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[RP] Fais pas ta Sainte-Nitouche.

Arsene
    « Voici le soir charmant, ami du criminel ;
    Il vient comme un complice, à pas de loup ; le ciel
    Se ferme lentement comme une grande alcôve,
    Et l'homme impatient se change en bête fauve. »


    Charles BaudelaireLe crépuscule du soir.


    L'attente. Le vermeil abondant parcourt les veines délicates d'un corps en pleine transformation, il diffuse au plus profond de son sein un flot continu d'émotions contradictoires. L'esprit bouillonne, perdu entre ses afflictions et l'ennui. Il oscille tandis que l’abcès enfle brutalement aux creux de ses idées éparses. Tordant les traits avenants de son minois tacheté d'une myriade d'éphélides dispersées, en un rictus expressif. Il difforme le charnu des lippes, exposant ainsi l'incision rosâtre qui brise l'harmonie d'un carmin soutenu. L'appréhension se glisse sournoisement jusqu'aux tempes blafardes, caressant de ses griffes acérées les pensées de la jeune femme. Son venin âcre s'insinue et brûle de son sillon douloureux les veinures qui parcourent ses galbes. Emportant dans son giron ses sbires, elle envahit les chairs devenues fébriles et installe sa domination alors que déjà, les doigts s'agitent sur ce ventre au renflement si caractéristique. Nerveux, ils papillonnent pour mieux accrocher la musculature de l'époux allongé à ses côtés. Ils se crispent, cherchant le contact rassurant de sa peau brûlante. Dans la moiteur d'une chambre d'auberge miteuse, le froissement des dermes et quelques mots échangés perceront bientôt le silence pesant d'une attente trop longue.

    A la faveur d'une noirceur épaisse, Corleone s'est fondue dans les ruelles obscures et désertées. L'ombre de sa silhouette, trahissant une démarche rapide et souple, s'étire sur les bâtiments étroits et délabrés et installe sans vergogne son aura malveillante. Corrompue par la fréquentation régulière de la lie de la société, elle affiche et revendique sa place de déshéritée. Chaque rapine la rapprochant un peu plus de ce trône qu'elle convoite silencieusement. Elle se voit déjà siégeant sur le fauteuil au brocart usé des parias, le Cerbère étendant sa domination implacable sur les âmes proches, les gueules avides et monstrueuses enfin repues. La Meneuse approche et entraîne dans son sillon haineux une flopée de combattants entraînés. Le signal est donné, le poignet tendu se tordant en direction du parvis brigué où déjà leurs adversaires campent. Spiritu Sanguis et Trompe la Mort s'élancent avec une rapidité contrôlée. Les lames scintillantes s'entrechoquent déjà et les premières exclamations percent la bulle ouatée et rassurante du brouillard ambiant. La Chimère emplie l'espace et occupe de sa malveillante présence la place trop étriquée pour ses faciès béants. Elles se dressent et s'ouvrent pour mieux protéger les âmes qu'elles couvent avec possessivité. La jeune lionne chargée d'adrénaline, bondit, se détachant de la masse pour croiser le fer et déjà la frêle carne se heurte à une résistance. Les prasines protectrices virevoltent et observent attentivement les déplacements des plus jeunes.

    Sous les assauts rustauds, l'huis épaisse finit par éclater, dévoilant son antre aux regards avides et bestiaux. La brindille s'installe sur le bureau municipal, une once de fierté déridant ses traits. Elle compte lentement que l'entité antique n'a perdu aucune tête qu'elle soit blonde ou brune. Le fer a mordu les siens mais les dégâts les plus déplorables se trouvent au creux de la milice fourbue. La Bête se terre, gavée par cette orgie de vermeil. Mais dès les premières lueurs, elle grondera à nouveau, prête à remettre ça.



    « En clan,
    En meute,
    En formation toujours bien définie,
    Les dents dehors,
    Affamés. »


    Manau - Le Curé et les Loups.


    RP ouvert à tous ! Personnages vivant à Saintes et dans le comté. N'hésitez pas à participer.

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Linaelle
    « A mon signal, déchaîne les Enfers. »


La silhouette fuselée de la sauvage étire ses muscles en d’amples mouvements contorsionnistes pour se débarrasser des douleurs persistantes de la dernière bataille. A l’abri des regards, les hématomes sont examinés et les plaies bandées du lin protecteur. Le souffle n’est pas saccadé, aucun obstacle ne vient encore s’opposer au calme de l’hispanique dont les veines brûlent pourtant d’une rage qui lentement s’éveille. Chaque adversaire ne sera autre que le malheureux réceptacle d’une agressivité lointaine guettant la moindre faille pour déferler dans la nuit, sans réellement se soucier de sa cible. Voilà longtemps que la frêle n’a pas prit la peine de s’interroger sur les gorges tranchées par sa lame avide. Ont-ils une famille ? Défendent-ils des valeurs louables ? Il lui est impossible de se souvenir l’instant exact où ces préoccupations ont cessé d’exister, ou la seule soif de sang a pris le pas sur la morale aujourd’hui réduite en un tas de cendres. Car c’est finalement la seule chose que la noiraude s’autorise à laisser derrière elle : les escarbilles noircies de ses ravages.

