Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP BG] Rappelle toi ce que tu es.

Camillle_
Dacien désormais aux soins de Lucie, Camille se laisse aller à la solitude et à l'amertume. Longeant les couloirs, pipe en bouche, les vapeurs droguées l'enveloppant, la Vipère peine à réfléchir. Pour la première fois, elle réalise que son silence lui coûte et que le départ d'Adryan l'afflige plus qu'elle ne l'aurait espéré. Arpentant les couloirs, l'esprit vide de toute logique, c'est l'instinct qui la conduit, calme et groggie jusqu'à la chambre de son Mentor. Durant un temps, l'espoir est là, niché au delà d'une poignée, au delà d'un seuil, mais quand le bois est poussé et que le vide se présente à elle, c'est une énième claque qu'on lui assène. Mordillant sa lippe inférieure, Camille s'avance jusqu'à la couche. Respirant, engouffrant une autre bouffée d'oxygène, la Vipère retire sa mue.

La tenue de Geisha chute au sol, les cicatrices renaissent, le teint hâlé ternit par son vécu l'habille, simplement. Nue, elle effleure de la pulpe de ses doigts l'inscription lovée sous son sein. Alice. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Un mois, deux mois...Après tout, si la famille n'avait pas daigné lui écrire quelques lignes, à quoi bon espérer. Fatiguée par ces ruses, les soins, le combat et les drogues, Camille s'allonge contre la couche et doucement, elle se love sous les draps pour humer l'odeur de ce Mentor. Où était-il d'ailleurs ? L'avait-il réellement laissé ? Pourquoi diable, restait-elle là, acculée dans ses draps comme une énamourée transie et ridicule ? N'avait-elle donc aucune fierté pour à nouveau, se rattacher à un homme ? Ces mots n'avaient-ils donc pas été assez clair ?

On se retrouve au même point Camille non ?
Tais toi...Une bouffée...Deux bouffées...
Pas d'Alice, pas d'Adryan. Juste toi et tes courbes pour gagner ton pain...
Tais toi. Quatre bouffées.
Seule, à Jamais.
Overdose...

Le corps se laisse tomber, les bras de Morphée l'attire avec force, la tirant de ces réflexions bien trop coûteuses et douloureuses. Lâche, encore une fois...

Putain à Jamais.

_________________
Adryan
A peine ses pas coléreux avaient-ils délaissés les soyeux tapis de l’Aphrodite, qu’ils avaient foulé le sol crasseux d’un bouge qui semblait ignorer que ce soir là était une Sainte Nuit. Qu’importait l’ignorance, Adryan, dans le marasme de ses poings arrachés, l’avait oublié également malgré les lueurs aux carreaux des maisonnées emplies de chants sages et de prières. Et pourtant, le Castillon pria également. Avec ferveur, il récita un psaume dédié au liquide brulant et indéfini de sa bouteille, lui déclarant sa flamme à chaque goulée. Il louait même les relents de pisse et de bière rance habitant le miteux établissement de lui épargner les parfums délicats de l’Aphrodite. Ceux là, au moins, avaient le mérite de ne pas cacher leur puanteur.

Il aurait pu y passer des heures. Il aurait pu y passer sa vie, s’il n’avait été mis dehors avec, comme seule consolation, une nouvelle bouteille pleine dans la paume de sa main. La nuit durant, il avait titubé dans les ruelles désertes de la Capitale, conversant avec cette flasque adorée et peut-être avec une faune nocturne et mystérieuse croisée au hasard de son errance, se cognant aux murs, chutant parfois dans des éclats de jurons dont il n’était pourtant pas coutumier.


Puant la piquette et l’habit gâché d’accros et de boue, ses pas, plus sages que lui peut-être, l’avaient ramené aux portes du bordel au petit matin. La bouteille étant vide, l’esprit acclama les pieds clairvoyants et sauveurs. Cette folle nuit d’amour dédiée à une bouteille se finirait sur un lit si souvent délaissé. La chambrée enviée fut pourtant vilainement récalcitrante et ne daigna ouvrir sa poignée qu’au prix de préliminaires aussi laborieux qu’agacés, trompant la bouteille en parlant à une porte.


Et quand enfin elle daigna céder à ses avances fiévreuses, dans la lueur laiteuse de cette nuit sans fin qui tirait sa révérence, le Castillon découvrit avec stupeur que la place était prise.


