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[RP]Le mariage semble inventé pour récompenser les pervers.*

Castelorazur
*Charles Fourier, in Théorie des quatre mouvements.


Alors que le soleil pointait franchement à l’horizon, Mateù somnolait encore au chevet de sa fille. La santé de cette dernière ne montrait aucun signe d’amélioration. Pire, Aliénor rechignait à voir de nouveau médecin.

Le Baron fut soudainement sorti de sa léthargie suite à l’incursion d’un intendant dans la chambre obscurcie. Le valet resta immobile et silencieux, devant la porte entrouverte.

Mateù, encore groggy, grogna :


Quoi encore... ?

Un courrier pour vous, Baroun. Je pense que c’est important. Voyez...

Le laquais fit quelques pas. Il présenta ensuite le sceaux du Comté de Cassis aux yeux chargés de sommeil et d’inquiétude de son Maitre.



Citation:
A l'attention de Mateù Castel de Sabran, Baron de Grimaud, Seigneur de Nans les Pins,

Bonjour,

Je vous ai écris il y a quelques mois au sujet de votre fille à laquelle je suis promis. J'aimerai, si vous êtes d'accord que nous nous entretenions à ce sujet.
Accepteriez-vous que nous nous rencontrions pour en discuter ?

Respectueusement

Yueel-Arystote de Champlecy


Ah... Voilà qui ne manquait pas d’intérêt...



Citation:
A vous, Yueel-Arystote de Champlecy,

J’écris bien « vous », car vous le méritez à présent. Vous êtes aujourd’hui un homme, autant qu’Aliénor est à présent une dame.

Sachez que votre message est le bienvenu. En effet, je comptais prendre la plume, sous peu, afin d’entre en contact avec vous.

Rencontrons-nous au plus vite. J’ai, moi aussi, quelque proposition à vous faire.

Aliénor sera enchantée d’enfin pouvoir réaliser son rêve de petite fille. Je sais combien elle vous estime et vous porte dans son cœur. Avec les années, cette affection n’a fait que grandir et ne demande qu’à s’exprimer librement.

Grimaud vous ouvre ses portes. Néanmoins, je suis prêt à me déplacer si vous jugez plus confortable une rencontre en d’autres lieux.



Qu’Il veille,
Mateù ‘Castel’ de Sabran




Sitôt scellé, le courrier du Baron de Grimaud prit la direction de Cassis. La réponse du Comte ne se fit pas attendre.

Citation:
A l'attention de Mateù Castel de Sabran, Baron de Grimaud, Seigneur de Nans-les-pins,

Votre prompt réponse à ma précédente missive, me flatte. Il est vrai que votre enfant est désormais une femme et de caractère à ce qu'elle laisse paraître.

Je serai à la fois ravi et curieux d'entendre vos propositions. Ne vous déplacez point je viendrai à Grimaud. J'ai appris que vous veilliez sur la santé d'Aliénor et je m'en voudrai de vous éloigner d'elle en vous faisant venir à Cassis ou Carpentras. Je m'en voudrai tout autant s'il fallait qu'elle vous suive malgré ses souffrances. Cela sera d'autant plus une occasion de lui présenter mes excuses pour mes silences depuis mon départ de Provence.

Dites-moi quand il vous siéra que je vienne et je serai là.

Que le Très Haut veille sur Aliénor et vous.

Yueel-Arystote de Champlecy]



Pressé de régler cette « affaire », Mateù ne tarda pas à confirmer l’invitation d’Arystote.

Citation:
A vous, Yueel-Arystote de Champlecy,

C’est avec plaisir et impatience que je vous attendrai donc. Prenez le chemin quand bon vous semble. Je vous conseille ce mois de juillet. Les Jardins y sont à leur apothéose annuelle.

