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[RP] Papaoutai? Ah, papatailà!

Aymin
Rennes, capitale du duché dans lequel il venait de s’installer. Il avait presque oublié le but de son voyage vers la Bretagne. Presque. Ou au moins c’est ce qu’il s’était dis, plusieurs fois, légitimant la manque de résolution dont il avait fait étalage.

C’était la confrontation en Rieux qui avait transformée son attraction naturelle envers le confort qu’emportait ‘ne rien faire’ et la procrastination. Puis, après quelques instants de clarté et de motivation, il s’était dis de nouveau qu’attendre encore un peu serait peut-être la meilleure chose à faire. Ainsi il avait attendu et attendu encore avant de prendre la décision d’aller visiter Rennes pour ‘le’ voir. L’homme qui l’avait fait venir en Bretagne.
Romantique hein, cher lecteur ? Sauf que non ; ceci n’est pas une histoire d’amour.

Il se trouvait là donc, quelque mètres de l’appartement qui appartenait à l’homme qui avait esquissé les contours du sort d’Aymin sans le savoir.

Qui est ce donc, ce personnage fort mystérieux ? C’était la question qu’Aymin se posait aussi depuis plusieurs mois. Il voulait savoir. Il voulait avoir des réponses. Il voulait aussi connaitre. Et en même temps il en avait peur. Il ne craignait pas la déception, non, car il n'attendait pas trop. Il ne craignait pas la confrontation réelle non plus. Ce qu’il craignait plutôt, c’était lui-même. Il serait beaucoup trop facile d’attribuer sa recherche et sa venue à l’honneur, l’esprit familial. C’étaient des notions qu’il jugeait futiles et insignifiants.

Paralysé par ses pensées et ses doutes, il restait sur place. Inerte, se roulant inconfortablement dans son hésitation.
Deux pas en avant, nouveau pause. Un pas en arrière. Qu’allait il dire ? Et lui, l’autre, quelle serait sa réaction ? Allez hop, deux pas en avant, un en arrière. On continue, jusqu’à ce qu’il était arrêté par le bois de la porte du bâtiment.

- « Killijo ? »

En chuchotant. Aymin s’en damnait. Histoire de faire une première impression qui laisserait des traces dans le mémoire et qui montrait qu’il était en contrôle, hein.
Il reprit donc, à haute voix.

- « Hé ! Dénéré ! »

Voilà. Impossible de reculer maintenant.

    * Stromae, évidemment.
Killijo_de_denere
A l'interpellation, Killi sursaute. Ils se prennent pour qui, ces Rennais ? Ça ne va pas faire un pli, dès que Liz a fait suffisamment tourner sa boucher le, il va à Rohan. Ça va mal se finir. Il a déjà du mal avec l'ex fiancé, faut pas pousser le Killi dans les orties non plus. Il referme la porte de l'écurie où se trouve Intrépide et se retourne, l'air peu aimable.

Quoi ?

Il fusille le jeune homme du regard. Va lui apprendre les bonnes manières à coup de cravache ! Il reconnaît vaguement une tête déjà vue à Rieux. Il se ravise.

Vous étiez à Rieux, si je ne me trompe ? Vous venez visiter Rennes ?

Ne pas lui dire de fuir cette ville, non... Ne pas le dire, il est sensé être tavernier, accueillant. Même avec les hommes, si si... Il lui sourit.

Peut-être est-ce une femme ?
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Chez moi
Aymin
La porte s’ouvrit et la lumière tendre des cierges brillant dans l’intérieur s’attaquèrent aux yeux d’Aymin un peu moins tendrement. Une pause s’annonçait. Il voulait être certain que c’était bien l’homme qu’il cherchait. Et c’était bien lui, en effet.

Le ‘quoi’ que le Dénéré avait utilisé pour répondre ne l’avait pas plu. Visiblement l’autre était irrité par sa visite nocturne. Il était vrai, sans aucune doute, que le choix du moment n’était pas très opportun. Mais considérant la raison de sa venue, le temps n’était pas vraiment d’importance. Puis c’était bien maintenant, après avoir bu une bonne bouteille et dans l’anonymat qu’offrait la nuit en débarrassant les rues des gens ‘honnêtes’ qui préféraient rester à l’abri de leur nid au lieu de pivoter dans l’insécurité hasardeux de la noirceur, qu’Aymin avait trouvé le gout d'aller à la confrontation. Fallait bien en profiter.

