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[RP] Orgeuil & Préjugés

Anaon
    " Les hommes sont les roturiers du mensonge, les femmes en sont l'aristocratie. "
      - Abel Hermant -


      Ses doigts passent dans ses cheveux, séparant la moitié haute qu'elle noue soigneusement derrière son crâne. La paume en retrace le galbe pour en vérifier la perfection du lissage, disciplinant les filins rebelles dans une coquetterie relevant de la maniaquerie. Les doigts arachnéens s'alanguissent un instant sur le rebord de la fenêtre avant de porter leur attention sur les affaires étalées sur les draps d'une couche. La main se moule sur le menton en guise de réflexion. Elle a décidé... Ce soir encore tout sera de noir.

    La sicaire se saisit de sa tenue d'un sombre parfait, repoussant les autres, pour en recouvrir son corps dénudé. Les gestes habituels se parent cette nuit d'un consciencieux bien remarquable. La chemise a été soigneusement lavée. L'Anaon ne la recouvre pas du parfum adopté et offert par Judas. Elle a abandonné le bracelet cadeau d'un slave et délaissé ses précieuses perles noires... Comme si elle ne devait mener avec elle ni souvenir ni trace d'autres hommes. La mercenaire embrasse un étrange dénuement pourtant surmonté d'un soin chirurgical dans le moindre élément de sa préparation. Les bottes ont été cirées et parfaitement décrottées. Le cuir du gilet a été soigneusement graissé et assoupli les jours précédent. La sicaire fomente, prépare déjà depuis leur arrivée à Paris dans un mutisme catégorique. Laconique jusque dans ses gestes, elle se drape de secret et d'une pantomime qu'elle n'écaille pas pour les beaux yeux de Judas.

    Les bottes sont enfilées, les ceintures passées. La balafrée toujours armée a troqué certains fourreaux pour d'autres tout autant choyés. Un regard vague embrasse son décor. Judas n'est plus là. Elle ne l'a pas entendu quitter la chambre. Peut-être est-il descendu dans la salle commune où parti se rendre dans quelques tripots. La mercenaire ne s'y attarde pas, et c'est la fenêtre qui retrouve à nouveau ses faveurs. Les azurites se posent sur le contre-bas de la rue calme, où les petites gens passent pour retrouver leur logis en cette fin de labeur. A cette heure, Il doit être en train de rentrer. Et ce « il » n'est pas Frayner...

    Fin prête, la balafrée se dirige vers la porte, attrapant son manteau, et quitte le cocon de leur petite chambre. Elle traverse l'auberge d'un pas résolu et la délaisse pour la fraîcheur de la nuit tombante. Ses bottes avalent les rues d'un pas métronome, et s'il ne s'empresse pas, il ne souffre pourtant d'aucune hésitation. A un croisement, un homme se penche pour ramasser le gant qu'il a laissé choir dans la terre. Sous ses habits de riche bourgeois, la carrure est solide et bien bâtie. Arrivant à sa hauteur, la mercenaire ralentit à peine... et les azurites se baissent quand les pupilles mâles se relèvent. Les regards s'accrochent. Se suspendent. Et comme si de rien était, chacun reprend sa route.

    Le regard à nouveau braqué devant elle, la mercenaire compte. Une rue... Deux rues. Elle bifurque sur sa gauche. D'une vérification elle se retourne avant de reprendre sa lancée. Une rue... Deux rues... Trois rues... à nouveau elle prend à gauche débouchant dans la venelle parallèle. Les prunelles se scellent alors entre les omoplates bourgeoises qui la devancent à distance raisonnable. Le nez féminin s'abaisse et ses pas ralentissent subtilement. Elle le laisse entrer, chez lui, par la porte de sa boutique de tapisserie. Encore, elle compte les pas qui la séparent de la maison refermée. Et c'est devant elle que la mercenaire se plante. Les premiers lumignons éclairent faiblement les ténèbres de la ruelle. Une main se plonge dans son escarcelle pour en extraire une clé qu'elle insère dans la serrure. Une vague œillade se porte dans la rue avant que l'Anaon ne pénètre dans la bâtisse avec l'aisance de ceux qui sont dans leur plein droit. Le battant est repoussé. L'esgourde ne prend pas garde d'attendre le claquement du pêne retrouvant la gâche de sa serrure. Trop habitée par d'autres pensées. Les azurites se sont levées au plafond. Elle sait où le retrouver maintenant. A l'étage. Dans sa chambre.

    Il y aura les marches grimpées et la porte refermée. Puis ensuite la surprise et enfin le heurt des corps. Animée ambiance que les murs avoueront de sons étouffés. D'une plainte qui fuse, aux accents femelle, des meubles qui s'agitent, et des objets dégagés en supplice. Du claquement des armes abandonnées sur le plancher. Et le lit qui grince, de recevoir le choc assourdi des corps. Palpitant emballé d'une respiration saccadée, c'est la femme qui exige de mener sa danse de son aura surplombante. On s'agitera encore et puis...

