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Des fiançailles incertaines

Arystote
Arystote avait fait prévenir les gens de Cassis que l'arrivée prochaine de Son Excellence Portalis.

Il était tranquillement installé à son bureau à étudier la carte de Provence, un verre de Châteauneuf du Pape dans une main et une plume dans l'autre.


Voyons... voyons... Que devrai-je dire à ces saletés d'impérialistes savoyards ?

Pendant qu'il réfléchissait à la diplomatie, Claudius le garde de Cassis faisait son office et accueillait les visiteurs. Tout sourire le vieux garde se délectait de la bonne nouvelle. La nourrice du Comte allait bientôt revenir entre ses murs et ça signifiait qu'il allait pouvoir de nouveau profiter de ses mamelons !

C'est qu'elle lui manquait la bien en chair nourrice....

C'est donc le regard vague et un peu distrait qu'il surveillait l'entrée de Cassis...

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Portalis
Cassis, c'est fini, et dire que c'était la ville de mon premier amouuuurrr...

Non, je plaisante, té!
Néanmoins, il y avait du vrai dans cette pensée du Porta ce jour là en route sur son mulet, bien calé sur son dos, le long des chemins poussiéreux de la chère Provence.
Il songeait à la convocation reçue par l'Illustre quelques jours plus tot, puis à la nouvelle convocation sur les terres de Cassis, loin de la chancellerie, cette fois ci au nom propre du doyen de la noblesse provençale.
Entre les deux cousins, il devait mener une délicate mission, les discussions avec sa Savoie natale.

Et par dessus tout, le doyen était aussi le cousin (que de cousinades là dedans!) de sa bien aimée. Etait elle là?
Peut être pourrait il en discuter quelque peu en parallèle de l'étude du dossier savoyard....

Grand sourire de benêt aux lèvres, à la pensée de la divine blonde, il arriva à la porte du domaine pour demander l'entrant à un vieux garde.


Mon brave, pourriez vous je vous prie annoncer son visiteur à l'illustre doyen de Provence?

Il se demandait combien de personnes seraient présentes à la réunion, avec un chouilla d'inquiétude...
Diane...
En retard, comme souvent, la blonde se pressait! Une femme quoi...

Un petit bain aux senteurs habituelles de rose et de jasmin, une houppelande blanche, dans une mousseline légère, un corset brodé, lacé sur le devant, les cheveux lâchés, retombant sur la courbe de ses reins, avec juste deux épingles, retenant les cheveux qui viendraient lui cacher le visage, remontés sur les côtés.

Se regarde quelques instants dans son miroir et finit par hausser les épaules.
Ça ira bien comme cela!

Elle savait que ce jour était un jour important... Surement décisif sur la suite de sa vie, alors pour rien au monde elle aurait loupé cette entrevue.
La seule pensée qui la préoccupait, était d'espérer qu'ils ne parlent guère trop de politique Savoyarde...

Elle savait le sujet sensible, pour l'un comme pour l'autre et avec ce que son cousin le doyen lui avait dit en taverne sur la noblesse de l'empire, elle craignait le pire. Alors encore plus important que sa préoccupation propre, elle daignait espérer que les deux hommes resteraient calmes et mettraient tous deux de l'eau dans leur vin.

Elle grimpa dans le carrosse qui se tenait à sa disposition pour son déplacement et partie pour Cassis avec impatience.
Elle tapota du pied tout le long, pressée et surtout en retard! Les joues rouges d'anxiété, elle vit le château de Cassis au loin et sourit.

Puis arrivée au pied de la battisse, elle vit le pauvre mulet qui était encore essoufflé de son voyage et sourit à l'idée que Portalis soit déjà là.

Elle gravit les marches un peu trop rapidement, manquant de tomber, se prenant les pieds dans ses jupons, mais retrouvant l'équilibre à temps. Ben oui.... Il était hors de question qu'elle salisse sa houppelande neuve!

C'est une Diane un brin essoufflée, qui rejoint Portalis dans l'entrée, avant même que le valet ne parte pour prévenir le Doyen.


Bonjour!!! Vous le préviendrez également que sa cousine est là s'il vous plait!

Elle sourit et vola un baiser au doux brun, après avoir vérifié que d'autres yeux ne puissent les voir.
Arystote
Le vieux bougre leva ses yeux vers l'homme qui lui faisait face.... Il arqua un sourcil et répondit d'un ton bourru.

Son visiteur est là, quelle bonne nouvelle !

