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[RP] Une demeure pour sa Blondeur

Christabella
Lou Moun. Comme une idée fixe. Elle avait réglé les derniers dossiers, comme à son habitude, avant de profiter de la quille. Enfin, le repos! Les vacances! Et la possibilité d'envisager la proposition de sa tantine, la Monstralvinette. Lou Moun. Oh, il n'avait pas fallu la pousser beaucoup, la Bella, pour qu'elle accepte. Et même diront nous, depuis ce dîner particulier à Peyrehorade, elle attendait le moment avec une impatience sans bornes ni limites. La comtessa qu'elle était ne montrait rien de cette impatience en public. Mis à part, dans l'isolement son bureau du commissariat des mines, des tapotements de l'index sur la table d'acajou, ou du talon, qui piaffait de temps à autres. Ceux qui venaient chez elle auraient remarqué que les coffres étaient prêts.

Par la fenêtre à meneaux, elle observait le petit jardin, encore vide. Un sourire aux lèvres, elle nota l'endroit où elle replanterait le pommier. Un pommier bien particulier.... Feu son parrain, mangeur de pommes, pilleur de vergers, avait planté un trognon dans son jardin d'Auch, il y a de ça quelques années, alors qu'elle n'était une adolescente. Ce pommier l'avait suivie à Orléans, puis à Lectoure, Auch et enfin... Lou Moun.

Il faudrait du temps pour tout ranger, tout installer. Elle soupira, en pensant aux coffres qui la suivaient. Elle était allée bien plus vite qu'eux, chevauchant à bride abattue. L'impatience la tuera un jour, semblait dire la carmélite camériste. Elle n'était pas née de la dernière pluie, la Marie Clarence. Elle voyait bien le sourire qui semblait vissé aux lèvres de l'Armagnacote. Laissant là les considérations bassement matérialistes - comme la liste du mobilier, l'ensemble de la vaisselle, sa garde robe, ses instruments de musique, sa bibliothèque, son jardin d'hiver... - elle décida de profiter du soleil. Toujours en tenue de chevauchée, une tenue rouge et noire du plus bel effet, contrastant avec ses cheveux blond blanc, Bella, perdue dans ses pensées s'installation, était partie en exploration dans le jardin.

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Wallerand
Il avait promis de l'aide, et il n'était pas homme à manquer à la parole donnée. Un tour auprès du scribouillard chargé d'enregistrer les ventes de biens immobiliers à Mont-de-Marsan et des renseignements pris un peu partout en ville lui avaient rapidement permis de trouver le lieu où résiderait désormais la Comtesse de Fontrailles. Il avait le temps, désormais... Le temps de redécouvrir, aux premiers jours du printemps, ce que ça faisait de prendre son temps, de trouver une occupation pour la journée qui ne serait pas un continuel dos penché vers un pupitre, jusqu'après la nuit tombée ou un recensement régulier des réserves ducales.

Il avait même de nouveau le temps d'aller en taverne. C'était là qu'il était littéralement tombé nez à nez avec Christabella, tout juste arrivée d'Armagnac et déjà installée en la capitale gasconne, et qu'il avait retrouvé le plaisir de discuter avec elle et le contact de sa main offerte, sous le discret couvert d'une table. C'étaient en fait à ce moment-là que les recherches du Beauharnais avaient commencé. Et comme il avait proposé de l'aider à s'installer, il s'était même doté d'une excellente raison d'entreprendre son travail de renseignement.

Machinalement, arrivé devant la propriété de la jeune fille, Wallerand se rajusta. Précaution inutile, futile même, car il veillait à être toujours correctement mis... Ils s'étaient toujours vu en public depuis cette soirée à Paris. C'était donc la première fois qu'il aurait l'occasion d'un tête à tête avec elle. Enfin, si aucun chaperon n'était dans les parages... Il détaillait la façade, s'arrêtant sur les délicates fenêtres à meneaux d'un regard distrait, pour chasser les réminiscence de cette nuit parisienne. Il avait beau faire, il y pensait encore, et de ces songes naissaient des sourires mal contrôlés. L'un d'eux fut effacé du visage du Gascon alors qu'il s'avançait, une pensée fixe en tête. Pas de chaperon, pas de chaperon... Juste eux deux.

La chance devait lui sourire, car une silhouette lui sauta aux yeux. Le sombre de la vêture contrastait si vivement avec la chevelure caractéristique de la jeune fille qu'elle en devenait incontournable. Elle lui tournait le dos, explorant manifestement les lieux. D'un pas rapide, il s'engagea derrière elle. Les quelques mots échangés un peu plus tôt dans la taverne municipale justifiaient sa présence, hein ? Oui, il fallait se dire ça. Ou être prêt à l'objecter. L'ayant finalement rattrapée, laissant ses doigts s'enrouler - comme par hasard ! - autour du poignet de Bella, il lui souffla à l'oreille :


Bonjour...

Oui, c'était une intrusion caractérisée. Et délibérée. Et si près de son oreille que ses lèvres avaient bien dû la frôler. Et en plus, ils s'étaient déjà vus ce jour-là, quelques heures plus tôt à peine. Un sourire se dessina sur le visage du Beauharnais. En plein air, ainsi exposés, il ne pouvait se permettre de lui montrer de manière plus expansive qu'il était heureux de la revoir. Mais qui sait, s'ils devaient s'isoler... Chassant cette idée - car il était certain que quiconque aurait pu lire dans ses pensées à cet instant précis en aurait rougi jusqu'aux cheveux -, il reprit, la dévorant des yeux comme s'il ne l'avait pas vue depuis des mois (ce qui n'était pas le cas, puisque ça remontait à quelques jours à peine sur l'estrade électorale de ROSEE...) :

Je vous l'avais proposé, me voici donc ! Comment puis-je vous aider ? Vous avez choisi une fort belle maison...
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Christabella
Dans le jardin à peine entretenu, encore un peu sauvage, elle admirait cette nature d'une beauté admirable, belle comme une dryade échevelée. Des pivoines, des roses trémières à l'abordage de treillis de bois qui avaient vu passer bien des hivers, des buis non taillés, des rosiers redevenus sauvage. Elle souriait, admirant l’œuvre du Très Haut. Bella se sentait bien à Mont de Marsan, et elle l'avait vu dès son arrivée. Le Beauharnais occupait ses pensées, depuis cette fameuse nuit Parisienne. Sa camériste était sortie de son silence œcuménique exceptionnellement pour lui asséner des remontrances toute une après midi durant. Mais la jeune femme, en bonne Jauzac, se contentait d'acquiescer, l'esprit ailleurs, au gré des détails qui assaillaient sa mémoire. Une nuit qui l'avait révélée à elle même. Elle avait même fait l'aller-retour pour aider Alvira au stand ROSEE, avec le secret espoir de revoir le jeune homme. Il lui avait promis un dîner, et de lui présenter l'océan. Bella souriait, en pensant à leurs dernières rencontres, les baise-mains appuyés, les frôlements, et elle avait osé glisser sa main dans la sienne, en taverne. Main qu'il avait délicatement pétrie, suivant du pouce l'os de son poignet fin. Malgré les convenances, ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir renoncer à ce badinage. Elle, elle ne pouvait s'empêcher de rêver à ces moments, attendant sa présence. Il lui avait promis de l'aide pour l'installation...
Quelqu'un lui happa doucement le poignet, puis elle sentit un murmure à l'oreille, si près qu'elle en avait senti son souffle, un contact si ténu, si doux qui l'électrisa. Elle ne put réfréner le sourire qu'elle fit en réponse au sien, si une expression pouvait exprimer le bonheur de le voir, c'était sans aucun doute celui qu'elle arborait à cet instant précis. L'Armagnacote lui prit le bras, toujours ces maudites convenances. Elle ne savait pas qui pouvait les voir, les surprendre si elle se laissait aller au naturel. L'invitant à marcher à ses côtés, légèrement plus proche que ce que la décence et les convenances auraient voulu, elle répondit au jeune homme.


