Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] De l'Art de la Graine à celui de la Folie…

Katina_choovansky.
Ou « Comment survivre à un mariage angevin »




Beaucoup s’étaient étonnés.
… D’accord, à l’exception de Calyce, tout le monde s’était étonné.
Elle, l’avait moyennement été, car Katina était ainsi faite qu’elle s’adaptait très vite à l’improbabilité des choses, en témoignaient ses nombreuses étonnantes rencontres, allant de St Tupi à L’Inexistence en passant par le Roy des Canards ou le Pape, sans oublier Chucky l’ours en peluche bien sûr.

Aujourd’hui, elle se mariait.
Ça c’était une nouveauté. Ça méritait même une introspection personnelle.
Du haut de ses talons de dix centimètres, la Montmorency avait toujours eu un avis très mitigé sur le mariage. Au fil du temps, elle avait constaté qu’elle avait assez d’une main pour compter ceux qui avaient porté haut leurs promesses, et encore… elle avait au moins trois doigts de rab.
Cette fine observation avait donc suffi à un compte rendu sans concession sur le sujet : L’amour était la derrière chose à prendre en compte dans un mariage. Quiconque se mariait par, était condamné d’office à l’échec.
Les sentiments, c’était une saloperie, une famine pour la cervelle. Ça vous atrophiait le bon sens, vous faisait oublier l’heure, voire, vous collait un sourire idiot sur la bobine sans arriver à l’effacer… En gros, l’amour était une belle chose jusqu’à ce que. Et « Jusqu’à ce que » arrivait toujours, d’une manière ou d’une autre.
Elle ne connaissait pas une seule exception.
D’ailleurs, les gens en général étaient une belle saloperie.
On s’attachait à eux et ils finissaient toujours par vous manquer, quand ils ne mourraient pas tout simplement. Katina avait donc choisi de faire simple. Elle aimerait, à la folie, une poignée de ses semblables, et les autres… Ben, les autres pourraient crever à Ghent la bouche ouverte…

Les hommes, eux, restaient une équation complexe.
Elle trouvait l’immense majorité absolument sans intérêt… Entre ceux qui étaient en manque, qui se croyaient irrésistibles ou qui considéraient les femmes avec le ton paternaliste du « Viens poulette, je vais t’apprendre la vie, moué » (car le paternaliste type a souvent l’accent du sud), autant dire qu’il ne restait pas grand-chose ayant de la valeur à ses yeux. Et que l’on ne se méprenne pas ! Elle pensait à peu près autant de bien de ses semblables filles pour qui, trop souvent, l’homme était une fin en soi… (De grosses cagoles, donc.)
Pour spontanément plaire à Katina, il fallait avoir un grain ou être misanthrope, bref, quelque chose qu’elle pouvait comprendre, qui avait du sens, mais pour qu’elle tombe amoureuse, il fallait du génie. Car oui, Katina pouvait être amoureuse, même qu’elle l’avait déjà été, mais passer pour une emmerdeuse finie qui n’y connaissait rien était vachement plus facile et reposant à gérer qu’on ne le pensait. En plus, ça lui évitait les longues discussions relou d’histoires de cœur (et ça, ça n’avait pas de prix), « Brulez-le » étant la solution qu’elle proposait à 99 % quel que soit le problème, le 1 % restant étant précieusement gardé pour celles dont elle avait quelque chose à foutre.
Aimé, être aimé, elle connaissait le truc. Mais elle connaissait aussi le moment où tout fout l’camp, où on n’aime plus et où on se retrouve comme une truffe devant sa moitié qui s’est encore rendu compte de rien et à qui il faut tout expliquer, alors non, définitivement, quelque chose d’aussi inconstant que l’amour n’était absolument pas fait pour les promesses d’éternité.

Katina se mariait donc aujourd’hui sans le moindre sourire niais au cœur mais avec une sincérité qu’on ne pouvait pas lui enlever.
Gorborenne lui avait plu. Pas que parce qu’il était vieux, aveugle, chauve et riche (le passe-droit obligatoire angevin sans quoi, on filait même pas une rognure d’ongle en dot) mais parce qu’il avait dans le rire, les reflets pailletés d’un arc en ciel et dans la tête, un pragmatisme tout partagé. Lui aussi, pensait que les mariages, c’était pas fait pour s’aimer, alors ils s’étaient mis d’accord : Elle inonderait ses vieux jours de chouquettes, des lettres, et de dessins de pendus pendant qu’il naviguerait sur une mer de chimères là où il la laisserait n’en faire qu’à sa tête, aller où bon lui semble et lancer des cailloux sur les mainois.
Une union parfaite, quoi. Et à ceux qui se demandaient encore « Pourquoi ? », elle répondrait « Pourquoi pas ? ».
Se marier avec un amateur de folie sage n’était-il pas finalement ce qu’elle pouvait espérer de mieux, elle qui n’avait de sage que ses cheveux au sortir de son brushing?
Voilà qui nous amène donc à l’instant I.



Instant I moins cinq minutes
Anjou, 10 heures 55
Cathédrale d’Angers en vue, avec dans la calèche, la promise et sa divine marâtre.


Nerveuse ? Un peu.
Après tout, elle avait quand même fait distribuer plus d’une cinquantaine d’invitations indiquant la mauvaise heure de son mariage et ça allait forcément finir par se savoir.
Bien sûr qu’ils finiraient tous par se rendre à l‘implacable logique à laquelle elle avait fait face au moment des préparatifs (à savoir que beaucoup d’invités pour la cérémonie = une cérémonie qui déborde et qui fait qu’on passe à table à pas d’heure, or les horaires fixes c’est important pour manger sinon après, ça devient n’importe quoi…), voire, ils la remercieraient une fois qu’ils auraient le ventre plein car c’était pour la plus part des gens plein de bon sens, mais en attendant, il faudrait trouver de quoi les calmer. Elle avait donc prévu d’accuser Finn.
Il faudrait également peut être jeter quelqu’un en pâture à la foule pour espérer fuir tranquillement vers le buffet, et pour ça, elle avait aussi prévu Finn. Il lui devait bien ça, cet escroc. Ça compenserait les 25 écus par heure qu’elle allait devoir lui verser pour officier à la cérémonie en qualité de témoin.
Dans ta face l’irlandais !

La main manucurée passa sur un pli invisible de la robe cendre made in Momie Chérie à l’approche de la cathédrale, avant de jeter un coup d’œil à sa marâtre rougeoyante assise en face d’elle.
Anaon était une très belle marâtre, la plus belle même (et ça , avec ou sans la robe de Judas dont elle était si fière et qui il fallait l’admettre même si ça faisait mal à la bouche d’associer Judas à quelque chose de beau, lui allait merveilleusement bien), et Katina s’étonnait parfois encore d’avoir réussi à l’embringuer dans cette étonnante filiation sans avoir eu à l’assommer pour lui passer la bague au doigt devant un autel pendant que Calyce aurait très vite dit « Par l’esprit du Grand Canard, je vous marie à Finam, amen ! ». Peut-être était-ce la torgnole finamienne à venir qui les avait retenues, ou leur légendaire manque de courage dès qu’il s’agissait d’assommer quelqu’un sans y foutre le feu d’abord (RIP, les lavandières de Saumur), mais finalement il n’y avait eu besoin de rien d’autre que beaucoup de naturel (et d’alcool) pour qu’Anaon cède à ce caprice très angevin et devienne marâtre pour la vie.
Une affaire en or, quoi.