    Et puis un dernier sursaut des chairs. Un râle et un silence. L'Anaon a fermé les yeux.
    On pourra dire qu'avec lui, elle en a pris plein la face...


Musique : "An Uncertain Present", Assasin's Creed III, composée par Lorne Balfe
Titre en référence au livre de Jane Austen...que je n'ai pas lu...

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     | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Judas
La nuit est ennuyeuse, il a gagné aux cartes , trois fois au moins. Il n'a même pas eu assez soif pour se sentir plus gai ou plus bavard, la lassitude lui a fait regagner ses pénates plus rapidement de prévu. Les bottes cirées se sont tâchées de boue à la rencontre des rigoles sales, l'homme capé avait juré dans le silence de la nuit. Rentrer à l'auberge était une moindre solution, il était possible que l'Anaon y soit encore. Ils n'avaient jamais été très constants, l'indépendance de l'un, le respect de l'autre. Le seigneur et la sicaire formaient un couple qui questionnait de ne pas assez s'afficher , se démontrer. D'aucuns pouvaient les voir séparés par les lieues , par les occupations, par leur train de vie si différents, mais aussi parfois attablés face à face en taverne, ou coude à coude à un bal, continuité de l'autre ou ombre taciturne. Inséparables. Le couple questionnait oui, mais sans jamais apporter de réponses.

Et de réponses ces derniers jours, Frayner en manquait. De celles qui s'apportent toutes seules dans la tendresse d'un geste, dans la transparence d'un projet ou d'une envie. Solitude ou besoin d'émancipation. Anaon était ailleurs, souvent silencieuse, ou trop occupée. Une distance qui ne pouvait qu'éveiller les questions d'un amant trop attaché à obtenir les lumières d'une vérité toute crue. Judas se voulait centre de son monde, prêt à colérer de ne pas sentir les beaux yeux cobalts sur sa personne.

Lorsqu'il franchit les portes de l'auberge qui leur faisait toit depuis quelques semaines, l'atmosphère semblait presque morte. Le taulier essuyait des écuelles dans un coin, personne ne soupait plus à cette heure. La silhouette mince du seigneur aux gants s'engagea dans le couloir conduisant à leur chambrine, qu'il ne supportait plus vraiment.

Son retour en Anjou s'étendait depuis des semaines, rapatriant des effets qu'il entassait dans son appartement. Anaon lui avait parlé d'une terre rattachée au Brissac de la duchesse pour laquelle il ne cachait pas une tendresse particulière. Peut-être que c'était là bas, à Dénée, qu'il ferait son installation, avec son fils et l'Anaon. Une situation rétablie pourtant encore si étrange dans sa conception. Leur enfant , Elle, s'anoblissant pour lui. Elle la sicaire. Elle la mercenaire, la liberté. La libérée. Une ébauche de famille aux yeux de tous, et ses projets.

La main allait pousser le loquet de la porte, quand le geste se suspendit. Entrebâillée , elle lassait entrevoir ce qu'il se passait à l'intérieur. Spectacle intrigant. Judas retint son souffle. Les yeux corbeaux se plissèrent pour mieux saisir les gestes, leur sens. Elle se préparait. Non. Elle... s'apprêtait. Achevant une toilette bien inhabituelle à l'heure où la ville s'endort. Et où tout le monde rentre chez soi. Anaon elle, sortait. Il la vit ôter ses bijoux, comme on ôte une alliance, et s'attarda sur sa coiffure tout à fait différente de celle qu'elle arborait quotidiennement. Le palpitant du seigneur se mit à s'agiter. Il se mit en retrait sur le seuil voisin, afin de la laisser s'en aller sans se faire remarquer lorsqu'elle acheva sa toilette et ferma les yeux en écoutant le plancher craquer .

Il ne reconnut rien d'elle, agacé, lui emboita le pas à bonne distance pour la suivre dans la rue. Frayner aurait fait abattre son chien d'être par trop de démonstrations l'objet des attentions de sa Roide... Possessif indiscutable, jaloux éternel. Il brula de l'imaginer ailleurs, n'importe où où il ne serait pas, écarté de ses projets secrets. Déjà dupé, déjà revanchard.


Une rue... Deux rues. Elle bifurqua sur sa gauche. Il se tapit vivement à la discrétion d'une porte cochère lorsqu'elle se retourna . Une rue... Deux rues... Trois rues... Anaon n'était pas tranquille, sa démarche faussement détendue le racontait, ses oeillades la trahissaient. Judas se sentit nerveux à la regarder faire. Les rues étaient si sombres, il la distinguait si mal. Parfois pensant la perdre. Jusqu'à ce que...

