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[RP] Fàilte ort a dh'Albainn, un tartan de ma vie - Part II

Charlyelle
...La dispersion des ténèbres...



Une nuit d'orage. Un déluge bruyant, broyant, dense, intense.
Des filets d'eau dégoulinaient sur la salade et la visière en acier de la Kallipari. Son souffle et sa chaleur corporelle rendaient le refuge de son armure moite et collant. La pluie ruisselait sur la visière levée de son casque, s'écoulait le long de la cotte et de la brigandine trempées qu'elle portait, et imbibait son haut de chausses à l'intérieur de ses heuses.

Charlyelle la sentait, sans la voir. Le bruit de cette eau qui tombait et l'air qui circulait librement lui apprenait qu'elle devait se trouver à proximité de la ligne des arbres, mais elle ne distinguait rien dans la noirceur de la poix de la forêt.
Une ombre vint se cogner contre son épaule, la projetant en avant sur l'écorce lisse et dure d'un tronc d'arbre. Le bois râpa contre sa main protégée d'une mitaine. Un invisible bouquet de feuilles mouillées la gifla en pleine figure, aspergeant d'eau froide ses yeux et sa bouche.

"- Damnú air! "

- pardon patronne.

D'un signe de la main, la Kallipari intima le silence au jeune homme, se rappela qu'il ne voyait rien, tâtonna jusqu'à l'agripper par la laine trempée couvrant son épaule et amena l'oreille d'Angeli au niveau de sa propre bouche.

" - Cela te dérangerait d'être discret ?"

La pluie froide transperçait sa cotte serrée par une ceinture et s'infiltrait entre le velours et les plates d'acier de la brigandine, rendant le gambison désagréablement froid et humide contre la chaleur de sa peau. Le crépitement permanent de la pluie dans le noir et le grincement chuintant des arbres qui se balançaient au vent de la nuit l'empêchaient d'entendre quoi que ce soit au-delà de quelques mètres de distance.
La Dentellière avança de nouveau d'un pas, prudemment, bras tendus, et simultanément, son fourreau s'empêtra dans une branche basse, et son propre talon dérapa pour s'enfoncer dans une ornière de quinze centimètres de boue.


" - Putain de merde !! Ou est passé Rickard ? Où sont ces foutus éclaireurs ?"

Elle entendit un son qui présentait une fâcheuse ressemblance avec un ricanement sous le bruit de la pluie tombante. L'épaule d'Angeli, contre la sienne, tressaillit.

" - Madone ", déclara une voix sur sa gauche un peu plus bas. " - Allume la lampe. La forêt ne manque pas entre ici et Dijon, quelle distance veux tu que nous en parcourions ?"

Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquelles l'héritière princière étrangère, pestait. Parfois le bras ou le coude d'Angeli la heurtait, tandis qu'il bataillait avec une lanterne de fer percée, une chandelle, et sans doute la mèche lente allumée qu'il avait apportée avec lui. Charlyelle sentit une odeur de poudre brûlée. Le velours des ténèbres se plaquait sur son visage. Des gouttes de pluie glacée lui frappèrent le visage quand elle leva la tête, pour que sa vision nocturne essaie de démêler les ramures des arbres du ciel invisible.

Rien.

Elle fit plusieurs grimaces, toujours aussi peu conventionnelle l'Ecossaise, l'année passée quasi forcée auprès de son princier de père ne l'avait en rien changé dans ses comportements peu protocolaires.
La pluie continuait de lui frapper les yeux, la bouche et les joues. Abritant son visage avec une mitaine en mouton trempé, elle crut discerner une vague altération des ténèbres et de l'obscurité.

" - Angelotti ?!! Tu trouves que la pluie s'arrête ?"

" - NON !" réponse énervé d'un italien qui ne supporte pas le ridicule surnom dont celle qu'ils appellent tous patronne avec un dévouement décuplé par le respect qu'ils vouent tous à la fille de leur princier maître, l'a affublé.

La lanterne sombre d'Angeli finit par luire, une pauvre lumière jaune dans la poix des ténèbres environnantes. Charlyelle aperçut alors une autre silhouette enveloppée dans un épais manteau de laine et un capuchon, apparemment agenouillée près d'elle et un bruit de succion la fit sursauter. La forme à genoux se redressa.

- Saleté de boue ! maugréait alors le maître artilleur Rickard.

La lueur de la lanterne n'avait aucun effet, ne servant qu'à illuminer les traînées d'argent des gouttes d'eau qui tombaient. La Kallipari sourit brièvement.

"- Regarde les choses du bon côté, c'est une sacré amélioration par rapport à ce que l'on a traversé pour arriver jusqu'ici. Il fait MOINS chaud !! qu'en Valahia ..."

"- Regarde la trouée dans les nuages, je paries que la pluie va se calmer sous peu. Christ Vert !! Il y a quelqu'un qui sait où on est ?"


"- En forêt dans le noir, et j'vous rappelle Madone qu'on a perdu notre troisième homme qui était sensé nous guider parce que z'avez beau connaître le terrain ici, m'est avis qu'en une année ça a quand même du changer".

La Dentellière se détourna de la clarté ténue de la lanterne. Fallait qu'il trouve le moment pour venir lui faire remonter quelques souvenirs en mémoire. Rictus d'une joue qui se creuse à la pensée que ce Seigneur là qui n'a rien à voir avec son père n'est peut-être pas si loin que ça. Brûlure d'une clef qui n'a toujours pas bougé d'une once du creux de sa gorge. Mieux vaut qu'elle ne se trouve pas en sa présence, nul doute que ça l'obligerait à fournir quelques explications sur sa disparition d'autant plus qu'elle était sensée le rejoindre. Et d'explications la Kallipari en est avare. C'est sa propre tombe qu'elle n'aurait pas manqué de creuser si les hommes de son père ne lui avait pas mis à bon escient pour une fois, la main dessus, l'embarquant à demi mourrante sur l'un des navires en direction de l'autorité paternelle bien loin des côtes de cette contrée.

Elle laissa à nouveau le noir imprégner ses prunelles de ce gris si particulier qu'elle possède, en contemplant en aveugle les ténèbres et la pluie. Les gouttes de grésil trouvèrent à son poignet l'interstice entre manche et mitaine et insinuèrent des filets glacés entre le couvre-nuque de sa salade et le col de son gilet. L'eau froide fit courir la chair de poule sur sa peau chaude et commença à la transir.

"- Par ici !!"

Tendant une main, elle attrappa Rickard par le bras et Angeli par sa main gantée. Trébuchant et pataugeant à travers la boue et l'épais humus sous ses pas, elle se cogna aux branches, fit choir l'eau des ramures, se refusant à quitter des yeux les silhouettes à peine visibles devant elle : de fines branches de coudriers se balançant contre le ciel nocturne dégagé à l'extérieur de la forêt.

" - Peut-être de ce..Oufff !!! "

Sa main engourdie lâcha le bras de Rickard. Les doigts robustes de l'italien serrèrent fermement ; elle se laissa tomber un genou en terre et resta pendue à son bras, momentanément incapable de ramener les pieds en dessous d'elle. Les semelles de ses bottes dérapèrent dans la boue, sa jambe s'effaça sous elle et elle s'assit lourdement et sans précautions dans un monticule de feuilles trempées, de branchettes pointues et de boue.

"- Damnú air! "

Charlyelle tira pour ramener son baudrier sur le devant, tatonnant à l'aveuglette le long de la poignée du fourreau, coincé sous la jambe, à la recherche d'une cassure dans le bois mince.

- Fermez vos gueules bordel !! Eteignez moi cette lanterne ! Vous voulez rameuter une légion au grand complet qu'ils vous collent leurs haches dans le fion ? "

Et Charlyelle de répliquer, soulagée de retrouver l'homme sensé les guider jusque Dijon.

"- Comptez sur elle pour ça !"

- Patronne ?

" - Et oui ! "

Elle sourit, invisible dans la nuit noire. Saisissant des mains et des pieds au hasard, elle se trouva hissée et remise sur pied. Elle tourna son visage trempé en direction du vent qui soufflait sans rencontrer d'obstacle.