- « Dites marâtre… »

L’interrogation se formulait enfin tandis qu’on leur ouvrait la porte de la calèche et qu’elle en descendait, vérifiant les mains des domestiques venant aider à tenir la traine d’un regard mauvais parce qu’on ne déconne ni avec la bouffe, ni avec une robe signée Alatariel.
Elle qui n’avait jusqu’alors douté de rien, s’apprêtait enfin à H -5 mns de se faire passer la bague au doigt, à poser une question d’ordre premier à Anaon, en témoignait cet air soucieux sur le minois qu’elle releva vers elle en désignant le môme qui les accompagnait d’un geste de la tête


- « … vous avez prévu un harnais pour Amadeus ? »

Non parce que le serial bavouilleur (*), elle le voyait venir gros comme un béarnais… Depuis cette malheureuse chouquette enfoncée dans sa narine pour voir s’il avait l’instinct de survie quand on lui mettait de la bouffe sous (et dans) le nez, expérience célébrée par le môme d’un concert de protestations, elle se méfiait un peu. Si c’était bien le fils de la Princesse au petit pois, il était carrément capable de se précipiter dans l’allée avec les mains toutes dégueulasses (car les enfants ont toujours les mains dégueulasses au pire moment. Comment font-ils ? Mystère…) pour venir les agripper à sa splendide robe de mariée et réclamer un bisou. S’il y avait bien une chose que la Montmorency avait appris en rencontrant le paternel, c’était que « Von Frayner un jour, Von Frayner toujours »… Amadeus avait beau être vachement mieux réussi que le modèle adulte, s’il était du même bois, ça foutait quand même un peu les chocottes.


(*J’assume tous mes barbarismes)
_________________

Maitre Troubadour à la Confrérie
Gorborenne
Géant allait se marier ! Pourtant, n’avait-il pas fait vœu de célibat ?
Certains verraient peut-être quelque contre-indication à cela…
Et pourtant, il n’y avait aucun parjure au ravissement d’un astérisque
Juste une once de surréalisme saucée d’un gout du risque…

Ce n’était peut-être qu’un jeu de nuances, pourtant, quoi qu’on l’en blâme
Il pouvait prendre Épouse, sans pour autant prendre Femme…
Il pouvait accorder sa main, offrir ses privilèges et son nom.
Mais jamais plus de conjoint en amour ou passion... non…
Ce qu’il avait pu rêver d’Envol, de n’être que pour Une, seule et unique,
Il l’avait mis à l’abri à jamais, quelque part en Adriatique…

Son Cœur, trop grand, réclamait aujourd’hui cette liberté,
N’appartenir à personne, que chacun puisse s’y réchauffer.
Tel était son Vœu, l’essence dont il était chargé,
Tel était son Choix, ne rien attendre, seulement aimer…


Mais à tout choix, il y a un prix à payer. Lourd… plus on aime, plus on est à même de blesser…
Il ne le savait que trop, rappel d’une présence manquant à ces côtés, ce jour-là, alors qu’il arrivait en vue d’Angers.


POOOOOOOOOOOOOO-poooooooooooooo-POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT
Poooooooooooooooooo-POOOOOOOOOOO-POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT


Vent d’Hiver frissonnant depuis le Nord agite la Bannière et porte l’appel du Cor.
Ils sont là, chevauchant derrière lui, ceux de la Ruine, les Siens, sa Compagnie.
La Ruine, oui. Des Quatre Orients, nés de tous pays, meurtrissures en ramassis, sang versé pour un sourire de Vie et d’Envie.
Se battaient moins pour des histoires de gloire et de pouvoir que pour l’idée d’une Poésie…

La Graine de Folie…

Sommes toutes, c’était là toute la raison d’être de cette journée. Un sourire, alors qu’il menait équipage entre les rues de la cité, sur le pourquoi du comment tout ceci avait commencé…

Un courrier, un page faisant la lecture, à qui il avait demandé plusieurs fois de répéter, tellement, tellement se conjuguaient en ces quelques mots mille carrefours d’improbabilités…

Peut-être qu’à l’essence, ce billet était né d’une plaisanterie, et pourtant, Géant avait dit « oui ! » C’était là… c’était là un autre chemin qui s’offrait à lui… pente vertigineuse et douce folie…

Graine de Folie, oui… au-delà des raisons d’un mariage ainsi arrangé, Le Salmo Salar n’aurait peut-être jamais accepté, s’il n’avait senti, dans la démarche approchée, au creux d’un rire ou d’un phrasé, une Promise qui valait la peine de s’y arrêter. Malgré tous ces mondes qui les séparaient, il y avait peut-être un vague similaire au regard qu’ils y portaient. Certes, il était encore bien trop tôt pour seulement envisager de parler d’amour. Mais il y avait ces histoires cachées à se raconter au jour le jour. Ce quelque chose dissimulé derrières des apparences en abat-jour. Comme des empreintes sur la neige en tapis, quand seul un étrange silence les suit.

Un chemin incertain, oui. Un chemin qu’il n’arpentait ni par gout du risque ou par défi, mais à la Vie et à l’Envie…

Angers, le parvis de la cathédrale.
Instant I moins le quart d’une heure.
Parce qu’arriver après sa Promise serait scandale,
Et certains pourraient en prétendre qu’il a peur.


Bon, malgré un côté "sans peur et sans reproches", le Géant trainait un peu de nervosité en fond de poche. Des mariages, il avait assisté à plus d’un, par deux-fois, lui-même n’en avait pas été loin. Mais là… là… c’était son tour aujourd’hui, de prendre et passer bague au doigt. Alors, ce serait mentir que de prétendre qu’il ne stressait pas, même un chouïa…


Fauve, pas loin derrière moi hein.

À l’arrêt devant le porche, il avait parlé tout-bas. Allez savoir pourquoi, le souvenir d’une histoire un instant flotta. Se sentait pareil à Iona le Scribe, à l’heure du Choix. Vrai, la Graine de Folie était là.
S’il ne pouvait distinguer le contraste lumineux lors qu’il pénétra dans l’édifice sacré, l’ombre imposante des voutes avait à son ombre quelque chose de distinctement glacé. Comme à chaque fois qu’il entrait dans une église, le Géant eut à l’échine le parcours d’un frisson. Vrai. Que ce soit d’humbles Chapelles ou de mégalo-Cathédrales, les multiples demeures du Très-Haut lui avaient toujours laissé une impression paradoxale. Dieu était sans nul doute le plus grand propriétaire de résidences secondaires, mais jamais il n’avait senti Sa présence à la taille d’un clocher ou aux vitraux gouttant de lumière. Et pourtant, la Foy des Hommes transpirait toujours d’entre les pierres. Mais le Géant avait une Foy de vent et de voyage, de l’église des grands chemins. Préférait prier le soir au coin du feu qu’à la messe le dimanche matin… N’arrivait même plus à se souvenir de la dernière fois qu’il était entré dans une église, tellement ça remontait à loin…

Enfin, d’une tête s’incrustant quelque peu entre les épaules, toutes considérations bien passagères rapidement s’effacèrent, lors qu’il prenait sa place devant l’Autel. Prince Promis attendant sa Belle.
Aux épaules, il portait ces spalières polies où se reflétait la danse des chandelles. Droit dans ses bottes de cuir fauve brossées pour l’occasion, les mains croisées dans le dos d’un habit d’un velours d’encre où quelques embruns d’argent se brodaient à l’entrelacs de trois Saumons.

_________________
Alatariel
[Angers, une auberge cossue]


« Hâtez-vous, ce serait dommage que vous ne puissiez pas la finir à temps. »

La menace d’Alessandro tournait en boucle dans la tête de la duchesse, comme un air de musique dont on ne retrouve plus les paroles. Mais cet air-là n’avait rien de léger et terrifiait la baronne. Elle avait donc cousu comme jamais, finissant même la robe de Katina en avance ! Elle avait été prise d’une folie créatrice la poussant à coudre pour ne pas penser. Pour autant la paranoïa lui revenait à chaque fois qu’elle sortait. Elle en était convaincue : elle n’arriverait pas entière au mariage de Katina. La menace était claire, limpide comme de l’eau de roche. Mais rien n’était venu depuis. Pas un seul assassin, pas de poison dans son alimentation. RIEN. Pourtant la baronne persistait. Finam ne menace jamais en l’air. Alessandro a donné le message. Et puis qui irait prendre sa défense ? Katina avait clairement dit qu’elle choisirait Finam, toujours. Calyce minorait l’évènement pour rassurer sa vassale tant bien que mal. Même le Hibou était convaincu que la baronne était déraisonnable.