Je ne pensais pas vous revoir si vite! Je faisais le tour du propriétaire, Wallerand. Je suis allée plus vite que la plupart de mes meubles et bagages, ils devraient arriver demain, avec ma mesnie. J'étais pressée d'arriver.

Ils cheminaient ensemble, elle ne pouvait s'empêcher de penser à la soirée passée avec lui. Soirée qui lui amenait le rose aux joues et le sourire aux lèvres, tandis que son autre main s'était posée sur le bras du Beauharnais. Considérant la bâtisse vide, elle sortit de ses poches une des grosses clefs qu'on lui avait confiée. Dans la pièce, apportés par son page Tibedaud trônait un coffre, qui contenait quelques affaires de voyage, un écritoire portatif, une cornemuse et quelques livres. Elle eut un sourire d'excuse à l'intention du Beauharnais.

Je ne puis vous faire offrir à boire, l'intendante n'est pas encore arrivée, le cellier est vide. Peut être connaissez vous les bonnes adresses de Lou Moun pour cela?

Lui prenant la main, innocemment, elle le traina d'une pièce à l'autre, les quelques meubles recouverts de draps blancs. De l'autre main, elle entreprit d'enlever un à un les pièces de draps, pour découvrir tables, sièges, causeuses. L'endroit était encore nu... Mêlant ses doigts aux siens, elle se sentait envahie par le trouble.

Il me faudra des adresses de couturières et de tisseuses, pour mettre des tapisseries sur les murs...

La voix, douce et assurée au départ, se fit murmure, assourdie, dans le silence de la demeure vide. Un silence épais, comme de la ouate. Elle plongea ses yeux dans les siens, les jades détaillant les prunelles sombres du Beauharnais. Les convenances, les convenances! Cette fois, l'alcool ne pouvait pas servir d'excuse à une conduite licencieuse. S'arrachant à la contemplation de ses lèvres, de ses mains, qui avaient fait naître chez elle de nouvelles sensations, elle prit une goulée d'air pour se reprendre, et continuer la visite. Comme une brûlure, elle sentait sur sa nuque le regard de Wallerand...
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Wallerand
S'il avait craint d'être importun, le sourire de Bella l'aurait immédiatement tranquillisé. En cet instant où ils se retrouvaient dans la quiétude d'un jardin sauvage à l'orée du printemps, elle semblait aussi heureuse de le revoir qu'il l'était lui-même. Bientôt, comme un rituel, leurs bras se trouvaient de nouveau. Qu'ils avaient plaisanté sur le fait qu'ils finiraient par ne plus se quitter, ces bras-là, en un badinage encore innocent... Qui avait bien changé de nature ensuite. La proximité retrouvée amenait des réminiscences à la surface de son esprit. En public, ainsi exposés, il était hors de question de se laisser aller, et sa précédente relation l'avait clairement échaudé quant aux convenances... Aussi répondit-il, d'un ton plus badin qu'il n'était correct :

Quand ils seront arrivés, je pourrai venir vous aider à tout arranger, si vous voulez.

Autrement dit, "je n'habite pas loin, il suffit de me faire signe et j'arrive !". Vinrent la maison et sa découverte... Enfin, la découverte d'une entrée vide à l'exception d'un coffre. Un coffre, ça supposait probablement une autre personne dans les parages, mais c'était bien peu encore... Quoique ! Le Beauharnais se surprit à se murmurer intérieurement "Pas la camériste, pas la camériste !", car il n'avait pas oublié sa mine revêche non plus que l'expression qu'elle avait eue quand il était tombée sur elle, avec un bon début de gueule de bois, en quittant la chambre de Bella. Celle-ci, heureusement, lui offrit une diversion avant qu'il ne commence à inspecter tous les recoins de la pièce pour tenter de dénicher le chaperon, en offrant une information fort utile quant à l'approvisionnement du domaine :

Ce n'est pas un souci, ne vous mettez pas en peine. Pour les bonnes adresses, il y en a un certain nombre, mais il faudra parfois s'éloigner d'ici pour en trouver, selon ce que vous cherchez.

Et si par hasard il lui faisait découvrir la Gascogne, hein ? Ses coteaux viticoles, ses artisans de la liqueur et du jambon, ses saleurs de poisson, ses tavernes basques, du Nord au Sud et de l'Est jusqu'à l'océan... Sans compter le dîner qu'il lui devait ! C'était une idée à soumettre, oui, vraiment. De pièce en pièce, il suivit Bella, la détaillant elle plus que la demeure, honte à lui ! Mais il était trop tentant de se rappeler des couvres exquises cachées sous le pourpoint rouge et noir, de deviner le galbe de ses jambes sous le tissu qui les lui dérobait, et de se laisser aller à diverses tentations. Quand elle reprit la parole, leurs mains s'étaient nouées ainsi que dans une prière commune et sa voix s'éteignait, comme...

Je pourrais vous trouver ça, mais... Allez, gros malin, trouve le mais. En fait, il n'y a pas de mais. C'est juste que...

Que la revoir réveillait des souvenirs enflammés, que sa main offerte comme le fil d'Ariane d'une visite impromptue d'une maison quasiment vide lui en rappelait un autre usage, qu'il n'y tenait plus, qu'il la voulait avec la même force que presque un mois plus tôt, que le temps écoulé n'avait rien changé, qu'il avait pensé à elle chaque jour, qu'il avait envie de la tenir de nouveau contre lui avant de parler de fournisseurs recommandables... Et qu'il n'était vraiment pas homme à s'arrêter en si bon chemin. Dans l'embrasure d'une porte, loin des fenêtres, il tira la jeune fille qui le guidait en arrière pour la ramener vers lui. L'enlaçant d'un bras, lâchant sa main pour mieux approcher sa nuque délicate, il souffla :

Il serait... Un baiser fut déposé sur les carmines. Extrêmement... Un autre le suivit. Déplacé... Cause toujours, comme si le troisième ne l'était pas ! De vous laisser mourir de faim et de froid... Un dernier, pour faire bonne mesure. Et peut-être un peu par gourmandise. Une seule soirée...

