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[RP - E ] Engagez-vous, qu'ils disaient...!

Richard_watelse
Au sortir de sa réunion avec la princesse de Sulignan, Richard Watelse fit dépêcher des crieurs rennais. Dans la salle, une vingtaine d'hommes prêts à parcourir tous les royaumes de France et du Saint-Empire en échanges de quelques bourses généreuses se tenaient, droits comme des pics et attentifs comme un chien prêt à partir à la chasse. Le connétable manipulait le cuir de ces bourses alors qu'il donnait ses consignes, faisant tinter les pièces entre chaque phrase, allumant dans leurs regard la convoitise :

Rues, places, tavernes et autres lieux publics, dans les campagnes et les ports, hommes, mettez y de la voix: Qu'on sache dans toute la Bretagne et dans toutes les contrées aux alentours que Chypre sera de nouveau territoire d'Eléonor de Sulignan. Qu'une guerre se prépare et demande hommes de force et courage qui seront grassement récompensés! Que les bateaux prendront le large depuis Vannes jusqu'au terres méditerranéennes à la fin du mois d'Octobre! Racontez les agissements du vilain Jacques de Lusignan! Racontez l'horreur de son acte : empoisonner sa propre soeur pour lui voler le trône! Racontez tout, attisez les haines pour ce couard et la loyauté pour la Princesse de Sulignan!

Il s'arrêtait devant chaque homme, les jugeant brièvement sur leur volonté d'accomplir cette tâche. Loin d'être naïf, il ne voyait dans leur regard qu'une loyauté à l'or et non à Eleonor. Il n'y avait que l'or pour réussi à lancer dans le froid et sous la pluie automnale cette vingtaine de crieurs pour brailler les louanges de Sa Princesse.

Pour la guerre cependant, il faudrait plus que l'attrait de l'argent pour envoyer ces corps vers leur possible fin sanglante. Il faudrait animer en eux une flamme de ferveur, une loyauté quasi passionnelle, générer dans leur coeur un grief personnel contre le vil Jacques de Sulignan, pour rendre leurs lames plus agiles, plus rudes, plus destructrices.

Une à une, les bourses furent distribuées et les messages véhiculés dans les différents duchés et comtés.

Dans les rues vannetaises, à la fin du jour, Richard pouvait déjà entendre dans la foule des allusions à la guerre de Chypre. Beaucoup murmuraient encore leur incompréhension d'une guerre pour une île si lointaine et pour des têtes couronnées dont on avait encore jamais entendu parlées. D'autres pariaient sur la fortune à se faire sur place et sur la récompense. Richard Watelse grimaçait, pensant aux pillages et aux viols dont il avait trop souvent été spectateur, voir acteur. Il ne pourrait là encore empêcher ces dommages, et les prenait depuis longtemps comme éléments incontournables dans une guerre.

Richard avait fait louer une maison d'une pièce sur le port. Des hommes au service de la princesse se relayait jours et nuits pour accueillir les braves prêts à signer et embarquer pour Chypre. D'autres hommes d'armes circulaient dans les tavernes et payaient à boire aux tas de muscles et autres marins, les rendant ivres au point qu'ils s'engagent. Richard Watelse n'était pas fier de ces méthodes, mais "à la guerre comme à la guerre": l'urgence de la situation et leur peu de moyen nécessitaient ces douteux procédés. Il prierait juste un peu plus ce soir pour le salut de son âme.

Derrière le seul bureau de la pièce, Richard écoutait un de ses hommes encourager un Vannetais à signer. La méthode, un peu molle, manquait de conviction. Aussi, le Watelse s'introduit dans la discussion :


... Chypre, c'est du soleil, des femmes et de l'or. Pour au moins deux de ces choses, la Bretagne ne peut pas te l'apporter.

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Cristofo
Le port. L’odeur puissante de la mer, la puanteur aussi, en passant devant un navire chargé de peaux. Le colosse grommela ; z’étaient perdus dans la ville. Fort heureusement pour son moral, il avait retrouvé deux vieux compagnons, du temps de ses épopées guerrières de l’autre côté des Pyrénées. La nouvelle de la guerre sillonnait l’Europe et de tous les horizons arrivaient des hommes de guerre, convergeant vers la Bretagne. Chypre ; c’est loin, Chypre. Valait mieux que la solde soit adéquate. De toute façon, ça serait la dernière campagne du borgne. Il se trouverait un lopin de terre, et fini les grandes expéditions ! Il voulait se constituer de quoi vivre avant d’être trop vieux. L’Hispanique était fort comme un bœuf, et ne craignait personne au combat ; mais le meilleur bretteur, le plus grand des guerriers craint les attaques de l’âge tout comme le plus vils des gueux.