De toute façon, le ‘quoi’ impertinent l’avait offert l'opportunité de garder le ‘moral highground’, de se montrer plus digne ou au moins de créer l’impression qu’il était plus en contrôle que son adversaire. Aurait-il peur, peut-être, le Dénéré ? Ou était-ce juste la manifestation d’une mécontentement d’être perturbé dans sa vie ordinaire, d’être dérangé quand il voulait rien d’autre qu’être dans son nid ? Questions, questions.


Aymin le regardait, étudiant, attendant, réfléchissant à quoi le répondre.

- « C’est bien toi, le Dénéré ? Killijo ? » Il ne cessa pas de le regarder, le menton en haut. « Je ne suis pas venu ici pour une femme. Je suis venu ici pour toi. »

Et du coup il eut trouvé comment faire. L’approche direct. L’attaque. La menace.

Si ce n’était pas le bon choix, il pouvait toujours l’accréditer au vin en fait. C’était ça que les gens disaient, non? 'Ce n’était pas moi, c’était le vin !' Ou la bière, bien sur. Les excuses sont fait pour s’en servir, tout comme le psychédélisme.

Killijo_de_denere
C'est bien toi le Dénéré ? Mais il allait se calmer le petit ! Sinon, il allait lui apprendre à parler correctement aux nobles ! Killi le toisa de sa hauteur. Il lui semblait déceler chez ce jeune garçon un je-ne-sais-quoi de déjà vu. Un prémice d'Annelyse quand elle s'apprêtait à lui asséner un coup peut être ? Le regard, le défi, comme s'il devait toujours être remis en question. Sauf que celui-là a deux désaventages qui le desservaient ; il n'était pas issu de ses coups de rein bien connus et contrairement à Annelyse, il ne serait aucunement dérangé à l'idée de corriger cet impertinent. Il ne frappait point les femmes. Les hommes, sans remord. Killi se gaussa.

Tu es venu pour moi, petit ? Pourquoi tant de haine ? Ai-je défloré ta soeur ?

L'enfant le regardait, l'examinait comme s'il cherchait une faille en lui. Annelyse, sors de ce corps ! Killi s'approcha d'un pas. Il avait bu ? Il empestait... Mais qu'est-ce qui lui avait pris au gamin ? Son poing se serrait et se desserrait, prêt à partir au moindre mauvais mot. Une dernière chance ? Il hésitait.

Killijo DE dénéré pour toi. Seigneur des Rosiers.

Pour l'instant, mais il n'avait point besoin de le savoir, le gamin. Il le regarda toujours froidement, attendant des excuses ou un geste de recul comme pour un combat de deux chiens prêts à se battre. Le moins sûr de lui baissera les yeux. Combat de coqs ? Certainement.

Que veux-tu au Seigneur des Rosiers, petit ?

Le message était clair ? On n'a pas élevé les cochons ensemble, gamin. Alors tu vas te calmer et tu vas parler correctement. Il le regardait toujours, prêt à donner la contre-attaque.
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Chez moi
Aymin
Une petite vaine commence à frapper autour de la tempe gauche du ‘petit’. À cause de sa colère, bien évidemment, sans doute nourrie par l’alcool qui s’est fait maître de lui partiellement. Mais surtout à cause du fait que là, il a touché un point sensible.

Il veux le lui dire. Il aurait du le lui dire déjà. Ne pas tourner autour du pot. Non, Dénéré, ce n’est pas ma sœur que tu as déflorée. Pas une nièce. Pas ma grand-mère. C’est possible, sans doute, mais ça n’a aucune importance. C’est ma mère, idiot !
Il voudrait le crier, hurler que c’est bien lui qui a rendu possible son existence. Et qu’il l’a ruiné, aussi. Qu’il est la raison pour toute les misères qu’il a du subir les derniers mois et semaines. Qu’il le haïsse pour tout ça. Mais rien n’échappe ses lèvres, aucun mot.