"- On est en lisière de forêt ? un coup de pot que vous nous ayez retrouvés sergent".

- C'est ça j'aurai eu du mal à vous manquer vous faisiez autant de chahut que six paires de boeufs attelés. Nous sommes un peu plus loin, au sommet de la colline. La pluie faiblit depuis une heure. Je suppose que d'ici, vous apercevrez la ville sous peu, patronne.

Et d'un mouvement dans la nuit noire, geste de bras l'homme rajoute - Quelque part par là en bas. Dijon, frontière méridionale du duché de Bourgogne. Vous y êtes à quelques pas !!

Un frisson parcourut alors la peau de l'Ecossaise, un frisson sans rapport avec la pluie. Un instant les ténèbres ne furent plus l'obscurité nocturne, l'odeur d'humus et le froid d'une forêt franque en plein air mais le noir sous une citadelle parisienne, l'écoeurant relent qui s'en échappait, et la Dentellière agenouillée auprès du corps d'un mort dans les égouts, en train d'écouter dans son crâne des voix plus sonores que la foudre, dans cette solitude qu'elle avait l'habitude de vivre. Et pendant une seconde qui suspendit le battement de son coeur, elle tourna la tête brusquement scrutant les ténèbres, avec l'appréhension de voir la même lueur céleste qui avait flamboyé ce jour là, plus d'une année auparavant maintenant, un certain jour du mois de juillet.

"- Ne sois pas idiote ma fille, si j'ai été capable de vivre plus d'une année auprès du princier paternel sans lui demander aucunes instructions tactiques, si j'ai réussi à revenir ici, à accomplir le trajet depuis les terres de Valahia sans aucuns conseils, ce n'est pas maintenant que j'en aurais besoin. Je n'en ai pas besoin."

" - La lune a du se lever à présent Madone ", déclara la voix douce d'Angeli, à ses côtés. "- Le premier quartier selon mes calculs, à condition qu'on la voie ".

" - J'ai confiance en tes mécaniques célestes " murmura la jeune druidesse alchimiste, en tâtonnant d'une main toujours engourdie pour caresser le pommeau de sa dague. Celle qui n'était que copie de l'Autre. L'Autre qu'elle n'avait toujours pas récupérée et qui était toujours entre certaines mains. Elle ignorait où.

" - Un temps de merde, les lignes ennemies ; ça pourrait être n'importe quelle campagne à laquelle j'ai participé au cours de ces dernières années. Traite là comme ça, oublie tout le reste ".


" - Là ".

Elle tendit le bras à l'aveuglette, enfin, les yeux rivés sur le ciel, et toucha une épaule.

" - Une étoile. Les nuages se lèvent. "

- On se trouve sur le promontoire au-dessus du Suzon, à l'Ouest de la route d'Auxonne. On ne se découpe pas contre le ciel, la forêt est dans notre dos. Personne ne pourrrait nous apercevoir ici en haut sans être pratiquement sur nous.

La pluie cessa subitement en l'espace d'une minute. Les arbres autour d'elle produisait un bruit constant de gouttes, mais le vent tomba. Charlyelle leva les yeux pour voir la traînée effilochée d'un nuage noir dans un ciel gris, le couvert nuageux filant vers l'est, dans les hauteurs.

"- A quoi ça ressemble ici en ce moment ? "

Alors que l'humidité la mord jusqu'à la moelle, elle découvre que sa chair se souvient de Dijon aux champs labourés dorés et aux ceps surchargés ; Dijon au ciel bleu et au soleil éclatant, visible au-dessus de ses remparts blancs et de ses toits d'ardoise bleue.
Le camp d'une Compagnie dans les prairies et le bouquet riche et sucré du persil sauvage.
Dijon aux solides remparts ; opulente ville de la Bourgogne du Sud, regorgeant de marchands assez fortunés pour en faire parade et fournir sans cesse de l'ouvrage aux architectes, maçons, peintres et autres brodeurs.

Loin, à l'autre bout de l'espace s'ouvrant devant elle, une perle grise de nuée se détacha à l'est pour devenir un demi cercle d'argent d'un éclat éblouissant.

"- Cette rivière a monté "

Elle se souvenait être passée par ces lieux lors d'une escapade hydrique qui remontait maintenant. Un coup d'oeil aux étoiles lui apprit que les laudes n'étaient pas passées depuis longtemps. Deux ou trois kilomètres de territoires sombres les séparaient encore de la ville.

- D'ici Dijon se trouve de l'autre côté de la route et de la rivière. On fait face au rempart ouest, mais on ne le voit pas. Faut pas attendre des conneries chevaleresques de la part des coutiliers. Pour se faufiler, on se débrouille mieux que ces foutus chevaliers avec leurs casseroles en fer-blanc. Vous les connaissez vous les chevaliers patronne : plutôt crever que de mettre pied à terre !

"- Oh tout à fait " ...Pince sans rire la Kallipari qui se garde bien de dévoiler à l'homme qu'elle serait tout à fait du genre à crever sans mettre un pied à terre. " - C'est peut être pour ça que votre tribu vous a amené à bon port et qu'il a laissé derrière les gars en armure lourde..."

- Bien sur patronne, la moitié de mes gars sont braconniers.

"- Et l'autre moitié voleurs " commente t'elle avec nettement plus de précision que de tact. Faut dire qu'elle ne fut pas Dentellière Hydrique pour rien la sauvageonne princesse en devenir.

Une faible lumière jaune, semblable à la lueur d'une chandelle, brilla dans les airs. Une légère chaleur effleura les pommettes balafrées par les feuilles , de l'Ecossaise.

"- Miséricorde. Une lumière dans les ténèbres".

Elle resta debout en contemplation alors qu'elle voyait le soleil s'élever dans le ciel.

Le terme de plusieurs mois de ténèbres...


Damnú air : merde
les laudes : trois heure du matin

_________________
Charlyelle
...L'aube est comme un poids que les hommes portent aux paupières. Suspendu...
- Agnes Guytard - (Le Moyne picoté)



Quelques heures plus tard dans la matinée, la Pearly Gate se tenait devant la meurtrière de l'une des tours de garde de Dijon, scrutant les yeux plissés, la fine averse qui persistait maintenant. La pluie se brisait sur les murailles de Dijon. Le silex et la pierre de la tour exhalaient leur froid. Le tonnerre des portes de la ville claquait derrière elle désormais. Le souffle de la jeune femme créait des panaches gris devant son visage. L'averse venait gifler la bordure en pierre de la meurtrière mais Charlyelle ne s'en écarta pas tout de suite, se pressant plus près encore, les mains calées sur la pierre de part et d'autre. De l'autre côté du vide, elle s'aperçut qu'elle ne distinguait que quelques mètres de terre retournée. Elle délia et retira une mitaine, levant sa main nue pour essuyer son visage trempé.

"- Angelotti, trouve nous gîte et coucher pour ce jour. J'aviserai ensuite."

"- Le gîte est déjà trouvé Madone, je n'ai pas attendu après vous pour m'en préoccuper".

Les perlées de lune se posent un instant sur l'impertinent italien, et un simple mouvement de tête vient accueillir ces paroles.

" - Qu'attends tu alors pour nous y mener ? Qu'un autre déluge nous tombe dessus ? "

Et sans même attendre réponse, elle lui emboîte le pas, pressée de prendre un brin de repos. Mais il n'était pas dit que la chose ne se compliquerait point. L'italien l'avait mené devant une taverne bien cossue portant le nom " Les deux frères". L'endroit aurait pu paraître d'un commun rasant si l'Ecossaise n'avait du s'y reprendre à deux fois pour lire les inscriptions annotées à l'entrée. Si la diversité des alcools et autres gourmandises dans le genre avaient sauté à l'oeil vif de Charlyelle, c'est le nom du tenancier qui l'interpella encore davantage, lui arrachant un grognement de surprise. Agréable, désagréable, allez donc savoir . Ce qui est certain, c'est que cela eut pour effet de faire remonter en mémoire souvenirs et noms de certaines personnes et quelques essences et odeurs bien particulières.

