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[RP] Quand le glas sonne..

Sohane
            ... et j’entends toujours ce glas, toujours j’entends le curé me dire en pleurant : « Pauvre petit diable ! », et je revois le bedeau et ses tintenelles, les chantres et leurs chapes... (Octave Mirbeau, Mon oncle ,)



    La cellule est étroite, sombre, puante d'insalubrité, dégoulinante de désolation et de mort. Une ouverture à barreaux d'acier au plafond fait office d'ouverture et laisse passer un maigre filet d'air. De temps en temps,un crachas, des feuilles y tombent sans oublier la pluie fine ou drue. Une porte sur la gauche qui s'est refermée sur le gardien hier au soir, la laissant seule, repliée sur elle-même dans un coin à l'abri des manants qui lui balancent des cailloux.. ou des crachas. Des chariottes qui coupent son sommeil de réveils alarmés, le bruit des roues sur la trappe n'est pas de tout repos.

    C'est la première fois que Sohane est enfermée sous les routes. La gamine a toujours connu les prisons de grandes bâtisses, où la paillasse était certes des plus douteuse, mais rien en comparaison de ce trou. Un vrai trou. En levant le nez vers le peu de soleil qui traverse les barreaux, la môme se demande quel est le con qui a inventé ça. Elle se demande même si elle n'aurait pas dû apprendre à nager, tellement elle craint que la pluie ne recommence à tomber et investisse la maigre cellule pour la noyer.

    Des chaînes passant dans des attaches meublent les murs d'une décoration dont So se serait bien passée. Ils ne l'ont pas attaché. Mais elle n'a pas bougé depuis la veille. Attendant qu'on vienne la chercher pour le procès, qu'on lui donne à manger.. attendant de voir quelqu'un tout simplement. Y a du avoir des morts ici tellement l'odeur est forte. Le gardien a dit qu'elle n'aurait pas le temps de s'habituer. Qu'avait il voulu dire .. ?

    Sept ans.

    Sept petites années dont au moins deux déjà passées en prison. Si on compte les petits larcins sur les étals de marché, les brigandages, les prises de mairie etc.. etc.. la gamine n'a donc connu pratiquement que ça. Quand on lui demandait pourquoi, elle répondait que c'était pour s'acheter un bateau, pour pirater les riches.. ce qui évidement entraînait d'autres procès.. A croire qu'ils avaient tous une peur bleue. Peur d'une môme de sept ans..Mais cela n'arrêtait pas Sohane, bien au contraire.. La prison n'était rien, les petites amendes non plus. A sept ans elle était déjà bien plus riche que certains. Alors la prison... c'était un peu des vacances. Mais cette fois ci.. les vacances avaient pris un goût de ne pas y revenir.
Meliane26
Non loin du tribunal, dans une taverne….

Lorsqu’on y rentre, il n’y a personne, tout est silencieux, enfin presque …le bruit vient du fond de la salle et lorsqu’on s’approche, on peut distinguer une silhouette informe avachie sur la table. Une jeune femme.
Elle entrouvre un œil torve et le referme aussi sec . Elle a du mal a décoller sa langue de son palais. Elle a avalé une corde, ma parole ! Elle a un de ces mal au crâne .... mais c’est pas le rhum ça, non, quand on abuse du rhum il ne donne pas mal à la tête. Ce qui lui a fait mal, c’est la boisson que lui a donné l’autre là hier soir, dont elle ne se rappelle plus le nom, ni celui du gars, ni celui du tord boyaux d’ailleurs. Il faudra qu’elle lui demande : pour n’en boire plus jamais !
D’habitude, elle tient bien l’alcool, mais là, allez savoir, le travail à la mine avait été particulièrement pénible, on était presque à la fin de la semaine, elle était fatigué et puis Vlan !! le verre de trop dont on se dit qu’il sera le dernier, ce qui est d’ailleurs vrai, puisqu’il vous achève …


