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[RP] Loup & Croissant

Sega


Sega avait pris quelques minutes pour aller se changer, enlevant la robe qui commençait à l'importuner. Ah ça, quand on est pas habituée... Elle remis donc sa tenue bariolée qu'elle mettait en tout temps, s'équipa d'un gilet de laine qui ne serait pas de trop dans la nuit qui se rafraîchissait, et elle avait détressé ses longs cheveux blonds, les laissant libre sur sa poitrine, ses épaules et dans son dos. Elle rangea avec soin la robe aux couleurs d'or dans un sac qui lui était destiné. Elle ne voulait surtout pas l'abîmer, y tenait comme à la prunelle de ses yeux. D'abord parce qu'elle la trouvait belle et se trouvait belle dedans, et ensuite parce que c'était un cadeau de son mentor, et que jamais elle n'oublierai cela.

Elle rejoint June qui s'était éloigné de quelques pas de la poste de danse couverte, un verre à la main. Il s'était mis à l'écart, de sorte à être tranquille, loin des entrées et sorties de la soirée. Resté debout, il regardait au loin quelque chose que lui seul savait ; il paraissait être dans ses pensées plus qu'autre chose. Elle se mit à côté de lui, dans l'ombre de sa grande stature. Les rayons lunaires ne permettaient ainsi plus de la distinguer.


"A quoi tu penses ? A la Princesse ?"

Elle savait déjà ce qu'il allait répondre. Elle savait même déjà qu'elle n'aurait pas du poser la question. Mais la curiosité était l'un des défauts de la blonde. elle se mordit les lèvres et ne pipa plus mot. Allait-il lui répondre quand même, ou pas ? Allait-il même lui demander son avis sur la question ? Malgré tout ce temps passé ensemble, malgré qu'elle pouvait prévoir parfois ses réactions, June Sidjéno restait pour elle un incassable, un imprévisible, presque un inconnu tant il pouvait la surprendre. Elle savait au moins une chose, et avec certitude, c'est qu'il ne tenterait jamais de la tuer ; il connaissait son intérêt à l'avoir auprès de lui et à bien la traiter, c'était sûr. Du moins, elle préférait s'en persuader.

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June
Il but une gorgée du breuvage qu'il avait goûté pour la première fois quelques heures auparavant, lors du banquet. Et s'il ne savait toujours pas le nom du fameux liquide, il l'appréciait pour sûr. Il se nota de demander à un des servants le renseignement tant désiré. Qui sait, peut-être pourrait-il s'arrêter quelque part sur la route du retour pour en trouver, et ainsi compléter la collection prisée de sa cave, déjà composée de vins vieux, de liqueurs de Poire de Sancerre et de tonneaux de bug, la bière berrichonne. Il finissait justement d'apprécier une nouvelle gorgée et de rouvrir les yeux après un instant de plaisir quand la Gardienne arriva. Elle s'était défaite de sa robe et remise dans son état naturel : discrète, légère, sournoise. Elle se plaça à son habituelle position : dans le noir, imperceptible. Et finalement, après un silence qui était sûrement pesant pour elle autant qu'il était apaisant pour lui, elle rompit le bruit de la nuit.

"A quoi tu penses ? A la Princesse ?"

Il fronça les sourcils, mécontent qu'elle ne pense pas à parler à voix basse. Heureusement, personne n'était aux alentours et ne pouvait avoir entendu. Ses yeux bleus se plissèrent, ses traits se durcirent. Il prit de longues minutes avant de répondre, sachant bien qu'elle devait s'en vouloir de lui avoir adressé la parole pour ça, mais qu'en même temps elle n'attendait plus que la réponse. Hélas, il allait la décevoir.

"Je ne crois pas que ces questions méritent une réponse, Sega. Suis-je obligé de te rappeler que tu es ma Gardienne et non ma confidente ?"