Surtout, ne pas s'y attarder dessus.

Un Danois.

Ne pas s'attarder et laisser se perdre dans les limbes de sa mémoire...

Une irlandaise. Une angloyse.

Ne pas s'attarder sur ces souvenirs là...

Un seigneur odieux et arrogant mais d'une fragilité attachante.

Non, ne pas s'attarder sur ces souvenirs ci...sourire respectueux au coin des lèvres, reconnaissance muette d'un de ses pairs.

Senteur de lavande, de romarin, effluves marines et rayons de soleils aussi apaisants que le miel doré.

Oublier ceux là aussi et jusqu'au nom de Montpellier...

Un cavalier. Machette.

Huum...range ce souvenir ci dans un coin de ta mémoire Charlye. Ranger ne signifie pas oublier..Lui.

Maelysa...sa petite Mae qui a du bien grandir.

Claquement de langue et soupir silencieux. Souvenir particulier qu'elle chérit. Lui ne s'estompera pas dans l'esprit gaélique.

C'est fou ce qu'un simple nom écrit sur le panneau d'une taverne peut évoquer comme réminiscences.

Précipitamment question suivante qui s'abat sur l'italien avant que celui-ci ne la mène dans un autre lieu, moins cossu certes mais il était de bonne facture. Le temps du luxe dans le baquet du bain était venu. Celui de se caler dans quelques draps propres et frais aussi.
Mais l'italien en avait décidé autrement que de laisser prendre un brin de repos à la Kallipari.


"- Qu'allez-vous faire maintenant que nous sommes arrivés à notre destination première ? Moi j'ai envie de me battre. Vous voulez que je vous fasse la lecture Madone ? "

Dans le paquetage de la Dentelière, trainaient toujours un ouvrage. Vegetius et Christine de Pisan. Charlyelle s'avança jusqu'au lit et s'effondra dessus alors qu'elle percevait dans la voix du jeune italien une détermination boudeuse et exaltée. Elle se soulève sur un coude pour le regarder.

" - Te battre..Tu es fait pour ça. Et je vais te dire pourquoi. Sur cent hommes, dix ou quinze sauront se débrouiller sur un champ de bataille quand le carnage commence à s'abattre ; sans qu'on ne leur dise rien, que ce soit par instinct ou par entrainement. Environ soixante-dix se battront une fois que quelqu'un les aura formés et leur expliquera ensuite comment et où. Et dix ou quinze autres galoperont comme des poulets décapités, quoi que tu fasses pour les entraîner ou les former. Je t'ai regardé t'entraîner Angelotti. Tu es né pour manier l'épée, et tu fais partie des quinze ou vingt hommes que n'importe quel commandant choisit pour leur dire "Tu seras mon lieutenant". Je veux que tu restes en vie pendant les deux années qui viennent Angelotti, pour que le jour venu, je puisse te confier le commandement d'une armée pour défendre nos terres. Essaie de ne pas te faire tuer avant. Et maintenant..Vas y. Lis moi ce que raconte Pisan sur les sièges ".

"- Madone !"

Charlyelle profitait de la chaleur des fourrures, envahie par la montée d'une vague de lassitude. Elle esquissa un sourire constatant la surprise ravie, inarticulée et presque agressive du jeune italien.

L'italien aux cheveux noirs marmonnait d'un ton bas, lisant pour lui-même les titres de chapitres. Et Charlyelle roula sur le dos.

" - Nous avons une lune qui vient de passer le premier quartier, ça va nous fournir un peu de lumière ".

"- Madone !"

"- Non. Excuses moi. Lis ! "

Une minute plus tard, elle reprit la parole, à peine au bout de quelques phrases. Et elle n'aurait pas su dire ce qu'il avait lu.

"- Des messages ? "

"- J'en sais rien Madone. Non, quelqu'un serait venu nous prévenir".

" - Réveille moi dans deux heures."

Le sommeil l'emporta comme une chute de cheval. Pas d'impact, rien que le néant. Elle eut conscience de rouler sous les couvertures et les fourrures.
Quelque chose céda sous son corps. Elle entendit un craquement sourd, comme lorsqu'un homme pose le pied sur une gourde en cuir ciré. Près d'elle.
Elle remua, déplaça un bras latéralement et sentit un obstacle se rompre sous ses côtes. L'objet dur craqua, cassa avec un bruit liquide.

Charlyelle claqua de la main contre les couvertures. Son pouce se figea dans quelque chose de lisse et dur. Elle sentit l'ongle résister contre un obstacle, puis l'objet inconnu se fendre, juteux comme une prune mûre. Sa main se retrouva soudain visqueuse. Humide.
Elle huma une odeur familière : une douceur sucrée, mêlée à la puanteur excrémentielle des batailles. Du sang ! Et elle ouvrit les yeux dans son cauchemar.
Un bébé était en partie coincé sous son corps. En se retournant elle l'avait écrasé. Ses langes serrés étaient imprégnés d'un liquide sombre qui lui coulait de la tête ; son cuir chevelu duveteux ruisselait de rouge. L'os blanc brillait, le crâne enfantin fendu d'une oreille à l'autre. La nuque enfoncée où elle avait roulé sur lui. Elle lui avait plaqué la main sur le visage, enfonçant le pouce dans les débris d'une orbite.
Un bébé, âgé de quelques semaines au plus.

Le cri quitta sa bouche avant qu'elle comprenne qu'elle avait donné de la voix. Un cauchemar qui la hantait depuis des mois.
Prise de vertige, les ténèbres bouillonnant sous ses yeux, elle planta les talons dans sa couche et se propulsa toute entière en arrière, loin des couvertures.

Des bottes se dégagèrent de la boue et une silhouette sombre se profile. Elle vit que la silhouette masculine portait des cheveux bruns.

Tu as tué notre bébé.

"- Ce n'est pas le mien ".

Elle essaya de tendre la main et de rabattre les peausseries du couchage sur le corps emmailloté. Le bébé avait la peau fine, douce, mais exhalait l'odeur des batailles durement livrées.

" - Je ne l'ai pas tué ! Ce n'est pas le mien, je ne savais pas qu'il était là ! "

Tu n'as pas fait attention, un seul instant et tu aurais pu le sauver. En ne te battant pas, en restant à l'abri au lieu d'aller t'exposer là où ta place n'était pas !

Charlyelle tendit la main, et la peau froide et morte de l'enfant parut cuisante sous ses doigts, comme si ses doigts brûlaient. De l'air, elle avait besoin d'air. Une neige blanche brillait dans son cauchemar sous un ciel bleu. Pas un ciel de nuit. Midi, et un soleil radieux. Une forêt déserte et la neige aspirait ses pieds nus, l'attirant vers le bas. Elle n'arrêtait pas de déraper, de tomber lourdement, de se relever avec difficulté. La neige se plaquait à chaque brindille, chaque rameau hivernal sans feuille, chaque branche torse. Elle se débattait la Pearly Gate, trempée sous la morsure du froid, les mains rouges et bleues dans la blancheur glacée. Elle entendit des grognements et cessa de bouger. Une file de sangliers sauvages fouillait dans la neige. Leurs groins durs labouraient la blancheur et ils grognaient doucement. Charlyelle vit qu'ils n'avaient pas de défenses. C'était des laies. Leur poil d'hiver était blanc et épais, elles sentaient les déjections porcines, et leurs longs cils protégeaient de la lumière leurs yeux limpides. Une douzaine ou plus de marcassins rayés couraient entre les pattes de leurs mères.

"- Ils sont trop jeunes ! Vous n'auriez pas du déjà mettre bas. Il est trop tôt, l'hiver est là, ils vont mourir, vous les avez eus à la mauvaise époque. Reprenez les ".

Druidesse a quatre pattes dans la neige. Neige qui tombe des arbres pour saupoudrer les ronces en arceaux blancs contre le tronc des arbres. Les sangliers avançaient avec lenteur, ignorant l'Ecossaise.

" - Ils vont mourir ! Ils vont mourir !"