La duchesse d’Anjou s’était raccrochée à cela. Il n’oserait pas au mariage oui c’était probable. Mais encore fallait-il que la baronne arrive jusqu’à la cathédrale. Hé. Elle était convaincue que quelque complot l’attendrait en chemin. Dans sa folie paranoïaque la baronne avait demandé à son intendant de l’accompagner. Elle avait choisi le Hibou pour compenser de ne plus avoir la Famillia à ses côtés et il devrait peut-être montrer son utilité plus tôt que prévu.

Le matin du mariage, la duchesse, entre deux rapports sur le prestige, avait pris un bain, bu une camomille, et avait pris un soin méticuleux à se préparer. La peur serait enfouie sous la chainse, cotte, surcotte et mantel qui la recouvraient. Elle retrouvait peu à peu ses esprits à chaque couche.


- Mais quelle sotte !

Ouais, la baronne allait au mariage de Katina « au bras » du Hibou, quand Katina remonterait l’allée au bras de l’Anaon. Bah bien… mieux aurait-il valu qu’elle demande à son capitaine, qui l’escortait déjà à travers l’Anjou. Mais la peur lui avait fait perdre le bon sens le plus élémentaire.

- Hé merde quoi.

Parce que l’Anaon lui avait dit qu’elle aimerait grandement voir le Hibou cloué à une porte de grange. C’était aussi clair que la menace d’Alessandro. Enfin prête, la baronne descendit rejoindre le Hibou qui l’attendait. Dans la lumière tamisée de la taverne, ainsi apprêtée, la reine des momies aurait presque pu faire illusion sur sa beauté.

Tout le long du trajet, qui était court volontairement, elle avait observé, inquiète, le moindre mouvement suspect, ne pouvant se contenter de faire confiance à son intendant, pourtant bien plus expérimenté. Il ne se passa rien. Évidemment. Alors arrivée devant la cathédrale andégave Alatariel affichait enfin un léger sourire de circonstance. Au moment de mettre pied à terre elle regarda son intendant histoire d’aborder le « détail».


- Je pensais tantôt. L’Anaon sera là au mariage… c’est elle qui accompagne Katina jusqu’à l’autel. Faites attention à vous…

Elle adressa un sourire franc et sincère au Hibou, disant en somme « désolée je n’ai pas réfléchi » et « merci quand même d’être là ».
En montant les marches de la cathédrale, le cœur léger, la Reine des momies, ou « momie chérie » regardait distraitement la rosace de la cathédrale dont elle connaissait les moindres détails depuis qu’elle nettoyé le vitrail avec sa langue… Pénitence fort désagréable pour avoir critiqué l’Eglise publiquement.

_________________
Anaon
 ↬ Cathédrale d’Angers en vue, avec dans la calèche, la marâtre et la divine promise ↫

      L'art du mariage. Discipline aux arcanes insolubles; recette dont on peine encore à trouver les parfaits ingrédients. L'Anaon pourrait se perdre aux mêmes questions métaphysiques que sa benjamine, mais en ce jour particulier, elle aurait bien du mal à formuler une réponse concrète malgré son indéniable expérience. Il y a quelques années encore, elle vous aurait répondu qu'un mariage d'amour était possible, qu'une union d'intérêt était logique. Que se marier parce que l'on n'aimait n'était pas plus stupide que de le faire pour les pépètes. Son pragmatisme savait savamment se vernir d'idéalisme, conséquence d'une éducation tout en nuances, structurée par les mœurs de l'époque, adoucie par la morale d'un père consacré druide. Là n'était pas chose stupide que de voir la réalité telle qu'elle était, tout en espérant qu'une seule et unique chose : la voir s'enjoliver. Avancer sur un pavé d'échec n'empêchait pas pour autant l'espoir de la victoire. Nager dans une nuée de con ne galvaudait pas l'envie de trouver un érudit. Alors espérer un mariage parfait dans un cimetière d'épaves, ce n'était pas un désir moins justifié qu'un autre. Les choses rares n'en restaient pas moins possibles.
    Et être idéaliste n'empêchait pas d'être parfaitement conscient.

    Les années passant néanmoins, les déceptions érodant la moindre conviction utopique, la sicaire commençait peu à peu à taire ses discours. Les beaux rêves lui glissaient sur la peau comme eau sur une plume. Des premières fiançailles qui l'avaient laissée veuve. Une seconde union où elle n'était que spectatrice. Et la troisième qui lui a été cachée. Déprimée, enfoncée, achevée. Ô joyeuses conséquences ! Sans oublier les épousailles d'Anthoyne et d'Elendra, et dont elle était la cause, qui avaient été un véritable fiasco. Depuis Bretagne, l'Anaon avait développé un rejet certain des mariages. Un mépris avéré. Une phobie sans doute. De nouvelles convictions, à nouveau ébranlées par de récents évènements qui remettaient tout en cause. Le Mariage ? Pour l'Anaon c'était désormais un gros bug. Un énorme point d'interrogation. L'arrêt cérébral immédiat. Le meilleur moyen de stopper net pendant un moment toute activité vitale de la mercenaire.

    « Moi, vivante, plus jamais j'refous les pieds là-dedans ». Pourtant, elle se rendait au mariage de Katina.
    «  Les églises ? C'est bon pour faire du feu de bois et chourer les calices ». Pourtant, elle avait accepté de mener Katina à son époux. Sans rien blasphémer... Ou presque.

    Pensées ballottées par les aléas de la route, les azurites se posent avec silence sur le minois de la mariée. Comment Katina avait réussi à la plier à autant d'entorses à ses résolutions, et en si peu de temps ? Mystère et boules de gommes. Mais l'Anaon était là. Prête à friser l'arrêt cardiaque, juste parce que c'était elle, et que Katina valait bien toutes les peines.

    Le sol se figeant soudainement sous leur assises, l'attention tout offerte à la Promise, l'Anaon descend du coche sans offrir plus de mots. Pieds au sol, les mains lissent soigneusement les pans de velours déployés sur ses pieds. Là est aussi un autre exploit de Katina : convaincre la balafrée de porter à nouveau robe devant public. Si la sicaire s'est réservée les coutures d'Alatariel pour les festivités du banquet, elle arbore pour la cérémonie et selon le choix de la mariée, la robe offerte* un an plutôt par les soins d'un seigneur aujourd'hui absent. Bête prévoyante, elle garde bien évidemment en réserve les taquets à distribuer aux remarques de Sabaude, et au Parrain qui ne manquera surement pas de vérifier une bonne fois pour toute si, oui ou non, l'Anaon porte des culottes. Se faire femme ne la rend pas pour autant vulnérable, faire des efforts c'est bien, mais faut pas non plus pousser mémé dans la mare aux canards. Avis aux amateurs de marrons.

    Le nez aîné se relève bien vite de ses drapés pour trouver ceux de Katina. Jouant les mères perfectionnistes – où les marâtres, plutôt- elle re-galbe doucement le bouffant d'une manche affaissée par le voyage. Du bout des doigts, elle s'assure qu'aucune mèche ne s'enfuit de ses crépines, et réajuste maniaquement la ceinture d'un millimètre. Un sourire ourle alors les lèvres de la mercenaire qui n'en a pour l'heure même plus l'allure. Voilà, Katina est tout simplement sublime de perfection ! Elle recule un peu, admire le tout avec ravissement... Il ne manque que le bouquet de chouquettes pour rendre le tout absolument Katinesque.

    « … vous avez prévu un harnais pour Amadeus ? »

    Les azurites se posent sur l'enfant, chapeauté et habillé comme un petit prince, parfaitement assorti de couleur à sa... Maitre d'arme. Nez au vent et regard curieux, le bambin ne semble pour l'heure en rien prêter attention à la robe si précieuse.

    _ Non... A vrai dire, je trouvais cela bien plus amusant de le voir jouer dans les jupes de Calyce pendant le saint sacrement. J'ai fantasmé toute la nuit de voir Finn lui courir après pour tenter de le catapulter tout en se rétamant sur le dallage. Ça lui finira l'autre coin du museau.