Puis voyant que son interlocuteur ne réagissait pas au sarcasme il ouvrit la bouche pour un tacle verbal. C'était sans compter sur l'arrivée de la cousine du Comte.

Claudius retrouva un ton plus aimable et sourit.


Ah bien Dame ! Je vais faire appeler un valet pour qu'il vous conduise au Comte.

Et se tournant vers Portalis

Quant à vous, je vous ferai annoncer quand vous vous serez présenté !
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Portalis
Tudieu, mais c'est qu'il nous rejouait un air d'Iphigénie en Tauride le bougre de garde!

Il allait répliquer quand la tornade blonde arriva (non, pas la mère Michelle, on suit s'il vous plait!). Grand sourire niais devant la sublime, la ravissante, le magnifique, la parfaite, la géniale, la courageuse, l'intrépide et talentueuse Diane de Lévignac Champlecy, la dame de Pernes les Fontaines (et pas de Haute Savoie, bien qu'il soit question de la Savoie ce jour pour le savoyard d'origine...on est tous là? parfait!)

Une inclinaison du buste, avec appui sur sa jambe intacte, pour la saluer, cependant qu'il se faisait cueillir à sa relevée par un doux baiser.


Le bon journ à vous, ma chère et douce Diane...

Puis s'en revenant au garde

Sa Provençale Excellence Portalis de Vandimion se rend à la convocation de l'honorable doyen de la Provence Arystote de Champlecy, comte de Cassis et vicomte de Carpentras!

Un regard en coin vers le vieux soudier, se demandant si il allait le laisser cuire au soleil de la Provence encore longtemps ou non.
Arystote
Un peu ronchon et se sentant carrément con, il fallait l'admettre, Claudius fit appeler un valet pour les deux tourtereaux.

Au lieu d'un valet c'est Michel, l'intendant lui-même qui vint les accueillir.


Diane je suppose, dit-il en souriant à la jeune femme. Arys... Le Comte m'a souvent parlé de vous. Et Son Excellence est là aussi merveilleux !

Il leur fit signe de les suivre et les introduit dans le bureau du Comte.

Son Excellence Portalis et Diane sont ici...

Arystote reposa sa plume, vida son verre de vin et se tourna vers les invités.

Ah ! Prenez place, prenez place leur dit-il en leur indiquant les fauteuils qui encadraient la cheminée, éteinte en cette saison.

C'était certes moins convivial que le salon lui même mais il voulait donner une allure plus protocolaire à ce rendez-vous. Point de fleurs, juste des tas de parchemins, de livres éparpillés un peu partout sans pour autant que cela ne semble désordonné.

Il n'y avait qu'une fenêtre pas très grande ce qui assombrissait légèrement cette pièce mais évitait au Comte un mal de tête que trop de luminosité aurait irrémédiablement amené. Quelques bougies donc éclairaient la pièce.

Sur un guéridon toutefois, était disposé deux carafes de vin. Un Cabernet d'Anjou rosé légèrement sucré et un Bourgogne rouge.

Un valet proposa de servir des verres attendant que chacun lui indique quel vin il préférait. Par habitude il servit du rouge au Comte qui s'installa dans l'un des fauteuils.


Et bien je crois que nous allons pouvoir commencer.
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Portalis
Une fois qu'il eut satisfait la curiosité du vieil homme, l'intendant prit le relais et il lui emboîta le pas, prenant la main de Diane dans la sienne, autant pour se donner du courage avant d'affronter le puissant doyen, autant pour sentir le doux contact de ces délicats doigts noués au sien, la peau de pêche les entourant frottant celle plus noueuse du brun.

C'est ainsi qu'ils pénétrèrent dans le bureau du doyen, qui se levait à leur approche pour leur indiquer des sièges près la cheminée.

Assez dépouillé, éclairé massivement à la bougie, des documents en tout lieu.

L'antre du doyen...

Léger frisson du Porta, cependant qu'il s'incline devant le comte de Cassis, main sur le coeur.


Mes hommages, messer doyen. Je suis à votre service et écoute pour cette mission.

Du coin de l'oeil, il guettait Diane, pendant qu'ils prenaient place, et demandait discrètement du rouge au valet faisant office d'échansonnier.
Diane...
Diane ouvrit de grands yeux et finit par les lever au ciel, en écoutant le valet faire le malin devant Portalis, mais sourit en coin presque aussitôt, en voyant la répartie de son galant.
C'est avec un certain plaisir et se mordant l'intérieur de la joue pour ne point rire, qu'elle admira un instant l'air nigaud de ce bougre de valet.