Bref, retour à des considérations plus terre-à-terre ; le borgne et ses deux compères n’étaient pas foutus de trouver un rabatteur pour l’expédition à venir. Rapide conciliabule des trois madrilènes ; puis le borgne se décida à poser sa grosse patte sur un soldat qui faisait sa ronde.

‘Là, l’ami. T’peux nous dire ou qu’c’est pour s’engager pour Chypre ?

Mine courroucée mais pas vraiment rassurée du factionnaire. Se faire accoster par 3 types qui avaient à eux tous autant de cicatrices que lui-même avait de printemps, ça rassure pas.

C’est juste là, le bout d’maison, là.

Grommellement du borgne en guise de remerciement. Et voilà nos trois compères, toujours aussi rassurants, qui déboulent dans la petite –et unique- pièce. L’Hispanique –le seul de la bande qui causait français- s’adresse au grand brun, qui causait avec une –future ?- recrue.


C’ben ici l’bureau d’recrutement pour Chypre ? J’me présente. Lucas, mercenaire. Les deux derrière moi, c’sont deux d’mes hommes. Pas la peine d’leur parler, ils causent que l’espagnol.
Richard_watelse
’ben ici l’bureau d’recrutement pour Chypre ? J’me présente. Lucas, mercenaire. Les deux derrière moi, c’sont deux d’mes hommes. Pas la peine d’leur parler, ils causent que l’espagnol.

De l'accent. Des muscles. Du caractère. Richard Watelse était pétri de sang gascon et il avait reconnu les intonations chantantes des régions environnantes. Un peu plus et Richard l'aurait pris dans ses bras en une virile embrassade tant le recrutement de la matinée ne lui avait apporté que des loustics sans âme et des moustiques sans intérêt. Trois hommes. Trois rocs. Trois solides montagnes.

Vous êtes à la bonne porte, brave homme. Vous et vos amis avaient l'expérience de la guerre? Des combats? Tant que vos hommes savent porter une armure sans ridiculiser nos armées, peu m'importe qu'ils parlent espagnol, françois, breton ou anglois... Que savez vous de la guerre qui se prépare à Chypre?

Richard ne savait pas à quel point la communication des faits chypriote avait inondé les villes et tavernes environnantes. Que savaient-ils du Roi Jacques? De l'affaire de l'empoisonnement? De la reine Eleonore? Par ailleurs, il ne put s'empêcher de penser avec appréhension au silence grandissant de la Reine: plusieurs jours déjà qu'elle se murait dans on ne sait quel couvent. Certainement, la mort de sa soeur l'avait chamboulée, mais il l'avait cru un peu plus solide. Comment prédire désormais ses réactions lors de futurs combats qui seront encore plus exigeants en présence et en sang froid que l'heure actuelle? Pour la première fois depuis plusieurs semaines, Richard doutait du bien fondé de la présence d'une femme telle qu'Eleonore sur le trône. Pourtant il la vénérait. Il était sa plus infaillible lame depuis Antioche. Il s'en voulait de douter à ce point.
Bref... En fixant son esprit sur la logistique de guerre, il arrivait un moment à se séparer des ses appréhension quant à la maitrise de la situation par la reine.


La solde est raisonnable, mais n'est rien comparée aux trésors qui vous attendent à Chypre. Avez vous une expérience aguerrie des armes?


Peu lui importait en fait la dernière question. S'ils l'étaient, tant mieux, sinon ils apprendraient sur le tas.

_________________
Cristofo
Le borgne retint avec peine un rire moqueur en entendant les paroles du recruteur. Un sourire mauvais se dessina sur le visage mutilé de l’espagnol. La réponse fut sèche. Et sarcastique.

J’ai été capitaine, j’ai passé vingt ans sous les armes, j’connais l’métier. Ces deux-là aussi, j’répond d’eux comme de moi. La reconnaissance, diriger un groupe derrière les lignes ennemis, c’ça mon truc, j’sais faire. J’ose espérer qu’vous engagez que des types sachant s’battre…

Les deux autres ne disaient rien. Comprenaient pas, mais en entendant le ton de Lucas, ils se doutaient que les choses n’allaient pas toutes seules. Problèmes avec la solde ?

