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[RP] Le couvent de Saumur

Nattascha
Entrer dans un couvent, chose difficile pour une vagabonde qui avait toujours vécu en dehors de ce qu’impliquent les religions.
Et pourtant le choix avait dû être fait.
Sa grossesse qui l’épuisait un peu plus chaque jour, qu’elle vivait presque cachée, sans en parler… parce que… il paraissait que ça faisait… comment disent-ils déjà ? Nounours, zouzours, elle ne savait plus. Et puis n’avais pas envie de se poser la question. Qu’ils aillent au diable.

La fatigue accumulée sur les chemins depuis l’annonce de ce « miracle » l’avait, une fois arrivée à Saumur, contrainte à se résoudre.
Se résoudre à mettre sa vie entre des mains qui sauraient prendre soin d’elle. Des mains qui connaissaient la naissance et sauraient lui apporter l’aide qu’elle n’aurait pu trouver au village. Des yeux qui regardent son ventre et sourient, de mains qui prennent les siennes et l’écoutent parler de ses craintes et des joies qu’elle imagine… était elle donc si anormale ?
Ce qui aurait dû être un moment de bonheur dans la vie d’une femme s’était retrouvé… caché, tu le plus possible pour… ne pas déranger, ne pas ressembler, ou s’entendre dire qu’on ressemblait à d’autres qui, oui, parfois étaient pathétiques à pondre douze gosses à la semaine…
Mais elle… ce petit, elle le voulait, la voulait. L’aimait déjà. Garçon ou fille c’était une moitié d’elle, une moitié de son Andalou. Une trace de leur passage ici bas, de ce qui après leur mort, serait ce qui resterait d’eux.

Quelques affaires qu’elle avait apportées chez son Autre, furent emballées et retournèrent dans le baluchon qui la suivait depuis… si longtemps.
Maigre bagage, quelques souvenirs de villages traversés, lettres échangées durant les mois, les années de baroud de chemin en chemin. Toutes ces choses dont elle aurait besoin pour ne pas oublier qui elle est, au milieu de toutes ces nonnes.

Où était-il ? Elle aurait aimé le voir avant de partir. Lui dire que leurs projets, leurs envies… elle ne les oubliait pas. Qu’elle sortirait un jour de ce couvent. Enfin l’espérait elle… vivante.
Après tout, tant de femmes meurent en donnant naissance. Lui dire que la mer, elle en avait toujours autant envie. Lui dire qu’elle l’aime si fort. Lui dire… tout ce qu’il ne peut ignorer. Mais le lui dire encore une fois.
Elle attendit, longuement, en silence, mains croisées sur son ventre rebondi, assise sur une ébauche de banc accolé à la façade de la maison.

Mais le soir venait, l’air fraichissait, et pas d’andalou en vue.
Se résoudre, encore une fois, le cœur gros, à se redresser sur ses jambes, regretter l’absence de feu dans la forge, du bruit du métal qu’on frappe, et de celui qui le frappe. Pousser jusqu’à son établi, y déposer un parchemin dans lequel elle lui explique. Qu’elle a peur. Pour sa vie, pour celle de leur enfant… qu’elle ne connait ni matrone ni médecin au village… lui explique qu’elle a le cœur arraché de n’avoir trouvé d’autre solution, mais qu’elle ne prendra pas le risque de mettre en péril la vie de leur enfant. Lui dire qu’elle l’aime de toute son âme. Qu’il sera avec elle à chaque instant. Qu’elle lui écrira, que le pigeon blanc à collerette bleue les a suivis, qu’il lui est, qu’il lui sera toujours réservé.

Et puis s’en aller, après un dernier coup d'oeil à l'endroit où elle n'aura pas eu le temps de laisser son empreinte de future mère. Yeux humides de devoir abandonner déjà ce qui devait être son chez elle, leur abri, leur nid.
Qu’y trouverait-elle en revenant… la question lui faisait peur. Elle ne voulait imaginer de réponse. Elle espérait… tant de choses.

Ventre en avant, baluchon sur l’épaule, pieds nus parce qu’elle aime ça, elle chemine jusqu’à la sortie du village. Elle sait où se trouve le couvent.
Elle a mal aux tripes, sent comme un retour aux nausées de son début de grossesse. Les jambes se font lourdes, le pas se traine. Mais une force invisible la pousse dans le dos pour la forcer à avancer, une petite voix lui souffle qu’elle n’a pas d’autre solution, qu’il faut y aller.

Une halte, quelques minutes, au bord du chemin pour laisser échapper les larmes qu’elle retient depuis qu’elle a franchi la limite de leur chez eux. Pathétique vagabonde, baluchon sur le dos, en train de chialer sur une vie qu’elle n’imaginait pas ainsi.
Le cousin à qui elle aurait tant aimé raconter ses pérégrinations, Mal qu’elle avait tant hâte de revoir… tellement de souvenirs à se remémorer, à s’raconter, dont ils auraient pu rire, l’colosse et l’éventuelle petite rixe qu’ils auraient pu jouer histoire de… pourquoi ça n’allait jamais dans le sens de ce qu’elle espérait ?

Alors elle arrive devant le couvent. De la pierre. Elle qui l’aime tant la trouve froide en cet instant. Quelques mètres encore et elle pourra frapper à la grande porte.
Et toujours cette petite voix qui lui susurre qu’il faut y aller… avancer
Tout est calme, très calme… trop calme. Immense. Une nouvelle peur lui étreint les entrailles. Elle ne sait même pas comment on vit là dedans. Elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle sait une chose… rien ici ne ressemblera à ce dont elle avait pu rêver.
Mais elle y trouvera l’aide dont elle aura besoin lorsque la descendance andalouse aura décidé de pointer le bout de son nez. Elle trouvera le calme, dont elle a tant besoin. Elle y trouvera peut être le sommeil. Peut être des yeux qui ne la jugeront pas. Elle ignore encore ce qu’elle va y trouver vraiment. Mais elle doit penser à son enfant qu’elle n’a pas épargné jusque maintenant, entre cavalcades et autres... choses.

C’est pour ça qu’elle est là. Pour rien d’autre…
Quelques pas encore et elle se trouve devant une porte immense.
Elle regarde quelques instants derrière elle, vers le chemin qui l’a amenée ici… baisse la tête, soupire accablée, et frappe…


ce post est ouvert à tous et toutes. quelques ames charitables pour m'aider à faire évoluer Natt dans un couvent totalement inconnu seraient les bienvenues.