    Le sourire se fait plus large. La main frôle l'étoffe de cendre.

    _ Non je vous promets qu'il ne fera pas de vagues. Et si c'est le cas... Je vous offre une chouquette de la taille d'Angers.


    Tant pis, le viandage en mode pingouin de Finn attendra.


* Ne rêvez pas, Anaon n'a pas la même coupe !

_________________

       | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Gildwen_thegen
Des journées comme celles-ci, le jeune Brocéliande les détestaient. Non seulement parce qu’elles lui étaient imposées – encore que la présente faisait exception – mais aussi parce qu’elles pouvaient très bien se dérouler sans lui, sans que personne ne l’attende et se règle sur son retard. Il n’avait eu droit sur rien. Ni la nature de l’évènement, ni la date, ni le lieu, ni même les invités pourtant chose si importante. Et comme aux rares occasions similaires, cela causait chez lui quelques troubles de stress important. Le sommeil, en fut l’un des signes, lorsque passé les trois quarts de la nuit il ne vint toujours pas. Le manque d’appétit, qu’une pomme juteuse ou une chouquette ne parvint pas à faire naître. La préparation précipité, quant aux premiers signes du jour le Prince fut baignée, en tenue et coiffée... De longues heures avant la cérémonie. Ne lui restait qu’à patienter, ou plutôt, à s’ennuyer princièrement.

Bien qu’officiellement contesté, le jeune blond affirmait être un prince. Non de ceux qui possèdent des terres et du pouvoir qui accompagne, mais de ceux qui ont un droit particulier par la naissance et les prouesses de ses ancêtres. Dans son cas, il était membre d’une famille de deux régnants Bretons. Et ce statut admis depuis sa plus jeune enfance lui procurait une certaine aura, apprise, souvent hautaine et froide, mais jamais rien n’inspirant la sympathie facile du voyageur et de l’habitant. Quelque part, il aimait cela.
À cet air, fortement résumé et stéréotype du noble, s’ajoutait une tenue et une hygiène des plus parfaite. Il était intransigeant sur ce point, connaissant l’importance de l’apparence, bien souvent supérieur à l’action ou la réputation. Avoir l’apparence d’un noble suffisait pour le non-connaisseur, de la même manière qu’avoir l’air menaçant pouvait avoir plus d’effet que l’exécution même de la menace. Enfin, son « nounoiement » bien particulier finissait de le rendre insupportable pour la grande majorité des vivants... et parfois même des morts.
Pourtant, les rencontres d’exceptions ne cessaient. Rares, elles marquaient chacune une étape dans la vie princière, débutant quasiment là où finissaient la précédente. Il y eut Calyce, Tiss, Exquiz, Berthe, Cune, Guenaella, Abondance... Et désormais Katina. Il suffisait de ne pas commettre les mêmes erreurs passés. En trois années, le blond avait sans doute mûri... un peu.

Marchant sans but dans ses appartements, le jeune homme ne cessait de s’occuper l’esprit en repensant à Choovansky. Il la connaissait depuis si peu de temps... Puis, soudainement, la révélation.
« Mais qu’avons-Nous fait ? » Oui, qu’avait-il fait ?! Il venait de prendre conscience que sa tenue verdoyante et dorée, comme tout Brocéliande, allait certainement concurrencer celles des époux. Et s’il en eut été ravi en d’autre occasion, il ne pouvait se le permettre. Ida ne l’accepterait pas plus. Aussitôt fut décidé d’un court nouveau bain et d’un changement rapide de tenue. Le temps était désormais contre lui.

    À l’intérieur de la cathédrale d’Angers, aux environs de l’instant « I » moins une heure.

Gildwen avait rejoint le banc du premier rang. Sa tenue avait été changée pour du noir intégral, ressemblant fortement à celle portée au quotidien. On pouvait toutefois y déceler une propreté exceptionnelle. Celle-ci n’avait aucun vécut, aucun lavage et semblait provenir directement des mains d’artisans. La qualité y était tout juste remarquable, rendant impossible toute rivalité avec les tenues des mariés. Seul sa blonde chevelure faisait encore défaut. Mais toute tentative y était vaine, ayant appris depuis l’enfance que les bouclettes sont imperturbable tout comme la qualité du blond intense.

Une à une, chacune des places des premiers bancs furent occupées par le Prince. A chaque fois, il y resta quelques secondes pour y observer les alentours et s’imaginer le déroulement des opérations futures, avant de se décaler de quelques centimètre pour y recopier le procédé. N’ayant participé à aucunes répétitions – y en avait-il eu ? – il ne pouvait connaître sa place avec précision. Les Angevins avaient cette particularité d’oublier quelques règles de protocole, souvent à raison, qui n’aidaient en rien le cas présent. Fortement troublé, cette nouvelle incertitude n’arrangea rien son cas. À coup sûr, le stress de l’inconnu le faisait devenir fou.

_________________
Finn
Pour une fois, la seule de sa vie, il serait à l’heure. Ó Mórdha se l’était juré quand on lui avait annoncé qu’il serait témoin de la mariée pour 25 écus de l’heure. Il n’avait pas bâti sa fortune en crachant sur le moindre denier, alors c’est pas aujourd’hui qu’il postillonnerait sur des heures rémunérées.
Qui plus est, sa Marraine était à l’honneur, sans doute sa plus vieille relation platonique (il est bon de le préciser). On ne compte plus tous ceux qui avaient essayé de lui trouver poulaine à son pied et qui, au fil d’années maigres en récolte, avaient renoncé à cette quête impossible. Lui-même s’était résigné à voir sa Marraine devenir une de ces vieilles filles entourées de chats qui lancent des parpaings sur les gamins de la rue pour le sport. Pendant un temps, il avait cru qu’elle finirait garde-malade d’un Bocom en fin de vie, mais heureusement tout était rentré dans l’ordre. Elle semblait avoir tiré une leçon de ce triste épisode puisqu’au lieu d’un dégarni, elle avait opté pour la version plus avancée, le chauve, qui lui a le mérite de ne pas perdre ses poils partout. Et l’Irlandais savait à quel point sa Marraine était intraitable avec la propreté de ses robes.

Ainsi, même s’il abhorrait les mondanités, et plus particulièrement les épousailles, le vieux reître ne se voyait pas rater cette occasion unique d’inverser les rôles avec celle qui fût le témoin fidèle de tous ses mariages. Il s’y était même préparé de longue date, refusant de se laver les pieds depuis maintenant deux semaines afin d’honorer sa Flamande préférée dans son appareil le plus cracra, mais le plus fidèle à lui-même. La veille, il avait passé la nuit à besogner sans relâche son Altesse d’épouse afin de la mettre en cloque, état dans lequel elle est le plus vulnérable, dans le but inavoué de la voir chialer d’émotion à la remise de l’alliance. Car il aimait ça faire chialer… Et enfin, le jour venu, lui qui se faisait toujours désirer lorsqu’il s’agissait de participer à une cérémonie, il harcela cette même épouse de mises en gardes belliqueuses s’il advenait qu’elle le mette en retard pour ses pomponneries. Ce qui, comme d’habitude, avait le don de stimuler leur libido et de les retarder davantage...

Non, la Terre ne portait pas de fillot plus dévoué.



[Cathédrale d’Angers, Instant I moins dix minutes – soit 10h50]


Rah les PORCS, ils ont salopé la cathédrale !

Quelle ne fût pas sa surprise quand il découvrit qu’on avait nettoyé et décoré l’intérieur de fleurs, de tout ce méli-mélo de circonstance dénaturant complètement la cathédrale abandonnée qu’il avait l’habitude de fréquenter aux heures de messe. Franchement indigné, l’Irlandais s’épousseta aussitôt, envoyant une volute de poussières de ses vieilles nippes de cuir usé jusqu’au sol pour redonner à l’édifice sa gloire d’antan.

