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[RP] Nous, c'est l'Angou-lême !

Leandro_luciano
Un coup de pied dans la trogne d'un mort permis au gamin de dégoter les deux dents manquantes. Cette fois ci c'était bon ! Il aurait son cheval ! Et en plus il pourrait récupérer son collier fait avec ses dents à lui qu'il avait récolté tout au long de ses aventures, dont la plus importante, celle qui lui avait été donné par une truffe en échange de sa vie !
Un grognement fut émis alors qu'un mioche passa à son niveau. Il n'avait pas l'air très rassuré et faisait route vers le parvis occupé par le Clan. De nouveau l'enfant repris sa fouille, poussant du pied la tête qui lui offrait la fin de sa récolte.

Leandro, arrête de tripatouiller ces corps, et attrape-le ! Il est à moi !

D'un bond le petit Corleone se mis en position de combat face au gamin qui redescendait sans demander son reste. Nouveau grognement, lame devant lui. Leandro faisait au moins une tête de moins que son adversaire mais son assurance lui donnait sans nul doute un air ténébreux.

N'arrête toi ou moi te trucide avec mon couteau !

Sourcils froncés et dents apparentes, tentant de paraitre le plus méchant possible. Il se rappelait les conseils donnés par sa compère. Il fallait en faire trop, être théâtral ! Nouveau grognement accompagné d'un léger mouvement vers l'avant du couteau.

Un sourire s'entendit sur son visage fier quand Jeliza arriva à leur niveau.

N'a vu, l'a arrêté moi ! Tout seul ! Pi lui n'a eu peur !

Tel un garde du corps, le monstre resta aux cotés de Jeliza le temps qu'elle écrive sa missive et renvoie le gamin. Puis il montra le contenu de sa main à la rousse pas vraiment rousse.

N'a vu ?! N'a plein de dents ! N'a va avoir mon cheval !!!

Dans un rire cristallin, Leandro remonta en courant vers la mairie à la recherche d'Arsene pour faire l'échange avant qu'il ne perde une partie de sa récolte dans ses poches déjà trop remplies.

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Audric_
Quand le corps et l'esprit ne peuvent plus en contenir d'avantage, la colère a parfois besoin d'être extériorisée. Et les coups reçu lors de sa dernière sortie ont commencé à le remplir, suivit des crises et des erreurs faites. Ils ont échoués lamentablement devant ce qui semblait être des fourbes, plus nombreux et moins alcoolisés. Certes, la soirée avait bien commencée, mais les deux Barbus étaient rentrés bredouille et mal en point. Audric comptait bien se rattraper avec la prise d'Angoulême. Montrer que sa façon de se battre n'était pas la cause dans leur mésaventure et qu'il pouvait toujours distribuer des coups, même blessé.

L'Ours avait donc passé la journée à l'abris des regards pour se reposer et panser ses blessures. Boiter et grogner devant les membres du clan n'était pas la meilleure façon de les mettre en confiance pour les combats à venir. Il s'était donc éclipsé, les nerfs à vif de s'être fait avoir si facilement, ne montrant son visage à la lippe fendue qu'au moment propice. Le moment du signal.
Vêtu de sombre, son arme favorite était empoignée avec force à s'en faire blanchir les phalanges. La hache avait le don de trancher d'autant plus que l'on avait de force. Audric ne faisait pas dans la finesse et n'aspirait qu'à faire tomber les corps des miliciens tout en évacuant sa colère. Mâchoires serrées, il attendait, immobile. Le calme avant la tempête. Sa capacité à se contenir avait grandie au fil des années, avant de pouvoir exploser librement.
Et le moment fût là. Le corps raide se détendit en un instant, et il fonça dans le tas tant bien que mal. Cachant sa cuisse blessée aux adversaires pour ne pas attirer l'attention, la douleur fut ignorée et la hache, virevoltant et s'abaissant sur chaque corps croisés distribuait les coups, voir la mort. Mais sans faire plus attention aux corps tombés, l'Ours avançait aveuglément en même temps que le clan. Concentré, ce qui se passait autour devint secondaire. Trouble. Lina disparue de son champs de vision. Dans son état, il ne pourrait pas la protéger même s'il le souhaitait. Seul distribuer des coups comptait, mais le choc reçu à la mâchoire le fit revenir à lui, l'étourdissant un instant et le faisant tituber en arrière. Et merde. Déjà, l'Imprudent revenait à la charge, un air de défis planant sur son visage. Les coups furent esquivé avec difficultés, gêné par des muscles encore en douleur et l'adversaire chuta, certainement par chance. Laissant échapper un rictus mauvais, Audric leva rapidement sa hache dessus de sa tête et l’abatis avec violence sur le corps effrayé.
Essoufflé et forçant encore pour ne pas tituber, le Tyrell contemplait le visage de l'Imprudent sans gène. La lueur qui un instant plus tôt montrait la détermination de l'adversaire avait quitté les yeux clairs laissant place au vide. De nombreuses fois il avait vu cette lueur quitter un corps, et de nombreuses fois il s'en était réjouit. Cette fois-ci, il se sentait soulagé. Comme si un poids avait quitté ses épaules.

S'écartant à pas lent, l'Ours se laissa tomber avec une grimace dans l'herbe fraîche. Les autres étaient rentrés dans la mairie, il le savait sans même les avoir regarder. Ses émeraudes fixèrent le ciel avec une détermination nouvelle. Il ne tomberait pas. Pas encore. Son heure n'était pas venue. Faisant fi de la douleur lancinante de sa blessure qui s'ouvrit à nouveau, les lippes s'étirèrent en un léger sourire en entendant Leandro parler de son cheval.
Même si son esprit lui ordonnait de se lever pour rejoindre les autres, il ne bougerait pas pour l'instant, ne prendrait même pas la peine d'essuyer sa lèvre déjà bien ensanglantée. Il resterait immobile et affalé, un légère lueur de folie planant sur son visage. Seuls les vivants saignent. Il était vivant et comptait le rester encore un moment.

