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[RP] NK Games/Jeux néocalédoniens : bienvenue !

Brygh_ailean
« J’ai beaucoup mieux à faire que m’inquiéter de l’avenir. J’ai à le préparer. »

Depuis Sarlat, à la première impression, l’île semble isolée par le lac. Mais il suffit d’entrer sur les terres néocalédoniennes (ouais parce que leur route vers la mine et vers la capitale, elle traverse les terres calédoniennes et même que s’ils étaient aussi méchants qu’on prétend, les néocalédoniens, ils leur pèteraient les dents et la bourse à chaque passage, aux guignols!), de sortir des chemins battus par des siècles et de siècles de mineurs, pour découvrir qu’il existe aussi un gué pour se rendre sur l’île.

Le passage est étroit, tout juste celui d’une carriole à bras, mais à la saison sèche, le pèlerin se mouillera à peine les pieds. Au cœur de l’hiver, cette partie est tout au plus verglacé, faisant le délice des enfants, sans risquer de tomber à l’eau.

C’est au bout de ce gué que deux grandes discutent ensemble. Les sœurs Bastide et Brigitte... L'une est aussi massive, que l'autre est longiligne. L'une est hohenzollern, l'autre orcadienne. De l’autre côté de la maison étroite et haute qu’on appelle le Phare, une immense table est dressée, tandis qu’un large brasier réchauffe et illumine le lieu. Mais pour l'instant, elles se tiennent là à vérifier les derniers préparatifs.


– Ché n’en peux plusse, Schwester. Tu chanches enkoreuh uneuh fois d’afis et ché kitteuh le coufent, pour té frai.
– Si tu crois m’impressionner par tes promesses que tu ne tiendras pas...
– Ché té préfénue... Tant pis pour toâ...
– Tss... Où en sommes-nous ?
– Sechs* fûts de pière à l’hospital, drei* ici.
– Tu prends les escotes pour des alcooliques ?
– Ach, pas plusse que les Prussiens...
– Hmm... Et pour les coucher ?..
– Afec tout ce qu’ils font poire, ils peuvent s’entormir n’importe où... mais Astrid a préparé quatre cellules toute seule, et deux petites tortoirs. Paille fraiche sur le sol et tans les paillasses. Ché croyais que fous tormiez toutechours téhors fu comment fous êtes forts et prafes ?
– Dans les Highlands, oui. Ici, le temps est incertain. Dehors, nous risquerions d’avoir trop chaud.
– Quatsch*...
– A question idiote, réponse à mesure... Pour leur indiquer le chemin jusqu’ici ?
– Meine geehrte Brygh, dein Sohn ist im Burg Sarlat... Brauchst du irgendwelchen anderen Flötespieler ?*
– Pff... Y’en a aussi qui peuvent arriver par Périgueux, hein ?
– Si tu lé tis... Ché fais quoi mainténant ?
– Rien. Il ne reste plus qu’à accueillir nos invités...
– Alorsse, ché retourné au koufent... Tes infités, pas les miennes...


La grande de hausser les yeux au ciel. Ca commence très fort en effet.

*Six, trois
« Nawak » ou pour faire plus d’époque « Foutaise ».
Ma chère Brygh, ton fils se trouve à Sarlat. As-tu vraiment besoin d’un autre joueur de flûte ?

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Adepte des vertus insecticides du Camembert au Calvados.

... "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit."
Soren_eriksen
Cela faisait trois jours qu'il était arrivé à Sarlat dans le Périgord en provenance de Paris. Trois jours à découvrir les lieux, les gens. Observer et analyser. L'homme n'était pas d'un naturel fonceur et la raison qui l'amenait ici exigeait tact et doigté. A Sarlat, il n'avait vu que vice et dépravation sans grande valeur. La ville l'avait profondément déçu autant que Paris l'avait subjugué. Le seul avantage qu'il y trouvait par rapport à la capitale du royaume de France, c'était la douceur de la météo. Niels de Castral-Roc était certes un scandinave mais il avait appris à apprécier la bien-être d'un temps plus méditerranéen.

Lui et ses hommes s'étaient installés à la taverne dite des Amazones. Sitôt entré dans le comté, il avait appris par hasard que les frontières étaient fermées et que le passage ou le séjour requérait un laisser-passer. Mieux valait mettre ses affaires en ordre afin d'éviter tout problème.


