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[RP] Hostel Mórdha – Dangereux billard.

Finn
L’Hôtel Mórdha était calme, aujourd’hui. La valetaille vaquait et le maître des lieux, lui, s’ennuyait.

Par chance, il ne s’ennuyait jamais bien longtemps. La maîtresse de maison se montrait toujours pleine de ressources, surtout lorsqu’il s’agissait de réchauffer les longues heures creuses d’hiver. Furetant dans les couloirs de la demeure à la recherche d’un loisir, puisqu’il avait fini d’apprendre à son fils à persécuter les loufiats, l’Irlandais s’arrêta devant le cabinet encore inusité de l’épouse. Et elle était là, belle comme un rayon de soleil pulvérisant une fourmi, aveuglante, même dans l'ordinaire de son atelier de chirurgie. Misère qu’il l’aimait…

Si l’idée de passer sur le billard ne le séduisait pas particulièrement d’ordinaire, la promesse faite la veille d’y assouvir un vieux fantasme lui fit mettre un pied à l’intérieur. Il n’avait de toute façon rien de mieux à faire.

L'époux de toquer à la porte ouverte, le regard tout sauf innocent.


C’est pour une consultation…
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Marzina
La dissection du coeur offert à la Saint Valentin avait été faite de main de maître. En long, en large et en travers, il ne restait de l'organe que de petits morceaux aux bords bien droits qui trempaient dans du formol dans un bocal trônant sur une étagère vide du cabinet médical. Elle, avait entrepris l'autopsie d'un mouton mort de son élevage -étant donné que l'université ne l'avait toujours pas autorisée à exercer sur des gens bien vivants, le tout afin de savoir si la mort de l'animal était due à une défaillance dans le personnel.

Si c'était le cas, il était évident que le coupable serait retrouvé et châtié.
Les quatre pattes de l'animal étaient fixées à chaque coin de la table d'autopsie et sa panse ouverte exhibait aux yeux des curieux les boyaux habituellement pudiquement gardés cachés. Le tout commençait à sentir la viande faisandée, le contenu de l'animal ayant commencé à fermenter. C'est pourquoi à chaque coin de la pièce on pouvait trouver un bol d'herbes en train de brûler doucement afin de couvrir les odeurs putrides et d'éliminer les éventuels maux volatils qui pourraient s'échapper de la victime.

Face au carnage la Blonde avait revêtu une robe noire couverte d'un tablier blanc. L'instrument de vie ou de mort ne pouvait se permettre d'être vêtu de couleurs criardes ou de blanc. Une bande de tissu avait été nouée autour du bas de son visage afin d'épargner nez et bouche de l'horreur olfactive. Sur le sol, le sang était tombé goutte à goutte, formant une mare de sang qui évacuait l'excédent via une rigole menant au dehors, pendant que les contours séchaient sur la pierre.
Lorsqu'elle entendit frapper à la porte, elle tourna ses yeux noirs vers l'intrus, scalpel à la main. Une main couverte de sang qu'elle essuya alors vaguement sur son tablier qui était loin du blanc immaculé de ses débuts, parsemé qu'il était de taches de sang, dont certaines marquaient les contours des mains fines du bourreau. Elle baissa la bande de tissu à son arrivée, laissant apparaitre un sourire en coin. D'une voix doucereuse elle l'accueillit.


"Finn..."

Elle lui montra alors la chaise rudimentaire de bois située contre le mur du cabinet afin d'accueillir les patients.

