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[RP] Recherche Eloanne Désespérément.

Jules.
Elle aussi l'a entendu. Il le sait au doigt qui se fige sur son torse, interrompant ses petits ronds qui lui chatouillaient gentiment la peau. Il le sait au sursaut du petit corps dans ses bras. Pendant ce qui lui semble une éternité, elle ne dit rien. Pourquoi ne dit-elle rien ?

Oui. Un petit oui au creux de lui. Normalement ça lui ferait plaisir, c'est si mignon. Mais ce "oui" là est chargé de tout autre chose.Il… Je… Mon Dieu ce que c'est difficile…

Quoi, difficile ? Oh non, pas une horrible nouvelle encore ! Mais... elle ...pleure ou.. N'osant céder à l'instinct de lui relever le visage pour vérifier, de peur qu'elle ne s'interrompe, il retient son souffle. C'est encore un mort, c'est ça ?

C'est pour… à cause de lui, que vous êtes ici. J'ai fait appel à vos… connaissances.

Ah. Aaaaah... Attendez, mais c'est pour ou à cause ? Toujours sans oser bouger d'un pouce, ses bras autour d'elle un peu plus tendus, comme pour se préparer à la retenir si d'aventure elle décidait de finir de rompre le charme, il essaie les deux phrases dans sa tête, comme des tenues chez le tisserand.
C'est pour le vicomte qu'il est ici... Elle a fait appel à ses connaissances... Bon... Donc "professeur"... pour le bénéfice d'un Vicomte. Futur mari ? Elle va se marier ! Oh... Ignorer le coeur qui se serre, il n'a aucune raison d'en avoir le droit. Rejeter cette tenue, et essayer la seconde. Parce que merde, bordel de Dieu, si elle s'est reprise... C'est qu'elle préfère la seconde, non ?
C'est à cause du vicomte qu'il est ici.. Elle a fait appel à ses connaissances. Mais... ça veut rien dire.. ou alors elle ne veut pas l’épouser ? Ou.. pire, elle regrette de l'avoir embauché.. ? Non, ça c'est juste impossible. Elle ne se serait jamais offerte ainsi... Y a pas. Il va falloir la regarder. Jauger son regard, et poser des questions. Et rompre le charme, éloigner les corps. Ou... pas ?

Pas.

Écartant juste un peu le torse du visage de la jeune femme, il accepte de retirer une seconde le bras qui lui enserrait la taille pour lui relever doucement le menton et la forcer à le regarder. Pour poser sa main sur sa joue et essuyer un reste de larme du pouce. Mais juste une seconde. Le bras revient immédiatement peser sur Eloanne pour la retenir prisonnière.


Pour, ou à cause, Damoiselle ?

Et, les yeux sombres scrutant les noisettes, il fout les précautions au feu. Il n'a plus de souvenirs, bordel. Il ne va pas laisser la pudeur ou la politesse l'empêcher de comprendre celui qu'il vient d'avoir ! Et puis la pudeur, quand on a une baronne nue dans les bras, hein...

Non parce que...je n'ai dit que la fin de l'étrange pensée qui m'a traversé l'esprit...

Scrute, scrute Jules. Attrape la moindre miette de réaction, au cas où elle chercherait encore à te cacher des choses. Cette larme... Oui, il lui faut cette explication.

J'ai pensé " Il ne la mérite pas, qu'est-ce qu'elle lui trouve, au.. vicomte ?" Vous pouvez... m'expliquer ça ?

Alors... Elle va lui expliquer, enfin, ce qui se passe dans ce monde de fou où une baronne qui ne "lui doit rien" lui fait reproche d'avoir tardé à revenir et "espérait mieux de lui" ? Ou une nobliote le console de la perte de ses amis, l'embrasse, le cajole, lui fait l'am... Oui non parce que c’était plus qu'une partie de jambes en l'air, même s'ils ne l'admettront peut-être jamais...
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Eloanne
L'horloge tourne, mais étrangement les secondes s'égrainent lentement. Trop lentement. Maintenant que ses premiers mots sont sortis, elle voudra que le temps accélère. Qu'ils en arrivent tout de suite au moment où Jules va se reculer, se rhabiller sans doute et…

Non! Qu'ils en arrivent, déjà, au moment où elle aura terminé l'explication. Ce sera déjà une bonne chose de faite. La suite… elle arrivera bien assez vite.

Étrangement elle qui assume -en son for intérieur, faut pas abuser non plus, elle se voit pas vraiment aller crier ça sur tous les toits- avoir fait appel à un courtisan parisien, avoir même trouvé un plaisir inattendu à la formation de ce dernier. Elle qui découvre l'intensité de ce qu'elle ressent pour Lui… Elle se dérobe à l'idée même de parler du grossier personnage pour lequel elle avait cru avoir un béguin. Ah oui, ça aussi ! Et devoir reparler de lui, à Lui… Pourquoi, hein!

Pour que Jules comprenne. Et elle en revient toujours à lui…

S'il ne se décide pas à parler, elle va défaillir. Ou se faufiler pour échapper à l'emprise de ses bras tendus autour d'elle. Pour fuir et se cacher. Ou déjà, tirer la lourde couverture sur elle. Voilà, elle va tirer la courtepointe de velours et disparaitre. Parce que bon, il faut bien le reconnaitre, elle n'a aucune envie de bouger d'un pouce. Il a, toujours, ses bras autour de sa taille. Où pourrait-elle plus avoir besoin de se trouver si ce n'est là, juste ici ?

Oh. Il bouge. A peine, mais elle sent le bras quitter sa hanche et… oui, il vient de lui relever le visage. Elle va devoir le regarder et il va pouvoir la voir. Et ça commence, il a vu la larme sur sa joue. Il n'en dit rien, se contente de la dérober de son pouce et elle lui en est reconnaissante. Alors, pendant que le bras retrouve sa place, Eloanne se force à ouvrir les yeux.


Pour, ou à cause, Damoiselle ?

Les deux. Elle comprend, bien entendu, que sans autres explications, il ait du mal à comprendre. Jules ne la lâche pas, ne quitte pas son regard et c'est dans ce dernier qu'elle cherche ses mots. Oui, bon, elle est un peu paumée, ça explique sans doute qu'elle ne raisonne pas totalement normalement. Sinon, elle n'aurait pas tant besoin de l'aide d'un courtisan amnésique pour relater son histoire.

Non parce que...je n'ai dit que la fin de l'étrange pensée qui m'a traversé l'esprit...

Peut être pour gagner quelques secondes, elle replace derrière son oreille une mèche de cheveux. Si elle avait réfléchit, elle l'aurait laissé, ça aurait pu lui faire un rempart. Trop tard. Elle cligne des yeux, une fois ou deux. La gorge sèche, la demoiselle attend qu'il continue. Une étrange pensée. Si elle, elle n'en avait qu'une…

Mais lui, à quoi peut il penser, en cet instant, oui. De quoi vient-il de se souvenir, pour que, juste après avoir fait l'amour avec elle –toute notion de courtisanerie ou même de leçon particulière étant évidement mise à l'écart- il lui parle du Vicomte. S'est-il souvenu de… tout ? Est-elle redevenue… une cliente ? Cette idée même la révulse. Un frisson la prend, sans qu'il n'ait plus rien de plaisant celui-là. Elle s'en voudrait –presque- de s'être laissé aller dans ses bras. Enfin, non, de s'être toute seule jetée à son cou, sans qu'il ne demande rien. Lui, il pleurait ses amis…

A-t-elle seulement été autre chose qu'une cliente après tout? Le cœur de la demoiselle veut le croire, la tête d'ailleurs le lui confirme. Il ne se rappelait que de son prénom.
C'est trop dur de tenter de démêler ça toute seule, elle détourne le visage…


J'ai pensé " Il ne la mérite pas, qu'est-ce qu'elle lui trouve, au.. vicomte ?" Vous pouvez... m'expliquer ça ?

… Avant de revenir planter ses prunelles brillantes dans les siennes. Qu'est ce qu'il a dit ? "Il ne la mérite pas" . Voilà, là encore, il le dit bien qu'elle n'est pas "qu'une cliente parmi les autres" ! Et même si ce ne sont pas ses mots, c'est ce qu'elle décide d'entendre. Et puis… Encore, elle se le répète "Il ne la mérite pas". Cinq petits mots qui agissent comme un baume sur le cœur bousculé. Aussitôt, le compliment le fait chavirer. Comme si ce n'était pas déjà fait… Et elle doit se secouer un peu pour recentrer sur ses paroles, plus que sur les lèvres qui les prononcent. C'est bien plus sage.

