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Un post orphelin pour un chapeau orphelin

[RP] Migrations post-mortem d'un couvre-chef

Philemon_le_grand_duc
[Quelques mois auparavant – Nancy, Lorraine]

S'il avait pu, Philémon vous l'aurait raconté.

Tout a commencé près du campement d'une armée. Il y avait Minah. Mieux valait l'observer de loin à cause de l'odeur. C'était comme si l'air se troublait autour d'elle. De quoi gerber à dix pas. Cradingue comme pas permis, avec du lichen sous les bras et des bestioles mortes plein la besace. Elle titubait grave. De temps à autre, elle perdait l'équilibre, tendait la main droite pour se rattraper, se souvenait qu'elle n'avait plus de main droite, et se croûtait quand même. Un bon soir de biture.

Elle causait avec quelqu'un, même si elle était apparemment seule.


P'tain j'en tiens une bonne, hein, Philémon ?

Le dit Philémon, ne répondit pas, et pour cause.

J'ai intérêt à dessoûler HIPS vite fait, sinan j'pourra pas suiv' les gars d'main matin. T'connais un moyen, HIPStoi ?

T'm'aides pas, là. Une tisane, nan mais HIPS franch'ment ! Chu pas mourante ! Et si j'l'étais, c'pas HIPS c'qu'j'emport'rai dans la tombe !

Oh chais ! HIPS !


Elle tenta de taper dans son poing, mais il aurait fallu en avoir deux pour le faire convenablement.

Quand on boit trop, faut r'boire un p'tit coup après, ça empêche la HIPS gueule de bois ! C'mémé qui l'aHIPS dit. J'va en chercher, t'm'attends là ?
...


Et de son unique main, la bestiole ôta son chapeau, qui était d'une classe sans pareille. Elle le posa soigneusement sur un muret et le tapota affectueusement.

J'reviens.

Elle ne revint jamais. Séquestrée par une horde de nonnes bien-pensantes.
Et Philémon le couvre-chef resta seul. Jusqu'à ce que quelqu'un le trouve et l'emporte.

Où ?
Philémon ne pourra pas vous le raconter.
Parce que Philémon est un hibou et que les hiboux ne parlent pas.
Surtout quand ils sont morts.


[Maintenant]

Pauvre, pauvre petite manchote qui a perdu son chapeau préféré, son meilleur ami... et qui le cherche désespérément. Le retrouvera-t-elle ?

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Lopedeaguirre
Lorraine toujours


Philémon était triste. Il n'avait plus vu le soleil depuis quelques jours. Deux, trois jours, une semaine entière ? Il n'aurait sur le dire. On l'avait ramassé et posé là, comme un déchet. De temps à autre, un rai de lumière éblouissait ses yeux ternes, alors qu'une brise toute légère hérissait ses aigrettes mitées. Le pauvre Philémon ne voyait qu'un mur lors de ces éclairs intempestifs. Contempler un mur pendant deux, trois jours, voire une semaine ça vous pèse sur le cervelas, même si vous êtes empaillé. Alors, dans ses moments de peine, son petit coeur crevé rêvait. Il rêvait surtout la nuit (même un animal nocturne décédé a droit à ses rêveries nanmais !) de Minah. Il commençait à désespérer le piaf, de se trouver dans ce qu'il imaginait être le réduit d'un établissement douteux, lorsqu'un jour...

Lorsqu'un jour, l'éclairage qui lui permettait de compter les nervures de la pierre contre laquelle son bec était posé dura plus longtemps. Un boucan inhabituel retentit également dans le lieu. Les objets étaient remués, secoués comme par une tornade. Un horrible sifflement rauque suivait de peu le remue-ménage. Le sifflement de quelqu'un aux abois, pressé d'accomplir son forfait. Malheureusement l'animal ne voyait rien, la tête tournée contre ce mur trop connu. Soudain, un discours éclata. Un discours qui valait toutes les descriptions possibles.


