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[RP] Balade bigarrée, sans bannière et sans Bigorre

Eleonore.
... Les sentiers, la poussière ...

Le lac loin derrière, le feu en elle.. toujours..
Une soirée avec quelques questions, à se demander même d'où ça sortait..
"T'es amoureuse?" La question trop drôle.
Les chemins, les sentiers et la poussière! Sa lame chérie tapant la cuisse à chaque pas, à chaque chevauchée.
D'avoir su résister, finalement, à cette Tentation.. mais .. demain.. et après-demain?..
Le bain du lac l'avait guérit du feu de ses boyaux. Elle ne vomissait plus! Retrouvait même un feu brûlant vivace. Le sentait couler dans ses veines.
Elle avait trouvé un ami, un complice.. un fruit à croquer.. et déjà il lui manquait.. déjà elle pensait à la séparation. C'est toute sa vie faite ainsi.. de découvertes, de séparations, de carmin et de sensations... de passions!
Elle aime vivre libre, n'appartient qu'à elle-même..

....

Le groupe poursuit les chemins.. bientôt Narbonne, un retour se dessins, un petit périple bien agréable... et oui elle a les crocs.. et pas qu'un peu!
Mange des fruits pour se rassasier.. joue avec le jus de celui-ci, un oeil amusé et l'âme qui vagabonde .. encore ..


Bah j'ai vu Barcelone et j'suis pas morte de plaisir.. va falloir tenter aut' chose!
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Dalerand
..Voir Barcelone et mourir. Non ! loin de Naples et ses plaisirs pouvant vous y faire trépasser sans le moindre regret. Barcelone, morne plaine .
La petite troupe prenait déjà les routes et sentiers du retour, Nikki avait eu un petit coup...de mou, que j'avais tenté de consoler avec un geste tendre, ce genre de caresse rare dénuée des envies.
La belle avait découvert une partie bien enfouie de ma personnalité, mais promptement je me reprenais.


Non Nikki, je t ai confondu avec molosse , vous avez le même poil sur le dos. Enfin, si ce n'etait que sur le dos cela pourrait passer encore ...

En un sourire malicieux, je pensais: ça c'est fait.

Ma belle flamboyante allait mieux, peut être la vision solaire du lac l'avait guérie et Dieu seul le sait, bien qu'il ne soit que peu bavard, l'idée me plaisait.

Eleo attise toujours mon être en son intégralité la Diablesse volcanique.

Puis viendrait au loin après la frontière demain, Narbonne.

Je sors ma carte que j'examine avec attentions ...
Acedia
[Pendant ce temps là, à l’ouest… ]

…la vie réserve parfois de drôles de surprises. D’une main tendue sans qu’on l’ait sollicité, d’un échange de courriers réguliers, la voilà sur les chemins au petit bonheur la chance. Si les premières rencontres à Castel avaient été quelque peu chaotiques, celle fortuite à Montpellier au retour de voyage avait changé radicalement l’opinion de la blondinette. Elle continuait de penser que Michelo était un torrent de montagne gonflé du dégèle de printemps, mais peu à peu elle découvrait aussi que sous la surface il y avait un écosystème bien organisé et surtout bien plus instructif qu’il n’y pouvait paraitre. La curiosité avait été la plus forte et les découvertes s’égrainaient au rythme des mules sur les chemins et des sempiternelles taquineries qui fusaient d’un coté et de l’autre.

Elle n’avait pas hésité un instant à le suivre dans ses pérégrinations et au duo s’était ajouté la brune Maryah. L’antithèse d’Acédia par certains cotés mais à mesure qu’elle apprenait à la connaitre, la blonde en était bien moins certaine. Comment elle arrivait à s’attacher à des gens diamétralement opposés à son mode de pensées et à son caractère, elle n’aurait pas su le dire mais ce dont elle était certaine c’est qu’ils lui apportaient beaucoup. Et jusqu’à la veille au soir, avant le départ pour Carcassonne, tout se déroulait dans l’insouciance la plus complète. Sauf que, Papounet avait réussi à semer le trouble dans l’esprit de la blonde avec une bête observation.

Elle y avait réfléchit toute la nuit, tant et si bien qu’au matin, elle avait eut du mal à quitter les peaux d’ours empruntées au chargement et c’est une Acédia aux mèches en pagaille et les paupières lourdes de sommeil qui avait franchi les portes de la ville. La journée s’annonçait interminable… Et le courrier reçus au réveil lui restait totalement incompréhensible malgré plusieurs lectures.


Et bien ça promet… Vas m’achever en un rien de temps…
Eleonore.
... Pulsions? Passions? C'pour la rime! ...

Le crépuscule.

La lune, partageuse, laisse sa place pour un moment.. au soleil.
Je reste un instant les yeux sur le ciel, sur cette beauté, ce mélange entre le jour et la nuit. La ligne d'horizon est divine et me laisse muette tant je savoure ce petit bonheur de la nature.
J'oublie la fatigue. J'oublie mon dos douloureux. J'oublie la faim. Je contemple, je me nourris d'une beauté presque indescriptible.
Le groupe avance vers les portes de Narbonne. Voilà à nouveau, pour ne pas dire déjà, le Languedoc.
Il ne m'avait pas manqué ce comté. Il ne m'amusait depuis bien longtemps.. sa politique ennuyeuse et assez rance.. ses armées vides et inutiles.. ce manque terrible de peps!
Je secoue ta tête pour en chasser tout ce négatif, je regarde mes compagnons de route.. Nikki en tête semble innocente sous son poil dru.. Dale a toujours l'air espiègle et assoiffé et Tsk semble songeur et inquiet..
Je vais bien.. le bidon léger comme l'air, l''haleine agréable, la bouche en coeur en pesant aux forêts à brûler et l'oeil vif comme un poisson frais!.


