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[RP] J'ai besoin de vous.

Judas
Citation:
A Judas Von Frayner, référence en matière de bon gout
De Søren MacFadyen Eriksen, vent du nord


Judas,

J'ai besoin de vous. J'ai ici à Périgueux une Romanov qui veut perdre sa vertu. Seulement voilà, elle veut le faire avec un homme beau et intelligent. Or, je lui ai dis qu'un homme beau et intelligent, ça n'existe pas...mais elle persiste. J'ai donc besoin de vous Judas. Saurez-vous trouver les arguments qui permettraient de la convaincre de renoncer à son projet dans les conditions actuelles?

Fait à Périgueux le 16 mars 1463

Respectueusement,

Søren MacFadyen Eriksen


Il est des courriers que l'on attend pas. Posés sur un coin de l'écritoire, les mots attirent l'oeil Judéen depuis près de dix minutes, sans que la main ne daigne vraiment venir les ramener plus près une seconde fois. Les cinq petits mots lancinent , amusants tant que taquins et sarcastiques, le seigneur affiche une ride dubitative marquée, juste au dessus de la ligne des sourcils, pourtant austèrement penchés. Le vent du nord, pas assez de refroidir, décoiffe . Imaginez l'effet sur un trop bien peigné ...


- Il couche avec mon amante, et il réclame encore mon attention. Cet homme a beaucoup d'ambitions.


Hugo posé non loin, semble ne pas savoir quoi répondre, dans sa sagesse avisée. La voix cassée poursuit dans un soupir et un froissement de papelards annonçant l'imminence d'une réponse:


- Faut-il lui dire que je n'ai rien compris à sa demande ou que sa stratégie est mauvaise...?


Car Judas sentait bien que le danois tentait diable sait quoi en ne brisant pas le fil d'un dialogue qu'il peinait à lui accorder. Ce n'était pas la première lettre qu'il lui faisait parvenir, depuis que le seigneur au catogan avait quitté le Périgord. Se rappeler à son bon souvenir? Entretenir une certaine rivalité tacite ? Tenter une quelconque amitié était farfelu et exclu, ce n'était pas cela, et c'était bien ce qui le dérangeait. Tout ce qui échappait à son contrôle le dérangeait toujours. Frayner détestait nager en eaux troubles.

D'une encre pourpre dont seule la main de Judas savait user, encre animant toujours beaucoup de suppositions et de fables sinistres, le satrape coucha sa réponse brute, presque trop centrée sur elle même comme le cri d'indignation ou de surprise d'un animal dont les limites territoriales venaient d'être franchies... Quelles étaient les formes à donner à celui qui s'entourait des grâces qu'il pensait lui céder?


Citation:

    J'ai du mal à vous suivre, Eriksen.

    D'une part parce que recevoir un courrier de vous me laisse déjà assez perplexe, ensuite, Dieu bénisse la hauteur de mon siège pour ne pas froisser ma chemise en tombant à la lecture d'une demande d'aide émanant de votre personne et enfin... Je ne suis pas consultant en dépucelage, les histoires de pucelles que je prendrais par dizaine chaque dimanches sont des légendes urbaines. De qui parle-t-on? Et puis allons, mon bon goût n'a rien à voir avec tout cela, ne m'insultez pas . Parler à une vierge de ses choix de verge... ? Rassurez-moi, l'homme en question, ce n'est point vous? Soyez concis ou taisez-vous . A tout jamais de préférence.

    J.G Von Frayner



Siglé d'un sceau grossier comme un pied de nez à la délicatesse qu'on lui supposait, le pli fut remis à son jeune limier. Malgré lui, Judas savait qu'au fond, si Soren n'attisait que la haine plus que l'admirative audace, il n'aurait pas pris la peine de répondre.

_________________
Soren
Jeudi 19 mars 1463, dans l'après-midi sur des remparts qui, la veille, avaient été les témoins d'un duel captivant. Angoulême humiliée, Angoulême martyrisée mais Angoulême libérée. Le vent est frais pour ces derniers jours d'hiver et l'on a peine à imaginer que l'on est à quelques encablures du printemps et de l'éveil à la nature. Dans le ciel, les nuages gris se sont accumulés, gonflés d'orgueil et d'eau qui ne devrait pas tarder à transformer les routes environnantes en un véritable bourbier. Depuis que nous sommes arrivés, je passe mon temps entre la taverne municipale et les remparts de la ville. La maréchaussée n'a plus relevé de trace des Corleone et de leurs sbires et pourtant leur présence empuantit encore les environs.