Puis vint l'intendant qui les reçut avec amabilité, elle lui sourit, acquiesçant à son prénom, l'ayant déjà aperçut auparavant. Elle fut surprise d'apprendre qu'Arystote pouvait parler d'elle, mais ne fit qu'un sourire plus appuyé à la remarque de l'homme.


La jeune femme tout sourire, comme à son habitude, serrait la main de Portalis, son pouce délicat venant frôler sa peau comme pour se faire rassurante, tandis que Michel les emmenait dans le bureau du doyen.

Diane détailla vaguement les lieux, trop sombre et maussade à son goût, se disant que le château était bien celui d'un homme...
Il lui suffit de repenser aux grandes vitres venues d'Egypte dans le château de Pernes pour que la jeune femme retrouve le sourire instantanément.

Elle relâcha l'étreinte de leur mains à regret, le quittant rarement des yeux, pour aller saluer son cousin le doyen d'une bise et prendre place sur l'un des fauteuils devant la grande cheminée.

Elle fit une moue, voyant que cette fois Arystote avait omit son petit vin blanc sucré, haussant discrètement les épaules et opta pour un vin rouge également, même s'ils étaient rares à être appréciés de la blondinette.

Elle se saisit de la coupe de vin, qu'elle leva vers les hommes en souriant et la porta à ses lèvres doucement, après avoir humé le breuvage, pour en boire une petite gorgée, se contentant de les écouter pour le moment, dévorant de ses azurs son doux brun.
Arystote
Le verres de vin servit et les lèvres déjà en contact avec le breuvage, le Comte se tourna vers sa cousine et son prétendant.

Le valet en profita pour s’éclipser alors que Michel lui restait là du côté du bureau à faire semblant de ranger quelques parchemins. Il n'aurai voulu manquer cela pour rien au monde, Arystote lui avait dit "restes dans le coin si tu veux voir comme je fais peur" avant de prendre un air faussement effrayant qui les avait fortement amusés tous les deux.


Alors par où commencer....

C'est qu'il en avait des questions, des tas même !

Bah commençons par les formalités d'usage on en sera débarrassé ainsi ! Diane va être noble et vous ne l'êtes point ce qui empêche tout mariage à l'heure actuelle. Je suppose que vous avez déjà dû tous les deux discuter de ce frein et comme vous arrivez...

Le Comte fronça les sourcils

...main dans la main j'en déduis que vous avez déjà trouvés une solution...

Bon la forme n'était pas interrogative mais cela méritait tout de même une réponse.
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Portalis
A peine installé dans le fauteuil, au demeurant fort moelleux, que le comes de Cassis attaqua dans le vif du sujet, mais pas dans celui qu'il pensait.
Certes, il se doutait bien que l'on allait en passer par là, mais il pensait surement naïvement que l'on allait discourir d'abord sur les demandes savoyardes.

Et puis avec ce diable d'homme, le brun ne savait sur quel pied danser, tant il lui apparaissait comme un être protéiforme, tantôt gai et agréable, tantôt sévère et froid. Il semblait qu'aujourd'hui, c'était le doyen version numéro deux qui se trouvaient en face d'eux.
Il écouta donc tout le propos avec attention, et arqua un sourcil en entendant....


...main dans la main j'en déduis que vous avez déjà trouvés une solution...

Ah, il avait vu! Pourtant la blonde et le brun avaient séparé rapidement leur mains, mais point assez vite pour l'oeil expert du doyen.
Fichue impression d’etre de tout temps espionné...

Le marseillais se dandina dans son siège, réfléchissant au parti à prendre sur cette question brutale, frontale. Il repensa à ce que lui avait dit Diane, aussi répondit il avec un calme apparent, qui cachait un questionnement intérieur


Cher doyen, d'abord, grand'merci pour votre invitation en vos murs. C'est en soi déjà un honneur, peu de provençaux je pense peuvent se targuer d'avoir été reçu par vous.

Pas de flagornerie là dedans, juste une vérité vraie énoncée benoîtement. Une lampée de Bourgogne - des Cotes de Beaune, peut être, importation directe de l'Hospice? - pour marquer le temps du rassemblement des idées, et de l'honneur à la collation du comte, puis il reprit

Diane va etre noble, en effet...Encore que de noblesse, elle n'en manque déjà point. Elle possède en son sein la plus belle et la plus pure, celle du coeur.

