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[rp] Je veux juste une dernière danse

Yunab
    [ Château d'Andelot-Blancheville, le 30 Mai 1463]


    De part la fenêtre de sa chambre, elle admirait le magnifique paysage champenois que le soleil avait enfin décider de gratifier de sa présence et dont les rayons jouaient au gré du vent dans les feuilles des arbres, qui annonçaient que le printemps , tardif, s'installait enfin.

    La vie prenait parfois un malin plaisir a se jouer de vous quand vous vous y attendiez le moins, elle n'avait rien vu venir ou n'avait tout simplement pas eu le courage de regarder la vérité en face. Il avait bien évidemment fallut que Blaise s'en mêle, elle n'avait jamais rien sut lui cacher. Comment aurait-elle pu croire qu'il en saurait autrement cette fois-ci et qu'il ne remarquerait pas les douleurs lancinantes qu'elle subissaient depuis la veille et qu'elle essayait tant bien que mal de cacher aux yeux des personnes qui l'entourait.

    La vie prenait en effet un malin plaisir a se jouer de vous...Pourquoi maintenant? Alors qu'elle avait enfin trouver le bonheur et un équilibre serein!

    Duchesse, le médecin vous a conseiller de rester aliter et de vous reposer....Vous devriez...

    La voix de Blaise était venu interrompre le lourd silence qui régnait dans la chambre depuis le départ du médecin don le diagnostic était sans appel. Elle n'avait pas besoin de se retourner vers lui pour savoir que des larmes brillaient dans ses yeux, la tristesse était palpable dans ses paroles, lui qui était a ses coté depuis de si nombreuses années.

    Je devrais...être faible et attendre simplement que la mort vienne me prendre dans mon lit?

    elle soupira longuement avant de se retourner pour affronter son regard

    Je n'ais pas peur de mourir Blaise...
    Mais je m'inquiète pour ceux que j'aime et que je vais laisser ici.


    A ses mots, une larme roula le long de sa joue. Non, elle n'avait pas peur de la mort en elle même mais pensait a toutes ces choses qu'elle ne pourrait plus partager avec les êtres qui étaient chers a son cœur. Ne pas être là pour regarder ses filles et sa petite fille grandir, ne plus être là pour les voir sourire, rire ou consoler leurs peines. Elsa, qui du haut de ses quatorze printemps allait déjà devoir supporter le poids des couronnes de ses parents, oui, elle avait penser dans l'erreur que ce jour était encore loin d'elles et qu'elle aurait tout le temps de pouvoir l'y préparer.

    Veillez sur elle comme vous l'avez toujours fait pour moi...elle a encore tant de choses a apprendre et a découvrir.

    Son regard se porta a nouveau par delà la fenêtre et c'est son visage a lui qui vint prendre place dans ses pensées. Comment pourrait-elle annoncer a celui qu'elle aime qu'il devrait bientôt accepter de la perdre et poursuivre sa route sans fermer son cœur a ce qui pourrait s'offrir a lui? Elle qui avait finit par croire ses dernières années que plus jamais elle ne pourrait aimer un homme, avait le cœur brisé a l'idée de plus pouvoir sentir ses bras la serrer fort contre lui.

    Non, elle ne se coucherait pas et n'attendrait pas sagement que le sommeille éternel vienne a la gagner. Ce n'était pas l'image qu'elle souhaitait lui laisser en souvenir et celà ne lui ressemblerait absolument pas de baisser si vite les armes. Ses prunelles se posèrent a nouveau sur son ami et d'un ton qui ne laissait place a aucunes contestations , elle s’adressa a nouveau a lui.

    Blaise, veuillez demander a Marie qu'un bain soit préparer , ainsi que ma robe, la rouge.
    Allumer le feu dans l'âtre du salon ainsi que les chandeliers et sortez le champagne.
    Je profiterais pleinement des dernières heures qu'il me reste avec lui. que vous soyez d'accord ou pas.

    Elle s'avanca lentement en direction du bureau, se saisit de sa plume et coucha sur un parchemin quelques mots a l'attention de richard et lui remit afin qu'il lui porte Avant de le congédier d'un signe de tête.Prenant sur elle pour mettre en sourdine autant qu'elle pouvait, la douleur qui brutalisait ses chaires.