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Keyfeya
« L'infortune est la sage femme du génie. »*
[Tout commence à Bergerac et tout finit à Angoulême?]


La soirée avait été rude, pire que la veille à Castillon, l'une avait entraîné l'autre bien sur. La Chancelière avait été rude avec elle, le diagnostic lourd. Deux côtes fracturées, le bras senestre cassé, la fracture avait été réduite non sans mal, le cou bleui ainsi que le poignet dextre et l'effroyable morsure qui était loin d'être due à une nuit de passion torride. Juste la rencontre d'une effrontée et d'un trop vieux mercenaire qui avait voulu lui donner une leçon. Le maître avait été mauvais.

Elle avait continué sa route contre les conseils de Seurn, Charlyelle et Harleme.

La route avait été éprouvante mais elle avait serré les dents, elle en avait vu d'autres, et elle en verrait encore peut être des pires. Aux portes de Périgueux, une vague silhouette venait à leur rencontre. Il ne lui fallu pas longtemps pour reconnaître son commis qui courrait maintenant en sa direction et arriva à la hauteur de son cheval.


Ma Da...Key....Angoulême est tombée!

Comment ça tombée?

Les Co...les Cor....Un truc qui commence comme ça, un groupe de brigands, pilleurs de mairie, un groupe d'orchidoclastes ....on sentait bien qu'il venait d'apprendre le mot et était fier de pouvoir le placer....si vous voulez mon avis.

On ne répond pas mais on en pense pas moins, tant pis pour les fractures, on finit au grand galop le chemin qui nous sépare de Périgueux avant de d'ouvrir la porte de chez soi, à la volée et de prendre plume encre et parchemin.


Y avait trop de choses depuis un mois, trop de coïncidences peut être, du pain, des écus, qui apparaissent et disparaissent, et revoilà les Corléones, pile poil pendant les Comtales.


- Allez dit le...."J'l'avais dit"

Key leva les yeux au ciel ...ah ces petites voix.....et rédigea de nombreuses lettres, histoire de réveiller d'anciens contacts, d'organiser une reprise si possible et d'anticiper. Elle s'installa à son bureau, cala son bras gauche replié sur ses jambes le long de son ventre et fit tourner doucement son poignet endolori.

Elle commença par écrire à Lonie, pour l'assurer de son soutien et termina par la nouvelle maire d'Angoulême.


Citation:
A Vous, Enjoy Corleone,
De Keyfeya Romanov,

Salutations et oserais je dire Paix ?

Je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas non plus, bref nous ne nous connaissons pas.

Je tenais quand même à vous féliciter pour cette merveilleuse prise de mairie, d'Angoulême donc. Sincères félicitations à vous et à votre famille pour l'acquisition de cette petite bourgade du PA, où ne vit pas grand monde mais où je suis sure vous pourrez rencontrer des gens fort sympathique, je vous conseille un certain Erick, c'est à ami à moi, il vous fera bon accueil.

Quand même, je me demandais ce que vous trouviez de si alléchant dans notre belle contrée ? Le climat peut être ? Il est vrai que nous avons un début de Printemps fort charmant, mais il fait plus beau dans le sud, je vous conseille le Portugal en ce moment, il parait que c'est charmant et les températures excellentes.

Notre richesse ? J'ai bien peur que vous ne tombiez bien mal quand même, nous sommes loin d'être un Comté fort riche, et vous me voyez navrée de vous décevoir si vous comptiez ici trouver de quoi vous rouler dans l'or.
L'Empire ne vous branche pas ? Parait que c'est sympa! Si vous pouviez d'ailleurs m'envoyer un pigeon souvenir, j'en serais fort heureuse.

Ensuite si nos spécialités culinaires vous attirent, je peux vous faire porter régulièrement à la destination fort fort lointaine que vous aurez choisi, un panier garni de nos meilleurs vins et plats régionaux.

Voilà, cela nous ferait des vacances et relèverez un peu pour vous le niveau de vos brigandages.

Cordialement

Keyfeya




Les pigeons partirent, décidément, ça commençait fort la prochaine mandature.



*de Napoléon Bonaparte

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Enjoy
    *

    Accroché aux lambeaux d'ouate d'un ciel clairsemé, l'astre nocturne s'ancre au sein de cet océan opaque, et nimbe de son éternel rayonnement hâve les formes anarchiques des masures en contre bas. L'écarlate chatoyante des vermillons accorde ses violons avec les ombres bleutées des alcôves ou sous les perrons aux dais distendus et tripotant. Le vent s'engouffre pernicieusement à travers les corridors ajourés de dizaines de piliers, se lovant également auprès des entretoises suintantes et humides des étroits ponts. Ce sifflement singulier charrie mille bruits arrachant les tympans de la quiétude et l'abandonne là gisant dans une mare de sons. Parfois retentissent au hasard, des aubades entonnées par le piaillement d'oiseaux noctambules ainsi que les suppliques de clébards s’entretuant, se lardant le corps au cœur de la pénombre. A quelques lieues, résonnent tel un funeste présage les bottes des gens d'arme en faction, le rire gras déchirant parfois le propos libidineux mais rien ne trouble leur apparente inconscience. Encastrés tout contre des murs à la pierre corrodée à cause de nuages chagrins, des traine-misères assurent le verbe haut une ode au palais enivré d'un picrate. Et se retrouvent aussitôt molester par une bonhomie soudainement estompée par des faciès grimaçant de zèle. L'homme prenant son tour de garde s'arroge des droits inconvenants et pratique le délit de sale gueule avec une certaine forme d'application. Seulement cette nuit contreviendra à la routine des précédentes. Ce soir des silhouettes longilignes et inquiétantes strient les embrasures des lourdes ouvertes comme les cuisses d'une ribaude, des remparts endormis par la discrétion et une inattention, ennemie du bien, au profit de ceux qui s'abreuvent à la source du mal.