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--Manette


La Manette est en train de repriser une vieille paire de bas élimés, tout en psalmodiant quelques cantiques antiques, lorsqu'elle entend frapper à la porte du couvent. Imaginez une femme entre deux âges, verrue sur le nez, poil au menton autant qu'aux pattes, presque chauve sous son voile blanc. Une carrure de guerrier Nordique, aussi large que haute, des mains d'hommes aux ongles crasseux, poilues bien évidement. Bref ... une vraie beauté, comme vous en rêvez dans vos pires cauchemars.
Ni une ni deux, elle pose son ouvrage sur sa tablette, remet en place sa cornette, relève ses jupons non sans se gratter négligemment la croupe au passage, faut dire que notre Manette c'est la Reyne de la distinction et du bon goût.
N'ayant plus mis son nez crochu dehors depuis des lustres, elle en a perdu toute féminité et ne se préoccupe ni de sa mise, ni de ses manières.
Déjà qu'avant de rentrer dans les ordres, ce n'était pas glorieux ... D'ailleurs c'est la raison pour laquelle elle avait jadis (oula oui ... jadis ça fait tellement longtemps qu'elle est nonnette la Manette qu'elle n'a pas assez de ses doigts de mains osseuses et même des pieds pour en compter les années) pris le voile.

Impossible pour elle de se trouver un mari, l'était bien trop laide, l'était bien trop cruche. Alors seul Aristote avait bien voulu d'elle ... quoique maintenant que j'y pense, j'suis même pas certaine qu'on lui ai demandé son avis à lui, mais passons, là n'est pas le sujet et je sens que je digresse sévère.

Voilà donc notre nonette Manette, cornette (ouai je sais trop de rimes en "ette" tue la rime en "ette") au vent qui court avec la grâce et la légèreté d'un bovidé Angevin et se dirige vers la porte d'entrée. L'huis grince, les gonds résistent et enfin, la porte cède pour s'ouvrir sur une jeune femme, brune, aux traits tirés et au ventre rond.


B'soir ma fille ! Z'êtes perdue mazette pour venir toquer à la porte de ce trou à rat .. Savez où vous êtes ici ? Z'êtes certaine de vouloir entrer ? Pis vous avez quoi au ventre? Z'êtes vachement ballonnée dites moi, z'avez des gaz, voulez une décoction pour faire passer ?


Et voilà ca recommence, le moulin à parole est en marche et rien ne pourra plus le stopper, pauvre des oreilles de cette malheureuse qui a voulu entrer ici ...


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Nattascha
Un grincement, une porte qui s'entrouvre, puis s'ouvre sur...

La vagabonde fait brusquement deux pas en arrière, écarquille les yeux, sent son cœur s’emballer, et regarde à nouveau le fronton du bâtiment pour être sure de ne pas s'être trompée d'endroit. Persuadée d'avoir en face d'elle un moine... en robe. Mais la voix, bien que rocailleuse lorsqu’on s’adresse à elle tiendrait vraisemblablement plus du féminin que du masculin.

B'soir ma fille ! Z'êtes perdue mazette pour venir toquer à la porte de ce trou à rat .. Savez où vous êtes ici ? Z'êtes certaine de vouloir entrer ? Pis vous avez quoi au ventre? Z'êtes vachement ballonnée dites moi, z'avez des gaz, voulez une décoction pour faire passer ?

La voilà bien chiffonnée la brunette. Homme ? Femme ? Couvent ? Monastère ?

D’une voix nerveuse, elle qui pourtant d’habitude n’a pas sa langue dans sa poche, elle demande…

Heu pardon, je n’suis plus sure de savoir où je suis. Je cherchais le couvent en fait… et mon ventre, non c’est pas c’que vous dites…

Un moment d’hésitation, lui dire, ne pas lui dire ? Et si elle n’était pas au bon endroit ? Mais la prendre de front cette… nonne, si c’en est une, c’est aussi prendre le risque de se retrouver dehors et à nouveau sans aide éventuelle. La nuit tombe, elle est fatiguée la future mère. Alors elle saute le pas et lui annonce sans ciller

J’attends juste un bébé. Et j’suis perdue, j’sais pas comment faire. Pas que l’papa m’ait abandonnée, nan il ferait jamais ça, mais c’est mon premier et je n’connais pas d’médicastre. J’ai juste peur de c’qui va s’passer quand l’petit pointera l’bout d’son nez.

Alors j’suis venue jusqu’ici, parc’ qu’il parait qu’les bonnes So… nonnes savent comment on fait pour faire naitre un bébé. J’ai juste b’soin d’votre aide pour les jours à v’nir, pour m’apprendre et m’conseiller
.

L’autre la regarde. Mais la vagabonde ne baissera pas les yeux. Si on n’veut pas d’elle ici, elle se débrouillera autrement.
De plus, l’inquiétude commence à la gagner. Si elles sont toutes comme ça là dedans, ça promet des heures difficiles. Si la soupe est à la hauteur de la crasse sur les mains de l’étrangère en face, il faut craindre l’empoisonnement rapide et douloureux.

L’inquiétude grimpe, le ventre se serre à l’idée de ce qu’il n’faut pas faire pour s’trouver en sécurité dans c’royaume, quand on veut faire naitre son gamin correctement.
En regardant la nonne en face, parce que maintenant elle sait qu’il s’agit bien d’une nonne… elle a vu dans l’entrebâillement de la porte quelques reliques et autres statuettes religieuses, elle retient un rire.

Elle pense à l’élevage que son Andalou et elle avaient prévu de monter. Nonnes et curés, reproduction, boudins, rôtis, et autres pâtés… et se dit que si elles ressemblent toutes à celle là, c’est pas demain que la reproduction se concrétisera.
Rien que pour jeter un œil à ce qui se trouve là dedans de cheptel éventuel, ça vaut le coup d’entrer. Dut-elle repartir fissa dans les jours à venir.
Elle mangera les quelques réserves qu’elle a dans son baluchon, s’méfiera de qui l’approche, de c’qu’on lui met dans l’assiette, et de… tout en fait.

Un demi-tour de la tête à peine perceptible et le doute s’empare d’elle… le chemin derrière elle n’est pas si mal finalement.

Et si elle filait, là, tout d’suite ? si elle allait chercher conseil ailleurs ?

Lui fait peur un peu la… chose en face d’elle.

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Fablitos
L’plaisir d’retrouver les venelles de Saumur, ses tavernes au nom pittoresque, les odeurs d’poiscaille montant des quais d’la loire, d’friture sortant des gargotes qui les bordent, les r’gards en coins, méfiants, agressifs, cherchant la faille. L’andalou s’sent d’retour chez lui. La nature a ses charmes, ne point en abuser en fait partie.

Bien qu'attentif, il est détendu. Sur son étalon fatigué, la tête dod’line au rythme du martèl’ment des sabots sur l’pavé . Marqué la pause pour laisser l’temps à Viento d’vider la flotte d’une fontaine trônant au centre d’une place, puis talonner d’ ses bottes les flancs de sa monture renâclante afin d’franchir les dernières encablures menant à la forge… sa forge… enfin…

Elle s’tient là, adossée au coteau, l’atelier jouxtant la partie d’habitation. Obligé d’lever les yeux pour saisir l'ensemble, il s'étonne d'un tel calme en ces lieux. L’andalou tire sur les rênes, s’laisse glisser l’long d’sa monture jusqu’à mettre pied à terre et s’dirige vers la bâtisse. Une tiédeur ancienne l'y accueille. Un murmure métallique, le son imperceptible d'une lame chauffée à blanc frissonnant sous la caresse violente et tendre du marteau.

