Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Mes amis, mes amours, mes emmerdes.

Vera.
L'Incube Doré & Mon Mouflon quand ma lubie devient phobie.


    [Limoges une journée comme les autres ou presque]

    Du haut de ce donjon du château comtal la vue sur Limoges est belle. La chaleur estivale étouffante et mes pensées sont toutes floutées. Je ne veux pas travailler. C'est assez culotté de ma part, je vois le reste des conseillers s'activer et je me dis avec un peu de recul que le poste de comte est celui qui donne matière à glandouiller comme pas possible, je courais un peu plus quand j'étais commissaire au commerce. Mon précédent mandat était plus dynamique et j'ignore pourquoi? Je lorgne du regard une bouteille de vin de paille sur le bureau et je me décide a fuir ce château le temps d'un après midi.

    L'idée en tête tomber sur Victoire au sens figuré et lui répéter de vive voix que l'idée "Royale" est plus que parfaite et que si de loin je la voyais déjà Paire de France, la blonde avait fait un pas en avant , envisageant d'être Reine de France. L'Ambition naît de soirées arrosées en taverne c'était le meilleurs. Après tout n'étais-je pas devenue comtesse après avoir échangé plusieurs mots et idéaux en taverne?

    "Les Mille et Une Chopines" m'accueille, je ne croise pas la tenancière -Prévôt , mais le proxénète de la Succube Dorée : Sérance.

    Sérance et moi. C'est une très longue ou très courte histoire. Elle dépend du point de vue des gens. Ami ou connaissance de longue date, nous avions un point en commun : Tulle & l'ennuie. Je l'avais rencontré un soir d'été il y a deux ans. J'étais pompette et accompagnée de mon défunt fiancé Solzein. Le blondin Sérance me semblait être un sacré bon vivant, nous avions bu et rit , puis il y a eu ce moment plus que particulier et choquant. Nous discutions beuverie et avenir, quand soudain Sérance a pris mes petites taquineries pour invitation ouverte à soirée coquine. Le souci étant que j'étais à l'époque psychorigide et je crains de l'être toujours. Il a été entreprenant et je m'en souviendrai toute ma vie de cette soirée plus que louche. Je l'avais assez crié à Limoges "je suis tombée sur un détraqué il m'a léché mon esgourde"! Le visage de feue ma meilleurs amie Shigella avait fait de ces grimaces. Enfin pour écourter cette soirée qui s'annonçait plus que douteuse j'avais lâché mon argumentaire : je suis fiancée, vous savez quoi Sérance, je vous invite vivement à venir vous installer à Limoges là-bas c'est vachement vivant et y'a plein de femmes du genre que vous voulez, vous allez vous éclater , par contre moi je suis indisponible, je vais bientôt me marier!

    Mon destin fut tragique à la suite, disparition du fiancé puis deuil s'en est suivi. Côté vie privée c'était chaotique. Mon coeur battait toujours pour le disparu. Les saisons défilaient et le coup de pression revenait, je devais peut-être songer à me remettre en quête d'un futur époux. Je jaugeais mon palpitant des fois que j'avais quelques penchant pour un mâle et que ma conscience me disait "non", tandis que mon inconscience soufflait "Medso, Medso" . Ma raison aura eu le dessus, Medso refusera à jamais de m'épouser et moi je ne change toujours pas d'avis il me faut un époux à tout prix. C'est une lubie et mon équipe de soule je la laisse en suspens. J'avais mis toute cette quête dans une case bien enfouie de ma caboche , laissant place aux travaux comtaux et municipaux pour oublier que j'étais un peu à la bourre côté "fondation et reproduction de Bretzel" .

    Puis il y a eu des retours sur la scène des prétendants, le Medso , puis quelqu'un que je n'attendais surtout pas : Sérance. Le blond , que j'ai décidé de surnommer le Loup tout simplement par ce que c'est un prédateur reconnu et que je me sentais un peu comme un gibier en chasse quand il était dans les parages. Dans la parfaite incapacité de lui foutre une bonne mandale et de le mettre "à l'amende"du genre oui mais je ne vous veux pas, je ne cèderai pas. Sérance m'avait appris à courir vite. J'échappais depuis quelques temps à ses "assauts". J'avais tenté de jouer la carte "si vous me voulez, faut m'épouser", je me souviens encore de tout ces hommes à qui j'ai pu faire cette remarque et à leur faculté de courir vite aussi. Sérance ce coup ci avait tenu bon et avait répondu "quand ?" . Début de premier mandat de comtesse à la tête du comté du Limousin et de la Marche, je n'avais pas prévu d'épousailles alors fallait pas me bousculer. D'autant que le Loup avait grave les crocs et que moi je ne me sentais toujours pas prête à passer "à table". Tout les moyens ont été bons pour me défiler, déjà j'avais la carte Medso : "je l'aime encore, alors je ne peux pas là faut pas me pousser à faire de conneries!". Ensuite il y a eu le regard critique de 90% de la population de Limoges qui avait sévèrement jugé le Blondin , il était catalogué libidineux et j'étais un peu contente de ne pas être la seule à le réaliser. C'est que le gredin avait carrément la capacité à me faire sauter le bustier sans que je puisse dire "namého", si je reste plus d'une soirée avec lui pour sûr que ça allait être pareil pour les braies et je n'ose penser à ma pauvre fleur qui pourrait en inspirer des troubadours "elle va se faner ".

    Je l'ai repoussé plus d'une fois , j'ai été gentille, méchante par ce que j'ai été aguicheuse sans le vouloir. Cruelle par ce que j'ai commencé à penser à un futur époux qui n'avait rien de Sérance. Que je voulais un autre que le blond , sauf que le blond il ne voulait que moi. A chacun ses lubies, ses envies. La rage du loup peut être tenace si bien que monsieur avait opté pour un bon placebo. Dieu avait envoyé une femme soumise à Sérance, venue d'Anatolie. Le Très Haut avait répondu à mes prières. Il me dispense d'assaut à la mode Sérance, je n'aurai plus jamais peur pour mes miches et je pouvais enfin dormir sur mes deux oreilles. On va rester dans le divin, puisqu'un miracle ne vient jamais seul, Dieu avait déverrouiller mon esprit et mon coeur, prêt à accueillir plus fourbe et tordu que moi : Ettore. Le genre d'homme qu'aucune femme voudrait avoir pour époux, misogyne et mégalomane , je ne voulais pas du tout et je me suis surprise à le vouloir plus que tout.

    Sérance était casé et c'était parfait.

    La rumeur plus que fondée d'un mariage comtal se faisait entendre et déjà j'avais des messages de soutien. Oui, par ce que comme Dieu est tout aussi joueur que moi, il a décidé de me glisser quelques obstacles sur le trajet qui mène vers l'autel. Si Ettore je le veux, il lui faut un fief ou le convaincre de rester roturier et par la même occasion avoir la grâce de rester roturière également.

    Aujourd'hui si je patauge dans la marre et que j'ai un mal de chien à me concentrer c'est que je médite sévèrement à ce problème plus que majeur qu'est de trouver un fief pour le DiCésarini. Un nouveau défi de taille. Je n'osais plus me lamenter devant mes amis et camarades de beuveries. Mon humeur est plus que versatile et la présence de Sérance dans cette taverne me laisse perplexe.

    S'il me cause de procès, je vais lui envoyer une bouteille dans la tronche. Voila ce que je me disais. Alors qu'à l'origine je ne suis pas du tout violente. Alors s'il me cause de son bordel je sens que je vais le mordre, non je risque d'y laisser mes dents, je lui balance ma poulaine dans la face ? Je me contente de lui sourire, il a l'air patraque. Je suis toute ouïe, voila pas qu'il me cause du départ de son "épouse" Aytasi chez les nonnes. Je compatis puis je lui dit qu'elle finira bien par revenir, la saison estivale donne envie de méditer tout ça. Il s'approche un peu de moi, je ne sens pas du tout la menace venir. On discute entre gens civilisé, il me cause de sa femme, moi je lui cause de mon futur fiancé qu'il déteste. Puis soudain, il me glisse entre deux phrase qu'Ettore est mort à l'heure qu'il est. Je commence à me sentir mal en point et il se corrige "pas encore". Au moment je m'y attends le moins, il m'annonce la future fermeture de son bordel " hinhin à la bonne heure" que je me dis. Je m'écrie "enfin , c'est un geste raisonnable là" . Il m'explique la raison, ses filles de joies se sont barrées , des histoires d'amour blabla. Je l'écoute plus ou moins avec attention, je sens que quelque chose se cache derrière cet élan de "bon sens de Sérance" . Il me rend service là en fermant son "boui-boui" , qu'attend-il en retour?

    Je fronce les sourcils, puis ce que j'imaginais me tombe dessus. Le voila à nouveau à me compter fleurette, s'il est venu à Limoges c'est pour moi blabla, puis je lui avait fait une promesse ( oui des filles et de la fortune je me souviens bien, bah il m'arrive de mentir un peu pour attirer les gens dans la capitale hein mais faut pas déconner là) . Puis son "Véra vous m'êtes dû " quelque chose du genre. Je le regarde avec une pointe d'inquiétude , sa mimine qui commence dangereusement à venir me caresser la joue, puis son blabla , son souffle chaud trop près et voila encore ses lèvres sur les miennes. J'agite les mains en l'air , que fais-je , je suis encore en train de flirter avec lui! Ma conscience me secoue avec énergie , je régresse , je me sens toute faible, anéantie. Où sont mes gardes fous ?

    " M'enfin je vais me marier , vous êtes marié ! Vous êtes si pervers! Je ne peux pas, je ne veux pas", il s'en fout de tout puis me cause de divorce à la va vite. Je ne l'écoute plus à ce moment là. Je suis loin. Je suis larguée. Mes aïeux doivent en train de s'insurger là-haut et moi je bous dans tous les sens du terme. Je veux lui mettre mon poing sur la gueule mais je n'y arrive pas, je veux crier mais sans succès. Il ne me reste plus qu'une option comme toujours, je vais me carapater de cette taverne. Je vais le laisser en plan il va refroidir , m'oublier du moins c'est ce que je pense et je vais aller prendre l'air, je vais aller travailler. Le souvenir de cette phrase devenue culte "si vous me voulez, épousez moi". A ne jamais prendre à la lettre. Combien de fois on m'avait demandé d'être prudente , surtout depuis que je porte le poids de la couronne comtale et par la même occasion je représente le comté. Le respect du rang et blabla.



    [Séance de lecture en diagonale de courriers de doléances et autres.]

    C'est Piotr qui s'occupe de faire la lecture, moi je suis occupée à méditer sur le retour de Gueldnard et mon futur entretien "d'embauche" avec lui. Si la Chance est avec moi, Saint Viance acceptera peut-être d'avoir l'Ettore pour vassal. Oui je me foutais bien de la tronche des élus qui ne pensaient qu'à leur "vie" à défaut de pouvoir penser à autre chose , me voila à me noyer dans le même vice. Une voix off qui me dit "promis, juré, craché quand tu auras réglé ces soucis tu vas recommencer à bosser ma fille".

    - Invitation à aller à l'église par Sérance ? Demain à 20h00 pour une cérémonie.


    - Notez j'accepte Piotr.
    -Vous avez accepté la demande en mariage de Serance.
    -HEIN? Mais non, mais non. C'est Ettore à qui j'ai dit oui, Piotr.

