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[RP] Hostel Mórdha – C'est quoi cette bouteille de lait?

Marzina
Dédicace à tous ceux qui sont assez vieux pour connaitre la publicité d'où sort la citation (et ouais, 1990 les gars!).

Par un beau matin à l'Hostel Mórdha, après un séjour éprouvant de douane volante, Madame et Monsieur prennent le petit déjeuner. La veille, la Blonde avait tenté, à grands coups de métaphore, de faire comprendre à son mari que "le nid était plein", ou encore que "l'oeuf était fécondé" (oui, c'était la soirée noms d'oiseaux). Malheureusement quand l'Irlandais avait annoncé vouloir être l'arbre qui mettrait le nid à l'abri des prédateurs, l'Altesse avait compris que le message n'était pas passé. Qu'à cela ne tienne, elle allait tenter une nouvelle fois de lui faire comprendre! Il fallait que l'annonce se passe mieux que la dernière fois. Hurler "je suis enceinte" en plein coeur d'une prison limousine qui sent le vomi et l'urine, c'est pas ce qu'on fait de mieux en matière d'annonce heureuse.
A un bout de la table donc, la Blonde a l'AAP bien en main, et ricane.


"Y'a Rosie qu'a écrit un article."

Nouveau ricanement.

"Vous saviez qu'Angélyque voulait l'obliger à épouser Aimbaud?"

Il s'agit pour l'instant de lancer la conversation, puis de l'amener subtilement à dévier vers le sujet qui l'intéresse. Tout est dans la méthode, un certain doigté, une délicatesse née d'années passées à la diplomatie.

"Finn. C'est quoi cette cruche de lait?"

Le tout désignant bien entendu, celle qui trône sur la table du petit déjeuner, pas l'ex-épouse sur le journal.
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Finn
L’Irlandais était bien conscient de l’importance du moment. Il y avait quelque chose de sacré à cette table, de primordial dans la vie d’un homme. À mains nues, il s’employa donc à célébrer ce joyau du quotidien : le petit-déjeuner, alias le repas le plus important de la journée.
Dans l’écuelle, s’entassaient pêle-mêle toasts grillés à la marmelade, œufs au plat, tranches de lard frit, saucisses grillées, baked beans, galettes de pommes de terre et boudin noir. Rien de trop lourd, tout en Finnesse.

Entre deux décapitations de saucisses noyées dans le jaune d’œuf, l’Insulaire se demandait si la Duchesse était finalement arrivée indemne à Angers, ou si elle avait tout bonnement repoussé son départ de Saumur. Les bruits de mastication accompagnaient ceux des rouages de sa réflexion sur ce sujet crucial quand l’épouse brisa le calme d’un repas durant lequel, pour une fois, nulle vaisselle ne serait sacrifiée.


Qu’est-che qui vous prend d’lire ch’torchon d’AAP ? Pas de cha à ma table., grommela Ó Mórdha, la bouche pleine d’haricots à la tomate. Quitte à lire de la propagande, il la préférait angevine.

Replongeant le museau dans son écuelle, il continua à bâfrer en ruminant cet affront au bon goût journalistique quand elle reprit les hostilités. Il n’y avait véritablement pas moyen de becqueter en paix ! Avalant sa bouchée, le vieux reître avisa du regard cette nouvelle intrusion que pointait du doigt sa femme et aboya en direction du personnel qui bourdonnait autour d'eux comme la mouche du coche.

Hey les sauterelles, virez-moi cette cruche de lait. Pas d’ça non plus à ma table.
Faites plutôt péter le pinard !

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Marzina
L'AAP, elle s'offrait le luxe de le lire de temps en temps, pour se rappeler un temps qui lui paraissait désormais lointain, où elle se livrait à la propagande bretonne pour le compte de son père, et qu'elle engrangeait pour ce faire un max de pognon aux frais du lecteur. Tout bénéf.

"Je lis ce que je veux", dit-elle en repliant soigneusement son journal malgré tout, ronchonnant.