Perdu dans sa rêverie, il s’revoit, torse poil, sa peau cuivrée rendue luisante par la sueur qui perle de chaque pore, l’chant du métal sur l’enclume emplissant ses esgourdes, couvrant la chansonnette que poussait son autre lui, son demi nous, qui installait ses quelques affaires dans c’qui allait d’venir leur nid, l’berceau d’la famille qu’ils étaient en train d’fonder.

Puis tout s’était enchaîné très vite, trop vite pour qu’il en ai un souv’nir précis. Elle était v’nue lui dire qu’elle partait faire quelques achats au marché, lui avait sourit, l’avait embrassé malgré l’eau et l’sel qui dégoulinait sur son visage, puis s’était éloigné alors qu’il s’remettait à la tâche. Combien d’temps avait il encore malmené l’metal rougi avant qu’un violent coup porté par l’arrière l’fasse s’écrouler d’tout son long.

Plus tard, étendu sur l’grabat à la paillasse graisseuse lui servant d’couche, tremblant d’une colère sourde, il avait longtemps fixé la cruche d’eau posée sur son tabouret à trois pattes. Il ressemblait à un animal sauvage dans une cage d'fer. Parfois, c'pendant un gémiss'ment, sanglot ou frisson d’révolte, déchirait sa poitrine. Haut, très haut, par delà la vapeur irisée d’sa fureur, s’trouvait un rectangle d’lumière blafard matérialisant la découpe d’un soupirail.

P’tain d’berrichons, enrage t’il

Il fixait cette cavité vers la liberté, maudissant le Berry et sa justice aveugle qui avait fini par l’emporter. L’Andalou avait tenté d’inventer les heures à v’nir en diversifiant ses pensées. Las ! comme une eau fuyante, toute vérité finissait par lui échapper. Il avait alors cherché un moyen de stimuler son esprit afin d’le mettre au service d’un dessein concret. Et, sans relâche avait caressé l’projet utopique d’une évasion.

Projet qui avait tourné court puisque dés l'lendemain aux aurores, il avait été relâché non sans qu’on lui signifie au préalable son baniss’ment du Berry… V’là c’qu’il en coûte d’vendre du poiscaille sous l’mantel dans les allées du marché d’Bourges et r’fuser d’collaborer avec les douanes locales, trop curieuse au goût d’l’andalou qui les avait envoyé paître avec perte et fracas…

Sortant d’ses pensées, les mirettes sont attirées par un détail, un vélin laissé en évidence sur l’etabli… les quelques pas qui l’sépare de la missive sont franchis en un éclair et l’sourire qui r’trousse ses lèvres alors qu’il r’connaît le délié des lettres tracées par sa moitié sur le parch’min, s’efface en même temps qu’il en décode le contenu.

Couvent… nonnes… peur d’l’enfant’ment dans la solitude… mais bordel, p’tain d’justice berrichonne ! c’pas comme s’il avait fuit, l’abandonnant face à sa grossesse… c’est qu’on lui a pas trop laissé l’choix à l’andalou… Alors qu’il trace en direction d’la maison, il sait plus très bien si c’est au berry ou bien à ces foutues batraciennes d’bénétier qu’il en veut l’plus… lui enl’ver c’qui fait battre son palpitant chaque jour… sont folles ! ça va chier ! s’ra pas dit qu’la descendance andalouse a vue l’jour dans un couvent !

Les malles pas encore déballées sont fouillées à la hâte… un parchemin, une plume, un encrier extirpés du fatras qui les emplis….

Citation:
A toi l’ami, salut !

J’espère qu’ta trogne s’porte bien mais surtout qu’elle s’trouve dans l’coin. J’vais avoir b’soin d’un coup d’pogne pour exfiltrer Natt d’un couvent où elle est r’tenue en otage par une bande d’intégristes en cornette, robe d’bure et spartiate d’cuir…

Pas b’soin d’rameuter toute la zoko pour c’t’affaire, deux, trois camarades dispos f’ront l’affaire. … aucune hésitation quant à l’affaire à m’ner… au nombre et à l’entrée dans une tranquillité à boul’verser. Juste une volée à coller, une pensée pour l’très haut et on s’barre avec l’colis… pour ma part j’suis déjà route… qu’les volontaires m’rejoignent direct’ment là bas…

F.


Esquissant un mouvement d'humeur, il avise un gamin, planté d’vant son ch’val, semblant hésiter entre la peur et l'attirance d’le caresser.

Salut p’tit, l’est beau hein ? son blaze c’est Viento de Abril !!! Viens voir là.

L’môme sursaute, prêt à prendre ses guiboles à son cou, l’bras déjà levé pour se protéger d'une toise éventuelle.

T'inquiète, j'vais pas t’bouffer. Tu veux t’faire quelques écus facilement ? Voilà, t’apporte c’te missive à un borgne, un colosse ou une féline qu’tu trouveras sans doute dans une taverne à l’enseigne poétique… chez Jacky la main froide. T’attend d’voir si y’a d’la réponse à rapporter. Si y'a personne, pareil, tu m'previens.

Il lance une pièce qu'une pogne habile s'empresse d'attraper avant d’la faire disparaître au fond d’une fouille, lui indique en quelque mot comment s’rendre « chez Jacky », plus ou moins et s’marre au mordillement du mioche sur l'écu, hochant vigoureus’ment du chef. Considérant la trogne du minot constellée d’taches d’son, son sourire s'élargit un peu plus.
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--Marie_irmingarde



Marie-Irmingarde vaquait gaiement à ses occupations printanières, la tête encore emplie des quantiques de prime. Les pois rompaient sous ses doigts agiles pour s'en aller tomber un peu plus bas, dans le panier d'osier fabriqué certainement par l'une de ses sœurs. La routine bien huilée ne laissait de place ni à l'oisiveté ni aux heures d'inaction, potentielles sources de bien des questionnements inutiles. Et puisqu'il fallait parfois reposer le corps, c'était en prières que l'esprit était occupé. Il le fallait.

L'activité allait donc bon train et chacune, hormis peut-être la Manette qui glandait encore à la porte (attendant peut-être le prince charmant), chacune savait exactement quelle tache lui incombait et à quelle heure.

Du coin de l'œil cependant, Mère Irmine, comme on l'appelait, parce que c'était plus simple et moins barbare, s'aperçut que les jupes étaient plus empressées que d'ordinaire, et que les nez curieux se levaient vers la haie du jardin.

Posant méticuleusement son panier de pois à son bras, la Mère Irmine s'en alla donc, à petits pas serrés, voir ce qui agitait son couvent. On n'était pas dans un poulailler, que diab... heu ... par tous les saints ! Cornette au vent, mine pincée, elle remonta l'allée et déboucha dans le cloître qu'elle longea consciencieusement et silencieusement. A l'entrée, la Manette parlait avec quelqu'un qui ne lui était pas encore visible. Une visite non annoncée ? Par tous les sei... saints ! Quelle hérésie !