Citation:

    A Djull, prévôt des maréchaux
    de Niels de Castral-Roc, voyageur

    Prévôt,

    J'ai appris par le plus grand des hasards que les frontières du comté sont fermées et que ma présence ici requiert un laisser-passer. Je fais donc ma demande par le biais de cette missive pour moi et mes hommes. Je compte séjourner ici une semaine, deux au grand maximum.

    Que le Très-Haut vous protège

    Niels de Castral-Roc.


Niels s'était contenté du minimum. Il n'aimait guère donner d'explications et encore moins aux prévôts. L'homme est de la race qui commandait, non de celle qui se pliait. Il était attablé aux Amazones, jouant avec une dague qu'il avait récemment acquis dans une transaction fort avantageuse pour lui, lorsqu'entra une blonde armoire normande qui lui parla dans un dialecte étranger à la plupart des habitants du coin. Un sourire de satisfaction éclaira sa petite gueule d'amour, ce qui lui valut un regard mutin de la petite soubrette qui s'occupait de sa chambre. L'île sur la lac: voilà l'endroit qu'il cherchait depuis qu'il était arrivé. C'est là qu'il devait se rendre. C'est là qu'on requérait sa présence.

Il faisait encore nuit lorsque la petite troupe mit la barque à l'eau. Le Castral-Roc était accompagné de quatre solides rameurs blonds, visiblement de la même origine que lui. Le vent s'était levé, ridant la surface noirâtre du lac sarladais, claquant les pans de sa cape les uns contre les autres, ébouriffant ses cheveux. Sur l'horizon au delà de l'île, une lumière irisée commençait à poindre. La lune cédait le pas à son compagnon de tous les jours. Les premiers cris d'un coq se firent entendre. Ils étaient en retard. Niels avait voulu sa visite au lever du jour. Il était un homme ponctuel. Le seul retard qu'il envisageait comme acceptable, c'était celui de sa propre mort. Les hommes avaient remonté le bateau sur la berge pendant que leur chef scrutait les quelques demeures. Ils réajustèrent leurs armes, leur tenue et se mirent en route. Le coq était parti réveiller ses récalcitrantes et le soleil avait définitivement chassé la lune de la voute céleste lorsqu'ils frappèrent à la porte. Trois lourds coups!


- Oyez! Oyez! le seigneur Niels de Castral-Roc, représentant de sa Grandeur le Duc Lars Eriksen a fait le voyage d'Helsingør jusqu'ici pour s'entretenir avec Brunehilde MacFadyen!
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Brygh_ailean
Y'a personne de ce nom-là ici mon gars... Brunhilde est morte et enterrée depuis longtemps.

Pieds nus, la Grande foulait le sol herbeux, faisant craquer au passage les petits pics de gelée matinale qui s'y formaient. Elle déposa ensuite les deux anguilles qu'elle tenait sur l'épaule dans son filet, sur la margelle du puits.

La table était toujours sortie pour accueillir les invités, mais ils étaient presque tous passés par l'autre côté. C'est bien la peine de se casser le cul, j'vous jure. Deux anguilles suffiraient néanmoins à préparer une entrée pour tout ce beau monde.


J'vous r'gardais manoeuvrer... Pour un peuple de marins, z'êtes quand même franchement couillons. Parce que le truc en bois, là, qu'tu vois, ça s'appelle un ponton... dans vot' langue de malotrus, ça fait "ponton"... Incroyab', non ? Même mot, même fonction : amarrer les bateaux... Cela dit vous seriez passé à gué de l'autre côté, vous auriez mis moins de temps, en plus...


De son coutelas, à la taille, elle décapita la première anguille qui continuait à s'agiter dans sa main. Elle l'a précipita alors violemment sur le muret de pierre pour lui rompre suffisamment de vertebres et de nerfs que l'agitation s'arrêta net.


Tu comprends au moins ce que je dis, ou bien tu savais dire que ce que tu as balancé t'al'heure ?

Même ça t'aurais pu l'apprendre proprement. Dans cette langue, pour un Duc, ils disent sa Grâce. Ca ne veut rien dire, entendons-nous bien, mais ils sont heureux avec ça.


La deuxième anguille suivi le même sort. Toujours aussi calmement, la grande se pencha alors pour essuyer son couteau puis ses mains dans l'herbe froide.