La clef. La porte. Elle entra. Son sang ne fit qu'un tour. Qui était le fils de chienne ... Le poing de cuir se serra sur lui même , Judas se mordit la langue face à l'impensable.

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Anaon
Aux âmes trop sensibles, il n'est pas conseillé de lire la suite.

      Le fluide s'est agglutiné comme une perle à l'orée de ses cils. Une cire, scellant closes ses paupières. Le cœur qui bat aux tempes. Une pulsation que l'on ne perçoit jamais, qui à l'instant agite toutes les cellules de son corps. Le tremblement de ses membres, qu'elle prend soin de calmer aussi vite qu'elle a pu les faire vibrer. Et ses paupières closes...

    Elle sent une rigole, minuscule et véloce dévaler l'arrête de son nez et s'agglomérer en goutte au bout de ce dernier. Elle laisse s'écouler secondes et liquide, immobile. Puis enfin, les paupières s'ouvrent.

    La langueur a enlacé le corps sous elle, libéré de l'acmé dans un unique borborygme. La sicaire reste contemplative de cette accalmie, sans déplacer ses mains de leur prises, gardant un instant le regard fixe et statufié... Jusqu'à ce que les paupières ne battent nerveusement pour chasser cette souillure qui les agacent. Une épaule se lève et l'Anaon y frotte raidement sa joue, délaissant sur l'arrondi de cuir une trace vive et vermeil. Les mâchoires sont crispées. C'est dégueulasse... Moue écœurée. Et elle pose enfin son regard sur ses doigts maladroitement enfoncés dans une béance de chair.

    La tête renversée sur l'oreiller offre un bien étrange sourire tracé à même la gorge. Un sillon profond et carmin étrangement agrandi et déformé par les doigts anaons qui dans la panique n'ont su choisir entre pincer, boucher et compresser. La sicaire observe avec contrariété cette gorge entrebâillée. Elle déteste les effusions de sang. Elle déteste toucher aux artères. Ça gicle, ça en fout partout et laisse des traces. Et si l'Anaon n'est pas franchement avare de mignardises et ne craint pas la salissure, elle abhorre plus que tout le travail qui laisse des taches. Autant dire que ce soir, elle est servie.

    Un soupire lourd s'échappe de sa poitrine et la femme se laisse asseoir pleinement sur les hanches sous elle. Voilà qu'elle se fait cavalière d'un étalon bien macabre. Elle a mal au dos. Comme une brave petite vieille. Voilà ce qu'il en coûte de se laisser vivre bien trop oisivement aux crochets de Brissac. Perdrait-on la main et la musculature ? Il faut croire. Les azurites contemplent ses doigts qu'elle ne retire pas de la gorge. Le corps est mort. Le cœur ne bat plus. La pression sanguine n'est désormais qu'un concept. Plus rien de carmin ne risque alors de venir moucheter son visage déjà bien tavelé. Et pourtant... Elle n'ose toujours pas les extirper.

    Les prunelles glissent sur son autre main, arrimée à une dague fichée entre les côtes et enfoncée jusqu'à la garde. Une carotide tranchée, c'est la garantie d'une mort rapide, mais dans un réflexe aussi brutal qu'instinctif, la sicaire a asséné son coup de grâce là, juste entre deux côtes, perforant le poumon, empalant le palpitant. Faire taire ces gazouillis. Arrêter ce foutu cœur. Qu'il cesse d'envoyer gicler sa saleté de sang qui lui a jailli au visage et pouvoir à nouveau disposer de ses doigts. Oh...Quel gâchis ! Quel massacre.

    Ses doigts s'écartent autour de la fusée de l'arme et s'y tiennent suspendus au-dessus, comme s'ils craignaient que la dague ne se déloge toute seule. Puis alors ils se lèvent, tentant d'effacer l'hémoglobine, étalant plus qu'ils n'ôtent ce sang qui lui barbouille le visage. Une grimace la cueille quand sa main passe sur sa mâchoire. Diable ! Le bougre lui a décollé une mandale qui a failli lui arracher la tête. Il n'aurait pas dû la voir, et c'est en furtif que la mercenaire aurait dû lui percer le flanc. Elle a dû faire trop de bruit. Ou n'a pas réagi assez vite quand elle a constaté qu'il ne lui tournait pas le dos comme espéré. Il s'en est suivi une confrontation aussi intense que rapide. Les azurites se tournent et la tête pivote derrière elle. La chambre presque sensuellement éclairée de quelques bougies à l'aura tamisée a reçu quelque dommage. Petite, la pièce n'en est pas moins richement garnie de divers objets faisant l'étalage de l'opulence présomptueuse de leur propriétaire. Et parmi cette accumulation presque écœurante, quelques statuettes, perles et autres babioles se sont retrouvées déchues de leur piédestal fouillis pour aller embrasser le sol de leur cadavre.

