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[RP] Comment recruter un ambassadeur en une leçon

Christabella
    Le recrutement de diplomates dans les chancelleries est un souci permanent, et commun à beaucoup de duchés. Une question brûle les lèvres de nombre d'entre nous: mais comment font-ils? Pour remédier à cette ignorance et connaitre ENFIN les dessous des chancelleries, nous proposons de faire une immersion dans un lieu dont la plupart des gens ne connaissent qu'en surface, pour avoir visité les jardins, les couloirs et salles d'attente.
    Pour ce premier et dernier épisode des recrutements de l'extrême... nous vous invitons à Castèl vièlh, dans le duché de Gascogne.

    3 ...2 .... 1 .... ACTION!



Une lettre à double sens, et la voilà en route pour le vieux castel de la chancellerie. Le corbeau avait insisté pour qu'elle honore le chancelier de sa visite. Relisant le pli, elle se demandait s'il avait réellement besoin d'elle ou non, le Beauharnais.


Citation:


      Votre Grandeur,

      Il est évident qu’une nouvelle arrivée attire l’attention du
      Chancelier qui s’inquiète de manœuvres étranges en Béarn,
      soupirant, éperdu, peinant à trouver une idée pour communiquer
      avec des personnes qui pourraient avoir un lien quelconque
      avec vous. Je serais donc heureux de m’entretenir avec vous
      en la Chancellerie de Gascogne quant à ces événements,
      dans le cadre privé qui sied à telle relation. Vous pouvez compter
      sur la diligence des pages qui y oeuvrent, ainsi que
      sur ma discrétion et un sincère hommage à vos dons d’esprit,
      qui m’ont fort été loués par notre amie commune Alvira, qui allie
      beauté, force de caractère et implication dans chaque action.
      J'espère donc pouvoir discuter des provinces du Sud avec vous.
      Soyez sûre que je languis de notre entrevue prochaine
      tant est grande ma curiosité sur ce que vous m’apprendrez,
      et que je me tiens à votre service en tout temps. *

      Votre dévoué
      Wallerand de Beauharnais


Vu les lascars en Béarn et la courge couronnée juchée sur le trône d'Armanhac, à n'en pas douter la situation méritait d'être discutée. Elle sourit au grouillot de service...

Bonjorn, veuillez annoncer à son Excellence l'arrivée de la comtessa de Fontrailles.

* essayez donc de lire une phrase sur deux, pour voir ... ^^

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Wallerand
Excellence, la Comtesse de Fonbraille demande à vous voir.
Fontrailles, Jehan. Tu devrais commencer à t'habituer.


La remontrance était plus question de forme qu'autre chose et avait d'ailleurs été formulée sans que le Chancelier se départisse du sourire né de l'annonce du page dépêché par le garde jusqu'à son bureau. A vrai dire, quand il l'avait rédigée, il ne savait pas trop si sa maîtresse serait intéressée par l'idée d'intégrer le corps diplomatique gascon, mais le besoin impératif de trouver une forme à la fois inoffensive pour un regard non averti et ménageant une nouvelle occasion de se rencontrer en avait dicté une partie du contenu. Apparemment, les deux modules avaient porté leurs fruits, puisqu'elle était là... Restait cependant une question.

Elle était seule ?
Oui, Excellence. En tout cas c'est que le garde m'a dit.
Parfait, merci.


Elle avait même pu se défaire du corbeau ! Elle est pas belle, la vie ? Autant dire qu'après avoir remercié le page qui lui avait porté la bonne nouvelle, il vola littéralement jusqu'à l'entrée de la Chancellerie. Il se savait correctement ajusté, veillant toujours à l'être dans l'enceinte du Château Vieux, et ne perdit donc pas de temps à le vérifier. Bientôt, il se trouvait en présence de sa maîtresse et s'inclinait sur sa main, en leur habituelle salutation, l'effleurant des lèvres.

Votre Blondeur... Bienvenue au Castèl Vièlh ! Merci d'avoir accepté mon invitation.
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Christabella
Petit sourire, l'oeil pétillant. Elle ne pouvait certes pas refuser une - très - bonne raison de pouvoir s'entretenir seul à seule avec le Beauharnais... Et l'habituel baise main, légèrement effleuré cette fois. Ce qui avait le don de la mettre dans tous ses états. Brrr...

Je vous en prie, je ne pouvais pas refuser... une situation aussi grave, le point de vue Armagnacot peut être utile. Et puis, ainsi, je puis visiter Castel Vielh...
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Wallerand
S'inclinant légèrement en guise de remerciement, le Chancelier reprit, sur un ton aussi neutre que possible :

Merci pour votre aide, d'avance. Et vous verrez, la vue est superbe du haut de son corps.