On arrive les chéris.. Je rêve d'un long bain chaud, d'une soupe brûlante et d'une bonne biture.. énorme biture .. à garder raide une anguille!

Il y a bien longtemps que je ne me suis pas alignée des chopes par dizaine.. depuis la fois où j'avais épousé pour rire une diaconesse.. Ouep inoubliable!! trois jours à cuver et à rendre à la nature le tord-boyaux.. une souffrance terrifiante... pas le mariage hein.. naan ça ce fut divin. Mais de gaspiller l'alcool en vomissant ses tripes, c'est .... gâché!
On les laisse entrer dans Narbonne.. normal avec leur belle gueule innocente, il ne peut en être autrement.


Le dernier arrivé à la première taverne aura un gage!

Et je file.. file.. file..

Pousse la poterne d'une taverne "Alors je ris" écrit en gros dessus.

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Eleonore.
... La plume ...

Un objet banal en somme. Une plume d'oiseau.. Même si la couleur peut paraitre jolie ça reste une plume.
Et.. qu'en faire de cette chose?
Et.. pourquoi on en parle tant et tant de cette plume ces derniers jours?

Et bien.. pour instruire les gens.. Ouep!


En taverne de Narbonne. Retrouvaille de toute l'équipe au presque complet.. Ca bordélise... Oui oui bordélise... des missives.. des conversations dans tous les sens avec des sujets.. multiples.. pour not' plus grand plaisir bien suuuuur! Quand y'en a pas de plaisir on s'fait ch... suer!

Les regards qui vrillent, les sourires en coin, les allusions pour ne pas dire illusions.. les jeux de mots et de maux, les crocs qui se plantent et les mains qui dérapent.. Voilà ce que je nomme "une bonne assemblée de gais lurons"
Et dans tout ce mélange s'en vient, à pas lents mais assurés.. la divine Plume!


C'est quoi cette plume?
A quoi ça sert?


Cette plume c'est l'habillage d'un paon, à la base... Oui Dale a des folies douces, il chasse le paon pour lui voler ses plumes puis bouffer la volaille.. Donc les plumes se sont des instruments de torture!

Je regarde autour de moi, je vois des regards pantois, d'autres lubriques et un autre tout curieux.

Je vais vous la faire version cours universitaire!

Déjà voilà une plume. Je montre la jolie et longue plume sous toutes ses faces.
Cette grande et longue chose qui garde, même après tripotage et "goutage" toute sa consistance, est à manier avec doigté, agilité, sensualité et amusement, pour le plaisir de l'autre en premier lieu. Car le plaisir de l'autre deviendra votre plaisir.

Fait une tête d'illuminée savante.

Je passe la plume entre mes doigts, j'effleure ma de sa pointe et je marche vers Charlyne assise là confortablement sur un siège.
Avec une extrême douceur je caresse le visage de Charlyne en la regardant dans les yeux pour y déceler un changement dans ses pupilles.. Détail de toute importance. La plume dessine les sourcils pour ensuite lentement descendre l'arête du nez, contourner une narine puis aller en effleurant toujours dessiner la bouche entrouverte... un velours nacré et sensuel ou l'humidité pointe à peine..
Je remarque que les paupières jouent du volets.. une danse rapide.. les joues deviennent rosées et cette veine dans le cou que la plume survole, bat plus vite. Le rythme cardiaque accélère... La plume fait son oeuvre et détend la Belle. La Torture des sens...

Je poursuis ainsi dans le cou, je chatouille le lobe de son oreille gauche passant à l'arrière pour mieux revenir...

Et je cesse là ...


Alors très chère? qu'en dites-vous?
_________________
Nikkita
[Pur-sang réversibles]


Taverne pleine, rassemblement du, des groupes, échanges vifs, les mots se pressent, jouent, se tordent, s’enroulent, dansent, se nouent, s’énouent, c’est nous. De pierres et de sang, ils se retrouvent, les informations fusent, les rires se diffusent.

De tout cela, qu’en sort-il ?

Que par un pied-de-nez dont le Taureau est l’instigateur, le destin le maître joueur, et Acedia la tireuse de dés, Nikkito et Michela vont encore jouer aux chaises tournantes, aux pur-sang inversables. Double Je qui ne tue, mais emporte sur ses ailes jusqu’aux îles de la folie, aux Je-Nous ils se dévouent.

Un grand envol de vélins plus ou moins froissés, écrits d’une plume dont l’utilisation finale est encore en discussion. D’un Taureau appuyant ses réponses d’un œil luisant, d’Eleo magistrale, à un double à l’esprit pratique, la griffue se retrouve à nouveau greffière, inondant le groupe de ses mots d’amour quotidiens couchés sur un lit de vélins. Elle a le cœur large, mais la cuisse rapide.

Et un pétrin à honorer, qui n’a que par trop attendu.