    L'adrénaline redescend. L'Anaon s'accorde un brin de temps pour retrouver tout sang-froid. Les prunelles se posent sur sa première perce-maille tombée au milieu de ce fatras précieux. Puis elle embrasse à nouveau le décor sans que ses doigts ne se décident encore à quitter leur étrange nid de chair.

    _ Hum... Je sais fort bien comment tu attirais les femmes toi...


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     | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Judas
Il avait hésité. Entrer, ne pas entrer. Surgir et faire un esclandre, de poings et de mots, agripper les crins bruns de l'Anaon pour s'apaiser de l'idée d'un scalp qu'elle méritait. L'hésitation tue, dit-on. Sur ce coup là, elle lui avait fait perdre du temps. Le bâtiment semblait être une résidence privée, quoi qu'un petit hôtel particulier peut-être. Sans plus réfléchir, Judas entra à sa suite par la porte qui n'avait pas été refermée à clef.

La Roide tombait brutalement de son piédestal, de son statut quasi virginal comme ceux que le Frayner accordait aux mères , l'éclaboussant sauvagement . Intouchables, dénuées de vice, d'envies, mater doloris dévouées au respect d'elles mêmes, les Femmes étaient encensées, rien de comparables aux filles. Aux putains. Aux Autres. Il suivit une piste invisible, hébété, sans savoir encore où il envoyait les pieds, là chez un autre, un voleur, un maudit . Un Serguei, un ignorant ou un mort.

Embrouille magistrale, le crâne Judéen se martèle d'une envie de frapper fort, de casser, de faire valdinguer, de hurler. Il s'engouffre dans une pièce, une chambre, aperçoit cette silhouette à cheval, infâme, un monstre, de dos. Là. Une bête à deux dos. Les mains se tendent, nerveuses, faucheuses, vascularisées et tremblantes, prête à déloger de ce corps qui lui appartient l'indicible. La senestre agrippe l'épaule, puis le geste se retient, et le seigneur amorce un mouvement de recul brutal à la vue du sang, la cuirassée se recroqueville contre l'estomac.

Anaon est là , oeuvrant là où il délègue, souillée là où il porte toujours des gants... Humains sans l'être, des gants nommés Hugo, des Mains rouges instrumentalisées sans écoper de l'éclaboussure. Du carmin, partout, L'amant n'est pas si chaud que présumé, Anaon danse avec la mort. Judas est ulcéré, d'abord noyé dans une incompréhension monumentale puis vite rattrapé par une foule de vérités qu'il a occultées depuis trop longtemps .

Anaon trompe le temps dans le sang.

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Anaon


      La logorrhée du silence imprime de nouvelles notes. Parmi le chuintement des bougies, du bois qui travaille et des planches qui craquent. Feutré qui se dissimule. On appellera cela le sixième sens. Ce n'est qu'une foule d'informations imperceptibles qui affluent à l'inconscience et vrillent la nuque d'une désagréable tension. Rodée, la sicaire est à l'affût.

    Son dos se crispe subtilement. Les doigts se retirent de la gorge. Le carmin se recrache comme une bulle qui éclate, pareil à un tuyau d'eau que l'on aurait tenu boucher trop longtemps. Puis il se répand, avec toute la mollesse du monde. Un flux qui n'a même plus envie de couler. D'un geste qui se veut le plus discret possible, la main retourne s'arrimer à sa dague. La peau sur sa nuque se hérisse.

    Contact sur son épaule.

    La volte est immédiate. La lame est arrachée des chairs. Siffle, prête à pourfendre l'importun qui lui tord le buste. Mais à peine la silhouette entre-t-elle sans son champ de vision que la mercenaire est frappée d'horreur. Le contre-réflexe est brutal. Fraction de seconde. L'arme est brutalement lâchée pour enrayer tout reste geste malheureux. La reculée est violente. La main raide à en trembler, tétanisée par ce qu'elle aurait pu faire, reste suspendu entre deux airs. A demie assise sur le cadavre, l'Anaon darde Judas d'un air épouvanté. Incompréhension vandale qui fait éclater la moindre de ses pensées. La bouche s'entrouvre avec maladresse...
    Et rien en sort.

    Dans sa poitrine, le martèlement a repris sa cadence d'endiablé. Le sicaire en reste glacée d'effroi. La mécanique de l'esprit se remet pourtant bien vite en branle. Les azurites se braquent vers la porte, et sans attendre, la sicaire bondit sur ses pieds pour s'arrêter brusquement contre le chambranle. Une œillade dans le couloir. D'un côté. De l'autre. L'attente. Entendre d'autres pas. Rien ne se manifeste. Le calme ? La porte de la chambre est refermée, les condamnant au huit-clos d'un décor bien sanglant. Et à la mercenaire de se retourner vers l'Amant. Les questions s'entassent et se percutent dans sa caboche.