Bon, pis pour ton édification personnelle, ici, en Nouvelle-Calédonie, t'es senher de ton trou de balle, Niels du bout-du-monde. Alors, tu la joues "humilité". Ouais, namé, je sais, c'est un mot que vous avez du mal à comprendre

Mais comme je suis bien élevée, moi, vu que je ne suis pas norse... j'vais aussi me présenter.


Elle prit le soin de prendre son temps de revenir jusqu'à la porte d'y prendre le linge accroché pour se sécher les pieds avant de les glisser dans des gros bas de laine courts, puis dans ses bottes.

Tu es ici chez moi, et je suis Brygh-Ailean Urquhart... née MacFadyen. Si tu as réveillé ma mesnie, avec ton bordel, je te promets une mort humide... et humiliante.

Petit sourire en coin.

Forstå ?
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Adepte des vertus insecticides du Camembert au Calvados.

... "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit."
Soren_eriksen
On lui avait décrit une personne avec un fort caractère, recroquevillée sur son île comme d'autres sur leurs coffres d'or. On lui avait dit qu'elle était hautaine, décidée... Non. Pas décidée. Têtue. Sa mission, il la savait délicate. Le Norse comme elle l'appelait savait ce qu'il ne fallait surtout pas faire avec elle : s'écraser comme un fruit mur. Mais s'il n'y avait que cela, où aurait été le défi? Le plus dur pour le Castral-Roc: lui montrer du respect. Niels en était avare, surtout pour ceux et celles qu'il ne connaissait pas. Par ailleurs, les traits d'esprit de l'escote prouvait son intelligence. Ce genre d'être se croit généralement supérieur parce qu'ils surestiment le pouvoir de l'esprit sur celui du bras armé. Le défi pour Niels en cet instant résidait dans sa capacité à museler Niels et Il n'y a pas pire ennemi que soi-même.

- Je suis heureux de rencontrer celle qui est à l'origine de l'union des familles MacFadyen et Eriksen.

Au dernier moment, il avait changé de direction. Son esprit avait inversé les deux noms. Il n'avait qu'un fraction de seconde pour décider de lui faire confiance ou pas. Il décida de bifurquer.

- Quand je vais en France, j'utilise les termes des françoys. C'est la moindre des politesses. Quand à l'utilisation des dialectes locaux, c'est par manque de temps qu'ils ne fleurissent pas mon vocabulaire.

Préparer les anguilles? On lui avait dit que la dame de Tobermory avait eu quelques difficultés avec ses titres de noblesses. S'il s'attendait à quelques bâtisses sans grand lustre comme celles qui les entouraient, il ne pensait pas que Brunehilde MacFadyen serait contrainte de préparer elle-même le repas par faute de serviteurs.

- Ponton? Gué? C'est sans doute un grave défaut chez moi, mais je n'aime pas être là où l'on m'attend, histoire de ne pas risquer de diminuer mon espérance de vie.

C'était effectivement un principe chez Niels... depuis la fois où Lars avait appris leurs libations, aux six, avec quelques jeunes et accortes paysannes. Les parents étaient intervenus, à leur manière, pour régler la situation. Les fils en avaient payé le prix pendant de longs mois.

- Mais je ne suis pas ici pour parler philosophie et vous faire perdre votre temps dame de Tobermory! J'imagine que la fête de l'indépendance vous occupe fortement.

Le norse jeta alors un coup d'oeil vers le pied du puits, là où gisait encore les stigmates d'une exécution sommaire au petit matin. Sortant la dague de son fourreau, il la mira se demandant si celle-ci aussi servait plus à décapiter les anguilles qu'à faire valoir ses idées en face d'autrui. Une paysanne! Voilà avec qui Lars l'envoyait négocier! Une vulgaire paysanne! Faire fi de cela. Il fallait qu'il poursuive.

- Sa Grand... Sa Grasce le Duc Eriksen... m'envoie afin de requérir votre appui à propos d'une affaire qui lui tient à coeur : le futur mariage de votre fils Hakon.
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Brygh_ailean
Elle éclata de rire à la face de "Sombre petit pet". Oui, je sais. Elle a la facheuse manie des surnoms toujours un peu coprologiques. Il faudrait chercher dans son histoire personnelle, sans doute. Mais pas maintenant...