P*tain de b*rdel de me**de ! Il y a une p*tain de Vipère dans mon lit ! Une p*tain de belle Vipère ! Toisant sa compagne d’une nuit d’un regard flou, il l’interrogea en se rattrapant de justesse à un mur. Tu crois à ça toi ? Tu crois qu’elle est là pour me parler toi? Un rire funeste fracassa les murs blancs. Pas moi ! Et d’un geste brusque, envoya valser la bouteille coupable d’être vide dans un coin de la chambrée. Ta g*eule, t’es muette aussi.

_________________
Camillle_
Par des avances murmurées sur un ton d'alcool à une porte, la Vipère grogne, animal noyé et trop bien choyée dans son monde d'opium. Par des braillements aux senteurs de carmin, Camille s'étire et fronce les sourcils. La Vipère dérangée prépare instinctivement son venin. La voix lui semble familière, malgré cette rancœur et cette agressivité peu coutumière. Elle émerge alors, lentement, jusqu'à ce que par des accusations hargneuses et le fracas d'une bouteille, la Réalité vienne la frapper de plein fouet. Relevant le buste qu'elle accule contre le mur, les cheveux encore emmêlés, les sourcils encore froncés, Camille réalise que ces accusations sortent des lippes de son amant. Naturellement, le venin se dissout entre ses veines et les crochets se ravisent. De trop ? Elle semble l'être. La Vipère s'enroule hors de la couche et le corps nu, retrouve la chaleur de sa robe. A cet homme ivre, elle n'accorde aucun regard. Elle se contente de lui servir une seule réplique, si acide qu'elle lui écorche le fond de la gorge.

Rectification. Il y a une PUTAIN dans ton lit. Rien de plus apparemment. Renouant les liens de sa robe, elle accorde un coup d'oeil distrait à cet homme qui a encore tout d'une bête. Irraisonné, impulsif, encore a cran et brute, le Mentor dont elle était éprise n'est plus. Sa Douceur s'est essoufflée au rythme de ces coups assenés à Dacien, son Mystère qui autrefois enveloppait son être et son regard est parasité par ces effluves d'ivresse et de perdition, quant à son côté Protecteur...

La robe nouée, elle s'avance jusqu'à lui pour empoigner la clenche. Se figeant un instant, elle hésite à sortir simplement, à claquer la porte à tous ces reproches qui l'usent et à retrouver sa propre couche et ses effluves d'opium. D'ailleurs, le manque est déjà là. Il s'immisce, vital, nécessaire alors que par lâcheté elle est incapable d'assumer une discussion houleuse de plus. Après tout, ces mots seront vains, crachés à l'instant et oubliés le lendemain sous une épaisse gueule de bois. Pourtant, à cet ivrogne impulsif, elle y tient, sa présence ici lieu en est la preuve, mais elle ne peut se résoudre à se taire, une fois de plus. Son silence avait causé la perte de Dacien. Son silence avait causé l'ivresse de Son Mentor.

Prenant alors sur elle, gonflant sa poitrine d'une inspiration aussi vaine qu'illusoire, elle s'approche du Castillon pour lui asséner une gifle aussi brûlante que sèche. La main encore tremblante par son audace, la gorge nouée par ce qu'elle s'apprête à dire, la Vipère sort ses crochets. Le silence ne sera plus.

Moi je ne serai pas muette. J'en ai marre, tu m'entends ! Je me suis tu car j'ai estimé que c'était à Dacien d'assumer SES actes. Je me suis tu car ce n'est pas dans MES habitudes de faire des vagues. Je me suis tu car j'ai cherché, bêtement, à TE protéger à mon tour.

_________________
Adryan
Au fracas de la bouteille suivit celui de la voix d’une Vipère de toute évidence furieuse, que le Castillon observait se rhabiller sous sourcil redressé de perplexité. Trop embrumé par les vapeurs de l’alcool, il ne fit aucun geste quand la main fine se posa sur la poignée. Et incongrument, il se mit à sourire en découvrant que la porte était aussi récalcitrante avec son Amante qu’avec lui. Mais peu de temps ne lui fut accordé pour s’amuser plus longtemps de cette découverte pourtant fort instructive, que la main retournait sa colère contre la joue pourtant innocente de cet outrage là.