S’non, j’sais qu’il y a une guerre à Chypre, qu’vous cherchez des types qui savent s’battre, et ça m’suffit. Et à eux aussi, ça leur suffit. Je m’fout d’savoir pourquoi vous vous battez, nos épées sont à vous tant qu’la solde est bien payée chaque semaine.

Pause. Le borgne se tourna et traduisit sommairement pour les deux autres mercenaires. Qui répondirent à leur tour. A nouveau demi-tour du barbu, borgne et brun.

On veut simplement combattre ensemble. C’la seule condition que j’pose. On a nos équip’ments, nos ch’vaux. On veut qu’la solde soit calculée en fonction d’ça.

La solde, la solde… Une obsession chez le borgne. Certains se battent pour l’honneur et la gloire, Lucas et ses hommes pour l’or. Chacun se bat pour posséder ce qu’il n’a pas.

Assez d'parlote; on signe où?
Valerianne
*

Elle avait les prévôts aux fesses pour une histoire de bourses volées, ou vidées, ça n'était guère claire.
Le temps était gris et froid. Bientôt l'hiver serait là avec son cortège de faim et de misère.
Quelques usuriers et son logeur campaient devant son taudis, l'empêchant de retrouver son gourbis.
Bref, les temps étaient durs et le moment semblait venu de se faire oublier quelques mois, voir de disparaitre définitivement du port où elle était bien trop connue à son goût.
Partout dans les bouges, on causait de ce bureau de recrutement pour une guerre lointaine.
La guerre.... C'était une vieille compagne celle là. Encore une dont on ne se débarrassait pas facilement.
Le moment était peut être venue de reprendre la vieille épée de son père chez l'usurier et de la brandir à nouveau.

Aussi, elle poussa la porte de ce fameux bureau. Il lui faudrait une avance pour récupérer son arme, mais tout pouvait bien se négocier.

Mince, trois espèces d'armoires normandes semblaient déjà dans la place. Tant pis... Elle se faufila entre les gaillards et s'approcha du bureau.


- S'lut la compagnie. Parait qu'y a d'lembauche ici. Ca m'tente assez moi la Chyprionie. Où est ce qu'on signe ?
Richard_watelse
Des tas de muscles prêts à se faire embrocher contre argent scintillant? Que du bonheur! Enfin, la journée s'annonçait porteuse de chance et de bonnes nouvelles. Car des ennuyeuses nouvelles, il en avait à la pelle : la reine avait disparu. Recluse dans on ne sait quel couvent? Enlevée? Qui sait? Il avait attendu quelques jours sa résurgence ou la demande d'une rançon. Rien, et, sans ses indications et sa simple présence, Richard ne savait pas toujours vers quel vent se tourner et tourner sa guerre. Renoncer alors? Renoncer à la guerre, à ses gloires, à combattre pour feue Charlotte? Le Watelse aurait pu, oui. Mais, pour avoir géré les comptes dans cette préparation, il savait la reine bien trop engagée financièrement pour reculer.

Citation:
- S'lut la compagnie. Parait qu'y a d'l'embauche ici. Ca m'tente assez moi la Chyprionie. Où est ce qu'on signe ?


Une femme... Une femme? Richard Watelse avait longtemps bataillé, assez pour reconnaitre aux femmes des talents de guerrières et une cruauté singulière. Il avait notamment croisé le chemin d'une damoiselle à la flêche affutée et au goût prononcé pour la torture... Bref, passons : il avait passé un sale quart d'heure cette nuit-là. Il se frotta machinalement l'avant bras strillé de cicatrices, souvenir indélébile de cette rencontre.


Signer? Mes braves - signez donc ici. Simple croix ou nom complet, peu importe, tant que vous embarquez le vingt de ce mois au bord du Cyprus Liberum* pour comptage. Affutez vos armes, et vous serez grassement récompensés.

Et lui? Serait-il récompensé? D'une corde autour de son coup fermement serrée surement. Car il avait en tête de ne plus retarder la guerre, de sauver Chypre. Reine disparue, il lui fallait garder les motivations et la hargne de ses troupes envers le vil Jacques. Aussi, avait-il réussi à dépêcher du fin fond d'un hameau breton, une copie - pâle mais suffisante espérait-il - de la reine absente. Un sosie pour partir en guerre. Si on l'apprenait, il ne donnait guère cher de sa vie et la mise à mort viendrai autant de son camp que de celui de l'adversaire.

Je vous y retrouverai.

Je? S'était-il présenté?