    Il me plante le vélin sous les yeux et là, rien ne va plus. Sueur froide qui perle sur le front, le visage pâle et il fait soudainement chaud et froid.


    - Je suis dans la merde internationale mon Piotr, je suis dans la merde. Je vais mourir ayez. Je suis morte.



    [Conséquence de l'inconscience]


    Je quitte la pièce puis en courant. La route de Tulle? Par où fuir, déjà je dois éviter les fenêtres ça va me donner des envies de suicide. Que vais-je faire ? Aller pleurer chez Victoire? Takoda ? Gueldnard ? Non. Ettore ? Sérance?


    -Sérance! Je ne peux pas. C'est un mariage païen! Je galère déjà à me marier aristotéliciennement avec mon Ettore hein! Oubliez cela. Aytasi va revenir hein.

    -Non!

    Voila l'état d'esprit du Loup, il va m'avoir. Le voila même qui me lance des sous entendu concernant la nuit de noces, je vais me faire porter pâle. Il me cause de le jeter en prison ça serait la seul raison pour qu'il ne se pointe pas à l'église ce jour là. Je vais éviter de crier et de faire rameuter la cavalerie. Quand je leur dirais que je lis les courriers en diagonal , que vont-ils penser de moi? Vont sans doute se révolter. Il faut que je sois pragmatique. Sauf que l'angoisse est bien trop importante.

    - Je dois parler à Ettore, je dois y parler. Il va me tuer. Vous vous rendez compte ce que ça va me coûter l'divorce ! Déjà que j'avais pas encore amassé de sous pour mes épousailles avec Ettore , que j'envisageais même de taxer là ...humpf oui ça vous oubliez euh.... Vous me mettez dans la merde Sérance. Vous parlez de mariage comme de .... vous épousez Aytasi, vous la jetez qui me dit que vous n'allez pas me jeter aussi si vous m'épousez!


    Puis là, il met un frein à mon bavardage , de toute manière le conditionnel n'est plus bon à conjuguer. Je suis foutue ça sera écrit en petit dans le texte que je suis mariée à un être libidineux, un démon voila ce qu'il était, des pensées qui se bousculent. Cette envie de me mettre à chialer.


    - Z'avez bien choisi le nom de votre bordel, le Succube et vous l'Incube. Vous ne m'aurez pas Sérance, vous ne m'aurez pas!


    Je n'ose pas lui demander de me pincer ça serait une occasion pour lui de me retoucher , puis sans le dire le voila déjà à me prendre dans ses bras. Il me pince le sagouin.

    - Han. Vous me maltraitez là. Vous ne trouvez pas que vous en avez assez fait!


    [...]

    [Jour J on y va en catimini ]


    Il y avait eu toute une discussion avec Ettore la veille. Il allait prendre une décision qu'il disait. Je lui avait raconté "mon problème" et monsieur voulait une solution. Je me voyais pas organiser l'assassinat de Sérance , quoique l'idée était passée par là. J'avais raconté "en diagonal" à Papy Maurice et la Tante Hortense mon histoire vaseuse , en soulignant bien le passage que c'était un mariage factice , puis j'ai évité le coup de "j'ai accepté par pure compassion hein" , je l'ai peut-être dit c'est à ce moment précis que j'avais senti la droite du Papy se dirigeait vite fait sur ma joue droite. J'ai cru que j'allais décéder. Ils disaient se réjouir de me voir "mariée" sauf que quand j'insiste que c'est pour de faux, rien à comprendre les Von Bretzel sont devenus violents. Je m'attendais à me prendre des coups de pieds du DiCésarini , voila pas que je me les prends par ma propre smala. J'avais donc décidé de boire plus que de raison et j'avais fait le nécessaire pour ne croiser personne d'autre ce jour là. J'étais déprimée. L'art de se plonger dans la merde mais jusqu'au cou , je ne savais pas par où commencer ou plutôt comment en finir.

    Voix de la tante Hortense qui se fait bien entendre et qui me cause de nuit de noces. Mon regard est embué , je me mets à chialer. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans "mariage blanc" , un mariage sans noces. Si le Loup m'attrape je meurs pour de bon. C'était ce que je me disais. Le coup fatal, je vais avoir exactement la même fin que la Mamy Gertrude qu'est morte en plein "coït " , comme quoi Papy pouvait tuer même sans le vouloir. Je soupire profondément blasée et meurtrie. J'aimerai bien en rire de ma connerie mais je n'y arrive pas.

    Je me gratte la joue, mine typique d'une Véra qui réfléchit.

    - Hinhin. Pour les noces je vais lui offrir des miches bien chaudes et moelleuses, à la mode Von Bretzel , ma chère tante. Y va adorer. Aboule la farine et la levure et tout ça, on se met au fournil !


    J'avais réponse à tout. La parade allait peut-être calmer les crocs du Loup. La tante en était plutôt dépitée. Quant à moi , le regard pétillant de malice comme si j'avais trouvé l'issue de sortie. La grande solution à mes problèmes.

    01/07/1463 23:56 : Vous offrez à Serance une miche de pain en vertu du contrat de mariage qui vous lie.


    -ah ah ah ah. Notre relation ne va pas être charnelle, elle va être boulimique hinhin.


    -C'est à ce moment là qu'il t'envoie un manche en bois ou fait de chair?


    J'écarquille les mirettes pointant d'un index accusateur la tante qu'a peut-être l'esprit bien lubrique.

    02/07/1463 00:11 : Vous recevez de Serance un morceau de viande en vertu du contrat de mariage qui vous lie.


    - Bingo Tante Hortense, t'avais bien deviné de la viande ! humpf l'est attentionné l'époux euh factice ? Je vais me pendre.


    Comment se dépatouiller de cette situation? On avait entamé les échanges de "bons procédés" je t'envoie une miche, tu m'envoies un bout de viande? L'idéal était de rester loin de lui. Revendre la viande et mes miches pour investir en divorce? Me pendre pour de bon? Crier au secours? Aller pleurer dans les jupons de Gueldnard ? Non, Tak? Aller me noyer au travail en pondant un texte sur le mariage par exemple ?

    [...]


edit : changement de titre : "Mes emmerdes de C. Aznavour."

_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Vera.
    [Lendemain matin on réfléchit déjà à la fin.]

    -- Chez les Von Bretzel dans une chaumière quelque part dans la capitale--

    Attachée à mon lit avec une tante Hortense qui me lorgne des yeux et le Papy Maurice qui joue au maton à la porte de la chaumière Von Bretzel. Cette nuit, je l'ai passé loin de la chambre comtale. J'étais sous étroite surveillance. Mes vieux n'avaient pas compris la définition de mariage factice. Si bien que dans le doute ils ont tenu à me garder près d'eux. Mieux vaut crever vielle fille que femme déshonorée chez les Bretzel. Dire que l'époux d'une nuit m'assurait ne me vouloir aucun mal. On aurait pu jouer à la belote ou à qui a le meilleur levé de coude, le temps de trouver les fonds pour se séparer bons amis ou ennemis.



    - Dites les vieux. Seriez bien sympa de me libérer c'est que j'ai un tas de dossiers à suivre au conseil, puis je ne dois pas louper le bain d'argile et la production de poteries argileuses pour avoir des étoiles plein les yeux tout ça.

    - Une mandale argileuse tu la veux? Pour ta gouverne la rumeur court déjà que t'es mariée à ce blondin et même que le cureton de la capitale a cru bon de bénir l'union. Je vais me le faire ce Aaron Smith!
    - Taisez vous donc Hortense. S'il vous voyait l'enrobé (qui porte une robe) de curé il changerait de bord déjà qu'il ne doit pas en avoir.
    -Hinhin. Que t'es drôle Papy, hm tu me lâches là? Je jure que je ne recommencerai plus!
    - Mon pied dans ton cul tu l'as vu? Tu ne bouges pas de là. Pas que mam’zelle est devenue comtesse qu'elle va être épargnée par mon courroux! Je vais t'apprendre ce que c'est de jouer avec le sacré lien du mariage.

    - Je sais bien que tu vois le temps s'écouler que t'es désespérée mais tout de même Véra. Maurice et moi étions heureux de voir que tu avais oublié la beuverie et que tu avais opté pour le travail sérieux pour t'en sortir et oublier ta peine. Un faux mariage ça n'existe pas ma pauvre fille, imagine bien que si on t'avait lâché cette nuit, le Sérance il ne t'aurait pas loupé. Tu voulais finir grosse? Je sais que tu tiens à avoir des enfants mais d'un mari "factice" comme tu dis NON.
    - Euh. J'crois bien qu'il y a méprise là. D'une je ne suis pas désespérée , de deux je bois encore sauf que je le fais avec modération nuance ! De trois je ne tiens pas à devenir grosse comme TOI ou toi Papy. De quatre si vous ne me détachez pas tout de suite je sens que je vais vous foutre au gnouf et vous allez savoir ce que c'est qu'être comtesse ! Namého j'ai fait une toute petite bêtise , même que j'ai prévenu le VRAI futur époux , vous n'allez pas en faire tout un foin.


    Je tente de hausser le ton tout en fermant les yeux des fois que la mandale et le pied au cul viennent dans la foulée. L'excès de confiance tue ou pire il peut vous pousser à faire des conneries, genre vous marier sur un coup de tête avec un type qui vous fout la trouille. La menace est efficace, visiblement la niaiserie c'est de famille, ils gobent tout les vieux. Les foutre au trou , plutôt crever oui. Je suis enfin libérée. Je les remercie entre deux insultes "fille ingrate", "qu'est-ce qu'on va faire de toi blabla".


    ---Taverne 1001 chopines à Limoges--

    Toilettée, coiffée et zou en route pour le bureau des pleurs , chez Victoire.
    Une missive en main celle de Sérance que je lis avec perplexité , il a l'air de prendre le tout au sérieux. Noeud à l'estomac quand j'entends déjà les gens bavarder au loin , le sujet "il paraît que Véra s'est mariée". Peut-être bien que je pourrai dire que c'est l'autre Véra, la Fouesnant qui s'est mariée pas la Bretzel. L'aura le bon dos elle est absente depuis quelques temps. C'est à cela que je songeais avant de pousser la porte et de tomber sur deux parfaits inconnus. Une femme qui se présentait comme étant la cousine de Lyse, une jeune femme qui venait de s'installer à Limoges, puis un homme dont le nom me rappelait vaguement quelque chose : Angelo.


    Ces deux là n'ont pas de chance. Faute d'avoir Victoire sous le coude, ou Thaïs je les utilise comme bureau de confesse. Je raconte ma sordide histoire et alors que je suis en train de la conter en détail , Victoire débarque.


    [Tu vas mourir, mais pas de rire.]


    Je tourne longuement autour d'un pot fictif avant de tout déballer à la blondine comtesse. Il fallait que je donne ma version avec qu'Ettore ne débarque si non c'était foutu. En parlant du loup on en voit la queue. L'impression que la taverne devient un tribunal et que j'incarne la principale accusée avec la tête de la parfaite coupable.


    - Victoire, la comtesse ne sait pas lire.

    En guise de bonjour du DiCésarini. J'avais bien insisté que c'était la faute de Piotr , pas celle de mon excès de flemme.
    - Vous êtes tous les deux responsables. Véra je vous avais dit de rester au campement de La Gaillarde. Ettore je vous avais dit de rester avec elle et de la protéger.

