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[RP] Parce que Paris n'est pas la porte à côté

Della
Avertissement.

Cette séparation obligatoire lui pesait de plus en plus.
A début, ça allait, sa charge et tous les devoirs s'y rapportant lui prenaient tellement de temps qu'à part le soir, quand elle se glissait seule dans son lit, Drahomir ne lui manquait pas trop souvent, la fatigue la faisait tomber endormie avant même d'avoir eu le temps de penser. Et puis, il y avait eu cette période où elle était rentrée pour entrer dans l'armée contre Fatum et la fête de la Saint Noël aussi.

Mais l'ambiance changeait. Clairement, elle ne se sentait plus à place sans doute par sa façon de trop bien dire ce qu'elle pensait, de trop bien pointer le doigt sur les manquements et les maladresses, y compris les siens...Il n'y avait plus qu'au sein même de son Grand Office qu'elle se plaisait et qu'elle trouvait de l'énergie. Ses SE, comme elle aimait les appeler même si elle s’était fait reprendre de volée par le Grand Maître de France lorsqu'une fois, elle avait osé user de ce terme familier, lui montraient tellement d'estime et de respect que cela lui faisait du bien. Elle les aimait, tous, même ceux qui parfois l'énervaient par manque de rigueur...Si elle n'avait pas encore déposer sa lettre, c'était pour eux, parce qu'elle avait peur pour eux, dans un futur plus ou moins proche. Alors, elle s'accrochait, comme les moules le faisaient au rocher d'Hélène mais elle s'accrochait en continuant à travailler. L'honneur, ça avait du sens.

Mais ce soir-là...

C'est une Della en colère qui rentrait dans ses appartements du Louvre. En colère contre la bêtise de quelques unes, contre l'idiotie faite humaine et incarnée dans ces femmes au comportement de gamines prépubères.
Elle en arrivait à se demander si tous ces sacrifices, en particulier celui d'être loin de ceux qu'elle aimait, ses enfants et Drahomir, valaient tout cela. Les paroles d'Hélène lui revenaient, Hélène qui lui disait que rien ne devait se dresser entre elle et son bonheur.
Mais fallait-il laisser deux andouilles lui pourrir la vie ? Ou bien alors, était-ce elle, l'andouille qui n'avait pas encore accepter de jeter les autres à terre pour s'en servir comme tabouret pour paraître plus grande ?

Tout cela m'irrite !
Le personnel attaché à ses appartements était dans ses petits souliers, discrets. On lui apporta son repas, elle but un peu plus qu'il n'aurait fallu, cette sale habitude avait du mal à l'abandonner, et une fois seule, assise à sa table, elle se mit à écrire parce qu'elle avait besoin de partager ça avec quelqu'un. Alors, puisqu'il était impliqué contre son gré, autant que ce soit avec lui.


Citation:
    Mon Tendre,


    Bonsoir.


    Oui, il est tard, trop tard même pour que je puisse espérer avoir une nuit de repos.
    Comment vas-tu ? Tu me manques, ici. J'ai l'impression de vivre parmi des [...]

    Mais là, j'ai juste envie de rendre mon tablier.
    Figure-toi que je suis espionnée jusque dans mon bureau privé. Hé oui, Zelha est venue coller son oreille à ma porte [...]j'expliquais à Adeline que cela m'avait été pénible de réprimander Aubane après l'affaire du renvoi d'Océanne en Maine.
    Je te laisse imaginer : [...] on a eu droit aussi à la Connétable (je n'avais jamais remarqué comme ce mot est laid : conne étable)[...] Elles ont une de ces mémoires, ces deux-là, c'est incroyable ! Je les envie, moi qui oublie toujours tout !
    Moralité : méfie-toi quand tu parles, tout est noté, pour l'éternité !
    Bon, j'ai quand même réussi à leur envoyer quelques vérités bien senties mais je doute de l'arrivée...Ma Mère semble [...]

