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[RP] Voyelle, Voyelle, Voyelle.

Elisa.malemort
Certains mots dépassent les pensées, à moins que justement, ils fassent réaliser qu’ils ne sont que mensonge face à un cœur bien plus investi que l’esprit voudrait. Peut-être était-ce là, le problème. Le cœur à ses raisons que la raison ignore. L’esprit ne veut pas, tandis que le cœur succombe, aime, chéri et fini par ne plus pouvoir se passer de l’autre, sa moitié, son égal. Alors la Malemort avait eu des mots qu’elle n’avait jamais cru pouvoir dire, blessants, terrible envers l’homme qui accompagnait sa vie depuis maintenant cinq ans.
Cinq ans de vie à deux, dans la difficulté parfois, dans la joie d’autres fois. Ils avaient apprit à se connaître, se dompter, avec les mots, les gestes et parfois même juste un regard. Il la connaissait par cœur, comme elle pensait le connaître par cœur. Et pourtant, pourquoi avait-elle toujours cette retenue vis-à-vis de lui ? Ce pincement au cœur lorsqu’on essayait de les séparer en mettant entre eux une montagne du passé, difficile à oublier.

La dispute avait été terrible, vivre loin de lui, perdue, troublée, apeurée finalement. Les onyx plongeaient dans l’azur de ses yeux. Elle lui avait dit que la flamme s’affaiblissait petit à petit dans son être, alors pourquoi ressentait-elle cette chaleur dès qu’il posait ses yeux sur elle, ou dès que sa peau venait effleurer la sienne ? Elle lui avait dit qu’elle n’imaginait aucun avenir avec lui, alors pourquoi n’arrivait-elle pas à partir ? Lui tourner le dos et faire sa vie de son côté, loin de cet homme qu’elle imaginait ne plus aimer ?
Car cette flamme au fond elle était loin d’être éteinte, cet amour prenait de plus en plus de place chaque jour, ce contact contre sa peau lui était devenu vital, tout comme le sons de sa voix et chacune de ses attentions ou de ses gestes.

Pourquoi dire tout cela ? Peut-être voulait-elle simplement qu’il la rattrape, qu’il la retienne et qu’il lui prouve une nouvelle fois qu’il l’aimait et qu’il ne compte jamais partir loin d’elle, loin de leur enfants, loin de leur famille. Peut-être voulait-elle simplement qu’il la rassure, une nouvelle fois, qu’il lui montre que rien ne pourra jamais se mettre en travers de leur chemin, car il ne laissera pas faire. Peut-être voulait-il qu’il lui montre qu’elle n’était pas n’importe qu’elle femme, qu’elle était la femme qu’il voulait, pour l’éternité près de lui. Mais a-t-elle réellement besoin de tout cela ? Femme qui se dit courageuse, mais tellement apeurée de se lever un matin, et se rendre compte que le lit est froid et vide, que l’armoire est vide car la page s’est tournée. Elle ne le supporterait, aussi Courageuse soit-elle, cela serait la dernière fois, la fois de trop.

Elle s’était offerte à lui, entièrement, bravant les interdits, bravant les reproches qu’on avait pu lui faire, bravant le méprit des enfants qu’il avait eu durant son premier mariage, bravant la faucheuse et la peine de la mort d’un petit ange. Ils s’étaient tous acharnés à les voir se briser et s’éloigner. Mais ils avaient survécu, chaque étape plus difficile les une que les autres, mais réalisant qu’ils étaient toujours plus fort à deux. Rien ne pourrait ainsi les atteindre.

Voilà pourquoi, suite à cette dispute, ils avaient prit la décision de changer leur mode de vie. Chaque matin, Kye faisait préparer un plateau, pour qu’il soit monté dans leur chambre. Les enfants, juste réveillés, venaient tous se jeter les uns après les autres dans le lit conjugal. Et c’est là, que la petite famille commençait la journée, autour de ce plateau rempli de gourmandise. Chaque matin, désormais débuterait ainsi. Kye avait également proposé de passer un peu plus de temps ensemble, reprenant les promenades qu’ils avaient prit l’habitude de faire durant leur long voyage dans le Royaume de France.

Mais ce soir, c’était différent.

Ce soir est un autre soir. Kye lui avait demandé de se préparer simplement. Il lui avait également demandé si elle savait faire… Bien entendu qu’elle savait faire simple… Ils n’avaient juste pas la même définition du mot simple tous les deux. Tout est une question d’interprétation non ? Il ne serait pas déçu. Rentrés en fin d’après-midi, la Malemort était donc partie se préparer sous les yeux brillants de ses filles Emelyne et Ehmée toujours admiratives des robes d’Elisa. Les deux jeunes filles s’amusaient à essayer les divers bijoux de leur mère, tandis que la jeune femme se faisait coiffer, sobrement donc. Les ébènes étaient retenues dans un chignon, piqué par des pinces retenant à leur bout des perles blanches. La robe revêtue, les bottines scellées, les bijoux enfilés. La Malemort était enfin prête, à l’heure, et particulièrement loin du compte pour une soirée « simple ». Mais Kye, saurait certainement apprécier la beauté de cette femme qu’il pourrait tenir à son bras pour la soirée entière.