    Toujours ce même sentiment avec Victoire. Étrange et réel , comme si je me faisais gronder par les vieux une nouvelle fois. De faire profil bas et de regarder de temps en temps Ettore, du genre oui oui c'est sa faute à lui aussi. J'étais par moment de mauvaise foi, il paraît que c'est l'instinct humain, on veut se protéger. Pas d'usage de mensonge. Jamais. Juste profiter de quelques situations pour tenter de mettre mes malheurs sur le dos des autres c'est soulageant.

    L'Angelo qui suit la conversation qui prend la tournure d'une bonne dispute. En temps normal si le sujet n'était pas aussi délicat, je serai contente de jouter verbalement avec Ettore après tout si je l'aime c'est aussi pour sa répartie, si je le déteste à ce moment précis c'est par ce que j'ai peur de le perdre pour de bon. Je joue avec le feu et bon dieu que ça brûle. Une Victoire bien décidé à nous faire comprendre qu'on doit régler le problème. Je me souviens il y a deux jours encore , Ettore me disait la même chose "vous m'avez parlé de votre problème mais je veux LA SOLUTION, trouvez là" . Que faire? Lui dire de me filer des sous pour enterrer le problème ? Au risque de me prendre sa poulaine dans la tronche et là pour une fois ça serait justifié. Taxer Victoire encore ? J'ai trouvé la solution : pleurer. C'est ce que je sais faire le mieux quand rien ne va plus.


    -Vous ne voulez pas me pardonner! En plus vous dites que je suis volage! L'insulte. Hum. Victoire pour information j'ai dit à Ettore enfin Sérance a dit qu'on s'était embrassé. C'est tout. Un baiser. Je jure sa la tête de Papy que je ne recommencerai plus. Je n'arrête pas de m'excuser. C'est vous que j'aime Dicésarini , vous que je veux ! Faut me pardonner là.


    Victoire connaissait Sérance et pire elle me connaissait. J'étais bien forte , la tentation charnelle c'était pas mon truc du tout. Pas pour rien qu'on me disait souvent "oh la frigide" , mais le blond réussissait toujours à coller ses lèvres sur les miennes voila tout. Inexplicable , j'étais hébétée avec lui. Impossible de lui mettre une gifle ni rien, ma seule arme c'était de courir et vite. Je le trouvais entreprenant et c'était flippant. A quoi bon pleurer quand Ettore me menace de se barrer de Limoges et de quitter tout.

    - Victoire , je démissionne de la maréchaussée et je quitte Limoges.

    -Je vous interdis de démissionner.
    - HAN LA RACLURE ! Dicésarini si vous me quittez je vous TUE! Je l'avais dit. Je vais le répéter. Je démissionne de l'envie d'être en couple c'est bon là!
    - Mais non Véra, vous n'allez pas renoncer!
    - Si vous renoncez je vous égorge!
    -Ahlalalalalalala pour ça que je vous aimeuh. Aidez moi alors à étouffer ce problème. Je suis pardonnée hein?
    - Non. Filez moi une une seigneurie à 1500 écus au lieu de trois mille et je vous épouse.

    - Mais quel enfoiré! Si je pouvais je le ferai triple buse.


    Au milieu de tout ce raffuts une voix s'élève, c'est Angelo qui n'avait pas loupé une miette de la conversation. Il glisse une bourse bien pleine sur le comptoir.


    -Avec ce don.. annulé ce mariage! pour l'amour du ciel..

    Bourse ouverte, pile poil ce qu'il me faut pour faire ce que je devais faire dès le départ.


    02/07/1463 18:35 : Vous avez 'tèj' Serance, bon débarras !

    [
    - HAN MERCI MERCI , messire Angelo vous êtes un envoyé de Dieu. Dieu existe!


    J'ai toujours cette capacité à en douter quand tout partait en vrille et y croire encore quand tout va bien. Puis Angelo = ange!

    On ne sait jamais si c'est une happy end ou pas. La connerie n'étant jamais loin de moi.


    [...]


[edit fautes et y'en a encore]
Vera.
    Tirage de cartes , séance de voyance flou : Arcane.


    Les 1001 Chopines taverne de Victoire de Charmille de Kerry, c'est encore dans une taverne que tout débute. Cinq longs mois de sobriété au service de comté et une rechute vertigineuse. C'est qu'il fait bon d'avoir des amis qui invitent à la fuite du "trop raisonnable", une histoire de défi. Pour un homme qui m'a connu pompette à Limoges, à la belle époque où on me surnommait " Dame Hips", monsieur ne me reconnaît pas ? La honte qu'il disait, Véra sobre c'est tout un scandale. Je me suis donc prêtée au jeu de l'insouciance, le temps d'une soirée j'ai voulu boire pour oublier quelques maux enfouis et pour fêter des retrouvailles. Nous avions écumé les tavernes, de manière stratégique, je devais être économe et ma mie, ma chère Takoda jouait ma confidente et mon Chaperon Rousse , avec un Nizam bien décidé à me tirer les vers du nez et à me secouer de manière à redevenir cette Véra qu'il a connu jadis. Une centaine de verre plus tard , nous étions dans un état d'ébriété très avancé, nos pas n'étaient plus droit et les langues s'étaient déliées. Petite évacuation de la pression, ah que je chiale et ah que je ris comme d'habitude. Loin de l'état euphorique , on m'a fait comprendre que je n'étais plus drôle et pourtant j'avais gardé ce je ne sais quoi qui fait que même en étant comtesse je restais : moi.

    On avait causé de mon choix d'époux, incontestable à mes yeux. Mon Corse alias Tartine, Misogyne, Mégalomane, Fourbes mon Salaud à moi était carrément taillé de toute part. Je le défendais comme je pouvais, avec un sacré trou de mémoire quand il s'agissait d'énumérer ses qualités au DiCésarini. J'étais douée pour aligner tous ses défauts ou du moins une partie. Il y avait une chose qui était sûre et que j'avais dit d'une manière bien niaise et accompagné de hoquets "*hips* c'est lui que je veux, je ne suis plus en mesure de le refuser, je l'aimeuh, je ne saurai dire pourquoi, mais c'est LUI que je veux.*hips*. Jugée inconsciente ou pathétique, je m'insurgeais envers tout ce beau monde qui me conseillait de fuir avant l'engagement : "vous êtes bien mignons, mais depuis le temps que vous deviez me ramener un époux, j'attends toujours, bah j'ai du improviser, Ettore c'est mon destin!". Du genre résignée. Si tout le monde se met à me mettre un "véto" je sens que je vais suivre le chemin de certaines vielles de la famille, j'vais finir aigrie dans un coin pourri et seule , genre à Tulle ou mieux Roche'.

    J'avais donc bu plus que de raison et le lendemain soir je maudissais le Blond Balafré, qui souffrait également de la même gueule de bois que moi. Je tentais de maquiller mon état d'ivresse en articulant avec peine, Victoire était exaspérée de me voir dans cet état. Nizam lui avait gagné, en disant qu'elle avait déteint sur moi avec sa droiture, sa sobriété la blonde comtesse, moi j'avais émis un bémol , si j'avais hérité du côté sobre de Vic' elle avait hérité de quelques tares bien à moi, oui, il lui arrivait de glisser quelques jurons inconsciemment et c'était drôle. Entendre un "merde "sortir de la bouche d'une Victoire c'est comme si un pigeon se met à chier des roses , ça relève d'un miracle. Il fallait donc reconnaître que nous nous complétions. J'étais ce jour là , à la recherche de quelque chose pour décuver. C'est que Zeinar avait refait son apparition et que je voulais bien le nommer Commissaire au commerce, mais en vain, impossible de le faire, madame la comtesse était trop bourrée! Honteux. Je dissimulais comme je pouvais cette gaffe monumentale.

    Limoges, animée et les tavernes bondées. Le coeur en joie, manquait juste le Chat et j'aurai pu dire que je suis comblée. Si le Chat n'est pas là il parait que les Souris dansent et c'était un peu le cas vue mon état. Que de rencontres et tout est clair jusqu'au moment où la taverne se vide et que je suis plantée là entre quatre yeux , Victoire et un inconnu qui semble être amateur de messe basse. La conversation, je tente de la suivre, trop distraite pour m'intéresser vraiment à elle. La Blondie est plutôt taquine avec le Ténébreux et elle l'invite à se présenter à la comtesse régnante , j'ai tendance à oublier que ces moi quand je suis de sortie. Intérieurement j'aimerai bien qu'on évite de me le rappeler que je le suis, surtout en étant en pleine décuve.

    Un bandit que c'est, tout droit sorti de la mairie de Châteauroux au Berry. Je savais bien que le comté du Limousin et de la Marche accueillait du monde louche, véritable carrefour dans le Royaume et terre sainte à mes yeux. Je ne veux pas en savoir davantage, je veux juste soulager ma gueule de bois, il propose une partie de fumette , du chanvre... va pour la consommation d'herbe pour couronner le tout, une Victoire qui se lève, décidée à m'abandonner seule avec le type. Trop posée Brives, elle est enceinte et tient à préserver sa santé et c'est honorable. Me voila à prendre quelques bouffées et à faire plus ample connaissance avec : Arcane. Qui m'a un peu mise en déroute en se présentant comme étant un Poilu. Je l'avais officiellement casé dans le tiroir berricon , jusqu'à preuve du contraire. L'ivresse et l'euphorie , la drogue , il me propose de jouer à "Action et Vérité". Je suis de nature joueuse, et je tombe sur un joueur. Cela ne mange pas de pain, on se pose des questions, on opte pour des vérités, on se répond en toute franchise. Jeu de question /réponse qui se succèdent et je sens que ça va dévier , je ne sais pas pourquoi, mais c'est perceptible. Je mets un frein au jeu en optant pour une Action. Cela lui évitera de connaître un peu plus ma vie privée j'en ai assez dit et lui aussi.

    - Je vais*hips* oser le*hips* changement, on a assez *hips*dit de vérités. Action.
    - Embrassez *hips*moi.
    - Non.
    -Vous*hips*avez dit être joueuse?Juste un baiser, pas de quoi tuer*hips* un chat!

    Pourquoi me causait-il de Chat? Ses prunelles noirs me fixent et je hoche brièvement la tête. Une bise sur la joue et ça ira.

    - Ce n'est pas un baiser*hips*Comtesse*c'est une bise ça*hips*

    - ça pourrait tuer un Chat , ou *hips* mon Chat pourrait me tuer*hips*

    Le temps ou la capacité de lui raconter l'histoire du chat. Tout couple niaiseux se donne un surnom dans ce bas monde. Afin de ne pas passer pour une obsédée du DiCésarini , j'avais opté par un substitut , quand je cherchais après lui, je disais "est-ce que vous avez vu mon chat, grand comme ça, faciès à moitié ravagé ?" , les gens avaient fini par comprendre que quand je cause de Chat c'est d'Ettore. Alors en plein jeu avec l'Arcane je me disais pourquoi qu'on me cause de mon Obsession là? Le temps de me remettre de mes questionnements sans réponses, il m'embrasse avec ardeur, un coup de chaud et le palpitant qui s'emballe. L'enflure, il avait osé et même pas que je le repousse. Je me contente de le foudroyer du regard.