Départ au soir, la Brune, la Blonde et la Châtaigne, cap sur Béziers et ses charmes subtils de cité jouant les Belles au Lac Dormant. Peu importe l’immobilisme de la ville, elle n’est qu’un passage obligé, et la nouvelle donne délivre ses saveurs doucement épicées, au petit matin venu.

Heureuse surprise que ce baroud d’honneur bigarré, la vagabonde en passe de se panser y retrouve les échos d’un monde lointain, où les différentes personnalités composent un kaléidoscope vivant et néanmoins uni. Un monde où l’idée surgie d’une phrase instaure le regard intense d’une compréhension profonde, un monde où la légèreté est un choix voulu, un monde où la dérision prend sa juste place.

Elle vit l’instant, simplement. Et va se jeter dans la charrette, pour quelques heures d'un sommeil bienvenu.


Bon, c'pas tout, ça... Maryah a dit l'oeil rose et l'teint vif pour demain... ou l'contraire...
Maryah
{ Mais d'aventures en aventures ...
Je n'ai pu fermer ma blessure ... }


Bien installée au fond d'une taverne, c'est justement en pensant à Nikki et son boulanger, que l'Epicée se demande dans quel pétrin elle s'est encore mise. Tiraillée d'un coté, tiraillée de l'autre, elle ne doit pas penser, pas trop parler ... pas être Elle, en somme.
Et ça a duré, et elle a enduré. Faut jouer. Faire comme si. Mimer la légèreté, symbolisée par la Plume. Plume qu'elle a r'fusé. Faudrait pas lui faire prendre des lanternes pour des vessies hein. Ah la vie des groupes, toujours un grand moment éducatif. Les meneurs, les menés. Les grandes gueules, toujours prêtes à dire et à n'pas faire ; les posés qui ne se fatiguent pas à dire mais font dans l'ombre. Les mêmes sujets, les mêmes distractions, d'un groupe à l'autre ; chacun se revendiquant bien différent et bien meilleur qu'les Autres.

Les Autres ... C'est l'défilé, village après village. C'est l'étonnement aussi. Les femmes de ces Royaumes sont vraiment étranges, les hommes drôlement pressés. La Brune observe les différentes scènes et les grands actes. Parfois désespérée, parfois franch'ment étonnée. La folie humaine n'a pas de limite ! L'envie d'être au centre du tableau, fait faire des choses complètement ... excentriques. En somme, après quelques tonnelets d'alcool, la brune se dit qu'il faut être ex-centrique, pour être au centre. C'bizarre oui, mais c'est comme ça.

Y a ceux qui jactent, qui s'vantent, qui 'prévalent de choquer, pour mieux plaire. Y a ceux qui écoutent, qui geignent, qui pleurent, qui claquent des portes. Y a ceux qui boivent, qui forniquent, qui sont absents tout en étant là. Chacun cherche à se faire une place, à montrer qu'sa vie en vaut la peine. Elle regarde, interdite, le jeu des masques.
Elle admire c'que les gens sont prêt à faire pour sauver les apparences, et à mentir pour cacher c'qu'ils sont vraiment, au fond. Jeu de masques, jeu de dupes. Du déguisement et des faux-semblant. Quand elle a bien bu, elle tente de d'viner le vrai, c'que chacun cache, c'que chacun souffre, c'que chacun combat en son for intérieur. Les vies dansent, et le cœur de l''étrangère s'emballe.

ça tourne vite, ça tourne fort. Un tourbillon digne d'un mixer des temps modernes. Mais ... à deux doigts d'être littéral'ment broyée, et c'est peu dire vu l'avis catastrophique du médecin, y a un p'tit doigt de blonde qui arrête le cyclone. Arrêt sur image. Un courrier, un regard. Une échappée belle, entre fille.
C'est marrant de penser que c'est la blonde du groupe, pas formée au combat ou à la protection, qui va assumer ce rôle et tout remettre en ordre. Un p'tit arrangement, un coup d'baguette magique et le cyclone s'arrête. Départ prévu avec la Blonde Acédia, que Maryah considère maint'nant comme son Ange Gardien. Faut dire que la nouvelle amie n'a pas peur des mots, ni même d'aller au fond des choses. Elle ne le sait pas encore, mais elle a toutes les qualités pour faire une excellente guerrière.
Et puis, la Châtaigne, Nikki. Un p'tit bout de femme, des plus agréables. Une battante aussi. Elle a tenu la journée d'hier et toute cette nuit, pour amener les filles à bon port. Ou à bon porc, parc'que le bouffon qui les a croisés c'matin, avait tout d'un porC soyons clair. L'atelier cuisine s'prépare, ces trois drôles de femme sont faites pour la cuisine, j'vous assure. Boudin, charcutaille, brochette, elles préparent, enfilent, tailladent et hachent menu-menu tout élément perturbateur. Un grand moment de Cuisine, d'Alchimie.