Une fois suffisamment rasserénée pour poursuivre :


Non, tu n'es pas heureux, Niels... Ta tête ressemble à peu près à celle de mes anguilles. J'espère pour toi que tu es moins gluant... Tu ne sais pas ce que tu fais ici, tu te demandes qui je suis vraiment. Bref une bière et une pute de l'autre côté du lac te siéraient bien mieux, n'est-ce pas ?

Et je ne suis pas à l'origine de l'union des familles MacFadyen et Erikssen. Tu te trompes de personne... Je te conseille d'aller voir Rosheen Daire MacFadyen... A Hoy...


Elle allait ouvrir la porte de la maison, mais se rappelant qu'elle avait toujours les anguilles à la main, elle changea d'avis : d'un pas assuré, faisant totalement fi des jaunes à ses basques, elle traversa la cour vers la grange.

Tu pouvais largement passer par le gué ou d'amarrer au ponton, car tu n'étais pas attendu ici, ni aujourd'hui ni jamais. Tu n'y es pas le bienvenu non plus. Je n'ai pas sorti les chiens par égard pour mes invités... Et tu n'en es pas.

Maintenant, je te conseille toi et tes hommes d'aller faire un tour ailleurs que sur mon île... car mes chiens sont effectivement là, derrière cette porte... et ils ne mangent pas de poissons du tout.


De deux doigts au travers des lèvres, elle siffle. Les chiens jappent derrière la porte.

Tu diras à Lars que je me désintéresse de ce qu'une vieille outre à foutre comme lui peux avoir à dire en général, à moi en particulier... Quant à Hakon... Cela ne me regarde pas non plus. Mais il est déjà marié, hein ? Tu le savais ? Ca va être compliqué pour vous...
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Adepte des vertus insecticides du Camembert au Calvados.

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Soren_eriksen
Rosheen MacFadyen? Ce nom ramenait un lambeau de souvenir à la surface de la mémoire du danois de Castral-Roc. Rosheen est morte. Niels se foutait des morts. Il n'était pas de ceux qui les honorait car les morts ne servaient plus à rien sauf peut-être juste à une vague source d'inspiration. Et encore! De toute façon, Rosheen était une femme. Alors une femme morte... Elle en revanche était encore en vie!

- Pas le bienvenu? Alors que je viens en ami? Je vois que le sens de l'hospitalité des escotes se perd à mesure qu'elles s'éloignent de leurs terres natales! Je comprends mieux maintenant certaines choses...

Derrière, cela commençait à s'agiter. Les hommes se regardaient, se demandant s'ils devaient sortir leurs armes maintenant ou laisser la discussion se poursuivre. Les aboiements des chiens devaient-ils être tus par le crissement des lames? Les mains se rapprochaient subrepticement des fourreaux, les regards se tournaient vers la porte où les bêtes étaient logées. Pas un mot ne sortirent de leur bouche. Les hommes de Niels n'attendaient qu'un ordre pour agir, eux aussi. En ce sens, eux aussi étaient des chiens, excepté qu'ils étaient moins bruyants... et qu'ils mangeaient plus proprement.

- Une vielle outre? Oui...bien sur! Je comprends mieux désormais pourquoi tu vis seul sur cette île abandonnée de tous. Tu suis le même chemin que ton fils...à moins que ça ne soit le contraire... Tu mourras seule, oubliée et abandonnée de tous. La seule chose que tu laisseras pour l'éternité sera le vague souvenir d'une mégère acariâtre qui vivait seule sur son île minuscule. Seule...Oui, c'est le mot juste! Et c'est toi choix Brunehilde MacFadyen!

Sa mission était un échec total sur toute la ligne. En rentrant à Paris, il enverrait un message au Duc : qu'il oublie la folle. Il n'y a rien à tirer d'elle que crachat amer et venin perfide. Son plan devrait se passer d'elle. Lars avait cru qu'elle pouvait lui faciliter la tâche? Il s'était trompé. Ill lui faudrait esquiver, contourner l'obstacle et continuer parce l'objectif ultime en valait toutes les peines du monde. Niels scruta un dernière fois la grande brune tueuse d'anguilles et tourna les talons. Les hommes s'écartèrent pour lui laisser le passage et lui emboitèrent le pas. Mais quelques pas plus lui...