En ce qui concerne Aliénor, sachez que sa santé s’améliore. Après de longs mois de souffrance, elle semble, en effet, sur la voie de la guérison. Plus rien ne freine son entrain depuis qu’elle s’est lancée dans la campagne marquisale. La voir se projeter dans l’avenir de cette façon me rassure terriblement. Rien de plus doux à mes oreilles que de l’entendre rire et s’enthousiasmer pour le futur. Car en s’investissant pour la Provence, c’est sur son humeur qu’elle influe.

Cependant, son programme contient une énormité sans nom que je n’ose lui faire remarquer en public. J’imagine, qu’en tant qu’adversaire politique, vous l’avez également notée. D’ailleurs, cette situation est pour le moins cocasse. Puissiez-vous ne pas vous déchirez. De toute façon, peu importe le vainqueur, puisque vous porterez tous deux la couronne.

A très vite, donc,
Qu'Il veille,
Mateù ‘Castel’ de Sabran




_________________
- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
Sitôt revenu en Provence, le jeune Comte avait écrit au père de sa promise. Cette promesse faite sur le testament de sa marraine devait inévitablement être suivi d'une discussion. Il avait maintenant du poil au menton et l'allure d'un jeune homme prêt à se marier. La jeune Aliénor affirmer son caractère et commençait à avoir tous les atouts d'une belle à marier. Aussi avait-il pris la plume pour écrire au Baron.

C'est donc non sans cacher son impatience qu'il prit la dernière missive de celui-ci des mains de son page pour en découvrir le contenu. Sourire aux lèvres en voyant les allusions à la tout juste compétition qui sévissait entre Aliénor et lui-même. Il déposa la lettre sur son bureau et observa le soleil couchant en songeant non pas à la politique mais aux chemins qu'il avait quitté pour revenir.


Porté tous deux la couronne... voilà qui laisse présager des intentions du Baron quant à ce mariage..., dit-il plus pour lui-même que pour le page resté debout près du bureau.

Allons donc à Grimaud. Il parait que du Château la vue sur le village est magnifique et si les jardins tiennent les promesses du précédent courrier cela doit valoir le détour.

Se tournant vers le page

Envoie un coursier prévenir le Baron que je prends la route pour Grimaud et fais atteler des chevaux je t'en prie.

Puis plus bas.

Et essaie de savoir si la princesse est toujours en Provence, il faudra que je m'entretienne avec elle à l'issue de cette rencontre.
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Castelorazur
Le coursier arriva à Grimaud hors d’haleine et tragiquement déshydraté. Il put, cependant, transmettre son message.

Tout était prêt pour accueillir Arystote. Particulièrement soignés ces derniers jours, les Jardins resplendissaient.

Une fois la confirmation de l’arrivée prochaine du Comte, Mateù s’enferma dans son cabinet. Il lui fallait réfléchir à la meilleure façon d’amener les choses...

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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
La route aurait pu paraître bien longue au jeune Comte si toutefois il avait été impatient de cette rencontre.

Elle lui sembla au contraire bien trop courte. Il cherchait en lui-même comment amener les choses auprès du père de sa promise, du veuf de sa marraine surtout. Et Aliénor... il n'avait jamais ressenti de sa part la moindre étincelle d'affection pourtant le Baron semblait penser le contraire.

Une promesse pour l'amour de Prunille, pour l'amour de Constance...

Arystote sortit de sa poche une rose séchée aux couleurs du soleil. Il la pressa entre ses doigts sans prendre garde aux épines encore tranchantes de la branche.


Aie, saleté de....

Sans même avoir le temps de presser son doigt entre ses lèvres pour en laver la goutte de sang, il du mettre pied à terre. Aux portes de Grimaud, le jeune Comte se fit annoncer.

L'air était encore frais mais le soleil déjà était étincelant, se levant avec les Hommes...

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Niccolo
Posté avec un personnage secondaire. Lire comme s’il s’agissait de Mateù, bien entendu.


