[Viens aider la Savoie, viens gérer Belley...

...Mais vas en prison sale con !





L’air est humide, le sol difforme jonché de cailloux et de terre battue. Le mur sur lequel il est adossé suinte de fine gouttelette qui viennent imprégner sa chemise. Le cachot de Bourg n’avait rien d’attirant. Par chance une fine ouverture sur le haut de la pièce laissait entrer la lumière du jour, il n’était pas dans le noir total, et c’est une bien maigre consolation, mais ne crachons pas dessus. Un rat est devant lui, rongeant un os là depuis longtemps, peut être des restes de bouffe de l’ancien détenu, ou peut être l’ancien détenu tout court, l’idée le fait sourire, vrai qu’il y a mieux que de finir bouffé par un rat.

Il s’était fait une autre idée de la visite de Bourg, bon nombre de personnes croisées en avaient fait les louanges, cette ville était de loin aux yeux de beaucoup la plus animée de Savoie. En y réfléchissant bien, ce n’est pas dur d’être meilleur que le néant. Il en avait fait la piètre découverte en commençant déjà par Belley, puis Chambery et finissant par Annecy, le constant était sans appel, plus on s’enfonce dans les Montagnes, et plus c’est mort. En fin de compte, sa cellule était le reflet des viles, froide, vide, moche et peu entrainant.

Du bruit au delà de sa porte, surement le geôlier qui fait sa ronde, et son ventre commençait sérieusement à crier famine. On lui avait tout pris une fois les murs de la cité franchie, écus, même plus ce que qu’il avait. Ils lui ont découvert des cachettes inconnues du Mike...ils sont fort ces percepteurs. Mike a du, un instant jouer le rôle de la poule aux œufs d’or...être nu, accroupit, il leur a chié des écus dans les mains, il n’y pas d’autre explication à cela. Mais toutes ses miches raflées...rien que dalle, pas même une goute d’eau...


Et l’ami, j’ai faim, t’as pas un truc à bouffer ? Et de l’eau aussi...
Vas crever ! Tu ne mérites que ça ! Brigand de merde!


La réponse le fit sourire, brigand...voilà comment les considéraient les Savoyards, les préjugés ne changeront pas...jamais. Il y’a qu’a voir la réaction de la femme du Duc à leur égard, tout ceci laisse penser que la décision du juge à surement était biaisée, se faire du Jok à du lui procurer une certaine érection non négligeable. La vie est ainsi faite, user d’un pouvoir d’autorité doit être punis, mais comment punir l’autorité ? Amende trois fois plus lourde que celle réclamée par le procureur...comment est ce possible ? Tout ça mis bout à bout montre bien que leur intégration ne sera jamais saine, jamais ils ne seront considérés comme Savoyard.

« Quand les gens sont boycottés, forcément, ils se lassent. Quand on met les gens de côté, forcément, ils s'éloignent »*

La Savoie mérite-t-elle leur soutien ? La Savoie mérite-t-elle leur aide ? La Savoie mérite-t-elle que leur sang soit versé ? La réponse est sans appel pour mike et par chance il avait dissimulé quelques morceaux de vélin accompagné d’une mine en cas d’extrême urgence, il sort le tout et adresse un courrier à ses amis, les seuls, les vrais.

Léger sifflement pour appeler son pigeon, une aubaine qu’il ne soit pas trop gros, il peut ainsi passer librement dans l’ouverture, la missive est attachée et le pigeon relâcher après susurré à celui-ci...Va, vole apporter ça chez nous....




[ Plus tard, le temps de faire murir la réflexion...]




Qu’était le plus important aujourd’hui ? La tête d’un Bourguignon, ou la tête d’un Savoyard ? Cette idée murie dans la cervelle de Mike, et surtout peser le pour et le contre.
D’un coté nous avons eu une mégère accompagnée de sa bande de couard qui s’est vu offensées et maltraitées sans raison. Mais qui depuis sont bien loin, très loin répondant à un appel de la chaleur et de la mer du Sud. Du Joker, n’en avaient que le nom un court instant, mais jamais l’âme.
Et d’un autre coté, il y a lui, le second, celui qui laisserait corps et âme pour défendre ses valeurs et cette idéologie qui se veut sienne. C’est donc avec un fin sourire qu’il se saisit d’un second vélin et commence à y laisser la trace de son écrire...