Marzina à son bras, il traversa la nef en baladant sa trogne hémiplégique le long des travées pour ne pas se mettre au supplice de reluquer sa pimpante épouse, toujours aussi torride lorsqu’elle est bardée de fourrures. On leur avait bien précisé qu’ils avaient interdiction de se grimper dessus en public, alors cette fois il ferait un effort. Du moins, il essaierait. Surprenant ainsi le blond Brocéliande en pleine frénésie de chaise musicale, il le désigna d’un air dédaigneux à la Montfort qui tenait son bras.


Bien un Breton celui-là, connaît pas sa place.

Mais comme il aimait les frictions, il n'en resta pas là.

Et dire qu'il va épouser votre filleule...

Voilà, ne restait plus qu'à se délecter de la mise à mort du Prince en attendant l'arrivée de la promise.
_________________
Tynop
Le blond pestait. La bonne humeur ne l'avait pas quitté durant tout le voyage, pourtant. L'esprit indéniablement ramolli par une hibernation trop longue, il en était venu à oublier l'endroit des festivités. Des mois qu'il n'avait pas sorti le nez de sa planque, si bien qu'il en était venu à s'enraciner et faire partie des meubles. Là sans l'être. Absent d'un monde qu'il avait pourtant fréquenté plus que de raison à une époque.

Il avait suffi d'un échange de courriers brefs, et c'est bien pour cela qu'il pestait. La Flamangevine cinglée qui lui servait de père de substitution avait requis sa présence au mariage, sans prendre soin de lui expliquer le pourquoi du comment. Même pas l'identité du mari. Un prénom et un titre laissant deviner une noblesse griffonnés sur une invitation, rien de plus. Mais on ne refuse rien à papa. Surtout pas d'être présent à son mariage. Même si c'est en Anjou. Même si c'était dans une cathédrale infestée de gens qu'il ne connaissait pas, qu'il avait peut-être connu à un moment mais avec qui il ne partageait plus que de vagues souvenirs.

Il s'était habillé comme à son habitude, n'ayant jamais vraiment su ce qu'il était correct de porter à un tel évènement. Et puis peu l'importe, de toute façon il n'y aura que des Angevins. Chemise noire. Braies rouges. Bas noirs. Chausses noires. L’œil observateur reconnaîtra toutefois le soin apporté à la propreté de l'habit.

Un dernier baiser à sa fille qu'il vient de retrouver, un bâillement étouffé et le blondin s'en va au bras de sa femme. Elle avait dit quelle heure, l'invitation ?


[Cathédrale D'Angers, 10h55]

C'est bizarre, y'a pas foule.

Planté dans l'entrée, observant l'intérieur décoré, le vagabond est perplexe. Il avait imaginé une cathédrale bondée de monde où il aurait du mal à se frayer un chemin, ce qui expliquait pourquoi il avait pour une fois essayé de se ramener à l'heure. L'arnaque ! Trois paumés, c'est tout ce que la maison du seigneur avait visiblement à offrir.
Le chauve, là-bas, avec son bandeau sur les yeux, il ne le connaissait pas. Le type avait l'air légèrement effrayant. Pas le genre de personne qu'on a envie de croiser en rentrant chez soi ivre mort. Si le blondin avait porté attention aux propos de Tisha lorsqu'elle lui avait dressé le portrait du futur mari, il aurait peut-être pu faire le rapprochement. Mais la vérité c'est que pour sa santé mentale Tynop écoutait rarement ce que lui disait la gamine.

L'homme bizarre qui semblait avoir la bougeotte ne lui disait pas grand chose non plus. En tout cas il se comportait d'une manière bien étrange. Sûrement un rituel sombre pratiqué dans le coin. Une sorte de bénédiction apportée aux chaises. Fascinant, mais à observer de loin.

L'autre couple est en revanche connu. Et clairement à éviter si l'on est dans l'optique de passer un bon moment. Le principe du jeu allait donc être très simple : Attendre que l'Irlandais (L'âge n'a pas été clément avec lui, non ?) et sa princesse se placent, puis s'asseoir aussi loin qu'on puisse physiquement l'être de ces deux-là. En attendant...


L'invitation ne parlait pas de buffet ?

Il allait au moins lui falloir ça.
_________________
Slystaline
La date tombait vachement mal. C'est vrai quoi, la Glotte Sacrée, l'auto-proclamée plus Belle Blonde de Flandres, Rosa de Leffe est Comtesse en exercice, elle a tout le bordel à gérer, et y en a du bordel dans les Platitudes Nordiques.
Puis Sylvestre Staline l'homme que l'on surnomme Sly/Jo/Machin/le Coquelet/L'Immonde Insulteur est capitaine de l'armée de la Divine, et il y a des margoulins à cogner sur les routes entre Gent et Anvers.
Mais ils n'auraient manqué la cérémonie pour rien au monde. Ou en tout cas pour pas grand chose.
Pourquoi? Parce que Katina a le Truc. C'est pas descriptible. C'est naturel, instinctif. Direct. Animal. Automatique. Rare. Précieux. Ca n'a pas besoin d'être plus mis en mot que ça, le Truc.
Puis curieux comme des vieilles femmes qu'ils sont, la Katchoo qui se marrie. Quand même!

Ils avaient donc à trouver d'hardis stratagèmes pour esquiver leur responsabilité pendant le temps du voyage et de la Noce.
Sly avait fait simple. Il a confié la responsabilité de son armée à son épouse, en lui disant qu'elle arriverait largement à se débrouiller, que le job était simple, qu'il suffisait d'agonir les recrues les plus jeunes de jurons, de pincer de temps à autres l'oreille des plus anciens en feignant le sourire emprunt d'émotion et de reconnaissance, de jouer en journée la mauvaise humeur permanente, d'édifier la troupe d'anecdotes glorieuses pendant les feux de camp... Et sur les routes de cogner avant de poser des questions, on pourra toujours arguer d'une erreur, de dommages collatéraux, que ça arrive ma bonne Dame, qu'on fait pas d'omelettes sans casser d'œufs, toussa toussa...
Rosa, plus subtile (pas bien compliqué) a raconté au Conseil qu'elle avait une importante réunion à la Pairie, que c'était top secret, qu'elle devait y aller avec son Capitaine. Puis elle a choisi une roturière qui lui ressemblait vaguement de profil, dans le noir, de loin sans lunettes et avec un coup dans le nez. Elle lui a mis une perruque façon choucroute blonde et lui a montré comment saluer son peuple depuis le balcon.

La Blonde et le Chouvalier font la route en carrosse, conduits par un cochet qui fouette. Ils boivent de la prune dans des petits verres pour agrémenter le voyage en gibernant sur un ton badin. Les paysages monotones défilent dans une brume constante, mais le voyage leur semble étonnement court, grâce à l'alcool et à la palabre
.

10h55 La Cathédrale.

Délicieusement relaxé par la goutte -mais pas encore totalement givré- le Blondin sort du carrosse, en proposant un bras galant à la Comtesse. Il tapote la flasque en étain qu'il garde contre sa cuisse en faisant un clin d'œil entendu à la Comtesse. Il salue de la tête et du sourire les différentes personne déjà présentes sur le parvis.

A l'oreille de Rosa:


- Etonnant, connaissant l'oiselle et sa popularité, j'pensais qu'on serait plus nombreux.
_________________
Rosa
Quand son Chouvalier lui avait fait part de la nouvelle, la PBBDF avait cru à une vaste blague. D'une vanne d'un Blond méché bien éméché, d'un délire potache, d'un Witz. Elle ne le crut que lorsqu'il lui montra l'invitation. Et même là encore elle s'était dit que c'était peut être pour le carnaval, qu'il lui faudrait mettre un costume d'Harlequin.

Elle en resta sur le fondement lorsqu'il lui affirma que c'était une vérité vraie, de celle aussi réelle qu'irréelle qu'elle semble. Mais blague ou pas, la perspective de s'échapper pour une virée au bras de son Chouvalier Capitaine adoré n'était pas pour lui déplaire. Sly avait tout prévu et à moins d'une catastrophe terrible du genre pénurie de bière dans tout le Comté ils étaient tranquilles.

