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[RP] Quand le passé vous rattrape

Antoynette
[Marseille]

L'attente! Toujours l'attente. Elle commençait à peser sur les épaules de la frêle Antoynette qui n'attendait que le signe du départ de soeur Ellya. Du temps, elle en avait, mais elle n'en profitait pas. Elle n'osait plus sortir. Sa main la faisait moins souffrir, mais elle n'en retrouverait jamais plus l'usage. Elle en prenait son parti, sachant que, sans son amie, soeur Sibylle, c'est peut être la vie qu'elle aurait perdue.

Tout avait commencé quand la brune avait accepté de participer à un voyage de fou. Un pèlerinage selon les uns, une aventure selon les autres: se rendre à Alexandrie. Si tout avait bien commencé, l'arrivée à Marseille avait été des plus mouvementé pour la jeune femme. Elle y avait retrouvé les jumeaux qui avaient abusée d'elle un soir de fête. Enlèvement, prise d'otage, petite ruelle.. psui l'arrivée inespérée de Sibylle pour la sortir de là. Mais sa main en avait fait les frais.

Recluse dans sa chambre, à l'auberge, elle s'exerçait à écrire de la main gauche en recopiant le seul texte qu'elle avait sous la main: son credo qu'elle ne connaissait toujours pas par coeur, au grand dam de soeur Ellya. Dans un coin, près de la cheminée, Olympe jouait tranquillement avec sa poupée de chiffon offerte par une voyageuse qui l'avait prise en affection. La blessée soupirait en silence de ne pouvoir profiter de ces journées ensoleillées. Mais rien que la pensée de sortir la tétanisait.

Elle jeta un regard par la fenêtre. La mer était si belle, au loin. Elle rêvait de sentir le sable chaud crisser sous ses pieds, les vagues mourir sur ses chevilles, et le vent chanter dans ses cheveux. Que n'était-elle restée à Foix, bien tranquillement dans ses champs? Elle n'en serait pas là aujourd'hui.

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Childeric_et_childebert


[Au marché]

Le coup porté par la garce de treize ans lui faisait un mal de chien. Il savait qu'il aurait du voir un médecin. Mais Childebert savait aussi que la maréchaussée les rechercherait si elle apprenait leur dernier méfait. Enlever une gamine! C'avait été une première… et leur premier fiasco. Ah, si cette bonne sœur de treize ans n'était pas intervenue! Avec une épée qui plus est. Une bonne sœur avec une épée!

La honte passée, les jumeaux planifièrent une revanche. La fragilité de leur victime ne faisait aucun doute. Pour sûr, ils l'auraient, un jour! Ils l'auraient! Sauf qu'elle ne sortait plus, cette trouillarde! Elle se terrait dans son auberge comme un lapin dans son terrier. Mais qu'importe. Childéric et Childebert restaient à l’affût, à l'ombre de leur cachette préférée, derrière la pile de tonneau du marchant de bière du marché.


Elle finira bien par se montrer. Faut juste être patients. Et là… elle et sa gosse…

Il imita un égorgement qui fait ricaner son frère. Ces deux là ne renonceraient pas si facilement à leur vengeance.
Xciv
Il y a des récits qui vont rire, d'autres qui vous font pleurer, d'autres qui vous laissent complétement indifférents. Mais il y en a certains qui ont pour effet de vous faire bouillonner le sang. Et le récit qu'il avait entendu la veille avait eu cet effet là. Alors non, le blond n'était pas un ange et dans le passé il en avait fait des conneries. Était-ce pour se racheter une conduite ou pour se rappeler de ses premiers jours de soldats, jours pendant lesquels il se battait pour une noble cause, ou simplement pour se déverrouiller? Il ne savait pas. Quoiqu'il en soit, il avait envie que bientôt, le diable aurait deux convives à son repas du soir. Et comme lui et Bart n'était pas très potes, mieux valait ne pas le faire attendre.

Ce matin donc, il alla taper à la porte de la chambre d'Antoynette. Dans sa tête tout était plus ou moins tracé. Après tout le plus dur serait de faire montrer le bout de leur museau des deux vermines, mais également les empêcher de fuir, encore.