C'est donc comme ça que les 3 drôles de Dame ont atteint Béziers, le cœur en fête et le minois fatigué. Discussions chic et choc au programme, ça fait un bien fou. Douceur et rigolade auxquelles Maryah s'abandonne facilement. Le goût retrouvé de la Liberté lui donne des ailes, et l'activité du matin consiste à élaborer le programme du lendemain, pour Montpellier La Grande. Acédia illumine sa vie, Nikki la colore.
D'ailleurs la mise en commun de leurs talents prévoit une journée particulièrement fructueuse. La bridée oublie les soucis, les préoccupations du moment, les ennemis d'hier, son fils trop loin d'elle, et le diagnostic sombre pour sa santé. Elle rédige un petit vélin à l'attention d'Acédia la Lumineuse, alias le fléau, et Nikkita la peintre, alias la découpeuse, pour les réjouissances du lendemain :




Journée du 2 Avril de l'An de Grâce 1463 :

- Arrivée au petit jour, après pionçage de Châtaigne ...
(si Acédia sait tenir un peu les rênes ... sinon j'sais pas où on arrivera)

- Vidage de Charrette et prise des chambres tout confort, installation dans l'grand confort.
(si Maryah arrive à retrouver de mémoire l'hôtel de Luxe réservé, l'addition étant payée par Michelo ... ne pas lui en parler, il ne le sait pas encore)

- Départ pour les Etuves de Montpellier, et son service de masseurs
(interdiction de glisser et d'se péter le coccyx, avant la sortie ; tout frais payé par la sœur de la patronne ... hein oui ? Merci !)

- Préparation du Repas par les mains magiques d'Acédia, régalades réalisées avec amour ; collecte et dépôt de grosses miches bien fraîches par Nikki ; récupération (vol si nécessaire) et livraison de tonneaux de vins, hypocras, et peut être vin jaune/génépi/eau de feu par Maryah (selon c'qu'elle pourra piquer sur les quais sans s'faire chopper)

- Dégustation Mets et Vins, toute l'après midi ;
Car plus c'est long, plus c'est bon !

- Sieste, crapuleuse ou non,
Avec ou sans plume, avec ou sans peaux ...

- Essai de tenues féminines et achats, histoire de pas passer pour d'vulgaires bûcherons ou vagabonds d'dernier rang.

- Lupanar Chic, soirée spectacle réservée ! Vin à volonté !


Les filles j'vous laisse compléter ou rectifier si besoin !


Elle relit le petit mot, réjouie oui.
Une journée tout plaisir pour les 3 drôles de dame !
Chaud devant !

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Eleonore.
... Narbonne; la bien bonne ...

Petit matin, le ciel bleu, les oiseaux chantent..
Remise, déjà, de la petite beuverie de la veille. Bon je tiens bien l'alcool quand même, faut pas croire.
M'étire comme une chatte... limite le dos rond et je ronronne..
J'ouvre un oeil quand même, sait-on jamais si les chopes en continue de la veille avaient perturbées ma mémoire.
Mais non j'suis bien là, sur la paillasse ... je bondis!

Tout le monde debout! Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt!!

A MOUAAA le monde!!

A peine ai-je terminé de crier mon hymne à la joie que j'enfile mes braies, mes bottes, ma chemise et je file me passer la tête sous l'eau froide! J'aime les sensations fortes alors je m'y colle dès l'éveil.. qui aime bien châtie bien et autant commencer par soi-même!!
Je regarde mon visage dans un bout de miroir..

Hmm t'as la gueule cernée!
Je tapote mes joues pour leur donner un peu de couleurs, je coiffe mes cheveux en un chignon sauvage, j'y enroule un ruban noir pour le tenir, je boucle la ceinture et glisse ma lame.. me voilà prête à dévorer le monde à coups de crocs passionnés.. et passionnants!
Narbonne! Fichtre on va prendre racine si cela continue!
Je repense à la veille tout en avalant une chope d'eau..
Ah Nikki et ses lettres d'amours... puis me vient l'image du mat, d'un pal à bout carré et d'une empalée .. le mat qui brûle et la dispersion des cendres par jour de très grands vents!
Je ris toute seule au sobriquet que Nikki m'a donné.. "l'empaleuse"


Quelle équipe de dingues!
_________________
Apolliine
Narbonne. Un point de chute après une longue errance. Un nouveau départ ? Peut être, faut voir. C'est là que j'avais déposé mon magot en débarquant du Nos Voli fin mars. Normalement on aurait dû accoster à Montpellier. Comme quoi des fois, les hasards de la vie...

Narbonne je n'en avais vu que les quais et la taverne municipale puisque le soir même du débarquement, tout l'équipage était reparti à pieds à la capitale.

Montpellier la vivante. Enfin des gens, enfin la foule ! Après des semaines dans une cambuse déserte, des mois de souffrance solitaire, la vie reprenait son cours normal sur la terre ferme. Enfin pas tout à fait puisqu'il fallait aller à Lodève d'abord. Encore un petit effort et ce chapitre de l'histoire serait clos.

Le temps d'un aller et retour, j'étais de nouveau à Montpellier.

Après le néant, difficile de ne pas succomber au plaisir des sens. L'atmosphère légère de Montpellier sans doute... Je m'étais laissée allée dans les bras d'un beau parleur deux jours d'affilée. Oui... Je suis sensible aux... mots. Parenthèse de folie bien agréable que j'ai cependant bien vite refermée, avec le projet de retourner à Narbonne pour la tester un peu, avant de décider de m'y fixer ou non.
J'en avais eu de bons échos... J'emmenais avec moi un type rencontré la veille et qui semblait ravi de me suivre. Pourquoi pas si ça lui faisait plaisir.