    Hébétée, largement contrariée, panique gelée par un sang-froid total. Les azurites sautent d'une prunelle à l'autre du seigneur.

    _ Que.. Qu'est-ce que tu fais ?!

    La voix est un murmure bien fort. Pressés, les pas reviennent, la main attrape la perce-maille tombée sur le plancher, reprend la dague jetée sur sur le lit.

    _ Qu'est-ce que tu fais ici !

    Dieux, Judas, dans quelle merde tu t'es fourré...

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Judas
Tu plaisantes.

Holy shiit. Judas gesticule nerveusement, faisant les cent pas à l'extrême opposé de du cadavre encore chaud, s'en voulant d'avoir assisté à ça , un peu comme un homme s'en veut d'avoir regardé entre les cuisses de sa femme la naissance de son enfant. La voix se fait aigüe de trop s'emporter.



Tu te toilettes pour sortir la nuit, tu entres chez un inconnu bourgeois ... Je ne pouvais pas deviner que c'était pour... ! ... Pour ça!


Bien sûr qu'il pouvait le deviner, si sa jalousie ne prenait pas le dessus sur sa raison. Le carreau d'arbalète tiré de sa main et éclatant la tête du gardien de la Rose Noire n'avait jamais quitté ses pensées . Un souvenir tenace , logé là quelque part. Judas savait depuis toujours la nature de l'amante, mais jamais il n'avait vu quoi que ce soit, su quoi que ce soit... Lorsqu'il l'avait connue, elle ne portait pas ces robes qu'il lui avait offertes, ces fards dont il aimait la voir poudrée, ces parfums qui masquaient le danger qu'elle émanait. La Roide était un produit brut et étincelant, qu'il avait toujours évité de mettre en bouteille ... Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce qu'Isaure disparaisse et que peu à peu elle prenne sa place. Encore un peu et elle lui taillait un sourire comme le sien, dans le mouvement! Garder contenance, garder son sang froid en murmurant d'un air faussement détaché, une main pinçant sa manche et les yeux évitant soigneusement le massacre .


Merde, ma chemise est tachée.

Il frotta frénétiquement, l'esprit brumeux. Enfin les prunelles vinrent presque mauvaises heurter la sicaire en plein labeur. Beaucoup de choses devaient changer. Judas le savait. Il fallait faire anoblir cette pierre sans taille , la laver de cette roture qui la ternissaient avec le temps, l'accorder à ses envies. Il fallait laisser le sang à d'autres Mains Rouges . Judas avait toujours laissé à cette femme qu'il aimait la liberté de son jardin secret, icelle lui avait toujours laissé la liberté d'en aimer d'autres en secret. Mais Judas avait vieilli, le fils qu'elle lui avait donné grandi, et il aimait bien moins de femmes qu'avant. Il escomptait l'épouser. Dédaigneux, il persiffla.

J'espère que tu es bien payée pour ça...


    Et moi, bon dieu... Qu'est-ce que je fous là...

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Anaon


      Chaque seconde compte. Un sablier inéluctable se retourne dès qu'on franchit la ligne du légal. Et à partir de là, on n'est jamais sûr du nombre de grain qui nous est imparti. La mort n'est pas un jeu, non. Ce n'est pas une ivresse soudaine qui vous rend tout puissant et intouchable. Ça vous fait beste après le grade de prédateur. Un gibier a traqué pour des chasseurs qui n'ont pas encore cure de votre existence. L'Anaon vit avec une épée de Damoclès appuyée sur la nuque. Ou une corde déjà passée à l'encolure. Et elle doit veiller à chaque moment que personne n'ait jamais l'idée de pousser le mécanisme qui lui collera les pieds dans le vide. Encore que la pendaison serait bien la peine la plus charitable que l'on pourrait lui octroyer. Parce que femme et païenne, elle sait que c'est la vierge de fer et le bûcher qui l'accueilleront... Elle ne mourra pas comme ça. Elle n'assouvit ni pulsion ni passion. Alors crever pour quelque chose qui ne vous cause aucun émoi serait plus absurde que tout.

    Le sentiment n'a pas sa place sur ce chapelet rythmé comme du papier à musique. Si la mort est une litanie ou un rosaire, chaque perle qui la compose doit s'égrener à la perfection. La sicaire embrasse alors un pragmatisme et un professionnalisme vital. Elle revient vers le macchabée avant de se tourner brusquement vers un Judas à la voix qui criaille, mains ouvertes intimant le silence.

    _ Chut chut chuuuuuuuuut !