Toutes les victoires sont glorieuses, puisqu’elles s’ajoutent à la liste des prises du Clan. Qu’importe la taille, l’importance de la cité attaquée, chaque affront signifie « Nous l’avons fait, parce que nous pouvons le faire. Et nous le ferons encore. » Les rixes ensanglantées aiguisent les dents des nouvelles recrues et attisent les démons qui agitent les plus anciennes. Si chacun trouve des motivations propres au déploiement des armes, tous avancent tel un seul homme dans un but commun, et Saintes laisse sur leurs langues un goût de vengeance. La populace abandonne sa liberté et ses droits au profit d’une société supposée assurer sa sécurité, et la Spiritu Sanguis avance pour prouver l’absurdité d’un tel acte. Mais aujourd’hui, plus qu’un axiome justifiant leur insatiabilité, l’histoire est teintée de représailles. Car si la noiraude ne peut se targuer de porter le nom de Corleone, elle donnerait sans hésiter sa vie pour celle de chacune des personnes qui se battra ce soir à ses côtés.

C’est dans une obscurité étouffante que la louve s’avance au signal de la meneuse Corleonienne. Si la lame immaculée n’aspire qu’à se couvrir de vermeil, c’est bien souvent le pommeau qui est employé à assouvir les désirs de violence de l’Andalouse qui préfère ce soir la férocité des coups à la sournoiserie des grossières incisions. Les azurs s’agitent pour couver les semblables de la louve, que la hargne ne prive pas d’une inquiétude pour les siens. Les défenses auront beau lutter avec acharnement, elles ne résistent pas longtemps aux griffes acérées de la horde qui se déploie à leurs portes. Le métal n’est entaché que pour punir ceux qui refusent de faiblir sous les coups, et le siège provisoire est atteint à la suite de la flamboyante crinière qui menait la danse. Le répit ne sera qu’éphémère et il ne fait aucun doute que la nuit sera courte avant de voir naître de nouveaux coups d’épées pour la reprise d’une ville qui désormais leur appartient.
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Cleocharie

    « Quand on arrive en ville
    On arrive de nulle part
    ...
    Le jour on est tranquille
    On passe incognito
    Le soir on change de peau
    Et on frappe au hasard
    Alors préparez vous pour la bagarre
    Quand on arrive en ville »


La forêt. C'est là que je me terre. Rester tranquille avant l'heure de la révolte. Capi est avec moi. Contrairement au verger, il n'y a pas de cabane inutilisée ici. Je le jauge du regard. A cinq mois, c'est déjà un bel animal. Cela fait un mois environ que je l'ai avec moi. J'ai commencé aussitôt à l'éduquer. Il comprend quelques ordres. Mais pas suffisamment pour que je le jette dans la bataille. Il faudra que je lui trouve un endroit reculé.
Je me redresse, et claque de la langue. C'est la première chose que je lui ai appris. Me suivre quand je me déplace. Je gagne la ville. Il est encore tôt. Vêpres. Il fait jour pour quelques heures. Cela me laisse le temps de lui trouver un abri. Je laisse mon arc et mon carquois ici.
Nous regagnons la ville. J'entre dans la première taverne venue. Je suis un visage inconnu, et je fais profil bas. Je paie une chambre, et monte avec Capi. Je l'enferme, et commande un bain.

Dénudée dans le baquet, je me frotte avec soin. Une fois propre, je repasse mes vêtements. Le crépuscule est en train de tomber sur le monde. Je marche tranquillement jusqu'aux bois, et pars récupérer mes armes délaissées. J'ai laissé à mon chien le gros os de mouton qu'il mâchonne pour passer le temps. Dans quelques mois, il sera à mes côtés. Et nous ferons équipe. Je défie les autres, alors, de s'en prendre à nous. J'ai hâte, soudain, qu'il grandisse.
La boule qui me serrait l'estomac lors de la première prise se manifeste de nouveau. J'ai refoulé le sentiment d'horreur que m'inspirait la mort des deux hommes. Je ne suis pas une sensible, ni une faible. Et je sais que je recommencerai si je le dois. Je veux mériter ma place. Je ne veux pas faire honte à ma mère.

La nuit tombe, et je gagne Saintes. Je suis toujours décidée à exploiter mes talents. Le corps à corps n'en faisant pas tout à fait partie - je ne possède toujours pas d'épée - je me perche sur un toit. Je m'y tiens accroupie. Ma silhouette pourrait se découper contre le ciel nocturne, si je me tenais immédiatement debout.
Les autres affluent. Mon regard scrute la mairie. Une poignée de gardes. Les lanternes sont allumées devant les portes. Leur faciès se découpent étrangement, bizarrement jaunies par la lueur des chandelles. Un point rougeoyant indique que l'un des hommes d'armes tire sur sa pipe. Cible idéale. En a-t-il conscience ?
Comme la fois précédente, le poignet d'Arsène se plie. Le signal que j'attendais. Je me redresse en souplesse. Lentement, je tire une flèche de mon carquois, l'encoche, bande l'arc, et vise. Dans un chuintement, le trait file vers le petit point orangé qui semble me faire de l'œil. La silhouette s'effondre. Le point rougeoyant s'éteint. Une volute de fumée se dissout dans l'air de la nuit.

