Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Jamais trois sans mort.

Jurgen.
"- Valar morghulis.
- Yes, all men must die. But we are not men"

Missandei & Daenerys (Merci au Jd concerné pour cette inspiration.


    L'abdomen était troué, souillé, amputé de toute vie. Tout juste les légers mouvements de respiration du mourant l'animaient. Le corps n'en pouvait plus et s'était mis en veille de lui même. A trop en vouloir, on perd à coup sûr. Et Jurgen l'apprendrait bientôt. L'esprit ne ressentait pas la douleur. Il n'entendait pas non plus les plaintes faiblardes de l'aimée ou sa main se serrer autour de la sienne ni les rares mots du fils qui n'y comprenait de toute évidence pas grand chose. Jurgen ne valait guère plus qu'un pantin désarticulé. Rien chez lui ne réagissait. Ni les plumes sous les pieds, ni les pincements sur sa peau qui ne laissaient que longuement la marque figée des doigts, et les yeux à travers les paupières semblaient vides. Lars, le Corbeau, lui même semblait désemparé. Il voyait son presque-fils se mourir. Cent fois aurait-il préféré le voir se mourir au combat et fièrement. Mais il agonisait, à présent.

    Tout avait été si rapide. Le soldat était plus petit que lui et son aîné d'une bonne dizaine d'années, à vue de nez. Et pourtant, il semblait aussi meurtrier et infâme que le Sans Nom lui même. Ses gestes étaient rapides et en quelques secondes seulement le cri d'effroi et de douleur déchira le calme nocturne. Jurgen eut tout juste le temps d'envoyer un poing vide d'énergie vers une soldate à sa gauche. Celle-ci n'avait pas semblé blessée et le regard qu'il perçu lui paru moqueur. Comme si elle avait pu lui rire au nez. Mais la douleur avait été telle qu'au bout de quelques secondes qui lui parurent des heures ses yeux se cloîtrent misérablement et on n'entendit pas même un soupire lorsque la lame quitta le corps et que le marin s'effondra face contre terre, l'abdomen déchiré, à la merci de la terre et des fourmis.

    Il fut traîné à Tulle. Darria avait semble t-il elle aussi été grièvement blessée. Déos avait-il envoyé un signe, lorsqu'ils volèrent une charrette à une femme sans défense quelques jours plus tôt? Jenifael, et Deos seul savait à quel point Jurgen pouvait la détester, à quel point il ne la supportait pas, avait su les tirer de l'horreur, pourtant elle aussi mutilée. Peut-être ainsi mériterait-elle son salut auprès du germain. Lui qui souhaitait sa mort avec ardeur depuis maintenant trop longtemps.
    Valdenaire ne fut pas retrouvé cette nuit là. Jurgen en aurait été profondément chagriné s'il en avait été capable.


    Lors de son coma, Jurgen n'éprouvait donc rien. Le cerveau s'alimentait avec rudesse en oxygène au détriment des membres. Le cœur tout juste pourvoyait à ses besoins. Rapidement, la peau en contact avec la couche se fit moite et rouge. Il fallait souvent s'occuper de lui: Le tourner plusieurs fois par jours en restant prudent pour éviter la putréfaction des chaires. L'abdomen béant, lui, pourtant recouvert de linges propres suintait en abondance et rougeoyait comme une braise. Les veines autour de la plaie étaient devenues écarlates. Au bout de deux jours, elles le rongeaient et créaient des chemins à travers sa peau. Le sang avait empoisonné les organes vitaux. Rarement Jurgen n'eut aussi peu fière allure. Même la gorge tranchée il avait semblé être capable de garder une certaine dignité. Mais sur cette couche, le marin n'était plus que l'ombre de lui même. La peau était plus blême de jours en jours et les veines plus apparentes. On le nourrissait de force de gruau mais il peinait à avaler quoique ce soit, amorphe.

    Et puis un jour, le pouls s'était emballé, l'afflux sanguin n'était plus suffisant. Un enfant de six ans aurait lui même compris que la respiration ne suffisait plus à alimenter ce grand corps. En quelques jours, sa température corporelle avait augmenté de façon non négligeable et son corps expulsait plus d'eau que nécessaire, et bien plus qu'on ne lui en faisait ingérer.

