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Du fil, des aiguilles et une potiche, s'il vous plaît

Eliance
    « Je te laisse, les robes ne se cousent pas toutes seules.
    - Je t'aid'rai, si tu veux.
    - J'ai besoin d'un mannequin pour voir si la robe de Rosalinde tombe bien.
    - J'pass'rais, alors.
    - Tu n'as juste qu'à ... être debout et attendre que j'ai fini. Et espérer ne pas te prendre un coup d'aiguille. »

      Elias et Eliance en taverne


L'inactivité est le pire des maux. La dernière fois que Diego est parti, Atro et Mike ont eu la magnifique idée de se marier, chargeant ainsi Eliance et son esprit dérangé de l'organisation de l'heureux jour, l'éloignant par le même coup de sa falaise. Se marier tous les six mois n'est pas tellement envisageable. Cette fois-ci, aucun événement ne s'offre à la Meringue. Belley est là, petite, étriquée. Elle a beau arpenter les rues, les occupations se font rares. Et Eliance déprime plus que de raison. Les tourments tournent en boucle dans sa caboche. Les larmes coulent sans discontinuer. Les premières activités qui se présentent à elle sont accaparées dans une ardeur acharnée et chargée de désespoir. Le recrutement a été l'une d'elles, le moral du Jok' en est une autre. Mais rien du niveau d'un mariage où les protagonistes réclament des fleurs au mois d'hiver, des frusques cousues sur mesure, un buffet complet mitonné par la témouine et dépressive en chef... de quoi vous encombrer bien comme il faut tout un mois durant.

Alors quand Elias a accepté l'aide proposée, autant dire qu'elle n'a pas raté l'occasion. Coudre, elle sait. C'est l'une des premières choses que sont père lui ai appris. Aider un tailleur ne lui semble pas tellement sur-humain. Sauf que ce n'est pas l'aiguille qu'elle tiendra, mais la robe elle-même. Il a besoin d'un mannequin et non de petites mains. Un truc qui soit debout, qui ne bouge pas, le temps des dernière retouches. C'est nettement moins intéressant que de jouer de l'aiguille, de se piquer le bout des doigts par inadvertance, mais Eliance accepte. Tout de même.

C'est comme ça qu'elle ose frapper à la porte du jeune russe. C'est comme ça que sa mine fatiguée et dépourvue, ou presque, de tignasse s'engouffre dans la maison, discrète et méfiante comme on pénètre dans l'antre d'un ogre.


Elias ? C'moi...
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Elias_romanov
Elias avait besoin d'un mannequin. Mais vraiment. Parce que bricoler un truc en bois et en coton qui ne bougeait pas, c'était certes pratique, mais on en oubliait qu'on mettait des gens vivants dans les vêtements. Ou inversement.

Donc étrangement, quand ils ne pouvaient pas bouger, ils râlaient, les coutures craquaient et il fallait tout recommencer. Elias s'était fait avoir une fois, et s'était juré de ne pas réitérer la chose. Ainsi parfois il embauchait la fille du boulanger des galeries Lafayotte pour jouer les mannequins vivants, histoire de vérifier qu'elle pouvait respirer et que non, lever les bras en l'air ne signifiait pas avoir le corsage remontant jusqu'au cou.

Eliance s'était proposée pour l'aider pour la robe de Rosalinde, et il l'entendit beugler alors qu'il se trouvait à l'étage, préparant ce qui était nécéssaire.


Je sais que c'est toi.


Il n'avait pas beaucoup de visites encore ici, de toute façon. Il descendit et trouva Eliance. Il n'y avait pas grande peur à avoir, à vrai dire c'était meublé et à peine décoré dans les pièces du rez-de-chaussée.

Monte, ça se passe là-haut.

Lui faire visiter ? quelle idée ! Et sans attendre, il repartit pour la chambre reconvertie en atelier.
Eliance
Le « c'est moi » est sans doute en trop. Mais Eliance a toujours des problèmes avec ce genre de situation. Rien dire, ça se fait pas. C'est pas poli. Dire bonjour est inutile, vu qu'ils se sont déjà rencontré ce jour. Juste l'appeler ? non. Et dire que c'est « Eliance » est ridicule vu qu'il l'entend bien à sa voix. D'où le « c'est moi » un peu incongru.

