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[RP ouvert] A la découverte du bergeracois

Soren
Mes fonctions de procureur et ceux d'étudiant à l'université du Périgord-Angoumois m'avaient amené à fréquenter un peu les bibliothèques que je détestais jusqu'alors. Depuis mon enfance, les livres ne présentaient aucun intérêt. Voyez-y sans doute là le lien entre un texte du livre des vertus à analyser et les coups de trique qui s'en suivaient inexorablement. Les livres m'ennuyaient. On ne peut jamais les sortir de leur endroit, ils doivent être maniés avec précaution pour ne pas les détériorer et ils ont une odeur particulière, une odeur de renfermé. Enfin, ça c'était ma vision avant. Les cours de "connaissances historiques de base" ont commencé à me faire apprécier les livres, non par pour l'objet qu'ils sont mais pour leur contenu. Travailler à l'intérieur au lieu de gambader à l'extérieur? Je commençais peu à peu à l'accepter même si l'appel de la nature était plus fort que jamais en ce moment. Et puis il y a avait le mystère Niels : le poignard que j'avais retrouvé dans un fichu avec un livre des vertus aux pages arrachées, ma rencontre avec mon ami d'enfance après des années de séparation, sa visite chez ma mère, sa présence à Sarlat et des danois discutant dans un hostel particulière à Paris avec des hommes de Valahia. Un mystère qui, j'en étais de plus en plus convaincu, ne se résorberait pas simplement à la force du poignet mais également à partir de lectures que je pouvais faire à droite et à gauche.

Hier fut un autre jour que je passais enfermé dans la bibliothèque à Bergerac, un jour de pluie forte où il valait mieux rester à l'intérieur. Je cherchais toujours et encore un lien entre le logios XVII de Christos, l'histoire du Jutland et celle du Valahia. Un lien, n'importe quoi, un indice, quelque chose qui me permette de délier tout cela ensemble. Au hasard de mes lecture, je suis tombé sur un épisode de l'histoire du bergeracois. Ne me demandez pas pourquoi, il m'a accroché. Décidément, les livres ont un drôle d'attrait sur moi depuis quelque temps.


Citation:
Nous sommes en 1377. Les troupes du comté d'Anjou battant pavillon français sont aux portes de le ville de Bergerac afin d'y faire le siège. Elles sont menées par le connétable du France Du Guesclin. En face, à la tête de sa compagnie franche formées essentiellement de gascons, Perducas d'Albret tenait la ville au dessus de laquelle flottait l'étendard de la couronne anglaise.

Du Guesclin lança l'assaut mais Perducas et ses hommes résistèrent sans cesse aux attaques des françoys. Une autre approche devait être prise pour faire tomber Bergerac. Du Guesclin tint conseil. Il fut alors décider que les françoys enverraient chevaliers et soldats chercher à la Réole un engin capable de forcer les murailles de la ville. Ce fut sur le chemin du retour que tout se compliqua. A la bastide Eymet, le seigneur anglais Thomas de Felton intercepta le convoi françoys: 700 hommes en défense contre 800 françoys qui désiraient forcer le passage. De part et d'autre, on y mit tout son coeur, tout son ardeur mais à force de persévérance les françoys eurent le dessus sur le adversaire quand les pages des chevaliers présents apparurent. Les angloys se croyant alors surpassés en nombre se débandèrent. De nombreux soldats, angloys et gascons se noyèrent dans la rivière voisine, entrainés par leur lourd équipement.

Arrivés à Bergerac, avant même que la Truie ne fut mis en branle (car c'est ainsi que se nommait le nom de cet engin de guerre que les françoys allèrent quérir), un vent de panique déferla sur els défenseurs de la ville. Devant les menaces de Du Guesclin de détruire la ville, les bourgeois trahirent Perducas et rendirent la ville aux françoys, Perducas et les hommes de sa compagnie laissant alors le terrain à l'ennemi.
Soren
      "La belle de Sauveboeuf"




C'était il y a longtemps, alors que les plus vieux habitants de Bergerac n'étaient même pas encore dans les pensées de leurs parents. Avant de devenir une légende, tout ceci n'était qu'un fait banal comme il en existe tant malheureusement. Certains prétendaient qu'elle s'appelait Hermangarde, d'autres Liutgarde et d'autres encore Alice. Même son nom aujourd'hui est devenu un mystère. La tradition orale a du du mal à le perpétuer jusqu'à nous. On sait cependant qu'elle habitait le castel de Sauveboeuf situé entre Bergerac et Sarlat, qu'elle était la fille unique du seigneur de l'endroit. La légende dit aussi qu'elle était fort jolie, sans doute même la plus jolie des damoiselles à marier de tout le Périgord. Ce fut là son drame. La beauté est un don immense. Elle peut aussi être un fléau dévastateur.