    On dit souvent que l'on revoit sa vie les quelques secondes qui précèdent la mort. Et Jurgen en fut témoin. Il vit tout d'abord sa mère. Une beauté froide au premier abord, mais dont la chaleur du sourire aurait pu servir de foyer à un feu. Il l'avait toujours aimée, cette mère. Toujours elle avait su le protéger. Ou presque. Vinrent ensuite les visages de ses grands parents. Il n'étaient pas très vieux. Il n'avait jamais su si ceux-ci avaient succombé, à Danzig. Mais ensuite, tout s'était enchaîné bien plus rapidement: La corde, Corbeau et son air de bourreau, le pont et ses hommes, le Portugal et les côtes orientales. Le naufrage, puis La France et Limoges, sa femme.. beaucoup de moment avec sa femme. Un affreux, mais de nombreux bons instants. Le délice des sens qu'elle lui avait fait découvrir, et la peine qu'il endurait loin d'elle. Puis son fils, dont il perçu principalement la rousseur. Même La Noix eu sa place dans cette revue. Parce que s'il n'osait le dire, il aimait aussi sa fille. Les flots de sentiments multiples et divers l'envahirent. C'en fut trop.

    Et le corps du germain ne s'anima plus. L'air ne parvint plus aux poumons. Le cœur ne pompait plus de sang. Les muscles déjà relâchés n'eurent rien à faire. Mais la différence était flagrante. Lorsque l'on regarde un homme qui était quelques secondes auparavant encore en vie, on devine avec effroi dans l'instant que quelque chose l'a quitté.




- Valar morghulis.
- Oui, tous les hommes doivent mourir. Mais nous ne sommes pas des hommes.

EDIT: réalisé selon les événements IG.
Toute personne concernée de près ou de loin peut librement participer, naturellement.

_________________
Meig
L'ordre avait était donné quelques jours auparavant, l'armée se mettait en marche. Vers où ? Pourquoi ? Ils ne le savaient pas... Enfin... Le pourquoi ils avaient en une idée, surement tenter d'intercepter une quelconque racaille, qu'un quelconque éclaireur avait du repérer. Mais la question devenait qui. Et là le cerveau de la Garce était en ébullition, même si elle avait coupé les ponts avec sa vie de brigande, elle gardait des affinités pour certains qui pourrait potentiellement être des cibles. Si elle avait immédiatement écarté l'idée de demander par missive à ces affinités leur position, il n'en était pas moins qu'elle aurait détesté les rencontrer sur sa route à l'instant présent.

Cette fois là on leur donna une nouvelle fois l'ordre de se mettre en chemin, et pour la majorité du temps ce fut calme. La Garce était plus occupée à maudire et à se demander à quel moment la bretteuse qu'elle était avait eu l'idée merveilleuse de partir en campagne armée d'un fléau. Le maniement de l'arme lui était totalement inconnu, quoi que la faire tourner et l'écraser sans finesse contre un crâne lui semblait être un bon début, et si cela ne suffisait pas... Et bien renouvelez l'expérience avec plus d'engouement jusqu'à ce que le contenu du crâne de votre adversaire décore la boule de l'arme. Les rangs étaient globalement calmes, il faut dire que lorsqu'on chasse quelqu'un on évite les discussions mondaines. Mais ils le furent d'autant plus que l'armée stoppa sa route, sans plus d'explications, surement avait on repéré quelque chose... ou surtout quelqu'un. Ils n'eurent pas vraiment le temps de se préparer avant que l'assaut soit donné, sur un ennemi dont ils ne connaissaient rien.

La bataille, si on pouvait appeler ça une bataille, fut des plus rapides, il faut dire que le groupe n'était pas très conséquent. A droite d'elle, elle distinguait un homme beaucoup plus grand qu'elle, aux prises avec le Prince. la Garce n'osa pas lever son arme tant son utilisation lui était inconnue, elle serait bien embêté si elle aplatissait le crâne du capitaine au lieu de celui de... de qui d'ailleurs ? Le connaissait elle ? Elle n'en était pas vraiment sûre, peut être, peut être pas, faut dire que dans l'agitation d'une bataille c'est dur à reconnaître.