    Un regard vif se porte vers les fenêtres heureusement occultées par de lourds rideaux. Et de tourner à nouveau une mine incrédule vers le Von Frayner quand elle comprend le sens de sa phrase. Soufflée... qu'une telle idée lui soit passée par la tête. Voilà belle lurette que sa fidélité n'est plus à prouver ! Mais la mercenaire n'osera faire aucun commentaire sur le sujet. Car elle s'en veut honteusement de ses imprudences. Contrariée, coupable, furieuse contre elle-même. Si Judas a réussi à lui filer le train sans qu'elle ne se rende compte de rien... Ce manque de précaution peut lui valoir sa tête. Ce n'est pas pardonnable !

    Merde, ma chemise est tachée.

    Par réflexe sa main la plus blanche se porte à sa propre joue puis la retire devant ses prunelles. Grimace. Elle se tourne puis attrape le premier bout de tissu qui lui passe sous la main pour s'essuyer nerveusement le visage. Judas est un paramètre qu'elle n'aurait pas du avoir à prendre en compte. Elle, qui déjà ne doit rien laisser au hasard pour sauver ses propres miches, doit désormais penser avant tout à la vie et l'honneur du Von Frayner.

    J'espère que tu es bien payée pour ça...

    L'Anaon est déjà remontée sur le lit, prenant le soin minutieux de ne pas poser le genou sur le sang gorgeant l'édredon. Sans aucune pudeur ni dégoût, la sicaire faufile ses mains dans la moindre poche et cachette vestimentaire du bourgeois étendu sur ce catafalque qui fut le lit où il a fait grincer des dents à bien des maris.

    _ Cent cinquante écus par mois pour être maître d'arme... Cent écus, c'est ce qu'on arrive à me donner pour une simple escorte.

    Les sourcils se froncent, les mains se défont de la dépouille et elle descend prestement de la couche. Elle analyse un bref instant le tableau sous ses yeux. Non.. Il n'y a pas besoin d'arranger le corps pour une quelconque mise en scène. Et puis maintenant que les taches de sang racontent leur histoire, il est trop tard pour bouger quoi que ce soit. La balafrée s'attelle immédiatement à ouvrir le tiroir d'une table de chevet, se retourne brièvement pour expliquer à Judas avec une assurance sans faille.

    _ Il me faut trouver un petit pendentif. Ovale. Finement ciselé en or, serti de quelques perles blanches et d'un peridot en son centre. C'est une pierre verte. Il fait office de pomme de senteur en fait, mais il est ovale. Toujours pendu à une chaine en or en théorie.

    Aide-moi donc. Si tu veux sortir au plus vite de cet enfer...

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     | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Judas
Cent cinquante écus pour être mère, c'est déjà bien payé ... Aurait-il pu dire, vexé de cette réflexion pécunnière revenant finalement un peu, sur leur petit arrangement . Mais ses lèvres restèrent pincées, par orgueil et peut-être aussi pour ne pas saccager le méticuleux travail de confiance qu'ils tentaient d'instaurer entre eux ... Anaon jouait officiellement le rôle public d'un Maitre d'arme payé par Judas et dévoué à l'enfant Von Frayner, officieusement elle pouvait jouir d'un peu de libertés et de temps à consacrer à son fils sans devoir justifier la tendresse et sa proximité constante auprès de lui à l'entourage de Judas. Mine de rien, Judas tenait à lui rendre cette place officielle de mère, prenant la place d'une Isaure qui n'était plus... Mais la manoeuvre devait se faire avec intelligence pour ne pas éveiller les soupçons sur l'origine d'Amadeus. Anaon deviendra mère de son fils lorsqu'elle aura épousé le père.

Il la regarde s'essuyer le visage, encore fasciné et contrarié de l'image qu'elle lui offre. Mercenaire, de sang et de fer. Il était question maintenant de nettoyer ses cochonneries sans doute, le seigneur se sent indésirable, grain de sable venant enrayer la machinerie. Cheveux sur la soupe aux viscères. Lorsqu'elle se met à fouiller le corps, il retient au haut le coeur, main au gant retenant les lèvres de le trahir. Judas n'est pas un homme de basses besognes. Au mieux, il se salit à la chasse, où coule le seul sang qu'il ne craint pas. Le reste incombe à Hugo. Aux mains chirurgicales. A une Anaon. Triste constat. Lorsqu'elle se tourne vers lui pour formuler sa recherche, Judas reste pantelant. Finalement, lorsque la demande est assimilée, il se met à secouer vivement la tête.


Ha! non non non ! Je...

        'VLAM' !