C’est pas juste ! C’est pas ma faute à moi si elle est difficile cette porte hein !

Instinctivement la dextre frotta de la paume la marque rougissant déjà sur son visage sous la coulée de mots âpres se déversant de la bouche adorée. Si la gifle avait échoué à le tirer un tant soit peu de son ivresse, la logorrhée fut plus efficace. Le regard gris se plissa d’une fixité dérangeante sur le visage de Camille, sans que le moindre battement de paupières ne trouble l’inquiétant examen.


Suffit avec tes histoires de putains. C’est toi et toi seule qui clame en être une comme si cela te plaisait. A chaque occasion tu me le balances dans la figure jusqu'à ce foutu costume. Je ne t’ai jamais regardé comme une putain Camille, là doit être ton problème.


Les lugubres prunelles se détachèrent de leur prise pour parcourir la chambrée.
J’ai soif. D’un pas titubant, il s’arracha à l’ombre vipérine pour cueillir une bouteille d’arak délaissée sur le bureau, et faisant fi du verre qui patientait d’être rempli avec délicatesse, avala une rasade directement au goulot, fermant les yeux sous le gout de l’anis envahissant sa bouche. Bouteille en main le regard à nouveau enferra la putain aimée.

Me protéger ? Me protéger de quoi Camille ? Dis-moi, me protéger de quoi ? Si tu as protégé quelqu’un, ce n’est pas moi. Un ricanement mauvais siffla entre ses lèvres. Et vu la g*eule qu’il doit avoir en ce moment, tu as échoué.

La gorge fut brulée, encore, dans un grognement de plaisir non dissimulé alors que les pas volontaires malgré le désordre de l’ivresse acculèrent Camille contre le mur, l’emprisonnant de toute son ombre sous le joug d’un bras posé au mur, frôlant l’oreille furieuse.

Si je suis parti, c’était pour être seul, alors si tu es venue pour me faire une scène, le moment est mal choisi. Fracassant le voile de l’ivresse, le parfum de la peau vipérine lui retourna les sens, avec tant de force, que les lèvres mâles s’éraflèrent à effleurer le cou tendu de colère. Si tu en as marre comme tu dis, pourquoi dors-tu dans mon lit ?

S’arrachant à l’ivresse de son cou, plus puissante encore que toutes les liqueurs, les pensées aussi brouillées que l’âme, le Castillon s’éloigna à nouveau de celle qui jouait avec son humeur comme un chien l’aurait fait d’une balle et se laissa tomber sur le lit défait plein d’Elle. Et contemplant la valse du plafond, lâcha d’une voix blanche.

Vas prendre ta dose quotidienne si tu ne supportes pas, qu’aujourd’hui, je sois saoul.
_________________
Camillle_
Loin d'être à court de mots, l'haleine alcoolisée se perd à ses tempes, frappant son esprit et irradiant sa rage. Putain, Courtisane, ainsi donc l'ivresse avait entaché la nuance d'indifférence et de mépris. Celui qui l'avait vu putain avait oublié au rythme de ses gorgées qu'il l'avait faite courtisane. Le costume avait été choisi avec soin, pour lui signifier sa reconnaissance, ce travail éreintant qui l'avait faite s'élever au rythme de ses leçons. Mais de cela, il ne restait plus que des effluves de carmin et du mépris. Rongeant son frein, elle encaisse les accusations et finalement, se renfrogne. Les iris autrefois ombragés, se lassent, blessés devant la froideur de ses maux.

Crois-tu réellement que j'en ai quelque chose à faire de Dacien ? Sais-tu au moins ce que je lui ai fait subir ? Sais-tu ce que j'aurai pu faire pour toi ?

Agacée, les poings se serrent alors que le Castillon quant à lui retrouve la complicité de sa bouteille. Inspiré, saoul, il poursuit et l'affuble de la tenue de la parfaite amante noyée d'hormones, une réflexion qui loin de la laisser indifférente, la vexe, simplement. Dit-on réellement la vérité lorsque l'on boit ? Est-ce donc l'image qu'il se fait d'elle et de son attachement ? Acculée contre le mur, l'alcool frappant son visage, Camille retrousse le nez et relève le menton. La Vipère fait mûrir son venin. Et enfin, le coup de grâce lui est lancé. La Vipère, en plein déni, réalise qu'elle n'est qu'une camée aux yeux de son Mentor. Les mots furent de trop.