Antoynette? C'est Barthélémy. J'espère que vous est prête, aujourd'hui, je vais avoir besoin de vous. Et si tout se passe bien, ce soir tout sera fini.

Il essayait de se montrer rassurant. Il ne connaissait pas vraiment ces jumeaux qui en faisaient voir de toutes les couleurs mais s'ils étaient du genre à fuir devant de jeunes demoiselles, qui plus est étaient plutôt contre la violence, ce serait qu'une formalité, peut être même qu'une grosse frayeur règlerait le problème définitivement....ou pas. Non, il ne prendra pas de risques, il ne laissera rien au hasard, il n'y avait pas de place ne ce bas monde pour des lâches...
Antoynette
Elle ne connaissait pas Barthélémy. Ils s'étaient recontré la veille en taverne. Sans ménagement, il lui avait proposé de la débarasser des jumeaux. A sa grande surprise, Antoynette avait accepté. Son accord était timide, mais elle avait tellement peur de ces deux brutes qui lui avaient gâché son séjour à Marseille qu'elle aurait fait n'importe quoi pour les voir disparaître de sa vie.

Le plus simple aurait été, évidemment, de rentrer à Foix. Mais elle avait pris sa décision. Au fond d'elle, l'estropiée espérait qu'on n'en arrive pas au pire. Mais s'il fallait en passer par là pour qu'elle recommence à respirer, et cesser de s'inquiéter pour elle et pour Olympe, elle était prête à tout. La fragile Antoynette devait laisser la place à une femme plus audacieuse, du moins pendant ce laps de temps.

Les coups à la porte la tirèrent de sa rêverie. Elle délaissa ses exercices d'écriture pour aller ouvrir. Il était là, rassurant, déterminé, sûr de lui. Il n'en fallut pas plus à la jeune femme pour la sortir de son indécision.


Oui, je suis prête. C'est quoi le plan?


Son propre regard n'avait surement pas la rudesse de celui de Barthélémy, mais elle l'espéra suffisamment résolu pour cacher son anxiété.
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Kachina
Il y a des missives qui vous font rire, d'autres que vous jetez au feu après les avoir parcourues. Certaines vous enflamment le cœur et vous en redemandez. D'autres vous laissent songeuse, légèrement agacée.


C'est ainsi que l'avait laissée la lettre de Bart lui demandant de l'aider à régler leur compte à deux vauriens violeurs et harceleurs.
Non pas qu'elle n'aimait pas Bart. Bien au contraire.
Il était l'ami fidèle, celui qui avait tout plaqué pour la suivre dans son errance , entrainant avec lui sa brune Azure. Celui qui ne trahirait jamais, qui, toujours prenait sa défense quand ça tournait mal, parfois dans une taverne où s'excitaient des hommes imbibés de vin du pays trop jeune et trop corsé.
Elle aurait suivi Bart les yeux fermés. Mais là...


Le pli à son front était songeur, et ses lèvres pincées en une moue songeuse. Kachi portait ce jour-là des braies en daim souple, égayées d'une chemise fine et blanche. Sa crinière sombre rassemblée sur la nuque en un chignon bas, laissait échapper quelques mèches folles.
Tout en sellant Fantoche, elle marmonna quelques mots au cheval à la robe sombre. Elle avait cette habitude de murmurer à l'étalon, tout ce qui lui passait par la tête. L'animal avait ce mérite de tout entendre, sans rien répéter et sans jamais la contredire. Contrairement à d'autres, qui la jugeaient parfois d'une mauvaise foi sans pareille.


- Voilà qu'on doit voler au secours de la veuve et de l'orphelin, à présent. Je te le dis mon Beau, on est foutus !!!!

Ce n'est pas que lui manquait vraiment le temps où elle plantait sans états d'âmes sa lame dans des ventres malchanceux. Elle se surprenait à redevenir tendre et à simplement savourer la douceur de vivre provençale.
Mais occire deux hommes sans vraiment savoir le fin fond de la chose, lui arrachait une grimace désappointée. Sans compter qu'il pouvait très bien s'agir d'un guet-apens qu'on leur tendait.