    A l'index d'une organisation quasi sans faille, le geste net et précis s'abat et la nuée vrombit du fracas réjouissants des armes. Les coups d'estoc épousent avec une avidité certaine les plexus mal protégés ou embrassent la chair en se longeant sous des spalières au fer rongé, et ce sont des gouttelettes carmines qui se répandent à la mesure d'un râle agonisant. Juchée sur un muret, la sicilienne se délecte du spectacle en s'arrosant le gosier d'une liqueur sirupeuse. Sa mise ne déroge à aucune règle du lugubre et dresse un véritable autel à la noirceur, même les entrelacs de son haut s'affuble d'un lacet d'une couleur égale à sa chevelure. Et celle-ci virevolte à la caresse d'une bise revigorante laissant s'échapper le vol de mèches corbeaux. Les prunelles sombres, quant à elles, se repaissent d'une flèche décochée ou d'une bleusaille de prédatrice en proie aux assauts d'un badaud. Toujours assise sur son perchoir de mauvaise foi, la Lionne comptabilise les gnons échangés, les groins explosés et les molaires recrachées dans un glaviot ensanglanté. Lorsque plus aucun cri strident d'une lame s'écorchant contre la rocaille ou celui d'un pécore n'eut plus brisé son ouïe, l'italienne délaisse d'une nonchalance habituelle sa chaire d'expérience et vogue en direction des portes rouges de la mairie. D'une allure féline et décontractée marquant ici toute son indifférence à l'endroit du devenir des éclopés, ses poulaines sont souillées par le filet s'évadant des veines pour suivre le cours d'autres, celles qui mènent les écoulements des immondices au centre de la ruelle. Le caniveau. Telle une étoile filante dévorant le firmament, elle orbite autour de sa fille sans même lui adresser le moindre regard. Négligeant les affidés, avec pour seul désir, que d'avaler une à une les marches de l'escalier menant au siège du bourgmestre. Le plafond céleste est pourtant d'une clarté à faire pâlir un cadavre malgré ceci des amphigouris naquissent en provenance des hauteurs tandis qu'à l'intérieur, l'orage gronde emporté par les déplacements d'une meute d'enragés.

    Les coffres de la cité cédèrent définitivement, avec ceci, la surprise sans cesse renouvelée de découvrir ce qui s'y dissimule. Des amoncellements de liards, de maravédis à la valeur douteuse ou bien des bourses dégueulant d'or. Finalement le suspens s'estompa de lui-même en délivrant des parts au doux tintement d'un métal si précieux. Dès qu'ils furent en l'état, avec la même considération, les uns après les autres réceptionnèrent, entre leurs pognes cupides, la fameuse rétribution pour services rendus.

    ~ Le lendemain ~

    Entre ses griffes de fonte, le foyer enserre flammes et brandons réchauffant l'endormie. D'une rose fanée aux épines écachées, l'italienne recueille la sève d'une résurrection espérée. Son corps endolori souffrait encore de milles tourments hérités par cette longue cavalcade nocturne. Subir la dureté de sa condition, des geôles, des paillasses pouilleuses, lui a laissé de nombreuses traces à la fois physiques et morales. Mais tout ceci s'effaçait grâce à ce baume de l'âme qu'on nomme; rage de vivre. Lorsque les uns en enduraient les affres jusqu'à ployer sous les coups, d'autres y résistaient autant et plus pour s'endurcir. Troquant leur peau contre une cuirasse impénétrable, muer, s'adapter. Voici le credo de la survie.

    La chaleur ensorceleuse cajole les paupières similaires à des écrins dragons jalousant leur trésor. Un peu de répit n'eusse pas été un luxe pour ses iris d'agate qui éclosent lentement, et à la vision d'un volatile bagué, les sourcils se froncent légèrement. D'une concentration embrumée, les iris parcourent les mots avec un étonnement non feint pour une fois. Elle le croyait mort, une réponse allait être faite lorsqu'une seconde missive s'invita. Autant faire d'une pierre, deux coups. Son interlocuteur écossais ferait la commission si nécessaire.

    Soren,... Aux forges de ma mémoire, l'enclume et le marteau martyrisent avec violence, l'étau de mon palpitant serré, le reliquat fêlé de mes réminiscences. Tu m'réveilles de ces morts, fêlant mon crâne lui insinuant des maux lancinants. Tu remues la braise de mes frasques passées, de mes émotions calcinées, toi, spectre indécent. Et tu t'époumones en empoignades avec l'Hiver, là, où se refroidit tout, même le feu au sein du désert...


Citation:
    A Søren MacFadyen Eriksen, le fantôme,
    De Enjoy Corleone, Reyne sans couronne

    Sans même me toucher, une pensée qui m'effleure représente un honneur incomparable pour le commun des mortels. Et pour me rencontrer ça suit un principe identique, une Légende se mérite. Donc viens me chercher à Angoulême. A ce propos, je m'étonne que cette ville dite moribonde n'ait pas encore cherchée à se détacher d'autorités qui ne manquent point de lui jeter l'opprobre.

    Faudrait-il que nous vous démontrions de nouveau notre talent et notre supériorité en prenant pour la troisième fois votre précieuse cité Sarladaise ?

    Réclamez, réclamez. Si on donne peu, on prend tout. Tant qu'à faire, passe le mot aux greluches périgourdines et à l'engeance qui lui sert de basse cour. Mes journées ne m'octroient que peu d'oisiveté pour gaspiller mon temps à converser avec la fange.

    Tu as le droit, et même le devoir, de me respecter.

    Fait à Angoulême, le 15 mars 1463



    __________
    Une Corleone pour les gouverner Tous.

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Meomaky
Une nouvelle nuit d'affrontement, des villageois enhardis par les brûmes de leurs alambics personnels ont décidé de nous offrir une nuit supplémentaire de divertissement, une sorte de comité d'accueil. Une nouvelle fois je décide de laisser mes armes aux fourreaux, simplement parce qu'ils ne méritent pas de mourir cette nuit. Ils ne feraient pas des offrandes de grande valeur pour ma Dame en Noir. En lieu et place, je distribue les coups pour fracasser de mâchoires et côtes. Quand je ne décide pas de martyriser leurs articulations en luxant des épaules, douloureuse ensuite au moindre geste.