Ah! Et encore une chose... Søren? Marié? Parles-tu de Syuzanna MacDouggal? Bah...Elle ne sera pas un grand problème réduit à l'état de cendres qu'elle est aujourd'hui! Ton fils n'a jamais su choisir ses maitresses mais c'est toujours elles qui en ont payé le prix! Un peu comme ta...Rosheen dont le seul intérêt dans l'histoire aura été d'ouvrir les cuisses pour mettre au monde les héritiers Eriksen! Crois-tu donc que les projets de Lars s'arrêteraient à cause d'une simple paysanne? Une brigande sans envergure? Crois-tu que je me serais déplacé pour cela? Non! C'était d'un mariage princier que j'étais venu te parler. Mais puisque tu préfères égorger des anguilles...

Il se contenta d'une signe de la tête. Les hommes l'encadrèrent et la troupe reprit sa route, direction la barque.
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Brygh_ailean
Si Rosheen Daire avait ouvert quoi que ce soit, c'était avant tout son portefeuille patrimonial... Le jeune coq faisait semblant, comme font si bien les norses. D'informations il n'avait point : il allait à la pêche. Voleur... même de renseignements. Foutue race !

Ca y est ? T'as fini ?

Lui parler comme au gosse qu'il était, ce n'était pas forcément la bonne solution. Le but était qu'il disparaisse, sans croiser Hakon. Sans lui pourrir la vie, comme toute sa race de m... lui avait pourri à elle, bien longtemps après qu'elle se soit débarrassé du précédent Hakon.

Je ne sais pas de quoi tu parles, mais je n'ai pas d'ami qui vienne de la part de Lars, ni même de ton pays... Au-cun.


Rosheen était morte, certes, mais le godelurot et le dégénéré qu'il servait n'avaient visiblement pas connaissance du contrat de mariage et ce que cela impliquait pour Hakon IV, son fils à elle.

Je ne sais même pas où se trouve Hakon et sa femme actuellement... Une blonde, une fille de chez vous, dont le frère est Duc... Avec des dents pointues, forcément... Vos femmes ne ressemblent qu'à des juments.

Elle non plus n'a pas le droit de venir ici...


La grande cracha sur le sol de manière très ostensible.

Crois tu que ton avis m'importe sur moi ou sur mon fils ? Oublies-tu qui je suis ? Crois-tu qu'il soit vraissemblable que Lars demande quoi que ce soit à la femme qui a fait tué son frère et s'est chargé elle-même de son neveu ? Crois-tu vraiment qu'en débarquant ici comme un voleur, je pourrais te traiter comme autre chose qu'un voleur ? Je suis déjà condamnée à mort chez vous... Alors, baste ! Passe ton chemin et ne revient point... Mes chiens ont faim !
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Adepte des vertus insecticides du Camembert au Calvados.

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Soren_eriksen
Fini? Avait-il fini sur ce constat d'échec? Lars tempêterait en vieil ours à moitié fol qu'il est. Niels allait devoir faire preuve de toute sa diplomatie pour lui expliquer que tout ceci était un espoir vain certes, mais que cela ne remettait ne pas en cause le plan qu'ils avaient savamment dressé depuis plusieurs mois. La première étape avait été un succès. A la seconde, ils avaient frappés un écueil mais on ne coule pas aussi facilement que cela un navire danois. Visiblement, Brunehilde n'était pas ouverte au dialogue. Patienter encore un peu avant de repartir à Paris? Peut-être...Rester quelques jours sur Sarlat ne lui coutait rien. Cela donnerait l'occasion à la grande de réfléchir et d'estimer s'il y a encore quelques anguilles à décapiter sur les roches danois...ou pas!

- Quoi?

Ça, c'est ce qu'on appelle un effet de surprise. Ça vous donne l'air niais, ça change vos plans actuels et ça vous incite à en savoir plus.

- Cet abruti d'Hakon s'est remarié?