Le temps qu’Aymin met pour ouvrir la bouche dans un effort médiocre de se défendre, le Dénéré l’insulte plusieurs fois. Le ‘petit’ sent la rage grandir en lui. Mais il reste calme, ou au moins il essaie de le rester. Pas facile d'ailleurs, considérant le vin qui était toujours en train de se mêler avec son sang.


- « Tu es un cochon, Dénéré. »

Voilà donc. Les insultes en français pour les nuls, leçon numéro uno.

- « Gij, klootzak. »

Si ça ne marche pas en Français, on retourne au Flamand, langue maternelle. Pas que c’est forcément mieux ou plus facile, hein, mais au moins le temps d’y réfléchir lui donne le temps de retrousser les manches et de faire quelques pas vacillants en direction de son ennemi du moment.
Il laisse échapper toute prétention à la calme.

- « Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

Cri de guerre qui annonce que le ‘petit’ Aymin en a marre. Désireux de vengeance, le poing serré s’oriente vers le visage du Dénéré avec confiance, mais aussi - et surtout - sans beaucoup de précision.
Du coup, au lieu de se planter sur le nez ou l’un des yeux de son antagoniste, il atteint brutalement le mur de son appartement.

-« Raaaaaaa-aaaaaaaaa-aaaaaah ! »

Cri de guerre, non. Cri de douleur, si.

Killijo_de_denere
Un cochon ? Oui, il le savait, mais pourquoi lui en voulait-il à ce point ? Qui était la fille de sa famille à qui il avait fait connaître ses pratiques perverses ? Il le regarda, mais en ayant cité chacune, il n'avait point vu d'approbation ou de déni. Par contre, l'insulter de la sorte... Un trou du... M'enfin ! Sale môme ! Il étit donc flamand ce petit... Killi réfléchit rapidement à celles qu'il avait pu connaître en Flandres. Pfiou... La liste était longue. Il y était allé lorsqu'il était allé chercher sa petite Atthénaïs, mais cela remontait si loin. Se rappellait-il de toutes ? Certainement pas. Même en creusant, par contre, il se rappelait de quelques insultes qu'il y avait entendues et celle-là... Il allait se calmer le petit. Vraiment. Il le regarda remonter ses manches et s'avancer vers lui. Il voulait se battre en plus ? Nettoyer l'affront par un duel ? Est-ce une blague ? Que connaissait-il à l'art du combat à l'épée ? Il voulait simplement se battre comme les gueux le faisaient en taverne. Il avait bu en plus, Killi le regarda faire sans sourire, même s'il l'amusait. Le jeune garçon se lança, mais, etait-ce le manque d'expérience ou l'alcool ? Killi fit un mouvement sur le côté pour éviter le coup et bien sûr... Ce qui devait arriver arriva. Le poing heurta le mur. Killi ne se retourna point. Il ne dit rien. Il voulait cogner, qu'il se défoule sur ce mur. Killi n'en avait rien à faire.

Que voulait-il lui dire ? Que comprendre ? Il ne savait point. Il se retourna vers le jeune homme et lui dit simplement.

Qui ai-je déshonorée pour que tu sois aussi haineux à mon encontre ? Range ton poing, j'aime savoir pourquoi je me bats. Si tu as une bonne raison de me provoquer, alors nous aurons ce duel.
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Chez moi
Aymin
La douleur de son poing le forçait de reculer de quelques pas, courbé, comme un chien blessé dont l’aboiement s’était transformé dans un piaulement déplorable. Surement, ceci n’était pas son meilleur moment.

Avec un grondement il essayait de se redresser pour regagner quand même un peu de son honneur et regarda le poing couvert de sang. Quand tout ceci était fini et résolu, il devrait travailler à son sens de direction. Son état belliqueux par contre était à l’instant excellent et même un peu trop. Il se prépara donc de se lancer une seconde fois, ignorant les mots du Dénéré.