Et puis cette Antoynette, même si elle semblait avenante et douce, faisait partie d'un étrange groupe qui foulait à pieds nus le sol de Marseille ces derniers jours. Groupe de pèlerins partant en pénitence pour je ne sais quels péchés. Pour qui tout ce qui ne parlait pas de Dieu semblait inexistant et qui balançait des bondieuseries en tout genre aussi nombreuses que les chopes qui ne plaisaient pas à Kachi et qu'elle jetait allégrement à la mer.

(Petite parenthèse pour les esprits mal placés qui diraient que la Louve fut l'instigatrice de cette poubelle que deviendra des siècles plus tard, la Méditerranée......Les chopes étaient faites de ce bois des plus beaux châtaigniers de Collobrières et servaient une fois au fond, d'abri à toutes sortes de créatures marines qui peuplaient les flots bleus et limpides...)

Bref, elle était là, à terminer de préparer sa monture, puisqu'elle avait décidé sur ce coup-là de faire confiance à Bart. Elle n'allait pas laisser tomber son ami sur cette histoire qui semblait lui tenir à cœur.

D'un geste, elle enfourcha le cheval, calant ses cuisses aux flancs chauds et d'un claquement de langue, pressa l'animal au trot, en destination du lieu que lui avait fixé son ami. Le petit pont de pierre fut traversé au galop et quelques instants plus tard l'étalon franchissait un petit ruisseau dans une gerbe de gouttelettes....

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Neolonie
Juste un courrier.
Tellement étonnant d'ailleurs, ça ne ressemble pas à Bart de demander de l'aide.
Mais bon, ça ou autre chose, tant qu'on lui trouve à s'occuper la tête et les bras, la brune n'est pas difficile.

Elle garde le sourire depuis quelques jours, surtout parce qu'elle a enfin pu se défouler et se distraire de ce mal qui la rongeait.
Ensuite parce que l'ultimatum a porté ses fruits, et qu'à défaut de présence, elle sait ce qu'elle avait besoin de savoir et l'attente n'a plus la même saveur.
Tant qu'à être euphorique, autant en faire profiter les autres.

Bon par contre, sans se concerter avec Kachi, elle aussi trouve la situation un peu louche.
En quoi une voyageuse inconnue de la ville trouverait maille à partir avec des marseillais?
De toute façon, les Saintes Nitouches n'existent pas, y a toujours, quand on cherche bien, une raison à tout, consciente ou inconsciente.
Aller s'amuser un peu, pourquoi pas, mais la solution de Bart lui parait un peu radicale, faudra un bon argumentaire pour lui faire voir les choses de la même façon.

Pour l'instant, elle se glisse dans ses bonnes vieilles braies de cuir tellement usé qu'il fait une seconde peau. Des bottes, une large ceinture dissimulant un grand couteau et la dague, serrée contre le poignet droit.
Un foulard pour discipliner les mèches brunes, avant de jeter un œil sur le galetas qui laisse encore paraître le poids de deux corps.
Elle ne laissera pas de message, car elle ignore le temps que la chasse prendra et ne veut pas qu'il s'inquiète.

Le cœur qui bat un peu plus vite, l'adrénaline qui inonde ses veines, cette sensation bien connue de vivre intensément... Ce que ça peut lui manquer, finalement, ce jeu d'équilibriste au dessus de l'abîme...
Prendre ce qu'il y a à prendre, rassasier la bête tapie au fond du ventre qui réclame le risque, la bataille et le sang.
Pour ensuite retomber dans la torpeur du printemps méditerranéen.

Quelques ruelles, puis les portes de la ville.
Là bas, la silhouette de Fantoche.
Un sourire sur les vermeilles, comme au bon vieux temps!

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Antoynette
Les explications furent courtes et la surprise lui fit marquer un temps d'arrêt. Antoynette n'avait guère prévu que Barthélémy prévienne ses connaissances. Sibylle avait réussi à elle seule à les faire fuir tous les deux. Alors à quoi bon se mettre à quatre pour flanquer une trouille d'enfer à deux rouquins véreux? Allez trois et demi: elle, elle comptait presque pour rien, avec sa main inutilisable.