Surtout s'ils pouvaient passer ensemble cette soirée où personne ne saurait qu'elle s'était échappée, comme à Paris. La mesnie était loin ! Pas encore aux portes de la ville, en tout cas. Dégageant son front des mèches blondes qui menaçaient de l'envahir, la gardant enlacée et se retenant à grand peine d'oser plus - car s'il s'était écouté, il l'aurait plaquée contre un mur et le narrateur prudent vous épargnera la suite -, il la buvait des yeux quand il reprit :

Je vous dois un dîner. Dans la rue des pendus, vous trouverez l'échoppe d'un savetier. Son enseigne est flambant neuve, peinte en couleurs vives, mais elle grince au moindre souffle d'air. Quand les cloches sonneront pour les vêpres, je nous aurai dégotté un dîner, celui que je vous devais, et nous pourrions nous y retrouver. Qu'en dites-vous ?
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Christabella
Les convenances. Les convenances. La comtessa se répétait ses mots, comme une rengaine aux allures de grincement stupide, de moins en moins audible et intelligible. Convenances, conenvances, convances... Ils étaient seuls, elle le savait. N'avait-elle pas mené sa jument à un train d'enfer, pour arriver au plus vite? Avant le gros des troupes? Elle avait décliné le voyage en carrosse, avec sa camériste-carmélite, et Imoen, pour chevaucher, sentir le grand air. A vrai dire, elle n'aurait pas supporté un voyage aussi lent, avec les risques de verse de la voiture sur les routes, les bavardages oiseux de l'une et les regards acerbe de l'autre, qui s'était mis en tête de surveiller sa vertu depuis l'escapade Parisienne.
Et aussi, inconsciemment, pour arriver le plus vite possible. La proximité du Beauharnais était brûlante, les mains nouées. Convenances, on a dit. Convequoi? Il tira sur sa main, l'attira à lui. Echo de la soirée Parisienne. Personne ne les verrait, là...

Chaque baiser était comme une ponctuation, qui clouait une porte derrière laquelle le mot "convenance" était enfermé. Chaque contact avec les lèvres, et leurs souffles se mélangeaient. Chaque caresse sur ses lippes l'électrisait un peu plus, arc qui se répercutait au plus profond d'elle. Chaque jour depuis cette soirée Parisienne, elle avait pensé à lui, à l'étreinte, à sa chaleur et la douceur de sa peau contre la sienne. Merdol de merdol. Chaque souffle partagé l'envoutait un peu plus. Que le Très Haut la pardonne, elle était perdue. Délicieusement perdue. Les yeux mi clos, la respiration hachée, elle mit le temps de comprendre les paroles exhalées entre chaque embrassade. Depuis cette soirée, il lui manquait quelque chose, quelque chose d'essentiel. Quelque part oui, elle mourrait de faim et de froid si elle refusait ... si elle refusait le dîner. Un tête à tête. Sans chaperon, sans importun. Elle et lui. Sans convenances.
La comtessa tenta de se reprendre, de calmer le battement affolé de son coeur. Elle releva fièrement le menton, glissa de nouveau sa main dans la chevelure sombre, caressante. La voix rauque, assourdie, elle murmura.


Je viendrai.... Elle déposa un baiser sur ses lèvres. Rue des pendus... Les carmines picorèrent le fil de la mâchoire de Wallerand. l'échoppe de savetier... La jeune femme explora le cou du gascon pour l'heure des vêpres ... Elle ponctua l'acceptation d'un dernier baiser.
Bella ne pouvait pas refuser. Si elle s'était écouté, elle aurait attiré le Beauharnais dans les ombres, pour se fondre ensemble dans la pénombre, oublieux du reste du monde, des convenances, des chaperons. Elle irait, oui. Le plus dur, serait de le laisser partir, là.

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Wallerand
Femme cruelle, qui d'instinct savait retenir un homme ! Certes, il avait entamé les hostilités, mais la douce torture de sentir ses lèvres le redécouvrir n'avait en rien renforcé la détermination de Wallerand à quitter les lieux avant de laisser tomber ses bonnes résolutions de préparation de la soirée. Bien au contraire, il se trouvait désormais plus qu'enclin à rester là, avec elle. Pourtant elle acceptait le rendez-vous, elle serait là, il le savait, mais... Il n'avait aucune envie de partir.

Je... Ne peux pas y aller. Vous veux, là, maintenant, même contre un mur, peu importe. N'en peux plus de ne vous voir qu'en public, bridé par ce foutu respect de convenances et de codes. Sauf que le dire n'aurait rien apporté. Elle devait bien le savoir, de toute façon... Et puis, on dirait bien plus tard que le meilleur moyen de résister à la tentation était d'y céder. D'où : ... Serai sûrement un peu en retard. Mais il y a une urgence.

S'abîmer dans son regard de jade et la dévorer de tous les baisers retenus depuis un mois, voilà l'urgence. Rien que ça. Et même un peu plus. Indécents, alors que les lèvres du Beauharnais retrouvaient la peau de la gorge de la jeune fille, ses doigts cherchaient la ceinture pour l'écarter, en dégager sa chemise, retrouver le contact de sa taille, de son ventre, de son dos. Non, il ne pouvait pas la lâcher et s'en aller comme ça, même s'il aurait dû, même si Adalarde allait le houspiller de prévenir si tard qu'il lui fallait à manger et à boire pour deux personnes et pas une, même si son appartement était poussiéreux. Au lieu de toutes ces contraintes, il préférait ses baisers, ses bras, la soie de ses cheveux, le velours de sa peau. Alors, bien loin de la relâcher, il pivota pour la caler entre lui et le mur. Ne restait qu'à espérer que l'offrande qu'il apportait modestement lui agrée...
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Christabella
Il avait commencé les hostilités, et elle n'avait pas voulu le laisser s'en sortir comme ça. Un mois, un long mois, depuis cette unique soirée Parisienne, un mois où ils s'était revus, lorsqu'elle était venue soutenir Alvi au stand ROSEE. Et en public, qui plus est. Fichues convenances. Un long mois, de longues nuits hantées par les réminiscences éthyliques, des souvenirs d'une nuit de fièvre et de volupté. Et qu'à chaque rencontre, elle luttait contre les visions de cette douce étreinte, et qu'elle brûlait en sa présence. Il devait partir, préparer ce repas promis... Un tête à tête, sans chaperon. Un mois, c'était si long. Comme si on lui avait retiré son oxygène durant ces quelques semaines, qu'elle avait pendant ce temps là simplement survécu, en son absence. Mais il était là, ils étaient seuls, il l'enlaçait, elle ne se résolvait pas à le laisser partir. Et consciemment, consciencieusement, elle avait répondu aux audacieuses lèvres Beauharnaises dans la même langue.*
Et il resta, cédant au chant de la sirène Armagnacote. Une urgence, qu'elle ressentait également.

Elle aurait voulu lui répondre qu'elle aussi, elle aurait un peu de retard. Ses carmines étaient déjà occupées, et tel un miroir, en un joyeux parallèle, les mains de concert s'appliquaient à libérer les corps impatients de leur gangue d'atours, avant de se retrouver, de se cogner, à la faveur d'un mur accueillant. Un exutoire à la fièvre , à la frustration de ces dernières semaines, un pied de nez aux convenances, aux chaperons, à ces empêcheurs de tourner en ronds, incapables d'apprécier le présent. Et ils se retrouvèrent, oublieux de l'inconfort d'un mur un peu frais et dur, oublieux de l'endroit où ils étaient, qu'on puisse les surprendre. Se retrouvant, fusionnant, jusqu'à se retrouver hors d'haleine, pantelants, enlacés, front contre front. Il n'y a pas à dire, il y avait urgence. Un sourire se dessina sur les carmines, tandis qu'elle lova son visage dans le creux du cou de Wallerand, qui perdait sa dextre dans la soie de ses cheveux blonds. Un petit instant de répit, hors du temps, avant que le Beauharnais ne lui relève le menton pour la couver de son regard sombre, un sourire irrépressible aux lèvres. C'est le ton légèrement moqueur démenti par un regard tendre qu'il déclara....


