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[RP] Ecrivons sans grāce, mais avec notre sang.*

Agnesina_temperance
    Le quartier Spiritu Sanguis, école du crime pour les survivants qui osent s'y aventurer, une épine au pied de la Couronne. Mendiants, catins, tire-laines et pouilleux se bousculaient pour survivre dans ce bas-monde. Même pour un pain rassis rempli de vers, ils seraient capable du pire. Encapuchonnée, la Corleone ferma les yeux, pour soulager la migraine qui menaçait de surgir. Une certaine oppression s'était logée dans sa poitrine qui descendait le long de son être, comme si un brouillard voilait son âme, la tourmentant au plus profond d'elle, le tout, dissimulé par un masque d'indifférence. Quand elle rouvrit les yeux, c'est pour les planter dans ceux d'un gueux qui était sur son chemin. L'homme aviné cherchait querelle aux intéressés, il ne reçut que du mépris d'Ina, se moquant éperdument d'un gueux qui finirait sans aucun doute ses jours dans un fossé, dans la plus grande indifférence de tous. L'insignifiance de la vie de certains. L'homme chancela, se retournant en braillant pendant la femme continuait son chemin, le menton haut, transpirant le cynisme. Si Corleone avait connu sa chute à 'un poison et sa prison, à un psychopathe, elle avait fini par vaincre le fléau qui l'avait tant retenu loin des siens. En voulant la détruite, il avait fait d'elle, une survivante. Il lui avait donné une leçon de vie qu'elle ne risquait et ne voulait pas oublier.

    Pendant ses mois de captivité, Ina pensait qu'elle passerait l'arme à gauche et chaque jour où elle survivait, elle préférait mourir plutôt que de supplier son geôlier. Elle avait fini par l'avoir et à quel prix. Elle ne regrettait rien et n'avait aucun regret. Il avait fini par se piquer par l'épine de la rose qu'il avait cultivé pendant de longs mois. Qui sème le vent, récolte la tempête. Un gueux qui tremblait de froid sous sa couverture miteuse et qui buvait à grande lampée de la gnôle de mauvaise qualité pour se réchauffer, lui demanda la charité et elle passa sans lui adresser le moindre regard. Parce que ce n'était qu'illusion. Dans cet endroit, les aveugles voyaient clairs et les boiteux ne l'étaient pas. Certains avaient fait de leurs mendicités, une profession et ils étaient absolument prêt à tout pour attirer l'attention. Et celui-ci faisait très fort. Du moins, c'est ce qu'il semblait à la femme. Quelques heures plus tard, la faucheuse prendra l'âme de ce pauvre homme transie de froid, mais si elle l'apprenait, elle se contenterait d'hausser simplement les épaules et demanderait pourquoi il n'a pas dégagé pour crever ailleurs.

    Physiquement, la Corleone avait légèrement changé. Si son corps d'antan épousait des formes généreuses, il était amaigri et si avant ses cheveux étaient ramenés en chignon, ils volaient au vent. Ina ne rôdait pas dans le Quartier Spiritu Sanguis, par hasard ou pour le plaisir. Si elle avait mis le nez dehors, c'est qu'elle comptait rendre visite. La femme était une solitaire, sauf quand il s'agissait du lien de sang ou du clan.

    Arrivant à la hauteur d'une porte, elle ferma sa main, faisant craquer le cuir de son gant, elle regarda derrière elle, avant de reconcentrer son attention vers la porte et elle frappa.


    - Gabriele.

    Son frère, qu'elle avait revu pour la première fois dans un feu de camps, après les mois captivité. Elle savait qu'il avait des connaissances sur les plantes et elle comptait avoir une discussion personnelle avec lui.
    Une requête à demander.


    - C'est Ina.

    Surprise, frérot.



* Jan Greshoff
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Gabriele.
La Cour des Miracles. La lie de la société. Les rejetés, les meurtriers, les voleurs et les mendiants. Une espèce de crachat purulent aux pieds de la Couronne de France. Il est certain que le guet aurait préféré ne pas avoir cette engeance à surveiller, car cette Cour-ci, au même titre que celle où nageaient les plus grosses prises de la Noblesse, représente une constante menace. Comme un ghetto, on y jette ceux qu'on ne désire plus voir, pensant s'en débarrasser pour de bon lorsqu'on ne fait que dissimuler le problème. Les problèmes finissent toujours par enfler et devenir de plus en plus ingérables.
Un peuple à part. Un gouvernement qui lui est propre. La loi du plus fort, celle du Talion. Oeil pour œil...
Les forts vivent. Les faibles survivent ou meurent dans un silence effrayant. Au sommet de cette institution du crime, un quartier moins délabré que les autres, duquel se dégage une aura malsaine, et pourtant grandiose. Tous le connaissent. Peu osent s'y aventurer sans une excellente raison, et de quoi prétendre à ce qu'il viennent y chercher. C'est ainsi qu'il n'est pas rare d'y croiser des nobles camouflés derrière une tenue du commun, ou des mercenaires avides de gain.

Le quartier Spiritu Sanguis.

Le repère d'un Clan. Chacun peut y pratiquer ses affaires sans être dérangé par autrui. Pour certain, il s'agit de pouvoir écouler les recettes de leurs larcins, pour d'autres d'organiser des combats clandestins. Pour moi, c'est d'un commerce un peu particulier qu'il s'agit. Après la disparition de Gaïa, je suis néanmoins resté dans l'antre où elle m'avait enseigné ce qu'elle savait durant de longues et ô combien agréables semaines. Ces lieux sont emplis de souvenirs, mais ils me sont surtout familiers.
C'est ici que je reçois les quelques clients venus réclamer soins ou poisons pour commettre quelques crimes. Lorsque je ne suis pas occupé à suturer quelques plaies résultant d'une bagarre aux alentours, je prépare mes potions de vie, ou celles de mort. Dans un coin de la pièce, l'alambique que lui a procuré Gaïa. Visiblement le processus d'extraction des huiles essentielles est en cours, et il règne dans le laboratoire improvisé une odeur forte de menthe poivrée, alors que quelques gouttes débutent leur route vers le flacon disposé afin de les recueillir.