- Vindjû d'vindjû ! Où qu'il est que c'foutu blé! Idiotes d'nonnes d'mes deux. C'est y pas possib' d'être aussi r'gardante au niveau des sous pour les planquer comme ça. Charité ? Peau d'balles ! Comme disait tonton l'diacre quand il piochait dans l'tronc des pauvres, charité bien ordonnée, commence par soi-même... C'est quoi c'truc qui pue ?


Une grosse pogne saisit le col du pauvre Philémon et il se retrouva, nez à bec, avec un individu sorti de l'imaginaire du plus dépravé des fabliaux. Son interlocuteur était rouge de peau et de cheveu, l'oeil éteint par l'ivresse, les bajoues tombantes.

- C'serait y pas un truc qu'elles utilisent pour leurs ptites messes du samedi en compagnie du Malin ça ? Ca y ressemble fout'deos. En tout cas, t'as pas une gueule d'porte-bonheur toa. A défaut d'pèz', je te prends. J'trouverai bien à t'revendre à un taxe-ibérique.

Philémon se retrouva ainsi dans les bagages de l'obèse et découvrit pour la première fois, depuis deux, trois jours, voire une semaine, le soleil lorsqu'il sortit à pas de loup du couvent. Sauf que...
Sauf que au niveau du commerce, le rouquin était aussi doué qu'un Français pour gagner une guerre. Il l'oublia vite un soir de picole, dans une taverne nancéienne et ne vint jamais le réclamer aux objets perdus. Au moins, il était sorti du couvent se disait dans son fort intérieur, le misérable volatile.
Aurchide
[Normandie-Philemon parcourt le nord de la France]

Hum ! Le remugle des eaux corrompues quand le marin rase les murs de Lisieux pour rejoindre un bordel de Normandie. Aux premières inspirations matinales, mes vibrisses halent le crasseux résidu des hommes alors que je suis ballotté vissé sur une touffe de cheveux grasse. Je me gave de fraîcheur, traînant mon squelette dans des endroits moches où personne ne me parle. J’excuse à peine le ciel d’être laid ce matin, encore plus laid que moi et lui réunis.

Le marin qui me porte avec la grâce d'un fagot accoutré ne m'a pas oublié quand il a fini sa besogne, mes ailes gardent trace désormais de sa hargne, et de la couille qu'il a mis à l'ouvrage. Décidément la ville tire une tronche je vous dis. J’ai envie de dormir, vite que je m’émeuve, qu'il s'émeuve et que je m'émeuve avec lui, j'ai le même air dans mes bronches. Il soupire le marin en poussant la porte de la taverne municipale, mais un soupir, ce n'est pas une idée neuve.

Au fond de la salle, une normande qui m'a aperçu, je la vois qui s'approche un plateau calé sous l'aisselle, je sens sa curiosité pointue me piquer l'aile, elle pose un doigt sur mon bec, demande mon prix, marchande, rigole un peu, ne rigole plus, ne me quitte pas des yeux, tourne autour de la table en essuyant les autres, m'effleure la queue, me renifle un peu, s'éloigne jusqu'au fond, ramène un balai, balaie autour du marin, lui donne un petit coup au pied, me regarde encore dans les yeux, repropose un nouveau prix, soupire elle aussi. Décidément, non, un soupir ce n'est pas une idée neuve.


-Scrogneugneugneu! Scrogneugneugneu! Scrogneugneugneu! tri-bougonne la brune enfin quand le marin bourré vomit sur le seuil en sortant, elle essaye même de me décrocher de sa tête en faisant tournoyer une serviette à ma hauteur, dans le dos du bonhomme, mais il s'accroche à moi le bougre ou moi à lui. Voyez vous, c'est confus.