Un sourire timide, presque triste, accueille la suite. Qu'est ce qu'elle lui trouv…ait ! Cette même question, combien de fois avait-elle pu se la poser ? Sans percer le mystère.
Alors la baronne, sans fard ni dentelles, se lance. Pour la seconde fois, elle va se mettre à nue et lui raconter. Expliquer depuis le début. Tout ce qu'elle pourra en tout cas. Il y a des choses pour lesquelles la patience s'impose. Installe-toi confortablement Jules, elle en a pour un moment.


Pour et à cause. Oui.

Allez, c'est parti. A part pour quelques respirations à prendre comme des bouffées de ventoline imaginaire, elle ne s'arrêtera pas tout de suite.

"Pour" parce que je voulais qu'il me regarde… J'ai fait appel à vous, parce que… je… sans être… enfin je n'étais plus… vous voyez !
Elle a les joues cuisantes et baisse juste un peu le regard. Vierge. Ce n'est pourtant pas un mot impoli –pis son professeur lui en a fait dire des plus grossiers- mais rien à faire. Elle n'arrive pas à le cracher. Mais je manquais quand même…. D'expérience. Et puis, il y avait, donc, ce… Vicomte. Je pensais que je… l'aimais. Mais jamais je n'avais osé… Là, elle se tortille un peu, mais les bras qui l'emprisonnent lui empêchent tout mouvement qui lui permettrait d'au moins se cacher dans son cou. Et c'est là que j'ai entendu parler du Boudoir, de vous en particulier… Et j'ai eu l'idée de vous… embaucher. Bon, ben ça, c'est dit !

Etrangement, maintenant elle ose chercher son regard. Elle aussi à besoin de guetter la plus petite réaction de sa part. On reprend son souffle, parce que ce n'est pas fini. La suite maintenant.


Il me fallait apprendre … l'audace, la séduction… et puis d'autres choses, mais de grâce, ne me demandez pas de les dire… A l'époque, il avait su lire en elle comme dans un livre ouvert. Il en avait écrit les meilleures pages d'ailleurs. Espérons que son passé et quelques souvenirs lui reviennent sans que la jeune femme n'ait besoin de développer.

Vous avez donc été mon professeur… particulier.

Mais, "à cause" parce que… Au bout d'un certain temps, vos leçons ont été…
"troublantes, excitantes", bénéfiques. Le Vicomte m'a invité. "En même temps que sa pouffe blonde". Ce soir là, ça ne s'est pas bien passé. Mais vous m'attendiez et… "Je suis tombée dans vos bras au bout de l'allée. Parce que j'ai réalisé que je n'avais pas eu envie de les quitter". Je crois que c'est ce que vous avez pensé de lui à ce moment là. Qu'il ne me méritait pas. Quant à savoir ce que je lui trouvais… Je dois vous avouer que je cherche encore…

Le poids qui pesait sur sa poitrine depuis le retour de Jules vient de s'alléger. S'il est toujours présent c'est parce qu'elle attend, non sans une certaine impatience, la réaction du principal intéressé. Tout n'est pas encore dit, pourquoi il est revenu ensuite, pourquoi c'est son prénom qui lui est resté en tête, pourquoi … ?

Oui, mais ça, elle ne le sait pas elle-même, alors pour lui expliquer, ça va être compliqué.

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Jules.
Les yeux se sont cachés, relevés, détournés... Et enfin il peut voir. Un regard brillant plonge dans le sien. Emu ? Embarrassé ? Il n'arrive pas à le lire... Et ce sourire, difficilement déchiffrable lui aussi...
Pour et à cause. Oui.
Bon sang, quand finiront les putains d'énigmes ! Ah, elle continue.. Tant mieux, il était sur le point de la secouer comme un prunier.
"Pour" parce que je voulais qu'il me regarde… J'ai fait appel à vous, parce que… je… sans être… enfin je n'étais plus… vous voyez !
Non, non il ne voit pas, non ! Il voit les joues rouges, il voit le regard baissé, mais ce qu'elle n'était pas ou plus, ça, non il ne voit pas. Les mâchoires serrées, il tente de trouver une once de patience. Qui, bordel de Dieu, est ce putain de Vicomte dont elle voulait qu'il la regarde, et pourquoi a-t-il envie de lui défoncer la gueule ?
Mais je manquais quand même…. D'expérience. Et puis, il y avait, donc, ce… Vicomte. Je pensais que je… l'aimais. Mais jamais je n'avais osé…
"Allons, Julot, tu le sais que c'est normal qu'une Baronne aime un Vicomte. Tu le sais. Que c'est normal. Respire. Regarde, elle parle au passé. Tu vois, tout va bien. Respire. Et resserre un peu ton étreinte, à force de tortiller comme ça elle pourrait bien s'échapper..".
Et c'est là que j'ai entendu parler du Boudoir, de vous en particulier… Et j'ai eu l'idée de vous… embaucher.
Embauché pour l'aider à plaire à un autre. Il l'avait déduit. Ça colle. Mais ça ne lui plait pas du tout. Si cette femme n'est pas à lui, il a pourtant l'impression qu'elle devrait l'être. Ça, ce serait normal. Elle le regarde à nouveau, et tout son corps semble confirmer.. oui, ça... ça serait normal !
Il me fallait apprendre … l'audace, la séduction… et puis d'autres choses, mais de grâce, ne me demandez pas de les dire…
D'autres choses... Jules ne peut s'empêcher de penser à la bête. Celle qui l'habite quand, dans ses bras, il ne se surveille pas comme le lait sur le feu. D'autres choses...?
Vous avez donc été mon professeur… particulier. Mais, "à cause" parce que… Au bout d'un certain temps, vos leçons ont été… bénéfiques. Le Vicomte m'a invité.
Saleté de Vicomte de mes deux. Bon, il ne s'en souvient pas, mais c'etait une saleté de pourriture de mes deux, ça, il en est certain. Sa mâchoire lui fait mal à force de serrer les dents...
Ce soir là, ça ne s'est pas bien passé. Mais vous m'attendiez et… ..Je crois que c'est ce que vous avez pensé de lui à ce moment là. Qu'il ne me méritait pas. Quant à savoir ce que je lui trouvais… Je dois vous avouer que je cherche encore…
HA ! Ca s'est mal passé. Tant mieux. Mais il l'attendait et... Et quoi ? Et QUOI BORDEL, elle va les finir ses phrases ? Pourquoi il l'attendait ? Qu'est-ce qu'il lui a fait, ce putain de Vicomte de merde ? Oh putain, où est passé la petite voix ? Elle était là y a une seconde ! Jamais là quand on en a besoin ! Une petite voix intérieure est demandée salle une. Une petite voix intérieure est demandée d'urgence, salle...
"Oui, oui elle arrive. Tss, pause café mon cul. Julot. Julot ! Hey ! On se calme et on écoute la dame. Elle a dit qu'elle cherche encore ce qu'elle lui trouvait. TROUVAIT. Au passé ! Alors tu respires, comme un gentil garçon, et tu te détends ou ce n'est pas le Vicomte que tu vas écraser... Et puis tu réfléchis deux secondes, et tu poses la question qui tue. D'accord ?"
Jules cligne des yeux. Et relâche la main qui devait serrer un petit peu fort quand même le flanc de la pauvre jeune femme.


Je... bon alors je comprends l'embauche. Et je comprends... l'issue... malheureuse de la démarche... Mais...
Allez julot, allez julot, allez...
Si ça s'est mal passé....Si vous ne lui trouvez plus rien... Pourquoi m'attendiez vous, Damoiselle ?
Et de scruter son regard, avec un geste qu'il aurait du réprimer : il la presse contre son corps nu. Possésivement. T'es à moi, semblent dire les bras. La place de ce petit corps chaud, c'est au creux du mien, bordel.
Vous étiez furieuse. Que je ne sois pas revenu. Vous attendiez "plus" de moi. Pourquoi, si ma tâche était finie ?

Tiens tiens, les bras et les yeux ont une alliée : la voix elle aussi se teinte de défi. Alors, Baronne... elle vient, la vérité ?
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Eloanne
Elle, elle voit bien la mâchoire crispée. Elle la sent bien, il n'y a pas à en douter, cette main qui la contraint, sur son flanc, à l'immobilité.

Mais lui, s'il a vu ce qu'elle n'arrivait pas à lui dire, il n'en a rien dit. Ou s'il n'a pas saisi ce que la pudeur n'arrivait à exprimer si clairement, il n'a pas questionné davantage. Alors elle scrute, elle dévisage et sonde, comme elle le peut. Et l'impression générale qui ressort du langage corporel est de la colère. De l'incompréhension aussi, mais surtout de la colère. Comme s'il pouvait exploser à tout instant. Comme s'il venait d'en prendre conscience lui aussi, il cligne et soulage la pression écrasante sur les côtes de la jeune femme.


