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Dors mon ange, repose pour toujours et à jamais

Mariealice
Qu'il était des routes ardues, sombres, suffocantes, là où elles auraient dû être joyeuses, libres, faciles...

Qu'il était des retours en terre aimée que l'on ne voudrait jamais avoir à connaître...

Que celui-ci lui arrachait le cœur à chaque inspiration, comme si l'air qui gonflait alors ses poumons était vicié, porteur de minuscules pointes se plantant dans chaque fibre rencontrée sur son passage. Glacial à son entrée, brûlant à sa sortie.

Pâle poupée, elle regardait les paysages défiler par la portière du coche les emportant, faisant acte de présence de son mieux. Sourires de façade, auxquels elle donnait la chaleur disponible, rires quand il le fallait et que cela sonnait juste, attentions aux uns et aux autres. Entrainement intensif qui servait à un endroit qui ne lui correspondait point. Faute à ajouter à celles déjà nombreuses qui pesaient sur sa conscience. Spectre toujours aussi présent et qui, elle le sentait confusément, ne la quitterait jamais. Mauvaise mère. Mère parce que capable d'enfanter. Pour le reste...

Pour le reste jamais là, à courir les routes, à fuir un Comté ravagé sans ce fils resté en arrière. Ce même fils qui avait vu sa nourrice tuée sous ses yeux alors qu'ils avaient été enlevés avec celle qui était alors Comtesse. Et cet enfant jamais connu, jamais né, mort à Vendôme sous les coups d'un Coucou oiseau de malheur. Mais bien sa faute à elle, alors qu'à peine enceinte elle allait se battre.

Trois enfants si différents.. Arthur.. Aleanore.. Maeve.. L'un lui ressemblait-il? Arthur et son côté buté, tout Jacques. Aleanore plus calme, de qui tenait-elle? Maeve, vive, enjouée, tout son père. Et elle, perdue au milieu, tentant de faire de son mieux mais c'était loin d'être suffisant. Pourquoi l'avait-elle laissé? Pourquoi, pour une fois, avait-elle cédé? Parce qu'elle était par trop pressée de s'enfuir, parce qu'elle ne voulait pas d'obstacle, parce qu'elle avait cru, égoïstement, qu'il sera là quand elle reviendrait le chercher.

Deux enfants. 10 ans, si jeune, bien trop jeune pour mourir. Et pour le faire seul qui plus est.

Ils devaient être rendus d'ailleurs, déjà en ville. Ne pas penser que la situation pouvait sembler la même, qu'ils étaient là où elle n'était pas. Pas de monastère. Non mais en Limousin alors qu'elle était en Berry pour assister le Tri Duc Erik face au Poilu George en un duel qui avait été reporté pour diverses raisons...Pas la place d'enfants. Certainement pas et même si cela ne faisait qu'augmenter ses peurs.

Pensées divaguant, se faisant plus précises au fur et à mesure que le Limousin se rapprochait, que le cocher semblait lire dans ses pensées en accélérant la cadence, que le coche par moment lui paraissait voler, avalant les lieux si vite, trop vite.

Bientôt...

Trop tôt...

Il lui faudrait faire face à son cauchemar. A la tombe de son fils. Nulle façon d'alors croire encore que ce n'était que cela, un mauvais rêve, une plaisanterie de très mauvais goût, une façon de se venger d'une mère partie sans lui, même si c'était lui qui n'avait voulu suivre. Non. Devant cette tombe, cette croix, comment refuser de croire à l'évidence?

Oh si tu pourras ma belle... Il te suffira de dire que tu n'as pas vu son corps... Et tu le sais.. Mais voilà, si on le déterre, si on te laisse voir son visage, tu crois pouvoir résister, ne pas sombrer dans la folie? Tu te crois donc si forte que tu pourrais survivre à cela? Voir le visage de ton enfant commencé à être ronger par les vers, entrain de se décomposer. Imagine qu'après, à chaque fois que tu tenteras de l'imaginer vivant et riant, c'est cela que tu verras.... Crois-tu y arriver ma belle?

Rire fou raisonnant sous son crâne, main crispée sur sa robe aussi noire que les nuées qui n'avaient de cesse de vouloir éliminer consciencieusement toute trace de lumière autour d'elle. Dents serrées à s'en briser la mâchoire, ne pas craquer, ne pas hurler, ne pas céder à cette voix vrillant ses tympans, ne pas laisser le rire l'envahir. Ce rire qui l'avait submergée le jour où la missive de Flaiche lui avait appris l'horreur, le jour où Persan la trouvant inanimée l'avait cru enceinte, le lui avait dit, déclenchant cette hystérie calmée par un broc d'eau froide versée sur sa tête.