Il me manquerait plus que soeur Ellya l'ait fait surveiller. C'était sans doute le cas, elle demandait à chacun de se surveiller les uns les autres. Antoynette espérait y échapper pendant leur prière à laquelle elle ne participait pas, car Sibylle refusait de la laisser seule depuis l'agression.

La situation lui échappait. Elle murmura, hésitante:


On est obligé d'être autant?

Sa mémoire lui revenait de jour en jour. Mais la jeune femme aurait préféré ne jamais se souvenir. Cette nuit, au bord du puits, avec Enguerrand la demandant en mariage, aurait du être la plus belle de sa vie. Son père venait de devenir le vassal de celui d'Enguerrand. Les jeunes gens n'avaient plus besoin de se cacher.
Hélas, elle avait tourné au cauchemar. Jaloux que leur propre père n'ait pas eu droit à la même faveur, Childéric et Childebert étaient devenus désagréables, jusqu'à dangereux. Ce soir là, ils s'étaient battus avec Enguerrand qui s'était écroulé, le crâne en sang. Et elle... Poursuivie dans les bois, elle avait tenté de leur échapper, presque en vain. Presque, parce qu'ils l'avaient laissée pour morte le long d'une route, dépouillée de tout. Et elle n'avait commencée à se souvenir qu'à la naissance d'Olympe, en découvrant la chevelure rousse du bébé.

Ces souvenirs la firent frissonner. Elle déglutit et assura une nouvelle fois:


Allons-y!

Les dés étaient jetés. Même si elle ne maîtrisait plus rien, elle ne pouvait plus reculer.
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Azure78
Un courrier de son époux, voilà une belle surprise....Sauf que cette missive ne comportait pas un seul mot doux, juste une explication comme quoi il devait tuer des jumeaux, qu'il avait besoin d'aide.....De l'aide elle en aurait surement donné si elle avait eut un peu plus d'explications de la part du blond...C'était tout à son honneur de vouloir aider une damoiselle en détrésse, on savait bien que la brune n'était pas jalouse, c'est juste qu'en ce moment, elle et Bart ne se voyait pratiquement plu et est ce que en aidant cette fille, il pensait à ses propres jumeaux....Comme elle disait, elle ne savait rien de cette histoire, ni l'endroit, ni le moment ou tout cela devait se passer.

La brune se posait des questions sur toute cette histoire....Elle passait en taverne pour essayer de trouver Bart, elle le cherchait dans les ruelles de Marseille, mais elle ne le trouvait pas, il n'était même pas à leur roulotte......
Elle était inquiéte, même si il avait fait bien des choses, mais là ils étaient deux, il demandait de l'aide, mais ce courrier était vaste....

Azure ne trouvant pas son homme, décide de s'occuper de ses propres jumeaux, elle en veut à Bart de ne pas lui en avoir parlé plus et se demande si en fin de compte, elle et ses jumeaux ne vont pas quitter la ville pour aller plus loin et laisser Bart jouer les supers héros........^^

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Sibylle.
[Marseille. La vengeance est un plat qui se mange froid.]

Depuis que les deux affreux avaient cherché à attaquer et même à occire son amie, Sibylle était sur le qui vive. Bien sûr, elle avait béni le ciel de ne pas avoir à les tuer et qu'ils prennent si facilement la poudre d'escampette, comme quoi elle avait bien fait de ne pas hésiter à trancher le jarret de l'idiot, cependant, elle n'était pas tranquille. Certes, ils avaient été intimidés, mais, elle redoutait qu'ils resurgissent de nulle part, d'autant que si elle n'avait pas fait le rapprochement au début, elle avait fini par se poser des questions.

Pourquoi l'avaient-ils appeler Jeanne? Se pouvait-il que ce soit son vrai nom? Et puis, c'est jumeaux roux qui lui avaient fait des horreurs, se pouvait-il que ce soit justement ces deux jumeaux roux là? Que de coïncidences qui faisaient travailler son petit cerveau.

Elle essayait d'être le plus possible auprès d'Antoynette et d'Olympe dont elle adorait s'occuper. Et puis ça lui occupait l'esprit et ainsi, elle ne pensait pas à ses soucis, son avenir, Mère Ellya, Juste...