Toutes les odeurs de cette table lui filaient des nausées matinales, pas de quoi lui donner plus d'appétit pour aider le Penthièvre à pousser en son ventre. Le cadet restait donc bien maigrichon, et c'est à peine si l'on devinait son existence au travers du petit renflement dessiné sous le nombril, même si l'on savait qu'il était là. Mais la Blonde avait l'habitude des grossesses peu apparentes, celle de Nolan qui lui avait donné un ventre énorme, était plutôt à classer dans les exceptions. Habituellement elle avait un ventre inexistant, et l'embryon peinait à y trouver sa place, avant de finalement abandonner. Nolan avait été résistant, malgré l'hiver rigoureux, il avait décidé de prendre la place qui lui conviendrait dans ce ventre. Il est comme sa mère, il annexe ce qu'il désire. Pour l'instant le petit Penthièvre donnait plutôt des signes de fatigue, déclenchant de nombreux vomissements, grossissant à peine, et causant parfois des douleurs à celle qui le portait. Elle avait décidé de se forcer à manger, voyant bien que ca ne s'annonçait pas aussi splendide qu'avec Nolan, et qu'il lui faudrait se battre pour que le tenant de son nom voit le jour. Pour l'instant c'était compliqué étant donné son peu d'appétit, et la sensation de répulsion que la nourriture lui causait. Elle attrapa un morceau de pain, en détacha la mie, et se mit pensivement à en faire une boulette, avant de la manger, grimaçant comme s'il s'était agit d'avaler un escargot vivant.
Voyant que Finn ne réagissait pas comme elle le souhaitait à sa remarque, elle arrêta le valet qui emportait la cruche.


"Nann laissez-la. Monsieur ne pense qu'à lui, mais moi j'en ai besoin."

Profitant du retour du lait, elle en versa dans son bol et se mit à détremper la mie de pain dedans, dans l'espoir de pouvoir avoir une nourriture liquide plus facile à avaler.

"Vous savez que depuis quelques jours, nous avons changé de saison? C'est le Printemps, le retour des oiseaux, et la montée de sève..."

Allez, on s'accroche. Il finira bien par comprendre, à un moment ou un autre.
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Finn
Si la maîtresse de maison n’avait qu’un faible appétit, observant un régime strict à base de mouillettes, l’Irlandais s’en donnait à cœur joie. Il ferait beau voir qu’il se contente d’un peu de pain humide après s’être contraint aux maigres rations de fruits des bois durant leur longue escapade sur les chemins d’Anjou. Barbaque engorgée de sauce, il n’y a que ça de vrai.

Observant d’un œil torve les grouillots s’empresser de ramener à table le maudit laitage de Madame, il déchira une galette de pommes de terre entre ses doigts.

Apportez quand même le vin, bande d’enfoirés.

La valetaille ne sachant plus où donner de la tête ni à quel Saint se vouer, il postillonna quelques résidus de son petit-déjeuner en ricanant. Rien de tel que de donner des sueurs froides au petit personnel pour chasser la grisaille de son mauvais tempérament. En cela, la Bretonne venait de trouver la transition parfaite pour s’allier son humeur. Le retour des beaux jours, le printemps. À ceci près qu’il était peu commun chez elle de se livrer à ce genre de verbiage. Avaient-ils si peu à se raconter pour qu’elle lui parle de la pluie et du beau temps ?

Autant il était au fait du changement de saison, voyant même un rapport métaphorique entre le retour des oiseaux et leur retour au bercail en tant que Buses, autant la montée de sève le laissa perplexe. À moins que…

Un sourire graveleux se dessina sur sa trogne.


Vous en voulez à la sève de votre Pommier chéri, mon Oisillon ?

La petite allumeuse…
Peut-être était-ce de ça dont elle avait faim, après tout.

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Marzina
La Blonde s'arrêta un instant pour observer l'homme qui lui faisait face, sa façon de martyriser le personnel, de bâfrer des mets coûteux comme s'il se fut agit de vulgaires tranches de pain, s'étalant sur la table comme s'il était trois.
Là, elle se dit qu'il s'est bien habitué au confort, quand même, l'homme des bois qu'elle avait rencontré en Touraine. Sa nourrice une fois, lui avait dit qu'un gueux s'habituait bien plus vite au confort qu'un noble ne s'habituait à la pauvreté...Y'a pas à dire, l'Irlandais comptait beaucoup moins ses écus qu'avant, quand il s'agissait du confort.
Chassant cette idée de la tête, elle soupire. Le Printemps, c'était peut-être pas la bonne idée non plus, pour aborder le sujet...


"Nann. Je dis que la sève du Pommier permettra bientôt de nous donner une jolie pomme. Au printemps vient la sève, et l'automne tombent les fruits."

Au moment même où elle le dit, elle sent que c'est trop philosophique pour lui.

"C'est comme le lait, il est là parce qu'au printemps le taureau a monté la vache, et qu'après elle a eu un petit."

Sentant que cette réflexion aussi allait entrainer son lot de remarques graveleuses, elle grommela:

"Nann mais laissez tomber, je vous sens pas très réceptif à la beauté de la Nature ce matin."