Une petite ride barrait son front en signe de mécontentement, et elle hâta encore son petit pas tant qu'elle put, de crainte que la Manette ne fasse entrer ici le diable en personne, ou même un homme, ce qui eut été encore pire. Bon sang de bonsoir, mais que fabriquait-elle encore ?
Eikorc
On peut dire que dans une vie il y a des moments où l’on est plus tranquille que d’autres… Trop tranquille même. Et c’est bien dans une de ces phases que le de Nerra se trouve en ce moment… Une disparition de quelques semaines pour retrouver cette solitude qui commençait à manquer, avant de ressortir encore plus en forme qu’auparavant, les idées claires et les fourmis dans les jambes… El Diablo se la joue fantôme, se glissant dans les ruelles, se promenant dans cette ville qu’il si bien connu et qui lui semble pourtant si étrangère…
Quelques apparitions en taverne histoire de montrer sa présence, histoire de rassurer les hommes qui le rejoignent petit à petit… Il pourrait même se retrouver adolescent lorsque ses coups de sang l’emmène à cogner sur son second de borgne ou a grogner sur les autres personnes présentent…

Mais là ce jour même, alors qu’il se lance enfin dans la création de son armée pour essayer de se dégourdir les pattes et qu’il fait sa pause pour aller siroter une binouze à la Prison penthièvrique, un gamin déboule avec des yeux grand comme des soucoupes… Le colosse ouvre un œil pour surveiller la face du marmot qui semble scruter la moindre silhouette dissimulée dans l’ombre comme s’il cherchait quelqu’un… Sourcil de la montagne de muscle qui se hausse alors qu’il claque fortement de la langue pour attirer l’attention du gamin tout en se redressant pour poser ses doigts sur la dague glissée à sa ceinture…


« Hey gamin ! Qu’est-ce que tu fous à mater tout le monde comme ça ? T’as un soucis ? »

Et les yeux de s’agrandirent encore plus si possible alors qu’ils se posent sur la masse ambulante qui lui fait face… Un sourire étire les lèvres du colosse alors qu’il hoche de la caboche en le voyant se mettre à trembler… Tous des trouillards les mômes… Du moins presque tous. Le métal de son regard ne quitte pas la silhouette maigrichonne qui s’approche en tremblotant et en tendant un papelard… Le sourcil se hausse à nouveau alors que le de Nerra laisse ses bottes retrouver le sol dans un claquement et qu’il se penche pour tendre sa dextre parsemée des cicatrices pour refermer ses doigts sur le papier…

« T’es sûr que c’est pour moi gamin ? Allez quoi, ouvre le bec, j’vais pas te bouffer… »

Et d’une voix faible le gamin balance enfin les infos qu’on lui a refourgué… Féline, borgne ou colosse… Le nez se plisse mais la montagne de muscle lui arrache le message une fois qu’il a lâché le nom de la monture de l’andalou… Sa main libre venant chopper une petite bourse trainant à son côté et la balance dans les pognes du mômes pendant que l’azur parcourt rapidement les mots…

« Qu’est-ce que tu branles l’taureau ? Tsss… »

Murmure qui s’échappe entre les dents du Diable qui s’arrache au fauteuil qu’il s’attribue partout où il ramène sa fraise… Coup d’œil sur le gosse qui est toujours présent et un clin d’œil répond à la silhouette tremblante de trouille qui finit par se décider à plonger les menottes dans la bourses contenant quelque écus… L’colosse désigne la sortie du menton et se dirige à la suite du môme pour se glisser dans les rues de Saumur… Pas la peine de le laisser chercher la féline et le borgne, des brunettes et des « un œil » y en a partout dans cette ville… D’une main habile il refixe la hache qu’il s’est achetée à sa taille pendant que l’autre se pose sur l’épée ceinte à sa ceinture, les armes sont prêtes, plus qu’à envoyer un gamin qui les connait à la chasse au Maleus et à la félina…

« Hep toi là-bas ! File chercher Maleus d’Assay, j’t’ai déjà dis où il créchait… Et va chopper la Féline qui squatte chez moi… Dis au borgne d’amener ses nouveaux joujoux, on va sans doute en avoir besoin…
Dis leur aussi qu’on les attend chez les nonnes de Saumur, y a une fiesta qui se prépare…
Allez file ! Et fissa ! »


Sourire qui s’esquisse alors que le garnement s’arrache à la contemplation de la monture aussi colossal que sa montagne de muscles de propriétaire pour partir à fond de train dans les ruelles… Eikorc se jette prestement en selle avant de donner un coup de talon à l’étalon puissant qui s’élance d’un bond en faisant claquer ses fers sur les pavés… C’est pas qu’il est pressé, mais presque…

Le chemin défile sous l’animal qui court à toute allure pour rejoindre le plus vite possible le seul couvent de Saumur dans lequel la Natt’ s’est faite enlever… Couvent qui arrive bientôt dans la ligne de mire du colosse qui tire sur les rennes pour se faire cambrer l’animal et le stopper avant de sauter lourdement au sol… L’azur froid se glisse sur les murs qui se trouvent non loin de lui tandis que le de Nerra se redresse de toute sa hauteur en inspirant profondément… Pu qu’à trouver l’andalou pour savoir comment il compte opérer avant de se lancer…

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"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko ad eternam
Nattascha
Des pas qui approchent...
C’est pas qu'elle soit, enfin si, elle est désagréable à regarder la chose qui est venue lui ouvrir la porte, mais bon, s'trouve être un peu muette depuis un bon moment et ça commence à la courir la vagabonde.
La fatigue elle n'a pas l'air de savoir ce que c'est l'hommasse en face d'elle... et là, Natt, elle n'en peut plus. Va falloir pousser l'monceau de viande qui lui barre le passage et crier au s'cours pour pouvoir mettre un pied dans l'antre d’Aristomachin.
Ça doit être l'annonce de c'qui s'trouve dans son ventre, ou... allez savoir, un ours ou un dragon là derrière elle, mais cette version là elle n'y croit pas.
Toujours est-il qu'il est temps d'arrêter les conneries et de passer aux choses sérieuses.
Se penchant un peu sur le côté, histoire d'essayer d'apercevoir qui se ballade derrière la vigie du couvent, elle lance un léger

"ouh ouuuh ya quelqu'un là ?"

Et sans même attendre de réponse ajoute d’une voix un tantinet plus élevée

Ya un truc qui me barre le passage là ! Pouvez m'aider ? S’il vous plaiiiiiiiit ya quelqu'uuuun ??

Le regard charbon se lève sur l'homme femme qui s'tient devant elle.
"Ben désolée hein, mais j'ai pas l’choix"

Faut dire qu'elle en a mangé de la barbaque la vagabonde. Alors l'autre a beau être gaulée comme un viking, elle se retrouve d'un coup de latte quelques mètres derrière là où elle se tenait quelques instants plus tôt.

