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[RP] Correspondance II.

June
"Très bien, partez. Je n'ai pas besoin de vous."

Voilà les dernières paroles qu'elle lui avait adressées, alors qu'il partait, la laissant là telle une vieille chaussette. Fallait voir la gueule qu'elle lui avait tiré, aussi. Mais la tempête était passée. Voilà qu'il songeait à cette dernière scène, la dernière fois qu'il avait vu Rosalinde, la dernière fois qu'il avait claqué la porte.

Dommage qu'elle soit si loin. Il lui aurait bien envoyé une tonne de fleurs avec des dragées, puisqu'elle avait l'air d'aimer cela, et il se serait pointé avec une gueule de chiot qui vient de faire une bêtise et qui supplie de ses grands yeux qu'on le pardonne. Bref, il avait envie d'elle. Et il fallait bien l'admettre, aucune autre de ces donzelles qu'il avait fréquentées depuis n'avait été à la hauteur de la rouquine. Il sortit son visage du cou de la brunette qu'il avait dégotée ce soir-là, et il poussa un soufflement rauque tout en finissant la petite affaire qu'il venait d'entreprendre avec elle. Soupirant d'extase - il restait un homme -, il se laissa choir sur le corps de la femelle qui semblait comblée de ce moment. Elles le sont toutes, de toute façon. Relevant légèrement la tête après un moment de quiétude, il eut une idée.


"Tenez, passez-moi le vélin, l'encrier et la plume qui sont sur le guéridon, je vous prie." qu'il demanda à la brune, ce qu'elle s'empressa de faire sans poser de question. Au début, elle avait essayé de poser des questions. Puis, quand elle avait compris que sa seule réponse serait un coup de rein supplémentaire, elle avait finalement choisi de profiter de l'instant. Il s'installa à côté de sa partenaire du soir et posa sur son dos plat le vélin et commença son écriture.

Citation:
Chère Rosalinde,

Me voilà seul alors que je vous écris. Ainsi, mes pensées vont vers vous. Je vous espère en vie et en bonne santé, et surtout en sécurité.

Je tenais à m'excuser pour la dernière fois. j'ai fort mal réagi alors que vous espériez sûrement bien mieux de moi. Un soutien, des regrets de vous voir partir, du réconfort... Peut-être tout cela à la fois, ou peut-être pas. Quoiqu'il en soit, sachez que j'ai longuement regretté de vous avoir laissée ainsi sans ma compagnie, que vous aviez demandé par ce message quelques moments plus tôt dans la journée. A présent, vous voilà loin, et depuis Paris il sera difficile de me faire pardonner à vos beaux yeux.

Peut-être parfois faudrait-il arrêter de penser et agir tel que le coeur nous enseigne. Ce soir-là, j'avais grande envie de vous et de votre compagnie. Après tout, c'est là le meilleur langage que nous avons trouvé pour nous entendre, et l'apprendre un peu plus chaque fois sous vos draps n'a été que pur bonheur, soyez-en certaine.

Espérant que vous aurez ce message.

June.


Il plia le vélin et fit reposer l'encrier et la plume par la brunette. Il se leva un instant, entrouvrit la porte le temps d'appeler un servant et de lui demander de faire envoyer ça jusqu'à la Dame de Foulletorte.
Puis, imaginant dans de belles pensées que la rousse prenait la place de la brunette dans sa couche, il retourna à la besogne à laquelle la donzelle ne se fit pas prier.

Ah, les femmes. Toutes les mêmes.

Ou presque.

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Rosalinde
- Je ne veux plus entendre parler de lui.

Voilà ce qu'elle avait déclaré la veille à Aimbaud. La soirée avait été riche en émotions, et ce jour là, alors qu'ils chevauchaient vers Blois, elle demeurait bien silencieuse. Juste avant de quitter Orléans, elle avait été interceptée par un messager qui lui avait remis une lettre pour elle, en provenance de Paris. Elle y avait reconnu l'écriture de June, mais l'avait rangée sans la lire. Depuis, son regard était irrémédiablement attiré par la sacoche qui pendait à son côté. Et ce fut enfin la pause casse-croûte qui la libéra. Assise sur un rocher au bord du chemin, et à l'écart du groupe, elle avait pu tranquillement lire sa lettre tout en mangeant le morceau de pain qu'elle s'autorisait au cours de ces longues journées de jeûne.