Un baiser sur le sommet du crâne de ses deux filles.


Soyez sages mes amours, veillez sur vos frères et soyez gentille avec Eli d’accord ?

Les deux petites puces avaient secoué la tête pour répondre oui à leur mère... Bien entendu, elles n’allaient pas dire non en prime. Elisa sortie de sa chambre rejoignant les escaliers, descendant marche par marche, les talons de ses bottines résonnant sur le sol défilant sous ses pas. Elle s’avança jusqu’au salon où Kye l’attendait avec Emery. Restant un instant au pas de la porte à les observer, elle se mit à sourire. Les inséparables.

Je suis prête.

Clair, précis, efficace, puisque tous les regards se tournèrent alors vers elle. Debout, droite, fière, elle leur sourit. La Malemort ne savait pas ce qu’il allait advenir durant cette soirée. Elle savait juste que cela serait l’occasion de se retrouver tous les deux, seuls, loin de tout et de tous surtout. Kye devait également lui annoncer quelque chose. Jusque là, elle n’avait pas réfléchit à la chose. Serait ce bon ou mauvais ? Comptait-il finalement lui annoncer qu’il n’avait pas supporté les mots qu’elle avait eut et qu’il partait ? Comptait-il lui annoncer que cette ville qu’ils avaient n’était finalement pas la sienne ? Toutes ces idées fusèrent tout à coup dans son esprit, laissant sur leur chemin, le corps frissonnant de la Malemort, angoissée par cette soirée qui jusque là, la ravissait, le cœur battant plus rapidement qu’à la normale. Non, cela ne pouvait pas être ça, c’était impossible… C’était… Non !
Les onyx rivaient sur lui. Ils s’étaient promis d’effacer les non-dits. Qu’en serait-il ce soir alors ?

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Kye
Ce soir, c'est le soir. Le soir où Kye dit tout ce qu'il a sur le cœur à Elisa. Elle, elle l'avait déjà fait. Lui n'avait pas pu le faire à cause de l'endroit. Il mourrait d'envie de tout lui dire, de tout déballer, de se libérer de ce poids, mais pas dans un tel lieu. Pas dans une taverne. Elle méritait mieux, tellement mieux. Le meilleur, si ce n'est plus.
Tout ça, était le résultat de cinq ans de vie amoureuse. Mais surtout, il prit conscience que le moment était venue, quand, quelques jours plus tôt ils s'étaient disputés d'une façon qui failli presque les éloigner définitivement.

Ce soir-là, c'était comme si la réalité venait de rattraper le cauchemar. Elle lui avait dit qu'elle ne l'aimait plus autant qu'avant, que la flamme était en train de s'affaiblir et qu'elle ne savait pas s'il fallait continuer, s'il y avait un avenir pour eux. Un coup de massue, doublé d'un poignard dans le cœur. Plus douloureux, tu meurs. Submergés par une vague d''incompréhension, la colère resta au large, loin d'eux.
Et de tout ça ressortie quelque chose. Une évidence. A deux, ils étaient plus fort. A deux, ils pouvaient tout affronter. A deux, c'était un réel bonheur.
Les jours qui suivirent en fut la preuve. Les petits-déjeuners au lit devenait le rituel quotidien de toute la famille. Il n'y avait pas meilleur moyen pour démarrer la journée que d'être entouré par les êtres qui nous sont chers. Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied ! Il y avait aussi le retour des promenades, depuis longtemps laissées sur le côté. Ce n'est qu'en redevenant une habitude, que le Noircastel se rendit compte à quel point elles étaient importantes. C'était le moment où ils pouvaient se retrouver à deux, loin de tout. Un moment à eux, parfois partagé avec les enfants. La famille, c'est ce qu'il y a de plus importants après tout.

Avec tous ces récents évènements, il prit conscience d'une seule chose. C'était elle. Elle. Pas une autre. Le lui dire ? Il en mourrait d'envie. Mais il fallait un endroit spécial. Un endroit...L'endroit. Il aurait aimé lui dire au même moment où elle leva les non-dits de son côté, elle déballa ce qu'elle avait sur le cœur, mais impossible de faire de même. Pas dans une taverne. Incompréhension du côté d'Elisa, torture du côté de Kye. Mais il ne fallait pas gâcher la chose. Elle devrait attendre et lui aussi.


Je suis prête.