    Epouserais-tu un Grand Officier démissionnaire ?
    Oui, j'y pense et de plus en plus.
    Tu te souviens, je suis allée rendre visite à Hélène, sur son rocher ? Elle a eu de bons conseils, je crois que je vais les mettre en pratique. Tu vois, cette petite, Jean aurait mieux fait de la garder plutôt que de la jeter pour [...]. Tiens, qui Angélyque va-t-elle mettre à ma place ? Pas Crézus, il est Roi. Je me demande [...]

    J'ai envie de rentrer en Normandie. Je sais qu'il y a eu des menaces sur Honfleur et mes Compagnons ont monter la garde, je serais plus utile là-bas qu'ici, non ?
    Vas-tu te représenter à la tête du Duché ? Tu es un bon Duc, tu sais. Ne te fie pas aux emmerdeurs. Ils sont juste jaloux d'avoir perdu un semblant de pouvoir. Quoique tu décides, je suis de tout coeur avec toi et si je rentre, comme j'en ai vraiment envie, je serai à tes côtés, pour la campagne, même si c'est de façon discrète, comme les autres fois.

    Tu me manques, te l'ai-je déjà dit ?

    Je vais tâcher de dormir un peu. Puissent mes rêves me conduire à tes côtés.
    Je t'aime.
    Je t'embrasse.

    Della
    Au Louvre

    PS : à des fins de sécurité, veux-tu bien remettre à mon messager, la confirmation de la réception de cette lettre ? Je deviens très très méfiante.




Le lendemain matin, la lettre fut confiée à un Messager Personnel en qui Della avait toute confiance et qui serait payé grassement lorsqu'il reviendrait avec la réponse du Duc.
_________________
Della
    Le lendemain.


Avait-elle dormi ? Elle n'en savait rien. Elle avait beaucoup bougé dans ce lit où elle dormait pour la dernière fois. Alors, elle s'était levée bien avant l'astre solaire, elle avait rempli en silence deux sacoches en cuir de documents personnels, de quelques objets aussi qu'elle ne quittait jamais, par habitude. Ses gestes avaient été mécaniques, sans aucun sentiment, elle se sentait comme une coquille vide.

Elle avait du faire du bruit parce qu'une chambrière apparut, discrètement.


Votre Grâce ? Tout va bien ? Etes-vous souffrante ?

Non, Maria, tout va bien, merci.
Puisque vous êtes là, faites savoir au personnel que je quitte le Louvre aujourd'hui, il faut que toutes mes affaires soient emballées, qu'on place les malles sur une charrette et que l'on prépare mon cheval et que ma garde soit prête à partir à midi.
Faites venir mon Messager Personnel, immédiatement.

Mais, votre Grâce ? Pourquoi ? Quelque chose de grave est arrivé ? Je...je peux vous aider ?

Rien de grave, non, je rentre chez moi.
Faites ce que je vous ai demandé, c'est ainsi que vous m'aiderez.

Oui, ma Dame.


La femme s'en alla, sans plus rien demander mais l'on devina à l'allure de ses pas derrière la porte qu'elle s'en alla en courant.

Le Messager Personnel allait arriver, en plus de la lettre écrite et scellée la veille, Della ajouta un autre courrier.


Citation:
    Drahomir, mon aimé,

    Je rentre en Normandie, j'ai démissionné.

    A dans quelques jours.

    Je t'embrasse.

    Della.


Elle achevait de sceller sa lettre lorsqu'il arriva.

Portez ceci au Duc de Normandie, je vous prie.
Revenez avec sa réponse mais pas ici, je pars pour la Normandie. Voyez avec mes gardes la route que nous emprunterons et retrouvez-moi en chemin.

Avec les lettres, elle lui donna une bourse.
Le reste quand vous reviendrez.
Histoire de le revoir.
A vos ordres, Votre Grâce.
L'homme s'en alla et...Della continua à ramasser ses affaires, de temps en temps interrompue par le personnel qui venait demander quoi faire de ceci ou de cela,s'il fallait emballer les chandeliers en argent et les statues en bronze, si on dépendait aussi les tentures...Certaines questions la firent rire, le temps passa rapidement jusqu'à onze heures environ.