Avec l'aube, vient leur débandade, fuite désorganisée vers leur refuge salutaire qui les verra pester dans l'intimité de leurs masures. Non seulement contre les pilleurs qui osent prendre ce qui ne leur appartient pas, sans même être élu par eux. Mais aussi contre les tristes élus qui leurs prennent leurs écus durement gagné contre une protection factice. Ce qui me donne envie de jouer de la plume comme hier. Une nouvelle fois, direction le bureau de l'ex-mairesse pour y quérir plume et vélin.




De nous, votre Décérébré bien-aimé,
A vous, les couards cachés derrière leurs remparts,

Je tenais à vous exprimer mon désarroi face à cet incident imprévu, comme vous l'avez peut-être déjà appris, nous sommes toujours sur Angoulême.

Non pas que nous souhaitions la garder une journée de plus, elle nous a déjà offert tant et plus, mais nous avons été ému par l'élan de désespoir de ses habitants.

Comment, sinon, qualifié les suppliques honteusement désespéré de ses pauvres bougres, venu nous supplier de ne pas les renvoyer dans votre giron ? Comment expliquer qu'ils étaient prêt à nous offrir leurs filles encore innocente et pur ? Voir brûler leurs demeures avec toute leur famille pour être délivré de leurs jougs ?

Nous n'avons su résister à leurs suppliques, mais il faut vraiment que vous soyez de piètres dirigeants pour qu'ils en arrivent à de telles extrémités. Avez-vous donc si peu de considération pour celles et ceux qui vous enrichissent et vous engraissent ?

Vous devriez avoir honte, et abdiquer pour des dirigeants qui se soucient réellement de leurs administrés. Honte d'obliger de pauvres hères à vouloir pêcher ainsi face à votre désinvolture et votre incompétence.

Le décérébré.


Pas peu fier de ce nouvel affront, je ne serai pas égoïste, laissant à d'autres le loisir d'y apposer leurs griffes. Une au moins devrait être séduite par l'idée, même si en désaccord peut-être.

    Eh la joueuse de pioche, ça te dirait de saluer les élus comme il se doit?

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Cleocharie

    « Try to leave this day behind me
    But peace will never find me »



      ~ La veille ~



Le fait d'avoir remporté la victoire, d'avoir fait de nous les maîtres de la ville, fait aussi que nous avons désormais les poches emplis d'or. Adossée au mur branlant de la cabane, dans le verger, je contemple une pièce. Le soleil la frappe de plein fouet. Mes yeux fatigués la fixe, un peu étonnés. J'en possède une bourse pleine, maintenant. Je n'ai jamais été en possession de tant d'argent à la fois. Que vais-je bien pouvoir en faire ?
Capi gémit, poussant mon coude du bout de la truffe. Je le caresse entre les oreilles avant de me lever. Il a faim, et moi aussi. Je quitte, suivie de mon chien, le cabanon miteux. Je remonte le sentier qui traverse le verger, et débouche bientôt dans la ville.

Tandis que j'avance, je revis en pensée les évènements de la nuit. Je revois la flèche transpercer le cou du soldat. Ma flèche. Et même si je me suis lavée à grandes eaux au petit jour, j'ai l'impression d'être encore poisseuse du sang de mon agresseur. J'ai tué deux hommes cette nuit. J'ai ôté deux vies. Je suis responsable de la mort de deux types. J'enfonce les mains dans mes poches, pour les empêcher de trembler. Je ne veux pas parler de cela aux autres. Je n'ai pas envie de me rendre ridicule. J'ai bien envie de dire que je ne tuerai plus jamais, mais je sais que c'est faux. Je recommencerai. Pas par plaisir. Pas par choix. Mais par nécessité. Parce qu'il y aura d'autres prises. Et que j'appartiens à cette famille. Il va falloir que j'apprenne à supporter l'horreur du crime. A reléguer au fond de mon esprit ce dérangeant sentiment de culpabilité.

Après la prise, cette nuit, j'avais fouillé les réserves de la taverne municipale. J'avais avalé plusieurs lampées d'un alcool fort dont je ne connais pas le nom. Pour me redonner des forces. Pour noyer cette envie de vomir qui me tord les boyaux. Je dois me forcer à penser que je n'ai pas changer. Qu'ôter une vie humaine, c'est pareil que de voler celle d'un animal. Qu'une vie est une vie, qu'importe quel corps est refroidi.
Et puis, pour le second au moins, c'était lui ou moi. Et j'ai un instinct de survie très développé. Ce n'était pas des meurtres gratuits. C'était une lutte pour la survie.

Mon premier achat, avec les gains reçus, sera celui d'un poignard digne de ce nom. Mon vieux couteau est efficace, mais j'ai envie de quelque chose de plus beau. Je me rends chez un armurier, et opte pour une lame tranchante, simple, mais qui semble efficace. Le pommeau est recouvert de cuir vert. Y est accroché une fine corde torsadée, de couleur argentée. Je me munis d'un fourreau assorti. En sortant, j'accroche ma nouvelle acquisition dans mon dos, à l'horizontale. Mon vieux couteau, lui, est glissé dans ma botte. J'achète également un morceau de viande, que je découpe grossièrement avant de l'offrir à Capi. En cet instant, j'ai envie de revoir la mer. Le flux et le reflux des vagues apaiseraient probablement mon âme tourmentée.

      ~ La nuit ~


Première nuit de garde. Il faut tenir la mairie. J'ai laissé Capi dans la cabane, avec un os. Perchée sur le toit du bâtiment tombé entre les mains de ma mère, je me tiens prête. Je ne tremble pas. Ce n'est pas le moment. Les villageois affluent, tentant de nous reprendre notre prise. Mais nous tenons bon. Je ne tire pas pour tuer. Ce sont des villageois. Pas des soldats. Ils ne se sont pas engagés pour risquer leur vie, ils veulent juste montrer leur colère, et leur peur.
Lorsque mes flèches fendent l'air, elles pénètrent dans la chair d'une épaule, d'une cuisse, d'un genou. C'est suffisant pour les maintenir éloignés. Je n'ai pas besoin de prendre des vies, cette fois. J'ai encore le goût du sang de mon assaillant de la veille dans la bouche. Je me suis de nouveau lavée, dans l'après-midi. Pour ôter le souvenir de ma peau. Tout ce sang qui n'était pas à moi et qui me couvrait le corps. Je sens comme une ombre noire envahir mon âme. Je me force à me rappeler qu'il m'aurait tué sans hésitation. Ma vie au prix de la sienne. A moi de faire en sorte que cela en vaut le coût.