Sauf que cette fois ci, en se concentrant excessivement sur le nez de son adversaire, il oublia de regarder la rue. Deux pas en avant donc pour traverser la distance qui le séparait de l’autre. Il n’y arriva pas, par contre, car après le premier pas son pied rencontra une petite pierre détachée de la rue qui s’avéra être sa ruine - sa troisième ruine du soir, bien entendu, le vin et le mur étant les deux premières.

Un effort maladroit et faible pour conserver son équilibre suivait, mais sans succès. Avant même avoir atteint le Kilijo, Aymin était gisant tout de son long sur la rue. Il lâcha un nouveau cri, cette fois-ci pas de guerre ou même de douleur d’être tombé sur son coude, mais de frustration parce qu’il avait de nouveau raté. La scène était devenue ridicule et Aymin aussi.


-« Godverdomme… »

Merde, oui. Grand temps de se calmer, donc. À risque de gâcher cette opportunité. En effet, elle était déjà gâchée. Il s’était ridiculisé et avait donc perdu cette bataille pour la supériorité. Le contrôle qu’il avait voulu maintenir de la situation et dont il avait voulu faire impression avaient péris aussi. Il se doutait que l’homme devant lui serait très content ou fier d’entendre que la créature pitoyable qui se trouvait devant le seuil de son appartement, puant de l’alcool et incapable de se défendre ni d’attaquer, était son fils.
Correction : son bâtard plutôt. À voir s’il pourrait vraiment classifier comme un fils.

Il se redressa lentement, grognant, et reposa ses yeux sur le Dénéré.


-« Si vous voulez un duel formel, vous pouvez l’avoir. Mais sachez alors que si c'est moi que vous faites saigner, c’est aussi votre sang qui est versé. »

Et voilà, c’était dit. Alea acta est. Aymin attendait donc, les poings serrés mais non menaçant et le menton en haut dans l’espoir de réinstaurer un peu de dignité.

Killijo_de_denere
Et c'était reparti pour un tour... Il voulait cogner ? Qu'il cogne... De toute manière, vu comme il visait, il risquait tout au plus de se casser quelque chose. S'exprimer avec les poings, il connaissait aussi. Cela occasionnait pas mal de douleur, mais le soulagement était certain. Nouvelle gamelle, attendue, bien sûr, vu l'état d'ébriété avancée du jeune garçon. Il devrait apprendre à boire un peu, avant que de vouloir se battre. Même avec le premier venu. D'ailleurs, Killi l'était-il ? Il ne le savait toujours point. Il attendait que le pitre se relève. Ah, il avait compris, il avait une démonstration de ce qu'il ne faut point faire. M'enfin, à son âge, il avait passé l'époque des "ne te bats point quand tu as bu", et autres conseils du même acabit. Il le regardait, les bras croisés avec un air semblant dire "tu me préviens quand tu as fini".

Il grognait, apparemment, la rage l'habitait toujours. L'ivresse aussi. Elles ne font point bon ménage, comme il l'avait déjà constaté lui-même. Il était jeune, il apprendrait.


Aymin a écrit:
-« Si vous voulez un duel formel, vous pouvez l’avoir. Mais sachez alors que si c'est moi que vous faites saigner, c’est aussi votre sang qui est versé. »


Ah, il sait aussi parler autrement qu'en jurons ? C'est déjà un début. Ses pensées allaient et venaient, tout autant que les moqueries. Mon sang qui est versé ? Attends, on va reprendre depuis le début... Killi le regardait, ce jeune homme Flamand, qui voulait le frapper, en lui disant qu'il était un cochon... Les Flandres, ses visites un peu partout, ses explorations des Flamandes... Y aurait-il laissé un souvenir alors qu'il venait chercher celui qu'il avait laissé à la douce Suzon. Non... Ce fils qu'il voulait tant, qu'il espérait depuis toujours... Il regardait celui qui était devant lui, cherchant une marque de ressemblance, un quelque chose des Dénéré. A part cette habitude de s'exprimer avec les poings quand il était fâché, il n'y trouvait point grand chose. Peut être sa mère lui avait-elle raconté cela parce qu'il était noble. Il ne le disait point toujours, mais sa renommée le suivait. Que faire ? Que dire ? Il hésitait. Le gamin était ivre. Certains éléments étaient plausibles, il avait certainement lutiné sa mère, comme il en avait peloté d'autres. Il avait voyagé seul, il avait visité tous les plaisirs des environs. Plutôt deux fois qu'une, d'ailleurs. Les bras toujours croisés, il regardait son jeune adversaire. Pas un geste, à peine un sourcillement.