* Extrait de la chanson de Youssoupha – l’entourage
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En pleine nuit, tout avait empiré. A peine arrivés qu'ils l'avaient embarqué. La demie portion l'avait vu être récupéré et certaines imagines, plus vieilles, et dont les acteurs n'étaient pas tout à fait semblables lui vinrent en mémoire. Elle resta figée un instant. imaginant l’échafaud pour son blond. Puis elle se ressaisit en voyant que les représentant de la Savoie arrivait à trouver plus d'écus qu'elle n'en avait vu dans la bourse de son époux, qu'elle fouillait particulièrement souvent pourtant !

Vous l'emmenez où ? Combien d'temps ?!

Elle avait mit les enfants derrière elle, les protégeant de l'image peu appréciable. Et lorsque l'homme lui avait répondu elle avait été soulagée. Il serait vivant. Pauvre, mais vivant. Mal en point, faible et affamé, mais vivant. Sale, mais vivant. Elle sourit presque un peu avant d'oser un :

Et, les visites conjugales ?

Le lendemain matin elle faisait les cents pas dans le hall du repaire et réceptionna la missive qu'elle afficha pour tous ensuite. Evidemment, elle en voulait à la Savoie, à ses représentant qui ne respectent aucunes règles et qui pourtant, cherchent à en imposer. Bien sur, elle suivrait son homme n'importe où. Et, il était certain qu'elle suivrait les ordres. Mais ils s'étaient mariés à Annecy. Louis y était né. Ils avaient une maison à Belley. Ils avaient imaginé leur vie là bas. Tout s'écroulait. Mais une phrase lui traînait en tête. Le temps qu'on est ensemble, tout sera parfait. C'est ce qu'ils se répétaient, fréquemment. La veille, elle l'avait boudé. Elle s'en voulait. Alors elle prit le chemin de la prison, et vue qu'elle s'y connaissait en déguisement, elle arriva vêtue en nonne. Arrivée à hauteur de son blond elle esquissa un sourire. Même crasseux, il était beau. L'amour rend aveugle me direz vous.

Heps ! Tu tiens l'coup ?

Bein il va la reconnaître quand même, non ?!
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Comme tout le monde, Eliance a vu les gardes. Comme tout le monde, elle a vu Mike se faire embarquer. Comme tout le monde, elle a serré les poings. Comme tout le monde, elle a détesté le juge. Enfin, pas comme tout le monde, non. Comme le clan. Comme la famille qu'ils sont. Les Savoyards, eux, s'en foutent. Elle en a eu la confirmation devant deux-trois habitants du coin. Quand les soldats sont partis, quand ils se sont tous retrouvés comme des ronds de flan, avec leur tronche d'ahuris, Eliance a lâché la main d'Elias pour venir prendre celle d'Atro. Les moments seront durs. Elle va devoir la faire boire, surveiller qu'elle fasse pas trop de conneries et essayer de la faire parler.

Et comme d'habitude quand Atro est au fond du seau, elle saura pas y faire. Elle essaiera sans y arriver de lui faire décrocher un sourire, de capter son attention avec des histoires drôles, tristes, graveleuses. Toutes seront sans succès. Dans ces moments-là, Atro, elle le sait, ne vit plus. Atro est en suspend dans un espace-temps particulier, celui où sa moitié de cerveau n'est pas là. Mais Eliance persistera. Eliance ne lâchera rien et enchaînera les sujets de conversation, les pichets servis pour éponger le désespoir et les idées noires.

Mais le mal est fait. La douce Eliance déteste le juge hautain, ancien soit-disant ami de son frère. Elle déteste ces gens qui ne voient le clan que comme des brigands. Elle déteste cette terre qui les rejette depuis le début. Elle déteste d'avoir cru qu'ils pourraient vivre tranquille, ici, sans médisance, sans messe-basse, sans personne qui les abuserait. Erreur. Du coup, Eliance déteste. C'est rare. Mais pour Mike, pour un ami, elle le fait.
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A Belley

Cela faisait quelques jours que je m'acharnais à tenter d'avoir des fonds pour l'achats de hâches, je courrais entre la mairie, mes gros cochons et la maréchaussée. Les missives allaient bon train et tout Belley répondait présent pour aider leur ville.