Et la vue du haut de son corps était également superbe. Moarf. Ca promettait de ne pas être de la tartelette, cet entretien... Et, lui offrant son bras, il la guida vers l'intérieur du Castèl Vièlh.Parler de la situation du Sud avec une partie prenante extérieure à la Gascogne, non mêlée aux jeux diplomatiques, pouvait sembler surprenant. Exactement ce dont raffolait le Chancelier - en dehors, évidemment, de toute autre raison qui aurait pu le motiver. Les regards extérieurs, les points de vue en décalage avec les positions politiques pures avaient leur intérêt aux yeux du jeune homme, qui les voyait comme autant d'enrichissements possibles pour sa réflexion. Certes, ce jour-là, sa cervelle risquait d'être sollicitée de manière inhabituelle, ayant à lutter contre elle-même en plus de son travail normal.

Menant son hôtesse - qu'il espérait bien recruter au bout du compte, soyons honnêtes, parce qu'elle comptait parmi les personnes à qui il vouait une confiance aveugle et qu'il aimait à s'entourer de celles-ci - jusqu'au bureau qu'il occupait habituellement, pièce la plus reculée de la Chancellerie, il avait pris garde à lui offrir son bras. Allez savoir pourquoi... Et quand ils furent entrés dans la pièce, dont la porte fut soigneusement refermée derrière eux (là encore, allez savoir pourquoi...), il s'accorda le luxe d'un baiser chastement - et douloureusement - posé sur le front de Bella, avant de lui désigner un siège.


Je vous en prie, installez-vous...
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Christabella
Menée par un cawallier, par le bras, au travers le castel, au gré des couloirs, elle souriait, tandis que sa main gantée de satin reposait tendrement sur son bras. Convenances, toujours ces fichues convenances ... Cela lui pesait. La porte refermée, un baiser chaste fut déposé sur son front. Une torture, à laquelle la comtesse répondit par un frisson, yeux mi clos, un frôlement de la main et un mordillement des lèvres. S'éloignant à regrets, elle s'installa gracieusement sur le siège désigné, dans un bruissement de taffetas, en face d'un bureau bien rangé. Un léger sourire envers son interlocuteur, et l'air faussement dégagé, elle se lança, en espérant ne pas dire de bêtises.

Ainsi donc, vous avez env... euh besoin de moi? Hum ... Expliquez moi ...

Han! Loupé. Ca commençait bien, tiens...
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Wallerand
Il s'était installé face à elle, de l'autre côté du bureau, et pas de gaieté de coeur. Il était en train de se dire qu'il l'aurait bien assise sur ses genoux, d'ailleurs, quand un mot ravalé le fit tiquer. Etait-ce un lapsus révélateur ? Un léger sourire étira les lèvres du Beauharnais alors qu'il hochait la tête. Les deux étaient valables... Il le lui aurait volontiers montré, d'ailleurs, mais pour l'heure, son cerveau bataillait pour rester à peu près en ordre de marche. Pour autant, il n'était pas totalement clair, aussi fut-ce en cherchant parfois ses mots qu'il répondit :

Oui, tout à fait... J'aimerais, comment dire, bénéficier de vos lumières sur la situation du Sud. La position centrale de l'Armagnac le dispose à plus de contacts... Ne parle pas de contact, abruti. ... Avec les autres provinces méridionales, notamment avec Toulouse, et vous avez donc sans doute un point de vue plus large que la Gascogne sur les risques potentiels du Sud.

Ouf. Une fois dépassé l'écueil de l'installation et du lancement de la discussion, ça allait mieux. Presque, parce que le genou de Wallerand avait trouvé son semblable de l'autre côté de la table... C'était chose trop tentante ! Et puis, qui le verrait, de toute façon ? Ca ne s'entendait pas à travers une porte.
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Christabella
Rester concentrée, il fallait rester concentrée. Ca n'était pas facile. Le Beauharnais buta sur le mot contact. Hum, contact ... Non. Concentration. Convenances et concentration. Convetration et concennances. Bref. En parlant de contact, le genoux du jeune homme frôlait le sien, doucement. Un léger coup d'oeil vers Wallerand, qui avait un air trop innocent et trop sérieux pour qu'il n'ait rien remarqué. Où en était-on ... les provinces du Sud. Concentration! Il fallait répondre. Sans dire de bêtises.