Finalement, ce jour là, Antoynette lui avait confié Olympe, La jeune soeur était ravie, fière de la confiance que lui donnait son amie. Ainsi, elle avait décidé d'emmener la petite, une fois la prière dite, pour une belle promenade dans la campagne au nord de la ville, persuadée qu'Antoynette resterait sagement à l'attendre à l'auberge. Mais il n'en était rien et la jeune fille était à des milles d'imaginer ce qui se tramait en grand secret.

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Antoynette
Pas très fière de son stratagème pour fausser compagnie à Sibylle, Antoynette essayait de ne pas penser à sa réaction lorsqu'elle rentrerait. Serait-elle déçue, boudeuse? Se lancerait-elle à sa poursuite? Tant de pensées dont il fallait absolument sortir pour rester concentrée.

Comme prévu, Antoynette était sortie et avait arpenté quelques rues. Passant devant l'échoppe d'un forgeron, elle ralentit. Quitte à aller faire la bêtise de sa vie, autant joindre l'utile au désagréable. Elle entra donc et le salua:


Bonjour mon brave. Je souhaiterais acquérir une dague, s'il vous plait. Assez fine, que je puisse la tenir, mais assez effilée pour que je puisse me défendre.

L'homme bien baraqué l'avait toisée, puis d'abord ignorée. Mais une vente restait une vente, et il finit par lui trouver quelque chose à sa juste mesure. Antoynette trouva le prix exorbitant, mais se faire avoir une fois de plus ou une fois de moins lui était alors bien égal. Maintenant, à défaut de savoir s'en servir tout de suite, elle pourrait au moins intimider d'éventuels agresseurs.

Elle continua son chemin et, à son grand étonnement, arriva à la rivière sans encombre. Elle avait réussi à ne pas se retourner toutes les deux minutes pour voir si on la suivait. De même, elle se retint de faire un tour complet sur elle-même. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Elle respira un bon coup. Ne pas paniquer. Ne pas monter qu'elle avait peur. C'était la clé de la réussite.

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Childeric_et_childebert

Derrière leur barrique, les jumeaux jubilaient. Leur patience était enfin récompensée. Il prirent la jeune femme en filature, en prenant soin de bien rester cachés. Ils s'étranglèrent de rire en la voyant ressortir d'une forge avec une dague à ses côtés.

- Mais qu'est-ce qu'elle est bête! Elle croit vraiment nous faire peur avec ça!
- Ouais! Et matte un peu sa main: tu lui as fait sacrément mal, toi aussi, on dirait.


Ils ricanaient et se moquaient à qui mieux mieux de la jeune blessée qui continuait son chemin sans sourciller. Ils restèrent interdits en la voyant s'arrêter à la rivière.

- Y'a rien dans le coin, qu'est ce qu'elle fout?
- Si ça se trouve, elle veut nous attirer pour se venger.
- Trouillarde comme elle est? M'étonnerait! Mais c'est notre chance, vient!


Obnubilés par cette fichue soirée où ils avaient bêtement gâché leur vie, Childéric et Childebert n'avaient pas d'autre but que de faire souffrir. Ce jour là, où le père de la brune avait été choisi comme vassal restait gravé dans leur mémoire. Leur père à eux avait été écarté pour la raison la plus stupide qui soit, à leur yeux: leur gémellité.
Une femme donnant naissance à des jumeaux était accusée d'avoir connu deux hommes. Leur mère avait donc semé la disgrâce sur leur famille depuis leur naissance. Elle avait toujours nié. Toujours douce et gentille, elle s'était efforcée d'élever ses enfants dans l'honnêteté. Une femme d'une telle bonté ne pouvait pas mentir.
Cette raison ridicule avait fait germer l'amertume et la rancoeur chez les deux frères qui, depuis ce soir là, avaient juré de se venger de tous ceux qui oseraient les faire souffrir, eux et leur famille. Antoynette en faisait donc partie. D'autant plus qu'elle avait un rejeton, maintenant. Et l'un d'eux était le père. Rien que cette idée leur donnait la nausée.