Je... bon alors je comprends l'embauche. Et je comprends... l'issue... malheureuse de la démarche... Mais…..

Et il parle. Et son débit n'est pas plus fluide que le sien. Est-ce parce qu'il analyse, qu'il bute sur ses mots.

Si ça s'est mal passé....Si vous ne lui trouvez plus rien... Pourquoi m'attendiez vous, Damoiselle ?
Vous étiez furieuse. Que je ne sois pas revenu. Vous attendiez "plus" de moi. Pourquoi, si ma tâche était finie ?


Lorsqu'il semble avoir fini, la première réponse qui vient à l'esprit de la brune étendue, elle vient du cœur.

Parce que vous l'aviez promis. Vous me l'aviez promis…

Et parce que, pour la demoiselle, une promesse ça ne se fait pas à la légère. C'est un réel engagement que l'on prend. Comme elle lorsqu'elle s'est promis…
Et oui, Eloanne, tu ne peux pas exiger de lui, ce que tu ne tiendrais pas toi-même. Cette promesse faite à Aristote, il n'est pas question de la passer à la trappe. Alors débrouille-toi comme tu veux, comme tu peux, surtout, trouve quelque chose à lui répondre, vite. Et qui ne sera ni mensonge, ni déclaration enflammée…

Ouais, fastoche quoi !


J'étais furieuse, oui. Parce que je vous attendais. Parce qu'une fois votre obligation réglée auprès de vos amis, vous deviez revenir ! Et comme vous ne le faisiez pas, j'ai fini par redouter que… vous soyez… mort ! Alors que, visiblement, non. J'ai cru… Que vous aviez trouvé mieux à faire. Ca m'a fait un choc de vous revoir…

Hop hop hop… Un avis, neutre et extérieur à cette histoire, vient souffler dans le crâne de la jeune brune que ça, Jules ne va certainement pas s'en contenter. Et on ne pourrait pas vraiment lui en vouloir d'ailleurs. Elle se défile la jeunette là, non ? En tout cas, sa voix a retrouvé des accents de frustration et de colère qu'elle tente de contrôler. De jalousie non maîtrisée aussi. C'est insupportable. Imaginer Jules tenir un corps nu et abandonné, autre que le sien, comme il le fait actuellement… Non, elle, il la serre tout contre lui là et, si elle y trouve une joie toute particulière, elle ne veut pas se représenter une autre à… SA place. Et pour encore mieux le revendiquer et répondre à son geste, contre le torse large, le buste délicat se laisse peser plus encore. Elle laisse même sa main fluette glisser au flanc opposé, relevant même le visage un peu plus pour mieux pouvoir ancrer son regard à celui de son compagnon.

Vous deviez revenir… Parce que, entre-temps, j'av…. j'ai pris goût à nos…. Séances. Nous avions convenu de les… prolonger.


Et ça c'est loin d'être un mensonge ! Encore pour, peut être, une minute ou deux, Eloanne va s'arranger avec sa conscience avec le reste des non-dits.

Et toi alors, mon beau Professeur, quelques souvenirs te reviennent –ils ? Elle voudrait bien questionner à son tour. Se rassurer surtout. Parce que si Eloanne souhaite que sa mémoire lui revienne, elle redoute le moment où il va repenser à l'effet, peut être, grisant, d'avoir chaque soir une femme nouvelle dans sa couche. Pourtant, elle le sent, ce moment n'est pas encore venu. Il lui faut tout d'abord le laisser aller au bout de ses interrogations. En finir avec tout ce qui lui vient en tête, avant de pouvoir envisager de penser à la suite. Et avec tout ça, elle en oublie même de se redemander encore une fois, pourquoi c'est son prénom qui lui est resté. Qu'est ce qu'elle était pour lui ?...

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Jules.
Parce que vous l'aviez promis. Vous me l'aviez promis…

C'est si frais, si sincère comme réponse, que Jules en est un instant ébaubi. Et quand elle se répète, la détresse qu'il y lit lui brise le cœur. Il a blessé cette femme, c'est évident. Il voudrait l'embrasser, la rassurer, s'excuser... Et même avoir le temps de se demander pourquoi il voudrait faire tout ça. Mais elle ouvre à nouveau la bouche, alors, faute de mieux, il lui caresse le dos, comme pour la rassurer qu'il est là, maintenant.

J'étais furieuse, oui. Parce que je vous attendais. Parce qu'une fois votre obligation réglée auprès de vos amis, vous deviez revenir ! Et comme vous ne le faisiez pas, j'ai fini par redouter que… vous soyez… mort ! Alors que, visiblement, non. J'ai cru… Que vous aviez trouvé mieux à faire. Ca m'a fait un choc de vous revoir…

Elle l'a cru mort. D'accord. Tout le monde l'a cru mort. Mais il n'y avait pas dans la voix d'artur, cet accent de reproche, de peur, de douleur. "Mieux à faire"... tiens, le même ton qu'elle adoptait il y a quelques jours, en disant "si vos recherches vous en donnent le loisir"... De la ... ranceur ? Non... de la... non ça ne peut pas être de la jalousie. Si ? Et, comme lui l'a attirée à lui tout à l'heure, elle se presse contre lui maintenant. L'écho de ce qu'il ressentait en faisant ce geste, l'implication si elle l'a fait pour la meme raison... Du temps, pitié. Du temps pour démêler tout ça...

Vous deviez revenir… Parce que, entre-temps, j'av…. j'ai pris goût à nos…. Séances. Nous avions convenu de les… prolonger.


Ah non, pas le temps, non. Le choc. Goût. Elle avait pris goût. Non, elle s'est corrigée... pour revenir au présent. Et il n'est pas surpris qu'elle aime son... contact, non, il eut fallu être aveugle pour ne pas le voir quelques instants plus tôt, dans ces draps... Il est surpris qu'elle le dise.
Jules déglutit. Plus trace de colère. Juste du bonheur, qu'elle semble tenir à ce qu'il soit en vie et peut-être un peu jalouse des autres, ces autres dont il ne se souvient pas. Et puis paumé, aussi. Paumé surtout.


Je... Merci.


On fronce les sourcils. On ne sait pas quoi dire. Besoin de digérer. Besoin de faire la liste de ce qu'il sait. Et pour qu'elle patiente, il l'embrasse. Déjà, il en a envie depuis qu'elle a répété deux fois qu'il avait promis de revenir. Il a l'impression d'avoir manqué à sa parole d'honneur, comme si un roturier en avait de l'honneur, et comme si il avait pu éviter de se faire assommer... Il l'embrasse doucement, tendrement. Rien de plus. Et il lui sourit, et il la reprend contre lui, levant la tète pour accueillir à nouveau le visage d'Eloanne dans son cou. Une minute, une demi minute sans qu'elle le fixe, c'est tout ce dont il a besoin. Réfléchir.

Alors... Elle est sa cliente. Et elle a pris tellement gout que... Bon. Et lui, a-t-il pris tellement gout que c'est son prénom qui lui reste en tête ? A ce point ? Mais.. mais alors, si c'est son goût à elle... ce baiser tout à l'heure, celui qui a tout déclenché...


Eloanne ? Il a dit son prénom. Sciemment. Il a besoin de parler sans titre entre eux. Est-ce.. ce qui s'est passé, juste... tout à l'heure ? Etiez-vous en train de... prolonger?

Et l'idée qu'elle puisse croire qu'il accepterait son argent, soudain, le révulse. Pourquoi, alors qu'il est courtisan ? Aucune idée. Il sait juste que ça gâcherait... tout pour lui. Il recule un peu, lui soulève le menton d'autorité. Plante son regard noir dans les noisettes. Et grogne.

Je ne veux pas... je ne veux pas être payé par vous. Calme, Julot... Baronne, quand même...S'il vous plait.
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Eloanne
Je... Merci.