Trois mots. Suffisant pour le ramener à la réalité. Il la regarde, Emery aussi. Malgré 40 ans d'écart, la réaction est presque la même. Un grand silence. Le regard pétillant, un léger sourire pour le plus vieux, une mâchoire grande ouverte pour le plus jeune. Cependant, il n'a pu retenir un "waw" trahissant la même réaction que le petit. Elle est magnifique, il n'y a pas à dire. Pour le simplement on repassera, mais peu importe. Tout ce que Kye a en tête en cet instant, c'est elle. Elle et rien d'autre.
Il se redresse, se lève et s'approche d'elle. Le silence en dit long sur ce qu'il ressent, sur comment il la trouve. Il glisse ses mains dans les siennes, entrelace leurs doigts et lui murmure :


Vous êtes absolument magnifique.

Puis il l'embrasse tendrement et lâche une main pour qu'elle puisse faire demi-tour et partir avec lui. On passe le traditionnel, pas de bêtises, soyez sage les enfants. Le couple quitte la maison.
Pendant tout le trajet, Kye ne la quitte pas des yeux. Il ne pense plus à rien, juste à elle et à quel point il l'aime. Elle éclipsait absolument tout dans sa tête et le faisait oublier à quel point il avait peur de ce qu'il devait lui annoncer. Ce n'était pas l'annonce en elle-même qui lui faisait peur, mais la réaction d'Elisa. Et si elle disait non ? Et si elle partait ? Et si finalement c'était souffler trop fort sur la flamme et qu'elle s’éteignait ? Et si...
Ils arrivèrent à l'orée de la forêt, devant un petit chemin de terre, éclairés par quelques lanternes. Bien entendu, elles n'étaient pas là habituellement. Il n'y avait pas besoin d'être une flèche pour savoir que c'était lui qui les avait placé là, ou qui les avait fait placer là. Il quitte Elisa des yeux pour regarder le chemin avec elle pendant quelques instants. Et tout revient.
La boule au ventre, le cœur qui s’emballe, la bouche qui s'assèche. La peur du refus est bien là. Le problème, c'est que maintenant il est impossible de revenir en arrière. Tout est prêt. Il ne manque plus qu'eux deux. C'est ce soir, forcément.
Il la regarde à nouveau pour voir sa réaction. La contempler à nouveau, espérer que ça refasse comme tout à l'heure. Que tout disparaisse à nouveau. Non, rien ne change pendant les premiers instants. Elle fait le premier pas, il lui emboite et quelque chose le frappe. Elle est là. Elle est à ses côtés. Elle l'a toujours été, en cinq années. Et elle le sera toujours. Ce soir, c'est le soir, il n'y a pas de doutes.

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Elisa.malemort
    « Il arrive que deux âmes se rencontrent pour n'en former plus qu'une. Elles dépendent alors à jamais l'une de l'autre. Elles sont indissociables et n'auront de cesse de se retrouver, de vie en vie....»
        Hancock



    Peut-être que c’était ça, la réponse à toutes ses questions… Leur si nette différente et pourtant, cet attachement inexplicable. Enfin si, l’explication c’était l’amour, celui qui leur était tombé dessus, comme ça, alors que le printemps touchait à sa fin, alors que le temps n’était pas à la rencontre et quelle rencontre d’ailleurs ? Elle avait pleuré la première fois, il avait voulu la tuer la deuxième fois, la troisième fois était la bonne…Enfin… Disons qu’il y avait eu match nul, balle au centre.
    Les jours étaient passés, rien ne les rapprochait et pourtant, la Malemort ne souhaitait pas briser le cycle qu’ils s’étaient créés. Un jour après l’autre, un jeu après l’autre, jusqu’à ce que leurs lèvres s’unissent une première fois. Un jeu d’abord, jusqu’à ce que, l’azur et l’ébène ne puissent plus jamais regarder dans une direction opposée. Pourquoi ? Mais pourquoi demander pourquoi finalement ? L’amour c’est comme ça, tu rencontres une personne et elle est juste faite pour toi, ou pas parfois, et pourtant tu ne peux pas imaginer un lendemain sans elle, une nuit loin de ses bras.
    Et si finalement, ils étaient faits pour se retrouver d’une vie à l’autre ? Qu’importe la vie, qu’importe le chemin, l’issue est toujours la même : Ensemble. Cette sensation de se connaître par cœur dès le départ, malgré les ombres du passé, malgré les différentes, malgré tout.

    Debout désormais face à lui, elle répond à son baiser, passionné et passionnant. Comme s’ils se retrouvaient après une longue absence, comme si leur vie en dépendait, comme si c’était le dernier… Un frisson parcouru le corps de la Duchesse a cette idée, mais elle préféra l’oublier rapidement. Il était simplement hors de question qu’il s’en aille, après tout ce qu’ils avaient vécus ensemble, après tout ce chemin parcouru… Non.
    L’orée de la forêt devant eux, les onyx de la Malemort brillèrent au même rythme vacillant des flammes dans chaque lanterne, qu’elle passait dans une marche lente, assurant le moindre pas, serrant plus que de raison la main de son compagnon, doigts entrelacés. Le silence s’est installé entre eux, seul les bruits de la forêt s’entendent, et quand bien même, la Duchesse ne les écoute même pas. Ses yeux rivés devant elle, cherchant à comprendre où cela mène, et pourquoi, toujours ce grand pourquoi. Ils finirent par décrocher pour se retourner et regarder Kye. Arrêtant la marche au milieu de l’allée.