Avant que tirer ne devienne trop risqué pour les autres, je décoche encore quelques flèches. Les pointes perforent les épaules, se fichent dans les poitrines, traversent les cuisses. Il pleut des flèches, et chacune fait mouche.
Je délaisse bientôt mon mur. Grâce à ma nouvelle acquisition, à Angoulême, je possède désormais un poignard de meilleure facture que mon vieux couteau. Cette arme dans la main gauche, le couteau dans l'autre, je me glisse dans la bataille. Et je frappe. Je frappe sans réfléchir, tout endroit se présentant à moi. Je ne me connaissais pas cette rage. Je ne réfléchis pas, cependant.
Une épée me frôle le visage. Je me recule de justesse. Pour mieux me prendre un coup de dague. Le fil de la lame m'entaille légèrement la pommette droite. Je riposte en frappant l'homme en plein sur le nez, avant de lui planter le couteau dans l'abdomen. Pas le visage, je songe en portant les doigts à l'estafilade. J'espère bien que cela cicatrisera sans laisser de marque.
Puis, comme à Angoulême, nous parvenons à prendre la mairie. Encore une fois vainqueur. Les soldats se battent encore un peu avant de détaler. Après tout, il n'y a qu'une chose à comprendre pour eux désormais. Ils ont perdu. Mais surtout, combien de temps leur accorderons-nous encore avant de les rayer de la surface de ce pays ?



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Nessty_la_vilaine
[Saintes, dans une chambre d'auberge, au petit matin suivant la prise de la mairie]


Une soirée bien arrosée pour ne pas changer, un blondinet impertinent mais fort plaisant, une mairesse surprise alors qu'elle montrait son fessier en taverne, un Pouilleux oubliant qu'il est rustre dès qu'il tient sa Noisette dans les bras et un ancien Greffier se faisant passer pour un jugelot camé, rien d'anormal en somme à Saintes. Ce n'est qu'au petit matin qu'un brouhaha étrange tira Nessty d'un sommeil profond amplement mérité par cette soirée bien emplie. Cela n'avait rien à voir avec les ronflements empestant le petit bleu velouté de celui qui partageait sa couche. Ce n'était pas non plus les messagers comtaux qui s'excitaient pour lui annoncer que l'usurpatrice sur le trône comtal était morte étouffée par la pile de torchons qu'elle s'évertuait à placarder en personne.

Mais qu'avait donc à piailler les commères du marché ?


Co... Co... Co... Léone !

Ronchonnement de la Vilaine après les vieilles poules caquetant sous sa fenêtre. Elle n'en avait que faire de la Léone. Elle ne la connaissait pas et si par malheur ses copines continuaient à l'interpeler ainsi, elle allait se prendre un pot de chambre fraichement comblé sur la tête la Léone ! Nan mais, quelle idée de réveiller une gueuse si tôt ? De quoi la rendre mauvais poil, c'est certain. Pas aujourd'hui qu'elle foutrait sa truffe dehors avec toutes les pies qui s'évertuaient à troubler la quiétude de la ville désertée par la moitié de ses âmes depuis quelques temps. Autant remonter la couverture pour se couvrir les oreilles et continuer à roupiller encore un peu avant de se remettre à ramasser les bouses de vache. Oui, une Vilaine contrainte à collecter les déjections comme l'avait décrété Philorca mais ça, elle n'arrêtait pas de le faire depuis que cette rouquine délavée se prenait pour la comtesse. Après tout, la plus grosse vache du Poitou pondait les plus grosses bouses et Nessty passait déjà systématiquement derrière elle, non ?

Co... Co... Co... Léone !

Mais bordel ! Elles vont la fermer ?

La couverture vola. Tant pis pour le cul nu à côté d'elle subitement exposé aux courants d'air. La Grande Vilaine se retrouva sur le pied de guerre en moins de 2, direction son pot de chambre, une arme fatale reconnue d'intérêt publique par le tribunal de Touraine. Volets et fenêtre claquèrent, le pot de chambre se vida sur la tête des commères et suivit son contenu pour venir se fracasser sur le pavé.
    SPLATCH !
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... Co... Co... Co... Léone ! ... attaque...

La fermeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeuh !
    Toc, toc, toc.
Han ? Tudieu, zont donc tous décidé d'm'emmerder ou quoi ?

Le messager ayant frappé à la porte de la Vilaine fut reçu par un lot de jurons hauts en couleur. Le pauvre n'eut même pas le temps de se rincer l'oeil en découvrant son interlocutrice nue comme un vers qu'il s'était déjà fait délester de ses 2 missives et pris la porte en plein nez.
Nessty arracha les cachets et découvrit que le Greffier mou du genou qui avait tenté de l'amadouer la veille lui envoyer en doublon une supplique. Par la même occasion, elle comprit les mots gloussés par les vieilles sous sa fenêtre qui n'avait rien à voir avec des cotcots de Léone.