La roussi-blonde prête pas franchement attention à la tronche de la chaumière. La déco, c'est pas son truc et on peut pas dire qu'elle fasse une femme d'intérieur formidable. Elle préfère garder les yeux sur l'hôte russe du jour et le suivre à l'étage. Étrangement, même si c'est elle qui lui a filé les clés, elle a jamais mis les pieds dans la bicoque. Elle est donc étonnée de savoir que l'atelier est à l'étage. Elle l'aurait plutôt vu au rez-de-chaussée. D'abord parce que c'est plus pratique pour les livraisons, que les bouteilles sont à portée de main, mais surtout parce que à l'étage, sont les chambres.

La voilà qui rougit. Ça faisait longtemps. Pour la petite histoire, Eliance est pudique, hantée par une certaine gêne tenace. Et pénétrer dans la chambre d'un homme fait partie des choses ô combien honteuse et incorrectes, de son point de vue. Alors là, bien sûr, la chambre ressemble davantage à un atelier qu'à une chambre. Les rouleaux sont partout, certains sont étalés au sol. C'est un foutoir savamment organisé, mais surtout, ça reste une chambre ! Elle rougit donc et tente de dire quelque chose de pas trop stupide.

Ah ben t'es bien installé...

Stupide. Essai suivant.

Faut que j'essaie un truc, alors ?

Bon... c'est sans espoir. Mais faut la comprendre, aussi. Elle est en dépression, enterre un mari encore vivant écroulé dans les bras d'une Tarte, brûle des robes d'ange, saute sur du foin dans des granges pour se libérer l'esprit. Alors elle a pas les idées très claires à force d'être noyées dans les larmes et la bière. D'ailleurs, son attitude a changé. Elle ne rit plus beaucoup, sourit avec parcimonie quand quelque chose l'amuse réellement énormément. Et c'est un regard étrangement vide d'émotion qui fait le tour de la pièce avant de s'arrêter sur le tailleur.
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Elias_romanov
Eliance pourrait constater qu'il n'y avait pas de lit dans la pièce, probablement que le tailleur dormait ailleurs, notamment dans l'autre pièce de l'étage, dont la porte était fermée. Les risques d'agression risquaient donc d'être assez limités.
Elle semblait assez gênée et il lui sourit gentiment.


Oui.

Elias décida de ne pas considérer le fait qu'elle devait savoir exactement pourquoi elle venait, vu qu'ils en avaient convenu oralement.
Le tailleur désigna sur la table les éléments qui composaient la robe. C'était une houppelande rouge, surmontée d'une sorte de tabard ouvert.

Elias la savait pudique, elle le lui avait assez bien montré. Ainsi il se rendit sur le seuil de la pièce, prêt à la laisser enfiler tout cela.


Appelles moi quand tu as fini. Sauf si tu as besoin d'aide pour l'enfiler, si tu sens que ça va se déchirer.

Et il referma la porte derrière lui, pour redescendre en bas.
Eliance
Le regard vague suit celui du tailleur pour atterrir sur la table et les tissus étalés. L'objet de l'aide est là. Et déjà, le jeune homme la laisse seule. Ni une ni deux, les bottes sont retirées, les frusques d'Eliance glissent au sol, alors qu'une main se saisit de la chose rougâtre. Elle a gardé sa chemise, histoire d'être sûre que ses plaies au bras ne suintent pas sur la robe essayée. Même rouge, ça ferait mauvais genre. La robe est tournée, retournée, étudiée dans les moindres détails avant d'être enfilée par le haut. Le tissu glisse le long de ses hanches pour suivre la descente vertigineuse de l'attraction terrestre. Aucun accroc n'est à déplorer. De toute façon, ses cheveux ne risquent pas de s'emmêler. Une idée de génie, cette coupe avangardiste et décidément moche pratiquée par le blond.

La seconde partie de la robe pose davantage de problème. D'un coup, une question existentielle se présente. Ca se met au dessus ou en dessous ce truc ? Le nez se fronce. La chose est observée. Mais aucune réponse ne semble inscrite dessus. C'est donc avec cette partie en main que la Meringue appelle le tailleur.


Elias ?!
J'comprends pas tout... là...