Donc Narbonne au matin, la taverne municipale encore, une autre rencontre. Décisive celle là. Un autre type, Dalerand, lui aussi très doué avec les mots, mais dans un style différent. Je fais la connaissance d'Eleonore, une rousse tout feu tout flamme. Je sens très vite qu'il se passe quelque chose entre eux, puis TSK puis Nikkita et enfin Michelo.

Ils sont drôles, promettent moultes aventures de tout poil, des rires, des cuites, du plaisir. Il n'en faut pas plus à une jument garoute prête à mordre la vie à pleine dents...
On m'affuble d'un surnom : La braise et Dale m'offre une plume de paon... Allez savoir pourquoi !

Rétrogradée au rang de mule... Le tyran est terrible mais je me sens bien parmi eux. Demi tour droite direction Béziers. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Du suiveur pas de nouvelles.
Acedia
La Brune, la Châtaigne et la Blonde

Elle, elle s’amuse de tout et de rien. Surtout de rien en fait, même si parfois elle regrette que le ridicule n’en tue pas certain. Elle ira à confesse pour cette mauvaise pensée, un jour peut-être, quand elle y songera ou n’aura rien de mieux à faire. On écorne un brin l’immaculée réputation mais tant pis, fallait pas la prendre pour une sainte à cause de sa patience d’ange. Ca la fait doucement rire d’ailleurs cette réputation qu’on lui a faite, non pas qu’elle se vautre dans le vice et la luxure, ça, elle le laisse à d’autres bien moins regardant sur la qualité, non, elle a juste une faim dévorante de vivre, de croquer à pleines dents les plaisirs qui s’offrent à elle. Mais qui dit plaisir ne dit pas forcement chair, il faudrait être bien étroit d’esprit pour se cantonner à ce seul sujet.

Elle se nourrit de l’air du temps et des rencontres au hasard.

Parfois bonnes, parfois mauvaises, les découvertes s’enchainent et ne se ressemblent pas. Il y en a pourtant une qui la marque plus que d’autres, cette complicité qui la lie à la Brune Maryah. Tout les oppose à première vue, mais l’une et l’autre ont su aller au-delà des apparences et à force de rires, les confidences suivent. La chose est nouvelle pour la Blonde, d’une manière générale, ceux qui lui sont le plus proche sont des hommes. Avec les femmes, c’est plus incertain, elle les trouve le plus souvent superficielles et supporte mal les minauderies de chattes perpétuellement en chaleur. Elles ne se connaissent pas depuis longtemps, pourtant, le lien se solidifie au fil des jours et avant même d’atteindre Montpellier, la Blonde a le sentiment d’avoir toujours connue la Brune.

Cela fait quelques jours déjà qu’elle sait qu’il y aurait un moment ou les chemins se sépareraient mais elle repousse autant qu’elle peut cette pensée. Profiter de chaque jour comme s’il était le dernier et ne pas songer au lendemain, sauf peut-être pour ce qui concernait les projets qu’elles avaient fomentés toutes les trois, avec la Châtaigne Nikki.

La Brune leur avait concocté un programme de toute beauté et c’est avec enthousiasme que les portes de la ville avaient été franchies. Même elle, se faisait une joie de partager ces instants entre filles. Parce qu’il fallait bien l’avouer, elle se sentait pousser des ailes avec les deux boute en train qu’elle accompagnait et ce n’était certainement pas pour rester en retrait et regarder.


Bon alors… Conduire tout le monde à bon port… Fait ! Et même que je ne nous ai pas perdu. Trop forte la blonde.

Charrette… Fait aussi. J’ai même eu le temps d’acheter ce qu’il faut pour le repas.

Prise des chambres… Hasardeux, mais on s’en est sorti. Maryah t’as le nez le plus fin !

Ahhhh, enfin les choses sérieuses. Les étuves, le massage et la farniente de fin de matinée… On attend quoi là ? Hop hop hop, au pas de course !


Et de cocher à mesure pour être certaine de ne rien oublier et de trépigner en attendant Maryah et Nikki. Elle en rêve depuis deux jours de ce bain chaud et les souvenirs des établissements en Espagne sont vivaces, les senteurs délicates des huiles parfumées lui chatouillent encore le nez. C’est d’ailleurs dans ces seuls moments où elle lâche la bride à sa féminité, parce qu’après tout, on peut être femme sans avoir besoin de le crier à la face du monde mais apprécier certaines délicatesses.
Eleonore.
... Le brasier de Béziers ...

Un air un déjà vu. Un air de reviens-y c'est d'la braise
Le petit groupe de gais lurons se trémousse, frétille sur le chemin poussiéreux jusqu'aux remparts des "Bézeurs".. Drôle de surnom ceci-dit mais j'aime bien les déformations exagérée.
Donc ils arrivent, ou reviennent à Béziers. C'est chaud lapin, c'est aussi la perte d'une allumée de la frétille.. d'une traumatisée de la câlinerie violente, bref perte d'un membre qui a semble t-il loupé le départ, la veille... Ptet trop occupée à jouer de la plume.. Et là j'affiche un sourire doux, limite narquois..

Elle est où Charly?C'est le cri du coeur, depuis le début on n'avait perdu personne ni égaré personne. Faut bien que ça arrive, ça permettra de filer un gage à la "non-accrocheuse" de lance! Pourtant j'y avais dit de s'tenir forrrrt, de se cramponner. Tant pis elle sera punie.. pas de "plumerie" et voilà... je dormirai, pour le coup, plus longtemps..
Et je ris de mes pensées sentant déjà le mât prendre feu.