Cependant je me tenais au courant d'un procès contre l'ancien Maire qui avait tenu ses promesses en montant la ville vers le haut. Il s'était acharné à faire vivre la ville et restait durant des heures coincé dans les bureaux de la mairie, lorsqu'il vit arrivé un homme, Aakees. Celui-ci déménagea sur belley puis se présenta aussitôt aux élections municipales sans même prendre la peine d'acheter champs et échoppes, il était claire qu'au vue de ce qui s'était passé sur Chambéry, il était loin d'être intègre et claire.

Pour le coup l'anxièté se lisait sur le visage des belleysans, surtout quand cet homme commença a attaquer les belleysans en place depuis de nombreuses années, présents pour Belley et pour faire vivre leur ville.

J'étais maintenant la Mairesse de Belley, je vaquais à mes occupations et suivant de près tout ce qui concernait cette ville. Le verdict du procès fut rendu et même si je ne connaissais que peu Mike personnellement, j'avais vu ce qu'il avait fait dans ma ville. Certes, je n'avais qu'une envie au première abord, c'était de lui casser la gueule, il m'avait fortement tapé sur le système mais le résultat était là. La mairie vivait, elle était en pleine forme, la taverne aussi, beaucoup de nouveau arrivants (nouveaux nés).

A la connaissance du verdict, j'eu bien cru métouffer avec ma salive. Le première chose que je pris le temps de faire c'était de regarder les registres et lorsque je vis que pour une prise de mairie, le mec s'était pris 3 jours de prison et 50 écus d'amendes ou encore pour une haute trahison 3 jours de prison et 100 écus d'amendes et même une autre haute trahison c'étaut 1 écus d'amendes et 3 jours de prisons, une autre verdict attira encore mon attention, le mec il se reblle contre le chateau, il se prend un procès pour haute trahison avec 5 jours de prison et 4 écus d'amendes.
Je lisais encore pour enfin tomber sur un procès de trahison, abus de pouvoir et la sentence était de 30 écus d'amendes sans aucun jours de prison.

Je me disais au fond de moi que chacun se ferait sa propre idée mais je trouvais la sentence exessive comparée à la faute. Je me faisais mon idée même si je n'étais pas l'amie de Mike, il y avait dans ce procès comme une odeur de règlement de compte.

Je pris la plume et griffona quelques mots, je sortais de la mairie pour faire envoyer la missive. J'aperçois un petit garçon et fouille dans le fond de ma poche.

Hey petit !! Je joins le geste à la parole en m'approchant du garçonnet.......... Peux-tu faire porter cette missive à Bourg, dans les geoles il y a un homme du nom de Mike, cette missive lui est adressée............. Je lui tend les écus en même temps que la missive.

Je repars à mes occupations pour m'occuper des hâches de Belley.
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[ Un peu plus tard, lettre pour Azharr non achevée ]


Elle était sur ses genoux, celle lettre, surement par flemme ou peut être parce qu’un Bourguignon n’a pas le droit à plus de respect ou de considération qu’un Savoyard. Les jours allaient être long ça en devenait une certitude, mais le plus emmerdant, c’était de trouver un remède à cette faim qui devenait de plus en plus tenace et la nuit qui approchait...comment dormir quand le sommeil serait absent ?

Léger soupire, et les yeux toujours braqués vers le puit de lumière que lui offrait l’ouverture, il laisse son esprit s’échapper, pensant à sa femme, ses enfants...ne pas craquer, il ne faut pas...

Cette voix, il l’aurait reconnu parmi mille. Mais que faisait-elle là ? Sa missive envoyée avait elle été perdu ? Des archers sur les toits, tuaient-ils tout volatile ? Le moment n’était pas à se poser des questions, il fallait vite se relever, retrouver de la hauteur, du charisme, de la prestance, ne pas paraitre faible et démuni devant sa femme. Nan ça jamais, ne pas montrer qu’il se sent faible, ne pas montrer qu’il a faim, ne pas montrer qu’ils ont gagné et surtout...faire ce qu’il a dit... P’tain Atro, qu’est ce que tu fous là ? J’ai dit de ne pas venir me chercher ! S’ils te trouvent...ils vont t’enfermer...ils ne veulent que ça...Nous enfermer tous ! Les mots sont chuchotés mais ferme...elle est belle, ça lui fait du bien de la voir, c’était même la seule personne qu’il avait envie de voir, mais la dernière personne à vouloir voir enfermé, elle est tout pour lui, et être enfermé ici sans pouvoir veiller sur elle, était à n’en pas douter, le pire sacrifice de la geôle... Il faut que tu partes Atro...vite Un léger et rapide baiser est laissé entre les barreaux de sa cellule en guise d’aurevoir, il faut qu’elle parte au plus vite...il le sait, alors tout en s’éloignant de l’entrée de son cachot, il esquisse un léger sourire pour sa belle, du genre... « T’inquiète...tout ira bien... »


