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[RP] Le revers du Fléau.

Agnesina_temperance


    Aux alentours du 16 septembre 1462


    Les pires blessures arrivent toujours dans les moments les plus inattendus et le courroux de la douleur n'en reste pas là, des successions d'évènements viennent s'acharner sur leurs victimes jusqu'à ce que l'horreur apparaît à elles. Le revers du Fléau.

    Parmi tous les éléments qui peuple tous les Royaumes confondus, le pire de l'horreur a toujours été entre les mains des humains car ils sont cruellement imaginatifs. Tel des chats qui jouent avec une souris tant qu'elle souffre encore et qui la délaissent lorsqu'elle a rendu l'âme. Ina Corleone le savait, car une douce et dangereuse folie s'était installée dans son être. Souffrante de ce nouveau sentiment qui s'emparait de son esprit, elle avait fini par s'isoler du Clan. Tout ce qu'il comptait, c'était son obsession. Un silence de mort et esquisse prenaient forme sur un parchemin. Elle voulait créer de beaux meurtres, parfaits et spectaculaires.

    Dans cette Taverne, assise dans l'ombre, la Corleone réfléchissait en sirotant un vin de mauvaise qualité. Que pouvait-elle attendre dans cette immondice Cour des Miracles qui peuplent de misérables décadents. Tout ce spectacle qui s'offrait à elle, lui inspirait que de la pitié. Souvent, elle s'est demandée... Si Déos existait, comment pouvait-il laisser des gens aussi misérables jouir de cette vie ? Ils étaient si médiocres. Si peu intéressants. Quel est l'intérêt de leur vie ? Et finalement, la femme trouva une once de réponse satisfaisante. Ils étaient uniquement là pour servir les desseins de ceux qui veulent et auront le Pouvoir. Ils étaient là pour les basses œuvres que ceux qui les dominent ne veulent faire. Et dire qu'ils continuent à engendrer... Désespérée par tant de médiocrité, la Corleone se leva, le verre de vin à la main et quitta cette taverne, sans plus de regard.

    Avec une démarche fière et le stiletto à portée de main, elle traversait les ruelles quand soudain, une dispute éclata entre deux gueux se bagarra assez violemment. Un mouvement de foule vient entourer les deux hommes et tout le monde se bascula pour assister au spectacle. La foule n'étant pas son fort, la femme fit demi-tour, trempant ses lèvres dans le breuvage carmin avant d'entamer sa marche vers une ruelle déserte.

    Soudain, sa vision se troubla.
    Ses yeux rougirent et brillèrent.
    Ina trembla, sentant ses muscles se contracter.
    Sensation de sécheresse et de soif.
    Des sueurs froides perlèrent le long de son corps.
    Des nausées avant une forte douleur à l'abdomen.
    Elle vomit.
    Des vomissements jaunâtres avec des striures de sang.

    Et elle comprit.
    Les deux gueux qui se battent. Le mouvement de foule. Les bousculades. Mise en scène normalement parfaite pour un vol à la tire, mais aussi pour quelqu'un de plus audacieux. Quelqu'un qui aurait commis son méfait en pleine rue.

    Du poison.


    - Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, Sainte Corleone.

    Une voix masculine.
    C'est tout ce que sut Ina Corleone avant de sombrer.

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Le_marquis


- Décidemment, Agnésina Corleone, vous m'avez donné du fil à retordre...

Las, il peut enfin marquer une pause, car la femme avait très mal réagi au poison, même s'il était assuré d'en fabriquer une dose qui ne la tue pas mais suffisamment pour qu'il la mette hors d'état de se défendre pendant quelques jours. Cela aurait été un beau gâchis si la Corleone en était morte, car ce n'était pas son but initial. Elle ne convulsait plus, respirait encore et c'était une très bonne chose. Elle vivrait. Avec un geste appliqué, il épongea son front, avant de prendre un peigne et de démêler lentement les cheveux de la brune. Attentif et soigneux, certes. Mais nullement, bienveillant. Il avait juste sa notion très personnelle du respect de ses victimes.