      ~ Le jour-même ~


Nouvelle journée d'attente avant l'action. Comme la veille, je la passe avec Capi, dans la cabane. Cette fois, j'ai dormi. Mes cauchemars me ramènent tous au moment où je vois ma flèche transpercer le cou du garde. Ou lorsque j'ai planté mon couteau dans la gorge de l'autre. Je ne dois surtout pas parlé de mes états d'âme. Je dois me montrer fière. Je me suis bien battue. Mon cousin Gabriele me l'a dit. J'ai volé deux vies, soit. Mais je ne suis pas faible. Je ne vais pas pleurer sur leur sort. Eux, se seraient réjouis de ma mort. Pourquoi avoir pitié d'êtres qui n'en auraient pas eu pour moi ? Ils ont eu ce qu'ils méritaient. Je ne dois pas en douter. J'ai fait ce qu'il fallait. Et je recommencerai, chaque fois que ce sera nécessaire. Parce que c'est ainsi. C'est ma vie désormais.



Homeless - Marina Keys
« J'essaie de laisser ce jour derrière moi
Mais la paix ne me trouvera jamais »

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Lonie
Ce jour là, ils étaient arrivés en masse, que faire contre ça ? Mettre plus de gens en défense, plus qu’habituellement, mieux payés aussi. C'est ce qu'elle fit, les embauches avaient elles été prises ? Elle ne le saura jamais.
Et puis il fallait trouver des gens pour lever la fourche, mais qui ? La petite mairesse avait si peu de contacts, mis à part Maths, fidèle et encourageant. Les portes des réserves municipales avaient explosées dans la nuit sous la pression d’un énorme groupe bien organisé, connaissant son passé, elle se doutait qu’on imaginerait qu’elle était complice, et ça n’avait pas loupé, le jour même un courrier mal tourné par l’ex mairesse avait irrité la brune. Comment pouvait-on être aussi hypocrite et méchante ? Si c’était pour prouver qu’elle avait été une meilleure mairesse, sa médaille et sa gloire elle pouvait les garder, Lonie avait que faire de tous ces gens là et était désabusée par la prise de sa ville qu’elle subissait aussi. On lui avait dit qu’on viendrait les aider, deux jours avaient passés et rien ni personne, le regard triste, le morale plus que terne, Lonie regardait aller et venir ces crapules, ils pouvaient rire et s’auto satisfaire d’une prise sans gloire, Angoulême possédait en caisse moins que ce qui dormait sous la paille de la couche de la brune.
La seule chose qui pouvait l’amuser c’était d’aller les affronter et leur dire, les yeux dans les yeux :

En partant, vous me laisserez les clefs ! Mais quand ? Ces petits malfrats commençaient à empester de leurs effluves crasseux tous les endroits où ils s’attardaient. Les jours se faisaient plus longs d’heure en heure, Lonie attendait impatiemment la riposte.
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Meomaky
Une nouvelle nuit à attendre après une réplique digne de ce nom, espérer une once d'orgueil de ses puissants qui enfin sortiraient de leurs beaux atours et de la protection relative de leurs hautes murailles. Espoir vain, encore et toujours les mêmes paysans, certains trop mal en point déjà pour offrir une réelle rébellion, s'offrir une réelle chance de nous voir quitter précipitamment les lieux... Quand les élus, qui devraient se comporter en berger, préfère jouer les aveugles et se chamailler pour avoir le droit de siéger sur tel siège plutôt que tel autre... On devine aisément où se trouvent leurs réelles priorités. Dans leurs glorioles personnelles, comme toujours ou presque.

C'est la mairesse déchue qui résume tristement cet état de fait, le matin venue, une once de satire pour exprimer sa colère et son désarroi. Dépitée peut-être, blasée qui sait, mais c'est aussi un moyen de contester ce qu'elle estime injuste. Ne pas lui répondre serait une insulte. Une inclination du buste tout à fait courtoise pour la saluer, m'avancer pour un baisemain l'aurait peut-être fait fuir, je lui montre de la main tendue l'état des portes fracassée.


    Belle damoiselle, je crains qu'elle ne vous soit d'aucune utilité tant que vous n'aurez pas fait installé de nouvelles portes digne de ce nom.


Arborant un sourire sincère, quoi qu'un brin moqueur, je continue ma tirade dans un langage qui reste courtois.

    Ce n'est pas l'envie de vous en faire moi-même qui manque, mais le bois, Bella. Et ma foi, j'irai bien en chercher dans un village voisin, mais ce serait sûrement à vos dépends. Ils iraient très certainement vous faire porter le chapeau.

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Naluria
Assise sur un muret attenant a la mairie j'observe les abords de la mairie, les deux nuits précédents non pas été très intéressante pourtant je ne peux qu'admirer les villageois armées de fourche qui ont tenté de venir défendre leur mairie et leur biens, personne n'est venu les aider pourtant ils n'ont pas démordu et sont revenu a la charge.

Remarque était ce du courage ou de la stupidité les deux avis se valent ...

Mon frère traînait lui aussi aux abords de la mairie et quand la mairesse se présenta il alla à sa rencontre.


Méo ne sois pas narquois envers cette brave dame qui a bien du courage de rire d'une situation bien triste pour elle et son village.

Je saute du muret pour rejoindre mon frère.

Dame vos villageois n'en auront sans doute rien a faire mais si vous pouvez leur dire que je les trouve trés courageux de défendre bec et ongles leur ville alors, que sans renfort, beaucoup d'autres auraient abandonné.