Oui ben, m’voyez confuse, mais là, j'en avais marre de poireauter !!

Le baluchon tombe à terre, le visage affiche une grimace. Une odeur mélangée de rance, de soupe de chou et de moisi "embaume" les lieux, mais on va rester polie.
Une nonne, tout à fait envisageable pour un élevage, vient dans sa direction.

Bonjour m'dam... heu...

Comment on dit à une bonne sœur ?

Oui donc, heu, bonjour...
Comme je l'expliquais à ....


le regard se tourne vers son premier contact, les yeux toujours rivés vers l'extérieur, comme si elle avait vu un fantôme.. doit pas être finie celle là non plus… parait qu’dans les couvents accueillent aussi les cinglés. Pour sûr elle a du bol la vagabonde, l’premier contact en est une…
Frisson dans le dos, et sourire légèrement forcé adressé à la moins désagréable à r’garder des nonnes…

Donc j'expliquais que je suis là pour trouver de l'aide...
Voyez mon ventre, ben dedans ya ma descendance et celle d'mon autre par la même occasion...
Mais...


Le soupir qui suit la conjonction se fait profond et synonyme de vraiment grosse fatigue.

Pourriez pas m'indiquer un endroit où j'pourrais me poser ? J’en peux plus là...
J’vous raconterai la suite plus tard... pas d'souci...


Le regard maintenant se fait, non pas suppliant mais quasi.

S’vous plait...

_________________
--Manette


Manette a à peine le temps d'entrouvrir les lèvres que la jeune femme la bouscule. Mais quelle mouche l'a donc piquée nom d'Aristote? La vieille religieuse hausse les épaules, la notion de temps n'est sûrement pas la même pour tout le monde. Voyant que l'on prend le relais, Manette referme la porte, et s'en retourne à ses affaires en maugréant entre ses dents. Saleté de jeunesse. D'autres s'occuperaient sûrement mieux qu'elle de l'impatiente, la nonette jure mais un peu tard que l'on ne l'y reprendra plus.*

*Merci La Fontaine.



_________________
--Marie_irmingarde


La mère Irmine prenait inspiration pour annoncer son arrivée sans provoquer une trouille bleue à la Manette (c'est vrai qu'Irmine faisait fort peur, avec son petit panier et son air coincé), quand des éclats de voix lui parvinrent.
Dieu soit loué, c'était une voix féminine ... Mais le ton était empressé. La nonne prit une mine choquée. Son palpitant s'emballa. Non de peur, non, (Aristote les protégeait) mais d'indignation ! Une telle arrivée était déshonorante, et troublait la quiétude qu'elle entendait bien maintenir en ces lieux. Tout soudain, elle vit sa Manette bousculée, pour faire place à ... à ...

Un ventre ?! (Avec une demoiselle autour, accessoirement). Saperlipopette !


Bonjour m'dam... heu...
Ma mère, on dit ma mère, ma fille.
... Voyez mon ventre ...

Irmine semblait plus offusquée que jamais et serrait contre elle son panier, jetant de temps à autre des regards courroucés sur le ventre rebondi. Encore une pauvrette qui avait fait galipette, ou pire, avait vendu sa vertu. A bien y repenser, elle aurait été prise de pitié si la jeune femme n'avait fait telle irruption dans son calme couvent.

La Manette fermait la porte, ce qui rendit un peu de sérénité à notre bonne Irmine.


De l'aide ... un endroit ou se poser ...

La nonne répétait ses mots doucement, attendant patiemment le moment où elle pourrait en placer une.

La suite ? Parce qu'il y a une suite. Misère, ma pauvre enfant. Venez, la Manette va vous porter un bouillon. Mais si vous souhaitez rester, vous devrez demeurer silencieuse, le plus souvent possible. Méditation et prières : voila ce qui vous apaisera.

Ce disant, elle la mena dans le réfectoire, vide à cette heure. La posa sur un banc. Ca sentait la cire et l'oignon mélangés. D'un geste autoritaire, elle lui colla devant le pif le panier de petits pois à écosser, accompagné d'un "pour occuper vos doigts" , et la laissa là, toute seule, le temps d'aller chercher la boudeuse sœur et de la convaincre de rallumer les feux plus tôt que de coutume pour nourrir la brebis égarée.

Plusieurs cornettes curieuses ne tardèrent pas à coller leur nez aux fenêtres.
Nattascha
Posée brutalement sur un banc, traitée comme une moins que rien par une bonne femme encapuchonnée, à l’air pincé en plus, qui voulait qu’on l’appelle sa mère…
Ça commençait mal cette histoire.
L’odeur insoutenable qui avait saisi les narines de la vagabonde, rendues sensibles par la grossesse, lui portait maintenant au cœur.
Et pis c’est quoi ces trucs qu’elle lui a collé sous le nez ? Ça ressemble à des pois, mais qu’est ce qu’elle en a à faire elle des p’tits pois de la « mère » ?

Un coup d’œil à ce qui l’entoure et là c’est le coup de massue derrière la tête. C’est sombre, triste, morne, trop propre pour être honnête… et tellement silencieux.
La daronne lui a dit qu’il fallait qu’elle se taise…et qu’elle prie. Ben en même temps… elle sent que ça va l’arranger la brunette de ne pas avoir à tenir de conversation ici. Faut dire que depuis que la porte s’est ouverte, ça n’a pas été très encourageant. D’ailleurs elle est passée où l’autre qui voit des gaz partout ? Elle a filé d’un coup sans dire un mot. N’avait pas dû apprécier qu’une semi bohémienne la bouscule un peu.
Quant à prier… si elle n’était pas légèrement impressionnée par le cadre, elle en rirait, d’ailleurs intérieurement elle rit. Elle prier ? Ouais, saint Fablitos si ya moyen, mais rien d’autre si ça dérange pas.

La jambe droite tressaute, sur le sol, là, juste devant le banc sur lequel on l’a assise de force. Sont arrivées par où déjà jusqu’à cette cantoche ? Parce que si elle peut retrouver le chemin retour, s’pourrait bien qu’elle file à la vitesse de Loca au galop direction Saumur centre et ses tavernes.
Mais ça bouge un peu dans son ventre par instant, lui rappelant qu’elle est là pour une raison bien précise. N’pas broncher c’est ce que lui dicte le truc qu’elle a au dessus du cou… ne rien dire, accepter, se faire toute petite et attendre en silence que son enfant vienne au monde…