Il avait croisé par hasard la troupe des Corleone et Spiritu Sanguis dans un village où ils s'étaient arrêtés. Une belle brochette de brigands dont la renommée n'était plus à faire. L'un des Clans les plus anciens qui a réussi à tenir dans la durée et continuer à faire parler de lui. Chapeau bas ! Au début, il n'avait pas vraiment visé d'enlever Ina Corleone en particulier, il se contentait de les observer et l'homme était malin. Il remarqua que cette femme qu'il enlèverait un peu plus tard, avait une certaine tendance à l'isolement, toujours penchée sur ce parchemin. Quand un loup chasse un troupeau de n'importe quelle bête, il chasse toujours celui qui s'en éloigne.

Certes, l'homme savait que la tâche ne serait pas aisé d'enlever une Corleone ou une membre de la Spiritu mais il le fallait. Pour compléter sa... collection. L'enlever par la force, il n'en était pas question, car il y'avait des chances qu'elle sache se battre et que ses cris alertent le reste de la troupe. Il ne pouvait pas se permettre d'un corps à corps avec elle. Il ne pouvait pas se permettre d'échouer tout court. Et ce n'était pas dans ses habitudes.

Il aurait pu choisir de tout simplement la droguer. Assez pour l'endormir, mais à titre de son expérience, à son réveil, elle risquerait de donner du fil à retordre et il ne voulait pas se fatiguer à la gérer. Elle serait droguée, de toute les manières mais avant de le faire, il voulait laisser sa marque sur elle. Lui montrer qu'elle n'avait aucun intérêt à le sous-estimer.

Le poison était une bonne solution pour la marquer. Il lui ferait comprendre qu'elle ne doit sa vie qu'à son bon-vouloir et enfin, il pourrait commencer avec elle.

La patience était maîtresse de toutes les vertus et de tous les vices. Et il en avait à revendre. La femme était pour l'instant inconsciente et extrêmement faible, donc il faudra attendre qu'elle reprenne du poil de la bête.

Marquant entre des phases de réveil et d'inconscience, elle reprit réellement conscience une semaine plus tard.


- Dona Corleone, me voilà ravi que vous soyez vivante. Il a été passionnant de vous observer pendant votre... résistance au poison. Instructif, rajouterai-je. Avez-vous rencontré Déos pendant vos songes ? Parce que vous êtes réformée, c'est bien cela ? Je crains qu'il ne vous ai abandonné. En ces lieux, il n'est pas le bienvenu. Basta. Laissons-là, les banalités d'usage et entrons dans le vif du sujet par une question qui me brûle les lèvres : Que ressentez-vous en ce moment de savoir que vous, Dona Corleone, avez été tellement imprudente que vous ayez été empoisonné ? Votre orgueil doit en prendre un sacré coup... Vous ne semblez pas si intouchable que vous vouliez bien le faire croire...
Agnesina_temperance
    Le premier jour, Ina souffrit de convulsion, qui cessèrent dans la soirée. Durant une semaine, Ina resta à souffrir des effets du poison, délirant à moitié inconsciente.

    Le Poison est vicieux.

    Plus que tous les autres moyens pour ôter la vie ou torturer, car c'est souvent la victime qui porte aux lèvres ce qui la tuera ou la fera souffrir. Parce que contrairement à coup de poignard, le Poison s'empare de tous le corps, il n'est point visible et il n'est possible d'empêcher sa progression. Un ennemi invisible mais non moins redoutable. Ina Corleone avait toujours assassinée avec une arme à la main, même si elle portait un coup dans le dos de sa victime. Le poison n'avait jamais été sa spécialité. Elle avait toujours considérée celui-ci comme un meurtre de préméditation, savamment mené, pour éliminer dans le plus grand silence, un adversaire, avec un intérêt derrière. La Corleone avait déjà envisagé la possibilité qu'un ennemi use d'un moyen d'empoisonnement pour assassiner un membre de la famille ou de la Spiritu Sanguis mais elle avait plutôt imaginé que les ennemis préfèreraient mieux leur porter atteinte par le coup des lames.