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Richard.de.cetzes
Il travaillait, travaillait, travaillait. Certes c'était répétitif, mais envoûtant. Les échanges s'établissaient doucement, mais avec une certaine assurance néanmoins. Il n'y avait pas une grosse dose de stress à avoir, ni même de l'anxiété à travers cette fonction, bien qu'il s'y donnait véritablement et appréciait. C'était pour lui un nouveau tournant et comptait bien l'exploiter. Les affaires, elles tournaient bien. Cependant, il n'était pas non plus dans la meilleure de ses formes, il n'était pas au top, car il avait conscience que sa compagne était quelque peu souffrante et cela venait à le refroidir, tel un vent de blizzard, dérangeant. La dernière fois qu'il avait pu la voir, en taverne, ce n'était déjà guère réjouissant. Elle avait une toux, mais une de ces toux, à n'en point imaginer. Là, un messager frappa aux portes de son bureau de bourgmestre et il l'invita à entrer, sitôt. Il l'avisa. C'était un page qui avait donc été mandaté par sa douce. Qu'est-ce qu'il voulait ? Faire du troc, lui aussi ? Non. Apparemment c'était pour une chose, bien plus importante. C'est tout en rédigeant des parchemins à des fins commerciales qu'il tendit sa main, paume ouverte le laissant déposer cette missive qu'il avait alors en sa possession. Il le remercia et acheva d'user de son encre, tout en gardant son outil dans sa main. Son regard vint se porter instantanément sur ledit pli, et en une fraction de seconde, il avala sa salive, difficilement.

Vous pouvez disposer, et merci.

Son attention se reposa dans la foulée, sur ce vélin écrit des mains d'Abeline, qui semblait sans mal, être dans une mauvaise posture. L'écriture qu'il pouvait lire était différente à l'accoutumée, c'était indéniable, qui plus est inquiétant. Mauvais signe. Il quitta ses bureaux rapidement et s'empressa d'aller la retrouver, car oui, elle le demandait. Au cœur affolé il ne prêtait pas vraiment cas de figure aux villageois qu'il pouvait croiser dans les ruelles, le menant jusqu'au domaine. La situation qui venait à l'incomber était sans aucun doute sérieuse, urgente. Il franchit les portes de la demeure tandis que Blaise était là, devant les entrées. Y avait-il réellement un problème. La chambre de la Duchesse était ouverte, laissant entrer son compagnon qui déposa promptement ses affaires et quelques parchemins administratifs. Ses yeux vinrent se confondre aux siens qui semblaient fatigués. Son visage était pâle. Il se rendit à son chevet, prenant doucement sa main en caressant son revers, lui soufflant quelques mots.

Ma douce, j'ai bien reçu votre lettre et me suis-je rué vers nos appartements, jusqu'à venir à vous. Parlez-moi, je vous en conjure. Serrez ma main. Vous a-t'on fait apporter de l'eau ? Des plantes médicinales ?

Il ne quitta pas sa main de la sienne et s'adressa au serviteur, qui, venant tout juste de mandater un domestique pour préparer une toilette, à l'attention de la Duchesse, était de retour, donc bel et bien opérationnel.

Blaise, brave homme. Puissiez nous laisser un instant en tête-à-tête, s'il vous plait.

Une fois ce dernier au dehors de leur chambrée, une douce main vint balayer un front humidifié de par une température élevée. Elle était malade, cela en était certain. La tête de Richard vint se nicher dans les profondeurs de ce cou qui lui faisait face, cherchant à s’imprégner de son parfum qui venait à le captiver, non sans entremêler ses doigts aux siens, souhaitant lui faire comprendre qu'il était là, présent, et qu'il serait toujours à ses côtés, en ces temps qui s’annonçaient bien malheureux.
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Abeline..