Les portes s’ouvrirent dans un fracas tranchant le silence matinal. Derrière elles se tenaient un intendant. Il s’agissait d’Alessio, valet-en-chef. Celui-ci claqua des doigts et une petite armée de laquais s’agita autour de la voiture du Comte de Cassis. Les cheveux furent emportés aux écuries et le cocher aux cuisines.

L’intendant, lui, s’approcha d’Arystote.

Après s’être incliné, il interrogea le visiteur.


Votre Grandeur a-t-elle fait bonne route ?

Avant de rencontrer le Baron, peut-être souhaiteriez-vous vous rafraichir un instant ?

D’un ton exagérément précieux et inquiet, il enchaina :

Oh mais... Votre main... Je vois que vous êtes blessé !

Selon les réponses d’Arystote, Alessio le mènerait soit dans les appartements réservés aux invités, soit dans le salon où Mateù patientait déjà...
Arystote
Le Comte de Cassis ne pouvait qu'apprécier l'accueil qui lui était fait. Il laissa les valets faire leur office et se tourna vers son interlocuteur.

On ne peut guère appeler ça une blessure. Je suis certain que le courage de votre maître au combat vous a valu de bien plus grandes inquiétudes. Je me suis bêtement écorché sur l'épine d'une rose...

"Et c'est aussi pour les épines d'une autre rose que je suis là", pensa t-il sans rien en dire.

J'ai fait bonne route et je pense qu'un rafraichissement me sera inutile je vous remercie cependant.
_________________
Castelorazur
Alessio ne put contenir un léger rictus.

– En effet, le courage du Baron n’est plus à démontrer.

Pour ne plus le démontrer, il ne le démontrait plus, c’était certain ! Mais Alessio tenait à sa tête, aussi il s’abstint de tout autre commentaire.


– Très bien, Votre Grandeur. Si vous voulez bien me suivre.

Alessio fit volte-face et s’engouffra dans un dédale de couloirs jusqu’à faire face à une large porte. Il ouvrit celle-ci avec prudence et passa la tête par l’entrebâillement. Après s’être assuré de ne pas surprendre son maitre, il pénétra dans la pièce et annonça d’une voix claire :

– Sa Grandeur Yueel-Arystote de Champlecy, Comte de Cassis, Vicomte de Carpentras.

Aussitôt, l’intendant fit un pas de côté afin de libérer le passage à Arystote. Une fois celui-ci entré, conformément aux instructions de Mateù, le valet fermera la porte afin de laisser l’intimité nécessaire.

En se levant de son siège, Mateù ouvrit les bras et lâcha :


– Soyez le bienvenu, Votre Grandeur !

Je vous en prie, installez-vous.


Joignant le geste à la parole, il désigna deux fauteuils confortablement rembourrés entre lesquels se trouvait une déserte où reposait quelques bouteilles d’alcool raffinées. Sur certaines d’entre elles, on pouvait reconnaitre l’étiquette des caves d’Hyères.
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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
Droite, gauche, encore à gauche, droite de nouveau.... Combien y avait-il de couloirs dans cette demeure, le Comte n'aurai su le dire.
Il se surprit à ne pas vraiment reconnaître les lieux où reposait cependant non loin sa tendre marraine.

Les pensées s'arrêtèrent aussi vite qu'elles étaient venues puisque déjà, Alessio l'annonçait au Baron.

Arystote sourit devant l'accueil qui lui semblait chaleureux et prit place comme on l'invitait à le faire.


Je vous remercie Baron,

J'ai fait au plus vite, j'espère ne pas être arrivé trop tôt sur vos terres et ne pas vous déranger dans vos affaires.

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Castelorazur
Tandis qu’Arystote s’installait, Mateù versa un liquide rougeâtre dans deux coupes dorées. Il tendit la première à son invité et porta la seconde aux lèvres.

Aucune de mes affaires ne saurait prendre le pas sur une de vos visites, Votre Grandeur.