Il tourna la tête vers elle et la fixa, même si elle ne pouvait pas voir l'expression de ses yeux dans le noir ; il tournait le dos à la lune lorsqu'il se tournait vers elle. Ils avaient été élevés ensemble, s'étaient sauvés l'un l'autre dans leur adolescence, avaient partagé pleins de bons moments, mais il n'avait en rien besoin d'une psychologue. Et se confier ne pouvait que le mettre en danger, selon lui. Il prit la petite main de Sega dans la sienne.

"Sega, je t'apprécie énormément, tu le sais et tu sais que tu peux me croire. Mais je te veux comme protectrice, comme partenaire, comme compagne de voyage. Je ne veux pas que tu t'immisces dans mes affaires personnelles si je ne te le demande pas. Je te veux belle avec moi pour danser et forte pour me protéger, mais je te veux comme une sœur qui protège et qui surveille sans intervenir. Je ne suis plus un enfant. Pardonne-moi, mais si tu n'y arrives pas, je demanderai à Kenaï de te remplacer, périodiquement, le temps que tu puisses souffler au domaine."

June avait prit une voix sincère. Il serra doucement la main de la blonde, et lui déposa un baiser sur le front. Il l'aimait sincèrement, et savait qu'elle avait besoin de repos, surtout en ce moment où elle avait été plus vigilante que jamais. Si Kenaï faisait un aussi bon travail qu'elle en temps que son pair Gardien, il était moins personnel, moins sympathique, moins bavard sur la route. Au moins, le problème serait réglé.
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Sega


Maudit soit June, qui savait lui parler comme un père, comme un frère, comme un compagnon, tout ça à la fois. Il l'énervait de la réconforter ainsi tout en la disputant de son attitude, elle ne savait plus quoi penser, était désorientée.
Elle se laissa faire pour le baiser sur le front, et soupira.


"Tu as raison, excuse-moi. Je suis fatiguée. Si tu le permets, je vais retourner à la tente, je suis rincée. Rester ici ne te protégerai en rien, prends juste ça, histoire de me rassurer."

Elle lui confia sa propre dague. Ca arrivait peu à la Gardienne de laisser son protégé, mais parfois il était nécessaire que cela se fasse. De plus, elle savait d'instinct que le grand blond avait envie d'être seul, au moins quelques instants. Elle se promit de lui parler demain de son remplacement temporaire par l'autre Gardien, qui était resté au domaine Sidjéno. Le saluant d'un baiser dans le cou - car aller plus haut était difficile, vu la taille de la bête -, elle n'attendit pas son autorisation pour partir : elle savait qu'elle l'avait.
Et c'est en se dirigeant vers la tente qu'elle aperçut une silhouette connue s'avancer vers June. Un sourire amusé, et elle disparut dans la nuit.


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Melissandre_malemort
Je suis folle. Je suis folle. Je suis folle.

Mélissandre secoue la tête, les doigts sur les tempes. Pourquoi se sent elle donc obligé de toujours plonger les deux pieds devant dans les pièges tendus? Pourquoi était elle incapable de se tenir à distance du danger? June représentait une énigme, certes. Mais il était avant tout un homme noyé par la rancune et avide de faire payer aux Malemort le prix du sang. Derrière son visage lisse et ses sourires de façade, elle pouvait parfois voir affleurer l'homme brisé qui n'avait plus rien à perdre. Celui là même qui disposait à la fois du mobile et des armes pour faire disparaitre une princesse trop curieuse et retourner à sa petite vie.


Glissant entre deux tapisseries tendues, la gamine s'échappe du bal sans vraiment comprendre pourquoi, indique d'un mouvement de menton à ses suivantes de se tenir à distance mais sans jamais la quitter des yeux et se faufile parmi les tentes, se moquant éperdument des ténèbres alentours. Une fille de lune jamais ne craint la nuit, pas même lorsqu'un visage familier lui adresse un sourire moqueur avant de se fondre dans la nuit.

- June?