Citation:

Expéditeur : Spartacus60 de Saintes
Date d'envoi : 20/03/1463 - 09:33:37
Titre : REVOLTEZ-VOUS

Bonjour à tous

Notre Mairie vient d'être prise hier soir par les Corleonnes , il est temps de la récupérée .Ceux qui accepte de se révoltez avec moi rejoignez mon corps d'arme ou formez des lances pour une reprise dès se soir .

En vous remerciant par avance

Cordialement Spartacus JUGE/CAM du Poitou .

Si vous avez des question n'hésitez pas je suis la.


Nan mais, pour ça j'suis bonne... mais pas pour siéger légitimement au conseil comtal... s'fiche pas d'ma pomme lui !

Une réponse ne tarda pas, cacheton des Vilains à la lie de vin et à la cire de bougie faisant foi.

Citation:

Au Greffier,
Au juge camé qui n'est pas capable de faire respecter les lois au sein du conseil comtal,


Va falloir que je vous présente Toto le Graphe à vous !

Si la malveillance de celle atteinte de grastite aigüe venait à m'accuser d'avoir encore une fois ennivrée la mairesse, dame Matou au minou de rat dit ô actif, et d'avoir encore une fois incité à la révolte des assoiffés, faites lui savoir de ma part qu'il est urgent pour elle d'enlever sa couronne non méritée pour se coiffer du pot de chambre qu'elle a confié aux élus des Pouet.

Il est plus que malvenu de votre part d'invoquer l'aide d'une conseillère comtale déclarée avec votre soutien comme illégale, inéligible et illégale.

J'aviserai dans la journée si j'engage ou non mes ressources armées à vos côtés.
Les marauds en question n'en sont pas à leur 1er coup. L'état d'esprit du conseil comtal siégeant n'est pas à la réflexion constructive avec les jouvenceaux et les hypocrites en poste mais au souillage de culotte en une telle situation. Aussi, je ne vais pas vous dévoiler la stratégie à tenir, aussi simple soit elle !


Vilainement,





Secouant le Pouilleux roupillant toujours, Nessty lui souffla dans l'oreille :

D'bout, y a d'la castagne dans l'air... on va (*)...



(*) = la curiosité est un vilain défaut et les mots prononcés resteront conconfidentiels. Et toc !
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--------------------------------> Collectionneuse de procès débiles : Touraine, Poitou
Jeliza.rose
Aujourd'hui, je ne crierai pas, je ne jouerai pas avec ma pioche que je sens sur le point de casser, et je ne vais pas non plus me vanter.
Non, l'heure est grave.

Alors aujourd'hui, j'écris.



Citation:
Au Procureur du Périgord-Angoumois,

De Jeliza-Rose, Quintessence du Mal, Sombre Terreur Nocturne et Chiendent des Enfers.

Si je vous écris ce jour, c'est parce que vous me sembliez, par vos annonces placardées un peu partout, un tantinet plus malin que votre collègue poitevin.
Aussi, je vous demande de bien vouloir lui donner des cours.

Non parce que je sais pas si vous en avez des comme ça chez vous, mais ici, on atteint des sommets : j'ai été mise en procès pour avoir vendu un pain à 12 écus. Et une bouteille de lait.
Et, par un chemin encore plus tortueux qu'une tentative de drague d'une pucelle de douze ans -vous devinerez jamais toutes les combines qu'on peut mettre en place pour attirer le regard à cet âge-là-, ils en ont déduit que j'avais participé à la "dilapidation des biens de la mairie".
Alors évidemment, j'ai aidé à la prendre, cette mairie, mais le prouver avec une bouteille de lait, c'est quand même sacrément tordu. Surtout que c'est pas comme si je dilapidais vraiment, puisque je laisse toujours quelque chose dans les caisses. D'ailleurs, j'espère que vous avez bien profité de la rame et du tabouret que je vous ai laissés.

Et encore, moi, j'ai eu des "preuves", y en a, ils ont rien contre eux, c'est juste que leur tête leur revenait pas, je suppose.

Alors voilà, si vous pouviez leur donner des cours ou leur envoyer quelqu'un qui saurait le faire, ça m'arrangerait beaucoup.

Parce que vous comprenez, y a les procès classes d'un côté, qui serviront à bâtir une Légende, et les procès pas glorieux. Un procès comme celui que je viens de me prendre, je pourrai jamais m'en servir dans le mauvais monde, on va se moquer de moi. Allez être crédible et ténébreux face à ça.

Machiavéliquement,
Jeliza-Rose.

