ?
Elle n’aurait pas du revenir. Tord le savait, tout ou tard il lui ferait du mal. Comme il avait fait du mal à Alida. Pour lui plus rien n’était sacré. Il avait enfreint toutes les limites, toutes les règles. Il n’avait plus de bornes. Son esprit était malade, son âme corrompu. La folie l’avait gagné, la pire espèce de folie qui existe. Il avait conscience d’être fou. Il avait conscience de chacun de ces gestes…
Bloodwen
Bien abritée sous l’épaisse cape, ma part de pain dans les mains, et goûtant au réconfort d’une présence protectrice et de la nourriture, je gardais longtemps le silence. A vrai dire, je ne savais que lui répondre. La question m’avait quelque peu désarçonnée, tant elle était complexe. Pourquoi étais-je revenue ? J’avais réfléchi à cela avant de faire demi-tour pour lui ramener la miche que j’avais volée pour lui. Mais j’étais bien incapable de le formuler de vive voix.

Mes sentiments à son égard étaient contradictoires : j’avais bien conscience de la menace qu’il représentait pour moi, puisque je n’avais pas oublié qu’il avait tenté de me dépecer et qu’il m’avait enlevée. Lui et ses amis me faisaient terriblement peur et ils étaient si imprévisibles que je ne savais jamais quelle attitude adopter pour les satisfaire. Pourtant, d’une certaine manière, ils me traitaient plus humainement que je ne l’avais jamais été. Ils ne semblaient pas me considérer comme une bête curieuse ou un monstre, mais plutôt comme leur semblable.
Le borgne surtout, prenait soin de moi, surtout ces derniers jours. Avec lui, je me sentais en sécurité. Relative en tout cas, mais au fond, je n’avais jamais fait l’expérience de ce sentiment dans sa plénitude. Je me contentais de peu et ne demandais pas davantage qu’un peu de chaleur et de pain pour me rasséréner.

Intimidée, je fixais mes pieds qu’il avait protégés avec ses propres vêtements, et je me rappelais du pain qu’il m’avait donné quand nous étions dans la campagne. La cape avec laquelle il m’abritait, il s’en était défait pour que je ne subisse pas le vent et le froid sur la route, au détriment de sa propre sauvegarde. Et il m’avait sauvé du marché alors qu’il aurait pu laisser la maréchaussée s’emparer de moi. J’oubliais le fait qu’il m’avait emmené dans ce voyage de force, et réalisait que sans lui, je n’aurais pas survécu à la neige et au froid de l’hiver.


…Vous êtes gentil avec moi…

Ma voix était hésitante, parce que ce n’était pas exactement ce que je voulais dire, et pourtant je ne trouvais pas d’autres mots. Mais c’était vrai, il avait la gentillesse de ne pas me mentir, aussi bien sur lui-même que sur moi-même. Au cours de mes pérégrinations, j’avais croisée foule de gens qui m’avaient promis sécurité et bonheur, sans que je n’entrevois jamais ni l’un ni l’autre. Lui ne m’avais rien promis du tout et m’avait seulement emmenée, jusqu’à cette ruelle crasseuse sur le pavé de laquelle nous nous reposions à présent.

Mais alors que je prononçais ses mots, une angoisse m’étreignit subitement. Pourquoi me posait-il la question ? Ne voulait-il pas de moi ? Je l’avais mécontenté en paniquant au marché et à cause de cela il allait m’abandonner là. Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine. Je ne voulais pas me retrouver à nouveau seule, rongée de froid et de peur. Je tournais mes pupilles sanglantes et humides vers lui et agrippait de ma main fébrile son bras.

Je ne recommencerais plus ! Je n’aurais plus peur et je ferais tout ce que vous voudrez ! Ne m’abandonnez pas s’il vous plait !

Ne plus avoir peur, je doutais d’y parvenir un jour, mais je voulais du moins essayer, ne serait-ce que pour ne plus être seule. Et j’étais sûre que si j’étais prudente et que je ne provoquais pas sa colère, il ne me ferait pas de mal, ou du moins pas trop. Enfin, je me disais que je pourrais me rendre utile, d’une façon ou d’une autre, à lui et aux autres, pour gagner ma place parmi eux. J’étais faible et ne savait pas faire grand-chose certes, mais je pouvais sans doute apprendre.