    -Vous avez de l'audace!
    -voyez le chat n'est pas*hips* mort.
    - Quand je cause de chat,*hips* je cause de mon promis.
    -Personne ne*hips* le saura.
    - Ma conscience*hips* elle le sait tout*hips* ça, bref à vous Action ou vérité ?
    - Action puisque vous avez osé, j'ose aussi.
    - Vous castagnez la tronche à Edvald*hips* au tournoi organisé par la maire.*hips*
    - Mais ce n'est pas du jeu*hips*l'action doit*hips*être immédiate*hips*
    -Vous *hips* dites que ce n'est pas du jeu*hips* qui a eu deux baisers *hips*enfin une bise, un baiser volé*hips* j'ai joué l'action *hips* à vous de jouer!Le vioc a été méchant avec moi,*hips* m'a balancé une cruche en pleine poire.
    - Je serai votre Champion comtesse*hips*
    - Ah?*hips* il se fait*hips* tard je dois me carapater puis...*hips* ça devient un peu malsain là*hips*

    C'est un bon joueur, assez bon en manipulation et bon fournisseur d'herbe. Éméchée , consciente de l'erreur commise et pourtant elle se réitère avant de passer le pas de la porte de la taverne. Une étreinte de trop et un baiser qui en dit long , se dire que c'est sans doute un délire éthylique. Quand je me réveillerai, je réaliserai que le Ténébreux est sorti tout droit de mon imagination fertile et si ce n'était pas le cas ?

    [...]

_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Arcane
[L'Amour et la Gloire sont semés d'embûches, pour un "preux" Champion]


Résigné, c'est ainsi qu'était au tout début du périple celui qu'on surnomme le Vaurien, surnom plus qu'explicite pour un déchet des rues, traité comme un rat de la pire espèce. Une vermine, une raclure des bas fonds, tombé des cuisses d'une ribaude pour salir le sol honorifique baptisé "noblesse", d'un de ces fameux barons qui aiment bien s'amuser dans le dos de sa femme.
C'est ainsi que, témoins supprimés, le pestiféré fut lâché dans la nature, à se cacher dans un trou avec ses semblables, cherchant à voler les escales des joyeux marchands et artisans pour survivre, sous peine d'être battu à mort si pris la main dans le sac.
La haine aux tripes depuis ces événements lointains, avec une promesse de trucider son paternel un jour, l'Arcane avait grandi et fait du chemin, qui ne commençait seulement qu'à retentir aux oreilles de ces individus bêtes et dévoués à leur royaume.


Le Berry fut le déclenchement de toute cette pagaille en ébullition. Si certains voyaient quelques faits occasionnés par la grâce du Très Haut, alors ce dernier était à coup sûr parfois perfide et taquin avec son joli petit troupeau. Prenez Châteauroux, petite bourgade paisible, pas un chat qui vive, seulement des fonctionnaires cumulant affaires municipales et ducales, au détriment du Péquenaud du coin.
C'est là que Déos eut une idée très drôle, envoyant son cher défenseur de la Foi, avec quelques comparses, pour réclamer les droits du petit peuple en revendiquant les rennes de la mairie. Et c'est ainsi, qu'avec l'invocation d'un Miracle Divin, le Sauveur et ses quatre autres apôtres, prirent la ville, devant l'adulation des habitants, enfin délivrés de la Tyrannie.
Quel portrait du messie... Encore plus sauvageon que le premier envoyé sur Terre ! Une crinière d'ébène aussi sombre que les plumes d'un corbac, annonciateur de la mort et de la désolation, qui se reflète dans ses iris par l'absence de joie de vivre. Le teint morne d'une contrée maternelle lointaine, étrangère pour lui, ne fait qu'enliser cette image brillante qu'on peut retrouver dans les écrits. Parfois, et secrètement, il aime penser depuis gamin être une sorte d'incarnation divine, tels les écrits grecs que ces affreux moines copistes lui ont fait lire : l'Aigle du Caucase.


Cinq nuits, c'est le temps que dura la lutte spirituelle et de bonté de la confrérie divine, armés seulement de chariots, de fûts, de bibelots et de bouquins pour barricader les lieux et repousser les autorités qui refusaient de croire en l'intervention du Père à tous.
Ce passage de sa vie avait marqué un profond tournent, il s'était retrouvé plus ou moins, officieusement, le génial et ingénieux Penseur d'idées pour le salut de l'humanité, de ses nouveaux comparses.
Ils avaient subi tant d'épreuves, notamment faire montre de bonté et générosité en laissant leurs biens à la province, pour faire retraite en un petit coin pauvre (les geôles), dépossédés de tout, sans manger ni boire, pour une durée de six à quinze jours selon les individus... Et pour exprimer leur joie, qu'ils n'oublieraient jamais ces pauvres castelroussins, ils ont réalisé un feu de purification éternel au pied de la municipalité, tout en dansant comme le créateur les avait fait de base, c'est à dire nus...


Mais c'est bien vite qu'ils durent partir sur les routes, vu le manque de respect des traditions ancestrales, et se diriger ainsi, de base, vers Toulouse. Le Vaurien n'était pas pour, trouvant l'idée du frisé malbais... Pas assez materné; complètement hors philosophie du mode de vie qu'ils avaient choisi. Cependant, le lieu était propice pour convertir quelques âmes égarées et seules, ce qui l'avait finalement conduit à poursuivre.
Traversant les villes avec le peu qu'il gagnait, une pause s'imposait en capitale, qui était de loin la plus vivante et propice à la spiritualité depuis qu'il avait commencé son voyage. Rapidement, à l'affût des personnes en ville, une action divine vint s'abattre alors une autre fois, lorsqu'il rencontra une brune du nom de Vera. De suite, il l'avait pressenti, leurs destins étaient emmêlés, et apprenant petit à petit à l'apprécier, il lui fit découvrir cet art de méditation profond dont lui seul, et quelques rares initiés, connaissaient le secret. Un peu d'eau bénite pour accompagner le voyage intérieur, avec des herbes à essence de relaxation, ils eurent un échange entre leurs âme, un emmêlement.
Et bien vite, sans trop s'en souvenir par cette soirée mémorable et intense, il se retrouva champion de la Régnante du Limousin, qui n'était autre que la donzelle avec qui il eut... un partage pieux de l'aspect de leurs âmes respectives.

Fin de l'épisode chaste, on enlève la censure de la pureté.


Quelques soirs s'enchaînèrent depuis l'inscription à ce joli petit bordel en prévision aux abords de la lice, querelles, baisers, et menaces tourbillonnèrent entre le vile individu et la belle Comtesse. Plusieurs fois l'Audacieux avait rabâché qu'il partirait, mais, cette fois, la brune fit fort, lui interdisant par les autorités mêmes du Comté de ne pas partir, sans quoi il serait amené devant la justice, encore oui... puis probablement planté par les geôliers, pour finir par gisé dans un fossé, la pleine place que tout le monde lui a déjà attribué depuis sa naissance.
Furieusement enjoué de cette épée de Damoclès qu'elle lui avait placé au dessus de la gueule, la fourbe, le Vaurien continuait de se noyer dans l'ambre que contenait sa bouteille. Curieux état que voilà, mélange d'ivresse, frustration, dépit, jubilation, euphorie planante.
Son chemin du soir s'arrêta devant une garde aux abords de la porte de la ville, où il put admirer encore cette affiche qui le visait, décrochant un sourire arrogant en s'amenant vers l'un des gus qui faisait le guet.



Hey l'ami, belle soirée hein... Pouvez m'dire ce qu'il y a écrit là ? J'y vois plus rien.

Et alors que le couillon s'exécutait, les braies se dérobèrent légèrement juste histoire de laisser son cinquième membre se soulager, tout bonnard... En plein sur les bottes de son interlocuteur.

Ah bon sang, que ça fait du bien...

Mais qu'est ce que vous fichez vous ?! Vous 'êtes complètement malade ! Vous allez voir !

Et, voyant la belle poignée de la rapière du garde scintillé sous l'éclat lunaire, le Vaurien s'en empara pour la lui prendre d'un geste habile, tout en bougeant de manière assez adroite sur ses deux jambes. Pas défoncé à moitié le bougre. Souriant comme un enfant qui tenait un en-cas à son guignol de camarade, il agita la lame sous le menton.

Ben alors... Tu vas faire quoi ? Gras du bide... Vas y dis ? Oh c'est ça qu'tu veux ?

Sieur, arrêtez...! Voyons, soyez raisonnable, rendez la moi. Oui ! Arrêtez de l'agiter comme ça vous allez me crever un oeil ! N'empirez pas votre cas !

Continuant de gigoter et d'emmerder le pauvre gus que Deos avait choisi pour se défouler, le Vilain tourna la trogne vers l'enclot à porcs non loin, et surtout... la Mangeoire encore pleine. De quelques pas sautillards, il s'en rapprocha pour agiter l'arme au dessus, s'amusant de voir suer et paniquer sa victime.

Faites pas ça ! Mon supérieur va me tuer si elle n'est pas propre pour l'inspection matinale ! Pitié !

Oups... Trop tard !

Aussitôt dit, aussitôt fait, la lame de son poids disparut bien vite sous le tas gras et pâteux de la nourriture, et le bon petit soldat chouina pour vite se pencher et essayer de la retirer, délicatement, essayant de ne pas salir son uniforme. D'un geste vile, le ténébreux lui fila un petit coup de pied dans le derrière tendu, laissant fondre le visage grassouillet dans la mangeaille. Le cauchemar ne faisait que commencer, cette nuitée...

J'étais sur que t'avais envie d'y goûter mon cochon ! Ah ah !

N'attendant pas son reste, le noiraud fila en voyant la rescousse se rameuter vu le bordel qui s'enclenchait, petit à petit... La Gloire, chacun peut la définir selon son genre. Les fiers soldats veulent de belles batailles et médailles, les régnants veulent des mandats prospères et enchaîner les fiefs, et le Vaurien... lui désire accumuler les bourdes et se faire huer des autorités, enfin, ce soir.

Hey les gars ! J'suis sur que vous la connaissez pas celle ci !

BRAN-LEUH BRAN-LEUH, BRAN-LEUH GERMAINEUH CA FAIT DU BIEEEEN ! [...]


Et dans sa lancée, poursuivi par un petit groupe de la milice, des têtes dépassent parfois des chaumières, râlant et rouspétant après lui.

Mais il va pas la fermer c'lui là ! Faites que'qu'chose ! Incapables !

Arrivant au devant des portes, où toute une ribambelle l'attendait avec impatience, le brun s'arrêta, ainsi que ses coursiers. Jaugeant la situation, pour mieux en dénicher un sourire goguenard.

Alors ? Parait que j'ai pas l'droit de sortir ? Et si je pose un pied derrière les murs, j'ai gagné ? Attention... J'ARRIVE !

Ni une ni deux, dans sa démarche bancale, chevelure au vent, il s'élança à tout va droit sur la ligne de miliciens et soldats, comme à la soule, préparant son bras pour passer en force, jusqu'à ce que... au dernier moment, son pied s'emmêle avec son frère, l'envoyant très lourdement bouler dans le tas, percutant même un bouclier dans la gueule, avant de finir à terre, derrière les murs... Très vite enseveli sous tous les gars qui se jetaient sur lui, brandissant juste son bras vers le ciel pour dire :

J'ai... gagné... j'suis... passé... P'tin j'vais crever... Vous... m'étouffez...