Elle sentit sa gorge se serrer, se mit à sangloter, désemparée, sentit bouger les muscles de sa gorge, sentit ses yeux, secs et sans larmes, sentit les couvertures sous son dos.

La chandelle de suif avait fondu pour ne laisser qu'un moignon. Angeli formait une masse recroquevillée, dormant en travers de la porte afin de protéger sa Madone comme il la nommait de toute intrusion intempestive.


" - Ils vont mourir ". Chuchotement bien réveillé cette fois.

"- Je ne l'ai pas tué. J'ai fait une fausse couche. Je me suis battue au sein des armées sans même savoir que je le portais et j'ai fait une fausse couche".


Ses yeux restèrent secs. S'il y avait des pleurs elle en était incapable. Elle entendit une voix lui dire " On se lie d'amitié avec le sanglier, timide et féroce".

La Kallipari se détendit sous ses couvertures et les peaux. Ce n'était qu'un cauchemar. Ses pensées se tournèrent vers l'esprit du vieux druide et protecteur qui l'avait quasiment élevée avant que ses origines ne lui soient dévoilées.

" - Pourquoi la Mère veut-elle que je voies des bébés morts ? "

Je ne sais pas mon enfant. Tu es peut être présomptueuse de croire qu'Elle se soucierait de venir troubler ton sommeil.

" - Tu parais troublé ".

Je suis troublé. Je suis mort mon enfant.

"- Tu es mort Ilug ?"

Les sangliers sont un rêve mon enfant. Je suis mort.

"- Mais alors, pourquoi est-ce que tu me parles ? "


Dans cette partie d'elle qui écoute, la part de son âme qu'elle a coutume de partager avec une voix, elle perçoit une sorte de chaleur.

Je me suis dit que si je pouvais appeller les sangliers, je pouvais t'appeller toi. Quand j'étais jeune, en forêt, sans recourir à autre chose que l'immobilité, je me liais d'amitié avec ces créatures de la Mère dont les défenses pouvaient me déchirer le ventre en un instant. Tu es une des créatures de la Mère qui portent défenses, Kallipari. Il m'a fallu longtemps pour te convaincre d'avoir confiance en moi. Il m'a fallu encore bien plus de temps pour que tu finisses enfin par apporter quelque crédit de confiance à un père que tu haïssais.

Une douleur glaciale fendit la tête de Charlyelle. Au même instant la voix d'Angeli lui demandait d'une voix ensommeillée depuis la porte.

"- Vous parlez à qui Madone ? "

"- Je..."

Pas de transition entre rêve et réalité. Elle se redressa brusquement, sans rien de la langueur du sommeil dans ses muscles. Elle avait la tête claire.

"- Trouve moi un destrier. Etalon, hongre, ce que tu veux mais qu'il soit rapide et résistant...et que sa robe soit grise, aussi argentée que les rayons lunaires".

L'aube venait de laisser place à une journée éclatante...
_________________
Charlyelle
La Kallipari chantonnait doucement tout en s'habillant. Elle passa un jupon rayé et une robe en laine bleu-roi qui lui descendait à mi-cheville. Un gilet d'un bleu plus sombre fut noué au-dessus de ses culottes et un arisaidh de laine retenu par une ceinture venait compléter l'ensemble. Le tout attaché sur sa poitrine par une épingle en étain.
Elle brossa ses cheveux de sorte qu'ils cascadaient sur ses épaules en longues vagues, seulement noués d'un ruban. Il ne lui restait plus qu'à gainer ses chevilles de ses bijoux de perle qui descendaient jusqu'à ses orteils et c'était là la seule parure que ses petons portaient.

Toujours fidèle à elle-même la piquante brune. Elle ne comptait nullement s'entraîner aux armes ce jour, seule au programme était prévu une promenade tranquille et anodine au sein des ruelles.

Ses pas l'avaient naturellement mené vers la Taverne des Deux frères où elle avait revu une ancienne connaissance. Elle avait également rencontré d'autres personnes dont un noble qui lui avait fait l'éloge de sa propre région.
De nature curieuse, le discours n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde et elle se promit de se renseigner plus avant, et d'aller peut-être se fendre d'une balade de quelques jours sur les lieux, histoire d'en découvrir plus et se faire sa propre opinion sur la chose.

Bien entendu, elle n'en dit mot au Comte qui lui avait fait éloge de l'endroit. Plus tard, elle était encore dans la taverne, les écoutant tous autant qu'ils étaient discuter d'un tournoi dont elle nota distraitement le nom ne se sentant nullement concernée.

L'ennui la gagnait. Et elle ne tarda point à s'esquiver afin de regagner son lieu de résidence.

Et c'est là qu'elle tomba sur l'annonce. Qu'est ce qui lui prit de vouloir y répondre ? Elle l'avait lu à plusieurs reprises. Et le messager venait de partir faire son office. La Kallipari avait indiqué où l'on pouvait la trouver.

Le temps est clair de lune, jour noir, lune cachée par les nuages, ténèbres, nuit à nouveau.

Ce qui l'éveilla ? La lumière du soleil.

Jour nouveau qui s'était levé.

_________________
Neyco
Limoges manoir au nord-ouest de la ville.

Citation:
A quiconque,
Quelqu'un sachant lire,
Quelqu'un n'ayant peur du mot impossible,
Quelqu'un qui aime les biscuits,
Quelqu'un qui a le respect des valeurs et du monde crée,


Salutation biscuitale,

Ce jour je dépose cette annonce pour le poste d'un écuyer au sein de la famille Erementar-Fronsac.

Le 17 août la saison des joutes reprend au Tournel en Languedoc.

Un entretien sera nécessaire et fait par la Baronne de Hautpoul en personne.

Un conseil soyez naturel, soyez sincère.

Biscuitalement

Neyco de Fronsac, Baronne de Hautpoul, Dame de Brassac de Belfourtès
Grand Veneur de France, Grand Panetier de France, Héraut es Justice, etc etc


Annonce déposée partout, envoyé collé, placardé peut importe le principal il fallait que cela soit vu.

La première réponse, en lisant elle ne put s'empécher d'appeller l'auteur.

Riccardooooooooooooooo, vient voir maman mon Cookie.

Un gamin de cinq ans arrivant en courant.

Je suis lààààààààààà, je veux n'être ton écouyerrrrrrrrr.

Cookie mon chéri, tu as déjà du mal à tenir le heaume de ton père, tu te vois porter mon plastron? Et revetir Phoenix des couleurs? Aider à monter les tentes? Aviser des réparations des épées en cas de défaut et redresser les armures?

Le petiot baissant la tête.


Mais ze voulait aider moua.


La petite brune se levant et s'approchant du petit garçon, elle lui releva la tête.


Mon chéri je suis désolé mais je ne peux accéder à ta requête d'accord? Plus tard tu héritera d'un titre, mais là tu es trop petit, je te promets de tout faire pour que tu sois un écuyer rapidement même si c'est pas pour moi ou ton père. En attendant vu que tu sais comment faire, et que tu as la théorie, lors des joutes tu pourras expliquer ce qu'il faut faire.

Voui, mais c'est pas pareil.


Peut être mais c'est la seule compensation que je peux t'offrir.


Embrassant le front de son fils elle le laissa partir, James entra avec une missive.
La prenant du bout des doigts, elle la parcouru. Ainsi elle prit rendez-vous pour aviser d'un entretien.

Quelques temps plus tard.

Vêtue d'une robe azur bordée de dentelle blanche, la mini biscuit se baladait dans les rues à la chercher d'une adresse. Car oui mini biscuit avait un sens de l'orientation pourri. C'est ainsi qu'elle déambulait dans les rues en demandant son chemin de temps à autre tout en faisant quelques emplettes.

Non mais oui, imaginez une accro au shopping? Pas de chance mini était une gourmande or pair, et elle était dans la ruelle des pâtissiers, avouez que sa malchance de ne pas connaitre son chemin avait des avantages parfois.
Bras emplis de paquets, mini grignotait, une main libre avec l'adresse du lieu yeux fixés que les noms gravés sur les coins des bâtiments divers.