Depuis son enfance, elle se refuse à porter des belles robes. De toute manière, ses finances ne le permettent pas. Son premier mari trouvait ça très avantageux, radin comme il était. Le second n'a même pas dû y réfléchir. Et Eliance ne connaît rien aux pratiques de la mode. Lui demander de coudre une cape aurait été royalement plus simple pour elle. D'ailleurs, le regard interrogateur qu'elle jette à la chose sombre en dit long, alors qu'une main vient s'engouffrer dans ce qu'il reste de sa chevelure ambrée.
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Elias_romanov
Elias avait à peine eu le temps de faire un truc futile qui ne servait en rien l'intrigue et qui ne serait donc pas détaillé, que la journaliste appelait à l'aide. Un léger soupir, il se demandait bien ce qu'il y avait à comprendre dans le fait de revêtir deux vêtements l'un sur l'autre.

J'arrive !


Finalement il remonta, trouvant Eliance habillée de la houppelande rouge, mais visiblement circonspecte face à la suite.

Ah, je vois.

Bon, ce n'était pas le cas, mais il n'allait pas la vexer. Il prit le tissu sombre, demanda à Eliance de lever les bras, et lui enfila le tout, avant de nouer les liens dorés. Deux pas en arrière, pour voir si cela correspondait bien au modèle demandé par Rosalinde, et il prit aiguille et fil.


Bon, tu ne bouges pas, sauf si je te le demande.

Finalement, il redéfit les liens, et se concentra sur la houppelande rouge, notamment les coutures.

Tu es un peu plus maigre qu'elle visiblement. Non ?

Pinçant le tissu au niveau des côtes, il remarquait qu'il y avait plus de marge qu'il ne l'avait pensé.
Eliance
Effectivement, lever les bras paraît simple. L'interrogation s'évanouie donc quand le tailleur prend les choses en main. La seconde partie se met donc sur la première. Les bras redescendent mais restent écartés pour permettre au tailleur de procéder. Elle ne bouge pas, se fait statue. En fait, elle est parfaite pour jouer au mannequin de paille. Sans doute un peu maigrichonne sur les côtés brillants.

D'ailleurs, la réflexion ne tarde pas à tomber. Le nez descend sur la robe. Déjà pas épaisse de base, Eliance n'a pas la dépression particulièrement copine avec son appétit. Pour sûre, qu'elle a fondu. Si tenté qu'un os puisse fondre.


Ben... c'pas qu'elle est grosse... Mais j'dirais qu'elle est un poil plus épaisse qu'moi.


En vrai, qui a idée de mesurer le tour de taille de sa supérieur hiérarchique ? Personne ! Eliance en sait rien, de si la Rosalinde est plus grosse, moins grosse, combien de pouces elle a de bourrelets. La seule chose dont la Meringue soit sure, c'est qu'elle ne roule pas pour se déplacer. C'est déjà une bonne chose. Mais est-ce que ça se dit, ce genre de chose ?

Elle roule pas, quoi...

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Elias_romanov
Le tissu soyeux fut laissé tel quel, il lui faudrait faire avec les mensurations maigrichonnes d'Eliance. De toute façon, vérifier que les coutures étaient correctes ne nécessitait pas que le mannequin soit aux bonnes mensurations. Cette dernière confirma d'ailleurs que Rosalinde était plus en chair qu'elle, ce qui allait de pair avec le souvenir qu'Elias avait d'elle au Louvre.

Il releva ses yeux gris vers la journaliste, visiblement surpris. L'expression lui était peu familière et il lui fallut un instant pour visualiser la scène telle que cela devait être imagé.


Elle... ne roule pas.

Après un bref moment de réflexion, il cessa d'observer la jeune femme et se concentra à nouveau sur son travail, se contentant d'une de ses réponses habituelles quand il était sceptique.

Hmmm...

Après encore un moment à vérifier le tombé de la houppelande rouge au sol, et qu'Eliance faisait bien une taille similaire à la grande maitresse des cérémonies du Louvre, il lui permit de bouger.

Marche un peu, s'il te plait.

Allez Eliance, tu fais amour à la caméra maintenant !
Eliance
Au regarde gris braqué sur elle, Eliance comprend que ce genre de chose ne se dit pas tout haut. Mais le russe mystérieux et surtout poli ne lui fait pas remarquer davantage. Il reprend son travail, son examen du tissu, des coutures.

La Meringue ressemble à un épouvantail, immobile, les bras écartés, revêtue d'une robe qui ne lui va pas, bien trop belle pour elle, des brains de paille courts dressés sur la tête. Seulement, elle ne semble ni effrayer les corbeaux ni les tailleurs. Un piètre épouvantail en somme.