Pale réconfort surtout venant des assaillants, pourtant nous aussi sommes quelque part les victimes, victime de la société qui n'a pas voulu de nous et à présent nous nous vengeons un peu sur qui nous pouvons et ces honnêtes gens sans défense en paye le prix.

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Lonie
La petite brune plisse les yeux en voyant très bien qu’il se fiche de sa poire quand même, les flatteries n’y faisant rien. Oui, elle a bien vu qu’ils ont tout détruit, elle est loin d’être aveugle.

C’était une façon de parler, vous pensez que je vois pas le bordel que vous faîtes ? Et puis, nan on laissera comme ça ! On fera « portes ouvertes !». Voyez que l’on est gentils et accueillants ici, il n’y avait pas besoin de faire tout ce grabuge !

Une moue légère puis elle ajoute :

Oui, le bois, j’en avais qu’un peu en stock et puis le chapeau, j’en porte plusieurs, on me dit déjà instigatrice de votre « belle » prise, vous vous rendez compte ? On vous vole même votre légitimité sur l’affaire. Et oui, les villageois sont courageux et continueront même si nous savons que nous n'y arriverons pas...

Tout ceci ponctué d'un long soupir exagéré, Lonie savait aussi très bien jouer des mots pour y faire sonner l’ironie.
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Agnesina_temperance
    Lassitude était une douce mélancolie qui s'installait lentement dans l'esprit de la Corleone, se dispersant dans tout son être. Les écus, dans la bourse, rien ne trouvait plus grâce à ses yeux, et lorsque les paysans venaient la fourche à la main, elle les repoussait sans conviction, car ils n'étaient même pas digne d'être des adversaires. Trop peu et trop désorganisés. Il était si facile de les mater qu'Ina n'avait pas le temps de prendre du plaisir à se battre. Frustration avait laissé place à la déception, comme d'habitude. Les autorités n'étaient jamais à la hauteur pour les considérer comme des adversaires de qualité et les paysans étaient encore plus médiocres que leurs dirigeants. Les mairies trépassaient, et les situations se ressemblaient, avec le même ennui qui la submergeait une fois que les écus étaient en proche.

    Assise contre le mur de la mairie, elle avait la tête penchée sur sa dague qu'elle bichonnait à l'aide d'un tissus. La triple dague lui avait offert une satisfaction qu'elle n'avait eu depuis longtemps. Arme sadique et perverse semblait avoir trouvé sa Maîtresse, la comblant d'un plaisir inégal, car c'était une dague rare qui n'était pas à mettre dans toutes les mains, car maladroit et curieux pouvaient y perdre des doigts. Elle ne demandait qu'à être apprivoisée tel un animal sauvage qui pourrait à tout moment se retournait contre son Maître et c'est pour ça qu'Ina avait choisi d'en faire son arme de prédilection, qui se mariait à la perfection à sa personnalité. Concentrée sur sa tâche, elle fût néanmoins dérangée par des voix et elle releva les yeux, pour toiser l'étrangère qui avait osé s'aventurer près d'eux. Encore une qui faisait la maline, alors qu'elle faisait partie de ces gens insignifiants qui n'avaient aucun intérêt aux yeux des Ducaux et des pilleurs de prestige. Aussi, la Corleone la considéra comme ces gens qui avaient besoin d'attention pour exister et qu'ils seraient prêt à faire les bouffons pour être au grand jour, avant de tomber dans l'oubli, car une fois les gens lassés, le vide est leur seul compagnie.

    En tailleur et étirant les bras vers le haut, en laissant entendre un craquement, elle prit la parole.


    - Dégage l'Insignifiante. Tu reprendras ta mairie quand on l'aura décidé... La pilleuse de mairie avait un sens très particulier de l'accueil et elle en rajouta une couche. - Et tu fais tâche dans le paysage...

    D'un signe de menton, elle désigna les corps des gardes morts sur le pavé rougi de leur sang. Un décor macabre au goût d'Ina, qu'elle entendait bien conserver. L'Hermine avait connu un changement radical depuis qu'elle avait retrouvé sa famille ou plutôt, elle s'était détachée des chaînes qui cachait sa nature profonde. Cruelle et sans aucune considération pour les autres. Voleuse et tueuse, sans remord. Le monde lui appartenait mais elle n'appartenait pas au monde. Tapie dans l'ombre, elle attendait le moment où elle pourrait frapper sans vergogne et état d'âme avant d'y retourner. Après un court silence de circonstance, elle reprit avec une voix monotone :

    - Maintenant, une décoration de plus ou d'moins...

    Menace voilée qui reste aux suspens des lèvres de l'Hermine. Sur ces mots, la Corleone appuya sur le bouton de sa dague et deux lames surgirent sur le côté. Elle retrouva la même concentration qu'elle avait auparavant, avant de passer un coup de tissus sur une des larmes. Délaissant le sol pour se lever, elle lança un regard de mépris à l'insignifiante pour s'en désintéresser totalement.

    Pour l'instant.

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Lotx
Le petit Masturbin avait mis du temps avant de retrouver le petit homme en rose qui l'avait envoyé. Et croyez bien que jamais le narrateur n'aurait cru écrire cette phrase un jour. Le petit Masturbin, donc, était en retard et l'ancien évêque avait déjà eu le temps de se désintéresser totalement du sort de l'Angoumois pour reporter son attention sur un nouveau fait marquant. En l'occurrence, l'ensemble du salon s'emeuvait de la courbure imparfaite du dos du fils d'une vicomtesse locale lorsqu'il pratiquait le baise-main. Rendez-vous donc, l'angle formé par la cambrure de son séant était trop obtus qu'au moins quatre degrés ! Cela valait bien un potentiel de médisances bien plus importantes que la vie de quelques clampins à l'autre bout du comté non ?
Aussi, lorsque l'enfant de chœur repointa le bout de son nez, la première réaction du prêtre fut de s'en foutre complètement. Et puis, comme l'avorton semblait insistant et qu'il y avait une réponse, il accepta, dans un énorme élan de profonde mansuétude, de consentir à décacheter les missives.
Et c'est ainsi que le nouveau sujet de causeries au salon traitait d'un ancien évêque qui avait soudainement, et pour une raison parfaitement inconnue, piétiné un bout de parchemin tout en insultant un garçonnet.