La fille avait un galant, un homme dont le coeur battait à la cadence de l'héritière de Sauveboeuf. Il s'agissait de seigneur de Losse dont on disait de lui qu'il était raffiné, adroit à jongler avec les vers comme avec des lames. C'était un homme foncièrement bon, un agneau dans esseulé dans une forêt alors que la nuit s'apprêtait à tomber. L'agneau était imprudent. La rumeur de ses émois amoureux se répandit dans tout le comté, entrainant à sa suite une ribambelle de jaloux. Il en fut un parmi ceux-ci qui ne se laissa point aller au dépit, préférant l'action. Quel qu'en soit le prix. Il se nommait Eyraud. Il était le seigneur de Montignac.

Un jour Montignac alla voir Losse. Pendant le repas où bon nombre de cuisses de canard disparurent dans des ventres affamés, Montignac se mit à conter les dernières discussions de l'assemblée nobiliaire du Périgord. Il parla des relations diplomatiques avec le limousin, de la piètre qualité du vin que Bordeaux fournissait à la noblesse du Périgord, ainsi que l'opportunité pour le comté de développer sa propre production viticole à Castillon. Puis il évoque aussi la volonté du seigneur de Sauveboeuf de trouver un trésor qui le hantait depuis des années et qu'il serait enfin sur le point de découvrir. L'homme s'en serait ouvert auprès de quelques proches dont Montignac avait la chance de faire partie. Il s'agissait, aux dire de Montignac d'un héritage transmis par un petit groupe de cathares, ceux-là même qui auraient quitté l'éperon rocheux de Montségur juste avant l'assaut fatal par les armées royales. Losse avait écouté tout ceci d'une oreille distraite, les histoires de trésor l'intéressant beaucoup moins que les rondeurs d'une avenante silhouette féminine.

Quelques jours tard, une escarmouche eut lieu entre les forces de la maréchaussée et des "brigands" qui auraient tenté de s'en prendre à un pauvre moine. Le hasard voulut que l'on trouve sur eux un sauf-conduit signé de la main même du seigneur de Sauveboeuf. Si l'évènement déplut à Losse, il n'en fit rien jusqu'au moment ou d'autres incursions dans ses terres furent signalées. Ici et là, on signalait des individus qui s'en prenaient aux chapelles, des menaces proférées à des bergers afin de pouvoir fouiller en toute tranquillité les lieux, des paysans que l'on expropriait temporairement de chez eux, de personnes que l'on espionnait de manière maladroite. Une fois même, ce fut des hommes portant les armoiries de Sauveboeuf qui furent interpellées par la maréchaussée de Losse. Agacé, notre courtois Seigneur finit par s'ouvrir de la situation à Sauveboeuf qui lui assura ne rien comprendre des paroles de son voisin et s'offusqua de voir que lui, Sauveboeuf, pouvait être soupçonné de telles vilenies. L'affaire n'en resta pas là. Plus les exactions sur les terres de Losse se faisaient nombreuses et plus le ton montait entre les deux seigneurs périgourdins jusqu'au jour où, excédé, Losse finit par se dire qu'il n'y avait qu'une façon de mettre fin à cette chienlit. Aux lances, se succédèrent les pennons. Aux pennons, les batailles et c'est finalement deux batailles pleines qui se présentèrent devant le chateau de Sauveboeuf pour obtenir justice. La loi du plus fort n'est pas toujours la meilleure mais elle est souvent appliquée. L'armée de Losse fut détruite, le seigneur courroucé criblé de flèches par de simples soldats ennemis mourut au pied des remparts qui abritaient sa belle.

Quelques semaines plus tard se présenta au château de Sauveboeuf le seigneur de Montignac, l'homme derrière les troubles fomentés sur les terres de Losse. L'impudent venait négocier un renforcement des liens entre sa mesnie et cette de Sauveboeuf, et de manière accessoire et naturelle demander donc la main de l'héritière des lieux. Malgré son refus, le contrat fut scellé mais Le jour des noces, alors que l'abbé venait la quérir pour la célébration, il ne trouva qu'une légère brise dans la chambre. Le corps de la jeune fille lui s'échoua entre deux rochers de la Vézère. Ce fut des lavandières qui, une semaine plus tard donnèrent l'alerte.

Quelques dizaines d'années plus tard, un descendant du seigneur de Sauveboeuf, amant de la nature et de la poésie, surprit un soir de pleine lune sur les abords de la Vézère une dame blanche arpenter les rives. L'homme, curieux de nature, chercha à en savoir plus. Attiré par la beauté de cette "apparition", il la héla mais la dame en blanche ne lui offrit même pas un regard, pas même une once d'attention. Lorsqu'il s'approcha d'elle, elle s'évapora progressivement dans les flots de la rivière, au son des boucliers qui cognent, des épées qui s'entrechoquent et des cris d'agonie des victimes d'une bataille qui n'avait ni queue, ni tête. La légende veut que ce seigneur, marqué à jamais par cette apparition, abandonna toute prétention sur ses terres, entra en religion et devint abbé de Chancelade... dont l'un de ses prédécesseurs avait eu un jour la tâche de marier l'héritière de Sauveboeuf qui se languissait d'un amour trahi.