Les ballottements sur la tête du marin reprennent, d'abord secs, il me retient quand il cogne un mur, ou le cul sec d'un canasson gras, puis les ballottements sont plus doux, comme quand il vogue enfin le marin loin, loin, de Lisieux, de Honfleur, de Fécamp, peut-être même loin de Normandie. Or vu sa manière de s'imbiber littéralement à chaque voyage, gageons qu'il ne me retiendra guère toujours aussi bien, aussi longtemps, que bientôt un nouveau port m'attend..voire même un nouveau porc.
Philemon_le_grand_duc
Ces derniers jours, Philémon était passé de mains en mains. Échangé par son premier marin contre une nuit dans un bouge, puis par le taverniers à une catin contre quelques va-et-vient entre ses cuisses, il fut perdu au ramponneau un soir de malchance... Avant d'atterrir au sommet d'un dépotoir.

Il y serait resté jusqu'à désintégration totale si, à l'aube, deux voix ne s'étaient pas élevée juste à portée de son oreille morte.

P'pa, p'pa ! R'garde c'que j'ai trouvé !
Une toute petite voix, fluette et aigüe.

Montre-moi ça ? Oh, un pot en fer ! Et presque pas rouillé avec ça ! Bonne trouvaille, va l'mettre dans la charrette !
Une plus grave, usée mais bienveillante.

Un môme aux joues émaciées trottina vers une charrette à mains un peu bancale et y déposa religieusement sa découverte, comme un trésor. Puis il retourna fouiller les déchets en quête d'autres bricoles à revendre aux artisans. Tandis que le jour se levait, la petite carriole s'emplissait de ces mille et uns bibelots dont plus personne ne voulait mais qui permettrait peut-être à la petite famille de manger aujourd'hui.

Soudain, une paire de mimines crasseuses empoigna Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans.


Oh ! C'est quoi, ça ?! Un hibouuu ! J'en avais jamais vu d'si près ! T'as vu p'pa ? On voit à travers !

Un œil brun, orné d'une petite croûte au coin, apparut à travers le trou de l'ex-couvre-chef.

Jette ça ! Les animaux crevés, ça fait attraper la mort !
Mais il est joli ! M'man serait contente de l'avoir au-dessus de l'étagère, pour cacher le moisi du mur !
Un truc moisi de plus, ça lui fera une belle jambe !
Steupléééé...!


Et il était difficile de ne pas céder à un caprice de votre gamin, quand pour une fois ça ne coûtait rien. Philémon vint rejoindre l'amoncellement de bric-à-brac. L'homme empoigna les brancards de sa charrette, pendant que son fils se roulait en boule sur un tas de chiffons et s'endormait. En route pour la maison.

Mais la route était pleine de cahots et Philémon, en équilibre instable, roula dans le fossé.
Tanhya


Le hibou avait eu l' occasion de voire se lever et se coucher le soleil quelques fois, tout perdu dans son fossé. Il avait été trempé par la pluie, séché au retour du jour, pfiou, c' était difficile la vie de charogne. Jusqu' au moment ou, des pas trainants se firent entendre sur la route...


Elle avançait doucement, elle ralait. Ca faisait au moins un million de kilomètres qu' elle marchait et elle en avait vraiment marre. En plus elle avait mal aux pieds, et à l' estomac.
La blonde zigzaguait sur le chemin boueux depuis un bon moment, sans doute était elle partie à la taverne suivante et avait du se perdre en route.
Lorsqu' elle croisait un caillou sur la route elle donnait un coup de pied dedans, elle aimait faire ça, ça rendait le trajet moins long, quoique aujourd'hui c' était vraiment pas facile de les atteindre.

Sa bouteille de mirabelle était de bonne compagnie, tellement réconfortante. Et hop, une gorgée par ci, une gorgée par la... oh m*****, sa chemise toute propre, bon on va ranger la bouteille.

Une odeur familière flottait dans l' air depuis un petit moment, ce qui n' arrangeait en rien son mal d' estomac


Minah? Minah?