Cher mercenaire Décérébré,

C'est mignon comme surnom.

Loin de moi l'idée de vouloir vous critiquationner mais je vous trouve assez peu reconnaissant. Je vous accueillationne, je vous offre un panier de fruits À PEINE blets et vous refusez de me rendre un très léger service de rien du tout ? Un truc qui ne vous coûte rien en plus puisque vous l'avez déjà la ville. Suffit juste de l'emporter avec vous c'est tout !

Bon alors je prends note pour le portrait ou la tenue de soirée m'enfin c'était pas exactement ce que j'avais demandé. C'est un peu comme quand j'avais demandé une licorne pour la Saint Nicholas et que j'ai juste eu une paire de chausses neuves vous voyez ? C'est sympa aussi m'enfin ça fait pas le même effet.

Non, non, vraiment vous devriez y refléchirationner. Et je suis pas un ingrat, je suis prêtre, je peux vous fournir tous les extraits de baptême, de mariage, d'indulgence que vous voulez afin de vous la péter en société. Pensez-y !

Un Périgourdin





Chère Jeliza-Rose, future Seigneur des Ténèbres et Magnificence du Mal Absolu,

Déjà je n'acceptationne pas que quelqu'un porte un titre plus long que le mien. Pasque c'est moi qui ai le plus long et le plus gros d'abord ! Ensuite je ne vous permets pas de m'écrire sur ce ton. Faites attention, j'ai le Très Haut avec moi et je n'hésiterai pas à m'en servir pour vous foudroyer sur place, vous faire contracter une vérole glaireuse et me forcer à me baiser les oignons de pieds. Et pas forcément dans cet ordre !

Alors attention, je suis un fou moi !

Dans ce cas je vous somme de ne pas garder Angoulesme, et de ne pas emporter la ville loin du Périgord. J'y suis bien trop attaché, il y a trop de choses bien là bas. J'ai aucun exemple pour illustrationner m'enfin pfiou, y'en a des caisses en tout cas !

Un Périgourdin

PS : Si vous avez l'adresse de môman, c'est pas gentil de pas partageationner alors que je l'ai pas vu depuis des années !

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Darria



Y'avait un coin en Anjou qui lui plaisait beaucoup à la môme. Parfois ses rêves partaient en caravane et son esprit effleurait d'un doux souvenir ce castel en ruines où elle désirait ardemment s'établir. Quelques roses trémières fleurissaient sans discontinuité au bord d'un marécage lugubre et le pétale carminé tranchait sur les berges nébuleuses. Quelques fois lorsque la lune se hissait au dessus des grands arbres et que ses pâles rayons flirtaient à travers les feuillages, les fleurs écarlates se paraient d'ombres argentées avec une délicatesse qui hantait parfois la toute jeune fille.

Ses doigts fins et délicats semblaient faits pour courtiser la primerose d'une tendre caresse.

Au lieu de cela, son poing frêle s'abattit sur la trogne d'un garde qui tentait de la désarmer.

Le sang martelait ses tempes tandis que sa dague l'aidait à se frayer un chemin jusqu'aux portes de la mairie.

Parfois elle detestait Jurgen d'avoir fait d'elle une brigande aux ongles parfois sales et à la peau d'opale courverte d'entailles et de marques bleutées.

Parfois le plaisir de se battre surpassait la bonté de son coeur, et la rage jetait à ses grands yeux ambrés de vives flammes rubescantes.

Vive comme un jeune démon aux longues cheveurs d'or et de feu, la joue lactée couverte de sang et de sueur, la douce mais indomptable d'Ambroise étranglait son desespoir et sa lassitude à grands coups de poings et de lame.

Le dernier, plus costaud, l'envoya d'abord se briser le dos et se tordre la cheville contre un mur de pierres avant de perdre une oreille sous l'assaut revenchard de la jeune fille.

La relique vint rejoindre celles déjà tranchées dans un petit coffret de bois.
Un voile de nostalgie ombra les prunelles mordorées. Peut être qu'un jour, son pirate renoncerait à cette vie de violence et qu'elle pourrrait cueillir des roses plutôt que des lambeaux ensanglantés...

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Meomaky
Elle est Lumière quand je suis Ténèbres... Douceur quand je suis Violence... Vie quand je suis Mort... Si différent et pourtant si semblable, je ferai toujours ce qu'il faut pour la protéger, contre tous comme contre ma noirceur. Elle vient soutenir la mairesse déchue, me réprimande, la seule que je laisse faire, sans réplique aucune. Du courage ? Ou de l'idiotie de croire encore dans les vaines promesses des politiciens ? Elle ne sait pas, n'a pas subi les regards détournés des Ostiens avec qui notre père combattait, en vie quand lui seul est mort...

Elle n'a pas vu de ses yeux la folie dans les yeux de Lix, après les tortures subies par le Masqué. N'a pas assisté à la condamnation d'Aileas qui demandait simplement quelques jours pour Sarah et Lix, qu'elles puissent récupérer des forces. Condamner à être marquée par le fouet, devant les yeux de sa fille. La foule assoiffée de sang, excitée par la torture à venir, le châtiment pour ceux qui souhaitent vivre libre. Des paysans comme ces villageois...

Ma sœur, chère sœur, béni soit les dieux de t'avoir épargné les diatribes sur la soi-disant faute de notre mère. Jumeaux, enfants du péché, ils n'ont osé parler qu'après le meurtre de notre père. Lorsque tu as été contrainte de fuir pour ta sécurité, forcé de nous séparer. Mais plus jamais, non plus jamais nous ne le serons. Seul la Dame en Noir le pourrait. Le peut, mais je la sers fidèlement, elle saura nous récompenser. Je m'apprête à défendre ton point de vue ma sœur, mais le petit messager vient nous interrompre.