La route fut calme, le temps passa vite grâce à la prune, aux conversations toujours distrayantes du Blond et du rire facile de la Blonde. Fort prévoyant Sly s'était assuré en bon chouvalier servant qu'ils ne mourraient pas de soif. Ca aurait été du gâchis tout de même.

Et puis Rosa se rassura en songeant que la Katchoo, flamande jusqu'au bout des ongles même si elle avait fait son nid ailleurs aurait prévu le nécessaire. Le mot "buffet" de l'invitation avait sonné agréablement à sa vue.

Descendant du carrosse, et même pas en retard, siouplaît, la Blondissime et le Chouvalier se présentèrent sur le parvis. Nulle tête connue pour l'instant. Elle hocha la tête à la remarque du Capitaine et lui chuchota sur le même ton.


Elle n'est pas non plus connue pour sa ponctualité...Je me demande surtout comment elle sera habillée.

Rosa imaginait déjà la Loréale, toute de cuir moulée, des bottes magnifique longuement talonnées, genre cuissarde, avec un petit voile de dentelle de Bruges sur sa chevelure impeccable.
_________________
Fauve_ebene
"Au secours!!!!"


H-2 heures


Oui, c'est exactement ce sentiment qui hante la jeune ténébreuse en cet instant. Ce qu'on appelle communément avoir la trouille! Si Gorborenne avait un jour trouvé les mots justes, d'ailleurs il ne les avait pas trouvé qu'une fois, mais si elle ne devait en retenir qu'une, vous suivez? Bref, ça serait sans doute le jour où il l'avait devinée craindre bien plus un mariage et le tralala qui allait avec plutôt qu'un champ de bataille bien animé. Dans le mille Emile! Non parce que s'équiper pour aller affronter une armée ennemie, ça elle sait faire Fauve. Aujourd'hui l'affaire est tout autre, on parle d'un mariage et pas n'importe lequel. Celui de son... son quoi d'ailleurs? Celui qu'elle a promis de suivre dans ses aventures, de protéger, d'accompagner et notamment ici, aujourd'hui. Puis il y aura sans doute du beau monde, il ne lui faut pas passer pour une souillon. Mais voilà, le soucis est qu'elle n'a pas eu le temps de passer chez elle, à Bourges, pour récupérer sa robe de cérémonie. Bon, heureusement elle n'est pas sans rien. Cruel dilemme qui se pose. Droite ou gauche ?Noeud ou lacets? Cape ou pas?

Nerveuse la jeune femme? Non presque pas... Juste un peu trop que pour pouvoir choisir seule sa tenue. Alors un peu plus tôt elle a envoyé un pigeon à son amie, Kahhlan. Sûre qu'elle saura être de bon conseil pour la noiraude désorientée en pareille circonstance. Elle arrive bientôt d'ailleurs? Fauve, nez collé à la fenêtre de sa chambre d'auberge attend son amie avec impatience...



H- 15 min


La compagnie a chevauché au travers des rues d'Angers. Escortant le futur marié jusqu'au parvis de la Cathédrale. Ils ont attachés les chevaux, elle a lissé sa robe. Moins nerveuse depuis que Kahhlan est venue lui porter secours et a choisi pour elle la tenue appropriée. Toujours un peu angoissée à l'idée de toutes ces rencontres à venir, la noiraude cherche du regard le seul être capable de la rassurer en toutes circonstances. Kelhyos. Sauf que lui non plus ne doit pas être très à l'aise dans ces conditions. En ça, ils sont taillés du même bois. Et puis, fini la pause normande. L'homme va sans doute reprendre son attitude de garde, le visage impassible, le regard aux aguets, à l'affût de la moindre anomalie. Tel qu'elle l'a connu, au début. Tel que tous le connaissent. Lorsqu'un murmure détourne soudain son attention.

Citation:
Fauve, pas loin derrière moi hein.


Visiblement elle n'est pas la seule dont le sang bouillonne dans les veines. La jeune femme comprend aisément le trouble qui semble traverser Gorborenne en l'instant. On serait d'ailleurs troublé pour moins. En réponse elle s'avance d'un pas supplémentaire dans son dos et de lui souffler avec discrétion.

N'ayez de craintes, je suis bien là.

Lui emboitant alors le pas jusqu'à l'Autel. Se retirant sur un côté de manière à ne pas attirer l'attention sur elle, mais suffisamment prêt pour agir au cas où il y aurait le moindre malaise elle se pose en faction et attend que l'édifice ne s'emplisse des invités.
_________________
Namaycush
En frontières de l’Anjou…




« Andecavis » gravé pouvait encore se deviner sur la vieille borne de pierres, qui, certainement, datait de cet âge. Seul le nom était déchiffrable, point la distance.

Comme quoi l’on pouvait croire sans peine que des momies y habitaient en toute quiétude…

Lorsque l’on se nomme Namay, et que l’on est seul Général de France, passer les frontières d’un fief historique de l’indépendantisme relève d’un certain courage ou d’une certaine inconscience. Surtout en uniforme à trois lys ornant son col et en armée battant pavillon royal.

Gorborenne ne faisait pas dans la dentelle, mais Gorborenne ne faisait jamais dans la mercerie, et le frère aîné de la fratrie trinité des Salmo Salar se devait de répondre présent à ce mariage pour le moins commercial, du moins dans ce qu’il avait compris.

Précédés des officiers bannerets qui portaient haut les couleurs de la Memento et celles des Salmo Salar, au rythme du tambour, la troupe suivait précédée du Carmin et de Makcimus, montagnes combattantes, dixit Asphodelle, qui papotaient allègrement…









Sais-tu Makcimus, que j’ai été noble d’Anjou ? Que j’avais épousé une Dénéré, mi angevine, mi bretonne.

Il en riait…De cette époque j’ai conservé quelques amis, mais aussi plus que quelques ennemis.

Il en souriait…

Le marié en devenir, mon frère, a eu l’étrange idée de convier à ce mariage des cousins éloignés.

Ceux-là s’appellent Salar, pas Salmo Salar mais Salar. Ce sont des maquignons. Des marchands de chevaux quoi. Mais quand tu es maquignon et breton, ben tu es voleur de chevaux !


Tout allant, certain de ses affirmations, il secoua la frange afin d’y ôter quelques flocons qui s’y étaient imposés….
_________________
Kahhlan
{Un Mariage peut en cacher un autre ou lorsque les Salars décident de sauter le Pas presque en même temps ..... }

    J- déjà belle lurette !


Après que Tonton de mon coeur m'ait appris son surréalisme souhait de prendre épouse, aidé en cela du Parrain coquin, par la force des choses, il fut averti et même convié au conseil de Famille pour un autre mariage .... le mien ... de ce dernier tout est encore à organiser ou pas selon l'approbation du dit Conseil mené par le Patriarche de la famille, mon Père ... mais là n'étant pas le sujet ... juste de savoir que mon Oncle m'avait entre deux portes glissé ces mots-là ...

- Si je dois être ton témoin, tu seras bien évidemment le mien -

Les mots me firent sourire comme plaisir, après tout, j'étais la marraine spirituelle de mon Oncle et je n'allais certes pas le laisser affronter la chose tout seul .. enfin affronter est sans doute exagéré .... mais il est des " Pas" qui ne se franchissent pas sans la trouille au ventre.
J'en savais quelque chose puisque habitée de cette fichue trouille moi-même .....

    J- un peu moins que de belle lurette ...


Invitation reçue que je relisais tout en farniente devant un lait de brebis bien frais, mon essentiel après un bain parfumé , et une carte de notre grand Royaume ...
Oups! je comptais et recomptait les jours que prendrait ce voyage vers l'Anjou ...
Je devais prendre la route dans la journée donc .... pas le choix ou Tonton devrait faire sans moi ...
Bien, il me faut écrire à mon doux ami de ma démarche, lui proposer de me retrouver ou pas, ses occupations bah ... l'occupant !