Il le savait, fallait pas s'enticher de ces nobliaux, où il finirait par vous planter tôt ou tard. Le seul gain qu'il tira de cette agitation fut d'être tabassé, écrasé, presque défiguré sous les gonflements qu'il mangea, avant d'être jeté dans une geôle des plus puantes, sales, dépossédé encore une fois de tous ses biens, pour dormir avec la compagnie des rats et autres saletés. L'avantage, c'est qu'il n'en avait cure, il était déjà sonné.

Le Tournoi s'annonçait bien... L'était déjà quasi mort, le Champion, tout glorieux qu'il était déjà.

_________________
Vera.
    [ Celle là tu ne l'as pas vu venir]

    Se prendre en main et vite, se barrer de Limoges, le prétexte était le bon. Des élections municipales à encadrer, puis une chasse aux cons en bon et du forme. Tulle c'est un peu le plan : asile. Cité morte , où je peux méditer en paix et surtout me refaire une santé mentale, du moins c'est ce que je m'imagine. Inutile de dire que c'était perdu d'avance. Tout part en vrille, rien n'est blanc ou noir, tout est si gris. Faire plus ample connaissance avec un élu : Pikret , et s'en mordre les doigts à sang. Ce n'était pas possible que le comté puisse abriter du monde aussi étrange et pour une fois ce qualificatif on ne l'utilisait pas pour moi. Des dialogues de sourd, des coups de gueule et des insultes qui fusent puis des menaces, que c'est bon de menacer et de se dire que la voix du peuple n'est pas stupide , elle est pleine de bon sens, faire confiance aux électeurs et se dire que tout finira par bien se passer, tout s'arrangera ma Véra, après tout Dieu est avec toi et il t'envoie ses élus : Grégory en apparence pour Tulle.

    Pour couronner le tout, dieu était tout aussi joueur que moi, il m'envoyait aussi d'autres signes plus bizarres, sous l'apparence d'homme au discours assez surprenant. J'avais prévenu le futur époux de cette escapade et j'avais prévenu sur le tard ce que je n'ose qualifier "d'amant". Je le surnommerai plus tard , le Parasite envoyé du Sans Nom, Créature tentatrice et c'était loin d'être du Sérance lui, à quoi bon me plaindre à Thaïs, ma mie ? à Victoire, même à Gueldnard ? Je m'étais enfoncée toute seule comme une grande dans un ravin, bien profond.

    J'avais eu envie d'être honnête avec Ettore, le prendre entre quatre yeux et lui dire que, j'avais "encore" merdé, que j'ai fait une rencontre , que c'était parti en vrille, que j'avais flirté tout ça. Le Corse s'était insurgé curieusement , à sa manière aussi extraordinaire en me posant cette question qui reste faire écho dans ma caboche " ne me dites pas que vous êtes enceinte!!!!!!" C'était là, sa seule et unique préoccupation. Il fallait l'interpréter comment ? "Ranafout, vous pouvez y aller, tant que vous me faites pas de gosses " . Je m'étais confondue en excuses, sincèrement navrée , était-il blessé ? Possible, son égo surdimensionné avait peut-être pris une claque , alors qu'il y a quelques mois je lui faisais promettre de ne jamais me blesser, j'y allais un peu trop fort en provocation et on dirait qu'il l'avait bien gravé dans sa mémoire , en un le mariage factice avec le Sérance puis en deux cette confession merdique comme quoi je joue à cache cache avec un dénommé Arcane qui visiblement me plaît et souligner un fait ultra personnel. "Non mais Ettore, je sais pas comment vous expliquer ça, je vous aime platoniquement tout ça, je ne veux que vous tout ça" et se prendre une gifle démoralisatrice " m'aimer platoniquement vous dites, vous donne le droit de vous envoyer en l'air avec un autre ?" Et Vlan dans les dent Von Bretzel, le DiCésarini est en train de te requalifier en mode "trainée" et à toi de douiller , ton égo il s'en sort bien? Comment faire ? La jouer hyper indifférente comme il sait le faire lui, ou monter au septième ciel, mais pas façon "joie, bonheur" , plutôt , colérique et c'est la fin du monde .... Ne pas crier, ne pas le faire crier, ne pas pleurer , ne pas se mettre à genoux et le supplier de ne pas se barrer, rester planter là avec les mirettes larmoyantes et se dire que même Papy Maurice s'il était dans cette taverne à m'écouter il m'aurait pété les dents.

    En attendant je m'appuyais lâchement sur le soutien de Victoire, qui tentait avec bien du mal à recoller les morceaux à sa façon, c'est à dire en faisant en sorte de retourner la faute sur le DiCésarini. Oui, se serrer les coudes entre femmes, le souci c'est que Victoire elle est tellement sage et posée qu'elle n'aurait jamais eu elle à se retrouver dans une telle situation. Inexplicable, j'étais désespérée , aucune envie de faire culpabiliser le fiancé et encore moins de le pointer du doigt. Mon avocat aux couleurs de Brives plaide "l'absence et le manque ", ma bonne conscience me montre son pouce en l'air et me murmure " t'as bien fait de tout lui balancer c'est honnête, c'est tout toi ça ", puis de l'autre côté la vilaine conscience qui me montre ses deux majeurs en l'air , bien mécontente "ton honnêteté tu sais ce qu'elle va faire de toi? Une vielle fille, c'est tout ce que tu seras !" . Combien de prune me faudra-t-il pour oublier ce triste passage de ma vie ?

    Combien d'encre devrai-je faire couler pour que tout redevienne comme avant? Aucune idée, s'accrocher au travail au conseil comtal et oublier ce détail de ma vie privée qui se révèle être un réel chantier. M'apprêter à détester le Ténébreux comme je pourrai éventuellement me mettre à l'adorer ? Détester tous les hommes ?

    Tulle donc, regarder le panneau d'affichage municipale avec un air plus que désabusé et entendre encore la voix de Sérance que j'ai voulu rouler.

    On m'avait soufflé un "Véra , le népotisme c'est vous!"
    J'y ai répondu :
    euh ? D'où que Grand Père Maurice ou la Tante Hortense font de la politique s'il vous plaît hein?
    Véra vous êtes une manipulatrice !
    J'y ai répondu aussi
    euh? D'où que je manipule, attendez j'ai plus aucune ficelle, je ne tire rien du tout moi, j'ai pas de marionnettes à mon service! Tout le monde est libre de faire ce qu'il veut hein.
    Ils ont dit plusieurs fois "dans ce cas on peut démissionner "
    J'ai répondu :
    euh? Démissionner et je vous fais pendre par les chevilles, ou ailleurs,
    je me tue, je vous marie, je vous épouse !
    Bref , avec un peu de réflexion, j'avais réalisé que malgré moi, j'étais devenue manipulatrice , c'était devenu naturel et c'était un triste constat.
    Sérance j'avais envie de le punir pour tout le mal qu'il pouvait me faire à Limoges, en réalité je voulais surtout tester sa loyauté à Tulle, voir s'il était capable de servir le comté ou me servir sans me faire un coup de p***. Si demain on lui accorde le droit de monter une compagnie, serait-il loyal?
    Sacré connerie à peine arrivée à Tulle, monsieur monte sur ses grands chevaux et me reproche mon attention de vouloir le clouer à la mairie de Tulle, juste pour avoir la paix à Limoges et le freiner dans son ambition démesurée. Il faut l'admettre je voulais le rouler, mais il me le fait comprendre qu'il est mécontent et voila qu'il s'octroie le droit de me sauter dessus, me demandant son "du" , me prenant pour une de ses filles de joies. Pleurer et le menacer de mort , rien à y faire, monsieur sait foutre la trouille. Je trouverai bien un moyen de me venger de lui. Pas question de causer de solution judiciaire, quand une poignée de mercenaire peut me rendre ce service.

    Alors que je déprime en silence attendant le résultat des élections municipales, je tombe sur un fantôme du passé. Un "prétendant" encore un... et si l'irlandais s'amusait à l'époque de me flatter en son patois, ce jour il me glissa un "je vous aime" et une invitation à me barrer avec lui.

    La détermination de certains était tout aussi flippante que la mienne.
    La peur au ventre et l'envie de tout envoyer balader , avec l'impression que le temps me joue et des tours et que je veux juste ne pas me laisser aller. Pourtant les bras du Ténébreux m'attirent , puis mes chances de foirer ma promesse de mariage s'accroit de jour en jour.

    Mission comtale bouclée et nous revenons à Limoges. Loin de tout et de ce "je vous aime" qui est un peu de trop sur le tableau de mes emmerdes , ce qui aurait pu être émouvant il y a quelques mois, était devenu si dur à entendre, blessant, comment ne pas blesser les gens qui admirent de trop ? Comment repousser avec du tact et ne pas faire espérer ? Comment dire clairement que mon destin est scellé que j'aimerai bien qu'on m'aide à concrétiser cette union avec le Corse , que la quête de l'époux reste un souvenir lointain.

    Un tas de missives, des destinataires différents, des noms qui reviennent, puis cette moue dubitative... une bouteille de prune à la main.

    - Humpf.*hips* Je veux plus être en couple. Je démissionne définitivement de l'envie d'aimer , ça va aller, *hips*ils me *hips* brisent tous le coeur*hips* au final et ils en veulent*hips* TOUS à ma Fleur!


    D'une porte qui s'ouvre et de la silhouette du vieux qui débarque, boitillant canne en main , qu'il agite comme une arme.

    - Par ce qu'ils sont nombreux ?!

    -hinhin *hips* déjà que j'arrive pas à gérer avec un*hips* Papy Maurice*hips* il y a juste *hips* un seul *enfin non* un que j'aime beaucoup comme toi, *hips* t'sais que je t'aime grand comme ça toi? hein. T'es l'super homme de ma vie toi*hips* au moins tu veux pas ma FLEUR toi!*hips*
    -Humpf.
    - T'as pas les mains *hips*baladeuse*hips*, tu peux m'aimer*hips* sans me toucher*hips* Papy , les hommes si t'es pas*hips* tactile*hips* t'écoutent pô *hips* t'aiment pô *hips* sont*hips* sales*hips* méchants*hips* libi*hips*dineux* hips* ahlalalalalala
    -HORTENSE nous avons un problème!
    - Je vais très bien*hips* je vais juste finir vielle fille hinhin*hips*
    -Je ne lui parlerai pas tant qu'elle est dans cet état! Va savoir ce qu'elle a fait à son fiancé encore! T'es partie te remarier en "factice"?
    - Non*hips* j'ai été *hips* trop honnête hum *hips* mon fiancé je l'aime comme j'aime papy*hips* j'ai un petit peu beaucoup flirté*hips* avec un bellâtre *hips* l'embrasse comme un dieu*hips* Bon dieu ça devrait*hips* être interdit *hips* d'être aussi *hips* attirant* je vais aller *hips* prier longtemps après mon mandat je jure*hips*.


    Une main droite du Grand père qui dessine ses empruntes sur ma joue gauche, puis la main droite d'une vielle tante qui fait le même geste dans la foulée. De quoi me rendre plus malheureuse que je ne le suis. Le monde est injuste et les deux crapules ici présente sont là pour me le prouver.