Alix rentre en trombe et la secoue

Méliane, réveille toi, tu vas être en retard

Heiiiiin ……

Oui, Mel ….. faut q’t’ailles au tribunal ….. le brigandage q’t’as vu

Les paroles se frayent un chemin dans le cerveau de Méliane et elle sursaute :

Oh p’tain c’est vrai, le procès …

Du coup, lui revient une furieuse envie de refermer les yeux pour très longtemps

Pffff la gueule du témoin……..marmonne t’elle un peu dépitée

Alix lui pose une cruche sur la table … beurk de l’eau… elle en avale quelques lampés….ah la corde a disparu
Elle se verse le reste sur la tête pour s’éclaircir les idées et noue rapidement ses cheveux.

Une fois levée, on se rend compte qu’elle n’est pas aussi informe qu’on l’aurait cru. Elle a tout ce qu’il faut là où il faut. Oh elle s’est levée un peu trop vite. Elle attend que la terre ait fini de se stabiliser et c’est d’une démarche pas très bien assurée qu’elle se dirige vers le tribunal.
Gianni.pole
On me nomme Gianni Pole, Mestre boucher en cité de Bordeaux. Pas peu fier de telle appellation.
Mon allure ? Celle d’un jeune freluquet, fringuant dans l’âme, voulant se frayer route en ce monde et cherchant pour se faire, régulièrement la compagnie des femmes. Eusses, pas vraiment, donc survient l’autre appellation, en pays des vignes, rien d’anormal, quoique : galérien.
Gianni Pole, Mestre Boucher, et galérien en son temps libre, une victime toute désignée….


[Quelques nuits, précédant l’affaire peu singulière…]

La routine journalière n’était pas faite pour le salut de mon âme, vraiment pas. Et marre de narrer ma vie quotidienne à ces approchants à la queue en tire-bouchon., j‘avais autres espoirs en ce monde. On m‘attendait certainement quelque part. Quoique le 'on'…

Dominique, Dominique, nique, nique, s‘en allait par les chemins, bottier, pauvre et chantant...
Pourtant, il ne me fût aucunement difficile de trouver comparse honnête pour se faire…Sous la forme d’une femme. J’en étais encore espanté.

En tout chemin, en tout lieu, il n’ graille pas ou vraiment peu…il n’ graille pas ou vraiment peueueueueu…
Le chant s’était avant notre première rencontre en taverne glauque. Là où tout avait commencé…
Il faut bien début pour inventer fin.


Je me nomme Jallyssia .Vin Diou la belle église aurait dit de suite l’ancien. Moi, je plussoye par la pensée, mais je la renomme la belle Brunette. Belle église pouvant porter à confusions.
Faut dire, que pour moi, elles sont en général belles, les femmes, merci de suivre, et elles le sont encore plus, quand elles daignent venir me parler.

Mais pourquoi faut-il qu’en cet instant, cela tombe sur moi ?
Faudrait il que je rajoute Poisseux en troisième appellation non contrôlée ?

Elle ne voulait pas voyager seule.
Moi, je pensais que réponse donnée sur le moment n’aurait pas dû la rassurer. Il me semblait encore m’entendre lui dire :

Ché entendu, aaalors, nous foioyajonc enchemble…Hips*…Hips*…Héééé…Haaa…Té…
A moins que ce n’était pas moi, mais autre ?
Mais le lendemain matin, donc à mâtine, une évidence, c‘était bien de moi. Tout me revenait par brides.
Elle avait envoyé un bouseux pour me réveiller à la première heure. Du moins, c’est-ce que je pensais en vociférant ce pauvre ère.
Me déloger ainsi, sans scrupule, d’un sommeil profond et réparateur…Ne pouvait on pas me laisser dormir un peu plus ? Mais pour qui se prenait donc cette brunette ?
Et c’est ainsi que je m’étais retrouvé au bras d’une belle rouquine…Nan, ça c’était en rêve…A cheval auprès d’une magnifique Brune…Sans quémander la lune, l‘impuissante…

J’avais les os en miettes. Les causes étant bien réelles. La veillée bien arrosée et le fait que nous chevauchions à grands galops depuis ce matin. Et ce, sans un arrêt. J’en étais exténué. Un coup d’œil vers la belle. Me semblait encore fraîche. Mais d’où elle sortait ? Si elle voulait m’occire en chemin, n’aurait pas trouvé mieux pour se faire.