Elle était prête et se rendit aux cuisines du Louvre où on lui servit un repas copieux.
Elle bavarda avec les gens de la cuisine qui avaient appris bien évidemment qu'elle quittait les lieux, certains lui dirent qu'ils la regretteraient mais ne disaient-ils pas à tous ceux qui s'en allaient ? D'autres la regardaient comme si ils la voyaient pour la première fois ou la dernière. Mais que diable faisait-elle ici, à manger comme les Huissiers ou les Pages ? Pourquoi ne mangeait-elle pas là-haut, avec les "Grands" ?

Enfin, le chef de sa garde vint lui annoncer que tout était paré, que son cheval attendait et qu'ils pouvaient tous se mettre en route.

Elle se leva, salua les gens présents et suivit le garde, sans un seul regard derrière elle.
Une page se tournait, une autre vie l'attendait.

_________________
Drahomir
Palais ducal de Normandie.

C'est dans le chenil que le messager put trouver le Duc de Normandie. Agenouillé, près d'un molosse qui semblait souffrant, l'Ogre, par sa carcasse gargantuesque et ses colères pittoresques, le laisse approcher, son attention toute entière fixée sur le canidé qu'il caresse avec une douceur exagérée.

La bête est balafrée, elle a un oeil crevé depuis longtemps, et partout, son pelage est parsemé de vilaines cicatrices. Elle est vieille, et pourtant encore puissante. Ses crocs luisants apparaissent de temps à autres, alors que le tchèque tâte les muscles de l'animal. En effet, il a remarqué qu'il semble mal en point, et ce depuis un petit moment, et comme dans beaucoup de choses, il a préféré se charger lui même de la tâche de l'examiner. Cela éviterait également à un apprenti maitre chien de se faire déchiqueter.
Là, le point sensible alors qu'un grondement sourd monte du poitrail canin, et la gueule, avec fermeté vient se refermer sur le bras du régnant. Un avertissement, que le féroce entends, et une fois son bras libre, il se lève en grognant. A l'adresse d'un palefrenier:


Mourant. Quelques semaines. Quelques mois tout au plus. De souffrance.

La trombine ducale est fermée, Atlas -car c'est ainsi que se nomme le chien- est une de ses bêtes préférée. Spécialement dressé à l'attaque, il accompagne le tchèque depuis longtemps et lui a fait gagner, avant qu'il ne soit duc, beaucoup d'argents grâce à quelques combats de chiens ultra-violents mais pourtant courants, dont se délecte un nombre incalculable de petits seigneurs ou de riches bourgeois. Mais voila, tout à une fin. Sa pogne est tendue en direction du palefrenier qui vient y déposer un couteau.
Le duc s'agenouille, murmure quelques mots à l'oreille de l'animal, et d'un coup sec et unique, lui plante, directement dans le coeur l'arme, abrégeant ainsi une souffrance qui aurait surement été horrible. La lame est abandonnée à même la paille, et le duc, sans aide encore, se relève, stoïque. Ses traits sont empreints de tristesse. Il quitte le box, laissant à la valetaille le soin d'enterrer l'animal, et suivit du messager de Della, regagne ses appartements.

Après s'être nettoyé sommairement et changé, il découvre alors les deux missives de sa fiancée. La tristesse, déjà présente, s'accroit. Elle a raison, et il va le lui signifier. Il gagne son bureau alors que le messager est envoyé aux cuisines pour se restaurer.


Citation:
Mon amour,

    Je suis triste. Triste, par ce que le comportement des Grands Officiers n'est en rien, Grandiloquent. Triste, par ce que la France perd, selon moi, l'un des rares Grands Officiers méritant. Triste par ce que je sais que la décision que tu as prise, même si elle est la bonne, t'arrache le coeur.