Très librement inspiré de la légende de Alice de Sauveboeuf

_________________
Claude_julien
      "La légende du Coulobre"


La Dordogne, ce ruban liquide parcourant le Périgord de part en part, source de vie pour toute notre région. Si aujourd'hui, nôtre rivière peut vous paraitre paisible et accueillante, rafraichissante par une chaude journée d'été, il n'en n'a pas toujours été le cas. Les avez-vous déjà croisé ces mystérieux rochers fins, effilés qui garnissent la rivière à certains endroits? Avez-vous déjà posé votre séant dessus? Sauté d'une pierre à une autre pour tester votre équilibre? Saviez que ces pierres qui semblent si banales malgré leur beauté font partie de l'histoire du bergeracois? Si je vous dis Coulobre, ce nom évoque t-il quelque chose pour vous?

Coulobre est un mot occitan, qui en langue d'oc signifie couleuvre. La légende du Coulobre prend racine à Lalinde, à quelques milles à peine de Bergerac, là où la Dordogne devient tortueuse et se transforme en rapide. Si on le pouvait, il aurait été intéressant de demander aux gabarriers qui transportaient le bois de Castillon dans leur embarcation à fond plat quel est le passage qu'ils redoutaient le plus! Sans aucun tous, tous vous auraient dit : "Lalinde!". Lalinde, pour ses rapides, pour le Coulobre, cette créature sortie tout droit de l'esprit du Sans-Nom: une tête de dragon, un corps visqueux et preste comme celui des serpents, des griffes deux fois plus longues que la plus grande des épées que vous n'ayez jamais vu. D'un mouvement preste, le Coulobre pouvait s'enrouler autour des gabarres qui passaient par là. Il les broyait, il entrainait les hommes et les animaux au fond de la rivière, les croquait d'un coup de mâchoire. Un seul. Les gabarriers étaient son plat principal, les lavandières au corps fluet son dessert, les pêcheurs imprudents son entrée en matière. Le Coulobre a tapissé le fond de la Dordogne d'un manteau d'os, ceux de ses victimes. Il a transformé la rivière en un flot interrompu de couleur rubis. Partout dans le bergeracois son nom était craint. Il attaquait de jour comme de nuit, quand la fin le tiraillait. Les gens prétendaient qu'il avait son antre sur le rive senestre de la Dordogne. Senestre...Le côté du Sans-Nom. Personne ne l'a jamais vu sans en payer le prix de sa propre vie. On dit même qu'une nuit, il s'en est d'un couple d'amoureux qui cherchait un endroit tranquille pour s'adonner l'un à l'autre. De l'homme, il en a fait son festin. La demoiselle à peine nubile est revenue à Bergerac, les vêtements en lambeaux, le corps recouverts de griffures, l'esprit égaré. La pauvre follette ne l'a jamais retrouvée. Plus jamais, elle n'a voulu approcher de la Dordogne, même pour venir simplement y laver son linge. Les disparus ont continué à augmenter jusqu'au jour où un homme saint est venue dans la région. Il a trouvé le Coulobre, l'a combattu et parce qu'il était béni du Très-Haut, il l'a vaincu. L'homme fut connu plus tard sous le nom de Saint-Front. La cathédrale qui a été édifiée à Périgueux porte son nom en hommage à sa bonté et à tous les exploits qu'il a réalisé dans sa vie.

Si un jour, vous vous promenez le long de la Dordogne, non loin de Lalinde et que vous trouviez une grotte dans les falaises qui bordent la rivière, que vous y trouviez quelques éclisses d'os par-ci par là, ne cherchez pas trop à savoir de quel animal elles peuvent bien venir. Quand aux pierres plates et effilées qui affleurent parfois à la surface de la Dordogne lorsque le niveau de l'eau est faible en été, ne trouvez-vous pas que leur alignement ressemble étrangement à une colonne vertébrale? Celle d'un reptilien qui, un jour, aurait trouvé adversaire plus coriace que de simples marins ou lavandières. Mais ce n'est pas tout...Au début de l'année 1450, à Lalinde, on aurait signalé plusieurs disparitions de personnes qui se seraient promenés le long de la Dordogne. Se pourrait-il que le Coulobre ait eu le temps de se reproduire avant de combattre Saint-Front? Lui ou la descendance de sa descendance...




Une des nombreuses page relatant la légende du Coulobre.
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