Rose_arum
Être orpheline, c'est pas si mal. Avoir une famille, c'est compliqué. En avoir deux, c'est... Stressant ? Un père qu'elle ne parvient déjà ni à gérer, ni à comprendre, et voilà qu'elle se retrouve avec une petite flopée de frères et de soeurs qu'elle ne connait, pour certains, pas du tout. Elle ne se permet pas de s'en plaindre, non, Rose, elle voit la beauté de la famille, le soutien, la joie, l'amour. Mais elle reconnaît que la situation n'est pas aisée, et la peur de mal faire, de déplaire, de prendre une place qui n'est pas la sienne ou de ne pas prendre celle qu'on lui offre, cette peur est très présente dans son coeur.
Elle a tardé à écrire à Eunice, la plus âgée de ses frères et soeurs parmi ceux qu'elle a rencontrés, à cause de cette peur. Elle ignore même si cette soeur avait voulu de leurs retrouvailles. Mais Ombe a dit qu'une lettre de sa part lui ferait assurément plaisir, alors Rose croit, et Rose fait.
Elle a tardé à écrire à Eunice, la plus âgée de ses frères et soeurs parmi ceux qu'elle a rencontrés, à cause de cette peur. Elle ignore même si cette soeur avait voulu de leurs retrouvailles. Mais Ombe a dit qu'une lettre de sa part lui ferait assurément plaisir, alors Rose croit, et Rose fait.
Citation:
Je ne me suis encore jusqu'ici senti le courage de prendre la plume à votre égard, depuis qu'à Besançon, la révélation m'a frappée le coeur plus violemment que l'aurait fait une fronde, et j'espère de tout coeur que vous saurez me pardonner pour ce temps de vide.
Je crois que vous le ferez. Vous me semblez d'une justice de coeur et d'âme exemplaire, je l'ai pensé dès notre première rencontre, lorsque vous vous inquiétez, alors, pour notre frère. Nous ne nous connaissons que peu, et pourtant, le maigre aperçu que j'ai eu de vous et la simple idée de notre sang commun vous donne dans mon esprit l'allure, en quelque sorte, d'une mère de substitution. Je ne souhaite pas, par mes mots, vous incomber quelque responsabilité que ce soit, mais plutôt vous témoigner mon ressenti, mes pensées. Vous en savez plus que moi sur la mère que je n'ai pas connue, et j'aime à penser que vous savez comme elle « est » mère, comme elle aurait été avec moi si j'avais grandi auprès d'elle. Ne voyez pas ici la moindre jalouse, jamais je n'en ai voulu à ma mère, à notre mère qui, j'en suis convaincue, avait une raison plus que valable pour m'offrir la belle enfance que j'ai eue.
Il y a tant de choses que j'aimerais vous demander que je ne sais pas où commencer. J'ignore aussi si vous êtes en état de les entendre, et j'ai peur de faire preuve d'un vilain égoïsme en vous écrivant à mon propos plutôt qu'au vôtre, alors qu'Ombe m'a prévenue que vous aviez rencontré des problèmes sur la route. Je ne connais pas les détails, des brigands ont eu la terriblement mauvaise idée de vous rencontrer ? Edoran est allé vous rejoindre, je crois ? Comment cela se passe-t-il ? Je continue à prier pour que tout aille bien et que le Très-Haut ne cesse de vous accompagner.
Prenez votre temps, pour me répondre. Je comprendrai tout à fait un silence comme le mien, plus tôt.
À Eunice Vier Elsi Rosenthals,
De la Rose dont on connait le sang mais point de nom,
Ma soeur.
Je ne me suis encore jusqu'ici senti le courage de prendre la plume à votre égard, depuis qu'à Besançon, la révélation m'a frappée le coeur plus violemment que l'aurait fait une fronde, et j'espère de tout coeur que vous saurez me pardonner pour ce temps de vide.
Je crois que vous le ferez. Vous me semblez d'une justice de coeur et d'âme exemplaire, je l'ai pensé dès notre première rencontre, lorsque vous vous inquiétez, alors, pour notre frère. Nous ne nous connaissons que peu, et pourtant, le maigre aperçu que j'ai eu de vous et la simple idée de notre sang commun vous donne dans mon esprit l'allure, en quelque sorte, d'une mère de substitution. Je ne souhaite pas, par mes mots, vous incomber quelque responsabilité que ce soit, mais plutôt vous témoigner mon ressenti, mes pensées. Vous en savez plus que moi sur la mère que je n'ai pas connue, et j'aime à penser que vous savez comme elle « est » mère, comme elle aurait été avec moi si j'avais grandi auprès d'elle. Ne voyez pas ici la moindre jalouse, jamais je n'en ai voulu à ma mère, à notre mère qui, j'en suis convaincue, avait une raison plus que valable pour m'offrir la belle enfance que j'ai eue.
Il y a tant de choses que j'aimerais vous demander que je ne sais pas où commencer. J'ignore aussi si vous êtes en état de les entendre, et j'ai peur de faire preuve d'un vilain égoïsme en vous écrivant à mon propos plutôt qu'au vôtre, alors qu'Ombe m'a prévenue que vous aviez rencontré des problèmes sur la route. Je ne connais pas les détails, des brigands ont eu la terriblement mauvaise idée de vous rencontrer ? Edoran est allé vous rejoindre, je crois ? Comment cela se passe-t-il ? Je continue à prier pour que tout aille bien et que le Très-Haut ne cesse de vous accompagner.
Prenez votre temps, pour me répondre. Je comprendrai tout à fait un silence comme le mien, plus tôt.
- Paix & Amour.
Roschen
PS : La question est un peu gênante et je ne voudrais pas vous mettre mal à l'aise. Aussi, je vous encourage à l'ignorer. Mais je me la posais : ai-je moi aussi plusieurs noms, comme vous tous ?