Une fille de là-bas. Une fille dont le frère serait Duc? Comment se fait-il qu'il n'en n'est pas été averti? Lars savait-il cela? A t-il essayé de l'avertir depuis son départ d'Helsingør? Les paysanne d'Hakon n'auraient pas été un problème. Niels le sait. Une paysanne, ça ne vaut rien! Culbutez-là si elle est avenante et si elle vient à être grosse, faites disparaître toute trace de votre...oubli! Mais une noble, qui plus est danoise... Les pensées de Niels le reportèrent quelques années auparavant... Une geôle puante et basse. Impossible pour les prisonniers de se tenir debout...à moins d'être un nain. Les rats pour compagnon, une eau visqueuse qui suintent des parois de la cellule en guise de breuvage. Il était là devant lui : Hakon Eriksen IV. Il ne ressemblait plus à rien, l'arrogance avait disparu de son visage et la vie lui tenait à peine au corps par quelques fibres de volonté. Tout ça pour quoi? Parce qu'il avait refusé d'épouser la fille d'un noble, une famille que Lars voulait comme vassal. Un contrat. Voilà ce que c'était : un bête contrat. Voilà ce à quoi mène l'obstination des hommes : à la déchéance. Niels était venue une première fois pour lui demander de revenir sur sa décision. Hakon avait refusé. La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était pour lui annoncer le verdict que Lars retenait contre lui : Le bannissement ou la mort. Niels ne l'avait plus revu ensuite...jusqu'à leurs retrouvailles à Paris il y a quelques semaines... Tout ça pour finalement épouser une danoise? Fille d'un Duc? Søren était définitivement fol et imprévisible! D'un geste de la main, il fendit le rideau composé de ses hommes pour faire de nouveau face à Brunehilde.

- Le Duc n'a que faire des histoires du passé. Elles n'apportent rien. En revanche, le futur se prépare dès aujourd'hui. Que tu sois condamné à mort chez nous ne change rie à ce que j'avais à te proposer: tu n'auras pas besoin de faire le voyage jusqu'au Danemark pour agir. Si tu t'arranges bien, tu n'auras même pas besoin de quitter ton île. Donne-moi le nom de cette épouse et passons aux choses sérieuses.

La meilleure transition que le Très-Haut ait inventé pour un homme fol comme Hakon est celle du passage de statut d'époux à celui de veuf! C'est si agréable le veuvage! Vous messieurs, essayez pour voir? Il parait qu'on y prend facilement gout!

- Ensuite, à toi de le convaincre d'épouser celle que nous t'indiquerons. Si tu y arrives, ton prix sera le nôtre...enfin, si tu n'es pas trop gourmande évidemment : or, homme, terre, titre, demande! Et le Duc s'arrangera pour combler tes désirs.
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Brygh_ailean
Les histoires du passé, dis-tu ?

L'homme était aussi bête que prévisible. Il n'y avait vraiment rien à attendre d'eux. Ni fierté, ni honneur... ni même un peu de jugeotte. Entre bouffons et souillons, voilà ce qu'ils étaient. Voilà sans doute ce que son propre fils avait été. Un sourire en coin monta aux lèvres de la grande tandis que le couinement des roues de la première charette conventuelle grinçaient en remontant sur le chaotique terre plain de l'île.

Je vais devoir ouvrir cette porte aux nonnes, Niels. C'est l'un de leurs ateliers. Je te conseille donc à toi et à tes hommes de poser un genou à terre, pour ne pas effrayer mes chiens. Même votre cuir bouilli ne pourrait arrêter la force de leurs machoires.

Sans prendre la précaution d'attendre quoi que ce soit, elle leva la clanche et appuya de tout son corps sur la porte lourde pour la repousser.Les animaux se propulsèrent vers l'extérieur, devenus fous par l'attente de savoir ce qui se tramait dehors. Certains se contentèrent de se mettre à l'arrêt en grognant, aboyant ou hurlant, d'autres se jetèrent directement sur les Danois.

Je vous avais prévenus... Setzen !

On apprend pourtant beaucoup du passé, non ? Par exemple, que je n'ai cure de vous ou de vos souhaits... Que je serais forcément trop gourmande puisqu'à part votre mort à tous — Lars inclus —, je ne vois pas franchement ce qui pourrait m'intéresser de vous...


Il lui fallait gagner du temps, trouver un moyen de contacter Soren sans que l'autre le sache. Lui dire de ne pas venir au Phare ce matin, par exemple. Mais elle ne lacherait rien, et rien ne viendrait contracter le moindre muscle de son visage.