Merci, mais... de quoi ? Comment peut-on remercier et faire cette mine là ? Et puis d'abord, pourquoi est ce qu'il fronce les sourcils comme ça ? Qu'est-ce qu'elle a dit- ou tu, fait ou pas fait au contraire ?... Et voilà, c'est reparti, il vient de remettre une pièce dans la machine et la jeune fille recommence à se torturer les méninges ? Il l'a juste remercier ! Qu'est ce que ça serait s'il l'avait engueulé. Bordel ! Par pitié, qu'il ne se taise pas trop longtemps sinon elle va...
...Sentir ses lèvres répondre à son baiser, avant même d'en avoir conscience. Celui là n'a pas la fougue ni l'urgence de ceux qu'ils ont déjà pu partager, il est léger. Il a une petite touche de douceur, comme une cuillère de miel sur une brioche à l'heure du goûter, et déjà, il est terminé. Et puis, il est suivi de très près par un sourire. Et la voilà qui a perdu le fil de ses pensées infernales. Enfin et surtout, le cou dans lequel se nicher lui est offert à nouveau. Sans que, cette fois, ce soit elle qui y plonge, sans qu'elle n'ait l'envie furieuse de s'y cacher.

Qu'est ce que ça change, le cou est le même ... ? Oui, mais Eloanne s'y sent pleinement invitée.

Alors il peut prendre tout son temps pour réfléchir, elle s'en fout, elle est tout simplement bien. Instable dans ses réactions, oui c'est vrai aussi, mais bien.

Elle en ferme même les yeux et pourrait s'assoupir sans trop de problème. Mais non, la sieste réparatrice, après la crapuleuse, devra attendre...


Eloanne ?  Est-ce.. ce qui s'est passé, juste... tout à l'heure ? Etiez-vous en train de... prolonger? 

Mmm... Entendre son prénom dans la bouche de cet homme là, elle le sait, jamais elle ne pourra en être fatiguée. Elle aime le « Damoiselle », le « Douce » lui, c'est le piment qui sort au plus intense de leurs ébats, inutile de préciser donc, qu'elle l'accueille avec toujours autant de gourmandise. Mais un simple « Eloanne » lui retourne le cerveau en lui faisant fondre le cœur.

La suite vient vite la réveiller.

Prolonger ? Comme dans « prolonger les... séances » ? Ha non, mais... non !


Je ne veux pas... je ne veux pas être payé par vous.... S'il vous plait. 

A l'autorité dont il fait preuve en lui relevant le menton, elle répond par la main qui quitte sa hanche et vient lui cueillir la joue doucement. Les doigts reposent sur la bouche de Jules, symboliquement, pour couper court à ce grognement, tout de suite.

Jules... Non !

Lentement ses lèvres s'étirent sur un fin sourire, doux et tendre, autant que sincère, mais les noisettes ne se détournent pas. La séduction, ou ce qui s'y rapproche, est rangée au fond d'un placard mental. Il faut qu'il voit en elles la sincérité de la réplique à venir.

Tout à l'heure... Je n'ai rien calculé. Ce n'était pas prémédité...

Doucement, les doigts reculent peu à peu, non sans laisser son index paresser sur l'une des lèvres de Jules -presque- sans arrière pensées.

Je ne prolongeais rien, je vous assure.

Au ralenti, la tête balance de gauche à droite pour confirmer son démenti. Elle s'en souvient, maintenant, quand elle la retrouvé dans la grange... elle avait proposé de le reprendre à un poste similaire à celui qu'il occupait... avant. Et s'il s'en souvenait ? Pas étonnant qu'il pose la question. Alors oui, bien sûr, elle sait qu'elle en dit trop. Qu'elle devrait surveiller ses paroles qui menacent de la mettre en position délicate, mais... Aujourd'hui, juste aujourd'hui s'il le faut, elle n'a pas envie qu'il voit en elle une … consommatrice.
La demande n'a pas l'air d'être irréalisable, puisqu'il réclame lui même à ne pas être payé. Il dit même « S'il vous plaît ». C'est le monde à l'envers. Mais n'empêche, elle l'a bien entendu le dire. Et même s'il a grogné plus que susurré, ça lui arrive directement dans la poitrine, là, juste où ça bat un peu plus fort.


Et si.... ça peut vous aider de le savoir... pour … comment dire... avant votre amnésie... nos comptes étaient soldés.

Mon Dieu, mais quelle horrible manière de présenter la chose. Mas comment le lui dire autrement ?

Une Baronne qui voudrait bien oublier l'être. Un courtisan qui refuse d'être payé, avec insistance même. Mais à quoi jouent-ils ces deux là ?!

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Jules.
A sa première question le corps d'Eloanne, qui s'était laissé allé paresseusement contre le sien, se tend légèrement. Est-ce parce qu'il a visé juste ? Vient-il de la mettre horriblement mal à l'aise, parce qu'une baronne ne parle pas de ces choses là ? Eh bien tant pis, il a besoin de comprendre, de démêler cet enchevêtrement d'informations dans une relation semble-t-il, aussi compliquée qu'inhabituelle ; quitte à se réveiller dans un fossé sans mémoire, n'aurait-il pas pu avoir une vie simple, facile à comprendre ? Une épouse, trois mioches ? Mais la petite main sur sa joue interrompt son laïus intérieur. Il résiste à l'envie pourtant impérieuse de s'emparer d'un des doigts entre ses dents... de le...

[I want you]

Jules... Non !

Elle lui sourit, les yeux plongés dans le siens, et il est cuit. A force de petits moments comme ça, Jules va finir par être impropre à la consommation... Et, il le saurait s'il avait une mémoire, c'est quand elle n'essaie pas de séduire qu'elle est dangereusement séduisante à ses yeux. Séduit, il l'est. Par le sourire et par les yeux, mais surtout par ce cri du coeur, sincère. Doux à entendre.

Tout à l'heure... Je n'ai rien calculé. Ce n'était pas prémédité...

Cette fois, les lèvres de Jules s'ouvrent légèrement, embrassant l'index retardataire, sans pour autant le retenir. Mais l'envie est là. Plus elle lui dit que son attirance pour lui est spontanée, plus elle semble vouloir faire de l'argent un lointain souvenir, et plus il a envie de l'agripper, la serrer, l'embrasser....

Je ne prolongeais rien, je vous assure.

Bien, mais prolongeons autre chose... La main de Jules se meut lentement de son dos à ses hanches, la caresse de réconfort se fait lascive..

Et si.... ça peut vous aider de le savoir... pour … comment dire... avant votre amnésie... nos comptes étaient soldés.

Et la main de Jules s'arrête net. Oh, il se fiche qu'elle parle d'argent, après tout elle cherche à le rassurer qu'il n'y aura plus d'argent entre eux. Mais du coup... y aura... quoi, entre eux? Même si son cerveau manque de sang, même si la seule chose dont il a envie la de suite, c'est d'elle.. Elle vient de lui faire penser à... la suite. Si leurs comptes sont soldés.. Si elle s'écrie "non !" quand il parle d’être son courtisan alors.... Alors qu'est-ce qu'il est ? Qu'est ce qu'il fout là ? Elle qui était si furieuse qu'il ne revienne pas tenir ses engagements, d'un coup n'en veut plus ? C'est à s'arracher les cheveux, et il sait bien qu'en creusant un tout petit peu, il saura pourquoi elle le veut ici. Peut-être le sait-il déjà ? Mais vite, passer à autre chose, avant que son cerveau ne commette l'irréparable arrogance d'accorder à une baronne quelque sentiment pour lui.


Mais.. Damoiselle, si tout est soldé, si.. il n'est plus question de -ahem- leçons. Alors maintenant.... quoi ?

Va-t-elle le mettre dehors avec un baiser insouciant, un peu d'argent pour le voyage, une pomme dans sa poche? Ce serait logique. Il est en vie, elle le sait, il est revenu, ils ont eu une ... une... dernière nuit... Et bon sang, comment imaginer une seconde vivre à nouveau sur les routes, oublier ce sourire, cette timidité, cet abandon... Cette peau !? Une peur panique le saisit, et alors que sa question ouvre pour Eloanne une porte de sortie possible, ses bras eux se referment avec d'autant plus de conviction pour la retenir. Il a tellement envie d'elle qu'il pourrait en crever.
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Eloanne
Soldés. Nan mais sérieux quoi. Elle pouvait pas la fermer hein ? Se taire dès qu'il a embrassé son index. A la limite elle pouvait continuer un peu, pour finir de le rassurer oui. MAIS pourquoi elle l'a pas bouclé en sentant le changement d'intention dans la caresse à ses hanches. C'est plus fort qu'elle, quand elle est nerveuse, elle parle, elle parle... parle trop ! Pis en plus, si c'est pour dire ça, c'était bien utile tiens ! 'Tain, on lui collerait bien une baffe là.

Mais trop tard. Forcément.

La caresse est suspendue alors que la main s'arrête. Et comment lui en vouloir. En un mot, elle vient de le ramener à ce qu'il faisait pour gagner sa vie. Pour le coté glamour, on repassera. C'est peut être ça qu'elle devrait apprendre en priorité à l'avenir.