    Comptez-vous m’expliquez ? Pourquoi allons-nous en forêt en pleine nuit ? Et toutes ces lanternes ?

    Avait-elle peur ? Oui. Alors sa main ne quittait pas la sienne, son corps vient tout à coup se rapprocher du sien, se collant tout contre son torse, sa main libre agrippant sa chemise entre ses doigts. Elle voulait être rassurée, là, maintenant. Elle voulait comprendre. Après tous les mots si horrible qu’elle lui avait dit il y a quelques jours, pourquoi s’était-il donné tant de mal ce soir ? Et pourquoi tremblait-il ainsi ? Pourquoi son regard azur d’habitude si tranquille semblait si soucieux ce soir ? Leur corps l’un contre l’autre, les mains fines de la Malemort ne lâchant pas prise. Elle comprit à cet instant, elle comprit tout…

    Je sais… Je sais que je ne te mérite pas. Je l’ai toujours su, mais ce soir d’autant plus. Tu m’aimes, je le sais. Tu aimes mes enfants comme s’ils étaient les tiens, tu veilles sur eux, comme un père le ferait. Tu les serres contre toi, lorsqu’ils ont fait un cauchemar ou lorsqu’ils ont peur… Et moi qu’ai-je fais ? Je t’ai fais souffrir. Je t’ai dis que je ne t’aimais plus, que je n’imaginais pas un avenir avec toi… J’ai dis tellement de mots si horrible les uns que les autres et tu les as accepté, tu m’as répondu combien tu m’aimais… Mais pourquoi Kye ? Pourquoi es-tu si patient avec moi ? Depuis toutes ces années, tu rassures mes peurs, tu combles toutes mes envies, tu sèches mes larmes, tu acceptes tout. Pourquoi fais-tu cela ? Pourquoi n’écoutes tu pas tes enfants ? Pourquoi ne pars-tu pas vivre une vie bien plus simple pour toi ? Avec une femme qui saura te rendre aussi facilement tout l’amour que tu lui offres ? Car je n’en suis pas digne un seul instant.

    Et j’aimerais tellement tu sais. J’aimerais tellement pouvoir te crier combien je t’aime et je t’aimerais toute ma vie. Mais je n’y arrive pas.
    Le visage de la Malemort vient se loger alors dans le cou de son compagnon. Retenant ses larmes qu’elle a déjà bien trop fait couler. Elle s’est promise d’être forte, alors elle le restera. Respirant cette odeur si particulière, rassurante et apaisante. L’air dans ses poumons se fait d’une douceur sans pareil. Un baume réparateur, comblant la moindre faille douloureuse. Jusqu’à ce que ses lèvres viennent murmurer contre son oreille.


    Je t’aime Kye. Je t’aime tellement que cela me fait peur et mal à la fois. Mon cœur bat au rythme du tien, mon souffle se fait grâce au tien, et mon corps se réchauffe au contact du tien. Je t’ai menti… Je t’ai menti car je suis terrifiée. Comme si j’étais face à un loup voulant simplement faire de moi son repas. Tu me fais peur Kye. Tu me fais peur car j’ai besoin de toi, car je n’arrive pas à imaginer un lendemain sans toi. Et un jour, si tu pars, je ne pourrais pas me relever, je n’aurais plus le courage. J’ai peur Kye…

    La Courageuse qu’ils disaient… Mais où est-elle ? Loin, très loin à cet instant. Elle n’a plus le courage. Cette nuit, la franchise est de rigueur. Son cœur, étalé là, face à lui. Il prendra seul la décision qui sera bonne ou mauvaise. Il est maître de leur destin ce soir. La Malemort, elle, n’a plus la force de se mentir. Peut-être aurait-elle dû le faire avant, certainement même. Kye était bien plus important qu’elle n’osait l’avouer, dans sa vie, dans son cœur et surtout dans son avenir. Il prenait le dessus à cet instant, car elle avait été franche, comme jamais, s’ouvrant à lui. Mais peut-être était-ce là le problème… Personne n’avait jamais le dessus, ils n’étaient qu’un à eux deux. Un seul et même égal.
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    Kye
    Ils s'étaient arrêtés au milieu du chemin. C'était comme s'ils s'étaient arrêtés un peu au milieu de tout. Au milieu de leur relation amoureuse, au milieu de leur vie. Enfin, pour Kye, c'était discutable au vu de son âge, mais qui sait ?