Le reste de l'endroit est composé simplement. Le long d'un mur, des plantes sont suspendues, afin de sécher. De l'autre, quelques livres, des herbiers ou des ouvrages en grec et en latin concernant la médecine. Là encore, un bureau de bois simple recouvert de documents, d’annotations sur des expériences que j'ai mené. Une bougie pour les soirées passées à travailler, ce qui arrive régulièrement ces derniers temps.
Soudain, on frappe, et je cesse d'observer les gouttes d'essence tomber une à une pour relever un regard vers l'entrée. La voix est connue. Ma sœur revenue il y a peu d'un Enfer dont elle a refusé de me révéler la teneur exacte.
Puisqu'on ne fait pas attendre sa famille, jamais. Je délaisse un instant la fabrication curative pour venir lui ouvrir et l'inviter d'un geste de la main à entrer. Bien entendu, mon regard s'est attardé sur sa mine, son teint cireux et amaigri. Je n'ai pas encore réussi à poser un diagnostique, mais elle ne s'est pas encore assez livré à moi pour que je puisse le faire de façon certaine.


« - Que me vaut ta visite, Sainte sœur ? »

Raconte-tout à ton frère chéri.
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Pour toute réclamation, merci de vous adresser à LJD Tigist
Agnesina_temperance
    Au geste de son frère, Ina entra en balayant du regard la pièce où régnait une odeur fraîche et forte de menthe poivrée. Une odeur familière qui lui rappelait des souvenirs d'enfances qu'elle chassa en se retournant vers son frère, posant son regard froid et épuisé sur lui. Les pupilles étaient dilatées et la migraine martyrisait ses tempes. Une de ses mains attrapa fermement un pan du tissus qui l'habillait qu'elle serrait fort à s'en blanchir les phalanges avant de fermer les yeux, pour reprendre un semblant de contenance, cherchant à calmer aussi les nausées et les sueurs qui coulaient le long de son visage. S'appuyant sur une table, elle prit une grande inspiration avant libérer une once du poids de son fardeau.

    - Héllébore, morelle noire et sanguinaire... Le tout combiné est un puissant paralysant, n'est-il pas vrai ?
    La question est laissée en suspens et la sœur connaissait parfaitement la réponse. Il les a utilisé sur moi. Le pourquoi était simple, il ne voulait pas laisser sa proie et la brune se détacha totalement de ses émotions, parce qu'elle ne voulait plus ressentir et que malgré ce qu'elle avait vécu, elle ne voulait pas avouer sa faiblesse. Si elle aurait pu cacher totalement la vérité, elle l'aurait fait, mais elle ne pouvait plus, parce qu'elle avait besoin de son frère et que seule, elle n'y arriverait pas. - Quand on me parlait de poison, j'imaginai une mort rapide et propre, mais je n'aurai jamais pensé qu'on aurait pu en utiliser pour maintenir quelqu'un sous contrôle et le torturer avec. Je m'en suis rendue compte quand il m'a avoué avoir utilisé la Canterella pour m'enlever. Ina avait plutôt une idée simple de la torture qui était de portée atteinte à l'intégrité physique de sa proie avec divers instruments mais dans son ignorance, elle ignorait qu'un bourreau pouvait maintenir une distance froide avec sa victime, la regardant souffrir sans se mouiller les mains.

    - J'ignorai aussi que mon esprit pouvait maudire quelque chose que mon corps pouvait réclamer... Le bâtard m'avait dit que je supplierai pour en prendre et que j'en aurai besoin. Un soupir s'échappa entre sa mâchoire serrée et le regard devient dur. Elle avait honte d'elle, car elle n'avait pas été assez forte et elle se le reprochait sévèrement. - Et c'est vrai. Cette confession sonne comme une humiliation chez la Corleone dont elle avait fait le contrôle de soi, un crédo. Le Marquis l'avait confronté à sa pire crainte et ne s'était pas contenté de lui montrer qu'elle avait perdu tout contrôle. Ses souvenirs n'étaient qu'un cauchemar, distillant un peu plus dans ses veines, l'horreur qu'il l'avait entretenu, mais l'image de son cadavre amenuisait légèrement le Fléau qu'il inspirait à la Corleone. Elle l'avait vaincu et elle essayait de se convaincre qu'il n'était plus qu'un souvenir d'un homme dérangé, incapable de prendre le dessus sur elle physiquement, quand elle n'était pas droguée ou paralysée.

    De sa poche, elle sortit une fiole à moitié vide dont elle tourna le contenu, l'observant avec dégoût, avant de la poser sur la table.
    - Il commence à en manquer et je le jure devant Déos, je ne veux pas qu'on me voit quand... Sa voix s'enroua et elle savait qu'elle n'avait pas besoin d'en dire plus, car son frère comprendrait. - J'aimerais que tu m'aides à ne plus en avoir... besoin. Pour tourner définitivement cette page de sa vie.

    - Seulement, j'ignore qu'elle est cette plante. Baissant légèrement la voix et regardant son frère. Et je ne veux pas être seule pour les affronter...

    Oui, frérot, j'ai besoin de toi.

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