"Prenez place dans cette modeste chaise et dites-moi...qu'est-ce qui vous amène dans mon antre?"
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Finn
La sensualité du premier regard laissa place à une franche perplexité en contemplant l’intérieur de l’« antre ». Un cabinet médical, ça ? On aurait plutôt dit la boucherie qu’il tenait en Bretagne, si on omettait l’agression olfactive que constituaient la bidoche qui pourrissait sur la table et l’herbe qui cramait aux quatre coins de la pièce. Courage…

La cuisse virile, il avança d’une démarche qui se voulait séductrice, roulant des mécaniques, avant de pivoter agilement pour s’asseoir sur la chaise qu’elle venait de lui désigner. On avait beau être assez loin du petit jeu de rôle érotique que l’Irlandais s’était figuré, le fantasme du tablier était malgré tout présent. Qui plus est, il était maculé de sang…


Je souffre… atrocement., lui souffla-t-il alors.
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Marzina
L'idée lancée hier de l'époux de venir jouer au patient avait tout de suite trouvé écho chez le médecin en herbe. Étrangement, le scénario qu'elle s'était imaginé était bien différent du sien. Une petite lueur sadique passe rapidement dans les yeux de la Blonde avant d'être vite réprimée, l'Irlandais est animal méfiant. La chaise en question où il venait de s'asseoir cependant, était dotée de solides menottes visant à garder tranquille le patient lors d'une auscultation délicate. Elle vint s'asseoir sur ses genoux de sorte qu'il ne puisse plus partir, lui offrit une vue plongeante dans son décolleté en se penchant, et passa une main tendre dans ses cheveux.

"Racontez-moi tout...où donc avez-vous mal?"

Décidément, tant de gentillesse cachait forcément quelque chose.
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Finn
Aveugle, il l’était probablement devenu. La faute à cette gnôle artisanale qu’il descendait parfois comme du petit lait, c’était sûr. Aveugle aux manigances dissimulées de la Blonde mais pas à ce couple de petits seins tendres qui devenaient de plus en plus évidents à mesure qu’elle se penchait. Il savait pourtant l’Innommable revêtir d’alléchants atours, et particulièrement ceux de son épouse. Mais même fort de cette remarquable expérience de la Bretonne, l’Irlandais ne pouvait sauver ses yeux de la chute vertigineuse qui les attendait dans le corsage du Mal déifié.

Ne résistant pas plus à l’envie de promener ses doigts sur le tablier ensanglanté, et quoiqu’un brin contrarié qu’il ne soit pas le seul rempart qu’il trouvait sur sa route, Ó Mórdha baissa les yeux vers son entrejambe.


Là…

Il releva soudain le regard vers son infirmière avec gravité.

Je crois que c’est Patrick. Il ne respire plus.
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Marzina
Elle voyait bien qu'il se détendait, faisait bien moins attention aux détails, son esprit glissait le long de son regard: entre ses seins. En mercenaire expérimenté, il aurait du savoir qu'il ne fallait jamais baisser la garde. En tant qu'époux de la Blonde, il aurait du savoir qu'il aurait du se méfier si elle devenait affectueuse !
La réussite du plan séduction donc, se voit confirmé par deux pognes posées langoureusement sur son tablier. L'Altesse joue le jeu, prend un regard compatissant.


"Là? Vous êtes sûr? Vraiment?"

Alors elle retire les mains de Finn, les repose une à une sagement sur chaque accoudoir.

"Je vais devoir vous ausculter alors je crois...Détendez-vous..."

Les mains caressantes sur les bras, viennent discrètement refermer les attaches sur les accoudoirs tandis que le médecin offre un baiser passionné à son premier patient (humain). Elle se redresse ensuite, ne cache plus la lueur sadique dans ses yeux.

"Je suis désolée Finn...Je pense que Patrick souffre de devoir partager ce corps avec vous...Je vais donc devoir mettre fin à votre collaboration afin de vous soulager tous deux."

Elle leva l'index, prit un air savant.

"On appelle ça une amputation!"
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Finn
Pas touche à l’infirmière, semblait-il. Du moins, pas tout de suite. Soit, les mains se laissèrent sagement reconduire aux accoudoirs. Il pouvait bien accepter ce léger contretemps accroissant temporairement sa frustration, comme une digue ne retenant le torrent que pour mieux le faire enfler.