    Il y avait d'un côté du chemin, la route qu'ils venaient d'emprunter. Les lanternes disparaissaient au loin, avalées par les ténèbres de cette nuit de Juillet. A force de regarder l'obscurité, on avait l'impression qu'elle s'approchait d'eux. Prête à bondir et à les engloutir eux aussi.
    Il y avait aussi les arbres, presque menaçant de chaque côté de la route. Ils formaient une épaisse barrière naturelle, semblable à un mur. Leur cime empêchait les rayons lunaires d'éclairer le couple, donnant ainsi une couleur des plus obscures aux troncs. Personne ne semblait vouloir s'aventurer au-delà du sentier de lanternes, pas même leur lumière
    Et enfin, de l'autre côté du chemin, la surprise de ce soir. Elle n'était pas encore tout à fait visible de là où ils étaient. Tout juste pouvait-on voir la lumière qui émanaient de l'endroit. Une douce lumière, un peu chaude, agréable à l’œil. Un peu comme celle que l'on peut voir au bout du tunnel
    Parfois, quand la brise d'été était favorable, elle faisait bouger légèrement le rideau de feuilles permettant ainsi de voir la Lune. Plus grosse qu'à l'habitude. Elle donnait l'impression de tomber en direction de la Terre, mais surtout de vouloir observer ce qui se passait en dessous de la végétation, d'être le témoin particulier de ce moment.
    Lorsque Elisa se mit à parler le silence devint d'or. La forêt était devenue des plus silencieuses. Les cris des animaux s'étaient arrêtés. Le vent avait cessé de souffler. Les feuilles ne bougeaient plus. Il n'y avait que la voix de la Malemort qui portait autour d'eux. A croire que tous voulaient se joindre aux milliers d'yeux scintillants qui les observaient silencieusement au-dessus de leur tête.
    L'endroit était ainsi devenu presque irréel. Une sorte de rêve dont seul la suite permettrait de déterminer s'il s'agissait d'un horrible cauchemar que l'on préfère oublier ou d'un doux rêve que l'on espère refaire encore et encore.


    Le plus étrange ici, ce n'était pas l'endroit, ce n'était pas le silence qui les avait enveloppé. Non. Le plus étrange dans tout ceci, c'était les questions d'Elisa. Tant de question, alors qu'elle savait la réponse, qu'elle l'avait dit avant d'enchainer sur les interrogations.
    Pourquoi ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi était-il si patient avec elle ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi depuis toutes ces années, il rassurait ses peurs, comblait ses envies, séchait ses larmes, acceptait tout ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi faisait-il tout cela ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi n'écoutait-il pas ses enfants ? Parce qu'il aimait. Pourquoi ne partait-il pas vivre une vie bien plus simple pour lui ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi pas avec une autre femme ? Parce qu'il l'aimait, elle. Beaucoup jugeaient, très peu savaient. Elle, elle le savait et c'était le plus important.
    Elle lui disait ne pas être digne un seul instant de tout l'amour qu'il lui portait. C'était à ne rien comprendre. A deux, ils avaient tout. Une famille des plus unies. Un confiance l'un envers l'autre à en dépasser l'entendement. Et cerise sur le gâteau, elle lui avait donné un magnifique petit garçon qui répondait au prénom de Louis. Comme preuve d'amour, on pouvait difficilement faire mieux. Bien entendu, il le lui avait déjà dit, ce n'était pas la première fois qu'elle avait cette réflexion. Peut-être que, au final, il n'était plus question d'amour, mais de confiance en soit ? En eux ? Avait-elle peur de faire un pas de plus ? De faire le grand saut ? D'après la suite, oui. C'était là tout le problème.

    Maintenant que Kye comprend tout ça, il se demandait si c'était vraiment une bonne idée de faire tout ça ce soir. Était-elle prête ? Lui faudrait-il plus de temps ? Un flot de questions arrivait et plutôt que de se laisser submerger, il prit la parole tout en la regardant dans les yeux, les deux mains d'Elisa dans les siennes.


    Elisa...il y a quelques jours...nous sommes disputés...Que tu ais menti ou non, cela ne change en rien à ce que je m’apprête à te dire. Vois-tu, il y a des choses que je n'ai jamais réussi à te dire en face. Il a toujours fallu que l'on soit séparer, que je prenne la plume pour te dire ce que j'avais, en partie, sur le cœur. Ce soir je veux que ça change.
    Ce soir, je veux aussi que tu saches que, même si parfois je peux être en proie au doute, il y a une chose dont je suis certains. Quelque chose, que je sais qui ne changera jamais. Une valeur sûre. Je t'aime. Je t'aimerai toujours, je n'ai aucun doute la-dessus. Tu peux continuer à me demander pourquoi, mais je serai incapable de te répondre autrement qu'avec "Parce que je t'aime". Je peux voir des milliers de visage par jour, mais à chaque fois je ferme les yeux, c'est le tiens que je vois. Je peux entendre des milliers mots par jour, mais à chaque fois que je fais le silence dans ma tête, c'est toi voix que j'entends. C'est ton odeur que je respire, c'est ta chaleur que je ressens. A chaque fois, c'est toi et personne d'autre. Depuis le début et jusqu'à la fin des temps.
    Ce soir, je veux que tu saches que, si nos chemins ne s'étaient pas croisés, ma vie serait totalement différente de celle que j'ai à présent. Je ne saurais jamais à quoi elle ressemblerait parce que je suis incapable de m'imaginer une vie sans toi. Tout comme il m'est impossible de m'imaginer une vie sans toi, je suis incapable de composer un futur sans toi. A chaque fois, tu apparais, comme une évidence.
    Ce soir, je ne veux pas que tu te dises, qu'il s'agisse que de parole. Ou bien que tout ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui, n'était que de la poudre aux yeux. Que ce n'était que temporaire. Je ne veux pas m'arrêter là. Je veux continuer, avec toi.
    Donc là, c'est le moment, où il pose le genoux à terre et ouvre la petite boi-boite, non ? Elisa, je veux que nous soyons une famille, officiellement. Je veux t'épouser, mais je ne peux pas pour l'instant. Alors je te le demande, veux-tu être ma fiancée ?