Ma dame, ce n'est pas de gaité de coeur, mais dois vous quitter à présent, j'ai un dîner ce soir en charmante compagnie. Je n'ai que trop tardé, et je n'ai pas envie d'être en retard... J'espère que vous me pardonnerez....
Je comprends, Wallerand. J'ai moi même un rendez-vous à l'heure des vêpres, en charmante compagnie et je crains de n'être prête à temps....



* il faudra me pardonner ce jeu de mot trivial ^^

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Christabella
Et, rajustant sa mise au plus, vite, le Beauharnais, après une ultime caresse sur ses lèvres et son front, était parti préparer ce gage repas, la laissant près de ce murs ayant accueilli leurs joyeuses retrouvailles, la laissant heureuse et délicieusement étourdie, curieusement apaisée. Elle fut tirée de sa douce rêverie par les cloches sonnant l'office de none, marquant la fin de l'après-midi. Il ne lui restait à peine deux heures pour se préparer pour le repas, le rendez vous était fixé à l'heure des vêpres, soit en début de soirée. En tant que clerc, chaque office sonné était pour elle a minima ponctué d'une prière, d'une pensée. Cette fois, elle pouvait presque entendre les remontrances de la Marie Clarence, sa carmélite camériste, résonner à ses oreilles. " Que faites vous là, avez vous perdu la tête? Vous vous comportez comme une jouvencelle, à vous vautrer dans la luxure !". Imoen, quant-à-elle, était simplement heureuse de voir le sourire de nouveau éclairer le visage d'albâtre de la comtesse. La luxure, farpaitement. Mais il valait mieux cela que cette étrange maladie, l'acédie, qui rongeait les corps et les âmes de tant de gens dans ce monde. Et puis, l'amour, l'amitié, n'était-ce pas le partage, et savoir jouir de la vie? Quelque part en elle, alors qu'elle rajustait aux mieux ses vêtements, qu'elle quittait ce mur si accueillant, le sourire ne quittait toujours pas ses lèvres. Elle vivait, simplement. Conquise.

Elle se dirigea vers cette entrée où trônait son coffre, déposé par un page déjà reparti pour guider le reste de la mesnie à bon port, un double de clef du manoir en poche. Elle s'accroupit, fouinant dans ce lourd coffre. N'avoir pas de camériste, ni d'intendante, ni personne pour l'aider n'allait pas lui faciliter la tâche, elle en avait conscience. Elle devrait renoncer à ses robes les plus sophistiquées, ne pouvant lacer seule son corset. Heureusement, elle avait une parade. Valéryane lui avait confectionné une magnifique robe, pas une de ces robes de cour, mais une robe seyante aux tissus luxueux. Une robe qui se contentait d'un corsetage simple lacé par devant, pour mettre en valeur sa gorge, le tissu tombant parfaitement sur ses hanches, soulignant sa silhouette. Ses doigts longilignes caressèrent le tissu soyeux de la robe noire et bleue, un taffetas sombre satiné, surmonté d'un voile de soie sauvage cyan. Elle attrapa la robe, le corsetage de laine écrue, un flacon d'essence de rose et de jasmin d'Alexandrie, et ses fameux escarpins rouges fétiches, confectionnés et conçus par son ami styliste, Christiano Louboutini. Sans mesnie, la comtessa savait que son temps de préparation était compté, mesuré, mais elle serait surement en avance.

Ce fut lorsqu'elle considéra le baquet d'eau qu'elle s'aperçut de la monumentale erreur de jugement! Pas de mesnie, donc pas d'eau chaude, pas de bain préparé. Grumpff. Interdite, désemparée au milieu de la pièce, elle prit le temps de réfléchir à la question. Hors de question de ne pas prendre de bain. Une toilette rapide en chauffant rapidement un unique seau d'eau, ou bien un bain d'eau froide? Vu la chevauchée, la poussière des routes, sans compter l'étreinte crapuleuse, le bain s'imposait. Même à l'eau froide. Sisi! Au plus profond d'elle même, comme une évidence, un immense NON sembla résonner. Mais elle n'avait pas le choix. Pas de feu, pas d'eau chaude, et surtout pas le temps de chauffer. Heureusement, avant d'être noble, elle avait su se débrouiller de ses dix doigts, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Son père lui avait apprit à se débrouiller seule pour ce genre de choses. Courageusement, Bella tira quelques seaux d'eau, pour remplir à moitié le baquet, distillant des petites gouttes d'eau sur les sols, à la manière d'un personnage d'un conte encore non écrit, qui, dans le futur, s’appellerait "le petit Poucet". On pouvait suivre son labeur à la trace d'eau sur le sol. Affrontant courageusement la température excessivement fraîche de l'eau en poussant un petit glapissement de protestation - quand on aime, on ne compte pas les degrés non plus -, le bain n'avait rien de délassant, aussi, elle l'écourta au minimum syndical, avant de s'envelopper dans un linge, frissonnante. Même pas de feu pour se réchauffer, ce n'était pas très malin. La promesse du dîner gage cependant lui donnait des ailes et un stoïcisme extraordinaire face à ces aléas. Bella observa son reflet dans le miroir, vêtue de son corsage lacé par devant. La jeune femme n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle faisait. De ce qu'ils faisaient, le Beauharnais et elle. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle brûlait, se consumait pour lui. Et qu'il semblait éprouver la même chose. Pour rien au monde, elle n'aurait raté ces moments délicieux, et elle était prête à tout pour les multiplier, par devers les convenances, les coutumes, les importuns et les chaperons, les rabats joie de tout poil. Une idée germa dans sa tête, et elle savait quel présent elle allait lui apporter, pour le dîner. La pièce commençait à s'assombrir, imperceptiblement. La lueur vespérale de la fin de journée annonçait l'approche de l'heure des vêpres. Et elle n'était pas prête! Fébrile, elle enfila sa robe , sa coiffe assortie, une petite goutte d'absolue de parfum au creux de sa gorge, et une autre frottée sur ses poignets délicats. La cloche sonna les vêpres, l'heure du rendez vous galant sous le sceau du secret. Elle enfila ses souliers fétiches, et puis se dirigea vers son écritoire portatif. Bella était prête, enfin. Juste un poil en retard. Elle déposa le présent* pour Wallerand dans un petit écrin à bijou, un des siens. Elle griffonna sur un vélin un petit mot qu'elle glissa dedans, plié...


Citation:



Afin poursuivre le doux songe,
Un écrin à la folie qui nous ronge.
Attendez de moi un cygne, fuyant le corbeau,**
Dans un nid au bord de l'eau.

Cor meum tibi offero***

C.