Oc, en effet... Une relation depuis peu privilégiée... ahem... avec Toulouse. Quant-au Béarn... Là aussi, les rapports... Tututut, semblait résonner la voix de sa camériste dans sa conscience.... Concentre toi, concentre toi, concentre toi... Oh, et puis zut. Lentement, l'escarpin frôla doucement le mollet gauche du Beauharnais. Tiens, ça, c'est pour le contact du genou. Hinhinhin. On verra si c'est facile. ... dépendent de ceux qui sont au pouvoir. La prise annoncée de Saint Bertrand me laisse perplexe. Cette ville est à l'image du comtat, peu peuplée, peu animée, et mainte fois prise ... euh et pillée. Pas de port, à part la mine de pierre... Je prends plus au sérieux le désir ... Parle pas de désir, rooh! le dessein ...euh ... de conquérir Bayonne pour l'accès à la mer.

Elle leva les yeux, fixant le regard sombre du Beauharnais de ses jades, un léger sourire sur les lèvres.
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Wallerand
Des seins ? Ah non, desseins. Moarf. Etait-ce son esprit perturbé qui lui jouait des tours, ou entendait-il des lapsus en rafale ? Et ce pied qui était venu trouver sa jambe, invisible, suggestif... Concentration, tu parles ! Wallerand entrait doucement dans un état où il savait que son esprit traiterait les informations... Mais y procèderait avec retard. Aussi reprit-il d'un air pensif, qui n'était que le reflet de sa lutte acharnée contre la nature :

Donc la prise de Bayonne serait l'option probablement privilégiée si un conflit devait éclater... Je vous remercie pour cette avancée, il faudra que je la couche sur le dossier. Mais je manque à tous mes devoirs !

La prise, hein ? Coucher sur des dossiers ! Et des devoirs, en prime. Comme s'il n'avait eu aucune arrière-pensée, sans aucun scrupule induit par la pensée d'un sinistre chaperon... Se raclant légèrement la gorge, le jeune homme se leva, tournant le dos à Bella pour se diriger vers un coffre dont il tira une petite outre de peau et deux godets de grès, espérant que cela suffirait pour qu'une certaine marque de son trouble s'estompe un peu. Les remplissant sur place, le dos toujours tourné, Wallerand essayait de faire le vide sous son crâne, de se détacher. Il aurait dû le savoir, qu'un entretien formel serait infernal.

Revenant vers elle avec les deux godets en main, il lui en tendit un, glissant à son oreille que c'était le patxaran promis depuis trop longtemps, déposant un baiser léger à la jointure de son cou et de sa mâchoire... Aristote, qu'il la voulait ! En cet instant précis, la torture en était insoutenable. Restant debout derrière elle, il posa son godet - même pas vidé, c'était dire à quel point l'heure était grave - sur le bureau avant de placer ses mains sur les épaules de la jeune fille. Posture qui ne la compromettrait pas si par hasard ils avaient de la visite, mais un contact, tout de même. C'était mieux que rien... Et il reprit :


Je vous veux... Là, tu ne peux pas t'arrêter, bonhomme, même si c'est vrai. Enchaine ! Dans le corps diplomatique de Gascogne. Je souhaite travailler avec des personnes en qui j'ai une confiance absolue, et vous en faites partie. Alors... Dois-je vous laisser le choix dans la date ou vous fais-je signer dès maintenant pour devenir ambassadeur de Gascogne ?

Brutal ? Mais non, voyons. La délicatesse était le trait de caractère premier du Beauharnais, c'était chose bien connue. Tout autant que cette pointe de plaisanterie qui, sans avoir l'air d'y toucher, cachait une demande on ne pouvait plus sérieuse.
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Christabella
Plus elle parlait, plus elle avait l’impression de multiplier les faux-pas. Était-il aussi mal à l’aise, aussi troublé qu’elle l’était, et ce, de sa faute ? Il lui semblait entendre la voix du corbeau, lui reprocher sa robe trop délurée – sachant que dans ses coffres elle possédait une tenue boutonnée jusqu’au col, et garnie d’une immense lavallière, une tenue on ne peut plus sobre et que Milandor avait jugé surtout trop stricte, à l’époque, c’était dire – et de ne pas réfléchir avant de parler. Aussi, tapota-t-elle nerveusement des doigts sur la table, luttant pour rester concentrée et ne pas le déconcentrer. Cependant, les informations n’arrivaient qu’avec retard jusqu’à son cerveau. Jusqu’à ce qu’il parle de la coucher sur le dossier. Quoi ? Une proposition indécente ? Ici ? Mais non, andouille, il parle de Bayonne et du possible conflit avec le Béarn...
Le jeune homme toussota et fouilla dans un coffre, lui tournant le dos ce qui laissa à Bella le temps d’enregistrer l’information, la digérer et la traiter. Et de se calmer.