Béziers, à l'aller c'était pas sulfureux, c'était même très endormi mais au retour se sera surement plus illuminé, surement plus chaleureux. Ou pas!
S'en vient un pigeon porteur d'un mot d'amour du Guide Tyrannique. Je lis en diagonale puis en horizontale et là je vois la confirmation d'une perte momentanée d'un membre de l'équipe et on se pose au pays de la Baize pour attendre.
Ca me va! T'façon tout me va du moment que ça vit!
Elle sait aussi que Tsk ne poursuivra pas après MP.. et elle ne se sent pas l'âme à se sacrifier pour Nîmes.. non elle avait goûté depuis décembre à la lente agonie de l'ennuie et de l'hypocrisie..
Je passe à aut' chose pour un temps.
Et je soupire. Je me dis qu'il est difficile de trouver l'harmonie , de trouver le bon sens, le tronc commun .. La vie à attendre du vide finalement, à vivre pour travailler et se rendre en taverne, à voir toujours et continuellement les mêmes visages jusqu'à ce que le banal prenne le dessus, la routine ronge le fer de l'âme...
NOOON merci.
Je m'étais décidée de reprendre une vie, à mes yeux, normale. Non sans un pincement de laisser à l'arrière un brun sage et réfléchit.. un brun qui est finalement mon contraire.
Je hausse les épaules, l'échec est tout de même cuisant y'a pas à dire.

Je repose les yeux sur la missive .... "Eleo par contre, tu es la bienvenue, grappins et cordes pour escalader ...."
Hé mais oui j'en suis !!! Je sautille de satisfaction... et je lâche tout.. direction la taverne en espérant fout' le feu aux sièges! Ou pas!
_________________
Maryah
La Brune, la Châtaigne et la Blonde

Nikki dans la charrette, l'espion d'Charlyne pour couvrir leurs arrières, Acédia et elle se passant les rênes, en se contant quelques confidences sur leur vie passé, le tableau est digne du générique de la petite maison dans la prairie.

Pourtant les 3 drôles de dame ont fait place nette hier. Elles n'hésitent pas à se débarrasser des encombrants, service public ; à les couper ou les brûler éventuellement. Parce qu'il parait, conseil made in Acédia, qu'y a pas mieux que les cendres pour laver les vêtements tâchés ! ALors ... on fait des cendres ... avec ce qu'on trouve : l'homme porc, le fou qui tourne en rond, l'pervers qui aime écrire. ça brûle et ça sent l'cochon, et après on s'fait la scène de la chariotte et la p'tite maison dans la prairie.
Nikki fait de beaux rêves et les deux autres papotent cuisine. Oui l'odeur de la grillade, ça donne faim !

Maryah a fini par s'endormir, le dernier bout d'route est entre les mains d'Acédia, et ma foi ... sans dégâts. Des vrais petits anges ces trois là ! L'argent ouvre les portes surtout de l'hôtel de luxe de Monptellier, pauv' Michelo la facture va être salée. C'est ça d'être riche et bien entourée. 3 drôles de dames comme ça, ça a un certain prix. Et un certain charme.
ça se retourne dans les rues de Montpellier, pour voir défiler les trois couleurs de cheveux dans le village ensoleillé.

Acédia s'est improvisée guide, elle tient l'rythme et le programme. Mais comment fait-elle pour être si pétillante ? et avoir l'courage de se taper l'marché de si bon matin ? Mystère à creuser !
Toujours est-il qu'elles arrivent à l'heure prévue aux étuves, avant que le soleil soit haut dans le ciel. Et avant la prochaine lune ... pas comme certain, mwahahahaha !
Une jolie damoiselle les accueille, leur proposant l'ensemble des services : bains publics, eau et vapeur, frottage de dos, massage et pendant ce temps lavage de vêtements et séchage. Y a même le service Barbier pour arranger leurs cheveux arc en ciel (si si, si on les met l'une à côté de l'autre ça fait arc en ciel ! Le dégradé capillaire était inventé !).

Elles ont tout pris ... comme service hein. Elles sont quand même les invitées VIP ( Voleuses Innocentes et Particulières ) de la sœur de la propriétaires ! Certes fâchée et absente, mais ça l'histoire ne le dira pas. Et nous non plus.
C'est ainsi qu'après s'être délestée de leurs effets, les 3 filles se retrouvent quelques temps plus tard, en petite chemise (la pudeur de l'époque, que voulez-vous ... ) autour d'un grand bassin fumant. D'ailleurs Acédia c'est perdu dans ces volutes vaporeuses, et Nikki et Maryah ont du procéder à un jeu de pistes, qui consiste à reconnaître d'où vient l'écho !
Au bout d'un temps aussi important, elles trempent, comme de la viande dans son bouillon, un verre d'hypocras à la main, les cheveux plaqués contre leur visage mouillé. Concours de monstres, oblige ! On en passe aussi par le concours de grimaces mouillées, celui de nage désynchronisée (qui a pris fin après que Maryah ai pris un coup de pied dans l'pif ... même pif qui lui permet de repérer les espions et les menteurs, c'est pour dire la cruauté de ce geste !), celui aussi de chants de sirène ... et j'en passe. Je passe aussi le fait que l'établissement a du fermer du fait de leur présence, pour ne pas effrayer les bonnes personnes. Hé ouais c'est ça d'se balader avec la sœur de la patronne.