* Pour savoir de quel présent il s'agit, patience, la suite s'écrit^^
** Le cygne étant l'animal du sceau de Bella, et le corbeau décrivant sa chaperonne, la terrible carmélite.
*** je t'offre mon coeur


_________________
Soeur_mc_des_batignolles
[Pendant ce temps là, sur la route menant vers Lou Moun, dans un carosse. ]

Depuis que la comtessa avait décidé de partir en avant, la carmélite semblait mâchonner sa langue, plus revêche que jamais. Cette tête de mule avait argué ne pas supporter le voyage en carrosse... L'impatience la tuera, surtout depuis la fameuse soirée où un homme débraillé avait surgit de sa chambre, de son lit. Elle avait été habituée à servir uniquement de camériste, mais à présent, soeur Marie Clarence des Batignolles s'était érigée en protectrice de la vertu de la comtesse veuve. Veuve certes, mais célibataire. Heureusement, Tibedaud avait chevauché avec elle jusqu'à Lou Moun. Le jeune page avait du plomb dans la tête au moins, et en sa compagnie, Christabella saurait se tenir. Mont de Marsan ... Invitée par dona Alvira, qui avait deviné que la comtessa ne supportait plus la chape de plomb qui s'était abattue sur l'Armagnac, qui se transformait à ses yeux peu à peu en cimetière géant. Pour cela, Marie Clarence ne lui donnait pas tort. Trop d'hérétique, pas assez de foy, trop d'acédie. Et ceux qui n'étaient pas rongé par la lassitude semblaient se consumer dans le fiel et leur propre venin.
La nonne, impatiente, se plongeait de temps en autre dans son bréviaire, et s'adonnait à la lecture à voix haute d'extraits du sainct livre des vertus, ignorant les regards entre coin de Christiano, le styliste qui avait un goût prononcé pour les charmes masculins - notamment ceux de Tibedaud le page - et qui finirait droit sur l'enfer lunaire, et Imoen, qui s'était mis en tête de déniaiser avec force et rage le page trop sage. Le beau Tibedaud - quel succès - ne savait plus à quel sein se vouer, d'ailleurs, tiraillé entre ses devoirs de page, et les remontrances de Marie Clarence.
La soeur continua d’ânonner son texte saint , soporifique et lénifiant à souhait. Imoen semblait agacée par cette vieille femme qui s'était érigée en gardienne de la morale, qui avait refusé d'en raconter plus sur la fameuse nuit où la comtesse avait copieusement bu et avait invité un homme à partager sa couche. - Pas de description de l'homme : était-il beau, était-il bien fait de sa personne? - De la part de la doulce jeune fille, innocente et candide, c'était étonnant. Depuis, entre les deux femmes, la hache de guerre avait été déterrée. Imoen qui connaissait mieux Bella avait remarqué les soupirs, les sourires, l'impatience de la jeune femme, n'avait pipé mot lorsque la comtesse avait décidé de partir en avance sous un prétexte fallacieux. Elle lui avait même adressé un sourire entendu, presque moqueur. La comtessa allait surement trouver un moyen de se débarrasser du page.
Le convoi venait de quitter Eauze, lorsqu'un bruit de sabot se fit entendre. La nonne, éberluée, vit apparaitre un Tibedaud solitaire, revenu pour " leur montrer le chemin", suivant les ordres de la comtesse. Imoen ricana, et s'attira aussitôt les foudres de la carmélite, qui toisa le page avec un air qui disait: " tu te payes ma bobine, gamin? Tu vas goûter de la badine sur tes mignons mollets! ".

Cette fois, la carmélite était vraiment en rogne. Ils étaient encore loin, beaucoup trop loin pour arriver avant la nuit et rien n'empêcherait la comtessa de se fourvoyer encore dans le péché. Cela augurait de looooongues séances de prières à genoux sur le sol froid de l'église, des remontrances, des expiations, et une surveillance accrue! La comtesse serait étroitement surveillée, il était hors de question de la laisser aller seule se promener à l'extérieur de la propriété. Et si jamais elle revoyait l'impudent qui avait osé lui tourner la tête, elle lui promettait toute sorte de plaies, du coup de balais aux seaux d'eau glacée. Il était hors de question de laisser partir cette maisonnée en cacahouète.
Soeur_mc_des_batignolles
Lou Moun, fin d'après midi. Tout le monde était arrivé. Une colonne de charrettes, quelques meubles, des caisses, des coffres. le reste de la garde robe de la comtessa. Claquant dans les mains, la carmélite fit s'égailler la mesnie, qui partit à l'assaut des affaires. Tout devait être installé au plus vite! Tel une chauve souris, précédée de sa cape noire voletant derrière elle, la redoutable camériste houspillait les jeunes lambins, les servantes qui pépiaient un peu trop à son goût. La comtessa était sûrement invité chez sa tante Alvira, la dame de Peyrehorade. Mais son bagage trônait, à moitié défait dans ce qui allait être sa chambre. Grmpf... Un baquet d'eau froide, et sa tenue de chevauchée sale en tas. Re grmpf. Ca sentait le coup fourré! Tibedaud était revenu de chez Alvira. Pas de Bella là bas.

Elle va m'entendre quand elle reviendra! J'espère bien qu'elle n'a pas rejoint ce brigand! Si elle n'est pas revenue au point du jour, nous ferons une battue!

Tapant du pied, elle était bien décidée à l'attendre de pied ferme, assise dans un fauteuil d'osier installé devant la porte du manoir.
Christabella
Mont de Marsan... Elle en était devenu maire. Mais entre cela, le conseil, la défense... Heureusement, sa mesnie s'occupait de sa demeure Montoise. Il fallait d'ailleurs qu'elle leur annonce qu'elle et le Beauharnais avaient décidé de s'unir. Tout le monde serait heureux, ça coincerait avec la camériste carmélite, à n'en pas douter. Epuisée par les nuits de surveillance sur les remparts, la blonde se posta à sa fenêtre, fermant les yeux. Cheveux longs détachés, une fois n'était pas coutume, et habillée d'une robe simple. Elle devait faire des tas de choses, mais là, présentement, elle avait juste envie de le voir, lui. Un dîner, pour le présenter officiellement à la mesnie. La veille, il avait demandé à son père sa main, et il avait accepté. Elle fit mander Tibedaud.

Tib'? J'aimerai pour ce soir, après ma ronde et mon entrainement, un dîner. Deux personnes, et des rafraichissements pour toute la maisonnée. Une annonce à faire.
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Wallerand
Dure fin de journée, ça oui ! Alors que l'entrainement aurait dû bien se passer, voilà que Wallerand avait trouvé le moyen de tout foirer. Quelle idée, aussi... Il aurait dû vérifier qu'elle avait encore un appui solide, et rien n'y faisait : il s'en voulait terriblement, malgré les mots d'apaisement de Bella. Le moyen de ne pas se sentir responsable quand on avait provoqué la chute ! Le moyen de se persuader qu'il n'y avait pas de vrai coupable à cette blessure, quand chaque inégalité dans le pas de l'Acrobate, au gré des ornières de la route, arrachait un soupir plus ou moins retenu à la jeune fille tenue étroitement contre lui...