Grognant, elle avala difficilement sa bouillie, et puis partit l'air revêche, la moue boudeuse. Mains enfoncées dans les poches de sa houppelande, elle quitta les lieux en promenant avec elle sa grisaille.
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Finn
« Au printemps vient la sève, et l'automne tombent les fruits »…

L’automne, temps où tout se meurt, précurseur de la neige endeuillée de l’hiver. L’Irlandais y voyait un funeste présage. Comme si l’ombre de la Mort planait au-dessus d’eux, mais surtout sur elle. La Blonde qui avait depuis quelques semaines perdu sa légendaire appétence pour la bonne chère lui annonçait-elle sa fin prochaine ? Un terrible frisson lui secoua l’échine alors qu’il l’observait quitter la pièce, la mine basse. Il reporta son regard vers le grouillot qui amenait la cruche de vin.


Qu’est-ce que vous foutez avec ça ? C’est pas le moment de picoler !

Il avait mieux à faire, les paroles de la Bretonne n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd.


[Plus tard, dans un salon de l’hôtel.]

Ó Mórdha n’avait pas chômé. Durant ces quelques heures qui lui avaient laissé le temps d’envisager les hypothèses les plus folles sur la santé de son épouse, il s’était mis en quatre pour tenter de lui redonner un peu de joie et de courage face à la maladie. Il n’était pas dit qu’il laisserait l’Ankou la lui dérober sans réagir. Par-dessus tout, sa femme aimait les cadeaux. On ne pouvait pas dire qu’il possédait un talent particulier dans ce domaine, alors il choisit de se reposer sur ses acquis en recyclant ceux qui lui avaient valu un rare succès.

Au centre de la pièce, trônait ainsi la harpe celtique qu’il lui avait offerte à Noël. Un gros ruban rouge l’entourait comme s’il escomptait la lui offrir à nouveau. Car l’hôtel était vaste, il avait même pensé à semer tout un tas de trèfles depuis leur chambre jusqu’à cette pièce, où le vieux routier se tenait droit comme un piquet, l’épée cérémonielle de Quiberon à son flanc et une pomme dans la main.

De quoi lui rappeler la Bretagne et la Nature avec laquelle l’épouse semblait s’être réconciliée.

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Marzina
Un peu plus tard, dans son cabinet de médecine

Elle avait dit qu'elle n'abaisserait jamais son art à ça. Depuis des mois elle étudiait la médecine, ce n'était pas pour finir par utiliser ses études à repriser comme une vieille bonne! Néanmoins, à situation exceptionnelle on sort les grands moyens! Finn n'arrivait pas à comprendre les allusions, alors il fallait quelque chose de plus direct, de plus concret: il fallait que ça prenne forme!
Avec du tissu, du fil, une aiguille et un scalpel, elle cousait. Elle y passa de longues minutes, insulta la terre entière, s'enfonça plusieurs fois l'aiguille dans l'index, et finit par rembourrer sa création de paille. Puis, elle confectionna un petit panneau à grandeur de la création où elle écrivit quelques mots. Elle alla ensuite déposer son objet créatif sur le meuble où elle savait que Finn planquait son alcool préféré, et pensait qu'elle ne le savait pas. La petite poupée de paille, grossièrement habillée de morceaux de chiffon cousus entre eux, était censée représenter un nouveau né. En réalité néanmoins, elle ressemblait plus à un genre de poupée vaudou qui tenait une pancarte qui indiquait fièrement "J'arrive!".

Après tant d'effort, la fatigue lui tomba brutalement dessus, et elle partit vers l'un des salons pour aller faire une sieste. Faisant quelques pas vers la pièce, elle croisa un tracé de trèfles qui semblait partir du salon pour mener vers la chambre. La Blonde se mit alors à pester contre Finn et sa libido envahissante, avant de croiser le regard de l'énergumène en entrant dans le salon.


"NON! Je n'ai pas envie de forniquer là maintenant!"

Ca suffit, le harcèlement!
Puis, elle remarqua la harpe en plein milieu de la pièce.

"Je vous rappelle que c'est la mienne vous me l'avez offerte, allez pas l'offrir à quelqu'un d'autre ou je vous égorge!"

Elle traversa la pièce pour aller s'échouer avec satisfaction dans un fauteuil. Elle commença à s'enrouler dans une chaude couverture de laine qui l'attendait, quand ses yeux s'arrêtèrent sur un détail. Le détail cependant paraissait tellement saugrenu que ca l'empêcha d'en faire abstraction, ce qu'elle aurait pourtant souhaité.

"Mais mangez la donc cette pomme! C'est pas parce que vous la regardez aussi intensément qu'elle va se changer en or!"
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