Auscultez, auscultez…

« Tu vas voir comment je vais t’ausculter, moi aussi. », pouvait-on lire dans son regard concupiscent. Ainsi détendu, pas assez pour se permettre de laisser s’exprimer ses intestins mais suffisamment pour ne pas craindre la suite des opérations, l’Irlandais s’abandonnait à la bouche enflammée les yeux fermés.

Oh oui, découpez-m…

Il les rouvrit subitement en grand, découvrant la tournure fâcheuse qu’avait pris sa situation. Les yeux de biche de sa femme s’étaient couverts du voile subtile de la cruauté gratuite. Une amputation ?!

Déconnez pas, ho !

L’Irlandais se mit à ruer sur sa chaise, réalisant à cet instant qu’il en était prisonnier.
Et de la fusiller du regard, les poings serrés.


...J’aime pas DU TOUT ce jeu.

Pouce !
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Marzina.
Un petit ricanement s'échappe des lèvres fines devant la surprise de l'Irlandais qui se souvient soudainement de la malice de sa femme. La Bretonne se délecte du vent de panique qui semble se lever dans la pièce tandis qu'elle menace l'intégrité de son mari. Devant le regard noir, le sourire en coin s'élargit.

"Je vous sens inquiet, vous devriez pas...Votre pied n'est pas mort non?"

Elle savait parfaitement qu'évoquer avec lui la fois où elle lui avait ouvert le pied avec un piège à loup, pour ensuite le lui recoudre en pleine taverne, serait loin de le rassurer. Mais elle n'avait encore que peu de connaissances de la médecine à l'époque, elle n'était pas encore entrée à l'université à ce moment-là. Maintenant...maintenant c'est pire. Elle connait le fonctionnement du corps humain, elle sait où couper pour détruire une vie, où la rendre misérable, elle sait où appuyer pour causer la douleur...
Ne lui manquait qu'un cobaye.
Elle se tourna et poussa alors vers lui le chariot sur lequel étaient entreposés ses différents instruments de tort...médecine. Elle passa une main caressante sur les objets de métal parfaitement nettoyés, brillants et rutilants...


"Il y a deux méthodes possibles. Soit je fais ça rapidement, mais le travail risque d'être un peu moche, la douleur sera intense mais vous vous évanouirez. Soit je prends mon temps, je fais ça bien, mais vous serez au supplice plus longtemps et il est possible que vous restiez conscient..."

Elle leva les yeux pour soutenir son regard, l'air parfaitement serein et professionnel.
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Finn_o_mordha
Comment avait-il pu se laisser entraîner dans cette panade…

Non, son pied n’était pas mort lorsqu’à leurs premiers émois elle avait tenté de l’attraper avec un piège à loup, technique de drague marzinesque dont il n’avait réussi que partiellement à en réchapper, son cœur étant toujours prisonnier de ce piège, mais…


… Vous aviez pas réussi à me le découper, aussi !

L’animal irlandais refoulait ce sentiment d’impuissance qui le gagnait petit à petit, jusqu’à ce qu’il put mettre une forme sur les outils de son futur supplice. Et ils étaient sacrément tranchants…

Oh bonne mère…, déglutit Ó Mórdha en posant le regard sur le chariot grinçant qui s’approchait.

Il était grand temps de négocier.

Marzina, allons… Ma Sirène sanglante… Vous n’allez pas faire ça ? Imaginez comme il va moins bien marcher après. Alors que si vous l’épargnez, il pourrait se montrer très TRÈS reconnaissant…
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Marzina.
Marzina affiche une petite moue lorsqu'il souligne qu'elle n'avait pas réussi à le découper. Elle pointe alors un scalpel à quelques centimètres de Patrick et assène, contrariée:

"Vous m'aviez mise au défi de mettre un piège dans votre tente, pas de vous couper le pied! Si j'avais vraiment essayé, j'aurais réussi!"