Qu'est ce qui peut te faire penser que totu ce que tu raconte ait un sens pour moi ? Qui a été assez stupide ou vicieux pour te laisser penser une seconde que je puisse envisager quoi que ce soit avec vous ? Qu'est-ce qui pourrait intéresser Brygh Ailean MacFadyen chez vous ? Ceci n'est pas de la rhétorique. J'aimerais franchement entendre de ta bouche la réponse à ces questions.

Elle avait ses terres, toutes ses terres. La Couronne écossaise lui avait rendu Mull qui reviendrait à Una selon les us MacFadyen, et Soren était déjà propriétaire non seulement de ses terres sur Hoy mais également des terres des Stewart, par le contrat de mariage de Rosheen. Toutes les terres étaient leurs désormais, comme du temps de grand-mère. Certes, Soren se sentait toujours plus danois qu'écossais mais il était son fils après tout.

Que faisait cet homme chez elle ? C'était le plus grand des mystères. Elle tendit la main avec les anguilles vers une petite soeur dodue, qui s'en empara ravie.

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Soren_eriksen
tout était allé vite. La porte ouverte, les chiens se ruèrent à l'extérieur. Le plus téméraire d'entre eux, sans doute un jeune chien, sauta sur l'escorte de Niels. Le norse recula sous l'impact. D'un revers de la main, il empêcha l'animal de se ruer sur sa gorge. Il y réussit...mais les crocs du monstre s'enfoncèrent profondément au travers de son armure de cuir. L'homme poussa un juron dans sa langue natale. Des coulisses de sang descendant son avant-bras se firent visibles sur sa main. Son visage changea d'expression. Il exprimait la douleur. On a beau être norse, aguerri au combat, on n'en n'est pas moins insensible à la douleur. Snorri, car c'était ainsi qu'on l'appelait, réprima ses cris. Il savait ce qui l'attendait si Niels trouvait qu'il était trop démonstratif. L'animal lâcha prise après quelques instants, après que le danois eut trouvé la combinaison du coffre aux crocs. Mais la cacophonie des aboiements, elle, n'avait pas cessée.

- Que dis-tu?

N'entendait-il pas ou voulait-il ne pas entendre? Toujours est-il que Niels ne répondit pas directement à Brygh.

- Je n'entends rien. Tes chiens font trop de bruits.

L'homme blessé se tenait le bras. Enragé de chien! Il l'aurait bien percé, et éventré de part en part, laissant ses entrailles se répandre au soleil d'hiver de Sarlat. Mais visiblement Niels n'était pas de cet avis. Il avait à peine sourcillé pendant l'assaut des chiens. Son regard avait marqué un instant de surprise mêlé à une once d'inquiétude mais tout cela avait vite disparu. Se reprendre, ne jamais montré un instant de faiblesse... excepté peut-être lorsque la petite mort l'emportait entre les cuisses d'une femme.

- Bah...Laisse tomber!

Il joignit alors le geste à la parole. Il sortit de sa ceinture une dague finement ciselée sur laquelle celui qui l'examinerait de près pourrait y voir quelques obscures armoiries...obscures pour ceux qui ne fréquentent que la hérauderie de France. La lame se planta net dans la terre meuble, s'enfonçant dans le sol de plus de deux pouces. Elle vibra quelques instants sous l'impact avant de se figer. Niels fit un signe du menton à droite, un autre à gauche. Sa garde referma le rideau sur lui, même le blessé qui n'avait d'autre choix que de tenir sa place à l'heure actuelle. Le danois et sa suite reprirent leur chemin en direction de leur embarcation, pour de bon cette fois, sans jamais plus se retourner. Au brouhaha des chiens, s'était ajouté le claquement des bottes sur les cailloux du sentier. Au travers de tout cela, une voix aux accents nordiques...

- Tu as cinq jours pour changer d'avis. Sarlat...Les Amazones...
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Brygh_ailean
C'est tout vu.

La réponse était aussi claire que nette. Elle, elle entendait bien.

Je ne fous pas les pieds à Sarlat... Alors, tu en pars ou tu y crèves. Dès lors que tu quittes la Nouvelle Calédonie, plus rien ne me concerne.

Elle le regarde s'éloigner, les cornettes lui faisaient à elle aussi une sorte de garde de curieuses.

C'est qui ?
Personne...

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Adepte des vertus insecticides du Camembert au Calvados.