Mais juste en dessous de la tête (alouette), du cou, un peu plus bas, ya le cœur… et le cœur lui dit que… on n’va pas forcer une vagabonde comme elle à rester écosser des p’tits pois comme une vulgaire cuisinière. Déjà la cuisine elle n’aime pas faire. Son Andalou fait ça bien mieux qu’elle. Elle ce qu’elle sait faire c’est mettre le bordel… entre autres.
Chassez le naturel, il revient au galop…
Quelques trognes qui se pointent au dessus des carreaux à sa gauche… défiance dans le regard de la brunette, qui se transforme en sourire au coin des lèvres. Vont servir les p’tits pois..
Une poignée ramassée dans le panier et de quelques pichenettes elle envoie valser les pois un par un en direction des curieuses. Le petit « clac » que font les légumes en se cognant contre les vitres fait un boucan d’enfer dans le lieu totalement feutré.
D’enfer étant le mot qui convient si elle se fie aux regards craintifs des nonettes de l’autre côté de la vitre. Semblerait que ça ne soit pas le genre de la maison que de jouer avec quelques légumes histoire de se détendre.
Ben on va voir…
Une autre poignée est prise et balancée à la volée vers les vitres et la pétarade que ça engendre, provoque une agitation dans les rangs aristo machin de l’autre côté du mur. Ça file dans tous les sens… semblerait au regard terrifié de certaines que ça sente le feu du ciel sur leur têtes.
Et ça la fait rire la vagabonde. Oh non, pas le lancer de petits pois, mais les bobines paniquées des bonnes sœurs…
Chhhhht faut pas rire trop fort sinon elle va se prendre des représailles pour trouble de l’ordre… aristotruc.

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Kergeun
La vie à Saumur était de bonne qualité.
Kergeun avait croisé pas mal de monde en taverne et à part deux ou trois anti-bretons, cela s'était bien passé.
C'était de bonne guère après tout. D'ailleurs, lui même, quand il était gamin, avait critiqué des François qui venaient en Bretagne, sans savoir de quoi il parlait.
Quel ignare il était à l'époque.

Arrivé quelques temps avant sa cousine, il avait continué à forger son corps en mangeant de la viande à outrance et en pratiquant quelques exercices physiques, tout en essayant de suivre des cours à l'université.

Quand Natt arriva à Saumur, les retrouvailles avaient été excellentes, c'est à peine si elle l'avait reconnu, il en avait bien rit intérieurement mais visiblement l'heure n'était pas à la joie, quelque chose la turlupinait.
Elle avait l'air fatiguée par le voyage et mal en point.
Elle lui avait dit de ne pas s'inquiéter, que son Andalou allait arriver et que le couple allait vivre un moment extraordinaire avec la naissance du marmouze.

Et puis, plus de nouvelles, sa cousine avait disparu des tavernes. Que s'était-il donc passé ? Il s'était renseigné mais personne ne l'avait vue, était-elle repartie ?
Dépité, il s'était alors réfugié dans ses livres sans grands enthousiasmes et tous les jours il cherchait un endroit tranquille pour étudier.

Tandis qu'il avait pris un chemin qui le conduisait hors du village, il se fit dépasser par un cavalier au galop.
Kerg fut tellement surpris que son cheval fit un écart.
Gast maugréa-t-il

Mais tout à coup, il se rendit compte grâce à la description que lui avait donné Natt de son Andalou, que le cavalier c'était peut-être lui.
Il le héla et tenta de le rattraper en mettant son pi au galop.
Hé! Messire! Demat, je suis Kergeun, le cousin de Natt, vous ne seriez pas celui que l'on surnomme l'Andalou ?

Le breton ne savait pas si l'homme s'arrêterait tellement il avait l'air pressé et si c'était bien le compagnon de sa cousine...
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Fablitos
Zef’ qui souffle en rafales poussiéreuses et tourbillonnantes, ciel d’un bleu nuit encore limpide et crinière de jais qui trace dans la nuit… ça affiche un r’gard sombre alors qu’ça cravache rennes en pogne à traverser les venelles d’la ville au triple galop pour choper un colosse ou un borgne, voire un ou deux éléments supplémentaires motivés…

Cavalier dépassé vitesse grand V et laissé derrière lui alors qu’celui ci l’interpelle vainement, les mots qui semblent lui être adressé sont couvert par l’bruit des sabots d’Viento qui martèlent l’sol… pas l’temps d’ralentir la cadence, qu’il suive ou aille au diable, caus’raient chiffon plus tard.

Ralentir sa course effrénée alors que s’découpe dans la nuit des bâtiments austères qui n’peuvent être que ceux d’un couvent ou d’un monastère…. Bottes au sol, esgourdes en alerte et mirettes qui fouillent la nuit… Trogne colossale en approche… deux pas, accolade et serrage de louche viril…

‘Lut El Diablo ! m’ci d’être là.

Rapide conversation qui s’enclenche à voix basse, lui expliquer à l’arrache les raisons d’son absence, les sourires s’devinent dans la pénombre, les jours d’emprisonn’ment, ça connaît bien et ça goûte leur acidité regulier’ment… continuer sur les raisons d’leurs retrouvailles à c’t’heure et icelieu… une invitation à l’urgence… nouveau sourire suivi d’un hauss’ment d’épaules…

Cavalier inconnu qui s’radine, on dirait celui enrhumé plus tôt sur la route… Sourcils qui s’soulèvent quand la pogne de la montagne de muscle lui bloque le poignet, l’empêchant d’défourailler sa lame… note dans l’même temps l’signe de tête pour indiquer qu’tout baigne … Reconnaissance mutuelle sans mot dire, une nouvelle recrue d’la zoko sans doute…qui en fait s’avère être l’cousin d’sa moitié…. Coup d’pogne inopiné toujours bon à prendre pour faire fissa. On f’ra les présentations plus tard… en v’la deux à ses côtés…

L’temps d’accrocher sa lame et son bouclier après la selle de son étalon et c’est parti, l’aime bien voyager léger l’Andalou dans ces coups là, la dague glissée dans la botte devrait suffire en cas d’imprévu. Ils s’laissent glisser dans la nuit qui s’assombrit au fur et à m’sure qu’les nuages venus de l’ouest s’amoncellent et cachent partiellement la lune. Orage en prévision. Ils parlent peu. Leurs rares échanges s’limitent aux exigences du plus strict utilitaire. Ils observent des arrêts concertés. Ces pauses leur permettent de s’orienter, d’ausculter le silence, d’épier si nul nonne n’est alertée par le gliss’ment d’leurs ‘tiags sur les pavés. Marquer un dernier temps d’arrêt à proximité de la porte, histoire de j’ter un plan à l’arrache.

Bon, j’propose qu’de votre côté ça attende un brin, tout en surveillant la lourde… ça laiss’ra l’temps au borgne où à d’autre d’radiner leur face pendant que j’grimpe la haut… une pogne s’lève et un doigt s’tend en direction des toits… doit bien y avoir quelque lucarne permettant d’taper l’incruste à l’intérieur… une fois repérée, j’vous balancerais une caillasse pour vous prévenir… de là vous faites diversion, j’vous laisse l’choix d’la méthode et j’m'invite dans la place…
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Nattascha
Bras croisés sur la table, tête qui y repose… ventre qui gargouille… commence à s’endormir malgré la faim, la vagabonde.
Les petits pois ont déserté le panier et se trouvent tous disséminés un peu partout dans la cuisine. Entre viser les têtes de nonnes et les casseroles qui trainent un peu plus loin, elle a fini par épuiser les munitions.
Les bonnes sœurs ont déserté les vitrages depuis bien longtemps, et la nuit a dû tomber. Mais là dans cette bâtisse déjà sombre, elle ne peut se rendre compte de rien. Simplement que le temps passe, tourne, et qu’on a dû l’oublier.
Les soupirs se suivent et se ressemblent. Elle serait bien mieux blottie au creux des bras de son autre plutôt qu’à végéter dans c'réfectoire vide et glauque. Elle est passée où la mère nonne ? On ne laisse pas une femme enceinte sans manger m’enfin !!!