La route lui sembla infinie du moulin à la demeure de sa maîtresse. Pas une fois, cependant, occupé qu'il était à se maudire d'avoir provoqué la blessure, Wallerand ne se tortura l'esprit quand au corbeau. Oubliée, la bonne soeur, sinistre chaperon ! Il y avait d'autres soucis, plus urgents, plus importants que la tête que ferait la rabat-joie de service. Seule comptait, à vrai dire, la jeune fille serrée contre lui, étroitement maintenue pour amortir des balancements, à moitié consciente, laissant échapper par intermittence des mots qui voulaient le disculper et qui alimentaient pourtant la boule qui obstruait sa gorge. Et à chaque fois qu'elle s'excusait, comme si c'était sa faute !, il ne pouvait que lui souffler combien il était désolé, perdant un baiser sur sa nuque, dans ses cheveux.

Enfin, la silhouette du manoir se découpa devant eux. L'attelage curieux qu'ils formaient n'était sûrement pas passé inaperçu dans les rues de la capitale, mais il n'en avait cure. Il était tellement manifeste que Bella n'allait pas bien qu'aucun ragot ne saurait logiquement en naître... Arrivés en vue de la demeure, donc, et même dans son jardin, Wallerand s'attacha à en scruter les fenêtres, essayant de repérer la demoiselle de compagnie de Bella, le page ou même la vieille corneille de camériste. Et son attente ne fut guère déçue, car la première se dévoila bientôt à une fenêtre, y secouant une longue nappe blanche, et fut hélée d'un tonitruant :


Imoen ! Allez chercher des sels, n'importe quoi, ce que vous voulez, quelque chose pour la ramener, et faites préparer un bain !

Le bruit qu'il venait de faire fit s'agiter la blondissime calée contre lui tout autant que sa maisonnée, apparemment, car bien vite accourait vers le cavalier le page de la Comtesse, l'air affolé. Il avait manifestement compris que quelque chose clochait.

Tibedaud. Un coup de main, s'il te plait. Fais attention à son bras gauche, il a été démis. Doucement...

Faisant passer la jambe gauche de Bella par-dessus l'encolure de l'Acrobate, qui baissa placidement la tête, il entreprit de la faire passer, un instant seulement, de ses bras à ceux du page. Démontant à son tour à droite, en bon vestige de sa jambe raide, le jeune homme s'accroupit pour la recueillir dans ses bras. Foutue ferraille qui l'alourdissait...

Emmène-moi là où elle se lave d'habitude. Ensuite... Amène-lui quelqu'un qui puisse lui faire un bandage.

Et c'est à ce moment que Soeur Marie-Clarence des Batignoles jugea adéquat de se montrer.
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Christabella
Dans une semi torpeur, serrant les dents à chaque cahot, elle tentait d'expliquer à Wallerand combien elle avait été orgueilleuse, imprudente, que l'entraînement n'en avait plus été un, tant elle refusait de perdre. Stupide orgueil, alors qu'elle sentait au cours de l'échange qu'elle était beaucoup moins forte, qu'elle aurait dû y mettre fin. Fatalement, cela devait finir par une blessure.
Le pas lent de l'Acrobate les amena au manoir, où ils devaient dîner le soir même et durant lequel elle comptait présenter son fiancé, annoncer leurs fiançailles prochaines. Mais aucune parole ne semblait amoindrir la culpabilité de Wallerand. Il n'était pas seul responsable, pourtant, elle l'était tout autant !


Mais son corps échappait à son contrôle et elle n'arrivait pas à dire tout cela de manière intelligible. Régulièrement, elle tournait de l'oeil. Puis, elle savait qu'ils étaient arrivés, il héla Imoen, qui alla chercher des sels. L'odeur épouvantable acheva de lui faire reprendre ses esprits, tandis qu'on l'avait fait descendre de cheval. Dans les bras de son chewallier, ils suivirent Tibedaud jusque dans ses appartements, jusque dans sa salle de bain, passant devant le fameux mur des retrouvailles. Marie Clarence hurla à la mort en la voyant ainsi, si pâle. Tandis que Wallerand dénouait et enlevait délicatement chaque pièce d'armure, la mesnie semblait bourdonner comme un nid de guêpes dans lequel on aurait donné un coup de pied. Tout le monde se houspillait, se poussait, jusqu'à ce qu'une voix domine toutes les autres.

Aaah, elle est morte ! Je le savais, ils me l'ont tuéee !!! Au meurtre !
Mais non vieille bique, elle est juste blessée !
Rooh,Imoen… Préparez le bain... Avec Tibedaud. Comme l'a demandé Wallerand.
Euh … Oui, votre blondeur.
Elle tourne de l'oeil, redonnez moi les sels !
Je vous ai mal jugé... Oooh, merci de nous l'avoir ramenée... Je savais que cela arriverait, mon bon senhor. Si vous saviez comme je me ronge les sangs depuis qu'elle a monté cette armée !
Je sais, je trouve aussi que c'était une mauvaise idée. Elle s'expose trop.
Mais elle refuse de m'écouter, cette tête de mule !
Ne m'en parlez pas, ma Sœur…
C'est tellement dangereux ! Elle pourrait se faire tuer !
Vous prêchez un convaincu ! J'en tremble, ma Sœur... Elle ne m'écoute pas non plus.
Un brigand l'a frappée, et vous l'avez sauvée, c'est ça ? Je ne vous remercierai jamais assez !
Euuuuh... On peut dire ça... En partie…


Bella levait les yeux au ciel, voilà que Wallerand se liguait avec sa camériste !

J'ai fait mes choix, bon sang ! Respectez-les ! J'ai peut-être été imprudente...
C'était un accident, mon amou... amie.
COMMENT CA, MON AMOUR ?? ET C'EST VOUS QUI L'AVEZ BLESSÉE PAR DESSUS LE MARCHÉ ?
Euuuh…
Accident, ma sœur. Et Wallerand et moi allons nous marier, ma sœur. Je voulais vous l'annoncer ce soir.
Non, mais non ! Je ne peux pas laisser faire cela ! Vous n'allez pas vous marier avec cette brute !
Ma sœur... J'ai choisi cet homme, et rien ne me fera changer d'avis. Il sera mien et je serai sienne.
… Je m'incline... Grrrmbl. Nous en reparlerons après votre bain. Sortez, vous, zou !
Non ma sœur, j'ai besoin d'aide pour le bain.
Pour le… Non mais vous rigolez ! Imoen vous aidera !
Elle n'est pas assez forte pour me porter.
Grrrblm...


Durant sa tirade, elle avait attrapé la main du Beauharnais, la serrant tendrement. C'était fait, le plus dur était fait... Cependant, elle ne souhaitait pas qu'il la laisse, là... Et même si ses excuses étaient pourries, elle ne voulait pas que Wallerand parte, rumine, elle avait besoin de lui parler, de l'embrasser... Qu'ils se rassurent... Qu'elle le rassure.

Restez, Wallerand. S'il vous plaît...

Elle le sentait si triste, si troublé... De grands yeux de cocker, elle avait tant besoin de sa présence, de lui parler... Et il semblait distant...