... "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit."
Soren
      "Taverne des Amazones - Sarlat - Périgord...Quelques heures plus tard."


- Pourquoi lui avoir laissé la dague? *

- Parce qu'elle ne servait plus tant qu'elle était en ma possession. La brune sait maintenant que je sais qui elle est.

- Mais la folle aux anguilles, si elle reconnait les armoiries qu'il y a de gravé dessus...

- ...Va lui dire que Niels de Castral-Roc est passée la voir et qu'il lui a rendu son joujou. Exactement! C'est ce que je veux. Brygh va avertir Søren de ma présence. Søren va mettre la brune au fait. Tous les deux, je veux qu'ils comprennent que je peux les retrouver quand je désire et qu'ils sont sous mon emprise. Ils iront l'un et l'autre où Lars et moi voulons qu'ils aillent. Cette partie du plan avance comme prévu. Les autres pièces sont également en bonne voie.

- Ça avance comme prévu? Mais la folle aux anguilles vient de refuser de vous aider. Et puis elle vous a aussi averti que le blond était marié.

- Le mariage de Søren n'est pas un problème insurmontable. Il nous faut trouver qui est son épouse, où le mariage a été célébré, par qui et quand. Ensuite, il y aura surement moyen de l'annuler pour une raison ou une autre. Il suffit de fouiller dans le passé de l'épouse, trouver un lien de parenté quelconque, un manque de fertilité, des enfants nés avec des pied-bots, n'importe quoi! et si c'est vraiment, impossible...Alors on verra à ce moment-là! Inutile de se casser la tête maintenant sur des tas de scénarios qui ne se réaliseront pas. Prévoir, anticiper oui...Paniquer et remuer la queue dans tous les sens comme des vaches dans un pré: non.

- Le duc risque d'être peiné de l'évolution de la situation ici...

- J'ai l'oreille du duc. Je saurais lui expliquer. Je saurais lui faire comprendre que l'escote n'est en rien indispensable à l'exécution de ce plan. Personne...sauf ceux qui l'ont conçus. Un plan qui s'appuie sur ce genre de pierres angulaires est un mauvais plan. Fragile. Mal pensé...ou hautement risqué.

- Pourquoi ne pas avoir dit à la folle à l'anguille qui est l'épouse choisie par le duc?

- Parce qu'elle n'a montré aucune ouverture. Elle doit être le genre de vieille sorcière à se replier sur elle-même. Qu'elle vive ici, en marge de des autres, avec quelques soeurs, des chiens, à manger des anguilles est significatif de son état d'esprit. Il n'y a rien à tirer d'elle. Elle est aussi utile...qu'une déjection d'âne!

- Alors pourquoi l'avoir invité à venir ici à Sarlat si elle changeait d'avis?

- Elle, je m'en fous! Elle n'a aucune finesse d'esprit. Mais il y avait d'autres paires d'oreilles..et il ne faut jamais négliger la moindre possibilité...surtout quand ça ne coûte rien et ça peut être utile. Le plus court chemin pour aller d'un point A à un point B n'est pas toujours la ligne droite, surtout quand il y a des troubles sur celui-ci. Mais ça, elle n'est pas assez intelligente pour le comprendre... ou elle est trop vieille. Quand à toi, je n'ai pas de temps à perdre à t'expliquer ce que tu devrais comprendre pourtant.

- La fille à la dague, la future épouse, quelle rôle elle a à jouer dans tout cela?

- La Pallikare est un pion, tout comme Søren et la folle à l'anguille. Tous des pions. Ce mariage n'est qu'une raison de pouvoir accéder facilement au château du paternel à Valahia et pouvoir faire nos investigations en toute quiétude. Le Vladissime va avoir l'esprit occupé par cette descendance qui l'obnubile. Il nous laissera tranquille. On aurait pu trouver n'importe quel autre raison pour cela...mais le Duc Eriksen voulait absolument combiner ce plan avec une vengeance personnelle. Il n'a pas encore digéré le mariage que Søren lui a refusé au nez. Et comme vous savez, on ne se moque pas impunément du duc. Un jour ou l'autre, il faut en payer le prix.


*Toutes les paroles de tous les intervenants sont prononcés en danois. Elles sont retranscrites ici en français pour une facilité de lecture.

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