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Gabriele.
Cette fois le défi est tout autre. Les défenses sont autrement plus solides. J'ai pu m'en rendre compte en observant les allers et les venues dans la ville tout au long de la journée, bien qu'en me tenant à l'écart du regard des villageois. L'agitation et la tension qui semblent animer les villageois laissent penser qu'ils auraient peut-être réussi à détecter notre présence, au moins pour certains d'entre nous. Ils semblent se préparer comme si l'apocalypse elle-même allait fondre sur eux. Ils ne sont pas si loin de la vérité. C'est l'Enfer qui va se déchaîner, et ils peuvent bien s'y préparer, il n'y aucun autre échappatoire que la défaite lorsque le Cerbère fond sur vous, crocs dénudés.
La fatigue est présente pour tout le monde. En trois jours, ils n'ont pas vraiment eu le temps de prendre un repos pourtant bien mérité, et je me suis échiné à prendre des nouvelles du maximum d'entre eux, afin de pouvoir les soigner, si nécessaire, et les remettre sur pieds pour ce qui nous attendait encore. Pas le moment d'avoir des éclopés dans les rangs, tous doivent être opérationnels.

L'obscurité tombe peu à peu. Mon sempiternel rituel recommence. J'aligne devant moi les bandages, les sacs de toile bouillis, et les différents onguents qui composent ma trousse de premiers secours. Le tout est rangé soigneusement, comme si ça n'allait pas bougé du tout lors de la marche et du combat. J'aime à m'en persuader, je déteste le désordre. Un peu maniaque, sans doute, mais je le vis bien.
Le regard glisse d'un coin à l'autre des rues que j'emprunte, essayant de détecter si l'une ou l'autre des brebis gardiennes se sont écartées du troupeau. Je distingue une silhouette avec un arc, en hauteur. Un instant, j'ai cru qu'il s'agissait de ma femme. Le temps d'une réflexion, j'imagine qu'elle m'est revenue. Avant de me rendre compte que ce n'est absolument pas le cas. C'est ma cousine, la fille de 'Joy qui a dit un jour devant moi savoir se débrouiller avec un arc.
Au moins quelqu'un pour surveiller les arrières en hauteur.

Le signal est donné, j'empoigne ma cinquedea, et monte à l'assaut aux côtés des miens. Les premiers sont évités, je veux affronter les plus grands, et pas la chair à canon que l'on envoie en première ligne. Je laisse ceux-là aux nouvelles recrues, qu'elles puissent se faire un peu les dents. Je ne suis plus une bleusaille.
Mon regard se fait plus perçant encore, je cherche la cible idéale.
Du coin de l'oeil, j’aperçois ma sœur – une de mes sœurs, parmi la bonne dizaine qui composent ma fratrie -, j'ai nommé la Sainte Ina, suivie de près par sa nouvelle acquisition. Je ne comprends pas ce besoin de traîner cette chose, mais j'imagine que si elle vient à crever par accident, j'aurais le droit de m'en servir de cobaye pour mes expériences. Dans l'instant présent, ce n'est pas ça qui m'intéresse exactement. Deux hommes d'armes sont entrain d'encercler la brune.
En trois pas, je suis sur elle, à ses côtés, levant le bras désarmé pour contrer le coup de taille lancé par le fantassin. La lame entaille sans difficulté ma chemise, puis ma peau, se fichant dans le muscle qui se met à saigner abondamment lorsque le tranchant est retiré et que dans le même temps, ma dague s'enfonce dans les entrailles du gueux dont la couleur quitte le visage en même temps que sa vie.

Un regard vers mon bras me permet d'évaluer la gravité de la blessure. Je grimace légèrement devant la profondeur de l'entaille mais il me semble avoir eu de la chance. Un autre angle, et je perdais le bras. Là, aucun nerf ne semble toucher. Ce qui ne m'empêche pas de douiller, alors que je m'écarte après m'être assuré que ma frangine est tirée d'affaire.
Rapidement, je plonge ma main dans ma besace, et en sort une bande. Faire un garrot pour limiter l'afflux de sang et l'hémorragie. Je m'occuperai de suture et de désinfection plus tard. Quoi que..Même pas le temps de faire quelques pas que déjà ma chemise est saturée de sang. C'est moche. Je savais qu'il ne fallait pas mettre la blanche. Elle est complètement foutue maintenant, le teinturier ne pourrait absolument rien faire pour rattraper ça.
Un regard me permet d'avoir la confirmation que la mairie nous appartient. Et immédiatement je m'éclipse, m'enfonçant au coin d'une rue. L'essentiel à présent est de trouver un endroit au calme pour suturer cette vilaine plaie, ni vu ni connu.

_________________
Nessty_la_vilaine
[Saintes, la défense s'organise... à contre sens.]


Citation:

Expéditeur : Spartacus60 de Saintes
Date d'envoi : 20/03/1463 - 23:00:06
Titre : Re: Re: REVOLTEZ-VOUS

A la Jalouse
A la Chialeuse qui parle beaucoup mais qui n’agit pas
A La Vilaine


Je me fous royalement de vos histoires avec Philorca ,ce n’est pas mes affaires vous avez décidé de voter pour elle assumez maintenant fallait voter pour vous alors arrétez de faire votre pleureuse.

Maintenant si ça vous amuse de laisser les Saintais dans la panade par vengeance personnelle tant mieux , restez planqués comme une poltronne que vous êtes on se débrouillera sans vous .

Sur ce je vous laisse, j’ai une ville à récupérer avec l’aide des Poitevins dont vous ne faites pas partie d’après ce que je viens de lire car si vous étiez vraiment Poitevine .