A part elle et eux, il n'y avait personne dans les environs. Childéric dégaina son épée. Une vraie cette fois, pas la simple dague qu'il portait leur du rapt de la petite rousse. Il surgit devant la jeune femme avant qu'elle puisse réagir, son frère encore boiteux sur les talons, et lui mit la pointe sous le menton et lui demanda d'un air mièvre:


- Alors Jeanne! On est en ballade? T'espères quoi au juste?

Il hésitait quand même. La tuer maintenant ou la faire souffrir davantage?
Xciv
Aider son prochain n'était pas sa vocation première et sans doute que la chaleur lui était vite monté à la tête, mais maintenant il en était là, à faire le ménage. Sans doute aurait il du s'occuper de ses affaires, mais l'occasion de se dégourdir les poings était trop belle pour ne pas être saisie.


Le plan était simple. Attirer des lâches près d'un endroit peu, voir pas fréquenté n'était pas compliqué et Antoynette avait pafaitement joué l'appât. Il n'avait pas une once de remord, et s'il n'avait pas donné sa parole, les deux seraient en train de geindre sur le sol. Mais voilà, ils ne connaissaient pas toute l'histoire et s'étaient promis de leur donner une bonne leçon.

Le blond était perché sur son arbre, à lendroit prévu. Il vit arriver Antoynette, suivie des rouquins qui avaient saisi "l'occasion" qu'ils leur avaient donné.

Un petit sourire se dessina sur son visage, souvent les choses ne se passent pas comme prévu, mais là tout se passait à merveille. C'était le moment de passer à l'action, le moment d'honorer sa partie du contrat.

Heureusement pour lui, l'un était resté en arrière, le blessé qui plus est. Clairement ils ne s'étaient jamais engagés dans l'armée, là où les bases vous sont enseignées.

Il se laissa glisser de l'arbre, l'épée dans la main droite, son couteau dans la main gauche et rapidement il se faufila derrière le premier. Un coup de genou dans la jambe blessée pour lui mettre un genou un terre, et très vite il le saisit le couteau sous la gorge.

Il siffla en direction du deuxième.


Hep, le rouquin, si tu baissais ton arme avant que quelqu'un ne soit sérieusement blessé?
Childeric_et_childebert

Childéric se retourna prestement. Non! Pas son frère! Laissant tomber la menace sur la brune, il pointa son arme dans la direction de la voix pour s'apercevoir que Childebert était en bien mauvaise posture. Il toisa le ravisseur et déchanta un peu. Mais pas question de perdre la face. Il demanda:

- Vous êtes qui, vous? On vous a jamais vu dans le coin. De quoi je me mêle?

Sa voix était assurée, mais pas ses gestes. Sa main communiquait son tremblement jusqu'au bout de la lame.

- Lâchez mon frère!

Il ne se rendait pas compte qu'il adoptait le même comportement qu'Antoynette lorsque c'était lui qui la tenait.
Antoynette
Il était arrivé à temps. Seul, pour l'instant, mais bien là. Antoynette s'en sentit soulagée lorsque la lame quitta sa gorge. S'enhardissant, elle dégaina sa dague de la main gauche. Elle n'avait pas encore appris à s'en servir, mais ça, les jumeaux n'en savait rien. Elle serra les dents et se laissa aller à sa rancoeur:

Alors Childéric, ça fait quoi de se retrouver de l'autre côté de la barrière. Tu te rappelles, quand c'est moi qui suppliais? Tu te souviens que tu ne voulais pas me laisser partir avec MA fille?

Elle insista bien sur le possessif, lui signifiant bien qu'elle n'avait aucune intention de l'obliger, mais surtout d'accepter que l'un d'eux soit son père. Puis elle continua:

Tu refusais de me laisser partir. Tu voulais me tuer, n'est-ce pas. Alors donne nous une seule bonne raison de ne pas vous faire subir la même chose.

Elle pointait sa dague vers lui, tout en le contournant, et finit par rejoindre Barthélémy qui tenait toujours Childebert. Incertaine de la suite des évènements, elle attendit de voir comment son allié du moment allait profiter de la situation.
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