    Bon la demande n'était surement pas des plus parfaites, mais il n'était pas des plus parfaits. Il avait ses défauts et ses qualités, Elisa aussi et leur relation aussi. Ce soir, elle pouvait lui rendre tout l'amour qu'il lui avait donné, comme elle disait. Resterait-il planté là, le genoux dans la terre ? Ou bien lui permettrait-elle de respirer à nouveau avec une réponse positive ? Ah que l'attente est cruel.
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    Elisa.malemort
      « Certains ont peur des araignées, des serpents, des fantômes, du noir ou même des clowns. Moi, la seule chose dont j'ai vraiment peur, c'est de te perdre...»


    Elle s’était sûrement attendue à tout, mais certainement pas à ça… Les onyx sont toujours plongées dans les azurs, se perdant dans ce regard qu’elle connait par cœur. Les pourquoi semblaient dans les deux esprits soumit à des réponses inexistantes. Car peut-être justement qu’il n’y avait réellement pas de réponse. C’était comme ça. Ils étaient là, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre. Au-delà des remarques qu’on pouvait leur faire, au-delà des interdits qu’on avait pu leur fixer, au-delà de tout, car il y avait simplement l’amour au milieu, pour les rapprocher. Enfin simplement, c’est vite dit. L’amour n’a rien de simple, c’est sûrement le sentiment le plus compliqué qu’il puisse exister mais à la fois le plus grand et le plus fort que l’on puisse ressentir. Un sentiment de vide impossible à combler et qui pourtant est si plein d’une chose inconnue, se dévoilant un peu plus chaque jour. Glissant sous notre peau, pour nous lancer une décharge lorsque les regards se croisent. Pour réchauffer le sang coulant dans nos veines à chaque contact. Pour faire briller nos yeux à chaque sourire.

    Tandis que ses yeux sont toujours rivés sur l’azur. Ses oreilles et sa tête enregistrent le moindre mot qu’il peut ce soir lui offrir. Comme un enfant ouvrant son cadeau un matin de Noël, les yeux émerveillés, et le sourire figé sur son visage. Elle l’écoute, ravie qu’il s’ouvre à elle, qu’il dise des mots qu’il n’a encore jamais dit. Comme Elisa l’a fait quelques instants plus tôt. Est-ce l’humidité du bois qui leur permet d’éclore leur cœur, pour se livrer l’un à l’autre ? Ou bien est-ce le moment, ce fameux moment où un couple décide de tout s'avouer. Mettre sa Reyne en position d’échec et voir si l’autre lui prendra ou continuera la partie…
    Il venait de bouger son Roy, à ce moment précis où son genou se pose au sol. Ce même moment où la Reyne se retrouve en danger et sent son cœur rater un battement. Que fait-il ? Pourquoi ? Comment ? Mais ! Grand Dieu !

    Elle continue de fixer l’azur, écartant de sa vision cette boîte qu’il vient mettre entre eux. Et finalement, il le dit, il veut l’épouser… Ses doigts viennent serrer plus fortement les siens. Et à cet instant, elle oublie tout ce qui avait pu la freiner ou lui faire peur jusque là. Elle oublie la promesse que Thib a pu lui faire. Elle oublie la menace qu’il a aussi pu lui faire. Elle oublie tout. Sauf ces mots qu’il vient de lui offrir. « Je veux t’épouser » et finalement, « Veux-tu être ma fiancée ». Et là, maintenant on fait quoi Malemort hein ? On part en courant ? Il suffit de suivre les lanternes, monter dans la voiture, et demander au valet de partir le plus vite possible et le plus loin possible.
    Mais même, si elle voulait fuir, elle ne pouvait pas. Son corps était gelé là, impossible de bouger, impossible de partir en courant. Elisa n’arrive pas à détacher son regard du sien, ni même à sortir un mot jusque là. Choquée, intriguée, heureuse, craintive, admirative, amoureuse. Tant de sensation qui se confronte en elle. Quoi faire ? Que dire ? Kye, que m’as-tu fais ? Pourquoi cette question ? Pourquoi maintenant ? Juste maintenant alors que je commence tout juste à réaliser ? A ouvrir les yeux ?
    Mais non, pas de pourquoi ! Plus de pourquoi ! Ses doigts entourant toujours ses doigts. Finalement sa bouche s’ouvre, et tout doucement, un son sort d’entre ses lèvres. Doux, rassurant, enrobé d’amour et de tendrement… Court et simple à la fois.