    Peu a peu, le soleil commençait a se coucher a l'horizon.
    Depuis combien de temps était-elle là, accoudée sur le rebord de la fenêtre? Elle n'aurait sut le dire étant totalement plongée dans ses pensées.
    Plus tôt ce matin, elle avait embrasser tendrement sa fille qui ne se doutais de rien concernant son état de santé . Elle l'avait regarder partir l'air réjouie après qu'elle l'ait serrer fort dans ses bras pour aller retrouver sa sœur et sa nièce en Savoie, n'imaginant pas un seul instant qu'en faite sa mère cherchait tout simplement a l'éloigner d'elle. Il était tout bonnement inconcevable pour elle, que la chaire de sa chaire soit présente pour la voir dépérir, désirant ne lui laisser que de bons souvenirs d'elle et surement pas ceux d'une femme sur le déclin.

    Avait-elle prit la bonne décision? peut être et même très certainement que ses filles et sa petite fille ne lui pardonnerait jamais de ne pas leur avoir permit de lui dire adieu en les tenants dans le secret.

    Des bruits de pas pressés venant du couloir la sortirent subitement de ses réflexions, elle aurait voulut pouvoir crier a Blaise ,qui était revenu quelques instants plus tôt, de fermée la porte a Richard mais aucun son ne put franchir de sa gorge sur le moment . Elle aurait dût se douter qu'il accourrait la retrouvée des qu'il aurait eu connaissance du pli écrit plus tôt , voyant bien l'inquiétude qui le rongeait depuis qu'il l'avait raccompagnée ici même alors que le mal, lentement mais surement avait déjà commencer son office.

    Elle l'avait lui aussi, par tout les stratagèmes possibles, tenu a l'écart afin qu'il ne la voit pas dans cet état de détresse, de fragilité et voilà qu'il déboulait ici dans sa chambre alors qu'elle n'était pas encore prête a lui faire face. Elle chercha tant que possible a éviter soigneusement son regard tandis qu'il se dirigeait déjà vers elle, prenant sa main.

    C'est a ce moment que le souvenir de leur rencontre hasardeuse quelques mois plus tôt a Nancy refit surface, telle une vague déferlante, chargée d'émotions. D'un simple regard il l'avait déstabiliser, ce jeune homme a la politesse démesurée et un brin mystérieux. Au départ, cela l'avait beaucoup effrayée de se laisser aller a éprouver de tels sentiments pour lui, sans compter leur différence d'âge qui venait encore il y a peu de se creuser d'une année supplémentaire. Mais elle n'avait pas réussi a rester loin de lui très longtemps malgré toutes les difficultés qui auraient put facilement devenir des obstacles a leur relation, lui ouvrant son cœur, sans condition. Sans doute était-il le seul qu'elle aurait réellement aimer d'un amour sincère qui ne demandait rien en retour.


    Blaise venait tout juste de quitter la chambre, les laissant ainsi seul tous les deux.Elle pouvait sentir sans mal que la fièvre était revenue lorsque sa main se posa sur son front, dégageant les quelques mèches humides qui s'y étaient collées. Un sentiment de bien être s'installa alors qu'il vient se serrer contre elle , nichant sa tête a creux de son cou.Trouvant enfin la force de prendre la parole , d'une voix tendre.

    Mon amour, je n'ai besoin de rien, si ce n'est de vous.
    Mais vous êtes quelque peu en avance pour notre rendez-vous. Moi qui voulait me faire belle et danser avec vous ce soir.

    Sa main vient se poser sur sa tête et elle laissa lentement ses doigts glissés dans ses cheveux , savourant pleinement le contact de son corps contre le sien, soupirant légèrement en pensant que plus jamais il ne lui ferait l'amour.Elle l'aurait tant désirée, une dernière fois.

    Elle resta ainsi sans bouger durant un moment avant de s'écarter légèrement de lui et lui sourit comme si tout allait bien.

    Vous devriez regagniez le salon, je nous est fait préparer un petit quelque chose. laissez moi juste un peu de temps pour me préparer et je vous y rejoindrait.