Simple question de réglage de la tension du piège. Le scalpel en question effleura le tissu du renflement qui laissait deviner la présence de Patrick, avant que d'un geste sec elle en fasse sauter les boutons, la moue boudeuse.


"C'est sûr, il va même plus marcher du tout après ça!"

Elle avait dit ça sur un ton indifférent, comme si peu lui importait en définitive. Tout était jeu d'apparence, et l'ex-chambellan excellait en la matière. Elle reposa le scalpel sur le chariot et attrape une grosse pince qui servait habituellement à extraire les dents pourries. Le but n'était après tout pas de prendre l'instrument le plus adapté à une telle opération, mais plutôt d'exhiber le plus impressionnant. Elle commença à s'approcher de lui, passa une main dans les braies...et ricana.

"Il semblerait que mon tablier ne fasse plus autant d'effet à Patrick!"

Elle approcha alors la pince de la victime désignée...et s'arrêta en chemin.

"Dites, je pense à quelque chose là tout de suite..."

Elle tapota légèrement Patrick de la pince, et vint poser son altier fessier sur les genoux du mari, l'air pensif.

"Imaginons que j'épargne Patrick...c'est une simple hypothèse!"

Elle reposa alors la pince sur le chariot et attrapa une pince coupante.

"Nous serions alors susceptible de concevoir un deuxième enfant..."

La pince coupante s'agita sous le nez de l'Irlandais, et elle était VACHEMENT coupante. L'autre main délicate de la bouchère-qui-se-prétendait-médecin se posa dans la nuque de Finn et se mit à la caresser tendrement.

"Et si nous concevions ce deuxième enfant...comme convenu lors de nos tractations d'avant mariage, cet enfant hériterait donc du nom de ma mère, ce serait un petit Penthièvre..."

Petit Penthièvre déjà en gestation, caché derrière un léger petit bidon, fort peu habituel chez la Blonde.
Elle posa alors délicatement ses boucles blondes sur l'épaule virile et susurra à son oreille valide d'une petite voix candide:


"Et vous ne l'aimeriez pas, c'est sûr..."

Le tout en dessinant de façon ingénue des ronds sur Patrick avec la pince coupante.
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Finn_o_mordha
Quelque chose lui dit que les négociations prenaient elles aussi une drôle de tournure. La perspective de réduire en esclavage Patrick pour assouvir ses plus bas instincts ne semblait pas être à la hauteur des attentes de la partie adverse, qui avait en tête une toute autre exigence. Et elle ne datait pas d’hier, tout ceci paraissait bien trop prémédité pour être innocent.

Plus le mystère de ses conditions s’estompait sous la brise aguicheuse de ses caresses, plus le sourcil irlandais se fronçait. L’œil, lui, demeurait indécrottablement rivé sur l’attirail de torture qui défilait à quelques pouces de l’expression la plus manifeste de sa virilité.


Haha, ça c’est sûr !, s’exclama-t-il nerveusement.

Il mêlait déjà son sang à Penthièvre, il n’allait pas en plus laisser ce nom si tristement célèbre prendre le pas sur le sien.
Un frisson naquit subitement au creux de l’échine lorsque le métal froid caressa son membre asservi.


Quoique, quoique… c’est vite dit.

Jetant soudain un regard de biais sur sa femme-bourreau, il crut enfin comprendre vers quoi tout ce petit manège menait. Ahhh la garce, tout ce cirque pour lui faire tenir cette odieuse promesse ! Le Gaélique voyait bien un moyen de s’en sortir mais pas sans risquer la peau de Patrick dans la manœuvre, les armes de Penthièvre le chatouillaient de trop près pour s’y soustraire sans y perdre le prépuce.

Non, il lui fallait céder et sacrifier ainsi l’enfant pour sauver Patrick.