Mateù sentit qu’il en faisait sans doute un peu trop... Bien qu’il respectait le jeune Comte pour son assurance et sa passion, ce n’était pourtant pas le style de la maison de multiplier les courbettes de la sorte.

Je suis, au contraire, heureux que vous ayez pu vous libérer dans un délai si bref.

Il redoutait ce qu’il avait à annoncer à Arystote. Aussi, le sourire qu’il tentait d’afficher jusque là se raidit quelque peu.

Allons droit au but, s’il vous sied. Dans votre premier courrier, vous m’indiquiez vouloir deviser au sujet d’Aliénor ?
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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
Arystote n'était pas non plus un adepte du protocole mais il s'y plierai toute la journée sans soucis pour enrober le but de sa visite.

A son tour il porta le verre à ses lèvres se surprenant une fois de plus à apprécier le breuvage. "Les vieux avaient raison" pensa t-il "c'est en grandissant qu'on aime le vin."

Il écoutait le Baron sans dire mot. Cet homme qu'il avait jadis détestait pour avoir volé le coeur de Prunille, puis aimé pour être le père de sa promise et aujourd'hui qu'il craignait un peu... Il faut dire qu'il ne le connaissait que peu et devait aujourd'hui aborder le cas Aliénor et justement le Baron ne perdait pas de temps.

Arystote acquiesça cherchant les mots.


En effet c'est le but de ma visite...

Comme vous le savez Prunille et ma mère caressait l'espoir de voir leurs enfants grandir ensemble et se marier ensuite. Aussi lorsque fut dévoilé le testament de votre défunte épouse, j'ai promis que je me tiendrai à sa dernière volonté en épousant Aliénor.

Me voici en âge d'affronter cette promesse et de me marier...


Le Comte prit une nouvelle gorgée de vin.

Vous avez laissé entendre dans l'un de vos courriers qu'Aliénor serait enchantée de réaliser un rêve de petite fille, qu'elle m'estime et me porte dans son coeur.

Je ne vous cache pas avoir été très surpris de ces mots. Je n'ai senti d'affection de sa part que lorsqu'elle était encore bien jeune et rêvait d'avoir un cheval bien à elle.


Il sourit en repensant au baptême de l'enfant.

Aliénor est devenu une belle jeune femme. C'est sans doute le meilleur partie de Provence, d'autant qu'elle sera peut être bientôt Marquise. Elle a cette moue boudeuse qui me rappelle celle de Prunille quand elle me grondait.

J'ai beaucoup d'affection pour elle même si... même si par deux fois j'ai manqué de tact à son égard et lui ai dit des choses blessantes. J'ai honte de l'avouer mais je n'ai pas toujours été agréable avec elle.

Je crains d'être un piètre époux pour elle.


Arystote porta une dernière fois le verre à ses lèvres finissant le verre. Il lui faudrait à présent expliquer ses intentions.
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Castelorazur
Mateù se cala dans son fauteuil tandis qu’Arystote prenait la parole. Durant le discours du Comte, le Baron tâcha d’accrocher son regard, comme s’il cherchait à jauger la sincérité dont son invité faisait preuve.

Ce dernier parla du pacte liant leurs deux familles. Il évoqua le passé, aussi. Quand il cita le nom de Prunille, Mateù lâcha un instant le contact visuel pour lever les yeux au ciel. Enfin, au plafond. Ou plutôt vers le Soleil. Oui, c’était ça qu’il visait.

Depuis longtemps, il n’avait plus entendu ce nom ailleurs qu’au fond de son cœur. Lui qui s’apprêtait à reprendre épouse, il sourit en revoyant le visage de la Blonde murmurer sa Chanson de Toile...
L’avenir s’annonçait radieux, sans nul doute. La discussion du moment lui rappela que le passé l’a également été.

Mais Mateù ne laissa pas son esprit divaguer davantage. Il s’agissait de se montrer attentif aux dires d’Arystote. Celui-ci insista, d’ailleurs, sur l’excellent parti que représentait la Gariguette.