Elle fut tirée de ses réflexions par un coup, mou, sans force, le coup d'un homme qui avait semblé si fort quelque seconde plus tôt, et qui maintenant devait sentir ses forces le quitter alors que son propre sang rougissait ses vêtements. Son visage respirait la douleur, que la Garce aimait ces traits tordus de celui qui souffre, aussi ses lèvres s'étirèrent dans un sourire narquois. Elle l'observa s'effondrer pitoyablement, alors qu'autour d'elle les combats qui faisaient rages se calmait progressivement, leurs cibles s'effondrait les unes après les autres. Prises par surprise et dépassé en nombre il faut dire que dès le début leurs chances étaient compromises.

Lorsque le calme fut parfaitement revenu l'armée se remis en marche, laissant là les corps de leurs victimes, abandonnés aux charognards ils ne survivraient pas longtemps, en supposant qu'ils soient encore en vie, ça elle en était sûre. C'était une bonne nuit, une nuit où la chasse fut fructueuse, et même si la Garce n'avait pas fait couler le sang cette fois là, elle était d'une certaine manière contente. Comme si voir le sang d'une quelconque racaille couler pouvait racheter ses années passées à écumer les villes, et les grands chemins. Elle n'était plus brigande, et elle leur faisait la chasse, quel doux sentiment de revanche sur la vie.

_________________
Darria
« Trompe la mort une dernière fois mon aimé, où ton fils sera élevé dans la folie et le chagrin...»

L'armée les broya.

Ils étaient peu nombreux. Et faibles. Elle du moins. Son corps long et affûté pour la course et le combat n'était plus qu'une carcasse malingre ces derniers jours.

Une épée traversa sa chair à deux reprises. La lame mordit son flanc avant de ravager le cuir et l'albâtre d'une cuisse bientôt sanguinolente. Sa dextre se leva malgré la douleur, prête à abattre les enfers sur celle qui venait de lui infliger de fort vilaines blessures. Mais Jurgen hurla.

La jeune noble se figea, ange aux cheveux clairs volant lugubrement dans l'air nébuleux. Le glaive glissa de ses mains liliales tandis que l'angoisse, O combien plus dévorante que la plaie, martela son poitrail jusqu'à glacer son palpitant.

L'ambre affolée s'accrocha à l'ombre qui frappa son mari. On les massacrait. Jurgen tomba sous la main d'un homme qu'elle crut reconnaître. Des souvenirs brouillés par la douleur et le sang dansaient sans cohérence à son esprit voilé. Lignières en Berry... Le Castel de sa mère... Un banquet...Elle les avait observé depuis le grand escalier de marbre, ses longues boucles d'or dévorant un minois bien juvénile alors..

Aucun cri ne franchit la barrière rosée de sa lippe fatiguée et larmoyante lorsque l'ennemi l'acheva. Elle tomba sans un bruit, brisée.

Plus tard Darria s'en voudrait. Pas une pensée pour son fils. Pas un mot. Elle s'assura simplement de sa présence lorsqu'elle fut en mesure de parler. Puis toutes ses paroles furent pour Jurgen.

Malgré son état, elle parvint à pleurer, à hurler, à faire sortir l'Ambroise tapie au fond de ses entrailles, à menacer de s'ouvrir les veines, à crever d'hystérie, à s'affamer, à s’exténuer au chevet d'un mourant qui semblait pourrir sur sa couche de fortune. Elle lacéra la peau de sa gorge d'opale, à coup d'ongles, elle se mordit les mains jusqu'au sang.

Ses blessures la tuaient, mille fois ouvertes, puisqu'elle refusait de rester alitée. Son linge se tachait d'amarante chaque fois qu'elle s'agenouillait pour prier, pour implorer, pour supplier...

De grandes cernes, sillons violacés et profonds, creusaient son minois.

La nuit, lorsqu'elle hurlait à s'en rompre le cœur, l'oeil fou et les mains comme deux serres autour du visage de Jurgen, la jeune fille ressemblait à un spectre, blême à en faire peur, les lèvres presque bleues et les épaules secouées par de violents sanglots....

_________________
Vera.
    [ Pourquoi je vie, pourquoi ils meurent]


    Avoir le top dix des nouvelles en première ligne ce n'est jamais agréable.
    Surtout quand elles réjouissent certains et en font chialer tout plein.
    Je campais à Tulle depuis quelques jours déjà avec une partie du conseil comtal, puis de la soldatesque et quelques amies , amis et mon fiancé.
    Nous nous faisions chier comme toujours dans cette ville, pourtant j'y suis née. La milice et quelques maréchaux nous avaient fait part des allées et venues. Les "pirates" étaient passés par Tulle et ils étaient reparties. Comme d'habitude j'avais braillé, "des pirates en Limousin ça ne se peut pas, n'a pas de fleuve, pas de mer là humpf". Le temps de cogiter , de faire secouer ma mémoire et de me souvenir du teuton et de Darria.