Richard.de.cetzes
Qui aurait pu croire que tout allait se terminer ainsi. Personne. Qui aurai pu penser qu'un rideau noir allait recouvrir une vie commune, alors partagée, et ce depuis un temps. Personne. Elle qui avait montré un sourire éclatant, elle qui était toujours présente, qui était toujours à ses côtés, elle qui le soutenait à travers ses épreuves politiques, voire même jusqu'à aller parler de lui, au sein d'un Conseil, où personne n'aurai pu imaginer un seul instant que ce couple allait faire face à l'envers d'un décor alors grisé, et parsemé de couleurs au plus haut point noircies de cette imprévisibilité. Elle n'aura pas attendu que soient tournées les pages qu'ils auront voulu écrire ensemble. Pas attendu le temps de la moisson, le temps de récolter ce qu’ensemble avaient-ils semé. Pas attendu que la décoration de leur domaine soit terminée, les enfants élevés. Pas attendu qu'ils prennent le temps de se réconcilier avec ceux qui leur ont fait du mal, avec ceux qu'ils ont pu blesser. Mais là, elle était avec lui, à ses côtés, et il espérait bien pouvoir profiter d'elle, le temps d'une danse, comme elle le disait si bien, quand bien même n'aurait-il pas du entrer en sa chambrée, mais bien de l'attendre dans un salon qui avait été préparé pour l'occasion, sans doute la dernière. Tristesse que de repenser à leur rencontre qui faisait le fruit d'une liaison commune à n'en point douter, n'est-ce pas. Que de soupirs.

Que votre vesture ne soit que de grands lambeaux de brumes tout déloquetés ou une robe, je n'en ai cure. Le principal cependant est que je puisse danser avec vous, dans ce salon où nous aurons pris du plaisir à se délecter de ce champagne, et je pense que vous vous rappellerez de ces merveilleux instants.

Sa gorge était serrée et c'est la boule au ventre qu'il vint sortir de la chambre, la laissant se préparer. Il gagna quant à lui ce salon où une histoire avait été écrite, où des baisers furent échangés, et où avaient-ils pu trinquer, sans qu'on ne vienne à les déranger.
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Abeline..



    Le temps semblait s’égrener a une vitesse folle.
    Elle avait regarder Richard quitter la chambre le cœur lourd, espérant que le temps ne jouerais pas contre elle et la laisserais partir vers d'autres horizons comme elle avait décider de le faire.
    Peut-être était-ce égoïste de sa part de demander a ce dernier de l'accompagner dans ses deniers instants mais elle avait tout simplement besoin de lui. Pouvait-on réellement se remettre de choses comme celles-ci? Richard était encore jeune et avait toute sa vie devant lui. Il la pleurerait sans doute un temps et puis un jour, elle viendrait a être reléguée dans un coin de son esprit et il pourrait passer a autre chose . Peut être que certains souvenirs referaient parfois surface et qu'il pourrait en sourire, en repensant a eux.C'est ce qu'elle espérait en tout cas.

    Sa suivante l'avait aider a se rafraîchir avant que la robe rouge demandée plus tôt ne fut enfilée. Assise devant le miroir de sa chambre elle étudiait ses traits tandis que ses longues boucles brunes se faisaient brossées soigneusement jusqu’à ce que sa crinière soit douce et soyeuse. Son visage poudré, lui donna légèrement meilleure mine même si la lueur habituelle de ses yeux était éteinte , reflétant a elle seule, l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait.Elle était pleinement consciente que son corps était arriver en bout de course, chacun de ses mouvements le lui faisait savoir dorénavant, les réalisés lui demandaient la moindre once de force qu'elle pouvait encore donnée.

    Elle n'était plus elle même et ce peu importe les artifices utilisés mais au moins était-elle plus ou moins présentable pour enfin aller le rejoindre . Un long soupire s'échappa de sa gorge alors que son regard s'était porter en direction de la porte, n'étant pas certaine de pouvoir réussir de parvenir a se déplacer d'elle même jusqu'au salon, qui lui semblait en ce moment, se trouver a des kilomètres de sa chambre. Comme si il avait deviner ses craintes, Blaise s'approcha et la prit dans ses bras sans qu'elle puisse émettre la moindre contestation. Avait-elle seulement une seule fois penser a le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour elle? Elle avait toujours été juste et respectueuse avec les gens qui était a son service mais leur avait-elle dit une seule fois tout le bien qu'elle pensait d'eux? si ce n'était dans son attitude quotidienne a leur égard?


    Ses questionnements furent mit en suspend lorsque la porte menant au salon apparut dans son champs de vision. C'est avec précaution et douceur que Blaise posa a nouveau ses pieds sur le sol, près du mur afin qu'elle puisse s'y maintenir. Sa main vient se poser délicatement sur sa joue en signe d'affection.