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Charlyelle
... "It seems it's written
But we can't read between the line"...




A peine éveillée sa conscience, ou inconscience, reprenait déjà le dessus. L'annonce l'avait faite sourire, un brin d'humour qui lui tombe sous le nez, ça fait du bien.
Il y était question d'un tournoi dans les jours à venir et d'une recherche d'escuyer. Terrain connu pour la Cavalière qu'elle est et qu'elle fut. Allez donc chercher l'ironie de la chose.

Elle s'ennuyait et puis de toute manière elle haïssait la Bourgogne. C'est son passé obscur de Cavalière qui veut ça. Alors pourquoi ou pour qui était-elle venu s'y perdre...Là encore le passé fait bien piètre figure et mieux vaut qu'elle évite le courroux du Seigneur qui l'avait attiré sur les lieux à l'époque. Elle sait qu'il ne vit plus là mais il se dit qu'il y possède toujours un pied à terre. La Kallipari n'a point cherché à en savoir plus, au pire des cas, elle a toujours cette fameuse clé d'une garçonnière parisienne, nichée autour du cou, complétée par le port de l'une des petites perles noires qui sont l'un des trésors des terres paternelles.

Soit elle a répondu et indiqué où l'on pouvait la trouver mais il se passerait certainement quelques temps avant que réponse ne lui parvienne. Ou pas.

Aussi accueille t'elle l'arrivée intempestive d'Angelotti, venu lui annoncer tout de go qu'une Dame cherche après elle.

Froncement de sourcil de la jeune femme. La seule Dame qu'elle connaisse ici est une Comtesse qu'elle ignore...princièrement, c'est le cas de le dire. Il est donc impossible que ce soit celle-ci qui soit en recherche.


" - Et sais-tu ce qu'elle me veut cette Dame ? "

Non Madone, mais si elle cherche après vous c'est qu'elle doit savoir que vous êtes dans le coin.

" - Et bien je vais descendre et aviser."

Voyant que l'italien s'apprêtait à lui emboîter le pas, la Kallipari s'arrête un instant pour lui ordonner

"- Non Angelotti, toi tu restes ici, tu as des travaux à terminer, tu te souviens ? "

Et sans plus attendre réaction de l'italien, la Dentelière referme la porte derrière elle et descend accueillir la visiteuse elle-même.

Certes, Angelotti a vu juste, il s'agit bien d'une Dame. Mais inconnue et Charlyelle qui possède mémoire infaillible se souviendrait très certainement si elle avait déjà croisé cette personne.

A mille lieux d'imaginer que la réponse qu'elle avait faite à l'annonce lue ces derniers jours aurait porté fruit ou non, la brune toujours pieds nus et vêtu simplement de sa robe de laine bleu et son arisaidh s'en vient saluer l'arrivante.

- Halo* . L'on me dit que vous me cherchez Dame ? "

Le ton est courtois, mais néanmoins comme à son habitude, empreint de méfiance et bien entendu, des accents chantants et si particulier de ses contrées lointaines.

Et d'un coup d'oeil discret sur la rambarde de l'étage, elle note que l'Italien ne l'a pas écouté et a pris fonction la haut de manière à la surveiller discrètement.

Foutus hommes que le paternel a jugé bon de coller à ses basques.

Bien que contrariée de la chose, elle n'y prête guère plus d'attention et le regard se porte sur la personne face à elle.


*halo : salut (en gaélique)
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Neyco
Le bras plein, mini demandait à un énième vendeur de fruits sec si il connaissait pas une certaine Charlyelle. Le soucis les gens disaient" ben l'est comment?" et mini biscuit répondait "Ben j'en sais rien j'ai un rendez-vous moi nom d'un biscuit".
Enfin bref, un abricot sec ingurgité quand elle fut salué dans étonnament une langue qu'elle n'avait entendu depuis quoi? Douze années? Nom d'un biscuit elle prenait un coup de vieux notre mini.


Salutation biscuitale à vous Donà, je suis Neyco de Fronsac, si vous êtes bien la dame euh...lit du coin de l'oeil pas douée la mini avec les noms et surtout elle montrait le parchemin en général aussi l'avait que peu prononcé...Charlyelle?

Je suis la Baronne ayant déposé la petite annonce pour un écuyer.


Rentrer dans le vif du sujet vital ça.


J'espère ne pas être en retard, je ne vous cache pas m'être plusieurs fois trompées de ruelles.

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Charlyelle
L'annonce. Et bien l'affaire semblait rondement menée si la baronne elle-même se déplaçait en personne jusqu'à elle.

"- C'est bien moi. Charlyelle McAlayg".

Et de prendre soin de ne pas accoler le nom de son paternel aux présentations. En retard la baronne ? Pour un peu elle aurait éclaté de rire la brune, mais elle n'en fait rien, laissant simplement errer un sourire amusé sur ses lippes.
Levant le regard vers la rampe d'escalier, elle en profite pour interpeller l'Italien, toujours posté là haut.


"- Angelotti, faites porter des rafraichissements et des macarons pour la baronne dans le salon. S'il vous plait."

L'intonation sur la dernière phrase est malicieusement appuyée, histoire de faire comprendre à l'homme d'arme que la prochaine fois il n'aura qu'à pas se trouver dans ses pattes.

Puis elle accompagne la baronne dans le petit salon adjacent, entamant la conversation de manière informelle, comme si elle avait toujours fait partie des lieux.


" - Oh ne vous inquiétez pas pour cela, je passe mon temps à m'y perdre dans ces ruelles. Vous êtes la bienvenue".

Un oeil sur le parchemin qu'elle tient en main.

"- Alors vous avez reçu beaucoup de candidatures pour le poste d'escuyer ? Je suppose que votre temps est compté. Je vous écoute."

Si ça aussi ce n'est pas entrer dans le vif du sujet.
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Neyco
Bras chargé toujours, la mini continuait sa dégustation en passant par des dattes fourrées au massepain, un délice prometteur à ses yeux et bien entendu c'était en grande professionnelle et non pas gourmandise, bon si un peu que même, donc qu'elle gouttait les dattes. Roulant en sa bouche le massepain, elle aurait mit plus de lait d'amande dans ceux servit en haut lieu nom d'un biscuit.

Faisant un Ooooooooooooooo magnifique avec sa petite bouche vide, oui quand même un peu de délicatesse dans ce bas monde, que notre mini biscuit accueillit la postulante. Sur le coup elle avait cru que c'était une bonne dame ayant un peu pitié d'elle ce qui l'aurai aussi arrangé, mais qui l'aurait sans aucun doute mit en retard. En effet en général les gens quand ils guident ils ont tendance à montrer leurs lieux favoris or mini aurai encore une fois acheté plein de choses aux vendeurs de douceurs et ça l'aurai ralenti.

Se gardant de piper mot en comprenant qu'un italien était aux services de la tite dame, elle eu les yeux brillant d'un amour gourmand au mot macaron. Forcément n'importe qui connaissant la mini biscuit aurait dit en même temps que mini connaissant la réplique suivante.


Vous semblez quelqu'un de bien assurément.


Entrant appréciant la pièce du regard elle fit une petite mou.


Quand même j'ai crains n'arriver qu'après la nuit tombée or cela aurai été inconvenant de vous déranger en plein repas.

Oui chacun ses manières, à table c'était sacré, comme la messe à l'église on ne dérange son voisin.

Déposant son barda forcément elle va pas garder ses paquets en main ad vitam éternam.

Plus ou moins, la première vous allez rire mais c'est mon fils de cinq ans qui c'est proposé. Il est adorable je trouve, mais trop petit pour porter les pièces les plus lourdes et aider à les fixer. Sans compter que malgré ma petite taille mon cheval est haut, aussi il ne pourrait jamais me tendre une lance en pleine lice. Avouez que cela serai assez gênant de foncer les mains vides, même à coup de biscuits sec voir la boite entière je crains n'être défaite bien vite.