Mon Doux ami,

Ne vous étonnez pas du vide laissé ...
Je suis en route pour Angers afin d'être à l'heure au mariage de mon Oncle.
Je vous vois déjà froncer le sourcil, mais Si si ! je vous en avais parlé, j'ai juste négligé la distance d'un tel voyage et me voilà à ne plus avoir le temps de vous attendre.
Vous pourrez toujours me rejoindre, si vous trouvez ma lettre à temps en prenant le bel étalon que je vous fais préparer ....
Je sais votre antipathie pour les chevaux, mais bon , une fois n'est pas coutume et puis un peu d''exercice vous ferait le plus grand bien .. imaginez galoper au grand air ... hummm d'avance , je me réjouis de vous retrouver en pleine forme ...

Dans l'impatiente attente, je vous embrasse de très doux.

K.


Et voilà ! je me doutais bien des grognements futurs pour le cheval ....

Je partirai quant à moi avec Bret, un escorteur de Memento et ma fille adoptive, bien que je sache d'avance que si elle m'accompagnerait, pas pour autant qu'elle se rendrait dans la dite cathédrale, Eloa n'aimait pas ce genre de cérémonie.

Je songeais à Memento Mori et à mon Père surtout, je les retrouverai tous avec plaisir, comme je retrouverai Fauve, Youlia et mon garde personnel Kelhyos à qui j'avais confié la mission de rester avec mon Oncle ....

Hummm , me voilà toute radieuse et en quelques ordres donnés, un attelage loué qui serait chargé d'un nombre considérable de malles inutiles mais on ne se refait pas ! femme de chambre embauchée ainsi que deux jeunes pages, mon personnel resté avec le gros de la troupe Mementomesque, je m'envolais pour l'Anjou ... façon de dire car rien d'aérien dans le cahin-caha qui ponctuait les lieues et endolorissait mon postérieur ...

    J - On se rapproche ...


Une halte méritée pour tous ... mais pas question de s'arrêter ... prendre une chambre pour quelques heures, bain .. lait et courriers.
Je venais de recevoir un pli de Fauve qui s'inquiétait de ne pas avoir choisir sa tenue ...
Je souris, reconnaissant bien là le trait tout féminin ...
Je lui répondis que si j'avais un peu d'avance sur cette course contre le temps, je l'aiderai bien volontiers.
Quant à ma propre tenue ... bien que mes malles contenaient du plus simple à plus sophistiqué ... Je savais déjà que je porterai le manteau -cape blanc doublé de fourrure bleue argentée, offert par mon Oncle, la fibule aux armoiries familiale offerte également par Tonton, le tout recouvrant une robe de brocart au reflets neige argent, l’ensemble confectionné par mon amie Valeryane.
Ma coiffure si ma dame de chambre se révélait douée, serait montée en une couronne de tresses dans lesquelles seraient piquées des perles nacrées.


    Jour J : L’arrivée


Retrouver en premier lieu l’auberge où Fauve logeait … y prendre chambre tout autant, retrouvailles bien trop rapides mais nous aurions bien le temps plus tard de nous conter ces plus de quarante-cinq jours d’éloignement. Le choix fut fait et Fauve repartait auprès de mon Oncle, je lui avais demandé de ne pas lui faire part de ma présence, sauf si bien entendu, elle ne me voyait pas en la Cathédrale en heure voulue, c’est qu’il me serait arrivé, je ne sais quelle mésaventure ….
Un bain parfumé oui encore, une manie chez moi ….
La femme de chambre se montrait habile et c’est toute apprêtée, parfum aux senteurs orange-gingembre précédant mon sillage que je reprenais la voiture en compagnie des deux jeunes pages, ces derniers avaient pour consigne de garder l’attelage, cocher compris.


    J- très en retard ! 10 h 55


Enfin le parvis de la Cathédrale, aidée par petits page, j’accédais sans difficulté à la dernière marche, porte ouverte sur une vaste allée, j’entrais étonnée du …. peu de monde en les bancs joliments décorés … j’avançais le regard vers l’autel, les quelques visages croisés me semblaient inconnus et pendant un instant j’ai pensé m’être trompé d’endroit ……
Juste un instant car devant moi auprès de l’autel, de dos, je ne pouvais que reconnaître la stature de mon Oncle…
Je m’approchais, ordonnant à mes pas de se faire silence ….
Ma main gauche se tendant jusqu’à son avant-bras droit … s’y déposant délicat ..

Un murmure …


Je suis là mon Oncle …


J’avais aperçu Fauve et mon minois se fendait d’un sourire ….

Edit de ce passage [...que je reprenais la voiture en compagnie de Bret et des deux jeunes pages, ces derniers avaient pour consigne de garder l’attelage, cocher compris. ...] Parce que plus loin le dit Bret, jd n'ayant pas tout suivi ^^ se retrouve seul et pas à l'heure . ]

_________________
Makcimus.
A Quelques jours du mariage...



Se présenter à l’évènement sans cotte de mailles, sans tunique et sans armes ?
Il avait ouvert ses yeux en grand et une moue dubitative avait déformé son visage. Il détestait l’idée de se retrouver tout nu. Ils avaient longuement échangé avec Caro, et ils avaient fini par opter pour une tenue appropriée à une cérémonie. Evidemment, une charrette contenant tout le matériel nécessaire suivrait et resterait, non loin et sous bonne garde pendant les festivités. La réversibilité, était une arme efficace et la capacité en quelques instants a passer des mondanités … A celle de guerrier luttant férocement pour ses convictions était un des savoirs faire de la troupe Mementomesque.



En frontières de l’Anjou…



Mais pour l’heure, évidemment que la charrette pleine de malles était à transporter les vêtements dument rangés et pliés. Tout un art qui lui était, il devait bien l’admettre, complètement étranger. Et d’ailleurs, il s’en moquait éperdument.

Chevauchant au coté de Namay, en armes et au rythme des tambours, ils entraient en Anjou. La neige qui tombait depuis plusieurs heures, n’était pas pour le déranger. Le Lorrain de naissance n’était pas frileux et s’accommodait très bien de la fraicheur du lieu. Et puis… La neige avait quelques inconvénients mais permettait entre autre, de marquer de façon à repérer aisément passage ou le stationnement d’hommes. Un soldat d’embuscade un peu étourdi et, s’appuyant sur un bosquet en faisait tomber la neige, et devenait repérable par exemple. Bref, tout en écoutant le General de France, son regard azur se posait du plus prêt au plus loin sur tout objet ou toute particularité du paysage. Il n’était pas inquiet loin de la… Juste une habitude salutaire.


Sais-tu Makcimus, que j’ai été noble d’Anjou ? Que j’avais épousé une Dénéré, mi angevine, mi bretonne.
De cette époque j’ai conservé quelques amis, mais aussi plus que quelques ennemis.

Un large sourire vint déformer sa barbe… Pourquoi n’était il pas étonné ? Hé bien par ce que Namay était le genre d’homme que l’on aime, ou que l’on déteste et cela de la même façon. Rare, étaient ceux qui, l’ayant fréquenté, n’avait pas d’avis sur la question. En tous cas… C’était ce que pensait Makcimus.

La voix rocailleuse s'éleva… Non… Je ne savais pas pour la Dénéré. Pour le reste il garda le silence.

Ceux-là s’appellent Salar, pas Salmo Salar mais Salar. Ce sont des maquignons. Des marchands de chevaux quoi. Mais quand tu es maquignon et breton, ben tu es voleur de chevaux !

Il flatta inconsciemment l’encolure de la monture. En tous cas… Celui qui touche à nos montures aura intérêt à ne pas me tomber dans les pattes. Maquignon ou pas !! La brutalité était une arme efficace et Makcimus n’avait pas pour habitude de l’ignorer.

Il se tourna sur sa selle, cela lui faisait penser à son dernier échange avec Caro… Un large sourire marqua a nouveau son visage lorsque son regard croisa celui de la belle brune.