Petite pause puis

Nonobstant tout ceci, il est vrai que je ne suis point titré. Ma noblesse repose sur celle de mon sang, qui est ce qu'il y a de plus précieux en ce bas monde. Le sang des Vandimion irrigue mes veines, ce qui me place de facto au meme titre que n'importe quel membre de famille nobiliaire sur cette terre.
Vous allez me dire "oui, mais une fois dame de Pernes?", ce à quoi je réponds, certes mais en quoi cela change t'il?

Malgré les horribles mots doux qui m'arrive aux oreilles même lorsque je suis en déplacement - merci d'ailleurs à mes amis aux quatre coins de la Provence pour me les rapporter - je ne suis pas intéressé par Diane pour épouser ses biens, comme d'autres vieux satires d'icelieu. Je suis intéressé par Diane, parce que... je l'aime, tout simplement...


Voilà, le mot est définitivement lâché devant le doyen, une nouvelle petite gorgée pour faire passer le tout en attendant la suite...
Arystote
Arystote écoutait avec attention. La dernière fois qu'il avait posé cette même question ou plutôt fait cette même remarque à un prétendant, celui-ci avait répondu être prêt à devenir noble.

Mais qui ne l'était pas en ce bas monde ? Tous semblaient penser que noblesse n'est que privilège... essayez de plier le genoux devant quelqu'un que vous méprisez avait-il envie de leur répondre parfois. Oh tous juraient par tous les dieux que jamais ils ne s'abaisseraient à cela, plutôt perdre leurs titres que de s'abaisser de la sorte. Le doyen n'avait cependant jamais vu un noble refusait de prêter allégeance. Bref une réponse qui ne lui avait guère convenue.

Portalis n'avait point répondu de la sorte et Arystote en était surpris, il devait l'admettre. Au lieu d'un faux semblant de sacrifice "oh mais pour Diane je suis prêt à m'élever" -ben voyons- au lieu de cela, il avait répondu avec autant de naïveté que pouvait en avoir Diane elle-même.

Le Comte reprit une gorgée avant de répondre.


J'espère que vous l'aimez oui, mais j'essaie de comprendre votre propos. Espérez-vous un amour chaste pour la vie, que Diane renonce à son titre pour vous, ou qu'elle vous épouse et les perde de toute façon ?

J'entends que votre famille puisse être noble. D'où d'ailleurs ? Je méconnais ce nom j'en suis désolé... J'entends mais les statuts de la noblesse eux n'y entendent rien et quand bien même Diane aurait mon aval pour épouser quelqu'un qui n'a pas de titre, qu'elle serait obligée pour cela de rendre Pernes-les-Fontaines et je ne pourrai rien y faire.


Arystote posa son regard sur Diane s'attendant à une certaine réaction de sa part.
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Portalis
Il entendit les questions du comte de Cassis, qui semblait soupeser son âme comme le gardien du Jugement Dernier. Néanmoins, Portalis ne se pressa pas pour reprendre la balle au bond du doyen. Il but une lampée du divin nectar, qu'il avala doucement, en le faisant tourner sous le palet. Puis ce fut le tour d'une grande bouffée d'air, qui pénétra violemment dans son etre jusqu'à ses poumons.

Une fois provision faite d'éléments essentiels, il reprit


Ma famille est noble....de Savoie. Je suis d'origine savoyarde, un duché non loin d'ici.
Comprenez dès lors que tout ceci me touche au plus haut point.
Le duc de Beuil, régent de Savoie, est de ce fait mon oncle.


Une pause puis

Quand à mon amour pour Diane, il est sincère, il ne cherche ni terres ni titres, il se suffit à elle même, et à cette douce personne. Vous m'avez demandez plusieurs fois ce que j'escomptais pour Diane, qu'elle renonce à Pernes ou non, que les statuts provençaux le veuillent ou non...
Mais ne devrions nous pas demander à la principale intéressée son avis?

Ce n'est point à moi de répondre pour elle, Votre Grandeur, je pense qu'elle saura nous dire ce qu'elle y entend.


Un sourire et le marseillais se tourne vers la blonde nymphe à ses cotés, étrangement calme depuis le début de l'entretien...
Diane...
Tandis que Portalis s'expliquait quant à son attachement et à la noblesse, Diane souriait. Elle était touchée de toutes ces marques d'affection et de ces compliments qui fusaient en la pièce.