Première fois, sans doute, que Mélissandre appelle l'Angevin par son prénom. Par réflexe, sa petite main blanche glisse sur le tissu chatoyant de ses jupes pour sentir le léger renflement de la dague dans sa jarretière et elle répète son appel d'une voix légèrement plus assurée. Suffisamment, du moins, pour lui permettre une taquinerie.

- Dois je vérifier que vous n'êtes pas pendu par les pieds à une branche quelconque, créature du malin?
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June
Il avait encore dans les mains la dague confiée par Sega. Une jolie arme, à l'image de sa propriétaire, pratique et légère. Il l'observa un instant, puis l'accrocha à sa ceinture, à sa gauche. Il avait laissé son épée dans la tente, comme à son habitude pour des événements comme ce bal. C'était pourquoi la présence de Sega était important lorsqu'il était dans ce genre de sorties, sinon il sortait souvent seul, capable de se défendre comme un grand. Dès qu'elle partait, il était plus vigilant, n'ayant plus qu'une paire d'yeux au lieu de deux pour surveiller les alentours.

Un bruissement de tissu le fit sortir de ses pensées, et il se retourna, la main droite sur le pommeau de la dague, la gauche sur le fourreau pour le maintenir au cas où il devrait sortir la lame. Le silence fut brisé par une voix peu rassurée qui l'appela par son prénom. Fronçant les sourcils, il inclina la tête sur la droite, essayant de distinguer dans le noir de la nuit qui venait par là. Et il aurait du s'en douter, la revoilà, telle un virus dans une classe d'enfants, elle vient et elle repart, la Malemort. Le grand blond nota que cette soirée était à marquer d'une pierre blanche : elle l'avait appelé pour la première fois par son nom de famille, puis par son prénom. Bientôt, elle allait l'appeler Juju, si ça continuait ainsi. Juju... Tss.


"Je suis là."

Il signala tout de même sa présence, par pure politesse. Mais c'est qu'elle le taquine, maintenant. A croire qu'ils sont copains comme cochons, hé.

"Il n'y a pas d'arbre assez grand ici pour me pendre, voyons."

A humour donné, humour répondu. Qu'est-ce qu'on se marre, n'empêche.
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Melissandre_malemort
- Vous seriez étonné par les trésors d'ingéniosité dont sont capables les bourreaux royaux. J'en connais un qui brise la nuque comme ça !

Mélissandre claque des doigts sous le nez du Sidjéno, lui décoche un sourire mutin et s'adosse au tronc de l'arbre le plus proche avec un léger soupire. Quand bien même elle adore les bals, la Malemort est trop jeune, encore, pour que ses petits pieds soient habitués aux longs piétinements qu'implique les mondanités.

- Je dérange peut-être? Votre amie est partie bien vite. Notez que je suis surprise que vous en ayez au moins une... Ce qui inclurait que vous n'êtes pas tout le temps odieux.

La petite tête dodeline avant de se renverser pour que Mélissandre offre son visage à la clarté de la lune. Trop de pensées se bousculent entre ses tempes. Blanche qui s'éprend, Mélusine et Lonan... Ses paupières s'abaissent et une fois n'est pas coutume, elle plonge dans un silence contemplatif sans agonir l'Angevin de réflexions moqueuses. La nuit ne se prète pas à la colère mais à l’apaisement.

Un léger vent se lève, lui arrachant un frisson.

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June
Un sourire en coin devant sa plaisanterie. Un sourire jaune. Comme le rire, mais en sourire.

"Je sais très bien ce que font les bourreaux royaux, merci."

Au cas où elle avait la mémoire courte, sa mère avait ordonné qu'on mette June en cage sur la place publique de Bourges et qu'on le marque au fer rouge. Il grommelle intérieurement, mécontent de ce rappel. Et la regarde s'installer, s'adossant à un arbre, à l'aise comme si elle était dans un salon. Elle demande si elle dérange. Veut-elle vraiment savoir la réponse ? Et voilà qu'elle prend ses libertés avec lui. Apparemment, elle n'a pas encore compris que tout ça n'allait que dans un sens. Il se contente de la regarder, sans plus d'expression sur le visage. Ses yeux se plissent.