Au bout d'un certain temps, ou temps certain (et certainement long), on leur apporte des fruits à croquer, juteux à souhait, et renfort de vin. Puis vient le moment du frottage de dos. Là, juste dans l'eau. 3 magnifiques servantes arrivent, portant huiles et parfums. Les filles n'ont plus qu'à se laisser bercer ... euh frotter ... hé ouais la crasse du voyage ça part pas en un clin d'œil. Les 3 là ne sont pas des princesses, et le sang séché ça colle aussi ... un peu ... beaucoup ... à la folie.
Elles ont même le droit (l'invitation) de changer de bassin et de profiter des vapeurs.

Au bout d'un temps encore plus long, ça y est ... enfin. Elles sont propres, elles sentent bon ... et le moment massage est arrivé. Les 3 éphèbes euh masseurs aussi. Maryah en reste bouche bée ...


Nikki ... avec tout le respect que j'te dois ... j'adore les goûts d'ta sœur ...
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Eleonore.
... Le brasier de Béziers ...

Une de perdue, dix de retrouvées?
Dalerand va être aux anges!! le mât "Daleuh" ne débandera plus, va falloir songer à instaurer un repos obligatoire.. éviter le noeud en surchauffe.
Je reste là, les yeux dans le vague à réfléchir à toutes les possibilités qu'offre un Daleuh en une extension du "moi profond", en pleine élégance "plumesque", en pleine anarchie ordonnée du Plaisir... Oui osez le dire le Plaisir avec un grand P sans même qu'il soit en l'acte sexuel, c'est ça la cerise sur le gateau.
C'est que la tête est pleine, les bourses offertes à la plus habiles et le sourire ravageur pour nous faire succomber en un rien de temps. La langue agile et le verbe .... ah le verbe.. tout un poème, tout un murmure à l'oreille provoquant un tsunami dans l'âme, dans le corps, provoquant la coulée d'une rivière enchantée.. provoquant simplement l'envie de sensations nouvelles...
C'est cela aussi la découverte du monde!!!
Le sourire suspendu à mes lèvres, je fais le point sur le moment présent. Je flotte entre deux mondes. Les doigts effleure ma lame qui frotte la cuisse.. Sans elle je ne vis pas bien..puis mes yeux se pose sur Tsk installé plus loin..Il souhaite surement une vie tranquille, rangée, sage, routinière et tellement rassurante..
Bon sang, j'ai essayé. Le repos m'a fait du bien après tout ce temps sur les chemins mais..
J'essaie de me souvenir à quel moment tout a basculé. A quel moment les démons sont revenus me chatouiller... Nikki, Dale, Michelo, pour ne citer qu'eux ont remis mes pendules à l'heure.. ding dong les cloches de la sagesse version Eleo se sont mises à faire un tintamarre épouvantable jusqu'à ce que j'avoue.. j'avoue..

J'avoue.
Je répète ce mot en moi, je le murmure jusqu'à vouloir le crier. Je sens mes doigts se crisper, mes muscles se raidir et mes yeux se fermer..
Que va t-il advenir de nous une fois encore?
J'ai besoin de sucrer l'amer.. toujours!!

Le ciel s'assombrit alors que son âme s'illumine.
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Acedia
[…Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard]


Les yeux ne sont pas en face des trous au petit matin, oh non non non, sont même passés à l’arrière de la tête s’ils ne se sont pas perdu quelque par sur le chemin du retour à la chambre. Quant à la tête… Elle est trop douloureuse pour qu’elle puisse douter l’avoir encore.

J’veux mourir…

Le réveil est difficile, l’estomac au bord des lèvres et le corps endoloris des excès de la veille mais elle n’arrive pas à se défaire de ce petit sourire énigmatique malgré tout ça. Faut dire que la journée d’arrivée à Montpellier a été riche de rencontres et haute en couleurs. Une journée tumultueuse où rires et plaisanteries fusent à un rythme effréné. Elles en ont fait fuir plus d’un et en ont joué mais il avait été dit que rien ni personne ne les empêcherait de profiter pleinement de ce moment de liberté.

Et la nuit… Les souvenirs affluent à cette seule évocation. Elle avait lutté toute la journée avec sa conscience, pesant le pour et le contre pour finir sur un coup de tête à franchir le pas. Après tout, on n’a qu’une seule vie et s’il y avait bien un lieu où le secret serait bien gardé c’était bien celui-là. Il est facile de montrer mais bien moins d’être et l’insouciance est bien souvent une façade pour qui veut se protéger. Sa Brune n’a pas mis longtemps à comprendre ce qui se cache derrière les sourires, tout comme la Blonde a deviné l’âme généreuse de la première.

Un soupir et le visage s’enfouit dans l’oreiller tandis que l’esprit passe en revue les heures de la nuit. Elle n’oublis rien, ni les senteurs suaves et entêtantes, ni l’ambiance feutrée si particulière. Elle sait que tout est fait pour le plaisir des sens, que rien n’est vrai mais elle s’y abandonne tout de même volontiers. L’alcool aidant, c’est sans honte ni fausse pudeur qu’elle a évalué puis fait son choix. Elle sait ce qu’elle veut et ce n’est pas le physique qui détermine son choix. C’est bien plus subtil et plus adapté à ses aspirations du moment. Les regards se croisent, les mains s’effleurent et la magie opère. L’Adonis d’une nuit est trouvé et si elle sait qu’au jeu de la séduction il est formé et rodé, elle s’y livre néanmoins de bonne grâce, savourant ces petits instants si déterminants pour la suite des événements. L’enfant turbulente est restée à la porte, c’est la femme qui se cache depuis des mois qui se tient immobile au milieu de la pièce, les sens en alerte et frissonnante sous la course des doigts légers qui effleure tout en effeuillant.