Vous auriez répondu OU !!! et c’est tout car on se dit peut-être les pire horreurs mais en cas de pépins les Poitevins sont ENSEMBLE et UNIS.

Cordialement Spartacus un simple Poitevin qui vous demandait de l’aide

Ps : Inutile de me répondre, Agissez plutôt ça sera plus intéressant




Citation:

Au Greffier blond de chez blond,
A Spar-t-accuse,


Le temps que vous vous bougiez le popotin, j'ai déjà entamé les négociations avec les marauds pour récupérer la mairie sans que sang ne soit versé. J'ai également suivi vos sages conseils.

Donc ne venez pas me courir sur le haricot avec vos grands maux. Ce n'est pas vous qui avez su tenir tête à cette bande et aux Fatum il y a quelques mois ! Nan mais...

Vous avez accès à la salle du conseil et pouvez bien vous mettre la bouche de travers pour transmette mes paroles puisque j'en suis exclue.
Faites également savoir à la Traviata qu'elle a oublié de me mettre en accusation en même temps que les indésirables qu'elle voyait en taverne ce soir. Sans oublier qu'elle n'a eu aucune honte d'envoyer une convocation à un enfant.

Pour que je sache comment orienter mes négociations, j'ai besoin de savoir quand est ce que l'armée comtale et les ressources des villages voisins seront sur place. Car pour l'instant, ce ne sont pas les quelques poitevins que nous sommes, oui nous que cela vous plaise ou non, qui réussiront à faire front face à l'envahisseur.


Vilainement,






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--------------------------------> Collectionneuse de procès débiles : Touraine, Poitou
Loanna
Avec le levée du jour, la rumeur se réveille et court. Cette rumeur rapide, sortant des frontières de Saintes. S'étant rendue jusqu'aux villages voisins, se répandant aussi rapidement que le sang d'un animal blessé . Cette rumeur avec la douceur du miel pour les uns, mais avec la toxicité du venin pour les autres.

En ouvrant les yeux, nous devons prendre conscience que cette rumeur n'est nul autre qu'une affirmation. Une affirmation laissant un goût amère dans le bouche: comme le goût ferreux du sang dans la bouche. En ouvrant les yeux, nous réalisons qu'aujourd'hui et demain ne seront plus pareil.

Poitevin jamais ne se rend. Toujours se relèvera.


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La folie est un mot passe-partout utilisé pour qualifier quelque chose qu'on ne comprend pas
Agnesina_temperance
    Telle une mer déchaînée, les souvenirs s'enchainaient dans l'esprit de la Corleone et tels les flots agités, elle se battait pour remonter à la surface, mais plus elle se débattait, plus ils l'entrainaient vers le fond. Le corps, autrefois si généreux, tremblait sous la longue cape noire et d'un revers de la main, elle s'essuyait les sueurs qui coulaient le long de son visage, qu'elle désirait si blanc, mais dont la couleur trahissait ses origines. La brune essayait de reprendre cette contenance si froide et si naturel, mais ce soir-là, la maladie de l'âme la tourmentait, comme si elle était soumise à une tempête et qu'elle se débattait sans espoir contre les vagues. Elle était un corps à la dérive, à ce moment-là. Le tourment s'appelait le Marquis, l'homme qui causa sa chute et telle une morsure de vipère, son venin l'avait marqué et empoisonnait désormais le sang qui coulait dans ses veines. Elle ferma les yeux et une violente douleur vient se loger dans ses tempes, comme si sa tête était entre l'enclume et la marteau. Sa main vient frotter le nez humide et en ouvrant les yeux, une tâche carmine était sur son dos.

    - Cazzo.dit-elle d'une voix sèche. Allongée sur le sol, dans une cachette improvisée et l'autre main, tenant une corde avec le cou d'une femme au bout, sa Chose. Corleone la toisa, froidement, car en plus, de l'angoisse qui l'oppressait, elle était énervée. - Quoi ? T'veux une mandale dans ta tronche ? L'heure était à la révolte et lentement, la Corleone se redressa en lançant un regard de mépris à celle qui était attachée au bout de la corde. - Lève-toi, dépêche-toi. Un coup de pied vient se loger entre les côtes de sa Chose, avant qu'elle tire sur la corde pour l'obliger à se lever et même, si elle ne voudrait pas se lever, la Corleone la trainerait. D'une démarche lente et lasse, Ina prit le chemin de la mairie en tirant sur la corde de l'esclave qui l'accompagnait. La dague meurtrière et perverse est sortie, prête à faucher l'âme des gardes qui protégeait le lieu si convoité et dont les coffres recelaient de richesses qui n'attendaient qu'à prendre l'air. - Déos. Devant eux, un escadron de gardes et l'intuition d'Ina était qu'ils les attendaient.