Une porte qui claque non loin. Quelqu'un est sans doute entré dans la maisonnée. Le sang de Judas ne fait qu'un tour. Comme un beau diable les mains arachnéennes se mettent à retourner les moindres recoins de la pièce, à la façon d'un condamné dont le temps est compté pour sortir d'un odieux piège qui lui coutera la vie. Et les lèvres de rugir dans un chuchotement hargneux :


Je te déteste...! Je te déteste!

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Anaon


      Riposter au refus de Judas pour lui intimer le fait qu'il n'a pas trop le choix que de faire ce qu'elle lui dit, l'Anaon n'en a pas le temps. Les mains s'immobilisent dans les entrailles du tiroir. Des crocs glacés se plantent dans sa nuque quand elle relève le nez dans la direction du claquement. La porte d'entrée ? Une autre pièce ? Une giclée d'adrénaline lui gèle les veines. Le nez en l'air, l'oreille aux aguets, les méninges carburent à vitesse grand V. Il ne faut pas qu'on la voie. Mais il faut encore moins que l'on voie Judas. Si personne n'en a jamais eu la preuve – outre le Von Frayner brutalement aujourd'hui- l'on devine tacitement dans quel genre de milieu traîne l'Anaon... mais si l'on en venait à rattacher le noble d'une quelconque manière à l'une de ses affaires macabres... Dieux, ce serait un drame.
    Allez au-devant d'un témoin gênant, c'est ce que la sicaire aurait fait sans hésiter. Mais laisser Judas seul n'est pas une option qui la séduit pour autant. La porte de la chambre est fermée. Autant qu'ils trouvent au plus vite ce pourquoi elle est venue... Le problème de l'intrus se règlera en temps et en heure.

    Prestement le regard revient dans le tiroir, non sans laisser traîner son attention par delà les couloirs et les escaliers qui peut-être grinceront d'un poids qui les enfonce. Fouille infructueuse, la mercenaire se rapproche de Judas pour enquêter dans un autre coin.

    _ Fallait pas me suivre aussi ! Non mais quelle idée j'te jure... Vois ou ça mène la jalousie, lui il est mort pour ça ! C'est pas bien beau t'en conviendras...


    Un bref coup de menton désigne le corps sans vie sur le lit. Scène de ménage incongrue sur fond d'hémoglobine. Celle-là ils ne l'avaient encore jamais faite. Les doigts poussent, découvrent et déplacent, s'arrêtant parfois pour guetter plus attentivement les sons extérieurs qui pourraient planer par-dessus leur raffuts feutrés.

    _ Je doute qu'il ait sérieusement caché le médaillon, il aime afficher sa richesse... Peut-être qu'il l'a donné à une autre maitresse, mais alors ce serait...

    La voix se coupe, les azurites traînent dans le sillage des inspections de Judas. La main empoigne vivement un collier de perles qu'elle agite sous le nez du Seigneur.

    _ Ça tu prends ! Ça a de la valeur et mieux vaut toujours tenter de faire passer un crime pour un vole qui a mal tourné... On suspectera toujours les petites lames des Miracles avant de penser aux vrais sicaires !

    Sans lui demander son avis, elle fourre le bijou dans sa poche avant de retourner à ses fouilles. Le pendentif est d'une extrême valeur, oui, mais les commodes débordant de l'étalage de l'aisance du bourgeois, suintant jusqu'à la qualité du tissu des épais rideaux, elle doute que ce dernier se soit privé d'afficher un tel bijoux à sa contemplation narcissique. Elle envisage néanmoins les possibilités les plus folles, et accroupie, inspectant de l'index une rainure dans le plancher, elle tend à Judas la dague qui était encore plantée dans le poitrail bourgeois quelques minutes auparavant. Sans même tourner la tête.

    Les lèvres dégagent un flux pensif.

    _ Une autre pièce peut-être... J'vais aller voir.


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     | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Judas
Elle lui parle de jalousie, de sait-on quoi, mais lui n'est plus là. Retournant les effets du mort comme on chercherait la clef pour sortir Judas ne l'entend pas. Le visage fin du Von frayner s'est semble-t-il éclairci , disons le avec les bons mots, le satrape est carrément palôt, la perle de sueur sur la tempe et le souffle raccourci... Ne ne ferons pas état de ce qu'il reste dans son pantalon. Il n'y a que les femmes pour parler autant, tout le temps, dans les pires moments. Un moment de silence, le collier vient trouver la poche d'un Judas lobotomisé. La réaction ne se fait pas attendre, l'ironie masquant - ou pas - une extrême nervosité.

Les perles blanches ne me vont pas au teint!