Elle ne s’y est pas trompée, sans qu’un mot n’eut été prononcé, il sait ses attentes, devine les gestes qu’il lui faut faire, ceux qui en secret font battre son cœur et se hérisser la peau de frissons de volupté. Et avant même d’être dans la même tenue qu’à sa naissance, le rythme cardiaque s’est accéléré, les lèvres entrouvertes, laissant s’échapper de petits soupirs de satisfaction, se gonflent de cet afflux de sang, le même qui embrase tout son être et chavire ses sens, battant à ses tempes et animant ce corps depuis longtemps délaissé.

De lui elle ne garde le souvenir que du grain de peau, si fin et l’odeur musquée d’homme mêlée à celles plus épicées qui flottent dans l’air immobile. Déjà les paupières s’abaissent, alourdies par le plaisir, les corps se jaugent, s’attirent et se repoussent pour mieux s’unir, ondoiements sensuels attisant le feu couvant du désir. Les doigts se nouent, se dénouent, les lèvres explorent, goûtent et tracent des entrelacs brûlants. Son monde bascule, son corps s‘abandonne et l’esprit se livre à cette sensualité enfin débridée. Concupiscence des sens jusqu’à l’évanescence.

Nouveau soupir et la Blonde daigne enfin faire l’effort de quitter le lit. Elle sait qu’à trop rêvasser, elle va finir par se faire du mal et sa folie de la nuit à laissé des traces. Ses yeux sont cernés et les boucles lourdes, libérées exceptionnellement, emmêlées. Déjà elle s’affaire, chassant de son esprit les images de la nuit pour ne plus se soucier que de la journée à venir et du repas à préparer. Préoccupations banales mais salvatrices. En revanche, elle sait qu’il va être plus difficile de se montrer enjouée et cacher son air rêveur. Mais tant pis, le sacrifice en valait la peine et ce n’est pas sa Brune qui le lui en fera reproche.
Nikkita
La Brune, la Châtaigne et la Blonde


Ca va chauffer !

Chaud, ça l’était déjà. Lessivées, nettoyées, décrassées, détendues, vaporisées, parfumées, massées, elles brillaient comme des petits soleils en quittant les étuves. Des reflets de mer coulant à travers les rues de la ville et scintillant librement, le pas alerte, le nez au vent.

En parlant de nez, celui de Maryah prenait de jolies couleurs sous le soleil. L’histoire ne dira jamais du pied de la Blonde ou de la Châtaigne, lequel était coupable. Les bassins sont bien plus dangereux qu’il n’y paraît.

L’étape farniente se profilait, cruciale. C’est tout un art de savoir profiter des bons moments, il n’en faut pas perdre une miette. Chacune en embrassait tous les développements possibles, à sa façon. Drôle de rencontre et rencontre pleine de drôlerie, pour les drôles de dames, aussi différentes que complémentaires.

Avec un soupir de plaisir, la vagabonde se jeta sur le grand lit, froissant les draps à la douceur presque insupportable sous ses mains, prenant les mesures en long, en large, en diagonale, rampant sous les couvertures pour explorer tout ce nouveau territoire, s’émerveillant de ce qu’aucune de ses trois pommes ne dépasse, quelle que soit la position adoptée. Par la grâce de ses deux comparses, elle avait pu dormir la nuit entière à poings fermés dans la charrette, se laissant couler, confiante, dans un rêve au parfum gourmand de miche tout juste sortie du four.

Et c’était bien ce parfum qui l’avait guidée quels que soient les détours empruntés, jusqu’à cette ville, alpha inattendu où un lointain avis de recherche guettait son retour.


[Le lendemain… Réveil mayonnaise]


Les affaires sont les affaires, et ce n’était pas son double encore empatatouillé dans un Béziers brasillant qui la contredirait. Tombée du lit aux aurores, si peu habituée à un tel luxe qu’à s’enfoncer dans le matelas elle avait cru ne jamais pouvoir en sortir, c’est le bruit répétitif d’un pigeon monomaniaque tapant du bec à sa fenêtre qui l’avait réveillée. Marmonnant tout en se frottant les yeux, elle avait pris connaissance de l’échange.

Quelques morceaux de ferraille, contre un pot de mayonnaise réalisé de ses mains. De quoi cavaler, poulaines à peine enfilées, jusqu’à la taverne où son contact l’attendait.


‘Sieur l’maire… Juge… Rouquin… Normand… Mes félicitations au passage… Virgile… J’vous ramène la mayonnaise… Dès qu’préparée… Un calva ? Dès l’matin ? C’pas d’refus… Signons l’accord… Un peu plus, j’vous prie… L’calva, c’réveille, après… après…

Disons-le clairement, après les abus de Rhum de la veille. Encore un accident, cette fois de taverne.

Mais au fait…


Ben sont où, les filles ?
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