Lorsque l'ordre change, elle en est presque surprise et lance un regard un brin perdu au tailleur. Marcher... oui... un pied devant l'autre. Elle sait faire, c'est pas le problème. Elle ne comprend seulement pas le principe. Un épouvantail ne marche pas ! Mais comme l'épouvanail est docile, il s'exécute. Un pied nu s'avance, poussant le tissu rouge du bout des orteils, bientôt rattrapé par le second. Les mouvements sont lents. La pièce est petite, alors parvenir à un mur en trente secondes ne semble pas judicieux. Et puis peut-être le tailleur souhaite-t-il voir le tissu bouger au ralenti.

Les pas se succèdent, décorticant les gestes au millimètre. D'abord le talon se pose, puis le pied se développe pour glisser sur la plante et enfin pousser sur les orteils. Et, comme pour accompagner ce pied-là qui épouse le bois du plancher, un son se fait entendre, petit, continu. Un orteil, le petit du pied gauche, a trouvé confortable de s'installer dans l'ourlet. À ce bruit, la Meringue s'immobilise, gardant bras et pieds tels quel. Ses yeux se lèvent lentement vers le tailleur alors que la bouche se cristallise en une grimace.


oups...

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Elias_romanov
A voir Eliance faire au départ, le tailleur crut que quelque chose n'allait pas dans le vêtement. On marchait rarement comme si on avait un squelette de fils de fer, et il comprit finalement qu'elle n'était pas habituée à porter ce genre de choses. Par tous les saints, heureusement qu'il ne lui avait pas demandé de porter des talons... Il aurait eu droit au vol plané ou à la cheville foulée, et certains habitants du coin lui seraient probablement tombés dessus en représailles.

Finalement, le cri de l'ourlet qui commençait à se déchirer se fit entendre, et Elias se pencha sur le morceau de tissu fautif.


Bouge pas !

De toute façon, elle ne semblait pas vouloir faire autre chose. Aiguille et fil en main, il passa un long moment à réajuster la longueur de la robe, pour éviter qu'un officier royal se viande en plein couronnement par sa faute. Cela faisait tâche sur le CV.

Il finit par être assez satisfait, et se releva.


Je t'apprends un truc.

Elias prit la main de la journaliste et lui fit prendre un morceau de la robe. Ou plutôt des deux robes juxtaposées, pour les relever un peu dans un geste élégant que les nobles et bourgeoises affectionnaient. Six siècles plus tard, à défaut de houppelandes, les dames feraient ça avec leurs sacs à main.

Tu peux marcher comme ça. Essaye. Un peu plus vite quand même, que je vois comment ça fait à l'arrière.

Et l'artiste se recula, laissant l'épouvantail reprendre son travail d'effrayage des plis de tissu.
Eliance

D'une immobilité statuaire, Eliance suit des yeux le tailleur penché sur l'ourlet malmené. Un autre jour, dans d'autres cirsconstances, dans d'autres humeurs plus gaies, elle l'aurait volontiers poussé du bout de son pied nu pour le voir choire sur le parquet et râler comme un poux. À croire que la bêtise s'est enfuie de son esprit à l'instant où Diego l'a abandonnée, puisqu'elle ne songe pas un instant à un tel déroulement, bien trop occupée à garder un équilibre précaire avec ses bras un peu écartés et sa patte en l'air.

À aucune moment elle ne songe à poser ce pied. À aucun moment elle ne s'imagine que ce n'est en rien grave de bouger d'un demi-millimètre. Elle ne doit pas bouger, elle s'exécute, en mannequin-épouvantail docile. La suite la laisse perplexe. La voilà en train d'apprendre à marcher. Et ça, par un tailleur de son âge ou presque. Cherchez l'erreur... Mais comme elle craint que certains détails lui échappent et que la leçon ne soit peut-être pas seulement relative à avancer les pieds, elle écoute et s'applique. Les doigts se replient sur le tissu, sous l'impulsion de la main russe qui est venu épouser la sienne.