La lèvre supérieure se réhausse à la vue de la dague carmine tendue vers lui. Sur le fil tranchant l'hémoglobine a commencé à cailler la marbrant macabrement , et la garde le repousse comme la peste. Le seigneur se sent impuissant face à cet enchainement suréaliste, et cela lui arracherait presque un gémissement de désespoir... De la senestre il tient l'objet du crime par l'extrémité du bout des gants, comme la pire des saletés, le geste semble douloureux. Et si quelqu'un entrait dans la pièce , là, et le trouvait tenant cette arme près du pauvre type? Anaon entrain de fouiller, et tout ce sang qui macule la chambrée comme une nouvelle décoration..? Fini Judas. Adieu les jours de chasse, le lapin au sirop , bonjour les geôles, les rats et l'échafaud !

Il détaille le macchabée un instant, comme si ses yeux ne pouvaient faire autrement, happé par ce tableau de boucher qu'il avait jusque là soigneusement évité de détailler. Bon dieu, Etait-ce vraiment cette femme qui avait fait cela? Sa femme? Celle qui des mêmes mains lui préparait des douceurs et caressait ses reins? Et si elle le surprenait au lit avec une autre, un jour, ferait-elle de la purée de ses parties génitales comme ce bon vieux bourgeois compoté?
Un grognement rageur finit par lui faire prendre contenance, les corbeaux viennent chercher les bleus .


Tu ne vas n... Humpf.


et dans un long murmure étouffé perceptible par tout l'étage:


... Attends moi! Il a bougé!

Il laisse tomber la dague dans un spasme de dégout et prend ses jambes à son cou.
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Anaon


      Nez toujours penché sur les planches, l'Anaon attend que les bonnes grâces de Judas veuillent bien la soulager du poids de sa dague. Mais monsieur se fait désirer à défaut de désirable, et quand enfin la lame quitte ses doigts avec force de « douceur », la sicaire se relève, épargnant heureusement à sa vue la vision d'un Judas éblouissant de virilité dans sa prise en main toute masculine de l'arme... Oui... Une poule devant un couteau aurait été plus convaincante. La sortie est gagnée, le Frayner abandonné, le pas s'engage à peine dans les couloirs quand...

    ... Attends moi! Il a bougé!


    Un bruit de chute. Sursaut ! La sicaire fait volte-face sans réfléchir, se précipice à nouveau dans la chambre en manquant de percuter le fuyard, s'arrêtant brutalement contre le chambranle de la porte. Un regard fébrile se pose avec précipitation sur le cadavre...

    Toujours aussi mort.
    Et sans avoir bougé d'un seul poil de sa position de macchabée.

    Bug. Un regard torve glisse sèchement vers Judas dans un «  Tu te fous de moi ? » muet. Salive avale pourtant tout commentaire. Femme de tant de contenance, cette Anaon. Les azurites dévalent alors sur les mains du sybarite... vides. Puis sur la dague échouée dans la chambre. Puis à nouveau sur les mains. Et enfin dans les prunelles seigneuriales dont le teint arbore la lividité des cierges de Pâques.

    _ J'te préviens dès notre retour en Anjou, j'te veux debout dans tes bottes et à l'aube pétante ! J'apprendrais au fils à tenir une arme et surtout au Père !

    Voilà qui est dit ! Toute mercenaire qu'elle est, la balafrée est une femme qui sait tenir sa place. Jamais, au grand dam jamais elle n'avait fait la moindre remarque sur les incontestables... lacunes du seigneur en matière de combat et d'arme. Encore moins pour lui signifier implicitement qu'en la matière, c'est elle qui portait la culotte, et plutôt deux fois qu'une. Pas contrariante, elle aurait même répondu aux médisants que si Frayner ne portait pas d'épée, c'est que Frayne n'avait rien à compenser, voyons. Le blason du mâle tel qu'on l'imagine aurait été sauf. Mais aujourd'hui situation oblige, elle n'a aucune pitié pour la fierté masculine dont elle broie froidement la fierté.

    Faisant demi-tour d'un pas contrarié pour gagner la prochaine porte, la mercenaire prend le temps de se retourner pour agiter sa percemaille en direction du brun en maugréant.

    _ Et ramasse-moi c'te putain de dague bon sang de bonsoir !

    Il va crever. L'Anaon en est désormais sûre. S'il ne se fait pas embrocher pour une connerie, Judas va tout simplement lui claquer entre les doigts. A nouveau, elle sera veuve avant le mariage et elle aura tout gagné. Damned... Palabrant mentalement sur sa pauvre situation de mariée de la poisse, la sicaire pousse avec précaution la porte de la pièce adjacente à la chambre rouge. Une autre salle à coucher.

    _ Fouille là dedans y'a personne.

    La sicaire se recule, bien décidée à faire le tour du propriétaire pour trouver enfin, d'où provient le premier claquement entendu un peu plus tôt.

    _ Fais gaffe aux cadavres dans le placard !

    Était-ce nécessaire de rajouter une couche d'humour douteux ? Non. Mais ça fait du bien.

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