Cependant... inspiration, expiration. Je garde en tête que le régnant Béarnais, dict Andom, peut être aussi retors qu’une vipère, et n’hésitera pas à … surprendre. Une telle guerre lui retombera sur le nez, déjà qu’il a une fleur de lys tatouée sur la main, signe de traîtrise, si je ne m’abuse... En tant que chef d’armée, s’il y a une chose que j’ai apprise, c’est de ne jamais sous estimer l’adversaire.

Le Beauharnais versa un verre, quelle bonne idée, elle avait la gorge devenue sèche. Mais juste avant qu’elle ne puisse goûter, il lui susurra à l’oreille que c’était le verre promis depuis trop longtemps, la ramenant à leurs folies, leur badinage... et il ponctua par un effleurement de ses lèvres, juste sous l’oreille, entre le cou et la mâchoire. Gnépapotib... Comment résister, alors que sa raison lui hurlait de tourner la tête, de le dévorer de baisers trop longtemps contenus, de l’enlacer et le sentir contre elle ? Elle entendit de nouveau la voix du corbeau : Ne bouge pas ! Grumpf.
La main légèrement tremblante, elle prit le verre et but le Patxaran cul sec, pour se donner contenance. L’alcool était assez fort, et légèrement amer, elle ne pouvait même pas dire si elle aimait ou non. Toujours derrière elle, il posa ses mains sur ses épaules. Si elle avait pu, elle aurait ronronné à ce contact, et se contenta de fermer les yeux, Concentre toi !


Je vous veux... Une petite voix semblait hurler : Oui je le veux ! Moi aussi je vous veux ! Nous nous voulons ! Dans son esprit, le corbeau donna un coup de savate dans le fondement de la voix délurée.Tchut, m’enfin ! Dans le corps diplomatique de Gascogne. Retour de la petite voix :Moi aussi, je vous veux dans mon corps ! Mais calmez-vous bon sang de bois ! La guerre faisait rage à l’intérieur de la caboche blonde. Plus que jamais, la présence du chancelier la troublait, et elle crispa sa main sur le verre vide. Je souhaite travailler avec des personnes en qui j'ai une confiance absolue, et vous en faites partie. Alors... Dois-je vous laisser le choix dans la date ou vous fais-je signer dès maintenant pour devenir ambassadeur de Gascogne ?

Le quoi dans quoi ? Puis, la petite douche froide, juste de quoi lui faire reprendre ses esprits. Gné ? Diplomate, elle ?

Moi ? Ambassadrice ? Vous êtes sûr que... Je n’ai pas plus de contacts que cela... Sauf avec l’Armagnac... Je n’ai jamais fait ça...

Réticente, la Blondissime ? Un peu... Levant la tête, pour apercevoir Wallerand, puis se tournant, la nuque prenant appui sur l’un des bras du jeune homme, Bella sonda le regard sombre du Beauharnais.
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Wallerand
Dire qu'il perdait tous ses moyens quand elle le regardait ainsi était presque en-dessous de la réalité (presque seulement, parce qu'il reste difficile de perdre plus que tous ses moyens ; accrochons-nous !). Le regard vissé dans celui de la jeune femme, Wallerand se sentit passer en réaction automatique. Cela se traduisait par le fait qu'il ne prenait plus le temps de réfléchir à la force de conviction que pourraient dégager ses mots. Il ne pensait plus qu'à elle. Pourtant, un coin de son esprit bataillait et essayait de dégager les arguments transmis en ordre décousu à ses lèvres, qui leur laissaient le passage faute de mieux :

Je ne suis pas un diplomate... Enfin, je n'en étais pas un quand j'ai pris en charge le Béarn, alors que je débarquais tout juste ici. Vous, vous connaissez les acteurs politiques, personnellement ou par réputation. Vous connaissez bien les rouages des relations entre les provinces du Sud, leurs intérêts plus ou moins avoués... Vous avez observé la politique des voisins de l'Armagnac, en plein centre du Sud (attention à la géographie, on se motive et on suit !), et vous connaissez la plupart des provinces avec lesquelles la Gascogne traite régulièrement.