    Oui.

    Voyelle. Voyelle. Voyelle. Oui ! Le compte est bon. Elle l’a dit… Oui, Elisa de Malemort, veut épouser Kye de Noircastel. C’est dit. L’a-t-il entendu maintenant ? L’a-t-il réalisé ? Oui. Un mot si simple et pourtant avec une valeur si grande en ce jour. Cinq ans qu’ils vivaient ensemble, cinq ans qu’il patientait de ce jour dont il avait longtemps espérait. Cinq ans, qu’elle repoussait l’échéance, par peur et par ses doutes. Et aujourd’hui, l’attente était finie… Et pourtant, la Duchesse était toujours incapable de bouger. Elle venait à l’instant, d’accepter d’épouser l’homme qu’elle aimait sincèrement ou du moins, ils venaient de se promettre des épousailles, lorsque la vie ferait qu’ils pourraient être unis officiellement l’un à l’autre.

    Voyelle, Voyelle, Voyelle. Trois lettres, pour une vie.

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    Kye
    On sous-estime souvent la puissance des mots. On se dit toujours que ce qui fait le plus mal, ce sont les gestes. Et pourtant les mots ont un réel pouvoir. Ils peuvent blesser là où les coups ne peuvent pas aller. Là où on peut se remettre d'une bonne branlée après quelques mois de convalescence, les mots peuvent briser, détruire définitivement une personne. Pressez la bonne corde et le tour est joué.
    Souvent, ce genre de chose, on l'apprend à nos dépends. C'est quelque chose auquel on ne croit pas. On se fait toujours la réflexion, un peu idiote, que oui, les mots peuvent faire mal, regardez quand on se prend un dictionnaire en pleine tête. C'est drôle, non ? Non, c'est nul. Heureusement les mots, n'ont pas seulement un pouvoir destructeur, ils ont aussi tout l'inverse.

    Mais ce soir ce n'est pas des mots. C'est un mot. Le mot. Le mot que Kye n'a presque jamais entendu de la bouche d'Elisa en 6 ans d'amour. Enfin si, il a bien grugé un peu, en appelant leur fils "Louis". Il disait qu'ainsi, il pourrait l'entendre un peu plus souvent dire oui et que peut-être, elle finirait par y prendre gout, qu'elle le dirait en dehors du prénom de leur enfant. Est-ce que cela avait fini par marché ?
    Pour, Kye, entendre ce mot, après cette question, c'était du bonheur à l'état pur, brut, natif, volcanique, le pied. C'était bien mieux que tout ce qu'il avait pu expérimenter, la drogue, l'opium, les champignons, le chanvre et tout autre substance hallucinogène. C'était mieux que le sexe. Hmm, non. Le sexe avec Elisa, c'est sacrément divin, en faite. C'était mieux que n'importe quel pièce de théâtre qu'il avait pu voir, n'importe quel musique qu'il avait pu entendre, n'importe quelle fille qu'il avait pu voir danser. C'était mieux que l'exploration de l'océan indien par Zheng He. Mieux que la fortune du plus riche des hommes, que de savoir qui a les plus gros entre Nebisa et Angélyque, que les résurrections de Lemerco, que de savoir ce qui se cache sous le turban Cetzes. Mieux que Louvière et les soirées les plus orgasmiques. Mieux que la défonce de Lahire pour trouver sa muse à dessin. Mieux que la liberté. Mieux que la vie.

    Ça le faisait planer très haut. Bien plus haut que les étoiles. Bien plus haut que n'importe quoi. De là où il se trouvait, tout lui semblait si petit, si insignifiant. Les problèmes avaient disparu. Les inquiétudes s'étaient évaporées. Il était sur un petit nuage grâce à Elisa. Mais qui ? Qui aurait cru tout cela possible ?
    Honnêtement, même pour eux, ça semblait impossible d'en arriver jusque là. Dès le premier jour, dès la première fois, c'était mal partie. Elle s'en était allée, triste, blessée, en pleure. Il était resté, froid, stoïque, méchant. Ils s'étaient disputés plus d'une fois, ils s'étaient réconciliés plus d'une fois aussi. Ils s'étaient séparés, une fois, mais seulement quelques jours, faut pas déconner non plus. Ils avaient croisé beaucoup de langue de vipère, sans jamais y prêter trop d'attention. A quoi bon ? Qu'elles restent dans leur jalousie maladive pendant qu'ils profitent de la vie à deux.