Gauche…Droite…Gauche…droite.
Donc, j’étais à cheval auprès d’une jolie Brune.
Non pas auprès, derrière… Il se faisait tard, le jour fuyait. Je ne sentais plus mes jambes.
Alors, d’un commun accord, nous avions décidé de ménager nos montures, pour le peu de lieues restantes. Je pensais à mon pauvre corps meurtri. Obligeant, alors, nos équidés à nous mener au pas. J’avais même fortement insisté. Bref, l’idée venait de moi, enfin, il me semblait.
Bien calé, les fesses, j’en avais plus, dans ma selle, avec vue sur une splendide croupe se balançant avec grande délicatesse…
Gauche…Droite…Gauche…droite.…

J’avais le crâne dans un étau. Le soleil du jour n’avait rien arrangé. Illusion ? Que nenni, la magnifique croupe bien rebondie qui me devançait n’était pas le fruit de mon imagination, mais bien celui d’un superbe destrier, qui à mon avis valait son pesant d’or. J’étais Mestre boucher qu’on se le redise.
Devait valoir aussi son pesant d’or, la jolie brunette.
Gauche…Droite…Gauche…droite.…
Mes yeux se balançaient suivant l’effort de ce bel ensemble. L‘était bien faite la brunette…. Mais je m’assoupissais légèrement offrant à vue bientôt, un dandinement grotesque sur équidé. Peu de monde empruntait la nuit tombante les sentiers en forêt. Donc personne ne me verrait en telle posture. Ha si, la belle Brunette.
Gauche…Droite…Gauche…droite....
Tout en songeant à une bonne paillasse moelleuse…
La prochaine cité n’étant qu’à quelques lieues. Enfin…Une bonne viandée, itou… J’en salivais par avance.
Gauche…Droite…Gauche…droite.…
Auprès de ma… brune,…qu’il fait bon…fait…

Un sifflement aussi puissant qu’aigu fendit le silence de cette nuit naissante sans lune.

[Au jour de l’affaire…]

J’ai la tête en morceaux, je voudrais bien dormir…Qu’on me laisse dormir…
Un bruit de pas lourds montant un escalier de bois, résonne en ma tête. J’ouvre les yeux, je me trouve dans un lit. C’est une évidence, quoique, je ne reconnais aucunement ma chaume.
Mal aux cheveux, Je tâte mon crâne. Pas l’habitude d’y loger un bonnet de nuit.
La porte s’ouvre en grand fracas. J’en frémis. Une femme à forte corpulence entre et se dirige vers une fenêtre. Je la suis du regard les draps montés jusqu‘aux yeux. Elle m’est parfaitement inconnue. Les volets mis à bas ne sont pas ménagés. Une grande lumière envahit la pièce. Je suis ébloui.

Allez Mestre Gianni Pole, c’est le grand jour, faut vous préparer. L’inconnue me connait. J’en reste perplexe. J’ose une requête en clignant des yeux :
Hein ? Me préparer mais à quoi ? Mes propres paroles me laissent goût amer en bouche.
C’est le grand jour, vous dis-je. Oust, on s’habille le p‘tit môssieur. C’est un ordre.
Je pense à juste titre que je vais me réveiller. Ce n’est qu’un cauchemar.
Mais les draps couvrant mon corps peu vêtu s’envolent sans ménagement.

Un juge, ça n’attend pas vraiment.
Un...Un juge ?
Sans apporter de réponse, l’inconnue me bloque la tête avec son avant bras et présente une fiole à mes lèvres.
Schhhllluuup Une rasade s'impose dans ma bouche sans aucune prévenance… L'apreté du liquide en est forte place. Je vais mourir...C'est une certitude à mon existence icelieu.
La mienne à moi, Mestre Gianni Pole, Boucher, Galérien, Poisseux, en cité de Bordeaux, ma réalité.