    Premier réflexe : "han les enflures ils passent par le Limousin même pas qu'ils nous saluent!". En général les duchés et comtés qui sentent les "Trompe la Mort" ils prient pour qu'ils se cassent. En Limousin et la Marche, je m'étais habituée à leur passage et aussi à leur compagnie quand ils étaient là. Nous n'avons jamais eu de griefs avec eux.

    Quelques jours plus tard, nouvelle néfaste, les "pirates" ont été méchamment corrigés en Guyenne , et ont été expédiés vite fait bien fait à Tulle.

    Second réflexe de ma part: "la scoumoune ça, s'ils étaient passés me saluer et prendre ma bénédiction, jamais ils seraient partis en Guyenne hein, on les aurait retenu à Tulle pour nous tenir compagnie. Du coup vous pensez qu'on peut les punir plus qu'ils ne peuvent l'être en les envoyant à la mine d'or?!"

    Dieu était joueur, j'étais persuadée de cela. Pour l'avoir également vécu, j'avais passé 45 jours à douiller, chouiner à Tulle, une armée auvergnate ne m'avait pas loupée, malgré mon inquiétude le côté pragmatique refaisait surface.

    L'empathie est là. Alors que la rumeur gronde un peu partout que le Jurgen est "mort", je rencontre en taverne la Jenifael, amochée elle aussi. Elle était avec eux et visiblement, ils ne les ont pas raté. La tronche bien balafré, les bleues , elle boite, bref c'était moche à voir.

    D'une voix off "espèce de chacal, ils ont peut-être démissionné de la vie et vous pensez à la main d'oeuvre minière! Honteux!"

    C'est alors que ma question se pose :


    - Des nouvelles de Darria et Jurgen? Sont morts ?


    Non, rien du tout. Ils n'ont pas encore été vues. L'histoire de la jeune Ambroise avait débuté en Limousin avec ce pirate. Tandis que la mère Johanara me demandait si je pouvais veiller sur elle à Limoges. Espérant qu'elle tienne bon jusqu'à ce que je lui trouve un époux. A l'époque déjà je m'étais octroyée la fonction de marieuse , oui toute une lutte pour que la prolifération de bâtards cessent et que les mariages augmentent dans ce bas monde. Un rêve, une lubie. la fille de Johanara , candide,semblait à l'époque accepter sa destinée, elle allait être mariée à un noble de son rang, je devais lui inculquer l'art de refouler les pervers gentiment et de garder sa fleur jusqu'au jour des noces pour l'époux. Le teuton barbu et le bon dieu en avaient décidé autrement pour la Darria, première œillade, puis la curiosité et cet attrait que j'ai aussi connu pour les mauvais garçons. L'attirance du danger, l'aventure, coup de foudre à Limoges, la naïve avait fugué de la capitale , se carapatant avec le Jurgen, bien décidé à prendre soins d'elle malgré nos pensées. Johanara en était tombée malade, je l'étais également, j'avais mis une croix définitive sur ma fonction de "nounou d'ado" c'était la seconde Ambroise que je perdais. C'était foutue. Une haine incontrôlable pour le teuton, jusqu'à ce que l'eau ait coulé sous les ponts et que la Darria revienne mariée , avec un polichinelle dans le tiroir. Le Jurgen faisait partie de la famille d'Ambroise et elle était devenue sienne la petiote.

    Je m'étais donc habituée à la voir venir dans le comté, toujours aussi amoureuse de son époux et il lui rendait plutôt bien. Aujourd'hui , j'étais tendue. Agacée de ne pas savoir s'ils étaient morts, ou grièvement blessés.

    Envoyé du monde dans les quatre coin de Tulle la moribonde pour rechercher les grands blessés, tant que j'y étais.

_________________
Jenifaelr
    «Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro.» Fight Club


      Il y a de cela, bien plus d'un an, elle les à rencontrer et elle les à adorer. Les trompe-la-mort. Elle a aimé Daria, elle a apprécié Corbeau, elle a tantôt apprécié et détesté Jurgen, puis elle a appris à connaître les autres, Valdenaire, la Cigogne, elle en découvrait d'autres également. Jamais, elle n'aurait imaginé que tout cela la mène jusque là. Ils étaient quatre. Ils avaient été attaquer. Ils avaient perdu ... et dans quel état se trouvaient-ils?