Je travaillerais dur c’est promis !

Je le regardais, pleine d’espoir et d’angoisse, oubliant momentanément ma difficulté à soutenir un regard. Peut-être que j’avais enfin acquis une forme de courage, au moins avec lui. La peur des premiers jours avait cédé le pas à une sorte de confiance. Je le voyais comme un rempart protecteur. J’avais laissé derrière moi des personnes effrayantes qui me voulaient du mal et je pensais que le Borgne, qui était si impressionnant à mes yeux que je m’étais persuadée qu’il pourrait m’en protéger.
Je tremblais à l’idée qu’il me laisse là, dans une ville dont j’ignorais jusque le nom. S’il faisait cela, je savais que je me trouverais à la merci du premier venu. Ma vie et mon avenir tenaient donc tout entier entre ses larges mains qui pourraient tout aussi bien me soutenir que me broyer d’un simple mouvement.

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Tord_fer
    …Vous êtes gentil avec moi…


Ces mots résonnèrent étrangement à l’intérieur de Tord. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait été gentil avec qui que ce soit. Il avait oublié que la vie n’était pas que noirceur et destruction. Il avait oublié que si l’on tendait la main ce n’était pas seulement pour se prendre des baffes, ou en donner…
Il regarda un instant la Blanche. Il la regarda comme si il a voyait pour la première fois. Cette petite chose fragile, difforme, rejeté par Aristote et par les Hommes. Que lui faisait-elle ? Pourquoi s’était-il attaché à elle ?
Leur première rencontre avait plutôt était mouvementé, après l’avoir bousculé jusqu’à lui enlevé de force sa capuche il l’avait ensuite kidnappé avait un seul et unique but : dépecé afin d’avoir une jolie cape blanche pour se protéger du froid.
Oui parfois il se passait des choses pas net dans le cerveau du Borgne.
Il se voyait déjà arborant se manteau devant le regard jaloux d’Alida et de Miya. Mais voilà, Shane était arrivé. Shane avait ruiné ses projets. Mais pour Tord ce n’était que partit remise.
Du moins au début.
Il l’avait emmené.
Il s’occuperait de sa peau plus tard.
Mais voilà, quelque chose avait changé en lui. Tel la bête face à la belle son regard s’était adoucit. Il aimait bien cette gamine attendrissante.
Il se sentait proche d’elle. Rejeté par Aristote, rejeté par les hommes.
Sa décision était prise. Il ne la tuera pas. Elle allait devenir l’une des leurs.
Le Borgne finit son festins puis, une fois reposé et requinqué par ce bout de pain qu’elle avait si habillement volée, il se leva prenant appui sur sa béquille. Il ne disait rien mais sa jambe le faisait souffrir. La plaie suppuré et ne voulait cicatriser. Chaque pas qu’il faisait été de plus en plus en plus douloureux. Mais ils devaient avancer.
A présent ils avaient un but.
La cours Brissel.


    Je travaillerais dur c’est promis !


Le borgne lui en colla une. Ouais bon ça c’était gratuit. Mais à présent il avait pris sa décision, elle était une des leurs, elle n’avait donc plus à lui obéir.
De sa chose elle était devenue son égal. De ce faite elle n’avait donc pas à travailler pour qui que soit, et encore moins lui rendre des comptes. Car tel était la règles à Brissel. La Liberté.
Bien sûr il ne lui dit rien de tout ça. Elle n’avait qu’à comprendre d’elle-même.
Il se contenta de commenter de sa voix grave.


    Viens p’tit Cygne, j’te ramène à Brissel.


De cette simple phrase Tord venait de faire d’elle l’une des leurs. Il n’avait pas besoin de l’avis des autres. Il savait qu’il comprendrait. Il savait qu’elle serait acceptée. Apres tout la cours Brissel n’était qu’un ramassis de personne rejeté par les Autres. Qui oserez dire qu’elle n’avait pas sa place parmi eux ?
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