Au moins, je connais mon nom…
Jallyssia
[Quelques jours précédents l'affaire peu singulière...]

A deux on est plus fort...
L'union fait la force dit-on...
Alors que faisait elle là dans ce poste de police avec encore ce goût de sang dans sa bouche...

Pour une fois qu'elle était un peu entreprenante, qu'elle laissait de côté sa timidité, son travail pour s'amuser, rire, vivre tout simplement...
Il fallait dire qu'il avait de beaux arguments...Malgré ces cheveux roux, il avait un petit quelque chose qui ne s'explique pas et qui l'avait littéralement happé à lui...

Jamais, elle n'aurai accepté de faire la route avec un parfait inconnu, mais voilà, elle allait fêter ces 22 printemps sous peu, n'avait jamais prit le temps de se faire courtiser, trop impliqué dans ces études de médecine, alors la brune a envie...Oui, elle aussi veux savoir ce que cela fait d'être embrasser, aduler, cajoler, vénérer, elle aussi elle le veux son conte de fée...

Mais voilà les fées ça n'existe pas...Par contre, le Mal lui il est là et bien là...et Jally avait vu sous quelle visage l'ignominie pouvait se présenter...

Et là voilà à narrer son récit devant ce représentant de la loi...à l'haleine fétide, au regard vitreux...Plus occupé à reluquer son décolleté que de noter les faits...

Car voilà...Les faits étaient donc là et bien là...Ils avaient été du crime le plus atroce qu'il soit...


[Le jour du procès]


Chaque jour, elle s'était rendue en sa chambre, espérant voir de nouveau la couleur de ces yeux..De quel couleur était il d'ailleurs ?!...Noisette lui semblait il , à moins que ce n'était émeraude ? Elle fulminait de ne se souvenir de ce détail...Il lui faudrait vraiment porter plus d'importance à ces petits riens qui pouvait devenir de grandes choses...

Mais aujourd'hui, elle n'irait pas le voir, priant pour qu'il ne se réveille et ne participe au grand jour !
Enfin, l'heure de la vengeance allait sonner...Elle n'avait que peu dormi, se repassant encore et encore l'horrible drame en boucle dans sa tête voulant se souvenir justement du moindre détail...Tout aurait son importance pour mettre l'ignominie au bout d'une corde...
Elle enfila sa robe du dimanche et attacha ces cheveux en un chignon maladroit, une fois sur que son apparence était parfaite pour l'occasion elle se rendit au tribunal.
Hadrien
[Quelque jours avant le procès]

Hadrien était dans son bureau quand on lui avait annoncé une agression au domaine de Ruru.
Un endroit qu'il ne connaissait que de nom..
Un sergent avait été chargé de rassemblé les éléments pour le procès car procès il y aurait.
Bon à priori 2 victimes, un certain Gianni.pole et une certaine Jallyssia.
Il vérifia dans son registre si les deux étaient fiché ou pas. A priori non. Donc il ne s'agissait pas de règlement de compte.
Bizarre car les agressions étaient rare de ce coté si se dit-il
Pour ce qui était des biens volé, Hadrien fit un bond.
Le brigand avait fait eu le gros lots : 1 épée,quelques provision et plus de 1500 écus.
Ce qui représentait un gros butin.
Les victimes avaient été touché plus ou moins gravement surtout Gianni.
Il devait avoir la tête dur pour avoir survécu.

Il prépara donc l'acte d'accusation.