Mais.. Damoiselle, si tout est soldé, si.. il n'est plus question de -ahem- leçons. Alors maintenant.... quoi ? 


Et bim. Ca non plus, elle n'y avait pas pensé la jeunette.

Alors maintenant, il va falloir se creuser les méninges et, surtout, retenir ce qu'elle ne doit pas dire.
Donc...
En 1 : ne PAS lui dire qu'elle veut qu'il reste parce qu'elle... a des sentiments pour lui.
En 2 : trouver quelque chose -et vite- pour qu'il reste. Qu'il ne reparte pas à Paris ou on ne sait où, faire... on ne sait quoi. Avec n'importe qui !
En 3 : Faire abstraction de la douceur des lèvres sur son index qui, depuis, prend tout son temps pour s'éloigner.
En 4 : Faire comme si c'était normal, que contre son corps, elle en sente un autre, tout aussi nu. Et qu'elle en soit si irrépressiblement attirée.

Et tout ça alors que sa prison rêvée vient de se refermer sur elle assurément.


Alors maintenant... J'ai besoin d'un garde. Il paraît qu'une Demoiselle ne doit pas se déplacer seule. Que ça peut être dangereux. Donc, oui, un garde, du corps.

« Tais-toi ! Plus un mot ! » Là, ce n'est pas un mensonge total, ce n'est pas un aveu. Il n'y a rien d'inconvenant. Elle n'a pas reparlé d'argent. Là, on est bien. Alors stop. Pas prendre de risque. Et se rappeler de faire abstraction de la douceur des lèvres alors qu'elle coule un regard gourmand sur l'homme idéal en échappant un soupir.

Parce que voilà ce que c'est que de raconter des histoires aux petites filles. Quand elles grandissent elles continuent d'y croire.
Eloanne ne faisait pas exception... Depuis toujours elle avait rêvé d'un « charmant » qui lui était destiné. Pour le coté prince, elle n'avait aucun doute, puisque sa naissance, à elle, s'était faite dans une famille noble, son amoureux ne pouvait que l'être aussi. Et puis, elle l'avait imaginé de son âge, grand, fort et sûr de lui, blond, les yeux bleus, ou verts. Yeux, qui évidement, quelle que soit leur couleur, ne brilleraient à jamais que pour elle.

Et maintenant, dix ou douze ans plus tard ? Ben elle l'a trouvé son Charmant, ça, elle en est bien certaine. Troqué le jeune blond à la crinière domptée, celui pour qui son cœur s'affole doit, à la louche, avoir une dizaine d'années de plus qu'elle. Il est brun et les pointes de ses cheveux lui tombent aux épaules. Il est même barbu ! Quel prince charmant a de la barbe ?! S'il n'est pas maigrichon, si ses bras, son torse, ses cuisses... ne manquent d'aucun muscles, elle le sait, il boitille légèrement. Ces longs mois d'errance n'ont sans doute pas du améliorer sa marche. Quand elle se noie, ce n'est pas dans des azurs profondes ni encore dans des émeraudes verdoyantes. Ses yeux sont sombres, très sombres. Et elle sait depuis qu'elle les a croisé, qu'aucune autres prunelles ne pourra plus la troubler autant. Et s'il parvient à lui donner l'illusion d'être une reine dans le royaume de ses bras, de prince il n'en a pas le titre. Celui qui permet tout. Et même si, en réalité, un blason ou une terre, ça ne lui apporterait rien de plus, elle doit bien reconnaître que ça faciliterait la vie aujourd'hui.

Ou pas.

Alors faut arrêter avec ces contes de fées et de princesses pour petites filles, hein ! A part leur foutre des idées à la con dans la tête... on se demande bien à quoi ça sert.

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Jules.
Alors maintenant...

Quoi ? Maintenant... Nous sommes quittes ? Maintenant.... Je vais vous laisser retourner à votre vie ? Maintenant... il vaut mieux nous dire adieu ?

J'ai besoin d'un garde.

Un garde ? Pour chez elle ? Rester dehors dans le froid, la voir passer parfois devant le poste de garde, la saluer d'un signe de tête ? Fait-elle ça par charité ? Parce qu'elle a compris qu'il ne veut plus vendre son corps ? La voir de temps en temps serait-il mieux que de ne plus la voir du tout ?

Il paraît qu'une Demoiselle ne doit pas se déplacer seule. Que ça peut être dangereux.

Ah, voilà qui est bien mieux, songe Jules en laissant sa main se détendre juste un peu dans le dos de la jeune femme. Il ne la lâche pas, il est pas fou. Mais il ne la serre plus aussi fort. Oui, voilà qui est vraiment bien... voyager avec elle, avoir son visage connu comme attache pour ne pas replonger dans l'inconnu...Le visage de Jules s'éclaire d'un sourire soulagé.

Donc, oui, un garde, du corps.

Oh.
Ooooh...
Ah d'accord... Garde en public, amant la nuit. Ce regard gourmand posé sur lui ne laisse aucun doute sur l'insinuation. Elle veut garder le courtisan pour elle. Pour son lit. Et il se fiche de ses motivations à elle, il se garde bien de s'interroger. Elle veut le garder ! Il pourra sentir sa peau, souvent... hmmm... cette peau est son refuge, sa maison, sa lanterne dans la nuit noire. Et en un tout petit bout de phrase, que dis-je, en un mot, elle lui a rendu toute son assurance. Le voilà, sûr de lui dans ses bras nus, presque plein de morgue. Si plein de morgue, le Jules, qu'il en oublie que dans ces cas là, il faut répondre "ce serait un honneur de vous servir" ou quelque chose du même acabit. Et c'est avec un regard joueur qu'il lui susurre.


Je vous protégerai, Damoiselle... de tous ces hommes qui voudraient faire ça...

La main coule du dos jusqu'aux reins pour s'emparer fermement d'une fesse, et un sourire carnassier se dessine sur le visage du barbu qui une seconde auparavant, paniquait comme un garçonnet.

Ou encore ça....

Jules glisse un peu dans les draps, et la barbe de trouver son chemin dans son cou, sur sa clavicule... la naissance d'un sein. Le regard se relève vers elle, soudain sérieux.

Je garderai ce corps au péril de ma vie...Douce...

"Oui, parce qu'il est à moi. A moi-à moi- à moi...."
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Eloanne
…, du corps.

Voilà ! C'est bien mieux comme ça. Il semble se détendre au fur et à mesure qu'elle avance dans son idée. Et même, là, le voilà qui lui offre l'un de ses jolis sourires.
Mais il ne répond pas tout de suite. Alors elle se met à... douter. Encore. Et s'il la trouvait trop présomptueuse. Il n'a pas dit, lui, qu'il ne voulait pas repartir. Il n'a pas dit non plus qu'il ne voulait pas reprendre son ancienne vie. Jules a dit « Je ne veux pas être payé par vous ». Ca peut rapidement faire chuter une confiance en soi déjà limitée. La preuve. Elle ne va pas jusque remettre en cause ce qui s'est passé plus tôt, mais au final c’est vrai, pour lui, c'était une première fois.Et il n'a pas précisé s'il en voudrait d'autres. Oui, mais alors pourquoi l'étau autour de sa taille ? Pourquoi ces caresses, ça et là, innocentes ou moins, depuis qu'ils papotent ?...

Oh mais ça suffit oui ! Il va lui falloir apprendre et à réfléchir avant de parler et à savoir quand arrêter de gamberger. Il a quand même le droit de prendre quelques secondes, des minutes même s'il le faut, avant de répondre, sans que ça ne déclenche pour autant un ouragan mental. Bordel !

Un peu plus et elle passait à coté de cette étincelle qu'elle voit briller. Il y a tellement de bruit dans sa caboche avec toutes ses pensées négatives qui se cognent les unes aux autres, qu'elle a failli ne pas entendre ce petit ton craquant qu'il prend maintenant.


Je vous protégerai, Damoiselle... de tous ces hommes qui voudraient faire ça... 

Oh-mon-Dieu !

C'est comme si la parenthèse questions-réponses n'avait jamais eu lieu. Déjà au « Damoiselle », elle avait fermé les vannes de ses doutes. Il n'a pas refusé. Il ne l'a pas écarté pour la remettre dans le droit chemin. Il veut la protéger. Et elle se sent pousser des ailes. Que dire alors de la fin de sa phrase. 'Tous ces hommes... » Elle qui n'en voit plus aucun depuis des mois, aime l'idée même que lui l'imagine. Et qu'il s'y oppose. Surtout ça.

La voix, le sourire animal qui est de retour, cette main qui rampe et vient de se saisir de sa fesse avec aplomb... N'en jetez plus, le compte est bon.