Je reste.
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Wallerand
Bien sûr, qu'il restait. Comment aurait-il pu résister à pareille invite, à pareil regard ? A vrai dire, il n'avait même aucune envie de s'en aller. Il voulait seulement vérifier que tout irait bien, que plus personne ne lui ferait de mal, qu'elle serait traitée au mieux. Oh, à vrai dire, Bella se trouvait à la tête d'une mesnie manifestement efficace et dévouée, chacun dans son style. Tibedaud le page, Imoen, la femme de chambre et servante amusante et pipelette, Beatrix, la cuisinière et nourrice, et enfin l’inénarrable Marie-Clarence. Il savait n'avoir aucun souci à se faire pour elle dans sa propre demeure, mais c'était plus fort que lui. Comme à Paris, quand elle lui avait soufflé ce simple "Restez".Il ne pouvait pas partir. Du regard, le jeune homme parcourut la pièce. Des linges, le baquet, de l'eau sans doute pas bien chaude, au final, tout ce dont ils auraient besoin y était. Pourtant, retenant Marie-Clarence qui était sur le point de partir avec l’air de celle qui a perdu une bataille mais ne désespère pas (encore) de gagner la guerre, il conclut :

Ma Soeur ? Demandez à la personne qui lui bandera le bras de se tenir prête, il n'y en a que pour quelques instants. Pouvez-vous aussi lui faire apprêter un chainse, s'il vous plait ? Et tout le reste, bien sûr.

Un hochement de tête plus tard, la religieuse s’éclipsait, laissant les tourtereaux à l’épreuve qui les attendait sous la forme du paisible baquet. La jeune femme resta stoïque lorsque Wallerand entreprit très lentement, en douceur pour éviter de cogner son épaule de retirer les dernières pièces d'armure. Puis vint le tour du lourd haubert à manches courtes, tout de mailles cliquetantes. Le Beauharnais fut aidé malgré lui par la jeune femme, qui pouvait bouger l'autre bras et ne s’en privait guère, malgré les remontrances murmurées. Un gémissement plus tard, il se trouva à la rappeler à l’ordre, regard tendre sur faux grondement :

Ne bougez pas... Laissez-moi faire.
Mais...
Pas de mais.


Si le regard était tendre, le ton n'admettait aucune réplique. La jeune femme, peu habituée à pareil traitement, eut un fugitif demi-sourire à son intention. Le haubert fut retiré, puis le chainse. La jeune femme se tenait le bras, hésitante, tremblante à l'idée de glisser et de ne pas réussir à sortir de la bassine... Et son attitude était si parlante que, sans guère lui demander son avis, Wallerand passa un bras par dessous l'aisselle, un autre sous les genoux et la déposa dans le bain tiède, agrémenté de fleurs séchées odorantes. La jeune femme fermait les yeux, alanguie. La journée avait été rude... La douleur était toujours là, sourde, et se réveillait lorsqu'elle bougeait son bras. Doucement, il remonta la longue tresse pour en former un chignon, qui fut retenu grâce à une pièce de tissu récupérée au hasard, comme faisait la mère du Beauharnais, puis, à l’aide d’un linge trempé dans l’eau, son amant commença à la débarbouiller, le visage en premier, les épaules, avec grand soin, ensuite. Fermant les yeux, Bella appréciait le traitement, et se retint de ronronner lorsqu'il remonta sa tresse pour improviser une coiffe. Elle adorait qu'on la coiffe... Mais il était dit que la douleur de Bella ne serait pas le seul obstacle à une toilette sereine, car bientôt, avec un regard qui aurait fait fondre des neiges éternelles, elle murmurait, forçant le Beauharnais à se faire violence pour ne pas céder :

Venez.
Je vous ferais encore du mal.
Je suis sûre que non. Et ce n'était pas votre faute.
Tchhht. J'y passerai après vous.


Un baiser glissé au creux de sa nuque conclut l'invitation au silence. Tant que l'épaule ne serait pas bandée, le moindre choc la ferait souffrir, il le savait... Et elle aussi. Pourtant, la jeune femme lui attrapa une main pour l'embrasser, mettant à mal sa détermination. Celle-ci avait d’ailleurs tendance à s’effriter à mesure que le temps s’écoulait. Doucement, pour pallier à son bras douloureux, Wallerand essorait le linge au-dessus d’elle, frottant légèrement là où il supposait des zones douloureuses, plus franchement ailleurs, ponctuant ou précédant ici et là le trajet de l’eau de baisers. Trop grande était la tentation de goûter de nouveau à la chair de ce cou. Trop grande, également, celle de prodiguer une caresse furtive. Et pourtant, à mi-voix, ils s’expliquaient encore. C’était elle qui, sans doute grâce à ce fabuleux sens féminin qui permettait au sexe faible de si bien ressentir les états d’âme du fort, en avait pris l’initiative.

Ce n'était pas votre faute. Mon orgueil m'a perdue... Ne vous fustigez pas... Vous êtes doué. Nous continuerons les cours, je ne renonce pas.
Pour que je vous blesse encore ? C’est hors de question.
Non… Nous nous cantonnerons à la technique, sans porter les coups, simplement.
C'est plus sage... Je vous avais promis de ne plus vous faire de mal, on voit ce que ça donne.
Une belle leçon d'humilité… Pour un médiocre professeur.


Gros soupir de la jeune femme. Elle détestait paraître fragile, atrophiée. Faible... Et pourtant, malgré sa manifeste déconfiture, ce fut une sorte de gloussement étranglé qui y répondit, précédant :

Un excellent professeur. Vous y avez juste mis trop de cœur…
Dépassée en une leçon, vous appelez ça excellent ?
Vous ne faites ni ma taille ni mon poids. J’en ai joué.
Oui, mais…
Chut, mon amour. Vous parlez trop… Vous n’êtes pas médiocre. Imprudente, tout au plus. Et je l’ai été au moins autant que vous, parce que j’ai eu la bêtise de vouloir être très bon dès le début. De me piquer au jeu.


Elle réprima un rire, souriant de toute ses dents. Les jades brillantes, une invite plus qu'évidente dans le regard, elle attira de son bras valide la nuque du jeune homme pour l'embrasser avec passion. Un frémissement sur la peau du bras de Wallerand, il allait céder, ça ne faisait plus aucun doute... Lorsque la porte s'ouvrit avec fracas, dévoilant une Marie-Clarence qui toussota pour manifester sa présence, ainsi que Béatrix. Aussitôt, le Beauharnais s'écarta de sa dulcinée, l'air de rien, reprenant contenance et essayant de camoufler sa gêne. Wallerand aida la jeune femme à sortir du bassin, tandis que Marie-Clarence se hâtait de l'entourer d'un drap épais pour la sécher. Puis, Béatrix réalisa un bandage savamment réalisé, de manière à maintenir l'épaule, sans trop entraver l'utilisation du bras. D'une voix douce, la femme replète commentait ses gestes et procurait diverses recommandations, puis la regarda affectueusement. Beatrix s'était prise d'affection pour la veuve de feu Milandor, qu'elle avait connu très jeune. La revoir heureuse n'avait pas de prix à ses yeux, même si Marie-Clarence grinçait des dents de les avoir laissés seuls et retrouvés en pareille position. Petit soupir, en voyant la jeune femme avec un bandage. Il fallait qu'elle cesse ces imprudences...