    - Ouin ... m'avez toujours dit*hips* faute avouée* hips* faute à moitié pardonnée *hips* vous êtes de vieux menteurs!

_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Vera.
    [ Interlude : Parce que dans ma vie y'a pas que la guerre, les cérémonies mondaines , et la politique il y a aussi Le Dicesarini . ]



    C'est que dans cette vie de Comtesse starlette improvisée mode renaissance on pourrait en oublier que en dehors du travail, j'avais une vie privée. Le temps de la maladie et de la trouille de la Mort s'était dissipée. J'enchaînais donc les jours de réunion de conseil comtal, une situation sanitaire qui fout la pression, des incompatibilités d'humeur qui se révèlent , un peu de boxon avec des brigands qui n'était pas du tout programmé dans le planning comtal , bref au conseil c'était effervescent on pouvait sentir la température montée , puis la perte d'un garde fou dans un conseil qui n'était pas du moindre se fait sentir. C'est si bon d'avoir un médecin au sein d'un conseil si apaisant on discute jusque à pas d'heure, on chiale enfin je chiale, et je fais dans l'égocentrisme psychotique comme si tout les malheurs du monde me tombaient dessus en même temps, en vérité c'était toujours comme ça . Dire que j'avais balancé que Blanche Malemort était parano, moi c'est le pompon , la Totale des tares , tout est exagéré la joie, la tristesse, la colère, la fatigue, la maladie. Zeinar en avait un de chantier médical avec moi, il était dans la merde faut dire ce qu'il y a.

    Alors ces gens là niais et amoureux fous , que je pouvais voir passer par là, ils pouvaient me rendre un poil jalouse, par ce que quand je voulais passer à autre chose, me distraire, décompresser , que j'allais donc comme toute bonne femme vers mon précieux promis en quête de réconfort de consolation .... J'étais grandement servie.

    Ettore quand je le vois, mon coeur il fait des "boum boum" , comme que j'aime à lui dire "il me s'excite" mais de manière fort peu élogieuse. Rien de bien sensuel ou coquin entre nous c'est fortement platonique et c'est imprévisible. Si bien qu'il m'arrive d'avoir un plantage de cerveau et je me demande comment il a réussi à me prendre dans ses filets... Sauf que lui et moi c'est ainsi fait, je le veux , il me veut, je le le hais, je l'aime , le déteste, l'adore. Je ne sais jamais comment ça se passe avec lui , c'est toujours si imprévisible que quand je le vois , je suis souvent surprise par ce qu'il va me balancer.

    Ce jour là , je lui avais demandé gentiment de quitter l'armée, c'est que mon Corse avait quitté son uniforme de potentiel pleutre pour me démontrer qu'il avait de la poigne, de l'assurance à castagner du vilain et à défendre le comté... Je ne saurai dire si je l'ai menacé pour qu'il y aille ... J'admets qu'entre lui et moi il y a tellement de menaces , nous sommes obligés de tout négocier, moi en bonne commerciale je tente le tout pour le tout et lui en bon radin il est difficile en affaire.

    Bref, il me rejoint à Guéret, au moment où j'en ai le plus besoin, la nécessité d'avoir une épaule sur laquelle je peux m'appuyer et aussi pleurer quand tout va mal, car je suis une pleureuse c'est ainsi fait , et j'assume très bien cela. A quoi bon refouler la détresse quand on peut l'exprimer et faire chier le monde et récupérer ma joie de vivre juste après , une fois que le cafard est passé? A faire la quête d'optimisme et rechercher les bons mots chez l'autre, ceux qui donnent envie de continuer à vivre sans envoyer chier tout le monde.

    Il était là, pour un "soldat" improvisé il sentait bizarrement bon, comme quelqu'un qu'a pris une bonne toilette ou bien quelqu'un qu'a fait l'école buissonnière au lieu de suivre le mouvement de la soldatesque comtale.

    Je le jauge du regard inquiète, par ce qu'à son entrée dans la taverne ,( pourquoi suis-je toujours obligée de souligner que nous passons notre vie en taverne lui et moi? comme des ivrognes ? C'est par ce que c'est toujours dans les tavernes que naissent les plus belles Histoires , voyons!) , il me glisse donc un :

    - Bonjour Ma Douce.

    Quand j'entends ça alors que j'ai les yeux sur un parchemin, je me dis que c'est un client qui cause au mur ou à sa compagne , je relève le menton et constate que c'est le DiCésarini qui use de mots doux à mon adresse. Alors l'effet escompté est là.

    - Hm, bonjour mon Ettore, je suis contente de vous revoir enfin, tout va bien? ....

    Je marque là l'hésitation, par ce qu'un DiCésarini qui commence son entretien avec un "ma douce" ça sent jamais bon à la suite. Il cache un truc, je l'observe un temps et voit s'il est blessé, s'il a l'air mal en point.

    - J'ai un problème je ne suis pas payé ! Je ne vous raconte pas comment c'était, je me suis fait chier là-bas, en plus ça sentait la pisse! Pourquoi je ne suis pas payé ?
    - Vous étiez dans la pampas ça va venir, puis je vous rappelle que vous n'avez pas cessé de dire que vous êtes riche blabla, que vous ne savez pas quoi faire de vos ronds, vous n'allez pas crever de faim, patientez s'il vous plaît...


    De tenter d'être vraiment douce pour l'heure en essayant de détourner la conversation, nous ne devons pas causer finances. Il va encore me la jouer pauvre de chez pauvre à s'insurger sur les retards de salaires , je m'agrippe alors à un détail quelconque.


    - Alors la vie de soldat? Les autres vont bien, Cylouan a dit qu'il ne vous avait jamais vu, vous faites tente à part?

    - Je ne me mélange pas aux bouseux moi, ça sentait vraiment mauvais, cette odeur de pisse ... je ne peux pas..
    - A tout les coups c'est Cylouan il a trop bu il s'est lassé aller halalalala, pis c'est bien de se mélanger mon Ettore, la camaraderie tout ça , tout ça.


    C'était rassurant qu'il aime la propreté, les mauvaises odeurs je n'ai jamais aimé, quand j'ai ouvert ma boîte de charpenterie je me suis retrouvée à faire un tas de baquet de bain, et à voler les savonnettes de toutes les villes voisines juste pour que ça sente bon partout, j'en ai même offert un au taudis de Limoges pour que ça sente bon même chez les vagabonds. Je songe au reste des troupes soucieuses puis les chasse de mon esprit , faut que je pense à moi juste un peu là.



    Le récit qui va suivre est susceptible de choquer les âmes sensibles, merci de vous arrêter là.


    - ahlalalala , Arry et ses troupes ont chopé du monde, et les troupes de Raspoutine que dalle, ils doivent avoir faim d'action mes pauvres chéris , puis on les fait marcher à la carotte en racontant des trucs sales sur ces pauvres filles , du coup si nos soldats leur tombent dessus, le Limousin et la Marche et ses soldats vont avoir une réputation de violeur , bandits sexuels quoi ... Han la dernière fois j'étais avec les troupes, il y avait une bonne partie des gus de la COLM ça ne causait que de cela!

    - En attendant, je ne dormais pas dans la même tente, j'ai essayé mais vous pouvez les voir se dandiner seul sous leur couverture , je vous assure que si vous mettez une vierge dans leur lit après leur passage aux soldats, pas besoin de coucher pour qu'elles tombent enceinte!


    C'est alors que nous avons entamé une conversation des plus curieuse. Il m'a balancé des explications vaseuses, comme quoi la soldatesque se touche la courge, j'ai pensé à la marmite, ils préparaient la soupe? Non, puis il a commencé à utiliser des termes assez spéciaux, des métaphores bien tendancieuses et là, je comprends donc que les soldats ça peut se faire plaisir tout seul avec les mains sans bonne femme.
    Je trouve la chose bizarre et je repense à une conversation passée avec le teuton Jurgen qui m'avait demandé s'il m'arrivait de me toucher ? J'y avais répondu je me souviens "bah qui ne se touche pas dans la vie ? " en gros je me touche les cheveux, je me lave avec les mains , donc oui je me touche, ensuite il a été plus clair, il a demandé si m'arrivait de me caresser toute seule et là, bon bah il en a pris pour son grade le teuton. Namého je suis pas une malade, pourquoi je m'auto caresserai d'ailleurs ? Pour le coup aujourd'hui en taverne j'avais le DiCesarini qui avait éclairé ma lanterne ( mais non pas CELLE LA, pervers!!!!)

    Il arrivait donc aux hommes de se toucher, les femmes aussi, par contre j'avais bloqué sur la possibilité qu'une vierge puisse tomber enceinte juste en utilisant les draps de ces types du coup j'étais très très intéressée par cette histoire.

    -han DiCésarini c'est possible ça ? On peut ? HAN mais c'est magnifique.
    - euh , Véra, mais non, mais non...
    - Ahlalalalalala. Mais c'est génial ça! Mais Ettore mais, c'est ce que JE vais faire quand on sera marié, vous vous toucherez comme la soldatesque et vous me filerez vos draps, comme ça y'a pas besoin du coït c'est BEAU.
    - Non, mais je ne me touche pas moi, non hein, c'est crade, je vais vous en faire naturellement. Mais Véra vous savez comment on fait les bébé ?
    - Bah franchement DiCésarini vous me perturbez tous, l'autre fois Arry et vous aviez dit que parfois suffit de se regarder dans le blanc des yeux de manière intense et on finit grosse? Puis vous avez dit c'était une blague après... Par contre j'espère bien que le coup du drap c'est vrai hein , hein que c'est vrai on fera ça hein? Si ça peut m'éviter le coït et la mort par le plaisir comme Mamie Gertrude ça serait bien.


    Il me regarde l'air consterné. Celui qu'ont les hommes quand ils n'arrivent pas à choper, la détresse ? Ou plutôt il était sceptique, est-ce que je me foutais de sa poire qu'il se demandait sans doute ? Devait-il se farcir une séance d'éducation sexuelle à sa promise ignare ? Il était gêné , vrai que le sujet était tabou entre nous, nous ne l'abordons jamais , jamais. Que j'avais beau avoir eu quelques flirts avec d'autres, avec lui ce n'était pas du tout le cas, on s'en arrêtait au simple baiser frontal et c'était déjà assez gênant. La pudeur qui tue et surtout , l'impression d'être comblée, satisfaite juste platoniquement, pour la première fois , j'avais un homme qui ne pensait pas qu'aux miches et ça c'était beau. Sauf que bon je lui en demandais peut-être trop là et que ce jour là c'était les questions de trop , puis les conditions louches de trop. J'étais en train de lui proposer un avenir conjugal sans plaisir charnel là avec la solution "drap souillé" fallait juste qui m'explique comment marche le délire, par ce que bon, que ce soit avec un drap ou avec lui même , c'était le boxon dans ma tête.


    - Non. Non Véra je ne ferai jamais rien TOUT SEUL. Je m'occuperai de vous, vous n'allez pas mourir , regardez Victoire est-elle morte ? Les autres femmes aussi?
    - Bien je ne sais pas DiCésarini peut-être qu'elles ont utilisé le drap du mari aussi hein!
    C'est peut être comme avec les plantes on les arrose ça pousse tout seul...

    - Hm c'est un peu de ça oui, vous serez ma plante je vais vous arroser... hm...