Première salve : done. Une main aventureuse s'était glissée dans le cou de la jeune femme. Concentration ? 'Connais pas ! Enfin, 'connais plus. Et tant qu'il était sur sa lancée, il continua :

Vous avez donc un savoir certain, et vous y ajoutez une patience que je n'ai pas. Vous avez la prestance naturelle dont les diplomates ont besoin. Surtout... Vous avez une très remarquable maîtrise de vous-même. Et pour le coup, il savait de quoi il parlait ! Elle venait même de lui faire faire un bond dans sa maîtrise de cette délicate discipline. Vous avez les qualités et les connaissances pour être une bonne diplomate. Et puis, je pourrai vous guider, vous accompagner pour vos premiers pas. Quelle que soit la province...

Ca, c'était un coup bas. Cela n'assurerait-il pas de multiples occasions de se croiser ? Tant que le corbeau n'aurait pas compris que le Chancelier et l'homme de Paris s'évadant de la chambre de la Comtesse à son nez et à sa barbe ne faisaient qu'un, il n'y aurait pas d'entrave à la présence de Bella en ces murs... Ni aux voyages nécessaires à l'exercice de fonctions diplomatiques. Un soupir fendit cependant la poitrine du Beauharnais, et il se pencha sur les lèvres tant désirées pour les embrasser, peinant à s'en défaire pour murmurer un rauque :

Excusez-moi un tout petit instant...

Urgence. Grosse, grosse urgence. De la poche de ses braies jaillit la clef du bureau, et il ne fallut pas longtemps pour qu'elle tourne dans la serrure. Là, ils seraient tranquilles... C'était sûr, c'était une évidence, il avait besoin de se libérer. De les libérer, peut-être... Autant dire que les instants qui suivirent furent employés de manière fort délurée mais tout aussi nécessaire. Quelques instants plus tard, donc, le jeune homme reprenait son souffle et la parole après un énième baiser, gardant pour autant Bella contre lui :

J'espère que vous êtes ordonnée, parce qu'un bureau dans cet état serait assez peu vendeur pour vos interlocuteurs !

Plaisanterie vaseuse : c'est fait ! Mais, à sa décharge, il faut préciser que les dossiers mentionnés plus tôt avaient un peu souffert.
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Christabella
Là, c’était certain, elle l’avait déstabilisé. Le chancelier chancelle, exulta une petite voix en elle, vite rabrouée par une voix grognonne, rabat joie, ressemblant fortement à sa camériste de choc, de moins en moins audible au fur et à mesure qu’elle buvait les paroles du chancelier. Ses yeux étaient fascinés par le ballet de ses lèvres, écoutant à moitié son discours, qu’elle devinait prononcé pour la rassurer sur ses prétendus talent de diplomates. Des lèvres, pleines, charnues, qu’elle se ferait un plaisir de dévorer, plus tard, lorsqu’une main, censée être sur son épaule avait glissé dans son cou. Aïe caramba ! C’était donc ainsi qu’il comptait la faire accepter ? C’était vilain ça, très vilain oui ! La jeune femme réprima un frisson, alors que le discours continuait.
Voilà qu’il parlait de maîtrise d’elle-même, ça, c’était clair, elle luttait, avec acharnement, oui, pour suivre le discours.


Et puis, je pourrais vous guider, vous accompagner pour vos premiers pas. Quelle que soit la province...

Et là, une idée avait envahi la caboche blonde. Une occasion en OR, en or massif même, de se rencontrer, dans un cadre certes formel, mais … Ils sauraient s’en accommoder. Sa carmélite de camériste n’y verrait que du feu, assurément. Elle allait répondre par un exalté et passionné : « oui je le veux ! » , mais rien ne sortit de ses lèvres, scellées par un baiser impérieux. En moins de temps qu’il avait fallu pour le dire, la porte fut verrouillée, afin qu’ils puissent se pencher avec une impatience et une fébrilité certaine sur le dossier Béarnais

Quelques instants plus tard, une poil plus essoufflés et échevelés, alors qu'elle était contre lui, elle profitait de cet instant volé aux convenances, délicieux et inattendu.


J’espère que vous êtes ordonnée, parce qu’un bureau dans cet état serait assez peu vendeur pour vos interlocuteurs !

Hum... Vous avez un talent certain pour convaincre, vous. Vous recrutez vos diplomates toujours de cette manière ?

Ah non, seulement pour la personne que je veux réellement à mes côtés. Dois-je en conclure que je vous ai décidée ?

Je serai heureuse de me pencher avec vous à nouveau sur le dossier Béarnais.


Le ton rieur de la comtessa était démenti par un regard tendre, avec une pointe d’amusement. Elle n'aurait pas pu refuser, pas avec de tels arguments. Elle rit, en regardant l’état du bureau après la résolution de leur urgence.

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