Au dehors la voie se faisait plus large, le monde plus nombreux, le coche ralentissait, les remparts de Limoges se profilait et avec eux, le cauchemar allait prendre toute sa dimension et sa main de chercher celle de Gaborn pour y puiser une force qu'elle sentait l'abandonner.


[RP ouvert mais MP pour participation, merci.]
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Gaborn
Le coche... sa vie, leur vie semblait se résumer parfois à un coche. Il leur était arrivé tant de chose dans des coches...
La route semblait avaler par les roues, le hennissement des chevaux, le claquement régulier du fouet et la voix du cocher... Les rideaux étaient ouverts, laissant filtrer la lumière du jour. Jour qui était beau, comme un pied de nez à la raison de leur venu dans le Limousin...
Plongé lui aussi dans ses pensées, le Duc contemplait la campagne. On était loin des vallons de sa Bourgogne aimée, mais la campagne avait une sérénité qu'il pouvait presque sentir. La terre couverte de bois et de vallons semblait bonne. Peut-être était ce là une terre noire, capable de produire de beaux fruits... Il avait d'ailleurs près de lui un fruit fort beau, belle image des femmes de la région... Enfin... même si dans l'absolue Marie n'était pas plus Limousine de naissance que lui... Mais comme il n'avait jamais eu la chance d'aller jusqu'en Lituanie, il ne pouvait dire si elle était le joyau des femmes de là bas...

Malgré ces diversions, ces pensées, la question qui le taraudait ne voulait point disparaitre... Que faisait il ici ? Avait il sa place dans le duché de Marie, près de son époux... Il n'en savait rien, même si une part de lui lui murmurait qu'il n'aurait pas forcement du être là... Mais il y était. Il y était car il l'avait choisi. Parce que ce soir là dans la taverne, il lui avait dit qu'il l'aimait après l'avoir blessé. Sa main conservait les marques de sa violence et de sa rage et son cœur la blessure de cet amour qu'il ne savait pas lui donner comme il fallait...

Tandis qu'il voyait les remparts de Limoges s'approcher, il redressa la tête et la tourna vers marie. L'air du coche semblait se refroidir rapidement. La main de Marie vint prendre la sienne et la serra comme s'agripperait à une bouée un homme qui se noie... Cette main qui pouvait être si chaude était maintenant aussi froide que les pensées de mort qui habitaient l'esprit de sa compagne. Une relation étrange s'était tissée entre Marie et Gaborn. L'un et l'autre plus similaire qu'ils ne se l'avoueraient sans doute et capable de ressentir leur douleur avec acuité...
Il savait, il comprenait ce qui la rongeait, lui qui avait perdu sa fille et un pan entier de sa famille avec elle...
Il savait ce qu'elle ressentait, cette culpabilité qui la rongeait pour l'avoir exprimé devant elle lors de leur dispute. Il savait... Et il comprenait. Une part de lui même ne pouvait le lui reprocher, lui qui sombrait si facilement dans sa propre culpabilité...
Mais cette fois, elle avait tord.

Il chercha ses yeux, chercha le regard de la femme près de lui et ne croisa qu'un vide qu'il n'aimait pas. Il sentit à la position de sa mâchoire qu'elle contenait en elle un cri ou un rire. Il la maintint sous la coupe de ses yeux noirs. Il lui sourit avec tendresse et lui murmura tandis que le coche grinçait pour passer sous la porte principale de la ville.


Nous y arriverons. Je serais là pour toi.
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Mariealice
Le noir bien connu vint à la recherche des noisettes qui étaient loin et pourtant si présentes. Sensations bien connues depuis Nevers, depuis l'annonce de la mort d'Arthur puis cette dispute juste avant le départ.

Perdue au milieu d'une tourmente désormais habituelle, nourrie de tant de peur, de culpabilité et pourtant quelque part si confortable. Et oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il y avait une sorte d'aise à se pelotonner en boule au centre de cette clairière, en plein centre d'une profonde forêt. Parce qu'alors peu de choses l'atteignaient, quelles soient bonnes ou mauvaises ne changeaient rien. Abri illusoire mais cela lui importait guère.

Se raccrocher à lui, c'était là ce que voulait, demandait, proposait le ténébreux regard tout comme le murmure qui l'accompagna.