"Dites."

Il tapote sa dague, histoire de lui rappeler qu'elle est là. Et qu'il a l'air de savoir s'en servir.

"Si vous me manquez de respect, il y a toujours moyen que je vous tranche la gorge."

C'est dit. Le pire, c'est qu'il ne rigole pas. Si c'est pour finir la soirée avec du sang sur les beaux vêtements qu'il porte, ça va l'énerver.
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Melissandre_malemort
- Je vois.

La Malemort se redresse. Inconsciente de sa maladresse, elle passe une main lisse sur son visage et pose un regard douloureux sur June. Que lui prenait elle donc de venir ainsi chercher sa compagnie? On dépassait le stade du masochisme pour tomber dans le grotesque. June n'avait pas changé d'avis. Il ne recherchait pas sa compagnie, du moins pas quand cela ne pouvait inclure une gifle à l'égo surdimensionné de la princesse.

- Faites donc, June. J'ai déjà connu bien pire. Une carotide tranchée a cet avantage que l'agoni est rapide.

Pour un peu, elle claquerait les talons en se détournant, vaguement mortifiée. Cet homme était un puzzle, un mystère insondable. Il la fascinait et la rebutait tout à la fois. C'était devenue une obsession, et il était sans doute l'heure de s'en soigner. Que pouvait elle faire de plus? Elle lui avait proposé de se venger, elle lui avait demandé pardon, elle avait même céder l'une de ces précieuses pommades. Aux yeux de Mélissandre, il s'agissait d'efforts dont l'Angevin ne prenait aucune conscience. Pire, dont il se moquait éperdument.

- Vous êtes...

Méli cherche ses mots, pleine d'amertume. Dans un éclair, elle revoit le corps à demi nu du blond glisser entre elle et le couloir. L'odeur de savon et de sel qu'exhalait sa peau trop blanche. Ses petites mains se crispent et elle relève le menton avec arrogance tout en se détournant pour s'en aller sans finir sa phrase. Que dire, de toutes façons? Il avait par trop conscience de ses défauts et pi encore, il s'en délectait.
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June
Ah, ça la fait réagir. Elle retourne dans son mutisme. Qu'est-ce qu'elle est susceptible... Quiconque connaît June sait que quand il ne sort pas la lame, c'est qu'il plaisante encore. D'ailleurs, la voir rager et essayer de fuir l'amuse. L'aguiche, presque. Rrr.

"Allons, allons. Ce serait presque excitant, mais bien trop court."

Elle n'a vraiment pas le sens du plaisir véritable, ni du spectacle. Ah, elle s'apprête à le décrire. Allez, crache le morceau, Malemort ! Admirable ? Magnifique ? Sexy ? Un sourire à ses propres pensées, et il la rattrape par le bras alors qu'elle commence déjà à partir. Elle l'amuse énormément, vraiment.

"Restez."

Comme un cri du coeur. Car le savon, le sel, la pommade, l'intrusion, tout ça aussi, ça lui avait fait un petit quelque chose. De sa main restante, il attrapa l'autre main de la Princesse et se mit face à elle. Allons, allons. Tu ne vas pas m'échapper comme ça. Un sourire qui se veut rassurant.
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Melissandre_malemort
Non. En fait, c'est June le fou. Il est totalement grotesque, même.

Prise de faiblesse, Mélissandre se laisse retenir, le front barré par une petite ride qui trahie son anxiété. Si les attractions avaient existé à l'époque, les discussions avec l'Angevin lui auraient probablement évoqué ces tours de grand huit dont on sort chamboulé et vaguement nauséeuse. De l'amusement à la colère, de la haine à l'attendrissement, elle porte machinalement les yeux sur l'épaule de June et pince les lèvres en se souvenant de la terrible cicatrice que cache la chemise luxueuse.