Tanhya s' arrêta et regarda autour d' elle. Non pas tourner comme ça, tu vas tomber...
Elle prit quelques secondes à retrouver son équilibre et quelques unes de plus pour retrouver la mémoire. Non c' était impossible, le hiboux qui l' avait tant intriguée avait disparu suite aux tortures que les bonnes sœurs avait fait subir à sa pote.

Moment de tristesse, cette séparation avait eu l' air tellement horrible...
Bon, une petite larme, une gorgée de mirabelle et on se ressaisit.
La gorgée de mirabelle de trop...

Alors qu' elle était penchée au dessus du fossé occupée à ... (inutile d' entrer dans les détails), son attention fut attirée par une forme connue... un hibou... LE hibou!


Rho, Philémon? C'est bien toi?

Nouvelle petite larme.
Elle poussa la bête du bout de la botte


Oh oui c'est bien toi. Mais ou tu étais passé??
C'est Minah qui va être contente quand elle va voire ce que je lui ramène


La blonde attrapa la bestiole du bout des doigts et reprit le chemin.
C' était toujours aussi embêtant de marcher et elle continuait à raler.
C' était tellement long, mais tellement long... que le premier feu de camps qu' elle croisa elle y fit un arrêt, et s' y endormit bouteille à la main.




Philémon, après d' heureuses retrouvailles eut l' occasion de regarder une Tanhya toute ronflante.
Il put aussi la voir repartir le lendemain matin, impuissant, invisible. Elle se parlait à elle même "tiens j' ai rêvé de Philemon, faudra que j' en parle à Minah"...

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Yap.
L'oiseau de nuit, celui de malheur et qui annonçait les mauvais heures, battait ses plumes sur les chemins boueux d'une contrée sans intérêt. Si dénuée de sens que l'oiseau, enfin Yap -genre ouais c'est une métaphore pourrie- avait oublié où elle se trouvait. Enfin ! Elle était dans son froc, ça c'est clair, et elle n'avait pas encore perdu le nord si ce n'était que la bouteille vissée dans sa pogne la rendait un peu plus à l'ouest que d'habitude. C'était ce qu'on appelle une balade matinale, pour décuver de la veille, et on l'entendait trébucher, pester et chanter quelques incantations débiles où il était question de dragons et de princesses moches, d'une outre à vin vide et d'un slip perdu. Et alors qu'elle s'apprêtait à entamer un ver bien salace, elle trébucha sur un truc presque mou, et s'étala de tout son long dans la boue. C'était le destin, un truc magique se tramait, c'est sûr, Aristote du haut de ses nuages avait sans doute pointé un doigt gras vers elle en tonnant : tu ne diras point de conneries !

Yap se releva en bougonnant, le visage tartiné de pâte de chocolat, sauf qu'elle n'était pas une crêpe donc c'était de la bouillasse, pas du chocolat. En tout cas, ça lui donnait un sacré air tribal. Regardant ce qui l'avait fait tomber, Yap fut frappée en plein coeur par la beauté de l'objet. Ce putois, visiblement mort, avait quelque chose de vénérable et de fort dans le regard, comme s'il était enveloppé d'une aura magique. Remarquez néanmoins que l'aura en question n'était que puanteur, mais Yap étant une cousine lointaine des mustélidés, elle ne remarqua que pratiques pratiques occultes et enchantements. Elle décida de le baptiser d'une bonne rasade de gnôle, profitant par la même occasion d'en faire son truc à elle en y laissant son odeur.

Après avoir passée la matinée à l'examiner sous toutes les coutures, Yap en conclut qu'elle pourrait en faire une excellente marionnette. Elle se rendit au village, à la place du marché où elle bricola avec quelques cagettes et une étoffe puante, un véritable petit théâtre ambulant. Soulignons que Yap était pauvre, très pauvre, mais aussi débrouillarde, et qu'avec un bout de ficelle et un bouchon de liège elle pouvait ramasser des montagnes d'or. Enfin, on ne l'avait encore jamais vu faire. Bref, quelques enfants se regroupèrent autour de l'endroit, et le spectacle commença; enfonçant son poing dans le derrière de ce qui était censé être un couvre-chef, Yap prit une voix de vieille porte de sorcière :