La main se plaque, ferme sur la poitrine du Castillon et alors que les caresses normalement glissent et s'enlisent sur sa peau hâlée, elle se contente de le faire reculer. A défaut d'une dose, c'est d'air pur dont elle a besoin. Sans un mot, la Vipère se mord la lippe inférieure. La morsure est sèche, craquante, sanglante. Pour la première fois, la Vipère avait laissé coulé ses mots, pour la première fois, Adryan avouait un portrait d'elle plus sombre qu'elle ne l'aurait espéré. Blessée, fière, Camille abandonne ses iris vers cette porte récalcitrante. Lâche, il lui serait aisé de fuir une nouvelle fois. Mais, allongé sur la couche, Il la prive de cette unique évidence. Lentement, elle le dévisage, perdant ses iris sur Ses lippes contre lesquelles elle avait perdu tant de fois le souffle, sur cette chevelure dans laquelle la pulpe de ses doigts s'était perdue, sur Sa nuque contre laquelle ses soupirs furent étouffés...

Excuse-toi...

Les mots qui s'enrobent d'obligation ne sont qu'espoir et souhait. Pourtant, ils s'échappent de sa gorge, impuissants, sincères tel un baume pour tant de coups. La Bête est hideuse. Elle pue l'alcool, ses mains encore marquées suintent le sang séché, mais malgré la peine et la rage, la Bauta reste Mentor qui fier, ne pourra répondre à cette simple supplique. Camille le sait mais alors qu'elle peine à quitter la chambre et à épouser la Raison et la Fuite, elle se fige sous le poids de cet Interdit. Qu'importe si l'alcool délie la langue, les mots ont une source et celle-ci semble aussi sombre que l'image qu'il se fait d'elle.

Crois-tu tout ces mots ?
Crois-tu que je me vois Putain quand tu m'as faite Courtisane ?
Crois-tu que je ressemble à tous ces êtres incapable de respirer un air dépourvu de plantes ?
Crois-tu que je suis Femme à me faire humilier même pour l'Interdit ?

_________________
Adryan
"Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes."
Beaumarchais


Le regard grisé naviguait sur les fines fissures du plafond, inconscient des maux qu’il infligeait quand une seule vérité trouvait grâce à ses yeux : la sienne. Et au diable le reste. Ancrés dans leurs convictions, les Amants ne regardaient que par le bout de leur propre lorgnette.

« Excuse-toi... »

La voix Vipérine arriva jusqu’à son tympan, comme engluée d’irréalité, le tirant d’une somnolence naissante par la naïveté et l’imprudence de la demande. S’excuser n’était que signe extérieur de faiblesse, exercice auquel jamais le Castillon ne s’était jamais soumis. Même sobre. Même se sachant en tort. Préférant la rédemption des actes à celles de paroles qui, au mieux, donnaient l’illusion de plier l’échine sans qu’aucune sincérité ou engagement vrais ne puissent être vérifiés. Combien de fois avait-il vu son père, recroquevillé sur lui, la mine larmoyante, s’excuser par tous les mots, sur tous les tons, dans toutes les langues, de ce qu’il faisait subir aux siens par ses vices ? Des myriades. Et Adryan n’en gardait que le souvenir d’une limace avachie dans son siège qui, à peine ces mots prononcés, se hâtait de rejoindre la première table de jeu venue, reniant sans même une hésitation les jérémiades coupables qu’il avait assenées à sa femme et de ses enfants. Rien n’était dû au hasard dans la fierté habitant chaque goutte de sang d’Adryan. Elle était née d’un nom, et grandissait sous la résolution implacable de refuser l’héritage paternel.

Oui, comme il était facile de s’excuser pour couper court aux remontrances. Justement trop facile. La tête brune pivota lentement, posant à nouveau son regard sur la silhouette fine et tremblante d’une vexation qui ne s’accrochait qu’à l’incompréhension de deux être bornés à s’enfermer dans un silence meurtrier. La bouteille échoua encore aux lèvres assoiffées, d’une goulée brusque et sèche.