      La femme l'ayant attaqué était plus âgé qu'elle, pas très grande, moins qu'elle en tout cas, des cheveux noirs et les courbes presque aussi affolante que les siennes. Elles semblaient presque deux égales et deux opposés, l'une compensant son jeune âge par ses cinq pieds et demi de haut, la Vénitienne contre la brune. Les deux s'affrontèrent, la jeune femme put se défendre, suffisamment pour que l'épée ne la touche que superficiellement à la jambe et qu'elle s'en sorte au final avec de grosses égratignures, des bleues et surement une cicatrice sur la cuisse qui viendrait avec le temps. L'attaque la laissa épuisée, sur le sol, épuisée de s'être défendu, au sol elle vit ses compagnons et prit alors tout son courage pour se lever, allant jusqu'au camp établi, elle récupéra la charrette qu'ils y avaient laissée et y allongea les deux enfants en premier. Les deux dormants à poings fermés, l'ainé veillant presque sur le plus jeune, elle y mit leurs affaires puis retourna jusqu'à l'endroit où c'était produit l'impact. Faisant de son mieux, elle plaça en premier le barbu sur la charrette, puis la jeune Darria, l'angélique Darria. La suite ne fût que plus longue, car elle est due tirer la charrette de son mieux, boitant, jusqu'à la ville, ses bras devenant cuisant à force de tirer, ses jambes bouillantes et douloureuses, son dos également la fit souffrir. Elle ne fût pas arrêtée à l'entrée de la ville, se dirigeant directement vers la première auberge qu'elle trouva et paya deux chambres, dans la première elle y plaça le couple, dans la seconde, elle y dormirait, avec les deux enfants. L'aubergiste l'avait aidé, avant qu'elle ne s'écroule de fatigue, ne se réveillant alors que lorsque les enfants furent levés.

      Le reste passa rapidement. Chaque jour elle devait s'occuper de Daria, chaque jour la laissant un peu plus fatiguée qu'au premier. Ils y avaient eu les courbatures, la fatigue, les crises de Darria, l'inquiétude pour Jurgen, puis Darria, encore, qui pleuraient chaque fois, qui s'ouvrait chaque fois, qui hurler sans cesse. Rapidement de l'aide était venue et la Vénitienne put s'occuper de ses propres blessures.

      Dans son sommeil, Lowe Corleone contre elle, elle revoyait le passé, surement à cause de la fatigue plus que des blessures. Elle revit en premier le port de Florence, celui dans lequel ses parents avaient perdu leur fille ainée, Anitha. Puis les champs de lavande en Provence, dans lesquelles elle aimer se cacher. Ensuite ce fût le tour du vignoble en haut de la falaise avec l'océan d'un profond bleu, elle aimer laisser pendre ses jambes contre la paroi rocheuse. Puis elle vit son arrivée à Tarbes et son premier amour, sa première grossesse, les joies des premières fois, avant de revoir la déchéance qui avait fait d'elle l'ombre de la fille pleine de vie qu'elle avait été. Les coupures, l'alcool, les cris, l'hystérie, des ombres flous et parfois de l'eau. Le bonheur était loin, où était Ezio, la réceptionnant dans ses bras pour la protéger? Où étaient les autres?

      En se réveillant elle pose les yeux sur Lowe, son fils, priant la vie et la mort d'épargner celui-ci et de lui épargner la naïveté qu'elle avait eue. Les bleues posées sur l'enfant, elle dessinait le front, le nez, les lèvres, avant de le prendre dans ses bras et de lui dire combien elle l'aimait. C'est comme cela que le matin de ses vingt et un ans passa. Les bras autour de son fils, l'unique enfant lui restant.