Citation:
Acte d'accusation

[Procès opposant mesiire Gianni et dame Jallyssia à Dame Sohane ]


Procureur : Hadrien de Lavallière
Agent ayant mené l'enquête : Ombralius
Crime : Racket et tentative de meurtre
Victime : Messire Gianni et dame Jallyssia
Accusé : Dame Sohane

Témoins :

********************************************************************

A la noble cour de justice,
Monsieur le Juge,

Nous sommes aujourd'hui réunis afin que vous puissiez juger de la culpabilité de dame Sohane qui est aujourd’hui ci devant la cour car il est accusé selon le chapitre 9 du Livre II du Coutumier Rantas d'avoir racketter et tenter d'assassiner deux jeunes personnes.

*** Le procureur procéda à la lecture solennel du coutumier ***

**********Extrait de Loi **********************************
Grand Coutumier de Rantas, Livre II, chapitre IV, article 8 : le trouble à l'ordre publique (TOP)

Article 3
Le Trouble à l’Ordre Public, de manière générale, correspond à tout comportement portant préjudice à autrui voire à l'ensemble de la communauté .
Plus précisément, et de manière non exhaustive, cela comprend :

- Toute violation d’un décret ducal, lorsque le motif d'inculpation n'est pas précisé.
- Toute violation d'un décret municipal, hors transactions sur le marché de la ville.
- Tout refus de payer les taxes.
- Tout refus de se soumettre aux autorités ducales (non respect d'un verdict, refus de se soumettre aux opérations de vérification de la prévôté...)
- L'insulte, la diffamation.
- La rapinerie.
-=&gt Le meurtre, ou la tentative de meurtre.<=
- Toute tentative de révolte, révolte et l’incitation à la révolte, non autorisées par le Conseil Ducal.
- Toute levée d'armée sur les terres de Ruru


************************************************************

Au cours de la nuit du 4 au 5 avril 1462,Une tentative de meurtre ainsi qu'un racket a eu lieu.L'accusé ayant été reconnue et n'étant pas inconnu sur nos terres pour avoir déjà racketter et tenter d’assassiner d'autres honnêtes gens.
Voici la preuve de son méfait.

[ 05/04/1462 04:08 : Vous avez été attaquer par Sohane qui tenter de vous détrousser]
[ 05/04/1462 04:08 : Sohane a triomphé sur vous, vous laissant inconscient]


Je précise que l'accusé a le droit de rester en liberté jusqu'à la fin du procès et de bénéficier de l'aide d'un avocat (Avocats du Dragon : http://forum.lesroyaumes.com/viewforum.php?f=4831)

xx seront appelés à témoigner durant ce procès.

Je laisse la parole à l'accusé !

_________________
Meomaky
    [Terres du ruru, tripot infâme]


C't'une potence j'te dis. S'en vont les balancer au bout d'la corde.

T'en sais quoi, toi, d'abord. Et qui c'est t'a dit qu'y avait?

Ulrich le bavard , et s'frère Alderich. C'lui qu'à les yeux qu'ont pas l'même couleur. Z'ont serré l'vieille Glaviot aussi qu'y paraît. Paraît qu'c'est elle qui r'fourgait leurs butins.

Sacrebleu !!!Rrrrrrpfteu Elle s'occupait d'mes butins aussi. Chieries!

Pis y'a une fillette aussi. L'ont pas jugé 'core mais... Pas d'raisons qu'ça change des aut'. L'aura même pas l'temps d'connaît c'que c'est qu'une femme.

Qu'est-ce t'en sais qu'elle sait pas d'jà, hein. T'en sais rien. P'tête que si qu'elle sait.


J'en ai entendu plus qu'assez, si je continue d'écouter ses deux malandrins, je risque de perdre mon calme. Rire et s'enivrer de la mort d'une enfant... Pire, imaginé qu'elle puisse déjà avoir été intime y avec un homme, ça me rend fou. Je me fais violence pour ne pas les égorger, là, dans ce taudis infâme. Éteindre leur rire gras dans leur sang s'écoulant à flots de leurs gorges ouvertes. Deux nouvelles offrandes pour ma Dame en Noir. Deux nouvelles âmes pour chanter mes louanges, le moment venu ou je me présenterai en son domaine.