Il parait que les voyages forment la jeunesse ? En attendant pour moi, ils provoquent surtout une accumulation de missives qui attendent une réponse : les remerciements à la chancelière toulousaine pour avoir débloquer une situation qu'elle-même avait bloqué, une foutue lettre à ma mère pour lui demander des explications quand à ce prétendu mariage que j'aurais contracté avec une danoise, l'acte d'accusation de Pomps pour avoir démissionner du conseil sans l'accord de la régnante, et ça, et ça, et ça...Et puis, il y a aussi la drôle de réponse de Judas. Elle s'était logée dans mon sac, tout au fond, entre un morceau de pain rassis, une paire de braies de rechange et une dague de secours qui aurait bien besoin d'un peu d'entretien. Entre mes doigts, le parchemin bat de l'aile comme un oiseau captif qui chercherait la liberté. Libre ou captif? Libre de faire ce que tu veux, de t'adonner au vice, de prendre et de jeter selon ton humeur du jour ou... captif de tes propres chimères Judas? Pourquoi est-ce que je pense à lui aujourd'hui? Sans doute parce qu'il serait toujours entre elle et moi... et qu'il me faut chasser cette étrange impression qu'au fond de son esprit à elle, il est toujours présent telle une chimère dont elle ne peut se passer. Il est maître chez elle, il y a une puissante addiction entre eux deux. Il est sa drogue. Et elle? Que représente t-elle à ses yeux? Que représente t-elle...vraiment?Est-ce mon esprit torturé et déformé par la malédiction des Eriksen qui me fait penser cela? Pourquoi, à chaque fois que mes lèvres se joignent à celle de l'escote, que nos baisers se font débridés, que mes mains parcourent avec indécence le grain velouté de sa peau perlée par le désir... Pourquoi ai-je alors l'impression qu'il est là, assis dans l'ombre un hanap de vin au gout subtil à la main? A chaque fois la même image... Il porte le liquide rubis à ses lèvres pendant que ses yeux se portent sur nous. Ses gestes sont lents, son regard perçant. De la senestre, il caresse nonchalamment un chien de chasse magnifique dont les nobles sont friands alors que devant lui, les vêtements de l'escote tombent un à un au rythme de l'éveil de nos sens. A chaque râle, ses doigts se crispent autour du hanap. Il est là présent et absent à la fois, visible et invisible, être omniscient qui vient troubler mes moments les plus délicieux.


Citation:

    Judas,

    Auriez-vous imaginé que je requérais vos services parce que je vous considère comme beau et intelligent à la fois? Que nenni! je réserve plutôt ce genre d'appréciation à la gente féminine et à moins que je me sois fourvoyé, vous n'en faites pas partie. N'ayez donc crainte, loin de moi l'idée de vous envoyer dans les bras de cette Romanov. Quand à la prétendue réputation qui vous ferait office de seconde chainse, notre amie commune ne vous avait point représenter de la sorte, soyez-en rassuré! Je requérais votre conseil pour vos qualités d'orateurs, de duelliste du verbe, de bretteur de l'allégorie, de pourfendeur des platitudes. Je n'ai pas vos talents pour trouver les mots justes. Je n'ai pas votre savoir de la gente féminine. Que voulez-vous, après tout je ne suis qu'un danois sans raffinement.

    Ce que je requérais de vous, c'étaient les mots justes qu'il aurait fallu prononcer à cette jeune demoiselle nubile afin qu'elle comprenne qu'un hymen ne se donne pas ainsi parce que des bouffées de chaleur viennent rosir une joue avide de sensualité. Qu'importe! Je me débrouillerais seul!

    Concis Sire? J'ai le fâcheux défaut de ne pas l'être. Certains tournent sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler. Un danois lui, préfère passer ce temps à embrasser. Il parait que vous envisagez de venir dans nous rendre visite au mois de mai? Prévoyez donc d'emporter avec vous un peu de cire pour cacheter vos oreilles si vous désirez vous passer de mes bavardages. Passez mes respects à votre sénéchale favorite.


    Bien à vous!