C’est un lourd fardeau que vous voulez imposer à cet enfant, j’espère que vous en mesurez les conséquences pour sa santé mentale et physique. Grimace dépitée du futur paternel qui prit ensuite une grande inspiration, le plus dur restait à faire. En y réfléchissant bieeen, il se peut que je sois doté d’assez de pitié pour aimer un être qui devrait porter sur ses maigres épaules un tel patronyme. Après tout, je vous ai bien épousée, vous.

Et elle était pourtant le parfait exemple de ce que la dégénérescence Penthièvre pouvait causer comme dégât à l’esprit.
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Marzina.
L'enflure d'en face confirme bien entendu toutes ses craintes: le fait de léguer le patronyme maternel au descendant lui attirera le mépris de l'Irlandais. Et la confirmation, ça ne lui plait pas du tout. La graine est plantée, et il semblerait que ses conditions de pousse ne soient pas aussi idéales que celle de son ainé. Ça la contrarie, une mère veut toujours le meilleur pour son enfant. Et comme dirait un certain Irlandais justement, "on ne contrarie pas une Marzina sous agitation hormonale".
Pourquoi?
Mais parce que c'est dangereux bien sûr!
Le baratin aurait presque pu fonctionner. Presque. Ça s'est joué à très peu. Elle pouvait accepter le fait qu'il qualifie l'enfant à naître d'handicapé à cause du nom dont il allait hériter. Elle pouvait même accepter qu'il l'aime uniquement par pitié. Oui, ça avait vraiment failli passer...
Mais dire que elle, ELLE, il l'avait épousée par pitié, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase! Elle le fusilla donc du regard, et avec une moue boudeuse, laissa tomber l'instrument de torture sans ménagement sur l'entrejambe.


"J'ai faim, je vais aller goûter. A tout à l'heure, peut-être."

Elle releva fièrement le nez et passa la porte sans un regard.
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Finn_o_mordha
Léger instant de flottement dans l’esprit gaélique quand la Blonde le fustigea de ses yeux arbalètes. Instant durant lequel il réalisa que sa diplomatie venait de le condamner sur un mot de trop ; ou un mot en moins. Il ignorait ce qu’il avait bien pu dire de malheureux mais il comprit très vite qu’il avait pris Penthièvre à rebrousse poil.

Argh… !, grimaça-t-il lorsque la pince chuta lourdement sur Patrick. Non mais… REVENEZ !

Sale Bretonne... Elle le laissait là, démuni, pour aller casser la graine. La menace s’étant éloignée, l’Irlandais parvînt à se hisser sur ses pieds pour tenter de fracasser contre le mur la chaise miteuse qui lui était greffée au cul. Quand soudain, un laquais de la maisonnée passa dans le couloir et s'arrêta en voyant son maître la quille à l’air…

Un long silence s’en suivit.

L’Irlandais le regarda. Croisa son regard. Le domestique le regarda le regarder, et finit par refermer prudemment la porte.

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Marzina.
Elle était vraiment très énervée. Sous les boucles blondes, ça bourdonnait d'insultes envers l'époux. Ce serait son sang, gast! Un nom est un nom, mais le sang ne ment pas! Et puis kaoc'h, c'est son nom aussi qu'il insulte! Toute sa rage décuplée s'exprimait à travers la nourriture qu'elle dévorait sans une once de pitié. Le nouveau cuisinier embauché, lui aussi à coups de chantage et de menaces envers le mari, avait préparé de nombreux mets de toutes sortes pour charmer sa nouvelle patronne. Le calcul pour lui était vite fait: qui oserait mordre la main qui le nourrit?

"Georges, vos brioches sont divines!
- Merci Votre Altesse, ca me touche!
- Presque aussi bonnes que les miennes!
- ....
- Hahaha, vous êtes un émotif je vois! Tant de compliments vous laisse sans voix! Passez-moi donc le faisan..."