_________________
Drijska
[La chance dans le malheur.]

    Le teint pâle, les entrailles bouillonnantes mais aussi ce froid inexplicable qui l’enveloppait et ne semblait pas décidé à disparaître… Le blond était dans un piteux état. Piteux état qui lui avait pourtant sauvé la vie.
    Deux jours auparavant, ne se sentant pas la force pour continuer la cueillette sur les routes, il avait demandé à changer de groupe et rentrer vers Tulle afin de s’y reposer. Malgré les nombreux arrêts pour régurgiter le contenu de son estomac, le trajet s’était déroulé sans encombres. Le groupe du balafré s’était même payé le luxe de dépouiller un gaillard aux poches pleines de vivres au passage.
    C’est donc les poches bien remplies que le blond était arrivé à Tulle, soulagé de troquer le sol de la tente par le lit douillet d’une auberge. Tout semblait alors parti pour s’arranger.

    Pourtant… Le destin, ou plutôt une armée, en avait décidé autrement.

    Quelques heures après son arrivée à Tulle, Drijska, qui avait toujours les oreilles qui trainaient, avait capté la conversation de deux paysans dans une taverne quasiment vide : Un barbu et deux femmes étaient arrivés en ville sacrément amochés.
    Le sang du blondin ne fit qu’un tour, la simple coïncidence n’était pas possible. Se levant précipitamment et après avoir rendu le peu de bière qu’il avait réussi à ingurgiter, il s’était dirigé vers l’auberge qu’ils lui avaient indiquée.

    L’esprit embrumé, le pirate s’effondra sur la porte de la chambre où était allongé le corps du Moineau. Maladroitement, il s’approcha pour contempler un sanglant spectacle qui lui noua la gorge. La petite voix dans son esprit qui lui disait de ne pas s’inquiéter, que ce n’était surement pas Jurgen et le reste du groupe qui avaient été retrouvés se tut à jamais.


    Tain, c’pas vrai… Planté devant le mourant, les bras ballants, c’était la seule chose qu’il avait réussi à articuler.

    Combien de minutes s’étaient écoulées depuis qu’il contemplait le barbu dans un état pitoyable, il ne saurait le dire. Seule l’entrée d’une Darria extenuée, terriblement amochée qui alla se jeter sur son époux lui fit reprendre ses esprits et quitter la pièce. La porte refermée, il entendit les sanglots de la rouquine qui semblait à la limite de la folie. Il ne fallait pas qu’il reste là.

    Drijska s’éloigna de la chambre, encore sonné par ce qu’il venait de voir. Tout en titubant, il alla faire quelques pas dehors avant de se laisser glisser contre le mur d’une masure, épuisé. Il n’était plus habitué aux émotions fortes, la maladie n’arrangeant pas les choses. Après quatre années à parcourir les routes, seul, sans attaches, il avait quelque peu perdu l’habitude de se faire du soucis pour ceux à qui il tenait. Depuis le naufrage de leur navire, où tellement de Trompe la Mort n’avaient malgré eux pas fait honneur à leur nom, il en avait fait le deuil depuis longtemps.

    Se prenant la tête dans les mains, il lâcha un long soupir. Lui qui venait à peine de retrouver les siens, voilà que le Très-Haut s’amusait à en rappeler certains à lui. Quel sens de l’humour…
    Deuxième soupir, le blond redressa la tête et croisa le regard d’un brun. Un brun… Vald ! Sa gorge se noua de nouveau. Vald, ils avaient échangé leurs places dans les groupes… Et il n’était pas là. Qu’était-il devenu ?
    Mort. L’image du corps du fils de l'Inséparable s’immisça vicieusement dans son esprit. C’est lui qui devrait être à sa place, c’était de sa faute… Il n’avait beau pas vraiment le connaître, il gardait un bon souvenir de leurs quelques échanges. Maintenant il était probablement mort à sa place, quelque part sur les routes…

    Le blond resta ainsi à ruminer un long moment encore.


_________________
Le_corbeau
“Il était le dernier d'une espèce : trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir.”

Las Vegas Parano.





Tulle ...
Décidément ce Limousin à un don pour amener des emmerdes au Corbeau.
Pas qu'il aimait pas le coin, les femmes étaient accueillantes, la boisson pas trop chaude, les couches assez confortables mais il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose pour le mettre en rogne. Décidément, il faudrait que le coin fasse un sacré effort pour le convaincre de repasser par ici à l'avenir. Si il ne mourrait pas avant que cela ne lui passe par la tête.