Ou encore ça.... 

Allo... On va la perdre !

A chaque centimètre de sa peau que la barbe visite, elle réagit par un sursaut, un frisson. Quand il approche d'un sein, elle se mord l'intérieur des joues. Cette faim de lui qu'elle pensait, momentanément, avoir rassasié tout à l'heure vient de se réveiller. Avec fermeté une main vient lui harponner l'épaule.


Je garderai ce corps au péril de ma vie...Douce... 


Trop tard, elle vient de sombrer...

Au péril de sa vie, au Douce. Elle veut déjà s'abandonner aux soupirs qu'elle a bien du mal à contenir.  
Et ce n'est pas la gravité du regard qui va l'en décourager. Il est trop tard pour toi, Jules, la promesse n'a pas été prononcée, mais tu viens de faire un serment. Et sans le moindre doute, la jeune femme l'accepte.

Alors il...

… « est tout à vous ». Non. Enfin si, mais là, non. On ne recommence pas à dire tout ce qui passe par la tête.
Avec le même sérieux, quand même, elle s'entend finir.


… en sera ainsi. Vous êtes désormais le gardien, de ce corps.

Puis peu à peu, le sourire se fait mutin et elle ose, peut être pour la première fois, se montrer joueuse, elle aussi.


Mais alors pour votre embauche...


Un petit sourire espiègle s'interpose avant qu'elle ne poursuive, totalement contradictoire d'ailleurs avec la légère teinte, elle aussi revenue, à ses pommettes.

Maintenant que la partie théorique de l'entretien est terminée... Voyons la mise en pratique.


De l'épaule, la main glisse au bras, y joue des ongles lentement. La voix n'est plus qu'un murmure.

Que pourraient-ils vouloir faire d'autre encore...

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Jules.
Sans les petits sursauts mignons, sans les frémissements sous sa barbe, Jules aurait pu craindre que cette main agrippant son épaule était là pour l'arrêter. Mais c'est un petit sourire satisfait qui s'est dessiné contre le sein laiteux, avant qu'il ne relève la tête pour lui prêter serment. Car oui, c'est bien un serment, et Eloanne a raison de le penser. Laissez moi vous éclairer sur le passé de Jules : Soldat de base, courtisan embourgeoisé mais jamais respectable, c'est la seule occasion qu'il aura jamais de se montrer vraiment chevaleresque. Oh, par le passé ça ne lui a pas du tout rendu service.... D'abord Emilla, petite crevette destinée à la prostitution qu'il avait dépucelée sur ordre de la Rouge, le plus doucement possible... avant de risquer sa couenne à l'aider à fuir le bordel. Elle n'avait retenu qu'un chose, sa vexation de petite fille gâtée qu'il ait osé ne pas en tomber amoureux. Et la rousse, ah, voler à son secours, se faire assommer et perdre la mémoire, ça n'a servi à rien non plus au final, elle est morte quand même. Et pourtant, il a cette notion dans la tête de défenseur du faible, de noblesse de cœur. Bref, il n'en a pas conscience, n'en a jamais eu conscience même quand il avait toute sa tête, mais il rêve d’être un chevalier, droit, honorable, toussa. Heureusement pour tout le monde, de tout cela il ne sait rien. Il sait juste qu'il prend sa dernière phrase comme un sacerdoce.

Alors il...… en sera ainsi. Vous êtes désormais le gardien, de ce corps.

Le coeur de Jules se gonfle d'une fierté inexpliquée (enfin si, à vous, je viens de l'expliquer... ) mais la Baronne à qui l'on prête serment a été remplacée par l'amante, et c'est avec aisance et plaisir que Jules referme la parenthèse de chevalier pour la dévorer des yeux.

Mais alors pour votre embauche... Maintenant que la partie théorique de l'entretien est terminée... Voyons la mise en pratique.

Elle a le regard espiègle, cet air joueur qu'ont les femmes sûres d'elles. Et pourtant elle est toute rose aux joues, c'est adorable. C'est à cause de certaines de ses anciennes clientes, un peu trop délurées, crachant sans le savoir sur l'image idéalisée qu'il a de la noblesse, que Jules a du mal avec les femmes trop ouvertement gourmandes.. sans compter que c'est trop facile, une femme qui s'abandonne sans que vous ayez eu à travailler pour. Mais bien sûr notre Jules amnésique ne sait pas pourquoi la pudeur d'Eloanne, même dans les moments d'abandon, lui vrille les reins bien plus encore que les ongles jouant sur son bras.

Que pourraient-ils vouloir faire d'autre encore...

Un grognement lui échappe avant de fondre sur elle comme la misère sur le pauvre monde.

......

Un dernier baiser sur les jolies lèvres, et Jules consent enfin à rouler sur le côté, mais ne peut se résoudre à rompre tout contact. L'attirant à lui, encore un peu essoufflé, il lui embrasse le front cette fois, comme pour affirmer haut et fort qu'il ne veut pas être un courtisan à ses yeux. Mais...L'était-il vraiment, avant ? Pour lui elle n'était pas simple cliente, c'est une évidence : comment, sinon, expliquer la passion qu'il ressent dans ses tripes quand il la touche ? Mais qu'était-il pour elle ? Est-elle l'une de ces femmes qui doit s'imaginer amoureuse pour .... ? Et pourtant, les regards qu'elle lui jette, les mots qu'elle prononce pendant leurs ébats, des mots d'exclusivité comme "Le seul" ou "plus jamais d'autre que moi"... Dit-on vraiment des mots qui ressemblent à des promesses, juste sous l'effet du désir ? Il a beau se sentir comme un demi-dieu quand il la fait sienne, il n'est pas arrogant au point de penser qu'il soit si doué entre les draps pour obtenir ces mots là... Mais qu'en sait-il. C'était son métier après tout ! Alors quoi, vaut-il mieux se dire que ses prouesses au lit méritent tels compliments, ou pêcher encore plus par orgueil en les attribuant à des sentiments réels... D'une Baronne pour un gueux ? La bouche toujours enfouie dans ses cheveux, Jules comprend que tant qu'il n'en saura pas plus sur lui, sur eux, il ne pourra jamais répondre à cette question. Il s'éclaircit la gorge et prend son courage à deux mains.

Elo... Damoi...

Soupir. Décidément il n'est pas doué.

Est-ce que tous les courtisans.. euh....

Quoi ? Ressentent ça pour des nobliotes ? Les dévorent des yeux, de la bouche et des mains comme un condamné à mort son dernier repas ? Se rappellent uniquement du prénom d'une cliente lorsqu'ils se font défoncer le crâne ? Il sait bien que même s'il osait poser ces questions, elle ne pourrait jamais y répondre franchement...

Pouvez vous m'en dire un peu plus sur notre euh.. mon passé ?

Après le moment d'extrême intimité qu'ils viennent de vivre, il a du mal à croire qu'il pose des questions si....Censurées. Mais a-t-il vraiment le choix ? La seule vérité qu'elle lui dira est celle qu'elle peut admettre. Le reste, il faudra qu'il le lise entre les lignes.  
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Eloanne
Par le baiser à ses lèvres, elle le devine, le moment de grâce s’essouffle. Autant que Jules et Eloanne peuvent l'être. A nouveau il va lui falloir se rappeler qui elle est, pourquoi il est là. Il se décale, s'allonge sur le coté et c'est dans le creux de son bras, la tête contre son épaule qu'elle trouve, tout naturellement, sa place alors qu'il l'attire à lui. Et quand les lèvres se posent ensuite à son front, elle sait, maintenant, qu'en plus va lui revenir en tête pourquoi il ne devrait pas être là... Pourquoi elle n'aurait pas du laisser ses émotions gagner une fois de plus, lui faisant dire... toutes ces choses.
Si elle veut pouvoir le garder non loin d'elle, elle va devoir se faire violence et trouver le moyen de cacher, à lui, aux autres, à elle même, les sentiments si forts dont il est l'objet.
Qu'il soit son garde du corps, de manière tout à fait officielle, soit. Certaines pourront peut être causer dans leurs chaumières, se poser des questions quant à la nature exacte de cette relation. Mais elle ne peut laisser deviner plus.
Et puis lui, l'homme libre de toutes attaches, bien avant même l'attaque dont il est ressorti amnésique, ne prendrait-il pas peur de se sentir si ardemment... Oui, si passionnément aimé.
Jules a dit qu'il ne voulait pas être payé. Par elle. « Je ne veux pas être payé par vous ». Il n'a pas dit qu'il ne veut pas reprendre son ancienne vie, qu'il ne veut plus être payé... tout court. Est-ce que sans en avoir recouvré toute la teneur, une partie des souvenirs d'une vie débridée commence à se rappeler à lui ?
La découverte de sa profession n'aurait-elle pas allumé une étincelle toute particulière avec ce goût de curiosité ou d'interdit -parce qu'après tout, pour la demoiselle, on ne choisit pas un métier comme celui là, sans avoir une raison quasi vitale -  qu'il voudrait explorer à nouveau ? Ne voulait-il simplement pas dire qu'elle serait pour lui un... bonus ? Un moyen d'oublier son activité et d'avoir un semblant de vie... comme tout le monde. Le meilleur moyen de le savoir, serait de poser la question. Bien sûr. Mais l'éventualité d'une réponse affirmative lui fait trop peur pour le moment. Et puis...