Elle savait que Porta était savoyard, elle savait également que le doyen n'aimait guère cette province, mais elle savait surtout qu'Arystote prendrait sur lui, pour laisser la chance à sa cousine d'être heureuse auprès de l'homme à qui elle avait confié son destin.
Du moment où il n'était guère question de Nice ou de Beuil, point d'inquiétude...
Elle avait discuté de ce sujet avec le doyen et savait son courroux.

Elle soupira légèrement aux mots de ce dernier, sur le fait des mauvaises langues, mais elle en avait en fait, totalement cure...

Puis vint le tour du doyen, qui avait un air pensif et réprobateur. Lorsqu'il présentait cette façade, la blonde n'avait qu'une envie, celle de se cacher.
Mais elle resta droite en son siège, les mains posées sur ses genoux, les regardant tour à tour et en prenant quelques couleurs rosées quant il eut s'agit de Pernes.

Diane se mordit doucement la lèvre lorsqu'elle sentit le regard du doyen sur elle, faisant une petite moue à l'idée de pouvoir perdre les terres, qui voulaient tant dire pour elle, mais avant qu'elle prenne la parole, Son brun avait pris la suite.
Soulagée elle se saisit de sa coupe de vin rouge, un peu trop sec à son goût et bu quelques gorgées.


Le duc de Beuil, régent de Savoie, est de ce fait mon oncle

La blonde manqua de s'étouffer avec son vin, lorsqu'elle entendit ces mots.
Elle s'enfonça doucement dans son fauteuil, dépitée.
Son teint changea doucement et pour une fois, c'est un teint velouté et laiteux qu'elle afficha. Dé-com-po-sée la Diane...

Savoyard oui... Mais neveux du Duc de Beuil... Cela elle l'ignorait, ou ne se souvenait point qu'il lui ait précisé... Ô Seigneur.... Point lui.. Nonnn.... Ô rage... Ô désespoir...

Elle sentit une partit de son courage, retomber tel un soufflé.

Elle essaya de se concentrer sur la suite, en un soupir difficilement perceptible et lorsqu'il fit comprendre que c'était à son tour de prendre la parole, la blonde pensa un instant, bon un tout petit instant, mais un instant tout de même, à fuir très loin et très vite!

La jeune femme les dévisagea tour à tour, fit une moue et c'est un visage érubescent qu'elle leur offrit.

Elle sourit doucement, baissa les yeux un instant, puis les releva sur eux. Prit une grande inspiration, se doutant un peu de la réaction qu'aurait le doyen.


Je vais être, ou tout au moins essayer, d'être claire et honnête.
Tout d'abord, cousin, sachez que je savais Portalis Savoyard... Ce que je ne savais point, c'est que le duc de Beuil était son oncle... Sinon, je pense que j'aurais pris les devants et j'en aurais parlé avec lui...


Elle déglutit, s'éclaircie la voix et bu une longue gorgée de vin, essayant de ne point défaillir...


Quant à Pernes... J'ai remis plus ou moins, mon avenir entre ses mains, j'ai des sentiments pour lui et je ne saurais les renier...
Lorsque je prends un engagement, je le tiens et je ne saurais renier cet amour.
J'aime les terres de Pernes et vous savez mieux que quiconque ce qu'elles représentent pour moi...
Et vous savez que jamais je n'aimerais vous décevoir, je vous aime, vous êtes mon parent le plus proche... Mais si je dois choisir entre Portalis et une terre, alors je le choisis lui...


Ce sont les jambes flageolantes, les mains prisent de petits tremblements, que la blondinette complètement chagrinée, se noya dans sa coupe, prenant une longue gorgée de ce vin trop fade. Puis Diane, regarda Portalis essayant de lui faire comprendre d'un simple regard azuréen, que le doyen allait surement s'emporter.
Arystote
Arystote s'attendait à être d'abord interrompu par Diane jurant au grand Dieu qu'elle rendrait Pernes plutôt que de perdre Portalis. En fait il s'y attendait et espérait cette intervention mais il n'en fut rien. Au lieu de ça, c'est son interlocuteur qui entreprit en premier de répondre à ces questions.

Il attendait donc le moment où celui-ci allait lui annoncer ses espoirs savoyards, oui la mèche avait été vendue et il avait préparé son texte le Doyen.