    Merci Blaise, vous pouvez disposez maintenant.

    Elle attendit un instant qu'il disparaisse et ferma les yeux quelques secondes alors qu'elle se maintenait toujours contre le mur du couloir , inspira longuement et quand elle fut enfin prête, passa la lourde porte en bois du salon ou ,tout comme elle l'avait fait demander, les chandeliers étaient tous allumés , la lueur de leur flammes se reflétant sur les murs. Son regard se porta en direction de l'âtre ou ils étaient encore , il y a quelques jours a peine, installés devant tranquillement comme si l'avenir leur appartenait.

    Puis son regard vient enfin se porter sur le sien qui s'était retourner sentant sa présence.D'un pas mal assurer , elle rompit la faible distance qui les séparait et vient se blottir contre lui alors que sa tête vient se poser dans son cou.

    Je suis tellement désolée mon amour....






Richard.de.cetzes
Il n'avait guère disposé de plus de temps pour se changer, mais était bel et bien apprêté, comme à son habitude, sans que l'on ne vienne à contester sa vesture aux pans lissés. Il remarqua qu'il était de noir, à l'accoutumée, telle la garde-robe mise le jour de leur rencontre, à Nancy, au détour de cette douce imprévisibilité. Le salon l'avait accueilli, plus tôt, sur conseil d'Abeline qui, se préparant dans sa chambrée, le lui avait demandé d'attendre son arrivée, qui ne saurait tarder. Il avait comme assise un fauteuil qu'il ne quittait jamais, où il se reposait après un travail au sein d'une mairie qui n'était en aucun cas des plus éprouvants, quand bien même appréciait-il ce qu'il faisait. Et elle le rejoignait, en ce lieu de détente, dans un moment qui venait à les lier, où des baisers furent échangés, dans un souvenir qui allait considérablement le marquer. Ses doigts rebondissaient sur un tissu qui faisait office d'accoudoir, dans l'espoir de la retrouver, préparée. Il ne put s'empêcher de mêler ses prunelles noires à ceux d'une ouverture qui vint se faire percevoir, laissant une vue imprenable sur un lit empourpré, d'une robe colorée. C'est l'heure. Il se leva dès l'instant qu'il la discerna, au travers de lueurs qui se confondaient généreusement à des chandeliers, attisés. C'est dans un réflexe qui lui était propre que ses bras vinrent l'encercler, balayant un dos meurtri d'une main légère. Ses doigts se posèrent sur son visage, fatigué, caressant le velours d'une joue rosée, où des lèvres viendraient à se choir sur la peau d'un cou parfumé.

Que vous êtes ravissante. Je vois que cette robe reste le symbole même de la tenue parfaite. Comme vous le constaterez, je n'ai eu le temps de me changer, mais vous ferai-je cependant remarquer que mes habillements actuels étaient également portés, le jour de notre entrevue, en Lorraine.

Il regarda les deux coupes qui étaient posées, sur une table en bois.

Et si nous prenions du Champagne ?
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Abeline..




    Un fin sourire vient marquer ses traits fatigués.
    Oui, elle était sereine de savoir qu'elle partirait en ayant la chance d'être aimée. Elle avait très longtemps penser qu'elle finirait ses jours seule en s'étant pendant bien des années préserver d'avoir encore quelconque sentiments de ce genre pour un homme. Rien ne pourrait remplacer ceci, surement pas les longues années d'investissement au sein d'un duché qui l'aurait d'ici peu bien vite oubliée, ni tout ses titres qu'elle avait obtenus a force de travail.
    Aujourd'hui, plus rien de cela ne comptait, nous étions tous égaux face a la mort, juste une femme comme tant d'autre qui certes avait eu une vie bien remplie, ce qui n'avait pas toujours forcément fait son bonheur pour autant.
    Le bonheur se trouvait dans les choses les plus simples, les sourires d'Elsa, les bras de Richard, la présence de ses amis,...

    Pendant quelques instant ce sont vers ces derniers que ses pensées se tournèrent...Maltea....ohhh Maltea qu'est-ce qu'elle allait pouvoir lui manquer, sans compter Stella, Aimelin, Alienor , Cedmisc, Atlas et tant d'autres! Malgré parfois certains désaccords , ils avaient toujours énormément compter pour elle.