Bon passons les autres ça ne servait pas trop, souvent ça finissait par j'aimerai bien être votre vassal car je serai noble blablabla, ou j'ai besoin de me marier sauf qu'il ou elle est noble, bon ça on s'en fou, mini cherchait un écuyer pas un vassal, peut être plus tard. Le premier elle le connaissait depuis plus de deux ans avant de l'anoblir l'autre prêt de huit mois et la dernière une année et demi. Autant dire que mini lâchait pas les titres comme certain ah ça non.

Reprenant le fil de la conversation quand même.


Compté oui et non, disons que si vous êtes disponible et le poste vous convient alors il vous faudra vous mettre en route urgemment pour le Languedoc plus précisément au Tournel. Ce sont de très grandes joutes organisé par deux personnes que j'admire beaucoup aussi je fais tout pour y être présente et participer au maximum.

Un sourire léger flotant sur ses lèvres.


Vous connaissez les joutes équestres?
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Charlyelle
Dans le vif du sujet. Nous y voilà.

Elle se demandait encore ce qui lui avait pris de répondre à l'annonce. Sans aucun doute, ce devait être un besoin d'action, un brin d'ennui et pas mal de curiosité.
Une pointe d'humour aussi.

Elle. Escuyer.

Si le paternel savait ça, il s'en étoufferait sûrement. Tiens d'ailleurs il va falloir qu'elle lui en parle lorsqu'elle lui adressera son rapport mensuel. O-bli-ga-toi-re !! Sans cela elle aurait tôt fait de se voir débarquer une armée portant oriflamme paternel pour venir la ramener manu militari sous le giron princier.

Cavalière confirmée, et pas que, elle en avait tenu tête à quelques vassaux de son père et autres chevaliers lorsque le Vladimissime organisait tournois en leurs terres. Bien qu'il eut lui préférence pour les joutes maritimes, faut dire qu'il collectionnait quelques navires de référence le papounet ; c'est bien pour les joutes équestres qu'allait la sienne. Et les chouettes. Mais ça c'est une autre histoire.

Un large sourire à Angelotti qui venait de déposer rafraichissement et gourmandises.


"- Salsepareille et macarons aux amandes. J'ai un gros faible pour ceux-ci tellement ils sont craquants et léger en bouche. Ils viennent tout droit d'une maison artisanale Ardéchoise que j'ai découverte lors de mes voyages. Depuis je m'en fais livrer régulièrement."

Et pour confirmer le tout, sans façon d'en prendre un, et d'y planter quenottes tout en écoutant avec attention son interlocutrice.

Bon. Elle aurait peut être pu se passer de préciser qu'elle s'en faisait livrer assez souvent. Mais après tout, chacun son péché mignon même si rien sur elle n'indiquait qu'elle possédait les moyens de s'en faire livrer journalièrement si elle le souhaitait.

Ecouter. Et observer. C'est d'ailleurs l'une des qualités premières de la Dentelière. Observer sans en avoir l'air et lorsqu'elle a croisé quelqu'un vous pouvez être certain que des années plus tard elle saura s'en souvenir si elle se retrouve en face de cette personne.

Et c'est à son tour d'arrondir les lèvres lorsque la baronne lui narre que son fils de 5 ans s'était proposé comme escuyer.

" - Au moins semble t'il avoir des prédispositions pour être chevalier plus tard ! "

Un sourire agréable vient se plaquer sur le visage de Charlyelle.

"- Quant à savoir si je puis me rendre en Languedoc pour ce tournoi..je suis disponible, je n'ai absolument rien qui me retienne ici ni de compte à rendre à quiconque ! hormis mon père mais il ne sait que ce que je veux bien lui dire, et ma famille ne m'impose aucunes contraintes tant que je ne fais pas de bêtises."

Oui bien sur Charlyelle que tu es libre comme l'air, c'est pour cela que ces derniers mois tu les a passé quasi forcée auprès de ton père, histoire de calmer son ire et le rassurer sur le fait que tu étais une digne héritière.
Digne, certes, à tel point que tu te refuses toujours à accepter une couronne dont tu te sais indigne car tu ne parles pas un mot de la langue natale paternelle. Et que tu n'as aucune envie de l'apprendre ni même de vivre de manière régulière sur des terres que tu n'as découvertes que tardivement en même temps que la vérité te fut révélée sur ta naissance.

Une ombre dans le regard perlé de gris et un soupir esquivé aussi vite que l'éclair, pour retrouver sourire éclatant.

"- Bien sûr que je sais ce que sont les joutes équestres, j'ai pu assister à quelques unes. Et ce serait le comble j'imagine pour un escuyer de ne point savoir ce qu'est une joute".

Ce faisant, elle tend le plat empli de macarons à la jeune femme.

" - Je ne vous conseillerai certes pas d'aller prendre ceci comme arme aux joutes. Par contre rien de tel pour vous mettre en condition en imaginant que c'est la récompense qui vous attend si vous remportez la joute !"
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Neyco
Bavant mentalement sur les amuse bouche proposé, nom d'un biscuit elle avait pas honte de lui proposer de tels produits? A elle la gourmande sur patte, l'estomac ambulant, la mini biscuit Française.

Il y a pas à dire vous savez recevoir, je ne vous cache pas adorer le sucrée, c'est plus fort que moi, quand j'entre dans une cuisine je demande immédiatement ce qu'il y aura à la desserte.

Cherchant mentalement où elle avait pu voir cette manufacture car une douceur avait toujours une marque de fabrique, notre mini biscuit tournait en rond sur le nom de tout les pâtissiers proche de Rodez qu'elle connaissait.
Revenant sur la conversation de manière assez banale, elle finit le petit macaron et sourit.


Il est vrai, mais la chevalerie est quelque chose d'épuisant aussi je ne lui souhaite cet avenir honnêtement. J'aimerai qu'il aspire à quelque chose qui lui permettra d'avoir une vie calme. Moi même j'ai le défaut de vivre pour quatre ou cinq personnes, pourtant j'aimerai parfois faire plus simple, mais une fois que j'ai peu de choses à faire je m’ennuie et pas qu'un peu.

Plissant les yeux, elle se retint de faire quelques commentaires sur la famille de la jeune femme, pour sur qu'elle ne semblait gâté un peu comme elle d'ailleurs. Pour cela qu'elle avait d'ailleurs coupé les ponts et c'était construite sa propre famille.

J'aimerai juste que vous soyez honnête avec ceux que vous croiserez tant que cela reste dans le convenant, je déteste les menteurs. Et j'insiste bien sur ce point, un voleur est moins pire car lui au moins assume ce qu'il est. Si un jour vous n'êtes satisfaite d'une décision que je prends, dites le et expliquez pourquoi. Vous aurez bien plus de respect de ma part en agissant ainsi.

Acceptant l'offre, la mini biscuit en prit un, oui décidément elle en avait déjà mangé rhaaaaaaa elle savait plus où.


Si jamais le grand prix n'était que des biscuits on y verrait que des gourmands et en l'état tout les coups seraient bon pour ravir le prix.


C'est ainsi qu'elle lâcha un éclat de rire, elle la première elle ferai des farces à tous et toutes nom d'un biscuit.

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Charlyelle
Elle est chanceuse, l'Emperlée est tombée sur une baronne épicurienne. Qui adore tout ce qui est sucré. Cela aurait pu être pire. Une femme qui a un penchant si marqué pour les gâteries sucrées, ne peut assurément être qu'une femme de bien. Et Charlyelle l'écoute lui expliquer qu'elle ne souhaite pas que son fils devienne chevalier et bien au contraire qu'elle aspire pour lui à une vie calme.
La brune se mordille l'intérieur de la joue quand la suite ne tarde pas à se faire connaitre.

A n'en nul douter, c'est une rencontre très intéressante et elle commencerait même à envisager avec plaisir ce poste si tentant d'escuyer. La brune rit de bon coeur à la dernière remarque de la baronne Biscuitée.

Et c'est alors que paf !! Sans le vouloir la Baronne, mais c'est que ce sont les deux pieds au milieu du plat qu'elle vient de mettre.