-Hep, 'connaissez l'histoire du nain qu'en a marre d'faire ça qu'avec sa main ? 'lors un jour y décide d'sauter la marche et d'aller voir les putains pour qu'on lui suce l'moignon qui lui sert à pisser. 'Savez c'que c'est ? Ah p'tain j'me suis pas présenté, moi c'est Jacky l'putois j'suis drôle même quand j'pète, et j'vais vous raconter une histoire rigolote. Et donc c'est l'nain il est en route pis il rencontre son pote Léon, qu'a plus d'bras ni d'jambe et lui l'est triste parc'qu'il peut même pas s'la toucher! Alors tous les deux y z'y vont aux filles bon marché, et y croise un chien à trois pattes, alors ils le prennent, mais quand 'débarquent et vont d'mander les filles s'tirent en hurlant. Moralité d'lhistoire : quand t'veux un truc, tu d'mandes pas, tu prends !
Allez, on chante, bande de cons !

Moi quand j'veux m'la toucher
J'fais pas ça avec mes pieds
Mais j'vais voir les handicapées
Celles qui sont bon marché
Et qu'on plus qu'leur gosier
Pour me su...


-Vous là bas !

-...cer!

Deux flics, l'air pas commode, venaient en courant dans la direction de Yap, suivis par une horde de parents scandalisés qui tenaient fermement leurs enfants par la main. Il y avait des pleurs, des cris et des doigts rageurs pointés vers elle, qui pourtant trouvait sa chanson plutôt cool. Elle savait que ça voulait dire "décampe avant qu'on t'tire par les ch'veux en taule!", alors ni une ni deux, Yap prit les jambes à son cou et se fraya un chemin à travers la foule, toujours avec Philémon fiché dans son poing. Une main la saisit fermement par les cheveux, et le choc fut brutal quand elle s'arrêta nette, mais Philémon voulait la sauver car sa poigne allongea automatiquement une bonne torgnole sur la tête de l'agent. Elle frappa jusqu'à ce qu'il lâche la prise, et il sembla pris d'effrois quand il se rendit compte ce avec quoi elle le cognait. Et Yap en profita pour déguerpir, mais la boule puante n'avait pas suivi; peut-être que Philémon s'était pris d'affection pour l'uniforme. En tout cas il n'avait plus l'air magique, mais choqué et ébouriffé, avec la tête de celui qui avait été forcé à chanter des chansons vulgaires avec un poing dans le derrière...
Rayanha
[Sur la route entre la Bretagne et l'Helvétie. Ouais, c'est vaste. ]

Les brunes, la petite et la grande avancent encore et toujours. La nuit, le jour, sous la pluie, face au vent et sous les derniers soleils écrasants qui résistent encore à l'automne qui s'installe, elles filent sans s’arrêter - ou presque- direction Le Phare.

La petite brune, c'est une gamine. Et les enfants ça fait quoi? ça vous rempli les poches de tout ce qu'ils trouvent par terre.


-R'garde Raya! J'a trouvé un nescargot!
- Hum ... Il est un peu sec ton escargot non?
- Bin comme ça il s'échappera pas!
- Non mais Aïn , ça va refouler sévère dans ta poche si tu garde un escargot pourri ... Jette moi ça et avance. On a encore du ch'min.
- pfff ...


Et quelques pas plus loin,

-R'garde Raya! j'A trouvé un cailloux!
-Wouhaaaa! Tu sais que c'est hyper rare ces trucs là en plus! On en croise pas souvent des cailloux hein!
vous l'entendez le ton méga exaspéré là ou pas?
- Non mais c'ui là il est pas pareil ... il est ... il a ... pfff ...
- Boude pas petite châtaigne, à Genève on en a des plus mieux de cailloux.
- Mouais ...