    Fait sur les remparts d'Angoulême le 19 mars 1463




_________________
Judas
Il posa son fils sur le grand siège, tendant la main au messager. Le Périgord ne tardait pas, Judas fit signe de disposer. Le garçonnet se mit debout de toute sa hauteur contre le dossier, curieux de vérifier que sa tête pouvait le dépasser. Et elle dépassa.

La senestre fut dépouillée de son gant léger laissant scintiller des bagues nouvelles, fraichement acquises, à ses doigts fins et secs. Le vélin souple trouva son lecteur, attentif, pendant que le petit héritier délaissait l'assise pour les tisonniers de l'âtre éteint. Les yeux noirs suivirent les lignes, plus nombreuses qu'escomptées. La dextre vint se poser sur la table.

Clac.

Soren Eriksen semblait danser sur les mots, tantôt rieurs, tantôt narquois, souvent mal avertis. Ce qui était étrange avec lui, c'était qu'il restait assez constant, malgré le feu qui dansait derrière ses yeux. Comme quelqu'un qu'on ne connait jamais assez, et dont on ne veut connaitre l'Autre . Un égal, par trop de fois lui ressemblant. Irritant d'exister seulement.


Ne t'en fais pas Seurn. Celle que j'aime comme tu le redoute a porté mon enfant, et tu feras pareil, lorsque tu feras de la Dentellière ta liée, ton alliée. Lorsque tu l'enchainera à jamais d'un garçon qui te ressemblera. Tu comprendras. La possessivité que tu sais, puisque tu l'enfouis en toi, toi aussi elle te prendra , elle te pendra, à ses lèvres et à ses attitudes , tu apprendras la servitude de celui qui veut serrer ses doigts sur une poignée de sable.

Tu n'es pas un ennemi, tu ne provoqueras pas ma colère, mon mépris, dès lors que tu ne la retiendras pas lorsque je l'appellerai. Dès lors que tu ne t'interposeras pas entre ce qui a été, et ce qui demeure, ce qui demeurera. Tu viens à moi parce que je me tais, tous mes sens en éveil, devant ta venue prédite. Ton entrée dans nos vies. Et ça agite tes nuits... Qu'imagines tu...


Clac.

Il tiqua finalement à l'unique détail qu'il était certain de ne pas avoir donné. L'heure de sa venue prochaine. La brune s'amuserait-elle à attiser des braises? Judas avait promis à la Roide de ne pas s'en aller de nouveau si vite et si longtemps. Jusque là, il avait assez de quiétude pour ne pas avoir à retourner chasser loin de l'Anjou, et attendrait un jour d'inconstance, une pulsion, un irrépressible besoin pour s'en aller. Les terres de Denée fraichement choisies, ses projets et son fils occupaient une grande partie de son quotidien depuis son retour. Le printemps arrivait... Alors ... Le seigneur n'en ferait toujours qu'à sa tête. Ou tout autre élément plus masculin et accaparant.

Clac.

Il reprit l'encrier , et formula la meilleure réponse qu'il pourrait fournir.


Citation:


Soren Eriksen.

Je n'imaginais rien, dans l'expectative. Je n'ai pas l'habitude de singuliers courriers, pour de singulières demandes. Dites lui que vous n'êtes pas pour elle. Et qu'elle a bien à donner ailleurs. Je ne sais pas quand je reviendrai si cela vous préoccupe. Peut-être à la Saint Beltaine.

Judas Gabryel Von Fayner.



Clac.

Frayner se tourna sur un hardi petit héritier, en équilibre sur un coffre le maintenant contre le vide d'une fenêtre ouverte prête à le happer, et tapant de toutes ses forces contre la façade avec un tisonnier. La mort était décidément partout.

Clac!

Judas vint saisir ses hanches et le souleva presque d'une seule poignée, pour le suspendre dans le vide au dehors. Il attendit que l'enfant crie assez pour finalement repasser son petit corps par la fenêtre, et le poser face à lui, sur la table.


Non. Ne refais jamais cela.

Il n'y a que face à la peur ou à la douleur qu'on comprend qu'il n'est pas utile de réitérer certaines erreurs. Le père l'avait compris depuis longtemps . Amadeus se mit à pleurer, et Hugo qui était resté non loin le temps de la lecture l'emporta à bout de bras, loin de la fenêtre, et loin de son père qu'il sentait prêt à accepter un peu de tranquillité.

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