Aussi c'est un sourire au coin des lèvres qu'il accueillit le propos du Chancelier évoquant son attachement à la Savoie et à sa famille. Arystote portait à présent son verre de vin à ses lèvres pour en boire une longue rasade.

"...duc de Beuil..."

Le Comte devint blême et commença à tousser légèrement. Il n'entendait déjà plus Portalis narrant son amour pour Diane. Il peinait à respirer et déjà toussait plus fort.
La voix de sa cousine se fit entendre mais il n'écoutait plus. Le vin ne s'était pas écoulé dans son gosier comme il aurait dû.

Derrière le bureau, Michel posa les parchemins et se précipita vers lui avec un verre d'eau. Arystote s'en saisit et but avec peine, toujours secoué par la toux. Ses yeux devinrent humides de larmes à force de tousser.

Michel se tourna alors vers l'ambassadeur.


Quel tact ! dit-il avec sarcasme. Il n'ajouta cependant rien puisque déjà Arystote semblait quelque peu remis et lui faisaitt les gros yeux. "N'en rajoute pas" semblait-il lui dire. Michel acquiesça et repartit faire semblant de ranger des parchemins.

Le Comte de Cassis finit par se lever et fit les cent pas sans prononcer un seul mot en dehors de "Beuil". Il le répètait en boucle tout en marchant comme une âme en peine, les bras tendus le long de son corps et les poings serrés. Il avait entendu Diane quelques instants avant de se lever qui se disait prête à renoncer à Pernes, il avait obtenu d'elle la réaction qu'il attendait malheureusement il n'en goûtait pas le plaisir trop préoccupé par l'information qui venait de tomber.

Au bout de quelques minutes il reprit sa place et fixa Portalis d'un regard dur.


Beuil ! s'exclama t-il enfin ! Beuil... J'ai devant moi le seul provençal qui ose appeler Beuil un Duché, et considérer cette terre comme savoyarde qui plus est...

Maudit sois le Traité qui nous lie avec l'Empire ! Beuil est au Soleil et non à je ne sais quel prétendu Duc...


Puis comme s'il était seul dans la pièce il leva son regard vers le ciel.

Oh Sherry si vous étiez-là... Je n'ose imaginer votre ire. Vos terres n'ont point été assez violées qu'il faut que votre merveille se retrouve dans cette situation... Qu'avons nous fait pour que la Savoie nous hante ainsi tel un vautour ?

Michel toussa comme pour rappeler au Comte qu'il devait se ressaisir. Arystote observa les personnes présentes et tapa du poing sur la table renversant au passage l'une des carafes de vin.

D'accord vous vous aimez. D'accord vous voulez passer le restant de vos jours ensemble et êtes prêts à renoncer à des titres pour l'une à en obtenir pour l'autre.

Ah cela serait parfait si seulement votre Oncle n'était pas un usurpateur ! Moi vivant jamais, je dis bien jamais je ne laisserai Diane épouser quelqu'un qui aurait le malheur d'arborer les terres de Beuil ou une seigneurie vassale de Beuil comme étendard savoyard. Jamais !

Je préfère encore qu'elle épouse quelqu'un qui n'a pas de titre et qu'elle renonce à Pernes que de voir notre famille salie ainsi.


Arystote se souvenait encore de la douleur du Soleil de Beuil quand le Marquisat avait prostitué la Provence à l'Empire, offrant Beuil et Nice à la Savoie contre une reconnaissance de l'Indépendance. La douleur était partagée et encore trop grande pour qu'il puisse accepter de voir dans sa famille le blason de Sherry.

J'avais un millier de questions à vous poser... Elles me paraissent toutes si futiles à présent...

Il tendit le bras pour se servir un autre verre de vin et aperçut la carafe au sol et le liquide se répandant sur son tapis.

Bon sang de bonsoir ! maugréa-t-il avec le sentiment que le sort s'acharnait contre lui. Il posa son regard sur Diane et Portalis et se demanda à leurs regards s'ils comprenaient sa position ou en étaient outrés. Il haussa les épaules et finit par ajouter.

Je vous accorde le droit de courtiser Diane et même de l'épouser si vous vous engagez solennellement à ne jamais accepter la moindre terre savoyarde rattachée à Beuil ou Nice et si vous vous engagez à devenir noble d'une autre façon.

Puis pris d'un doute Arystote se tourna vers les deux marseillais.

Euh.. dites... Diane étant taquine... rassurez-moi tout cela n'était qu'une mauvaise blague ? Et je suis tombé dans le panneau c'est ça ?
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