J'aimerai juste que vous soyez honnête avec ceux que vous croiserez tant que cela reste dans le convenant, je déteste les menteurs. Et j'insiste bien sur ce point, un voleur est moins pire car lui au moins assume ce qu'il est. Si un jour vous n'êtes satisfaite d'une décision que je prends, dites le et expliquez pourquoi. Vous aurez bien plus de respect de ma part en agissant ainsi.


Deux perles grises qui s'assombrissent viennent accrocher le regard de la Baronne, alors que Charlyelle réagit à ce qu'elle vient d'entendre.

Adieu à cette charge d'escuyer.

Elle espérait au fond d'elle que le sujet ne serait pas abordé. Mais il est une chose qui est certaine et la Kallipare se doit d'en prendre conscience, c'est son passé qui est lourd de conséquences. En bien des termes.


"- Croyez bien que j'assume totalement ce que je vais alors vous confier. J'assume être une brigande repentie depuis pratiquement deux années désormais. J'assume avoir été Dentelière et coureuse de remparts. J'y ai fait parfois de la haute voltige afin de prêter main forte à mes compagnons de l'époque. Je n'ai de fait jamais rien volé sur les chemins. De mémoire la seule fois où cela m'est arrivé sciemment, j'ai dans la ville voisine rendu ses biens à la personne. Qui nous avait ensuite rejoint. Non. Ma spécialité n'était point de voler, mais de faire de la Dentelle de chair humaine dans quelques combats et souvent même après des combats. Et parfois d'aider mes acolytes de l'époque à s'introduire dans des bureaux au sein des villes ou plus périlleux, dans quelques ailes de château. De mémoire, j'ai récolté deux procès avec deux ou trois jours d'emprisonnement pour ce qu'ils appellaient outrage à l'ordre public."

Une pause et on croque dans un macaron. La voix se fait un peu plus rauque, et elle persiste et signe. Dans son désir manifeste d'être honnête envers cette femme, même si elle court au désastre.

"- J'assume également être une batârde. Mais pour mon plus grand malheur, batârde de sang noble et princier. Ma mère était la fille d'un chef de clan Ecossais. Et elle est décédée alors qu'elle nous menait, elle et moi qui était très jeune, auprès de celui qui l'avait engrossée et qui souhaitait faire d'elle son épouse. Mais la vie en a voulu autrement. Nous fûmes attaquées par un groupe de mercenaires, ma mère était druidesse, elle y laissa la vie et je fus confiée à la garde du druide qui lui avait tout inculqué et qui m'a appris une partie de son art. Mon propre père refusant sa progéniture parce qu'il restait persuadé que sans ma présence, ma mère serait encore en vie.

Je crois qu'il a surtout vécu toutes ces années dans la culpabilité du drame qui avait eu lieu. Mon père est homme d'arme et Altesse princière d'une terre éloignée dans les Balkans, et sa carrière seule comptait pour lui. Jusqu'à ce qu'il daigne me faire venir auprès de lui afin de m'apprendre ce qu'il en était de ma naissance lorsque j'atteins l'âge de seize ans, et m'annoncer qu'il avait pris les dispositions nécessaires pour faire de moi son héritière légitime. Et depuis, c'est une confrontation permanente entre nous car je refuse, pour diverses raisons, ce qu'il m'offre. Notre relation est compliquée et tourne souvent aux disputes. Heureusement, il vit sur des terres étrangères et moi j'ai fait le choix de vivre en France."


La Pallikare ne se confie que très rarement sur sa vie et pourtant elle n'hésite pas à le faire auprès de cette baronne. Après tout, elle le lui doit bien. Même si cela lui coûte et qu'elle est quasiment certaine qu'elle va perdre ainsi la charge d'escuyer proposé.

Elle ne pouvait pas être plus directe que ça. Dans le genre uppercut, elle est douée la Dentelière.

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Neyco
Un macaron en main, mini grignotait et écoutait, car oui dans une conversation le propre de l'utile était l'écoute. On roule le ptit morceau croquant, on savoure la texture vital ça, et pis on avale, on hume, non mais eh oh t'es en entretien ma grande, pour un écuyer j'te rappelle.

Nom d'un biscuit z'avait oublié c'est les macarons sont trop bon, et puis ça rime.

Yeux plissé, la conversation plus sérieuse, attentive, comprenant parfois, se voyant aussi en certaines situations, la jeune femme semblait débiter telle une litanie sa vie. Pour un peu mini se serai cru de nouveau archidiacre avec un de ses paroissiens qui avaient le secret pour tout lui déballer. Déglutissant un instant, il semblait que soit Charlyelle avait des remords soit elle jouait la carte de l'honnêteté. Dans tout les cas, le passé était le passé, si elle ne savait aller au delà des apparences ou des actes passés elle ne pourrait regarder son propre reflet depuis qu'elle avait l'âge de onze ans.


Bien ça c'est de l’honnêteté, la dernière fois que j'ai eu droit a autant de confidence c'est lorsque je confessais l'un de mes paroissiens. Or croyez moi à coté vous êtes un ange divin.


Le pire elle exagérait même pas nom d'un biscuit.


Enfin bref, que vous ayez brigandé par le passé, été une dentellière euh de euh...fait le geste d'une épée...gens, ceci ne me regarde pas puisque cela date d'il y a deux ans. Vous avez été jugé semble t'il, vous avez changé de vie de ce que je comprends, pourquoi moi vous jugerai je? Qui suis je pour le faire? Pas une de vos possibles victimes directe ou indirecte, ni même une personne qui vous connait de par vos actions. Autant dire que je suis une femme de loi, j'aime les lois c'est mon truc, bon moins que le sucre.
J'ai été procureur dans un tribunal pénal durant plus d'une année et depuis plus d'un an et demi je suis héraut es justice. Autant dire que je sais ce que le terme jugement veut dire.

Croquant un autre morceau de macaron gardant un dernier bout, vi parfois elle sait savourer sisi.

Au moins, je sais que vous savez vous adapter à diverses situation et devez sans aucun doute avoir un physique adapté au rôle d'écuyer, grimper un rempart c'est pas donné à tout le monde, de par mon passé de militaire je sais de quoi je parle. Ainsi je n'aurai à vous faire faire un entrainement journalier, un gain de temps assurément.

Se mettant un peu plus à l'aise dans le fauteuil, elle prit une grande inspiration.

Ce qui coule en votre corps ne vous définira jamais à mes yeux, on est ce que l'on souhaite être pas ce que notre famille a fait. J'ai une famille de sang, que j'ai décidé de laisser de coté et j'ai été adopté par une personne légalement, depuis je n'ai plus de lien avec eux. Ma vrai mère m'a fait croire a sa mort par deux fois, mon père a souhaité me forcer la main alors que je n'avais que onze ans, le prétendant avait au moins quatre fois mon age. Tout ça pour quoi? Avoir un titre de plus, une rente plus grande.

Le ton calme et simple.

Les dernières nouvelles de ma mère étaient que le nouvel Empereur était mon cousin que je devais en être fière, et que le Roy d'Angleterre allait lui donner un gros titre afin qu'elle me le lègue. Les parents ont tendance à souhaiter des choses pour leurs enfants sans même savoir que ce eux souhaitent vraiment. Vous apprendrez que j'ai eu une vie très complexe, mais il n'empêche que ce jour je suis fière du peu que j'ai car j'ai choisis ce peu.

Si il vous faut garder un paraître, l'avantage que j'ai, c'est que de part ma position je pourrais vous aider justement a l'avoir. Son rôle de père est de vous hisser, en le faisant vous même certes il n'aura de contrôle sur cela, mais il ne pourra qu'en être fier. Tout du moins je l'espère pour vous.
Gagner sa liberté a un prix, souvent il est plus élevé qu'on l'imagine à la base.