Le visage renversé pour le regarder dans les yeux elle cherche, pour la première fois, à lui donner un âge. Il pourrait avoir vingt ans comme quarante. June est de ces hommes qui garde ad vitam eternam un visage lisse et dont la longue existence ne se trahit que dans l'éclat de ses yeux.

Les mains de Mélissandre disparaissent dans les larges paumes qui les enserrent. Son coeur fait une embardée et elle se dégage doucement, la bouche sèche. Habituée depuis toujours à attirer les regards des hommes, non pas par sa beauté discrète, mais par l'éclat de ses yeux, la lumière dans ses sourires, sa nature pétillante. June est taillé dans la glace, les traits sculptés, les muscles soulignés, les épaules larges. Etait il possible d'imaginer deux créatures plus différentes?


- Mais que voulez vous de moi à la fin, June Sidjéno?
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June
Voilà qu'elle l'appelle carrément par son nom et par son prénom à la fois, ce qui plus semble plus prometteur qu'avant encore. Elle choisit une autre fuite que la dernière fois. Une fuite prudente, où règne le calme, le sien et celui du blond. Une fuite sans plus de provocation, une fuite où cette fois elle a un espoir de sortir vivante. Elle semble inquiète ; en tenant ses mains, il sent le battement de son coeur dans ses veines ; il est rapide, trahissant son anxiété. Ses yeux se lèvent vers le regard bleu qui l'observe d'un air curieux. Le grand blond penche légèrement la tête vers la droite, et sourit légèrement. Que pensait-elle, en ce moment-même ? Il aurait été curieux de le savoir ; il était curieux de tout. Elle se dégage de ses mains sans qu'il ne la retienne, et il ne cesse de l'observer jusqu'à ce qu'enfin elle pose la question fatidique. Ce qu'il voulait d'elle ?

"Et vous, qu'attendez-vous de moi ? Pourquoi venez-vous quand je pars ? Et à laquelle de vos questions cherchez-vous une réponse ?"

Tout en sachant qu'elle aurait pu lui poser exactement les mêmes, il se détourna, fit quelques pas pour s'éloigner, l'air pensif. Joignant ses mains derrière lui, il lui tourna le dos, et attendit qu'elle parte. Ou qu'elle réponde.
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Melissandre_malemort
- Je n'en sais rien. Vous m'agacez.

Mélissandre grognerait presque comme un félin furieux en voyant qu'une fois de plus, June retourne la situation à son avantage. Pi, il s'éloigne avec désinvolture quand il la retenait l'instant d'avant. Plantée droite comme un I, elle foudroie sa nuque du regard, cherchant une réplique acide, une blague, une phrase méprisante, peu importe, pour le moucher et le faire taire.

Peine perdue.


- Je crois que je viens à vous parceque je garde le sentiment... Le sentiment que nous aurions plus à partager que des insultes. A quoi tout ceci rime hein? Au fond, vous avez accepté mes excuses sans quoi je suis persuadée que vous ne seriez pas resté une minute en ma compagnie. Voila tout le problème June. Pourquoi cherchons nous la compagnie l'un de l'autre, puisque nous sommes incapables de parler à coeur ouvert?
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June
Elles disent toutes ça. "Vous m'agacez"... Gnégnégné. Il sent son regard lui brûler la nuque tant elle doit lui en vouloir de toujours s'en sortir. Il s'accord un sourire en coin, amusé de la situation et de toute cette scène en plusieurs actes. Va-t-elle répondre ? L'insolence et le culot ne lui faisant pas défaut, elle devrait lui retourner une phrase cinglante pour le renvoyer sans ménagement. Il attend. Les secondes passent, puis la minute. Une deuxième. Elle respire, un peu plus fort, pour parler cette fois. June tend l'oreille et l'écoute.