Dehors, je marche d'un pas tranquille pour sortir des bas quartier de la ville, rejoindre la clarté de la place du marché, la grande place, voir de mes yeux cette potence en construction qui enverra prochainement trois nouvelles âmes au Royaume de ma Dame. Pourrait-on envoyer une fillette se balancer au bout d'une corde ? Un procureur serait-il capable de demander pareille sentence à l'encontre d'une enfant ? Un juge capable de la condamner à mort ? Un bourreau de lui passer une corde autour de son cou fragile ?

La vérité ? Oui, on en trouvera, vêtus de leurs plus beaux atours, cuirassé par leurs soi-disant vertus, sacrifiant leurs journées pour le bien d'autrui. Il y a quelques temps, on les aurait vu sur les gradins d'une arenet romaine, à réclamer de voir le sang couler, de tant et tant de manières. Civilisés.. Les temps changent, pas les besoins ni les envies. Il y aura un procureur prêt z à réclamer telle sentence, se dédouanant sur son confrère qui rendra le verdict. Un juge pour acquiescer à cette demande, pour le bien commun. Qui se rassure, il ne fera pas le sale boulot. Un bourreau pour la faire chuter. Payer pour, il n'est pas responsable, il ne fait qu'obéir aux ordres...

Direction le tribunal, je me dois d'assister à ce procès, jugée d'avance à en croire les deux idiots. Au besoin, je ferai ce qui me semble juste. Une enfant...

_________________
Meliane26
Le jeune Alix la suit de près. C’est son premier procès à lui aussi. On lui a dit qu’il y aurait peut être une pendaison et lui il voulait voir ça.
Pourtant Mel lui a interdit, mais il est curieux, nooon pas trop jeune mais curieux! faut pas croire hein, il avait déjà vu des morts ... 'fin plein d'animaux quoi .........

Et puis, il se demande aussi si elle a assez dormi ...elle a avait vraiment abusé la veille....et elle a même pas mangé avant de partir ! alors il veille sur elle, enfin il essaye.

Méliane est plongé dans ses pensées qui s’éclaircissent peu à peu. Ce qui la chiffonne, c'était le jeune âge de l’accusé... Il n’y avait donc personne pour s'occuper de cette gamine et lui éviter de se retrouver dans une situation pareille. Le brigandage méritait punition mais quand même …..
La faute à qui si elle en était là: aux parents bien sur ! Même pas foutus de s’occuper de leur progéniture, à moins qu’ils ne soient dans l’incapacité de le faire, ou bien carrément morts …. La vie n’était pas facile lorsqu’on n’était pas noble.

Le chemin n’a pas été assez long pour décuver complètement, mais elle va essayer de faire bonne figure.
Arrivée devant la porte, elle lisse sa robe, rajuste une mèche de ses cheveux.
Elle tend la main à Alix.


Viens Alix, suis moi, je préfère t’avoir à l’œil plutôt que de te savoir en vadrouille je ne sais où.

Elle pousse la lourde porte du tribunal. L’atmosphère est pesante.
Fenwyn
Sa rousseur ne passait pas inaperçue. Ses longues jambes brunies par le soleil non plus. Dévoilées par un souffle de vent, elles traversaient alertes les ruelles du village. C'était jour de marché, le coin était bondé de monde. Commerçants e tout genre s'acharnaient à arnaquer comme toujours, Az profitait de leur esprit détourné pour subtiliser quelques friandises et même une paire de bas. Puis elle emprunta le place du village où le tribunal faisait office de paravent protecteur solaire.

La belle se prit le talon dans la grille d'une geole. Elle posa son panier sur le sol et s'assit sur les pavés brûlants pour dégager sa botte quand une petite voix lui parvint. Azenor tourna la tête mais ne vit personne. Mais la voix insistait. Une voix d'enfant.. suppliante.. une plainte.. un autre gémissement.

Haussant les sourcils, elle se pencha et scruta l'intérieur de la geole. Une forme dans un coin attira son attention.


- Hey.. c'est toi qui pleure dis ? Comment tu t'appelles ?