[ Encore plus tard...seul...]


Son pigeon revient et c’est avec une motivation pleine d’envie qu’il se saisit de la lettre et commence à lire. C’est son pote qui lui donne des nouvelles...nouvelles qu’il aurait préféré ne pas avoir. Lui aussi pense qu’il a tort, lui aussi pense comme le juge, lui aussi pense qu’il a fauté. Son visage de rembruni pas la vision néfaste de son pote...pense-t-il réellement ce qu’il dit ? ce n’est qu’un intérêt personnel ? Mike ne se bat pas pour lui mais pour le clan, ce n’est pas son honneur qui est bafoué mais celui du clan, mais a quoi bon lutter ? Cette lettre valait elle réponse ? Bien sur que non, son pote était devenu un bel et beau savoyard, a quoi ça sert de le blâmer ? Rien...faut dire qu’il est excusable, à souiller bon nombre de catin des montagnes, à y laisser semence et jouissance dans des cavités forgées par des milliers de Savoyards, trouvant pareil plaisir que ces perdus, il s’était gentiment transformer pour devenir comme eux, délestant les amis pour en assouvir une ascension et une reconnaissance personnelle. Mike le sait, la lettre ne doit pas tomber entre les mains de ses amis alors elle est rapidement mis en boule et jetée dans le coin de sa cellule. Elle aura, à n’en pas douter, de belle vertu, comme rendre un borgne visionnaire, un analphabète poète, un muet porte parole, un boiteux coureur ou un manchot jongleur, mais en aucun cas elle ne rendra un Mike docile...

Le plus drôle, c’est qu’il a reçu des courriers, sa femme d’abord, puis des lettres de soutient de belleysans, comme Armangarde, un meunier, un forgeron et une boulangère. Il se savait aussi soutenu par des personnes du conseil. Des exceptions, qui ne font pas parti des siens, mais qui lui prouve que tout les Savoyards anciens ou neufs ne sont pas que des cons.


[Première nuit]


Le froid rentre trop facilement, beaucoup plus rapidement que la chaleur, et avec un ventre vide comme jamais, il se recroqueville sur lui-même, ramenant ses genoux contre son torse pour en garder le plus longtemps possible la chaleur. Le geôlier passe, il arrive et le fait savoir, en laissant son bâton trainer le long des barreaux pour éviter que les personnes comme lui trouvent le sommeil. Il en a rien à foutre le mike, parce que de tout façon le sommeil sera absent et c’est avec un sourire aux lèvres qu’il lance la discussion...

Ah tu tombes bien, j’ai faim ! Ramènes moi de quoi grignoter !
Tu as qu’a bouffer des cailloux !
Allé fais pas l’idiot ! Tu le sais que je peux t’offrir ce que tu veux, va me chercher ce que je te demande, et je ferrai de toi un homme riche...
...
Fermes là tu veux ?!
Je te sens hésiter...pense aux centaines d’écus que tu pourrais avoir, tu es payé combien la journée ? 3...4...5 écus maximum ? je t’en donne 200 si tu me fais sortir d’ici avec un bon plat chaud et une gourde d’Armagnac...
Mais ta gueules ! Tu as pas le droit de me parler, fermes là !
C’est toi qui me parle...
Nan c’est toi…Brigand de malheur ! j’espère qu’on te pendra !

Et voilà fin de la discussion, même si il le savait, ça avait peu de chance d’aboutir, au moins ça lui permettait d’avoir un échange, se sentir vivre, mais aussi ça le faisait rire...
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Vassal de la Marquise Azalée
Seigneur de Bozel