Ma fille, il faudra au maximum ne pas utiliser ce bras. Ni porter de charges, ni manier d'arme. Faire attention lorsque vous chevauchez. Laissez moi vous aider à passer ce chainse. Pour la suite, vous n'aurez pas besoin de moi. Faites attention à elle. Bella, le dîner sera servit dans une heure et demi, comme d'habitude.
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Christabella
Un regard affectueux à l'intention du Gascon, et la nourrice prit le bras d'une Marie-Clarence glapissante, au bord de la crise d'apoplexie, laissant les jeunes gens ensemble. Deos seul savait à quoi ils allaient se livrer une fois seuls ! Pensez à la situation dans laquelle elles les avaient trouvés, voyons ! Peine perdue, Beatrix demeura insensible à l’argument et traîna l’ardent chaperon hors de la pièce. Une fois le calme revenu, la jeune femme, après avoir étouffé un rire, sourit à Wallerand, et lui désigna le baquet dans un théâtral :

A votre tour ! Ensuite, vous m'aiderez à passer ma robe.
A vos ordres, ma Dame ! Quels doigts habiles auront confectionné vos atours ?
Ma tante Valeryane.


Le jeune homme pivota sur cette réplique faussement compassée, démentie par un sourire amusé. La brigandine enfin délacée fut déposée sur un siège, suivie de peu par le reste de la vêture de Wallerand. La jeune femme se régalait de la vue qui lui était offerte... A mesure qu’il se libérait de la gangue de tissu, le jeune homme prenait cruellement conscience de l’état dans lequel il se trouvait. Encore que le pire serait à venir… Une fois propre, il devrait réintégrer… Ça ! Cette chemise qui lui avait collé au corps à force de chevauchée et d’exercices en plein soleil, ces braies et ces bas puant le cheval, la sueur et la poussière… Quel pied ! se prit-il à ruminer avec un regard désabusé au tas. Bah ! Au pire du pire, il se rincerait en rentrant rue des Pendus, et ça ferait bien l’affaire avant de passer quelque chose de propre. Voilà. Il ferait ça. Quelques instants d’inconfort, et ça irait mieux après. Il sourit à sa maîtresse, à qui la mine désabusée n'avait pas échappé, ni la saleté des vêtements. Discrètement, elle tira sur une cordelette contre le mur.

Même ainsi vous êtes belle.

Un petit rire joyeux résonna, tandis qu'elle agrémenta les fesses Beauharnaises d'une petite claque sonore. Elle n'était vêtue que d'un chainse écrue, toute simple, échancrée, et toujours affublé de sa coiffe improvisée.

Vil flatteur! Zou, plongez là-dedans, et que ça saute!

Amusée, de son bras valide, la jeune femme s'attela à décrasser son amant à l'aide d'un linge. Rieuse, elle ne pouvait s'empêcher de le gourmander... et de le chatouiller, entrainant diverses éclaboussures et rebiffages.

Mais... Mais... Il y avait un homme dessous cette crasse?
Oui madame, parfaitement... Profitez-en, ça ne durera que jusqu'à ce que je m'habille. Il ne faudra pas me tenir rigueur de ma tenue.
Imoen s'en chargera.
Mais je n'ai d'autre rien à met...
Elle le fit taire, d'un doigt sur ses lèvres, qu'elle ponctua d'un baiser.
Tutututut... J'aime vous voir ainsi, au naturel.

Imoen passa son nez à ce moment précis, fit un clin d'oeil à la jeune femme et emporta la tenue crasseuse, devant un Wallerand nettement moins amusé à l'idée de traverser la ville et le manoir dans le plus simple appareil. Et d'avoir été même entrevu ainsi par la demoiselle de compagnie. Amusée, elle rit de sa déconfiture.

Faites-moi confiance... Je vous prêterai un drap, nous vous en ferons une toge. Ou une bure de moine, si vous préférez. Nous verrons cela tantôt. Il faudra penser à laisser quelques vêtements icelieu, mon amour, je vous laisserai une place dans mes placards.

L'idée de la toge avait arraché un éclat de rire à Wallerand, avant qu'un hochement de tête n'accueille la proposition. Si jamais ils devaient se retruover en pareille situation, à coup sûr, il serait bien heureux de pouvoir trouver des habits propres ! Faisant attention à son épaule entravée, elle lui frotta doucement les cheveux, mais elle ne pouvait pas faire comme lui, essorer le linge... Elle l'aidait de son mieux, tendrement, ponctuant sa nuque et ses épaules de tendres baisers. Qui devenaient de plus en plus passionnés et de moins en moins tendres... Jusqu'à ce qu'en pleine lumière, elle revoie ses terribles cicatrices. Plongeant ses jades dans son regard sombre, elle lui murmura un "je t'aime", tant le sentiment lui retournait les tripes à ce moment précis. Les cicatrices, souvenir que l'être humain n'était pas indestructible, qu'il pouvait succomber... Le Beauharnais lui caressa la joue, suivant sa mâchoire tandis que son pouce frôlait ses lippes. Une urgence allait-elle se profiler? Une chose était sûre, Marie Clarence, si elle entrait à ce moment précis, en ferait une crise cardiaque. Parce qu'il était prestement sorti du bain, et l'avait entourée de ses bras, pour la soulever, malgré ses piaulements car il mouillait son chainse. Une belle manière de se venger des chatouilles, et de sa tenue subtilisée, lui glissa t-il dans le cou. Et... Et !

Quelques instants plus tard, détendus et propres, la jeune femme prit son amant enroulé dans un linge - histoire que son plus simple appareil ne soit pas à portée de tous les yeux qui passeraient malencontreusement par là - par la main pour l'entraîner dans ses propres appartements du manoir, qui communiquaient avec la pièce des bains. Il n'y était jamais entré encore, dans son antre montois, découvrant par la même une pièce joliment décorée, fleurie, mais simple. Plus simple qu'à Fontrailles. Passant près du lit sans s'arrêter, elle arriva dans le coin où ses tenues étaient étendues, sur des cintres. Deux mannequins trônaient là, chacun affublé d'une tenue assortie. Noire, brodée de rouge sang et de fil d'or. Elle n'était plus aussi sûre d'elle à présent, espérant qu'il ne fasse pas montre d'un orgueil mal placé.


Je... J'ai pris la liberté de nous faire coudre une tenue de fiançailles. Valeryane a vos mesures. Cela devait être une surprise, mais je pense que nous pourrions les étrenner ce soir, pour le dîner. J'espère... que cela vous plaît. J'ai essayé de faire selon votre goût. Ne m'en voulez pas...

Elle espérait juste qu'il ne se sente redevable de rien, qu'il ne se vexe pas qu'elle ait pris les devants. Elle avait les moyens, et s'ils convolaient, ce qui était à elle serait à lui aussi, voilà. La présentation des tenues avait littéralement coupé la chique à Wallerand - pour une fois ! -, alors que du regard, à honnête distance, il découvrait les tenues. Pile les couleurs qu'il portait habituellement... Elle l'avait cerné, pensa-t-il dans un sourire. Bien vu... Elle bredouilla, devant son silence, tentant vainement une plaisanterie à laquelle elle reçut une réponse rieuse.

Ainsi, vous ne serez pas nu pour le dîner...
Ca se paiera ! Mais c'est superbe. Allez, zou ! Venez par ici...


Une petite claque sur le charmant derrière de la jeune fille (vengeance !) ponctua l'injonction, avant qu'il ne se baisse et ne la prenne sur son épaule, pour la transborder vers les tenues, perdant le linge qu'il s'était enroulé à la taille dans la manoeuvre.
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