    Il se releva et sans perde un instant, il embrasse sa fiancée. Pas le temps de passer la bague autour du doigt. Il faut transmettre la passion à l'autre, à nouveau. Autant dire qu'il ne l'avait jamais embrassé de cette façon, bah oui, c'était la première fois qu'elle lui disait oui à cette question. C'était aussi, la première fois qu'il posait réellement la question. Et puis, lorsque le baisait prit fin, il pris la main gauche d'Elisa et passa délicatement la bague sur l'annuaire. Le premier anneau qu'il lui passait au doigt, pas des moindres, et surement pas le dernier.
    Il plongea ses azures dans les onyx d'Elisa et en souriant :


    - Cette bague, n'a pas d'histoire particulière. Elle n'a été porté personne avant toi.

    Cette bague, c'était un peu comme la symbolique de la nouvelle page à deux qu'ils s'apprêtaient à écrire. Pour ceux qui connaissaient Kye, le voir offrir une bague sans histoire particulière était une grande surprise, lui qui avait pour habitude d'en rajouter toujours des tonnes, comme diraient certains. Mais cette fois-ci, non. La sobriété, c'est bien, parfois aussi.
    Non en vrai, c'est qu'il ne pouvait pas offrir une bague de seconde main à Elisa. Vous imaginez ? Le prix du bijoux aurait augmenté, bien entendu, en fonction de l'ancien propriétaire. Mais non, une bague de fiançailles ne doit pas être un objet qui a déjà été utilisé avant. Ou alors, si c'est un bijoux de famille, pourquoi pas. Mais Elisa porte déjà le collier de la mère de Kye. Rajoutez un bijoux et les mauvaises langues diront que Kye voit en Elisa sa mère. Mais au final, n'est-ce pas ce que tous les hommes recherchent ? Une femme qui ressemble à leur mère ? Qui sait.

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    Elisa.malemort
    Lèvres contre lèvres, unis comme au premier jour. Ils se sont fait une promesse pour l’infini. Et pourtant, les mains de la Malemort ne cessent de trembler. Submergée par les émotions qui passent dans son esprit. Elle vient de dire oui à l’homme qu’elle aime. Il vient de l’embrasser comme jamais il ne l’a embrassé. Comme si toute la souffrance, tous les doutes, toutes les difficultés s’étaient effacés en un instant ou plutôt en un mot : « Oui ! ». Quel petit miracle.
    Les doigts fins du Noircastel vinrent passer un anneau autour de l’annulaire de la Duchesse. Un sourire en coin vint se déposer sur ses lèvres. Ce geste avait toute une signification pour eux. Elle le regarda faire, sans l’interrompre, surprise à la fois qu’il lui offre une bague qui n’avait aucune histoire si ce n’est celle qu’ils allaient commencer à écrire ensemble, à partir aujourd’hui. A partir de ce moment dans cette forêt, au milieu des lanternes. Et dire que quelques instants plus tôt, elle pensait qu’il allait la tuer et l’enterrer au fond de la forêt…


    Un anneau de plus… Tu as trouvé de la place finalement…

    Etait-ce réellement le moment de dire cela ? Oui ! Car pour leur première rencontre il s’était demandé si le prochain homme aurait la place de mettre un autre anneau. Et bien lui, il venait de le faire. Pris à son propre jeu…. Douce ironie. Qui l’aurait cru. Sûrement pas elle, ni même lui, c’était certain. Ils n’étaient ni l’un, ni l’autre, le couple qu’on voit tout de suite s’unir à faire une ribambelle d’enfants, en étant heureux. Non, ça n’était vraiment pas une évidence. Et pourtant, la voilà avec un anneau au doigt, heureux dans leur couple et parents d’un merveilleux petit Louis. Peut-être qu’un beau jour, le Très-Haut leur donnerait un deuxième enfant, un nouveau petit être qui aujourd’hui se faisait désirer dans leur famille. Le Très-Haut les mettait peut-être à l’épreuve ? Dans tous les cas, la Malemort n’avait rien pour se plaindre : ses enfants déjà présents étaient tous merveilleux et même s’il ne devait pas y en avoir d’autres, cela ne changerait rien à la joie qu’elle avait déjà aujourd’hui, d’être mère. Et maintenant d’être aussi une femme fiancée…

    Tu es sur que ta fortune résistera à toute une vie passée près de moi ? Ainsi que ton calme face à mes envies ? Après un champ de madeleines, n’as-tu pas peur de ce que je pourrais inventer ?

    Mi sérieuse, mi amusée, elle ne savait pas trop elle-même. La chair de son pouce vient rouler sur l’anneau ayant désormais prit place à son doigt gauche. Essayant d’apprendre, dès maintenant, chaque relief de ce nouveau bijou. Ses prunelles noires toujours noyées dans le bleu de ses yeux, éternellement.
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