_________________
Caro
En route vers l’Anjou.

Tombe la neige…

Que j’aimais voir le sol être recouvert de ce magnifique manteau blanc. Le monde du silence où seul s’entendait le bruit étouffé des sabots de nos montures ou les quelques conversations qui s’échappaient, étouffées, elles aussi, par cette couverture immaculée.

Suivre du regard autant que possible, les traces laissées par les animaux. Tantôt une biche, un renard ou même un sanglier. L’azur n’avait de cesse de balayer les environs. Fallait bien s’occuper aussi le temps de cette longue chevauchée qui nous menait vers l’Anjou.

Petite bise glaciale venait de se faufiler dans ma longue chevelure, et sur ma nuque. Frissons garantis, suffisamment, pour remonter la capuche de mon mantel. D’une main gantée tenant les rennes de ma monture tandis que l’autre se posait sur ma cuisse sous l’épaisse couche de mon manteau afin d’y recueillir ma chaleur. Je me tournais légèrement pour jeter un regard sur la charrette non loin derrière moi et où se trouvait Mathilde. Un simple échange de regard et je savais que tout allait bien.

Notre destination ne devait plus être si lointaine…

Mariage et pas des moindres. Le frère de Namay. A la nouvelle, l’étonnement avait été quelque peu de mise. Kahhlan m’ayant, il y a fort longtemps, confiée le pourquoi du vœu de célibat de son oncle. Et aujourd’hui pourtant il convolait en noces. Comme quoi, tout peut arriver, et ce même si de ce que j’avais compris, cette union relevait d’un tout autre domaine que l’habituel.

Puis, à l’invitation, il avait fallu prévoir. D’ailleurs lorsque je reprenais ma position initiale sur la selle et que mon regard croisait celui de Makcimus, répondant à son sourire, j’étais certaine qu’il venait de penser, tout comme moi, à ce moment inoubliable qu’avait été le choix de sa tenue. Enfin surtout lui faire comprendre et admettre non sans mal, que la cotte de mailles ne serait pas au rendez-vous et qu’il était tout à fait impensable qu’il puisse la porter sur ou sous sa tenue qu’il porterait au mariage. Que n’ai-je pas éclaté de rire à ses réactions et propositions. A peu de choses près et si je n’avais pas dit non à chaque fois, nous allions finir par passer par toutes les couleurs de l’arc en ciel. Et encore je passe sur la partie couleurs totalement dépareillées. Si, si ! A tel point que je lui avais même demandé s’il comptait poser candidature pour être le bouffon de la Reyne plutôt que d’aller aux noces de Gorborenne.

Ah ça il était clair que jamais je ne pourrai oublier cet épisode épique qu’avait été : Comment apprendre à Makcimus à se séparer de sa cotte de mailles et porter une tenue autre que celle pour un combat !

_________________
Calyce
L'Anjou ou le bled où l'on pourrait atterrir en suivant un lapin-pas-blanc. Pays des merveilles où la raison du plus fou est toujours la meilleure. Alors oui, si ce mariage peut paraitre complétement irréfléchi pour certains, il est parfaitement parfait pour la suzeraine de la future mariée. Parfait parce que le Promis est aveugle, chauve, riche (il a un GROS bateau), vieux et qu'ils ne s'aiment pas.

Que d'avantages ! Lesquels ?
Katina pourra cracher ni vue ni connue dans la soupe de son Époux quand il lui aura refusé l'achat d'une énième nouvelles paire de bottes.
Katina pourra se faire remplacer tranquillement quand il faudrait répondre à ses devoirs conjugaux.
Katina n'aura jamais à vivre la déception de voir son cher et tendre perdre petit à petit ses cheveux.
Katina pouvait espérer un veuvage rapide.
Katina n'aura jamais à essuyer les terribles crises de jalousie que connaissent certains mariages d'amour. Pas de menace de suicide parce qu'elle bave en regardant un autre et vice versa.
Quant au Promis, lui, il avait l'avantage d'épouser Katina Choovansky de Montmorency. Devenir le gendre de Finam. Le beau frère de Melchiore et le potentiel souffre-douleur de tous les angevins. Si avec ça il ne s'estimait pas être le plus heureux des hommes sur terre alors qu'il aille couler dans son magnifique bateau. Voilà.


    -Cathédrale d'Angers : 10h50-


-Allez votre Archigrace ! Voyez donc ses courbes parfaites, sa brillance là c'est parce que j'l'astique quotidiennement...Personne ne sait la faire gronder comme moi. Pouvez pas m'faire ça, Elle est TOUTE ma vie !

Elle c'est la grande cloche que Calyce tapote d'une main en en regardant le sonneur, sourcils froncés. Perplexe la môme qui trouve la conversation bien trop étrange à son gout. Haussement d'une épaule, le pauvre homme la peine mais elle a promis...
-Ca va hein! J'ai donné ma parole à Chardon qu'elle la ferait sonner UNE FOIS pour annoncer ce mariage. Vous allez le récupérer vot'Bourdon. Je le jure, je crache. Et elle joint le geste à la parole avant de quitter les combles et son clocher sous l'oeil outré du Quasimodo andégave qui peste quelque chose comme : "Ça y suffit pas de voler mon clocher, faut qu'elle salope la maison du Très-Haut en plus...p'tain de jeunesse qui ne respecte rien". l'Archi n'a rien entendu, elle dévale l'étroit escalier, son nain de compagnie dans les talons avec qui elle vérifie deux trois détails :

-Z'avez bien pensé à faire poster des gardes un peu partout, hein ?
-Oui...mais j'ai pas compris pourquoi dans le confessionnal.
-Dissuader les envies subites de copulations de Finn et sa femme. Les mariages ça les inspire, vous les auriez vu au leur...bah vous auriez vomi.
-Non non...racontez...
-Allez mourir.
Qu'elle dit en essuyant la bave qu'apparait au coin des lèvres naines.

Petite porte qui s'ouvre sur la nef, les banc, les fleurs...Hein ?

*Shbam* ou quand l'Archiduchesse taloche la valetaille bonne à rien en soupirant, profondément lassée.
-On avait dit des paillettes et des cendres, c'est tout. PAS DE FLEURS ! Le marié n'en voulait pas !
-Euh si j'puis m'permettre... on s'en carre, il y voit que dalle...
-On va pas commencer à l'entuber le premier jour...laissons lui une semaine au moins.
-Je les retire alors...
-Oui. n'hésitez pas à déranger les invités pour le faire, hein.


Les invités commencent à arriver. Pourquoi y en a t-il autant ? Ils peuvent pas arriver en retard comme tout le monde ?! Il y en a qui doivent venir de loin et qui vont franchement crever la dalle. Nouveau soupir de l'angevine qui met une croix imaginaire sur le buffet.
Allez, elle salue rapidement les têtes connues ou pas d'un sourire. Large le sourire pour Tynop, le Prince Bretongevin et Alatariel.Très franche la grimace pour O Mordha en passant par la recherche d'un Renard qui n'est pas là encore (seconde croix imaginaire sur le buffet, pour lui).

L'Autel maintenant. C'est là qu'est sa place d'officiante il parait. Le futur époux est là...Ah la nièce, Calyce reconnait et salue d'un signe de tête.


-Le bonjour messire le futur pendu. Contente de voir que vous êtes un homme de parole, n'avez pas pris la clef des champs. Non parce qu'un autre aurait pu se carapater devant la Folie angevine, hein, elle le sait. Il est courageux ou...fou alors Calyce vient de décider qu'elle l'aime bien. Vous êtes... La mimine de s'agiter devant le bandeau du futur-pendu...bien aveugle. Pour cinq-cent écus je vous commente le mariage tout en officiant. Elle lui dirait combien Katina est belle en insistant bien sur le fait qu'il pourrait pas en profiter. C'est ballot. Pour mille je vous en fais un dessin en braille. Ou comment tuer le temps et le silence en attendant l'entrée de la mariée pendue au bras d'une Anaon en robe. Cétrobo.
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)