    Un sourire narquois s'afficha sur les lèvres de la Corleone qui appréciait le défi qui s'offrait à eux et surtout, beaucoup de sang de défenseurs couleraient cette nuit. Partout où la Spiritu Sanguis et Trompe-la-Mort passaient, l'esprit du sang était honoré, car chaque vie levée, était une victoire alléchante, en plus des écus. Ina était une assassin qui appréciait tuer et ce qu'elle aimait par dessus tout, était d'imaginer les familles tristes, qui pleuraient leurs pleutres de mari, père et fils de garde. Les défenseurs et les gardes étaient la lie de ce bas-monde. Elle les considérait la plupart du temps comme des stupides personnes qui protégeaient un bien qui cachait une trésorerie conséquente, alors que leur famille avait du mal à joindre les deux bouts. Ils étaient aussi des délateurs, dénonçant pour le plaisir des nobles, des misérables qui spéculaient sur - ne serait-ce que - une miche de pain qu'ils vendaient un peu plus cher pour avoir un peu d'écus en poche. Ils appelaient cette fourberie : l'ordre public. Loin de s'émouvoir du misérable du coin, la Corleone adorait mettre un coup de pied dans la fange qu'était cette société pour mieux l'éclabousser et la troubler. Si les fameuses autorités excellaient pour mettre en échec quelques minables spéculateurs, ils échouaient lamentablement quand les vrais criminels d'un plus haut niveau venaient s'en prendre à leur bien.

    Corleone se fraya un chemin, laissant les recrues aiguiser leurs crocs, mais elle ne put s'empêcher de planter un coup de dague dans les reins d'un des gardes qui lui tournaient le dos et elle lui asséna un coup de pied pour le faire tomber au sol. Son gémissement de douleur ouvrit l'appétit de la brune, qui continua sa marche jusqu'à ce que deux gardes lui barrent le chemin. Deux contre deux, mais dont une était attachée. N'écoutant que son instinct, elle savait qu'elle devait faire preuve de rapidité pour avoir une chance de les abattre tous les deux. Elle échappa de peu à un coup de lame qui lui entailla légèrement la joue et riposta avec un coup de poignard vers celui qui avait le gabarit le peu plus fluet, en lui plantant dans le cou. Rapidement, elle se retourna mais l'autre garde était sur le sol. Gabriele. Un hochement de tête envers lui. - Grazie.

    La mairie était ouverte et l'heure de l'enrichissement avait sonné. Comme d'habitude, ils prendraient et ne donneraient rien en retour, mais avant de fouler le parvis du lieu convoité. - Vois-tu, la Chose... Comme la vie des faibles est insignifiante... Il est si facile de prendre leur vie... sans regret... Désobéis-moi une fois et... tu les rejoindras. Marquant une légère pause, en regardant les défenseurs vaincus dont certains étaient morts pendant que d'autres battaient en retraite. - N'oublie jamais que tu as eu d'la chance que je t'ai laissé la vie sauve et que tu m'appartiennes...

    Elle la tira pour entrer dans la mairie.

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Dernière édition par Agnesina_temperance le 21 Mar 2015 19:39; édité 1 fois
Esmee_
Au signal d'Arsène, cela avait déchiré le ciel et le sol d'une trajectoire flamboyante.

Cela avait marqué le début de la fin.

Spiritu Sanguis et Trompe la Mort, d'un même élan, balayent l'atmosphère et la recouvre de cendres noires. D'innombrables êtres venaient de pousser la clameur de la mort.
La course apparente du soleil avait paru un instant suspendue par le cataclysme.
Certains villageois avaient survécus. Même les plus grandes catastrophes laissent vivre quelques zombies égarés. Cet univers était absurde et n'avait aucun sens. Froid immense qui glace le sang. Voilà ce que je suis.

A combien de temps remontait mon dernier repas ? Je me souvenais encore du goût de la viande qui glissait entre mes dents de jeune lionceaune. Et là aujourd'hui. J'étais en pleine crise d'anémie. Et lorsque c'est le cas, je deviens incontrôlable.

Un rideau de sang envahissait mon champ visuel. Je m'avançais dans ce décor décharné et je repoussais de quelques ruades enragées la moindre silhouette qui tentait de s'approcher de moi. Je suis un animal noble au sang froid. Derrière mon apparente douceur, se devinent une énergie et une volonté qu'il vaut mieux éviter de mettre à l'épreuve. Je souffle un bon coup, puis toujours animée de la même volonté, j'accélère et je continue à me frayer un chemin.
Une légère brise vient de se lever. Le souffle frais amena avec lui des odeurs de feuilles et de terre humide. Je sens la douceur du vent effleurer ma peau et les effluves envahir mes poumons.
Apocalypse de nouveau en marche, plus complexe que la précédente. Je marche entre les cadavres et les blessés.
Aujourd'hui Lionceaune est en crise et le stiletto offert par Gabriele, est plongé à même l'organe de vie de celui qui vient de tenter un malheureux geste à mon encontre. En temps normal, j'aurais été secouée par cette image.
Aujourd'hui il n'en est rien. Un cadavre de plus. Rien d'autre. Je ne ressens aucune émotion. Ce type était mort et bien mort. Pas de temps à perdre en lamentations.
Seule l'action offre le salut.
La tête haute, les jades fixées vers le ciel, je marche d'un pas lent et net. J'avance devant moi. Insensible.
Comme si je venais simplement de m'arrêter pour admirer le paysage, je reste de marbre.
Le ciel se charge et s’obscurcit, étouffant la lumière. L’air et la lumière, tous les deux liés, nécessaires pour la survie de la flore et la santé des hommes. L’air, vicié par la folie des hommes.
L’obscurité, progressivement, étend son manteau de ténèbres.