    Va pour encore quelques minutes d'explication du DiCésarini, pour me convaincre que cette histoire de drap c'était juste une invention de sa part , que ça n'existait pas. Qu'on était obligé de passer par la case coït et là, il a tué ma source de joie de la journée. La découverte d'une solution pas vraiment mortelle et encore moins sale pour avoir des enfants. La gêne s'installe, on essaye de basculer à nouveau sur un sujet plus neutre, les finances ? La politique ? Le mariage ? Bingo ça sera le sujet justice.

    - Vous n'avez pas forcit un peu Véra?

    Zut , il a choisi un autre sujet de discussion. Suivons le.

    - Comment ça ?


    Alors qu'Emeldiz débarque et demande si elle dérange, je veux comprendre ce qu'il me raconte. Les seules fois où peut nous déranger c'est quand je veux l'étriper, lui sauter au cou mais pas pour les mêmes raisons que les couples lambda, moi quand je veux lui sauter dessus c'est au sens littéral du terme mais de manière violente, genre jusqu'à ce que le décès s'en suive si possible. Alors à ce moment là, Emeldiz elle dérangeait pas du tout , par ce que je n'avais pas encore bien compris le sens du terme "forcit" du Dicesarini.

    - Je trouve que vous avez ... pris ..enfin que la surface où vous vous asseyez doit être plus large que ...vous avez pris du enfin en bas euh là.

    - Entendu alors vous aussi comme Diablo vous allez bientôt me servir du "truie" par ci et par là, en gros j'ai du gras par là? Vous dites que je suis grosse quoi c'est ça ????


    La Louve Emel comprends mieux mes explications sur le "sauter au cou" selon Von Bretzel, du genre je veux l'étriper là tout de suite et c'est tout à fait motivé. Il s'enfonce un peu plus dans ses explications, me balançant cela.

    - Encore un peu et avec des hanches comme celles-ci, si vous êtes enceinte le bébé va glisser tout seul!


    Autant dire qu'il avait signé son arrêt de mort, Emel en profite pour s'éclipser.

    Alors que je me bats pour prendre soins de moi, que je me tartine quotidiennement la façade avec de la pâte d'argile, que je me farcis des heures de toilettage et bien être pour être au mieux de ma forme même quand tout va mal, monsieur n'a pas trouvé mieux de fixer mon arrière train , lui le visage il s'en cogne , finalement il ne déroge pas à la règle, tous les hommes sont pervers même les DiCésarini!

    Les insultes fusent assez rapidement.

    - Ah par ce que c'est carrément ça ? Dans ce cas, c'est avec plaisir que vous allez m'acheter mes robes grandes tailles, mon cher futur époux.

    -Mais non, mais non, mais non, on découpe au couteau les côtés , on vous rentre avec un chausse pied ça va aller hein...

    - ah non, les vêtements l'allure c'est sacré, voyez DiCésarini dans ma vie je peux crever de faim ça me dérange pas et ça m'arrive très très souvent et j'avoue qu'on m'a souvent dit sac d'os au lieu de truie ou sac de gras mais c'est pas un souci, je ne veux pas être frusquée comme une clocharde et si ça vous dérange pas alors que je sois habillée comme une vulgaire vagabonde, vous ne trouverez aucun inconvénient à ce que je refuse mon fief de retraite ? Comme ça vous et moi on vivra comme des vagabonds, je serai VOTRE grasse vagabonde.

    Jolie pied de nez que voila, bah oui il me blesse, je le blesse à ma façon sauf qu'il n'a pas perdu sa répartie il riposte le malotru.

    - Je ne crois pas non, vous savez quoi Véra, nous allons nous marier après votre mandat, quand vous aurez accepté votre fief.
    - HAN L'enflure! Je savais que vous étiez un arriviste mais alors là! Vous savez quoi ? Je vais me marier avec vous, une fois mariée vous l'aurez votre fief de retraite DiCesarini, sauf que zut alors je vais le RENDRE !
    - Vous faites ça Véra, je vous égorge!
    - MAIS VOUS NE M'aimez PAS ! mais quel salaud, mais quelle ordure, mais pourquoi vous me blasez, pourquoi je vous aime plus que vous ne m'aimez !


    Je chouine comme bien souvent et me lamente sur mon sort de mal aimée, puis entre quelques sanglots je le menace, puis je lui déclare encore et encore ma flamme, puis je l'éteints encore à coup de larme , puis à nouveau je lui dis que je le veux , puis non je ne le veux plus mais si encore je le maudis, et il se raccroche à quelques branches à cette manière là :

    - Non, mais non, mais non, je vous aime Véra, je vous aime Très Très Très beaucoup , mais j'aime aussi le comté, je dirai que c'est 50/50 voyez ?

    J'ignore où il a appris l'art de la séduction, l'art de se foutre la tronche des gens, mais en tout cas, j'aurai bien aimé être allée à la même école que lui. Il était doué, il y avait des "très très " de plus devant Véra et devant le comté il y en avait qu'un seul, résultat, l'amour me rendait à nouveau aveugle et je gobais ses conneries... du moins à moitié.

    - Moui. Vous avez le mérite d'être honnête , le premier jour vous l'avez été, en réalité je me dis que vous êtes né pour tuer l'Amour vous. Je ne peux pas vous en vouloir, je crois que je savais où je mettais les pieds avec vous dès le départ... pas faux que les gens ils vous trouvent arriviste .... l' Amour cette connerie, vous m'avez aveuglé. Je vous hais là. Sérieux.

    - mais non, mais non, vous m'aimez, je vous aime aussi, mais j'aime aussi le comté de retraite , hein et je ne suis pas un arriviste , tout de suite les grands mots hum...Ce n'est pas comme si je vous avais caché ma nature le premier jour , j'ai été très honnête je le suis encore.
    -votre sens de la répartie m'a manqué ..ça fait du bien de vous retrouver... Niveau violence votre coup lingual est plus fort qu'une mandale , c'est blessant...

    - je vais vous en donner des coups lingual et pas que ça moi mmm.... vous allez voir...


    Je m'empourpre et lui réalise la teneur de ses propos, il tente de se raviser ...Finalement il fallait mettre un terme à cette entrevue , se trouver un autre sujet .... une porte de sortie... Hop baiser frontal et je me carapate. Il se sauve au tribunal, l'air échauffé juste avant de m'avoir balancé que l'abstinence ça faisait déjà quelques mois qu'il y avait le droit que j'avais intérêt de ne pas pousser le bouchon plus loin. Quant à moi , je prétexte que j'ai des courriers à expédier et que finalement c'est vraiment chiant de causer de ce sujet avec lui, le malaise! Je fuis une potentielle maladresse et respire un coup, le plaisir de le retrouver est là, le plaisir de le vouloir pour époux aussi, par contre mon imagination s'arrête là, c'est si beau l'amour platonique ! Mais est-ce que c'est la même vision de la chose pour lui?



_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Vera.
    Ils ont essayé de me tuer ... mais j'ai dit non, non, non.


    Cette histoire comme toujours a vue le jour dans une taverne. "La Porcelaine d'Aristote" , nom qui prédit de la sagesse et pourtant c'est bien là que j'ai hérité de mes plus mémorables bitures. Ce matin là je vantais encore mes mois de sobriété et je me félicitais d'avoir su me sevrer toute seule, sans aucune aide (mensonge : avoir des charges et des responsabilités municipales ou comtales ça vous rend aussi gai qu'un croque-mort). Pas une goutte d'alcool, aucune odeur de pavot, tout était sain en moi. Sauf quelques cases mentales reliées à tout ce qui est affectif. Il ne faut pas déconner, ne pas reconnaître que dans ma tête ça ne tournait pas toujours rond, c'était me mentir à moi-même. S'il y a une chose que je dois garder c'est mon honnêteté , de me dire que y'a bien des choses qui clochent là-dedans. Ça c'était ce matin là.

    Comme tous les mois de décembre j'étais condamnée à m'occuper des réserves de prune de la famille Von Bretzel et comme toutes les années, j'étais toujours accusée de détournement de fût. Rien à faire , j'avais beau me défendre , marcher droit sur une poutre sans tituber, sans me vautrer, pour prouver que j'étais sobre, Papy Maurice me mettait à l'amende. J'étais coupable. 1463 j'ai bien cru que je pouvais m'en tirer en clamant mon innocence et en brandissant mon C.V genre un an de travail en tant que fonctionnaire c'est OBLIGE que je sois sobre. Que nenni, le vieux Maurice allait appliquer sa sentence. Interdiction de sortir de la chaumière. Je pouvais me révolter depuis ma chambre, mais chez les Von Bretzel, la justice applicable en Limousin et même dans le Royaume de France et ailleurs, elle est tout simplement caduque. Tant que Papy est vivant, je pourrai même être la Reine de France que s'il décide que je dois la mettre en sourdine et me faire oublier : j’obéis. La seule solution d'échapper à son machisme serait d'avoir la bague au doigt. Chose qui semble être plus qu'ardue pour l'heure.

    A toute interdiction, il y a des limites. Je m’octroie le droit de faire le mur. De squatter la Porcelaine d'Aristote. S'il y a des sanctions par la suite, j'assumerais ma connerie. Ce soir là donc, j'étais décidée à ne pas boire. Juste faire des rencontres, servir la boisson en tant que pilier de taverne et tavernière, puis tenir le crachoir. Qu'il est bon d'écouter les emmerdes des autres pour oublier les miennes.

    A tout problème une solution. Quand le vice est dans les parages, Dieu le Sans Nom envoie toujours des représentants du "mal", ce soir là , c'était sous l'apparence d'un mâle, l'était barbu et d'âge mûr , une voix off me dit " comme vous les aimez Véra". Je la fais taire, puisque mes pensées sont toutes pour le DiCésarini, et que toutes les barbes du monde ne pouvaient pas écraser ce sentiment plus que niaiseux que j'éprouvais pour ce bonhomme. Les présentations se font assez rapidement. Quand je suis d'humeur bavarde c'est que je veux tirer les vers du nez de mon interlocuteur , je veux des ragots, des histoires publiques ou intimes, croustillantes, politiques ou culturelles, et même religieuses, peu importe je veux du blabla pour oublier que Papy Maurice veut ma peau et que je suis à la limite suicidaire.

    Le touriste se présente "Quassim", à moi d'écorcher son nom comme il faut. A mon tour je fais preuve de politesse, Véra tout court. L'individu semble me connaître de nom. Waouh je suis célèbre de par le monde ? De quoi planer hein? Non, ce n'est pas du tout cela. Il s'explique.

    Monsieur est marchand ambulant, je suis plus qu'intéressée par ses produits , avec de la chance il pourrait approvisionner la Foire comtale ou mes greniers personnels . Je n'ai guère le temps de l'assommer de questions. Il m'annonce gentiment qu'il a quelque chose pour moi et pour un certains Arry.


    - C'est de la part d'une jeune fille que j'ai rencontré. Elle ne manque pas de répartie et d'intelligence. Je suis certains qu'elle a un avenir en politique. Elle m'a demandé de vous rappeler que vous lui devez des poulaines.

    Je ne percute pas tout de suite. Je ne vois pas du tout de qui il cause. A qui aurai-je promis des poulaines? Alors que moi même je suis en chien, que j'en veux toujours un peu plus. Il poursuit son récit.