Elle déclame. Il relève les yeux et les fixe sur l'horizon. Sur son visage, aucun sentiment ne transparaît. Mais, à l'intérieur, son coeur se serre. Que faire, à ce moment-là ? Qui aurait pu souffler à Mélissandre que la meilleure façon de mettre June à terre était de le toucher en plein coeur ? Ses yeux s'agrandirent un instant face à la nuit. Sa respiration accéléra, sous l'effet des mots. Ses doigts se crispèrent et il serra ses poings le temps d'une seconde. Fallait-il lui répondre, ou la laisser définitivement partir ? Il revit la scène où elle s'enfuyait de sa chambre, le bras qu'il tendait vers elle alors qu'elle courrait et qu'elle n'avait pas vu. Le petit pot d'onguent. Le savon. Le sel.

Il se retourne, lentement. Son regard a changé. Il a un air presque malheureux, u malheureux avec un peu de colère, un peu de rancoeur, et aussi un peu d'amour et de timidité.


"Que voudriez-vous partager... Avec moi ?"

Les quelques mètres entre eux faisaient comme une barrière, une grille que seule la réponse de Mélissandre pourrait faire s'évaporer comme par magie. Ou pas.
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Melissandre_malemort
Mélissandre sent une légère tension dans les épaules de June. De là ou elle se tient, dans la pénombre, elle ne peut pas voir son visage, mais elle devine que quelque chose se passe. Il hésite. Il se fige. Il se raidit. Il se retourne ensuite, en prenant tout son temps.

C'est l'un de ces instants ou June peut dévoiler le visage le plus méprisant, le plus glacial, le plus aimable du monde. En l'espace d'une seconde, l'Angevin passe de l'amusement à la rage, et de la rage à la douceur.

C'est une nouvelle facette, cette fois ci. Le blondinet lui adresse un regard si intense, si perdu, que Mélissandre fait quelques pas vers lui sans y réfléchir et prend ses larges mains dans les siennes, si fines qu'elle peut à peine enserrer ses poignets.


- Et si nous commencions par définir ce que vous désirez, vous?

Et de renverser le visage pour le regarder, sans rompre la distance symbolique qui les sépare, profondément perdue. C'était comme de s'approcher d'un loup sauvage. Il pouvait vous offrir sa gorge ou vous arracher une main.
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June
Elle vient, prend ses mains dans les siennes comme il l'a fait simplement quelques instants auparavant. Seulement, lui ne va pas se dégager. Il serre à son tour les doigts autour de ceux de Mélissandre, doucement. Ses yeux bleus fondent dans le regard de celle qui lui fait face. Malgré l'inexpression de son visage, tout dans ses yeux pouvait trahir ce qu'il ressentait à ce moment-là. L'hésitation. L'incertitude. L'indécision. Et plein d'autre trucs en "on" et en "ude".

Il se penche vers elle, met un genou à terre pour être à sa hauteur, ou un peu plus bas. Il la regarde, toujours hésitant. June a pour réputation de ne jamais prendre de risques. Ne jamais se mettre en danger. Ne jamais risquer l'échec. Pourtant, parfois...


"Je ne sais pas. Je crois que je vous aime... Un peu."

Il s'attend à recevoir une fin de non-recevoir dans la tronche, de se trouver misérable d'avoir pu sortir ça à une jeune femme qui a toute la vie devant elle et plein d'amants potentiels bien plus beaux, bien plus riches, bien plus titrés et fieffés que lui. Déjà, il se maudit d'avoir dévoilé ne serait-ce qu'une once de ce qu'il est vraiment, tant l'armure qu'il s'est forgée est scellée. Ses doigts quittent ceux de Mélissandre. Son visage redevient impassible. Il se relève, sans plus d'esclandre.

"Pardon, pardon... Je... Mh. Veuillez pardonner, enfin, euh, voilà."

C'est fou ce qu'il se trouve con. Pour une fois.
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