La scène paraît étrange à Eliance. Un peu comme tout ce qu'elle vit depuis le début de sa rencontre avec Elias. Tout prend un parfum tellement spécial, avec ses humeurs, ses mystères, ses façons d'être. Alors, comme d'habitude, elle ne prête guère attention à cette ambiance et marche, les tissus fermement retenus dans sa main, les pieds s'activant plus rapidement, respectant ainsi à la lettre la demande du russe. La robe rouge vient caresser la peau de ses jambes à chaque pas, s'enroulant et jouant avec elles avant de repartir pour mieux revenir dans un ballet incessant. Cette sensation procure un début de sourire sur le visage impassible jusqu'alors de l'épouvantail dépressif.

Arrivée au bout de la pièce, elle entreprend un demi-tour. Les pieds nus pivotent sur le plancher mais, ne s'attendant pas à autant de glisse, l'un d'eux se dérobe, déstabilisant Eliance et la projetant contre le mur. Elle se rattrape de justesse sur le mur et se met à rire, doucement.


J'fais pas un bon mann'quin, hein.


Le demi-tour, même si assez catastrophique, a été fait. Et elle marche en direction du tailleur en le fixant des yeux, avec la volonté de lui prouver qu'elle peut le faire, marcher avec tout ce tissu sur elle sans même se vautrer. Les dents viennent même mordre un bout de la chaire de sa lèvre pour parfaire la concentration. Et elle marche, vers lui, tenant bien ajustée la robe sans sa main, essayant d'être droite et digne, malgré ses cheveux de la longueur de ceux d'un enfant.
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Elias_romanov
Après une rencontre presque fracassante contre le mur, Eliance se redressa, avant de faire une remarque sur son talent.
Le tailleur se contenta d'un sourire, tout en constatant qu'il y avait plus de peur que de mal.


C'est mieux qu'un bout de bois.

La journaliste revint vers lui, tout en le regardant assez intensément. Elias réussit à ne pas se laisser trop distraire, pour effectivement vérifier que tout allait bien.
Et fort heureusement, c'était le cas.


Je te remercie.

Elias ôta le tissu gris après avoir défait le lacet, et laisserait Eliance ôter la houppelande rouge.

Au fait, tu m'as dit que tu savais coudre, tu sais faire des choses en particulier ?

Et pourquoi pas en faire son apprentie ?
Eliance
Arrivée iminente. Sans encombres supplémentaires, Eliance parvient jusqu'au tailleur. La robe est entière, pas si déchirée, le mannequin-épouvantail en vie. Maseltov ! Enfin non, elle connaît pas le russe, et moi non plus. Notons seulement : alléluia ! Que le russe lui enfile une robe ne l'a pas franchement choquée. Mais qu'il lui retire devient quelque peu gênant. Même si il s'agit de la robe du dessus, la Meringue rougit atrocement, regarde ses pieds.

J'me débrouill'rai pour l'reste...


La crainte de mains russes posées sur elle est toujours là. Si elle les a laissé un tout petit peu se perdre dans ses cheveux alors longs, un soir à Paris, il en est tout autre chose ici, présentement. À Paris, l'instinct s'était invité. La pulsion, l'insouciance, aussi, grâce aux contes et autres confessions déguisées. Ici, à Belley, n'est que la réalité. Et la réalité, c'est qu'elle est maudite, abandonnée une énième fois par son mari et qu'elle s'est promis à elle-même chasteté pour éviter de faire d'autres déçus. Les mains ménudiériennes viennent lisser le tissu rouge de la robe, machinalement. Les vieux réflexes de son enfance réapparaissent, dans cette tenue qu'elle ne porte plus quotidiennement.


Des capes, des robes simples...
J'sais coudre un galon, c'genre de choses.
Et puis des fleurs, aussi.

Pour l'mariage de Mike et Atro, j'en avais fait tout un tas. Et puis j'avais fait la cape de Mike, aussi. Bleu qu'il la voulait.

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Elias_romanov
Le tailleur nota la gêne d'Eliance, et murmura en réponse un amusé :

Je sais.

Il ne lui avait pas imposé l'habillage, il ne le ferait pas pour le déshabillage. Elle lui raconta alors ce qu'elle savait coudre. Ce n'était pas grand chose, mais cela pouvait toujours être utile, qu'elle se sente utile, à ne pas errer dans Belley à ruminer sur sa vie.

Peut-être que je te demanderai de l'aide alors.

Elias prit la direction de la porte de la petite pièce, qu'il ouvrit.

Je te laisse te rhabiller, fais attention tout de même.

Ce n'était pas le moment de risquer un craquage. Et cette fois, Elias prit la porte, au sens figuré, pour redescendre en bas.
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