    - J'ai un paquet pour un certains Arry. C'est un cadeau de la part de la petite. Un oeuf.

    - Il est à Ventadour là.
    - Je peux vous laisser le paquet, vous le lui remettrez?

    Il s'absente un instant et revient avec quelque chose de vivant. Un oisillon tout déplumé qui peine à faire cui-cui .?


    - HAN...c'est tout MIGNON. Corbeau? Pie? Moineau? Aigle? Pigeon?Poussin?


    Je roucoule déjà avec la bestiole , n'attendant aucune réponse de la part de l'oriental.


    -Je vois de qui vous parlez. Pour faire un cadeau à Arry, il n'y a que Eddalia. Bon. Pour les poulaines. Elle va oublier hein.

    - Elle m'a prévenu que vous risquez de ne pas tenir parole et dans ce cas elle m'a demandé de vous parler de bambou...
    - Humpf. LA PESTE.


    *Dépitée.*Je maudis silencieusement la mémoire de la petiote. En espérant que le marchand ne soit pas au courant de toute la stupide conversation.

    - En sachant que Arry est l'unique responsable de ce maudit marché de poulaines contre le silence de cette mioche. Je m'autorise à ne pas lui refiler cet oiseau là.
    - Ce n'est plus mon problème comtesse. Je vous ai remis le paquet à vous de le livrer maintenant.
    - Voyez où peut mener un triste quiproquo? Une simple conversation , je causais de bambou, mon fiancé causait de panda ... C'était une discussion animalière, genre bestiale là. Bah Arry en a fait un sujet lubrique et la petite était là. Elle a retenu que ce qu'elle voulait humpf. ... Du coup j'y ai dit que je lui filerai des poulaines si elle garde silence tout ça. C'était embarrassant.


    Ou comment s'enfoncer dans des explications vaseuses que le crane rasé barbu feint de comprendre. De tenter de changer de conversations, d'oublier ces tristes ou folles soirées en compagnie du Zolen qui passent curieusement du sens propre au sens figuré ou ... plus que sale. Je regarde l'oisillon et le messager.

    - L'a pas un nom? Puis une cage?


    Le Qassim tente de me vendre une cage, que j'arrive à avoir gratos en plus d'un nom qui va plutôt à l'oiseau noir : "Barquq", prune en arabe. On remercie le Très Haut et les quelques marchands que j'ai rencontré durant ma jeunesse, où j'ai rapidement compris qu'il fallait savoir dire "prune" en plusieurs langues pour pouvoir exporter le nectar "éthylique" du Limousin.

    Échange de bon procédé , je lui offre quelques verres de prune qu'il refuse poliment , monsieur il ne boit pas, il ne touche à rien de "toxique" et il accepte de me lâcher une petite bourse. A l'intérieur de l'opium. Pipe non fournie. De quoi mettre un point final à cette entrevue "commerciale".

    De m'en retourner en catimini à la chaumière Von Bretzel. De prier pour que les aïeux ne me grillent pas dans la foulée.


    Loin de tous dans ma petite chambrette. Une pipe se bourre à l'opium et une bouteille de prune se descend. Par une âme pas très maline, on ne m'avait pas prévenu qu'après un si long sevrage, l'envol pouvait être aussi dangereux.
    Quelques heures de pures euphories, à en oublier mes phobies, mes lubies , pour quelques semaines de profonde léthargie.

    Et on se demandait où est passé la Von Bretzel.
    Et on creusait déjà sa tombe.
    Et on pleurait déjà une perte.
    Et on attendait son réveil.

    Le 14 février 1464 , réveil douloureux. Un dimanche saint , où les cloches de la cathédrale Saint-Etienne sonnent. Alors que mes aïeux se soucient de ma santé , je leur cause de Valentin et de messe puis aussi d'un certains barbu qu'on me décrira comme étant Azraël.

    Bande de boulets, ce n'est pas Azraël, c'est Qassim!

    Il n'est pas du tout question de contrarier les proches, je me contente d'opiner du chef.

    -" mais oui, mais oui l'Ange de la mort a voulu me prendre, mais je lui ai dit non pas maintenant, attendez qu'on se marie hein, c'est péché de le faire avant!"
    De quoi faire marrer mes vieux et de me faire chanter aussi.
    -Et après on me dit que j'ai l'esprit tordu ? Tâchez d'avoir le même esprit que moi , vous verrez que la Mort, elle ne vous prendra pas.




    "Ils ont essayé de m'envoyer en désintox' mais j'ai dit
    "non, non, non"
    Oui, je me suis saoulée mais quand je serai de retour, vous
    le saurez tous
    Je n'en ai pas le temps, et si mon papy pense que je vais
    bien alors...
    Il a essayé de m'envoyer en désintox' je n'irai pas, pas,
    pas."
    **




    ** Amy Winehouse -Rehab.


[/!\L'alcool , le tabac , la drogue tuent./!\ .]

_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Vera.
    L'Homme est un chat.


    Interdiction de virée dépressive. C'était ce que j'avais noté dans mon tableau de bord. La messe pourrait bien attendre ce dimanche, je suis déterminée à faire une séance de méditation sans cureton. L'esprit sobre, avec pour unique public , la tante Hortense qui s'amusait à compter mes cheveux. Toujours agréable de se faire tripoter la chevelure, quand on cogite, que le sommeil ne veut plus venir.

    Les yeux clos, l'esprit qui vagabonde enfin en toute liberté quand soudain la voix chevrotante de la vielle tante se fait entendre. Elle chante.


    C'est la mère Michel qui a perdu son chat,
    Qui crie par la fenêtre à qui le lui rendra.
    C'est le père Lustucru qui lui a répondu :
    Mais non la mère Michel vot' chat n'est pas perdu.

    Sur l'air du tra la la la
    Sur l'air du tra la la la
    Sur l'air du tra dé ri dé ra, et tra la la la

    C'est la mère Michel qui lui a demandé :
    Mon chat n'est pas perdu, vous l'avez donc trouvé ?
    C'est le père Lustucru qui lui a répondu :
    Donnez une récompense, il vous sera rendu.

    Sur l'air du tra la la la
    Sur l'air du tra la la la
    Sur l'air du tra dé ri dé ra, et tra la la la

    Et la mère Michel lui dit : C'est décidé
    Si vous m'rendez mon chat, vous aurez un baiser.
    Et le père Lustucru qui n'en a pas voulu,
    Lui dit : Pour un lapin votre chat est vendu.


    La minute évasion est étouffée par cette triste comptine. Les mirettes s'ouvrent, le regard se perd dans celui d'Hortense. C'est le moment où la petite fillette veut pleurnicher aux jupons de sa mère. Chacun associe ses souvenirs à une image ou un être. Le chat était tout un symbole à mes yeux.


    - Mon chat a été VENDU. Sauf que je ne veux pas de LAPIN. Je veux rien d'autre que mon chat.


    La vielle ne répond rien à cette remarque. Loin de comprendre ce qui se trame dans ma tête.


    - L'homme c'est un chat. On s'y attache à cette bestiole, on lui accorde de l'affection, puis finalement il s'échappe. Ma tante, si tu pouvais y aller chanter ta chanson un peu partout dans le monde, dire que Véra a perdu son chat et qu'elle veut le retrouver. Qu'aucun lapin pourrait le remplacer.

    - et s'il a été vendu ?
    - Tu me le rachètes!
    - Il va falloir te faire une raison.
    - Ou me faire une boisson. Allons boire un coup. Au moins ça m'aide à oublier toutes ces bestioles qui s'envolent.

    Tantôt mouflon, tantôt chat, l'amour était bestial dans ma caboche. Le corse méritait mieux comme comparaison.

    [...]

_________________

SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*
Vera.von.bretzel
[La Saint Patrick devait être ludique, finalement l'est dramatique.]

22/03/1464 11:17 : Les bières que vous avez bues lors de la Saint Patrick vous permettent de remporter 100 écus et Trèfle à quatre feuilles


    Comme d'habitude, cette histoire est née d'une soirée entre potes autour d'une tasse de tisane chaude. Pour de vrai. Nous étions sobres, quand nous avons décidé de concourir pour la Saint Patrick. Le Saint Gueldnard était déterminé à faire de moi l’Élue de la Saint Patrick.

    Nous nous sommes prêtés au jeu, j'étais la "Gourdasse" destinée à picoler jusqu'à plus soif. Le comte de Saint Junien , seigneur de Saint Viance s'était lâché , je ne saurai dire si c'est à base de 5000 écus de prunes, bières, Cylouan juste derrière, puis la dame Lys et l'intrigant Gerfaut.

    J'avais mes quatre mécènes et j'étais en tête d'affiche. On m'avait bien mise en garde. C'est qu'après un si long sevrage, la rechute était vertigineuse. On me demandait pourquoi faire subir un tel calvaire à ma personne ? Je répondais pour le plaisir de boire et pour une fois c'était pour un tournoi de beuverie. Alcoolique Notoire du Limousin et de la Marche, certifiée par les résultats plus que parlant de ce concours.

    Première grande buveuse du Royaume de France, 5ème grande Buveuse dans le monde.
    Véra quel est le lot du gagnant? 100 écus et un trèfle.

    Le trèfle que faire avec ?
    Le contempler , le faire sécher et le garder en souvenir. Le fumer? Le bouffer?
    J'étais ivre. J'avais besoin de croire en quelque chose, en la chance. Me portera-t-il bonheur?
    Je dois le savoir. Va pour la consommation de trèfle. Premier coup de poker comme qui dirait, je me sens "sobre et très heureuse", ce n'est pas assez, seconde expérience , un pigeon me chie 50 écus. Cela tombe vachement bien, j'ai plus assez d'écus en poche.

    Puis....
    Puis.... SOUDAIN. Plus rien. Rien ne se passe. Ah moins que je ne sois pas assez attentive. Je vois flou. Le paysage change. Je ne suis plus à Limoges.

    Il se pourrait.
    Quoi?
    Quoi?

    Limoges. Limousin. Il se pourrait qu'on ne se voit plus. Il se pourrait que je ne sois plus des votre. Il se pourrait que je ne sois plus là.

    Il se pourrait que je ne sois pas que bourrée, il se pourrait que je sois carrément décédée.

    L'envers du décors n'est plus le même. Bienvenue dans la République de Florence.

    C'est beau. Peut-être bien que les ritales s'y sentent chez eux, mais moi ?

    Perdue.

    Leçon de vie: ne plus jamais boire.
    Ne plus jamais croire en la chance.
    Mettre une croix sur les portes bonheurs puisque la poisse est mon lot.

    De quoi pleurer.
    De quoi cultiver un peu plus ma folie, ou me perdre définitivement.

    Finalement le Limousin et la Marche c'était plutôt bien. Ceci explique pourquoi je ne voulais plus le quitter mon comté. Ceci explique pourquoi je me sens déjà dépaysée.

    A me souvenir de cette dernière soirée à la Porcelaine d'Aristote.
    Dhéa l'Ysengrine Merveille Sainte et Cylouan, Gerfaut, étaient à mon "chevet".
    Je leur disais :
    -J'adore Limoges, j'adore ce comté. Cela me fait *hips* rondement chier que le Très Haut *hips* veuille me faire la nique.


    Dhea : les voyages forment la jeunesse peut être que c'est pareil avec le voyage du Très Haut ...

    Inconsolable que je suis.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)