La môme leva les yeux vers Azenor et celle ci retint un juron.

- Qu'as tu fait pour qu'on t'ait jeté dans ce trou, gamine ?

Et vue l'état de la gosse, dont elle n'allait pas attendre bien longtemps pour connaitre son nom, ça devait faire des jours qu'elle s'y trouvait.

Une voix grave intervint, la roussette se tourna vers l'homme.

- C'est la petite Sohane, elle va être pendue pour sur !

- Pendue.. une gosse ? mais pourquoi ?

L'homme ne répondit pas et s'éloigna en haussant les épaules. Azenor jura et se pencha de nouveau au dessus de la gamine.

- Tu veux que je prévienne quelqu'un dis ? Tu as faim ?

Sans attendre elle vida le contenu de son panier à travaux les barreaux.

- Parles petite.. je peux t'aider.. du moins essayer.. et manges tu as besoin de force.

Si c'était pas malheureux de voir ça. Elle avait l'air minuscule dans ce trou. Elle lui fit peine. La roussette la regarda ramasser ses offrandes avec un sourire bienveillant. Elle n'allait pas laissé pendre une gosse.
--Bartabas
Physique: La trentaine fatiguée, cheveux courts, pas bien grand mais costaud
Métier : Boucher
Emploi : Gardien de prison
Caractère : affable après six bières
Loisir : Le ramponneau
Maxime : "Si vous faites pas chier, je vous fais pas chier."
Aime : La bidoche, les femmes du bordel pas loin
Aime pas : Sa femme, Qu'on le fasse chier.

Bartabas, personnage singulier lié de près au cachot de la môme. Quand il ouvre la trappe chaque matin, ce n'est pas pour lui balancer un morceau de pain ou une outre, c'est juste pour s'assurer que la môme est assez en vie pour être amener en tant voulue au gibet. Car elle n'y échappera pas.
D'habitude il surveille des voleurs plus âgés à qui on coupe une main après quelques petites tortures. Cette fois c'est différent. La gosse n'en est pas à son coup d'essai, et en feuilletant la liste impressionnante de ses méfaits, il est certain que le juge annoncerait la potence.

Potence d'ailleurs jamais démontée. A l'image du gibet de Montfaucon, chaque jour on pendait en masse. Vingt, trente suppliciés rejoignaient plus bas la fausse jamais vidées depuis des lustres. C'est à cause des nuisances olfactives que la potence fut montée sur l' éminence du chemin qui menait vers les hauteurs. Ainsi le duc ne se pinçait plus les narines ni ne rendait son copieux déjeuner.

Trappe ouverte, il gueule après la rouquine dont les cheveux dégoulinent à travers les barreaux puis il reluque la môme, lui file un coup de pied dans les côtes. A la réaction de la gamine, il semble soulagé. Dans quelques heures, les villageois auront leur spectacle. Pendre une gamine, c'est pas tous les jours.

c'est bientôt ton tour p'tite. T'as d'la chance t'évitera la hâche.. trop grosse pour ton p'tit cou.
Il se baisse devant elle, postérieur posé sur les talons et lui lève le menton.
T'as d'jà vu un type se faire pendre ?
Au départ il se pisse dessus.. de trouille. T'as peur toi ? Les mains liées Ensuite on lui passe la corde, sous ses pieds une trappe qui grince.. tu sauras pas à quel moment elle s'ouvrira.. on te jettera des caillasses, puis la corde serrera ton cou.. tu vas chialer.

Il sourit.
Et.. Zouuu... t'auras mal mais pas longtemps. Tu vas ressembler à un poisson qui frétille hors de l'eau.. tes jambes font s'agiter et.. fini. Ton corps tombera dans la fausse, on te balancera une pelle de sable.
Il se redresse tandis que le menton de la gamine retombe sur sa poitrine, avise une pomme sur le sol.
Je peux bien t'accorder ça.
Il ricane et la porte se referme derrière lui dans un fracas.
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