    Quand Ina ouvrit les yeux, elle rencontra un grand brouillard, et ferma les yeux quand elle sentit de vives douleurs au niveau de ses tempes. Elle était donc vivante. Elle ressentit un certain soulagement, car quand elle avait senti les premiers symptômes de l'empoisonnement, la mort ne faisait aucun doute. Elle n'avait même pas eu le temps de s'apercevoir si elle avait peur de mourir ou non. Tout ce qu'elle avait senti, c'était l'empoisonnement de son être et l'impuissance. L'impuissance était un sentiment le plus terrible qu'il soit. Connaître la finalité, sans pouvoir y remédier car il n'existe aucun moyen de le faire, pour finir par sombrer.

    Elle inspira profondément, avalant sa salive avant d'entendre une voix masculine. Cette voix qu'elle avait entendu quand son corps l'avait abandonné. Ses yeux s'ouvrirent, cherchant le visage de l'homme. Si elle tenta légèrement de se relever, elle en fût incapable. Trop faible, comme si elle était en proie à une forte fièvre. D'ailleurs, peut-être était-elle fiévreuse. La première chose qui frappa la Corleone, était que l'homme était richement habillé et portait - sans nul doute - une perruque. Il était aussi bavard et la Corleone le regarda fixement. Ainsi, c'était lui qui l'avait empoisonné. Aussi durement qu'elle le pouvait, elle tenta d'adopter un masque impassible, cachant ses émotions mais elle était épuisée, ses yeux cernés et elle avait soif.

    Pas si intouchable qu'elle ne voulait bien le faire croire...

    Qui est-il ? Que cherche-t-il ? Tant de question se bousculaient dans la tête de la brune, mais son instinct prit le dessus. Certains cherchaient par tous les moyens de créer une brèche dans le Clan pour détruire sa renommée, pour ridiculiser ce qui leur faisait peur. Alors à cet instant, elle se fit la promesse de pas faiblir, même si au fond d'elle, elle savait que cet homme venait de lui porter un sacré coup de revers, mais elle était vivante. Constatant que ses mains étaient attachées sur le lit, elle inspira un grand coup, regardant le plafond afin de reconcentrer son attention vers l'étranger.


    « - Vous parlez beaucoup...

    ... Pour quelqu'un qui semble sûr de lui.

_________________
Le_marquis


Il passa une main sur son visage, observant plus intensément la femme qui lui faisait face. Belle femme au caractère solide. Digne d'une Corleone. Ces femmes italiennes reconnues comme des femmes fières, libres et sans scrupules. La réponse de sa captive ne l'étonna guère. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le supplie ou le menace directement. Le pathétisme ne coule pas dans le sang de ces personnes-là et c'est pourquoi, la personne qui se trouvait devant lui, était parfaite pour sa collection. Le Marquis est chasseur et joueur tel un chat qui s'amuse de l'oiseau ne pouvant s'envoler mais la différence entre lui et l'animal de compagnie, c'est qu'il ne délaisse pas ses proies. Au contraire, elles avaient une place privilégiée dans sa vie.

Joignant ses mains dans son dos, il commença à faire quelque pas dans la pièce avant de se retourner brusquement vers la femme.


- Vous n'avez pas répondu à ma question.

Un fin sourire s'étira sur les lèvres du Marquis.

J'essayais de vous faire la conversation amicalement, mais peut-être vous ai-je offensé, car nous connaissons tous les deux la réponse. dit-il d'une voix mielleuse à souhait, avant de s'approcher de la Corleone et de lui prendre le menton entre ses doigts pour le relever légèrement et l'immobiliser afin de plonger son regard dans le sien. Il ne voulait pas encore jouer avec elle. Pas maintenant, mais il désirait donner le ton de l'ambiance des jours prochains. Mieux la victime était prête, mieux elle était.

- Vous êtes mon invitée.

Les doigts se firent caressant sur la peau de la jeune femme.

- Soyez certaine que vous êtes une privilégiée, car vous attrapez n'a pas été une mince affaire. Il a fallu attendre le bon moment et créer une situation digne des plus grands escamoteurs pour détourner votre attention et glisser la Cantarella dans votre verre, sans que vous vous en rendiez compte...

L'homme relâcha la femme pour partir dans une révérence.

- Le Marquis pour vous servir. Et je réaliserai vos pires peurs.

Le gout de la comédie, il l'avait découvert depuis quelques années quand tout a basculé. Il portait un masque d'une personnalité complexe. Faussement trompeuse. A en donner la sueur froide. Politesse de mise mais derrière le masque, le Fléau.

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