Oui il serait là. Tout aussi difficile que cela lui soit, lui l'étranger en ces lieux, au milieu de ces gens qu'il ne connaissait pas. Eux aussi serait là, amis et famille, enfants, proches et plus lointain. Tous ceux qui voudraient saluer l'enfant. Tous ou presque puisqu'elle ne souffrirait nulle altercation, nulle scène et que celui ou celle qui s'amuserait à salir la mémoire de son fils de quelque façon que ce soit la trouverait sur son chemin. Et Dieu savait que ses colères et leurs conséquences n'avaient fait qu'empirer et que les contrôler s'avérait de plus en plus difficiles.

Oui il serait là, quoiqu'il lui en coûta et un sourire vint naitre sur ses lèvres pour le remercier, doigts glissant entre les siens, regard se voulant rassurant même s'il la connaissait mieux que cela et n'en serait point dupe. Alors penser à autre chose et lui raconter Limoges alors qu'ils entraient en la ville, lui indiquer le château, les souvenirs de Conseil avec une bataille de chausses entre Nicotortue et elle, une recherche de procureur Pilori débusquant surtout un Comte mangeur de jambons en sa cachette pour finir aux latrines, des disputes, des fous rires... Et là, la Vienne, coulant paresseusement entre les rives, une joute nautique. Et enfin le quartier recherché avec les deux demeures côte à côte, celle des Alterac et celle d'un de Lazare.

Soupir, anticipation de joie de revoir les enfants, son frère, Flaiche, Ewa et ses amis, ceux présent du moins, tant de gens à voir que commencer à en citer la liste serait par trop ennuyeux. Noisettes adoucies dans le noir de jais, sourire taquin.


Nous y voilà. Bienvenue chez moi Votre Grasce.
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Enguerrand_de_lazare
Combien de temps avait il passé reclus en sa demeure.
Combien de temps passé à parcourir missives, rédiger courriers, dresser listes.
Combien de temps à mener la Licorne sur sa voie sans presque plus quitter les murs de sa bâtisse.

Journées monotones s'il en étaient, rythmées par les phases de travail, nombreuses, et celles de repos, bien trop rares.
Quelques instants fugaces passés avec Cerridween, complicité et réconforts bienvenus, mais ô combien partagés avec leurs occupations et obligations respectives.
Quelques moments bienheureux en compagnie d'amis et de proches, au décours d'un repas ou d'une soirée.
Quelques ersatz de vie, brèves bouffées d'air dans la pesanteur qui chaque jour l'entourait plus et plus.

Assis devant son bureau donnant sur la rue des Naveteaux, au silence à peine rompu par les quelques pépillements d'oiseaux nichés en les arbres environnants, volets clos afin de ne laisser filtrer qu'un peu de lumière et conserver fraicheur face à la lourdeur de l'air environnant. Piles de dossiers divers s'entassant de part et d'autres de son plan de travail. Plume glissant sur velin, traçant son sillon d'encre noire comme le ferait galéasse en quelque mer à la surface perturbée par nulle brise ou nul courant.
Bruits d'un coche lui parvenant au travers des panneaux de bois.
Bruit anodin, si ce n'est que celui là s'était arrêté devant sa demeure. Visite inattendue? Serait elle bonne ou porteuse de nouvelles fâcheuses, voire surcroit de travail?

Posant sa plume, le Grand Maitre s'autorisa courte pause afin que d'aller observer qui donc pouvait venir ainsi. Quelques pas sur le solde marbre aux arabesques multiples avant que de regarder par l'ouverture entre les deux pièces de bois.
Un coche était bien arrêté. Point devant sa demeure, mais entre celle ci et celle de sa sœur.
Vertiges envahissant soudain l'esprit du baron. Ces armoiries. Il les connaissait comme nulles autres. Mieux encore que les siennes propres.
Sa soeur. Sa soeur était de retour en Limousin.

Quelques instants d'hésitation, paralysé par l'émotion de la revoir, elle qui était parti il lui semblait une éternité auparavant. Le cœur lui battait en la poitrine, tandis que sa respiration avait grand mal de rester un tant soit peu régulière.
Et soudain, sans même qu'il en prenne réellement conscience, se pas le dirigèrent vers la porte de son cabinet, parcourant à vitesse de plus en plus rapide les couloirs menant à l'escalier principal, dévalant les marches une à une, passant devant son vieux serviteur, attiré par le vacarme de sa course effrénée, avant que dans un souffle de vent, il n'ouvre la grande porte double menant à l'extérieur, traversant la cour de son hôtel, ses pas crissant sur le gravier, pour débouler enfin dans la rue, se précipitant vers le coche, transpirant déjà de sueur, le souffle haletant, parvenant tout juste à prononcer un mot:


Marie...
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