Finissant son macaron, elle regarda la jeune femme confiante.
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Charlyelle
Longuement, elle l'avait écouté. Et tout aussi longuement, elle resta muette. Car c'était la première fois qu'elle entendait quelqu'un lui parler ainsi. Elle, princesse sauvageonne, élevée par un druide, sans l'amour d'une mère et n'ayant connu que trop tardivement, celui, exclusif et autoritaire d'un père trop longtemps absent. Et pourtant. Quel père avait-elle donc là.
Il y avait à cet instant précis, une certaine vulnérabilité chez la Kallipari, face aux paroles de la Baronne. Et le comble du comble, elle était tombé sur quelqu'un qui fut non seulement diacre ou quelque chose dans le genre si elle avait bien compris, mais qui à l'heure actuelle était également ancienne procureur et à l'heure où elles se parlaient héraut es justice.

Jusque là, seul Ilug avait partagé son fardeau mais il n'était plus de ce monde et c'était la première fois que la jeune femme se laissait ainsi aller aux confidences face à une autre femme.

Parce que bien sûr, les confidences faites au Von Frayner à l'époque restaient à part. Et elle s'était bien gardé, la princesse des Balkans de mentionner cet épisode là.
Autant valait-il mieux le garder sous clef dans sa mémoire. Judas Gabriel, c'était son jardin secret à elle. Et rien qu'à elle. Pearly Gate ne permettrait pas que quiconque vienne briser le souvenir qu'elle en gardait précieusement.
Non, la seule chose qu'elle redoutait le plus, c'était de se le retrouver face à elle, ce qui en soit, avait fort bien peu de chance de se produire. Sauf si elle se rendait au sein d'une certaine garçonnière dont elle possédait toujours là clef bien cachée en son sein, sur Paris. Et cette ville n'était pas à l'ordre du jour.

Toujours silencieuse, elle prend conscience des dernières paroles de la baronne et se mordille l'intérieur de la joue. Le prix à payer, elle le connait elle. Mais peut-être l'a t'elle mésestimé, et le pire reste t'il encore à venir. Si son père semble avoir renoncé à la marier à l'un des sauvages de ses contrées, elle le connait assez pour savoir que rusé comme il est, il y a anguille sous roche, plus ou moins lointaine, certes. Mais il y a.

Finalement, elle choisit de répondre simplement.

"- Concernant mon entraînement, je pense en effet que vous n'aurez pas besoin de vous en occuper. J'ai l'habitude depuis des années de m'exercer à certains arts de manière quotidienne et régulière. Quant au paraître, je crois que pour l'instant, la discrétion reste le meilleur de mes atouts. Rien ne m'empêche d'apprendre et d'observer sans pour autant mentionner mes origines. Peut-être un jour cela viendra t'il, mais à l'heure actuelle, je reste sur mes positions.
Peut-être suis-je trop entêtée, peut-être fais-je une erreur. Mais ma raison me dit que pour l'instant, j'ai raison d'agir ainsi."


Elle lève un regard plein d'espoir, empreint de respect vers cette baronne qui a su lui parler comme jamais personne encore ne s'y était osé.

"- Est-ce à dire que vous m'engagez tout de même comme escuyer ?"
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Neyco
Toujours contre son dossier, notre mini biscuit avisait quand à la possibilité de prendre la jeune femme comme écuyer ou pas. Il fallait dire que globalement elle lui plaisait. Comme tout à chacun elle devait sans doute avoir des part d'ombre, après tout une personne qui est lisible comme un parchemin déroulé en un instant avait à ses yeux bien peu d'intérêt.

C'est à vous de voir, il faudra que nous avisions du comment je vous présenterai. Pour sur qu'on me posera des questions à votre sujet au moins d'où vous venez. Si il y a un lieu que vous préféreriez alors il pourrait en être ainsi.
Sachez juste que je suis patiente et si un jour vous souhaitez parler de tout et rien je serai à l'écoute.


En gros même si elle avait des difficultés à s'exprimer avoir des ptits bouts par des ptits bouts ne la gênerai pas au moins pour l'aider à ce qu'elle se sente à l'aise.
Tapotant son menton.


Oui je vous engage, enfin si vous me supportez, je suis difficile parfois. En tant qu'écuyère vous serez logée, et aurez bien entendu droit à quelques tenues dans les ateliers parisiens si vous le souhaitez.
Il faudra aviser pour vous faire faire une armure digne de ce nom ainsi que vous armer dignement.
Etre écuyer veut aussi dire m'accompagner lors de déplacement armée si jamais le ban était levé. Bien entendu vous serez nourrit le cas échéant et aurez nécessaire pour vous défendre en cas d'armement blessé.

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Charlyelle
Ainsi, elle est engagée. Elle ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'elle entend la baronne lui signifier qu'elle peut être difficile parfois. Mais très certainement qu'à côté du paternel princier de la brune, la Baronne Biscuitée est une crème.
Par chance, Charlyelle a hérité du côté prosaïque, calme et naturel que possédait sa druidesse de mère. Sans compter la beauté maternelle alliée à la prestance paternelle. Mais cela elle s'en contrecarre, n'en ayant pas pris conscience hormis peut-être une fois au travers des yeux du Von Frayner. Par malheur ou bonheur c'est selon, elle a également reçu en héritage l'obstination, le côté passionné et la ténacité de son père.

Aussi lorsqu'elle entend qu'elle bénéficiera du droit d'avoir quelques robes dans un atelier de couture elle ne peut s'empêcher de rire de bon coeur.


"- J'ai bien peur qu'il ne vous faille m'accompagner dans vos ateliers de couture si vous souhaitez réellement que je m'y fasse vêtir. Toutes les robes que mon père a pu m'offrir récemment sont restées dans les armoires de ma chambre là-bas. Hormis une, que j'ai concédée à faire suivre. Au cas où..."

Elle reste volontairement dans le vague. Si elle commence à imprimer dans sa caboche que son futur va sans doute prendre une tournure différente de ce qu'elle souhaitait à terme, l'héritière princière a bien du mal à l'assumer et tient vraiment à profiter de la liberté qui lui est encore octroyée. Même sous surveillance, c'est une liberté qui lui est tellement chère. Et si durement acquise.

" - Quant à me fournir armes et armures, n'ayez aucuns souçis, je suis déjà équipée. Votre escuyère sera digne de vous-même et de vos armoieries. Je vous fais la promesse que vous n'aurez jamais à rougir de ma personne."

Un sourire cette fois éclatant à la Baronne. Nul doute que la jeune Kallipari est aux anges d'intégrer sa nouvelle fonction. Elle est en terrain connu et elle est dans le vrai lorsqu'elle affirme avoir tout ce qu'il lui faut. Plutôt même deux fois qu'une puisqu'elle possède sa propre armure marquée aux armes familiales et une autre, plus modeste et discrète mais néanmoins qui n'a rien à envier à celle de certaine noblesse qu'elle pourrait être amenée à croiser.

"- Vous n'aurez qu'à dire ce qui est sans trop détailler. Je vous en conjure, la seule chose que je ne souhaite pas pour le moment, c'est étaler au grand jour mon statut d'héritière princière. Ce serait trop compliqué et ce serait mettre en péril ma liberté actuelle. Dites que je suis issue d'une famille noble de Târgşor au sein de la Principauté de Valahia du côté de mon père et que ma mère était la fille d'un chef de clan Ecossais, du côté de Glasgow. Il ne me reste que mon père dans les Balkans et ma grand-mère maternelle en Ecosse."

Elle souhaite encore profiter autant que faire se peut de cette liberté qui lui est accordée. Si une partie d'elle-même commence doucement à se résigner à ce qui l'attend, l'autre partie, celle qui fait d'elle l'être à part entière qu'elle est, s'y refuse.
C'est une lutte permanente auquel elle s'adonne et pouvoir se poser d'une certaine manière dans un poste d'escuyer est un soulagement pour la jeune femme.


"- N'ayez crainte, je vous supporterai et vous n'aurez pas plus fidèle escuyer que ma personne. Il va de soit que je vous accompagnerai dans tous vos déplacements que pourraient exiger une levée de ban. Je connais l'importance de répondre à un tel appel. Et je vous suis reconnaissante de m'accueillir auprès de vous."

Elle réfléchit un instant avant d'ajouter

" - Quel est l'endroit où je dois me rendre ? "
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