Cher mercenaire Décérébré,

C'est mignon comme surnom.

Loin de moi l'idée de vouloir vous critiquationner mais je vous trouve assez peu reconnaissant. Je vous accueillationne, je vous offre un panier de fruits À PEINE blets et vous refusez de me rendre un très léger service de rien du tout ? Un truc qui ne vous coûte rien en plus puisque vous l'avez déjà la ville. Suffit juste de l'emporter avec vous c'est tout !

Bon alors je prends note pour le portrait ou la tenue de soirée m'enfin c'était pas exactement ce que j'avais demandé. C'est un peu comme quand j'avais demandé une licorne pour la Saint Nicholas et que j'ai juste eu une paire de chausses neuves vous voyez ? C'est sympa aussi m'enfin ça fait pas le même effet.

Non, non, vraiment vous devriez y refléchirationner. Et je suis pas un ingrat, je suis prêtre, je peux vous fournir tous les extraits de baptême, de mariage, d'indulgence que vous voulez afin de vous la péter en société. Pensez-y !

Un Périgourdin


Le rire me vient si brusquement, et de façon si incontrôlée, elles doivent me croire fou en cet instant. Peut-être le suis-je même, qui sait ? Mais surtout, vouloir me proposer un extrait de baptême, à moi, hérétique, vénérant la Dame en Noir. Non, c'est d'un comique sans nom. Je tends la réponse de ce Périgourdin si charitable à ma chère sœur, qu'elle en prenne connaissance.

    Que dirais-tu d'un extrait de baptême Nalu ? Ou d'indulgence ?

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Jurgen.
      Quelque part ailleurs qu'à Angoulême, fin de soirée, la veille de la prise.


    La petite main blanche emmêlait ses minuscules doigts dans les poils de barbe du paternel qui le fixait d'un regard emprunt de tendresse et de fierté. L'enfant était calme. Il ne bronchait guère plus dans les bras protecteurs du teuton, et, si ses côtes le lançaient atrocement, la douleur se voyait parfois effacée par le regard encore bleu du bambin. Qui l'aurait cru, un jour, que ce gaillard serait un père, un vrai? Qui aurait crû qu'il renoncerait à l'action -et ne lui dîtes pas que c'est à cause de ses blessures- pour les beaux yeux de sa progéniture? Il laissait, non lâchement, l'affaire à sa femme. Elle avait toute sa confiance, sa douce Ambroise. Le sang berrichon coulait dans ses veines comme des flots de lave islandais. Elle était une Trompeuse de Mort et elle en avait vu, mine de rien. Elle avait traversé avec eux le pays. Elle avait, elle aussi, risqué sa précieuse vie. Et pourtant, la culpabilité le prenait tantôt de la laisser seule.

    Ou pas si seule que ça, finalement. Depuis quelques mois, il se serraient tant bien que mal les coudes avec la Spiritu Sangui. Arsène et Enjoy avaient alors appris tout un tas de technique aux Trompe la Mort. Car finalement, ils n'étaient que des marins, qui s'évertuaient à se rompre aux arts de la guerre terrestre. Ils n'en étaient pas moins sans expérience. Si Jurgen ne l'avouait pas, il se sentait bien à leurs côtés. Loin d'être comme une famille -Jurgen n'en avait pas jusqu'à la naissance de Lars et n'imaginait pas réellement ce que cela impliquait, ils étaient des collaborateurs. Des collègues d'envergure. Et s'ils le vannaient, bien souvent, et qu'il râlait il n'aurait jamais pour autant échangé sa situation avec un autre, bien qu'elle ne fut pas des plus enviables.

    L'enfançon aux cheveux Ambroisiens était désormais confortablement calé entre quelques peaux et couverture de laine malodorante. Jurgen se le promettait: Un jour, il lui offrirait mieux. Il lui offrirait les flots, les femmes, le feu et les lames. Un cheval fut arnaché. Non par le barbu. Il n'en était pas capable. C'était à peine s'il n'avait pas besoin d'un tabouret pour monter le canasson. Une donzelle bien du coin avait était payée pour faire le travail. Guère beaucoup, c'était certain. Pourtant, elle n'avait pas refusé. Le labeur n'en avait pas été un. Une fois qu'il fut installé tant bien que mal sur l'animal, il tendit les bras pour qu'elle lui confie à nouveau son fils, alors encore bien trop emmitouflé. S'il n'était pas un père si indigne que ça concernant son fils (pour sa fille, l'histoire était tout autre.), il en était un plutot naïf. Il se figurait que si l'animal ruait, l'enfant serait alors à tous les coups protégé par la factice matrice de matière animale.

      Angoulême, le lendemain de la prise.


    La nuit avait semblé durer des siècles. La mine, à l'arcade et la pommette cabossées, arborait en sus des cernes violacées. Son fils en était de toute évidence la raison. Ca, et le manque cruel de sommeil ces derniers jours où les problèmes et les douleurs n'avaient fait que se succéder, sans même se ressembler. Le gamin de quelques mois seulement avait alors poussé quelques cris. Sa mère n'avait pu le nourrir, le jour précédent. Alors, mettant de côté sa légendaire radinerie, il avait acheté un peu de lait de brebis. Cela ne lui suffirait probablement pas, mais quel enfant pouvait se targuer de ne pas souffrir de carences?

    Le pas semi-lourd du canasson avait alors remué lentement la poussière. La ville n'était pas gardée. Ou plus. Personne. Rien de rien. Une ville fantôme. Les sabots firent encore quelques pas, avant que le corps meurtri du germain ne se traina le long du flanc de l'animal, maintenant son fils contre le garrot d'une main ferme. Ce soir, il retrouverait une tente pleine de chaleur et d'amour. Ses peines s'effaceraient. Pour l'heure, il n'imaginait plus une seule seconde que sa femme ait pu être blessée.
    Le cheval fut abandonné. Il traîna dans la poussière quelques minutes avant d'aller voir si l'herbe était plus verte ailleurs.

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