Le Baron s’enfonça dans son siège. Comment allait-il annoncer que...


Citation:
Je crains d'être un piètre époux pour elle.


Mateù se redressa. Le tissu de l’assise émit un cri de froissement, à peine audible.
Que voulait dire le jeune homme ? Renonçait-il à Aliénor ou jouait-il à l’hypocrite attendant un lancer de fleurs
?

Un mauvais époux, dites-vous ? Uniquement parce que vous avez manqué de tact à deux reprises ?

Mateù se sentit l’envie de partir dans une tirade dont il avait le secret. Mais il se maitrisa et préféra laisser Arystote abattre clairement ses premières cartes.

Votre Grandeur est trop modeste.

Le dos plaqué contre le dossier du siège, il pinça un instant son menton rasé de près entre l’index et le pouce. Il ajouta ensuite :

Qu’essayez-vous de me dire, au juste ?
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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
"Scrogneunorf" se disait Arystote en se rendant compte qu'il devait continuer et dire les choses plus clairement.

Posant son verre vide sur la desserte il reprit donc.


Je veux dire que j'aime bien Aliénor mais que je ne l'aime pas assez pour l'épouser. J'ai agis avec elle avec lâcheté en lui manquant de respect dans l'espoir sans doute qu'elle prenne pour moi la responsabilité de renoncer au mariage.

En réalité, j'aimerai me défaire de cette promesse. Je sais qu'une parole donnée sur la dernière volonté d'une autre est quelque chose de sacré mais j'étais si jeune que je n'ai pas mesuré, je crois, l'impact de cet engagement.


Arystote mesurait l'importance de ses paroles mais la vérité était inévitable.

J'espère que vous vous êtes trompé lorsque vous avez parlé d'un rêve de petite fille car je serai fort ennuyé de faire souffrir Aliénor et je caresse l'espoir qu'elle m'aime bien aussi mais qu'elle ne souhaite pas de ce mariage non plus.

Et pour être parfaitement honnête. J'aimerai demander la main d'une autre jeune femme.


Advienne que pourra il avait tout dit.
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Castelorazur
Arystote déposa son godet, à sec. Mateù se contorsionna pour l’imiter. Il fut tenté de les remplir, mais préféra retarder son geste. Il s’agissait de garder les idées claires.
Ils trinqueraient une fois leur « problème » résolu.

De toute façon, le Baron ne pouvait se permettre de cogiter davantage. En effet, Arystote poursuivit. Et plus le discours de ce dernier avançait, plus le visage de Mateù se décomposait. La tournure des événements n’étaient pas foncièrement mauvaise. Mais la façon dont le jeune Comte traitait Aliénor laissa le Paternel perplexe, dans un premier temps.

Comment pouvait-on ne « pas l’aimer assez » ?! Un tel ange.

En guise de conclusion, le Comte asséna ce qui pouvait être considéré comme un coup de grâce.

Toujours plaqué contre le dossier, le visage terriblement fermé, Mateù resta silencieux. Puis, avant de reprendre la parole, il s’avança sur son siège pour mieux ancrer son regard dans celui de son invité.


Tout ceci est extrêmement choquant, Arystote.

Le ton aimable venait de nettement se refroidir.

Vous n’imaginez pas le nombre de prétendants que j’ai dû écarter. Souvent au grand malheur d’Aliénor, d’ailleurs.
Vous n’imaginez pas la quantité de bonnes familles que j’ai dû froisser.
Vous n’imaginez les sacrifices réalisés.


La mâchoire du Baron se serra à nouveau, provoquant l’apparition d’une veine disgracieuse sur sa tempe.
A l’arrivée du Comte, Mateù cherchait encore comment s’en sortir honorablement. A cet instant de la conversation, une porte de sortie en or massif s’ouvrait.