Elo... Damoi...  Est-ce que tous les courtisans.. euh.... 


La main, qui cherchait à tâtons le drap froissé, s'immobilise comme tout son corps qui se contracte. En cette seconde elle se rêve être une petite souris pour pouvoir vite, vite, vite aller se réfugier dans un trou où il ne pourrait plus la voir. Dieu merci, il ne peut inspecter le voile dans ses yeux, ni le rouge quitter ses joues. Jules l'imagine coutumière de l'exercice. Il l'a croit habituée aux courtisans. Eloanne a bien trop honte pour en retirer le moindre compliment sur les aptitudes qu'elle doit alors avoir, pour qu'il en tire cette conclusion. Non, elle ne retient que ça « tous les courtisans ». Mais combien croit-il qu'elle en voit ?! Jules n'a alors pas compris qu'il est le seul, depuis si longtemps, à l'avoir vue ainsi. Il a pris pour banalité ces mots qu'elle a prononcé tout à l'heure. Combien de fois les a t-il entendu, par d'autres, avant.... ?
Elle se compose un visage d’apparence calme, comme si, évidement du coup, il lui était tout à fait normal de converser, nue dans les bras d'un homme.
Le bras remonte lentement sur elle, les recouvrant tous les deux du drap, pour elle jusqu'à l'épaule. Elle pourra prétexter avoir froid pour expliquer le frisson qui vient de lui arracher une grimace. Faussement négligemment sa main vient ensuite stopper sa course sur le torse velu. Une manière timide de lui dire « Reste là. Encore un peu.."


Pouvez vous m'en dire un peu plus sur notre euh.. mon passé ?
 


A son tour, elle s'éclaircit la gorge, non sans louer sa facilité -c'est ce qu'elle croit- à changer de conversation. Bifurquer sur son passé, même s'il a buté sur un « notre », la met bien plus à l'aise. Tout, pour ne pas avoir à lui dire tout de go, que de courtisan, elle ne connaît que lui. Des hommes aussi d'ailleurs, mis à part celui qui, elle le pensait à l'époque, avait été son premier amour et auprès de qui elle s'était déjà perdue.

Parler de lui, oui, définitivement, c'est bien plus commode.


Votre passé... Et bien, comme je vous l'ai dit, quand je... quand nous avons fait connaissance, vous exerciez au Boudoir des Sens, à Paris. Vous en étiez l'un des patrons. Vous l'avez fondé avec... vos amis. Ceux là même avec qui vous avez fuit un autre... enfin, vous étiez partis ensemble de la Rose Noire. Un départ précipité, si je me souviens bien, pour éviter à une toute jeune femme de devoir... subir le même sort que vous tous.

Sans s'en rendre compte, elle s'est détendue au fil des mots. La tête toujours contre l'épaule masculine, la confession sous forme de conversation -presque- anodine est facilitée.
Elle prend son temps. Pèse et choisit ses mots avec soin pour ne pas être trop brute. Même si maintenant il sait, entendre encore parler de ses amis morts ne va sûrement pas être le meilleur moment de sa journée. Au delà de la gêne qu'elle même peut ressentir à retracer le chemin de vie de son compagnon, elle ne se résigne pas à le voir triste encore. Et puis, elle se rend compte que finalement, elle n'en connaît pas tant de son passé.


Avant cela, vous étiez soldat. Mais je ne sais pas où...


La petite voix dans sa tête, décidément pas dénuée d'humour, ironise en pensant qu'elle en sait quand même plus que lui. Et que lui, sur elle.
C'est une étrange sensation que de pouvoir choisir de révéler certaines choses et en taire d'autres.

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Jules.
Il l'a senti, elle s'est raidi ostensiblement quand il a dit "tous les courtisans". Merde. L'a-t-il blessée ? Vexée ? S'il réfléchit deux secondes, après les promesses d'exclusivité qu'elle vient de lui soupirer à l'oreille, il semblerait logique qu'elle n'en ait pas fréquenté d'autre. Même si leurs relations étaient commerciales, il devait être son seul professeur... Logique... Et voilà qu'elle frissonne et remonte le drap, un signe clair de pudeur. Il suppose qu'il sait tout ça à cause de ce métier qu'on lui a dit qu'il faisait. Il n'arrive toujours pas à y croire, pas vraiment... Toujours est-il qu'il a bourdé. Quel con ! Seule la petite main sur son torse vient le rassurer qu'elle n'est pas totalement furieuse.. Eloanne s'éclaircit la gorge et interrompt ses pensées.

Boudoir des Sens, bon ça il le savait... L'un des patrons, Artur lui a dit.... Fui un autre bordel...? Alors ce serait ça, la fuite en pleine nuit dont il a eu un vague souvenir en parlant avec Artur ? ... Eviter à une jeune femme de ....Quelle jeune femme ? Et ... Subir ? C'est étrange, le mot subir ne lui convient pas du tout à lui... Il ne subissait pas. A-t-il choisi ce métier ? Donc il ne l'était pas depuis le plus jeune âge, comme souvent....?


Avant cela, vous étiez soldat. Mais je ne sais pas où...

Soldat. Donc il n'a pas toujours été courtisan. Et l'idée lui va bien, il se souvient avoir pensé à l'armée à son réveil, en découvrant sa jambe raide et ses cicatrices... Elle est détendue à présent dans ses bras, mais Jules sait qu'il va devoir se rattraper pour avoir manqué de tact tout à l'heure.

Quand je suis allé au Boudoir, le fils de Désirée m'a dit que j'avais une cliente très régulière et que.... j'avais quitté la profession pour elle.

Voilà. Il sait qu'il ne peut pas dire qu'il pense qu'elle est cette femme. Mais au moins le devinera-t-elle. Est-ce que ça va rattraper sa phrase malheureuse, il n'en sait rien, mais il ne va tout de même pas lui dire qu'il pense avoir été aussi unique pour elle qu'elle pour lui....

Aussi, je me suis souvenu avoir fui avec un nourrisson. Je ne me souviens pas d'une jeune femme à sauver, c'était un enfant... Une blonde et son enfant. Artur, c'est l'enfant. Je... Je lui ai donné ma part de l'établissement. A Paris, hier. Je n'en veux pas.

Les yeux fixés au plafond, il pense à voix haute à présent.

Subir.... non, pas pour moi. Je crois... je crois que j'ai choisi. Et d'après ce que vous me dites, j'ai choisi ce métier après l'armée. Savez vous pourquoi je l'ai quittée, par hasard ?
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Eloanne
Quand je suis allé au Boudoir, le fils de Désirée m'a dit que j'avais une cliente très régulière et que.... j'avais quitté la profession pour elle. 

Et paf. Elle en sait certes plus que lui, mais ça... elle le découvre. Oh bien sûr, il n'a pas donné d'identité, peut être d'ailleurs ne la connaît il pas et ce n'est pas le plus important. Non, ce qui l'est par contre, c'est le bond que vient de faire son cœur dans sa poitrine. Alors comme ça, il l'avait vraiment fait. Avant son accident. Il ne voulait plus être l'homme de toutes ces femmes. Il avait quitté le Boudoir pour une seule.
Laquelle ? …. Non ?.. Se pourrait-il que...., si ?
... Non ! On ne s'aventure pas dans ce doux rêve bien trop compliqué. Non, non et.... mais alors, pourquoi est-ce que c'est son prénom, à elle, qui lui est resté en tête, hein ? Une idée de réponse, la petite voix ?

A en croire le regard perdu dans le vide et le sourire timide de la jeune femme à présent, non, elle n'avait pas de réponse claire, mais a décidé qu'Eloanne pouvait s'en passer pour l'instant.


Aussi, je me suis souvenu avoir fui avec un nourrisson. Je ne me souviens pas d'une jeune femme à sauver, c'était un enfant... Une blonde et son enfant. Artur, c'est l'enfant. Je... Je lui ai donné ma part de l'établissement. A Paris, hier. Je n'en veux pas. 