Non, jamais elle n'avouerait que sa cuisine à elle est immonde. Elle ne se l'avoue pas même à elle-même, alors les autres...c'est pas gagné!
Elle fit donc sa fête aux victuailles, et quitta la cuisine quand il ne resta plus rien à manger, ce qui rendit le sourire au cuisinier qui se mit à aboyer sur les esclaves mainois afin qu'ils fassent la vaisselle fissa fissa. La main blanchâtre de l'Altesse caressa pensivement un ventre peu apparent, cause de ses inquiétudes dernièrement. Impossible d'annoncer la nouvelle à l'Irlandais. Pas tant que la sécurité de son enfant n'était pas assurée. Et puis il était vachement pénible quand même lorsqu'elle était enceinte de Nolan, elle n'avait plus le droit de faire quoique ce soit, pas même monter à cheval!
Non, décidément non, il valait mieux qu'il l'ignore encore un moment. Elle avait encore de nombreux mois devant elle pour lui faire aimer cet enfant, puis lui annoncer sa venue imminente. Tout était sous contrôle.


Altesse...

Peut-être qu'elle pourrait laisser Finn accroché sur sa chaise plusieurs jours...comme un jambon qu'on accroche pour le faire sécher...Après tout, on ne meurt de faim que bien après, et puis il avait un organisme très endurant! Il faudrait juste voir à lui donner un peu d'eau pour ne pas qu'il meurt de soif...

Altesse?...

Une fois qu'il serait presque mort de faim, peut-être qu'il serait plus facile de le faire changer d'avis, il aura moins d'énergie pour grogner...Ou peut-être qu'il la détesterait...

"Altesse, je veux pas vous déranger mais...mais c'est urgent!
- Raaaaah! Vous me dérangez dans une réflexion très importante!
- Sa Grandeur est dans votre cabinet de médecine...
- Maiiiiis je saiiiiis!
- C'est que..."

Les yeux noirs trucident l'impudent devenu rouge écarlate lorsqu'il s'agit de prononcer:

"Sa Grandeur se promène le vit apparent, une chaise accrochée au séant...
- Et ALORS?!
- Ca jase dans le personnel, Votre Altesse...On le dit possédé par le Démon de la Luxure!"

Elle grogna. Décidément, il ne pouvait pas rester tranquille une journée, PAS UNE JOURNÉE! C'était trop demander!
Elle se dirigea donc vers son cabinet et ouvrit grand la porte.
Son regard tomba en premier sur la pince par terre.


"Gast! Abimez pas le matériel, brute! Je l'avais confié à Patrick, on peut vraiment pas lui faire confiance!"

Bon, elle avait pas dit "réflexe!" avant de lancer, certes. Mais il devenait vraiment mou s'il n'arrivait pas à réceptionner un si petit lancer! Elle ramassa en grognant sa pince pour la reposer sur le chariot, avant de poser les yeux sur un Finn qui lui fait face, les yeux révulsés, le bocal de formol à la main. Elle poussa un soupir désabusé.

"Je serais vous, je ferais pas ça...C'est le coeur que vous m'avez offert pour la Saint Valentin!"

Découpé en petits morceaux oui, mais sinon elle n'airait pas pu comprendre comment il fonctionnait.
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Finn_o_mordha
Ahah… La vile épouse revenait sur les lieux du crime, comme tous les coupables. Il la tenait sa vengeance. Libéré de sa chaise de torture et le froc toujours baissé, l’Irlandais fit glisser le bocal entre ses doigts, sans toutefois le laisser tomber, juste pour la frayeur qu’il espérait lire chez la Blonde.

Vous avez bien amoché le pénis dévoué que je vous ai offert pour toute la vie, VOUS.

Pauvre Patrick, il n’avait pas mérité ça. Toutes ces années de bons et loyaux services, récompensées par un méchant coup de pince. Menaçant à nouveau de lâcher le bocal, il la toisa du regard.

Qu’avez-vous à dire pour votre défense, Penthièvre ?
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