Et ce qu'elle lit fit naître un rare sourire sur ses lèvres, moitié de triomphe, moitié de joie. Ainsi donc il regrettait de s'être conduit comme le dernier des goujats. Parfait. Et si jusque ici elle avait eu la rancune tenace, elle la sentit fondre comme neige au Soleil. Elle relut une deuxième, puis une troisième fois, avant de remonter en selle, l'heure de se remettre en route avait sonné. Ce n'était pas plus mal. Elle aurait ainsi le temps de cogiter sa réponse jusqu'au soir.

Et elle le fit. A la lueur des chandelles, au cœur du campement, elle griffonna une réponse d'une graphie maladroite, la faute à pas de table.


Citation:
Cher June,

Je me porte toujours sur mes deux jambes, c'est sans doute cela le principal. Aucun combat n'a été à déploré jusqu'à présent, et nous quittons la Champagne pour nous rendre vers de nouvelles aventures.

Vos excuses sont acceptées. Jusqu'à aujourd'hui j'étais encore en colère contre vous, mais à présent mon ire est apaisée. J'ai hâte de vous revoir, même si je ne sais quand ce jour viendra. Bientôt, je l'espère. Il faudra que nous parlions un peu. De choses et d'autres.

En attendant je vous embrasse,

Rosalinde.

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June
Le temps avait passé, et la réponse tardait grandement. A croire qu'elle ne l'avait jamais eue, ou pire : qu'elle ne veuille pas lui répondre. Ou encore pire : qu'elle n'était plus de ce monde. Mais rien de tout ça. Juste une certaine patience à avoir et un beau jour, voilà que le messager se pointe en son appartement de Paris. Confortablement assis dans son fauteuil, il lut la lettre plusieurs fois, comme pour se conforter dans l'idée que la réponse à sa missive était bien là, entre ses mains. Ainsi, il était pardonné. Une bonne chose de faite. En plus, elle a hâte de le revoir. C'était là une nouvelle preuve que mettre de l'eau dans son vin - ou faire semblant d'en mettre - était une bonne chose pour arriver à ses fins.

Il fallait à présent faire réponse, en espérant que le messager la trouve de nouveau, elle qui vadrouillait sur routes et chemins.


Citation:
Chère Rosalinde,

Je suis fort rassuré de me savoir pardonné, et je vous remercie pour cela.

Quand nous revoyons-nous ? Il me tarde de vous retrouver. Je ne puis vous rejoindre, et vu le climat actuel des choses, je doute de votre retour prochain, ce que je ne peux que regretter.
Alors, peut-être pouvons-nous échanger de ce que voulez par missive ? Il serait malencontreux que vous n'ayez pas réponses à vos questions si elles sont importantes.

En attente de vous lire de nouveau,

June


Il fit envoyer le message et songea à ce qu'elle pouvait bien lui vouloir. Avait-elle un problème ?
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Rosalinde
Cette fois le message mit nettement moins de temps à arriver. Et elle, nettement moins de temps à répondre. Mais le sujet qui la préoccupait ne souffrait d'être exprimé sur papier, aussi la réponse fut brève, quand elle n'aurait eu assez de mille mots pour dire tout ce qu'elle avait sur le cœur.

Citation:
Cher June,

Je risque d'être rappelée à Paris ces jours prochains pour l'organisation des funérailles de feue Sa Majesté. Nous parlerons si nous avons l'occasion de nous croiser à ce moment là, si je n'ai pas d'ici là oublié ce que j'avais à vous dire.

Dieu vous garde,

Rosalinde.


Ha ha ha. Comme si elle pouvait oublier. Non. Mais avec un peu de chance, son problème se résoudrait de lui-même. Du moins, elle l'espérait. Et sa foy n'avait jamais été si grande qu'en ce jour, où elle désirait si ardemment qu'un miracle se produise. Certes, elle avait encore quelques progrès à faire sur le chemin de la spiritualité. Mais elle revenait de loin, de très loin même, alors il faudrait peut-être encore un peu de temps avant qu'elle ne comprenne parfaitement toute cette histoire de don de soi et de désintéressement.
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June
Ainsi, elle était tout de même sur le retour. Au fond de lui-même, le Héraut était bien content de la mort de la Reyne. Cette potiche n'avait rien à foutre sur un trône. Alors comme ça, ça faisait d'une pierre deux coups. La mort d'une Reyne inutile et le retour de Rosa. Parfait.

Citation:
Rosa,

Prévenez-moi quand vous serez de retour à Paris.

Je vous attends.

June


Il n'y avait à présent plus qu'à patienter.
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