Et donc, du matin au soir, Aïn fait des trouvailles comme ça et Rayanha essaye de la dissuader de tout prendre. Des fois ça marche, des fois pas. Et c'est comme ça que ...

- RAAAAYAAA!
- 'Tain mais gueule pas comme ça! J'suis pas encore sourde!
- Non mais là j'a trouvé un truc trop ... trop ... heu ... bin ... viens voir!
- T'as intérêt qu'ça vaille le détour Aïn! Sinon je te ramène en Bretonnie!


Et c'est en grognant que la grande brune découvre "LA" chose.

- Aïn! Touche pas ça!
- Mais c'est un noizeau!
- Mort! Un oiseau MORT!
- ...
- C'est plein de maladies incurables les trucs mort.
- ça a quoi comme maladie un crabe?
- Un cra ... IN-CU-RA-BLEU. Pas un crabe ...


Et pendant ce temps, dans le fossé, patiente un Philémon puant de gnôle, couvert de boue, les plumes collées de crasse.
C'est après la leçon sur les maladies incurables qui font tombé les dents, les bras et les cheveux qu'elles se remettent en route. Sauf que! Une gamine de sept ans, quand ça une idée en tête, bin ça l'a pas au cul. N'est ce pas?
Donc Philémon se retrouve planqué tout au fond d'une besace en attendant l'heure du bivouac.
A la nuit tombée, le camp est posé. Après lui avoir lu un passage du Livre des vertus (l'originel hein, pas celui des romains) en guise d'histoire du soir, Raya s'endort et Aïn fait semblant de faire de même.
Elle attend quelque minutes pour être sure et sort le volatile qui, faut l'avouer, ne ressemble plus vraiment à grand chose, et s'entreprend à le nettoyer un peu.
D'abord elle lui passe délicatement sa brosse en crin sur les plumes et le découvre de sa boue puis elle le dépoussière avec un bout de tissus humide; Découvrant qu'elle peut y plonger la main, elle s'amuse avec comme elle s'amuserait avec une poupée. Et elle fini par s'endormir, Philémon dans les bras, tout contre elle, remplaçant le doudou qu'elle n'a pas.

Le réveil ne se fait pas en douceur. Le soleil se lève à peine et Raya pose nerveusement sa main sur la bouche de la gamine, lui faisant signe de se taire. Il y a du bruit autour. Des bruits de pas. Raya, elle connait ce genres de bruits là. Elle n'a aucun doute sur ce qu'il se trame derrière les fourrée qui les cachent. Dans le silence le plus total, les couvertures sont roulées, ficelées et accroché à Noadiya (leur cheval), les bottes sont enfilées et la sica de la grande brune est dégainée. On ne brigande pas une sicaire. Ou alors faut se lever plus tôt. Ou venir plus tard, en sortie de taverne , éventuellement.
La petite tremble tellement qu'on pourrait entendre ses os claquer. La grande veut la rassurer et c'est là qu'elle s’aperçoit de la chose qu'elle tient dans ses bras. Deux énormes yeux fâchés se pose sur la gamine et une main se secoue silencieusement façon "tu mériterais une calotte jeune fille!" . Et c'est là qu'une idée lui vient.
Elle récupère Philémon, hisse Aïn sur selle et saute derrière elle. En hauteur sur Noa, elle peut voir les ombres des malfrats s'avancer discrètement. Elle attend. Encore. Ils s'approchent encore un peu et la gamine de pige rien de ce qu'il se passe. Noa piétine, lui il a compris. Ils sont deux. Elle attend encore un peu. Le premier passa sa tête à travers le fourré et c'est là que de toutes ses forces, elle lui jette l'oiseau.
Paf! En pleine poire! Un hiboux mort dans ta face!

Noa rejoint le chemin au galop, la brune est contente d'elle. Une pierre deux coups. Pas de baston et plus de Philémon.

-Tu vois ... j'ai bien fait de le prendre le zoizeau ...

No comment.
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