Il était arrivé ici plusieurs jours auparavant, contraint lui aussi de quitter son groupe pour raisons de santé. Des douleurs l'avaient soudainement envahi ne lui permettant plus de tenir ses armes efficacement. Il s'en voulait. Si il avait été présent, il était persuadé que son aura leur aurait permit d'éviter le carnage. Corbeau était persuadé depuis des années d'être entouré d'une aura bienveillante pour lui et les siens et même lorsqu'il s'en prenait plein la gueule, il trouvait toujours une raison pour justifier le fait qu'il aurait fait moins bien sans. "Je me suis pris une armée à un contre tous mais je suis pas tombé le premier !", "sont passés sans même nous voir ...", "dès que je suis pas avec vous il vous arrive quelque chose" ... Celle là, il aurait préféré ne jamais l'avoir prononcée. C'était juste avant de les quitter pour rentrer en Limousin. On connait la suite. Une nouvelle fois la théorie du Capitaine se montrait exacte.
Pour son plus grand malheur.

Il était dans sa taverne habituelle lorsqu'il apprit la nouvelle, à sa table, toujours sa capuche sur la tête.
Un type venait d'entrer et commander une bouteille pour se mettre à la table derrière la sienne, là où se trouvaient déjà ses camarades. "Savez pas quoi ? parait que "l'Trompe la mort" c'est fait amoché sale la gueule. Y aurait des morts ... Au moins ils risquent pas de nous créer des problèmes ! Ahah fêtons la bonne nouvelle !"
La nouvelle fut rapidement fêté en effet. Le choc de l'annonce passée, le Corbeau se leva d'un bon et envoya valser la table des soiffards d'un coup de pied. Ramassant la bouteille brisée, il se pencha sur le bavard pour le saisir par le col et lui plaça le tesson sous la gorge : "Si tu ne me dis pas immédiatement où se trouvent les hommes dont tu viens de parler, tu ira rejoindre tes ancêtres en moins de temps qu'il n'en faut pour voir ta vie défiler devant tes yeux et sache que le "Trompe la Mort" ne porte pas ce nom pour rien, seuls les vivants peuvent mourir."
Le visage déformé par la colère du Capitaine et ses mains blafardes auraient fait peur au Sans Nom lui même. Sans doute de là, que vient sa "bonne aura" en qui il avait tellement confiance. Même Lui n'en voulait pas à ses côtés.



Une chambre sombre dans une auberge lugubre.
Voilà le tableau enchanteresque que découvrit Corbeau.
Dans un coin de la pièce, un lit. Sur le lit un corps. Un corps qu'il mit du temps à reconnaitre. Ce ne pouvait être lui. Il l'avait déjà vu mal en point le gamin. Gorge ouverte, plaies diverses. Il aimait se mettre dans les situations les plus pourries qu'il pouvait imaginer mais là ... Cela dépassait son entendement. Il espérait temps que se ne soit pas lui. Que les hommes se soient trompés. Que d'autres types se soient fait passer pour eux pour être tranquilles mais non. Devant ses yeux, mourrait Moineau. Le gamin récupérait par une nuit de brouillard à Danzig, dont les pavés du port étaient encore maculés du sang du carnage s'étant déroulé cette nuit là. Le gosse à la gorge ouverte qui ne voulait pas mourir, celui qui de ses yeux que la vie semblait fuir jura à ce type venu massacrer les troupes royales qu'il deviendrait son ombre s'il le sauvait. Celui qui avant même de faire partie de l'équipage méritait d'en être en trompant la mort de cette façon. Celui qui acquit par son jeune âge le surnom de Moineau. Celui à qui Corbeau apprit tout ce qu'il savait. Cette "tête brulée" qui repoussait sans cesses ses limites jusqu'à risquer sa vie inconsciemment comme si il devait prouver à celui qui lui avait sauvé la vie cette nuit là qu'il avait bien fait de s'attarder sur ce mioche à moitié mort.

Corbeau sentait ses forces le quitter mais il ne pouvait se refuser à s’effondrer. Pourquoi Jurgen. Pourquoi son fidèle second se retrouvait là, plaies béantes, à l'article de la mort. Il le savait, il n'aurait jamais du quitter le groupe pour rentrer plus tôt. Si il avait été là il aurait pu terrasser celui qui lui assena le coup fatal, comme ils l'avaient toujours fait l'un pour l'autre, comme Corbeau voulait que cela perdure par delà les terres et les océans jusqu'à la fin. Il n'avait pas le droit de mourir seul. Aucun membre de son équipage n'avait le droit de mourir, encore moins seul.