Glissant à nouveau sur son fauteuil et réduisant, du coup, la distance le séparant d’Arystote, Mateù ajouta, d'une voix posée mais pleine de conviction :


J’exige réparation pour cet affront.
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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Arystote
Arystote avait toujours été blond, ses cheveux encadrait à présent les yeux bleus de sa mère. Ceux-là même qui avait pour habitude de briller lorsqu'il s'exaltait ou se mettait en colère. Il n'était ni trop grand ni trop petit, bien qu'il avait gagné plusieurs pouces en quelques mois.
Son visage juvénile n'était marqué d'aucune ride et depuis le début de l'entretien avec Mateù "Castel" de Sabran, il était resté impassible comme il avait pour habitude de faire lors des moments les plus protocolaires.

Pourtant, lorsque le ton du Baron se durcit, le front du Comte fut traversé d'une ride, ses poings se serrèrent, ses yeux brillèrent d'une lueur de rage yueeliste, ses lèvres minces s'amincirent encore tant ses dents se soudaient les unes aux autres.

Yueel-Arystote de Champlecy, ne répondit toutefois pas à son interlocuteur. Il se laissa quelques instants de réflexions. Juste le temps de desserrer les poings, les dents, de se parer d'un sourire dans le regard et sur les lèvres. Il n'était pas en terrain conquis et devait à son hôte un minimum de respect.


Je comprends... Aliénor a du être bien en peine que vous éconduisiez des prétendants qui lui seyait. Cependant, si ces prétendants lui plaisaient, j'en déduis qu'elle-même ne doit pas se réjouir à l'idée de ce mariage.

Si affront il y a eu, j'aimerai qu'Aliénor elle-même me le dise et si elle demande réparation alors je m'exécuterai.

En revanche, bien que Prunille et ma mère aient été les femmes que j'ai le plus aimé, j'ai beaucoup de mal à accepter maintenant que j'ai grandi ce que je vois comme une lubie. C'est à dire ce mariage !

Et j'ai aussi du mal à comprendre comment vous avez pu accepter la promesse d'un enfant de six ans qui allait décider du sort de votre enfant encore au berceau.


Puis sans cacher le sarcasme

Cet affront doit-il lui aussi exiger réparation ?
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Mateu_de_sabran
Le mot était lâché. Arystote marqua un arrêt, comme s’il lui fallait quelques instants pour digérer l’exigence du Baron.

Mateù profita de ce bref temps-mort pour s’enfoncer, à nouveau, dans son fauteuil. Décidément, ce tissu était diablement confortable. C’est dans cette position qu’il accueillit les remarques du jeune Comte.

Remarques conclues par une raillerie qui fit tiquer l’Arlésien. Celui-ci sentit le sang lui bouillir le visage. Alors qu’il s’apprêtait à éructer une réponse grossièrement naïve, il se maitrisa. Une profonde respiration plus tard, il répliqua.


La tristesse d’Aliénor face aux prétendants éconduits n’existait qu’à cause de la crainte de finir seule. Voilà l’angoisse de toute jeunes filles. Et voilà le rôle confié aux pères : calmer ces ardeurs afin qu’elles trouvent celui qui les mérite.

Il est aussi de mon rôle de la demander moi-même, cette réparation. En son nom. Quelle humiliation pour elle que se présenter devant vous pour une telle besogne ! Je ne vous pensais pas si cruel, Arystote.

Quant aux vœux des morts, il est encore plus atroce de les souiller ! Chez les Sabran, nous tenons beaucoup à ce genre d’engagements.


Revenant ensuite sur la dernière pique lancée par Cassis.

Sachez qu’il n’y a pas d’âge pour donner sa parole. Ma candeur m’a poussé à vous accorder ma confiance et à couvrir votre nom d’honneur, depuis vos six ans jusqu’à ce jour. Était-ce une erreur de considérer un Champlecy comme un garant de dignité et de noblesse ?
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