Je suis Richard Watelse, connétable de la reine Eleonore. Et fier de vous mener vers la victoire.


*Chypre Libre
Valerianne


Elle jouait négligemment avec sa dague quand un gradé se décida enfin à répondre.
Un rafiot... oui, évidemment, il fallait que ce coin de paradis soit accessible par bateau. C'était bien sa veine encore !
Enfin, il faudrait bien faire avec.

D'un geste débonaire, elle griffa le parchemin d'une croix histoire d'expédier les formalités administratives.

- Bon j'marche. L'est où l'rafiot ?


Elle se gratta un peu le fond de la gorge.

- Ceci dit, avant d'partir j'ai des affaires à finir. S'rait il possible que vot' grandeur nous fasse voir un peu la couleur de ses écus, histoire que j'aille m'récupérer l'tranchoir de mon paternel. Ct'une bonne rapière, mais elle rouille chez ma tante, si vous voyez c'que j'veux dire....

Embarquer les yeux fermés pour une guerre en pays inconnu, soit, mais pas désarmée quand même. Faut pas pousser !
Richard_watelse
La guerrière envoya balader les formalités contractuelles d'un trait de plumes. Ou plutôt de deux traits : un oblique jet d'encre vers la droite, puis un autre en travers, vers la gauche. Pourtant, elle n'oublia pas l'essentiel : le scintillement des écus.

L'usage voulait qu'on avance quelques frais. Aussi, c'est sans aucune hésitation, qu'il fourra dans la main de la femme une petite bourse garnie. Les hommes eux semblaient parlementer afin de prendre une décision.


Ma bravette, s'il te faut des armes, une armures... Va au coin de la rue de Ker'ch, nous avons arrangé des prix avec un armurier. Dis que tu viens de la part de la Reine Éléonore et tu y seras bien reçue.... Les navires ne se trouvent pas loin d'ailleurs, juste en bout de quai près de la boulange Marie Kekchose. L'étendard rouge de la reine flotte déjà porté par le vent marin sur le plus grand des vaisseaux. Vous ne pouvez vous tromper, nous sommes déjà des centaines à nous tenir prêts au départ.

A d'autres curieux qui maintenant s'amassaient à l'entrée, il tonna :

Un peu de cran, soldats! Vous avez de l'or à portée de main et la gloire dans vos épées. Qu'attendez vous pour embarquer dans cette guerre qui ne peut tourner qu'à notre avantage?
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Cristofo
Un rapide hochement de tête, et un conciliabule à voix basse entre les trois hommes. La solde se discuterait plus tard; pour l'instant, pas de temps à perdre. L'Hispanique se tourna et barra rapidement la feuille d'une écriture maladroite: "Lucas". Le borgne se redressa.

V'là pour les formalités. Juste une chose: ces deux gars doivent être sous mes ordres. J'me porte garant d'eux, sur ma vie.
Richard_watelse
Si tu te soumets toi-même à mes ordres, soldat, peu m'importe vraiment que tes camarades te lavent tes bottes ou garde l'entrée de ta tente.. Moi ce qu'il me faut, ce sont des hommes, des vrais, qui n'ont pas peur du combat et des balafres. Si vous trois, vous correspondez à cette description, je vous donne la même avance qu'à cette guerrière.

Il sortit d'un coffre trois petites bourses et les sous pesa avant d'en lancer une au-dit chef.


Tiens... Prends ça! Je t'attends, toi et tes hommes dès demain sur le pont du Cyprus Liberum.

Il allait tourner les talons. Puis se retint :

Par ailleurs, je suis Richard Watelse. Et vous? A qui vais-je bientôt donner mes ordres?

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Cristofo
Le brun hocha rapidement la tête.

Si on avaient peur des cicatrices, z'aurions pas ces gueules-là...

C'est vrai qu'ils avaient des sales gueules, les trois espagnols. Le borgne, d'abord, avec sa cicatrice en travers du visage et sa main massacrée. Les deux autres ne valaient pas mieux, couturés de cicatrices, leur corps aussi meurtri qu'un champ de bataille. Lucas attrapa les bourses, les soupesa rapidement et en passa deux à ses camarades, avant de tourner les talons, suivi par les deux colosses espagnols.

Moi, c'Lucas. Lui, là, Diego, et Rafael. Nous s'rons sur l'bateau à la date dite.

Les trois mercenaires sortirent rapidement sur les quais. Ils se retrouveraient pour faire couler le sang.
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