"Trompe la mort et tais-toi"

Mais c'était fini. Cet instant où l'on devine que le dernier souffle de vie vient de quitter le corps qui vivait encore la seconde précédente.
Cette fois ses jambes le lâchèrent. Le Corbeau tomba, se rattrapant comme il pu sur le lit qui venait d'emporter celui que le Capitaine considérait comme son petit frère. Une larme apparut sur la joue de l'homme. Qui pouvait se souvenir de l'avoir un jour vu pleurer.

_________________
Jenifaelr
    Alors que Jurgen mourrait en paix ... enfin en paix, avec une femme à demi-hystérique et un capitaine qui ne tenait plus sur ses deux jambes, la Lisbeth, elle dormait avec Lowe.

    Dans ses songes, lui apparut alors un ombre bien connu d'elle, une amie, presque. Elle se redressa, suite au courant glacial qui avait parcouru la pièce et les aigues-marines se fixèrent sur Elle. Face à elle, elle semblait plus belle qu'elle ne l'avait vu la dernière fois. Blonde vénitienne, les mèches soyeuses tombant en dessous les hanches désormais, les courbes délicieuses, la peau lisse est d'une blancheur éclatante, les yeux d'un étrange bleu qui semblait presque virer au gris-blanc, les lèvres délicatement rosées, comme un bouton de rose, contrastant avec la blancheur de la peau, elle avait son visage, de nouveau. La mort de nouveau était devant elle, plus belle, plus grave, plus noir que les fois précédentes. Ce n'était plus une robe noire qu'elle portais, mais un simple tissu noir, déchiré, qui semblait flottait autour d'elle dans un léger vent. La gorge de Jenifael se serra de la voir de nouveau, son double, elle se demandait sans cesse si ce n'était que ses rêves qui rendaient la Mort ainsi.


    "- Que viens-tu faire ici? Lowe n'est ni malade ni mourant."

    Elle secoua la tête silencieusement avant de répondre de sa voix chaude et envoûtante, qui donnait envie de la rejoindre.

    "- Ton ami barbu m'attend. "
    "- Ta bien fumer, ce n'est pas mon ami. "
    "- Pourquoi tu l'as ramené alors? "


    L'Italienne ouvrit la bouche, cherchant une réponse avant de répondre.

    "- Ils m'en auraient voulu tous. Darria, le corbac et la rouquine. "

    Elle capta la lueur d'amusement dans l'œil clair face à elle.

    "- Ouai bon d'accord, mais personne ne doit savoir qu'en vrai je le déteste pas trop non plus ! "

    La logique chez l'Italienne est une chose toute relative. Puis l'enfant apparut aux côtés de celle-ci. Ce petit bonhomme brun, solide, grande, la peau de pêche lisse, les yeux d'un étrange indigo. La main de la jeune femme se porta à son ventre, se rappelant l'avoir porter.

    "- Tu es en plein rêve comme toujours. Je le prends en ce moment même. Lorsque tu te réveilleras, lorsque je serais partie ton ami sera à moi. "

    La Vénitienne eut juste le temps de poser un dernier regard sur le fils qu'elle n'avait jamais connu, qu'il se dissipa en une fumée noire et épaisse, suivit de la Mort. Peut-être que dans la pièce d'à côté Jurgen venait de rendre l'âme. La jeune femme se réveilla, silencieusement, elle écouta les bruits à côté, certains se firent entendre, elle posa les yeux sur Lowe, le reprenant dans ses bras, ayant l'impression que désormais flottait dans l’atmosphère des deux pièces la mort, alors qu'il s'agissait en fait de l'odeur du sang, qui était restée sur les vêtements des trois voyageurs, sur leurs chaires, une odeur qui c'était imprégné dans les deux pièces. Le cœur Corleone se serre, en pensant à la mort d'un homme qui aurait presque pu être son ami, après tout il connaissait énormément de choses sur elle, plus que la plupart des membres de sa famille. Le cœur un peu alourdit de l'italienne elle versa une larme, s'étonnant elle-même, repensant à divers moment dont le teuton était le principale acteur. Elle repensa aussi au secret, cette vilaine chose qu'elle connaissait suite aux révélations faite durant une soirée arrosée entre les deux meilleur ennemies. Elle repensa aussi aux moments où elle s'amusait à faire peur au barbu avec La Montagne. Un temps qui était divertissant mais qui semblait tellement lointain ...

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)