Ni une ni deux, les jambes légèrement engourdies par la position assise depuis son arrivée dans la cambuse, elle se relève en maugréant, ronchonnant, pestant contre l’idée qu’elle a eue de venir s’enterrer ici. Les regrets s’immiscent en elle à toute allure. Une pomme sortie de son baluchon fera son repas du soir. Faudra s’en contenter de toute façon. Economiser la bouffe parce qu’elle ne sait pas combien de temps elle va rester coincée là sans voir âme qui vive. On veut la punir ou quoi ? Pourquoi on la laisse toute seule comme ça ?

Le tour de la pièce est vite fait… enfin fait… faut l’dire vite. D’un coup d’œil elle note que c’est pas ici qu’elle va trouver de quoi remplir ses mirettes curieuses et toujours à l’affut de nouveautés. Donc elle file. Prend la première porte qui se présente, mate à droite, à gauche et enfile le premier couloir sur sa gauche.
Quelques torches illuminent la coursive, lui permettant de se faufiler sans se prendre une gamelle. Ses pieds toujours nus commencent à refroidir sur le sol pierreux. Une couverture, un peu à manger, elle ne demandait rien d’autre pour ce soir. Finalement, c’est bien ce qu’elle pensait… les religieuses, sont bien comme tout l’monde. Allez savoir c’qu’elle avait pu se mettre dans la tête pour aller s’enfermer là dedans.

Quelques fenêtres le long du long corridor lui confirment que le jour a capitulé devant la nuit. Trouver la sortie et filer vers le village… non, pas ce soir. Seule elle l’aurait fait, quitte à pêter un carreau et filer sans demander son reste. Mais son ventre et ce qu’il couve, l’empêche d’envisager ce genre de solution.
Des portes sur la droite, sur la gauche, quelques chuchotements provenant d’elle ne sait où… elle aurait presque la trouille la brunette dans ce camp retranché consacré à Aristote.
Quelques vantaux sont ouverts, histoire de voir s’il y a de la vie quelque part… mais personne en vue. Ça fait vraiment flipper ce coin… elles sont passées où toutes les sœurs qui mataient aux vitres tout à l’heure ?

A force de tours et détours, elle finit au pied d’un immense escalier dégageant une odeur forte de cire. De moins en moins de torches pour éclairer… la trouille monte d’un degré, et les mains se posent instinctivement sur le ventre…
Dans les auberges, les chambres sont à l’étage, donc ici pas de raison que ce soit différent. Lentement elle monte les premières marches, puis les suivantes, doigts qui blanchissent à serrer la main courante. Regardant autour d’elle si quelque chose d’un peu accueillant pourrait lui redonner un peu de courage elle doit se résoudre à admettre que c’est pas gagné. A part quelques reliques religieuses et d’immenses tableaux qu’elle imagine pieux, rien ici ne donne envie de sourire.
Un palier. Pas énorme… duquel partent trois couloirs… mais c’est quoi ce truc ? Un labyrinthe ?
Des portes partout, encore, encore et encore…
L’en a marre la vagabonde… chope une torche et s’enfonce dans le premier couloir venu.

Aux portes, des morceaux de papiers affichés… « Sœur Sourire », pas eu la chance de la croiser celle là, « sœur golgote » tiens ça doit être la sœur aux gaz ça, « sœur Cylenbataille » etc etc…
Ah bon ? Chacune sa chambre ? Ben ça lui va à la brunette. De la première porte sans affiche elle ouvre la porte. Et s’prend un choc en pleine bouille.
Une paillasse, toute petite, une couverture, une chaise… et rien d’autre.
Non non, c’est pas possible, elle va pas pouvoir rester ici. On dirait… enfin elle imagine qu’une prison ça ressemble à ça et à rien d’autre. Le silence, et une geole en guise de piaule, ça va pas l’faire. Ça c’est sûr. Préfère encore dormir dehors sous un arbre que là d’dans. D’main elle se tire. C’est décidé.
Le baluchon est déposé sur la chaise, la torche dans la niche prévue à cet effet, et le derrière est posé sur la paillasse.
Elle se frotte doucement visage de ses mains tremblantes. S’demande ce que son autre moitié d’elle peut bien être en train de faire… il lui manque. S’déteste d’avoir eu ne serait ce qu’un dixième de seconde l’idée de venir se coller dans un tel traquenard.
La fatigue prend le dessus… la porte est restée entrouverte. Si on la cherche on la trouvera.

Mais là, elle sature, décide qu’elle n’en a rien à foutre de rien, que demain elle partira si elle ne se retrouve pas en face de la femme viking qui pourrait lui barrer le chemin… et s’allonge dans l’espoir de pouvoir dormir un peu… malgré l’ventre qui gargouille toujours autant.

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Maleus
[Cata tata cata cata pulteuuh]

Tranquille dans son atelier de menuiserie, l'borgne écrit à sa flamme, cogitant au maximum pour écrire quelque chose d'assez romantique.
Son visage est grimaçant, faut dire que c'est pas son fort tout ça..tout ce qu'il sait faire c'est trancher dans le vif..au propre comme au figuré.
Le grincheux essaye d'etre le plus concentré possible et rédige doucement mais surement la missive jusqu'à ce que quelqu'un tambourine à sa porte.

Soupire de soulagement et mine renfrognée alors qu'il ouvre la porte et avise un gamin.
Celui ci lui explique qu'il est attendu du coté d'chez les nonnes, devant un couvent proche de Saumur et surtout qu'il peut ramener le jouet.

Evenement fort rare, le visage du borgne s'illumine..il s'illumine presque autant que lorsqu'il est en presence de la femme qu'il aime.
Son nouveau jouet...enfin une occasion de le tester.
Ainsi durant la demi-heure qui suivit la visite du gamin (remercié par quelques piecettes et un coup d'pied au cul), le grognon remeuta des gars pour l'aider à amener la grande et lourde machine de guerre jusqu'à destination.

Une fois sur place..il fit signe à ses accolites de s'arreter et ordonna qu'on charge une des lourdes pierres, qu'il avait ramené via une charette, sur la catapulte.
Nul besoin de chercher le géant et l'andalou..le borgne ne réfléchit plus, tout ce qui compte à ses yeux, 'fin son oeil c'est de tester la machine.
Il contemple un instant le couvent non loin puis la machine lanceuse de pierre et d'un leger sourire actionne le systeme de contrepoids.