M’excuser ?
M’excuser de ne voir en toi ni une putain, ni une courtisane, mais une femme ? Celle que je regarde sans en avoir le droit car elle s’enferme dans sa condition de pute sans oser relever les yeux sur ce qu’elle chasse?
M’excuser d’être malade de voir que tu ne sais respirer qu’avec tes herbes qui me crachent à la gue*le que ce réconfort qu’elles te donnent, j’en suis incapable ?
M’excuser de vouloir rester seul quand je sais que je ne suis pas en état de te parler et de t’écouter comme tu voudrais que je le fasse ?
M’excuser de boire pour oublier avoir été violé et drogué sous tes yeux, jusqu’à me considérer comme un gamin qu’il faut protéger?


Un soupir long et épuisé s’échappa des lèvres noyées d’alcool alors que le bras pendait du lit, tendant encore vaguement la compagne de la nuit par le goulot.


Non.

La respiration se fit plus épaisse et régulière. Et alors que la bouteille s’échappait des doigts trop ivres pour répandre doucement sa liqueur anisée sur les lattes du plancher, les paupière adbiquérent sous le sommeil et un ultime souffle anima les lèvres humides.

Fous moi la paix Camille, je ne m’excuserai pas de t’aimer.

_________________
Camillle_
Allongé sur la couche, le corps vaincu par l'ivresse, la Bauta abandonne ses dernières vérités. Méfiante, les poings vipérins restent serrés dès les premières syllabes jusqu'à ce que, surprise par ce flot, Camille ravale salive et rancœur. Jamais Adryan n'avait osé abandonné tant de mots, tant d'Interdit. Bouche bée, gênée, et néanmoins soulagée et touchée, la Vipère esquisse un sourire en coin. Qu'importait désormais les mensonges de Dacien, les doutes, les silences, tout avait été dit et même si certaines vérités étaient plus difficile à assumer que d'autres, c'est ce murmure qui s'accrocha à ses tempes. Même elle n'avait osé lui avouer la portée de ses sentiments, n'avouant qu'une syllabe quand le Mentor, saoul, lui crachait l'intégralité d'une sentence.

Lentement, la Camée récupère la bouteille qu'elle dépose sur le bureau avant de s'allonger aux côtés de son Mentor. Profitant de son ébriété, Camille glisse ses hanches de part et d'autres de son corps pour retirer délicatement la chemise poisseuse de la Bauta. Les geste sont lents et attentionnés et alors qu'elle retire les manches, elle relève un court instant le buste de l'amant pour avouer le torse de la bête. Puis vient au tour des braies qu'elle défait avec précaution, veillant par son action de ne point réveiller l'Amant. Si elle avait pour habitude de dévêtir les clients pour leur apporter plaisir et légèreté, les attentions qu'elle Lui porte se dénouent de toute vénalité et luxure. Appliquée, elle nettoie le visage du Castillon avant de tirer les étoffes sur sa musculature. Toujours plongée dans son mutisme, elle retire à son tour ses effets pour se glisser à ses côtés. Même si les mots avaient été crus et froids, véridiques et cruels, la douceur de l'aveu su, à elle-seule apaiser ses craintes passées. Glissant un dernier regard sur sa pipe, la Camée s'octroie une dernière bouffée. Les habitudes sont tenaces, le déni également. Pourtant, la douleur n'est plus liée à ce Silence, à cette rage qui avait guidé les poings de la Bauta, mais à ce passé encore trop frais à son goût. Ainsi malgré Sa présence, Sa chaleur et l'Interdit, Camille soulage les traits ensanglantés de Maximilian et de Miri par quelques bouffées avides et éphémères. Malgré l'alcool, Adryan avait vu juste...

Allongée à ses côtés, jetant de temps à autre quelques regards inquiets sur ce corps ivre, Camille enchaine les bouffées. Ce qui n'était que baume se transforme en réconfort. Ce qui n'était que réconfort devient plaisir insatiable. Les minutes défilent suivies de près par les heures et ce n'est qu'à l'aube que finalement, vaincue et épuisée, la Vipère s'endort sans un visage, sans une goutte de carmin. Les doigts posés sur le torse, la tête nichée dans le creux de son épaule, les flagrances du Castillon se perdent, chaudes et apaisantes aux tempes de la Droguée.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)