De timide, le sourire passe à ravi. Ses derniers mots lui font tellement plaisir qu'elle en oublie même de donner plus d'explication sur les deux femmes en question. Il ne veut pas garder une part dans l'établissement parisien qui, pourtant devait lui assurer une certaine sécurité. C'était donc vraiment vrai qu'il allait rester pour devenir son garde du corps. Plus tard, quand elle sera seule, c'est sûr qu'en repensant à cette conversation -pour le moins étrange pourtant- elle va sautiller partout dans sa chambre en tapant dans ses mains avec enthousiasme. Mais pour l'heure, elle doit se contenter de relever le nez pour admirer le profil de Jules et de se couler plus légèrement contre son flanc. Elle doit surtout raccrocher les wagons de ce qu'il est en train de lui dire, sinon elle va perdre le fil et il la prendra pour une écervelée incapable de se concentrer.

Ces deux femmes... La blonde, la mère je suppose, de l'enfant, c'était Désirée. La plus jeune, celle que vous avez aidé à sauver, je crois me souvenir qu'elle s'appelait Emilie ou Emilla. Je ne sais plus. Je l'avais vu, une fois, lorsque je vous avais rendu visite... Elle n'avait pas semblé très heureuse de me rencontrer, mais... ne venant pas pour elle, cela m'était vite sorti de la tête, jusqu'aujourd'hui. J'ai le vague souvenir que votre amie Rouquine l'avait présentée comme étant sa jeune sœur. Ca expliquerait sans trop de mal, pourquoi vous aviez tous fui pour elle, votre ancien... établissement.

Sur le torse, le pouce ébauche une lente et douce caresse. L'une de celle qui est là pour réconforter un ami ou consoler un enfant. Puis elle demande, parce qu'elle a besoin de l'entendre pour réellement le croire.

Jules... Pourquoi ne voulez pas de votre part ? Elle pourrait vous aider. Et pourquoi n'avez vous pas voulu rependre votre... place ?

Elle est folle -et se le dit très vite- d'avoir demandé, si jamais ça lui donne des regrets, elle va s'en vouloir longtemps d'être trop curieuse. Elle serait bien tiens, si il changeait d'avis du coup.

Subir.... non, pas pour moi. Je crois... je crois que j'ai choisi. Et d'après ce que vous me dites, j'ai choisi ce métier après l'armée.

Choisir. Délibérément. Encore une idée reçue qui doit s’effacer alors. Jamais la jeune femme de bonne famille n'aurait pu imaginer que l'on choisisse de céder son corps pour de l'argent. Que l'on y soit forcé, par la vie ou par un être malfaisant, oui, elle le sait, ça arrive malheureusement. Mais le contraire la laisse pantoise.

Comment ? Comment peut-on choisir, sans contrainte de... faire ce métier ?

Courtisan, elle l'a vu -et bien vu- à l’œuvre et l'entendre dire qu'il n'a pas subi sa profession n'est pas si surprenant pour elle. Soldat non. Mais elle pourrait l'imaginer, dans sa vision à elle de ce que doit être un soldat. Comme un chevalier quoi. Avec le coté protecteur et sécurisant, combattant à l'épée avec une certaine élégance. Mais sans celui des hommes, il paraît, rampant parfois dans la boue où l'arme n'a plus rien de courtoise. Où elle est faite pour blesser, entailler et tuer...

Quand il était soldat, il aurait pu être tué. A retardement, cette idée lui est si importable qu'elle la chasse vivement d'un battement de cils. Se concentrer sur ce qui se passe, ici et maintenant, plutôt que sur ce qui aurait pu se passer.

Il ne lui a jamais fait part d'une famille, autre que celle qu'il s'était choisit. Il n'a jamais parlé non plus d'un métier, comme forgeron, bûcheron ou encore boulanger. Pourtant, la demoiselle se prend à l'inventer, quelques secondes, torse nu devant une forge, une hache dans ses larges mains ou dans la chaleur d'un fournil, couvert de farine... et cette vision lui plaît, oui, évidement. Un peu trop d'ailleurs, à en croire ses joues sur lesquelles la couleur est de retour.


Savez vous pourquoi je l'ai quittée, par hasard ? 

Quitter. Quitter qui ? Elle doit mettre fin à toutes ces images qui viennent polluer son esprit, avant qu'il ne se rende compte qu'elle est vraiment dans la lune.
L'armée ! Il parlait de l'armée. Donc... pourquoi l'a t-il quittée ? Elle inventorie ce qu'elle sait d'autre de lui, un détail qu'il aurait pu lui apprendre ou qu'elle aurait découvert seule. Sur ce qu'elle a pu comprendre depuis qu'elle le connaît. Il est brun, il a les yeux noirs -bravo Sherlock- et il a une jambe plus raide que l'autre. Elle tient peut être là un début de réponse à lui fournir.


Vous ne me l'avez pas dit non. Pourtant... je vous ai déjà vu boitiller. Peut être qu'une blessure à la jambe vous a obligé à en partir... ?

Naturellement, son regard se dirige vers celle qui repose en dehors du drap.
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Jules.
La jeune femme réajuste légèrement sa position contre lui, et Jules baisse les yeux juste à temps pour apercevoir le sourire ravi qu'elle arbore. Voir le plaisir qu'il quitte son ancien travail si clairement affiché sur le joli visage lui chauffe le ventre, et un sourire vient étirer à son tour les lèvres masculines. Elle lui raconte l'histoire d'Emilie, ou Emilla, et Jules tente de se souvenir, mais rien ne lui vient qu'un sentiment confus de malaise... Surtout quand Eloanne dit qu'elle n'avait pas l'air heureux de la rencontrer. Il fouille, sourcils froncés, mais rien. Rien que cette sensation du torse qui se serre sous la caresse douce de son amante. A peine le temps de se demander pourquoi Eloanne chercherait à la réconforter que...

Jules... Pourquoi ne voulez pas de votre part ? Elle pourrait vous aider. Et pourquoi n'avez vous pas voulu rependre votre... place ?

Que répondre à ça ? Il ne sait pas vraiment. Une bouffée de tendresse le prend pour cette curieuse noble qui d'un côté sourit largement en apprenant qu'il abandonne ses parts et de l'autre, s'inquiète de ses finances. Il ne répond pas de suite, perdu dans ses pensées, et Eloanne pose une autre question, puis émet une hypothèse sur son départ de l'armée. Elle essaie vraiment de l'aider. La bouffée de tendresse va l'étouffer, tant elle prend d'ampleur. Profitant que la tête d'Eloanne repose sur son bras, il l'attrape par la taille de sa main libre et roule sur le dos, l'entraînant pour qu'elle repose à plat ventre sur lui. D'une main douce, il replace une mèche rebelle derrière l'oreille de son amante. La première question, d'abord. La seconde est encore trop complexe pour y songer vraiment...

Je ne sais pas. Parce qu'ils sont tous morts, peut-être. Parce que ce métier ne m'attire pas... Ou parce que j'ai l'impression que ma place n'est plus la bas ?

Elle est ici. Mais ça, il ne peut pas le dire, d'abord parce qu'il est incongru de penser qu'il puisse avoir déjà une place dans le monde sans même savoir vraiment qui il est, ensuite parce que la place d'un roturier n'est pas dans le lit d'une Baronne.

Comment peut-on choisir ce métier sans contrainte...

Fermant les yeux quelques secondes, sa main toujours dans les cheveux de la jeune fille, il se pose vraiment la question. Qu'a-t-elle dit déjà ? Ah oui, qu'il s'était peut-être blessé. "Obligé à en partir..." Des images affluent soudain derrière ses paupières closes. Une taverne, des hommes qui rient, une fille sur ses genoux. Des phrases aussi... "c'est toujours toi qu'elles préfèrent, Jules !" Des rires. "Etre payé à coucher dans le satin..." Rouvrant les yeux, il lui sourit, les yeux pétillants.

Parce que j'avais faim, froid, et que je plaisais aux femmes !

Plaçant une main de chaque coté de son visage, il l'embrasse à pleine bouche, ravi, d'un de ces baisers plus enthousiastes que langoureux, avant d'ajouter...

Vous êtes un génie, Douce ! Vos questions me réveillent la cervelle... Posez-m'en d'autres !

Le sourire de Jules est si large qu'on dirait un petit garçon le jour de la Noël. Il en oublie même qu'il vient de lui rappeler violemment sa condition de roture dans le froid et la faim, de l'appeler Douce, et de lui donner un ordre.
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