    Son regard vient se porter a nouveau sur Richard qui agissait exactement comme elle le souhaitait, il tenait bon et restait simplement tel qu'il était au quotidien, toujours aussi avenant et distingué.
    Ses bras étaient venus entourés son cou afin d'être au plus près de lui mais aussi pour l'aider a garder son équilibre sur ses jambes flageolantes alors que la fièvre c'était encore intensifier au vu de l'effort qu'elle faisait pour rester le plus longtemps possible maîtresse d'elle même.

    Un autre sourire naquis sur ses lèvres alors qu'il évoquât leur rencontre, elle avait bien remarquer qu'ils étaient tous deux habillés a l'identique .

    Vous êtes parfait comme cela Richard, toujours aussi élégant qu'a l'accoutumé

    Elle étudia un instant la table sur laquelle reposait le champagne ainsi que deux coupes a sa proposition et soupira légèrement avant de poser sa tête contre son épaule, elle se sentait de plus en plus faible et il était évident qu'il ne lui restait plus que très peu de temps...aussi n'avait-elle qu'une envie, celle de rester dans ses bras .

    Je n'ai pas vraiment envie de Champagne, mon amour.

    Dans un geste tendre, ses lèvres se pose sur les siennes , savourant le doux contact.Ses yeux cherche les siens et dans un murmure elle prit a nouveau la parole.

    Dansons, voulez-vous.




Richard.de.cetzes
Bien vrai qu'elle semblait être hautement rincée, quand bien même une coupe de champagne avalée, ne pourrait que l'épuiser. Son regard porté vers ces coupes préparées, vint se détourner, de manière à percevoir ce visage féminin, qui n'était guère des plus taquins. L'heure tournait et les minutes étaient comptées, sans même à en douter. Une danse, une énième, qui plus est, la dernière, se faisait attendre. Son corps était collé contre le sien, s'imprégnant, comme auparavant, d'un parfum enivrant. La faiblesse la gagnait de plus en plus, cela se voyait, et c'était à se demander si elle allait arriver à décrocher quelques pas dansants. Mais Richard était là, prêt à la tenir, comme il le faisait, autrefois, dans des valses qui venaient à les unir. Ses mains vinrent choisir les siennes où leurs doigts s’entremêlèrent, et ses lèvres, délicates et délicieuses, prirent la direction d'un cou fragile, les faisant se choir tout contre ce dernier, en déposant un baiser passionné, tout en soupirant d'aise, bien que timidement. Il avait opté pour une danse joyeuse et vivante, dont les origines remontaient au saltatio des Latins. Elle s'était développée à partir du XIIIe siècle, dans l'Italie centrale. Toujours est-il qu'elle était populaire, jouée de partout à travers les mondes renaissants. Et c'est au XVe siècle que le mot « saltarello » devint le nom d'un pas de danse particulier, et le nom d'une mesure de musique. Danse rurale dès le moyen-âge, elle fut popularisée en milieu urbain par des courtisanes dansant habillées en hommes lors des mascarades. La saltarelle jouissait d'une grande popularité au sein des cours de l'Europe médiévale. Cette chorégraphie représentait le drame éternel de l'amour, avec ses galanteries, ses résistances et son triomphe final. Accompagné par la mandoline, la guitare et le tambourin, ce binôme indéfectible était emporté par la musique et le plaisir de la danse. De nos jours, une danse qui était très populaire, surtout lors des fêtes, les mariages, des anniversaires et des manifestations folkloriques. Dans la saltarelle, les variations se rapportaient surtout à la vitesse d'exécution et du type de cadence imposée. Ses mouvements étaient particulièrement originaux, ils exprimaient grande agilité, légèreté, vitesse et endurance. La principale caractéristique était l'improvisation avec passage d'un pied sur l'autre, en insérant périodiquement les sauts. Cette danse animée était une véritable course d'endurance qui ne durait guère longtemps, mais qui allait offrir un certain bien-être, à sa compagne, le temps de quelques minutes. Là, le couple était face à face, ils allaient et venaient avec des combinaisons opposées. Leurs bras s’entrelaçaient, en alternance dans un sens, ou dans l'autre, le tout, dans une douce symphonie italienne.
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Abeline..