Spiritu Sanguis et Trompe la Mort venaient de prendre la mairie.

Ce jour là, j'y étais.

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Nadjka
[Mazel teuf chez les Saintes Nitouches]

Gling, Crash!

Qu'il est doux le bruit de la chope qui se brise sur le sol... Saintais! Et de trinquer avec la blonde, vider une énième chope et l'éclater à nouveau par terre! Bientôt la taverne rochelaise fut jonchée de débris mais les deux comparses étaient joyeuses, ayant même fini par oublié la situation d'énervement qui avait amené au carnage expiatoire. Demain, après leur Poitou tour, elles seraient de nouveau à Saintes. Enfin, pas la brune Nadjka qui devait faire une halte sur la route, au couvent, pour s'entretenir avec la mère supérieure d'une affaire de la plus haute importance.

Ma fille, il vous faut savoir que la jeune Arylis... La brave religieuse s'interrompit quand un messager toqua trois coups nerveux à la porte.

Message urgent pour le commandant en second Nadjka!

Elle grimaça, l'urgent annonçant souvent de mauvaises nouvelles, et ouvrit le pli.

dolce ricordo!* Ne put-elle s'empêcher de prononcer en découvrant la missive, oubliant que le mot n'était vraisemblablement pas approprié face à une mère supérieure. La mairie de Saintes est tombée aux mains d'une faction de brigands... Nous reprendrons notre conversation ma mère, pour l'heure, je dois filer au plus vite!
Manquait plus de ça! Et des Corleone en plus... Qu'est-ce qu'ils venaient fiche en Poitou ces zozios de ritaux? Elle enfourcha Euphrate et parti au triple galop direction Saintes.

*mot vulgaire utilisé dans tout le sud de l'Italie employé ici au sens de "bordel"


Edit: mot trop vulgaire apparemment remplacé par ce "doux souvenir", j'ignorais que la censure se faisait aussi a priori.

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Arylis
[Saintes, la veille de la prise de la mairie]

Arylis surgit dans la taverne.

Tadaaaaaaa !

Un immense sourire avait été offert aux personnes présentes, encore élargi par la joie d'être sortie du couvent. Des chopes avaient été vidées, des rires partagés.
Eméchée et euphorique, la brodeuse avait dit "Oui".

"Oui", parce que le "Non" était exclusivement réservé à ses extraditions de Saintes.
"Oui", parce qu'il y avait dans la même phrase "défendre" et le nom de sa ville chérie.
"Oui", parce qu'elle pensait que ce n'était qu'une formalité. Que comme à l'accoutumé, le nombre de défenseurs suffirait à dissuader les marauds.

La saintaise avait donc intégré une lance et promit de retrouver tout le monde sur les remparts. Elle avait juste une teinture à sortir de son bac.

[Saintes, la nuit de la prise]

La brodeuse venait de finir d'étendre la draperie, lourde d'eau et d'indigo. Les manches remontées jusqu'aux coudes découvraient ses avant-bras colorés. La nuit était tombée, il fallait qu'elle se dépêche de rejoindre les autres.

Elle cessa soudain tous mouvements.
Des cris lointains lui parvenaient du dehors.

Arylis n'avait tenu une épée qu'une unique fois dans sa vie, et sans l'intervention d'une mercenaire blonde, elle serait restée dans la boue du champ de bataille. Depuis, elle évitait les armes autant que les voyages, si ce n'était d'avantage. Dans le cas de la saintaise, ce n'était pas peu dire.

Le visage incardanin vira à l'albâtre sous les tâches persanes de la teinture.
Les mains flageolantes saisirent, qui un battoir au large plat, qui une bougie à la flamme tremblotante.
Les pieds, peu convaincus, se traînèrent jusqu'à la porte de la Dentelle Bleue.

La brodeuse descendit les marches du perron et s'avança, pantelante, vers la source du vacarme. Elle s'immobilisa brusquement en retenant un glapissement de peur. Une silhouette, ombre dans l'obscurité, se découpait sur le mur, à quelques pas de la boutique.
La blonde resta statique, papillon pris dans le faisceau d'un rayon qu'il sent pourtant mortel. Sa chandelle n'avait d'intérêt que pour l'ennemi, la rendant aussi visible qu'un phare dans la nuit. Mais, piètre stratège, elle l'ignorait, simplement préoccupée par l'illusion de sécurité que lui procurait la flammèche.
Dans la limite du champ d'action de la pâle lueur, les yeux clairs distinguaient la chemise blanche, que la tisserande jugea d'excellente facture.
Arylis vit aussi la tâche écarlate.
L'inquiétude remplaça la peur dans la figure blonde. Un sourire rassurant, apparut sur la bouche trop grande.
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