    Je sais comme tu tiens au secrétariat, je sais le travail admirable que tu y as accomplis. Tu as tenu la route bien plus longtemps que beaucoup de tes prédécesseurs. Mieux, tu es restée toi même, douce et pourtant intransigeante et tu as su, gagner l'estime de ceux qui travaillaient autour de toi. J'ai pu le constater lors de mon passage au secrétariat. Je le constaterai encore.
    Je ne sais pas qui ta mère va choisir. J'espère quelqu'un issu de ton office. J'espère qu'elle choisira quelqu'un qui comme toi reste franc du collier. J'espère surtout qu'elle ne rajoutera pas au tandem qui lui a retourné le cerveau, un nouveau pion.

    En ce qui concerne mes paroles, je ne les modérerai pas. Tu sais bien comme je ne peux m'empêcher de dire aussi naturellement que possibles les choses comme je les pense. Tu sais très bien que maintenant, ta mère, ne l'accepte plus, et qu'elle n'accepte plus mes sorties qui n'ont pour but que de donner, aux régnants du Domaine Royal, aux régnants de Normandie, le pouvoir qu'ils méritent. Je continuerai à être ainsi, même si l'on me menace de me briser. Je n'ai pas peur, j'ai déjà vécu bien pire, j'ai déjà été trainé dans la boue un nombre incalculable de fois, et pourtant regarde, je suis encore là, bien présent, fort.
    Ne sois pas triste mon amour, il était temps que tu laisses la couronne de France s'enfoncer dans le marasme qu'elle crée autour d'elle. Je ne souhaite pas, que comme Zelha, comme Alix, tu sois l'instigatrice de cette déchéance.
    J'ai encore de l'espoir, un peu, de voir Angelyque ouvrir les yeux. Sinon, tant pis.

    Idem, ne laisse pas la mesquinerie de Zelha et d'Alix t'atteindre. Tu sais que la première t'en veux uniquement par ce que je l'ai quitté pour toi. Par ce que tu vaux bien mieux qu'elle. J'ai le souvenir qu'elle critiquait et conspuait sans cesse celle qu'elle remplace, Erraa de la Huchaudière. Et bien mes avis qu'elle est bien pire.
    Quant à Alix. C'est une pauvre fille qui ne se remet pas d'avoir la quasi totalité des régnants sur son dos. Son incompétence n'a d'égal que sa bêtise, et je ne perds même plus de temps à y faire attention. La Normandie, depuis longtemps, se défend seule. Elle continuera à le faire encore longtemps.

    Reviens, viens me soutenir. Je ne me représenterai pas. J'ai accomplis ce que j'avais accomplis, j'ai osé faire ce que de nombreux régnants avant moi n'ont pas osé entreprendre. Je n'ai pas été un régnant parfait, c'est clair, mais j'ai été juste, et je suis satisfait de ce que nous avons put entreprendre.
    Elenwë, mon baillie actuelle, va reprendre le flambeau. Elle est douce. La Normandie et les Normands, après avoir été autan bousculé par moi, ont besoin de douceur. J'ai confiance en elle, elle sera une grande duchesse, et je l'épaulerai. Rejoins nous pour nous aider.


    Je viens de relire la lettre que je t'écris, et elle n'est, en fait, qu'une succession de critiques. Je m'en fiche, elles sont toutes véridiques. Elle repartira avec ton messager, lequel à passé quelques instants avec Chien, ma sénéchal, qui, comme tu le sais, peut se montrer persuasive. Je suis donc certain que cette missive arrivera directement entre tes mains.
    Fais attention sur la route, je mourrai de savoir qu'il ait pu t'arriver quoi que ce soit.
    Je t'aime můj sladký


DSV.


Le messager de partir avec la missive, et de rejoindre, sans un détour, Della. C'est Normal, Chien, par mesure de précaution, l'a accompagné.
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