    A ses mots, ses doigts viennent s'entremêlés doucement au siens, elle frissonna légèrement alors que ses lèvres chaudes se présente sur son cou pour y déposer un baisé enflammé.Le temps avait beau être passé , jamais elle ne s'était lassée des gestes d'affection qu'il pouvait lui porter quotidiennement.
    Elle aurait eu tant de choses a lui dire avant de s'en aller mais les mots n'étaient pas nécessaires entre eux, les regards parlaient d'eux mêmes.
    Bientôt, il découvrirait par écrit ses dernières volontés, non, elle ne voulait pas qu'après sa mort, Richard sorte de leur vie comme si il n'avait jamais exister, il serait toujours chez lui ici et c'est un tout autre lien qui viendrait l'unir a Elsa, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance et qu'il était déjà très attachée a elle.

    Un léger rire manquât de s'échapper de sa gorge alors qu'il entamait quelques pas de danse, puis un peu d'inquiétude, n'étant absolument pas certaine de pouvoir le suivre sur celle-ci.
    Heureusement pour elle, son partenaire la maintenait fermement tout en menant le pas, elle n'avait qu'a se laisser guidée sans crainte, convaincue qu'il ne la laisserait jamais tombée.

    Elle aurait souhaiter pouvoir profiter de cette danse avec lui un long moment, seulement son corps tout entier commençait a lâcher prise, elle avait lutter de toutes ses forces mais a présent la réalité se rappelait a elle. A bout de souffle, elle vient a nouveau se blottir contre lui alors qu'elle pouvait parfaitement percevoir les battements de son cœur qui commençaient a s'affolés, serrant un peu plus la prise de ses mains qui étaient toujours enlacées aux siennes.
    La tête logée au creux de son cou, sa bouche se rapproche de sa peau pour venir y apposer un tendre baisé avant de venir lui murmurer au creux de l'oreille.

    je vous aime

    Elle était si fatiguée qu'elle ne put empêcher ses paupières de se fermées tandis que les souvenirs de sa vie défilèrent a grande vitesse dans son esprit...ses jeunes années en Hélvétie, puis son arrivée en Champagne pour venir y retrouver Elodiew...Langres et ses nombreux mandats en mairie, la jeune femme qu'elle était a cette époque, joyeuse et insouciante...les hommes de sa vie, ses amitiés et ses débuts au sein du conseil champenois qui ne furent pas des plus glorieux avant de se rattraper sur les suivants jusqu'a monter sur le trône ducal...la naissance d'Elsa , la solitude et puis lui. Elle n'avait pas toujours été fières des choses qu'elle avait put faire mais ces dernières années resteraient sans aucun doutes les plus belles de sa vie alors qu'elle avait pratiquement réalisés tous ses rêves.Si ce n'était que le dernier, celui de s'unir a lui

    C'est alors que le sol se déroba sous ses pieds , une vive douleur venant frappée sa poitrine de plein fouet et que tout devient noir..........



    C'était donc ca mourir?
    Tout a coup tout redevint clair autour de moi. La souffrance avait totalement disparue.Mon corps me paraissait si léger, tel une plume alors qu'une multitudes de sentiments étaient toujours bien présents.
    Plus loin, une lumière vive scintillait,m’appelant a elle. Pourtant ce ne fut pas vers elle que mon attention fut diriger mais vers lui , qui agenouillé sur le sol du salon tenait mon corps inanimé dans ses bras.
    Je ne saurais dire pourquoi mais je savais que le temps de partir n'était pas encore venu, j'étais certaine d'avoir encore a rôle a jouer, comment, je n'en n'avais aucune idée.
    J'aurais voulu pouvoir le prendre dans mes bras, le consoler mais j'étais complètement impuissante.
    Je restait simplement là a coté de lui tandis que la lumière se dissipait peu a peu.
    Des bruits de pas se déplaçant très vite venant du couloir m'interpellèrent et c'est médusée que je regardais Elsa faire son entrée au salon suivit de près par Maltea et Cedmisc.
    même morte je ne put m'empêcher de grogner.
    Cette enfant me ressemblait bien trop!



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