"Feuuuuuuuu!!! Youhouuuuu"

L'oeil unique suit le projectile, le visage du grincheux ressemblant à celui d'un jeune gamin qui vient de recevoir un cadeau.
Plus qu'à souhaiter que ça touche quequ'chose...

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--Soeur_marie_ginette
A genoux devant son lit, priant Aristote afin qu’il fasse le bien sur cette terre, priant pour sa sœur restée au village aussi, enfin, pour tous ceux qu’elle connait finalement… sœur Marie Ginette se trouve troublée dans sa méditation par des pas devant la porte de sa cellule. A cette heure ci la mère supérieure a fermé toutes les issues et convié chacune de ses sœurs à se retirer pour s’en remettre au très haut.

Curieuse bien que très pieuse, sœur Marie Ginette entrouvre sa porte et cherche à apercevoir qui donc peut bien avoir décidé de désobéir à leur mère à toutes.
Le couloir est sombre mais elle avise tout de même un peu plus loin une silhouette qui s'éloigne lentement.

Ses sœurs lui ont chuchoté en cachette tout à l’heure qu’une étrangère était venue frapper à la porte du couvent. Une drôlesse qui s’amuse à lancer les petits pois de la mère supérieure vers les fenêtres de leur salle à manger parait il. Cette ombre là pourrait bien être cette étrangère.

Mais que fait elle donc à errer ainsi au travers des couloirs du couvent ? Plus intriguée qu’inquiète, sœur Marie Ginette décide de la suivre discrètement. Par mesure de précaution dira-t-on. Et non par simple curiosité comme pourraient le penser des esprits mal tournés.
Il ne s’agit simplement pas que l’invitée surprise se sauve avec quelques unes des richesses que le couvent renferme.

Nul besoin de sortir de sa cellule. L’étrangère pousse la troisième porte après la sienne. On se met à l’aise semble t’il. On fait comme chez soi !!!! Mais en tout cas nul intention de nuire visiblement chez cette femme dont elle a cru apercevoir qu’elle a le ventre rebondi. Le ventre rebondi, mais aussi le pas trainant…

Et Marie Ginette a le cœur gros. Comment expliquer que personne ne l’ait accompagnée jusqu’ici ? comment se fait-il qu’elle soit seule à errer au travers du couvent ?

Un peu de mouvement dans l’abri que s’est trouvé l’étrangère et puis… plus rien.

Elle se doit d’aller voir si tout va bien, si la dame n’a pas eu un malaise ou quelque embarras qui expliquerait le silence soudain. Excuse bien pratique si quelqu’un venait à la surprendre. Vite elle attrape sa torche et se glisse en silence, sa tenue de nuit pour seule protection, jusqu’à la chambre de la visiteuse.

Elle jette un coup d’œil discret dans la chambrette, et réalise que la dame s’est endormie sur son lit, dans la position où elle avait dû se laisser tomber. Les jambes pendent au bord de la couche misérable, les bras également… enfin… ça n'est pas une position correcte pour dormir.
On leur avait appris au couvent, parce que oui on apprend des choses ici, les positions à ne pas prendre afin de ne pas abimer son dos.

« Les corvées communes ou individuelles, ne seront en aucun cas effacées sous prétexte

- qu’on n’a pas écouté les sermons de la mère supérieure sur le défaut d’âge maximum, qu’on pourrait espérer atteindre pour ne plus avoir à s’occuper de quoi que ce soit.
- Ou, un état de santé dont on n’aurait pas pris soin, par manque de courage ou simplement par défi vis-à-vis de l’autorité que représente votre mère à toutes. »
Article 2 du règlement intérieur.

Marie Ginette avait bien écouté les leçons, et savait que la dame là, demain matin elle aurait sacrément mal au dos si on ne faisait rien pour l’aider. Marie Ginette n’aime pas quand les autres ont mal… elle prendrait bien volontiers leur douleur pour les soulager. Mais ça, Aristote ne l’a pas prévu dans ses textes. Quoi que… peut être. Mais Marie Ginette, elle n’a pas tout lu. Préférant de loin aller s’occuper des cochons du couvent, ou faire la lessive de ses consœurs. N’importe quel prétexte était bon pour échapper à la lecture de la sainte bible. Non que ça ne l’intéressa point, que nenni… mais elle pensait porter le très haut en elle, et n’était pas persuadée que lire des textes la rendrait davantage consciente de son rôle ici bas.

Parfois lors des messes elle se contentait de remuer les lèvres pour faire croire qu’elle connaissait les chants, et autres prières dites en commun. Une fois ou deux, elle avait failli se faire avoir. Sa voisine de chapelle se rendant compte que peu de sons sortaient de la bouche de la vieille sœur. D’un sourire gêné, elle s’en sortait bien en pointant son index sur sa gorge, haussant les épaules de manière désolée, grimaçant un peu… signifiant d’un regard que « ah le mal de gorge ma pauvre sœur, c’est terrible pour une femme de mon âge »

Enfin bref, là, Sœur Marie Ginette se trouve devant une femme visiblement enceinte, si pas jusqu’aux yeux, au moins jusqu’au menton, qui demain matin allait se retrouver coincée, tout ça parce qu’elle n’avait pas pris le temps de s’allonger correctement pour dormir. Elle secoue la tête en soupirant, s’approche de la jeune femme qui dort là, et doucement l’installe confortablement, déplie la courtepointe et l’en recouvre. Elle est bien mignonne cette jeune dame là. Dommage que ses yeux soient si cernés de noir.

Consciente que son devoir est de veiller sur celle qui, ça n’était plus une impression mais bien une réalité, avait le ventre arrondi de celle qui va donner la vie, elle dépose au sol le baluchon posé sur la chaise, approche celle-ci au plus près du lit et s’y assied.
Elle aurait peut être dû prendre sa bible, ça l’aurait occupée durant la nuit qui venait, et promettait d’être longue.

La tentation est grande de saisir la main qui repose sur la paillasse. Il y a tellement longtemps qu’elle n’a pas aidé son prochain. Tellement longtemps qu’elle vit entourée de silence et uniquement de prières, tellement longtemps qu’elle n’a pas vu étranger, puisqu’ici tout ce qui n’est pas religieux est étranger…
Elle était ravie que cette mignonne là se soit présentée ce soir dans sa vie. Étrange enfant qui vient frapper, s’amuse un peu, erre dans les couloirs de la demeure du très haut, ouvre la porte d’une pièce pas plus grande qu’un placard, et s’y assoupit.
Délicatement elle prend la main de l’endormie et se met à prier. Pour que l’enfant à venir soit en bonne santé, pour que la mère survive à la naissance, pour que leurs vies soient comblées de bonheurs…

Si le très haut lui en donne la possibilité, elle fera de cette jeune enfant perdue, sa protégée durant son séjour en leurs murs.
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