Mon sang ? En quoi pourrais-tu penser que nous sommes du même sang ?

Et de rajouter qu'il n'engendrait point des outres à vins sachant à peine se battre ? Non... Ne point ajouter à sa frustration. Peut être avait-il raison, le gamin. Il n'en avait souvenance, mais après tout... Il avait déjà semé plus qu'à son tour.


D'où viens-tu ? Quel âge as-tu ?

Quelques indices pour que j'arrive à retrouver le nom de ta mère, bon sang ! Si je tenais un cahier ou des fiches, j'aurais pu le chercher dans mes archives. Mais dans ma mémoire... Le temps nous manque, mon enfant. Killi détaillait le jeune homme qui semblait avoir grandi parmi les paysans. Mal attifé, sachant à peine se battre...
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Chez moi
Aymin
Les questions vinrent et évidemment Aymin n’y répondait pas tout de suite. Il avait pu prévoir, bien sur, qu’il aurait une multitude de questions que l’autre lui poserait. Logiquement on n’accepte pas d’un instant à l’autre qu’on a un fils dont on ne savait pas et logiquement on est méfiant des mots d’un ivrogne qui se présente dans la nuit.

Il mit de nouveau un pas en avant – cette fois-ci attentivement de ne pas tomber – en se demandant tout ce que sa mère lui avait raconté. Ce n’était pas beaucoup, malheureusement, mais cela devrait servir.


-« Heu… Bah… » Il essaya de se concentrer. « Tu te souviens pas de Marguerite van Swiffeghem ? Flamande, fille et femme de marchand ? Elle habitait à Bruges. »

Ce n’était pas beaucoup en effet. Faudrait spécifier encore et surtout donner les informations que Kilijo aurait retenu. Sans doute il y avait plusieurs flamandes sur sa liste de conquêtes. Il réfléchit de nouveau et se gratta sur la tête avant de continuer.

-« Petite brunette, jolie, parlait le Français avec un accent flamand. » Logiquement. « Elle était fiancée à un marchand flamand. »

Celui qu’Aymin avait cru être son père pendant seize ans. Un petit sourire amer s’afficha sur ses lèvres en se souvenant de leur dernière conversation.

- « C’était quelques jours avant leur mariage que tu l’a rencontré. Enfin, je crois. C’est ce qu’elle m’a dis… À une réception ou un bal ou je ne sais quoi. C'était sans doute énormément romantique. » Sarcasme obligatoire.

Il mit ses mains sur ses hanches et soupira en se rendant compte que ce n'était pas très convaincant. Par dieu Dénéré, t'as eu combien de femmes?

- « Il y a combien de flamandes que t'as eu dans ton lit? Moi j'y ai habité seize ans et je me souviens encore de toutes! »

Passage indispensable pour dire 'tu vois les femmes ils m'aiment aussi!' L'alcool parlait de nouveau. 'Petit' Aymin s'était toujours trouvé seul dans son lit, ses essais de conquête ayant toujours tombés à l'eau. Parfois littéralement vu le nombre de cours d'eau à Bruges.

Killijo_de_denere
« Tu te souviens pas de Marguerite van Swiffeghem ? Flamande, [...] Elle habitait à Bruges. »

Oh pu... Ben oui, la petite Marguerite. La mignonne Marguerite qui s'était laissé mignoter dans l'écurie puis qui lui avait donné rendez-vous dans un autre endroit, le lendemain où elle lui avait donné... beaucoup. Très jolie, et très agréable partenaire, qui apprenait vite, mais il ne pouvait raconter tout cela à son fils. Que lui dire ? Il écoutait le jeune homme expliquer que la jolie Marguerite était en fait fiancée. Ce qu'elle s'était bien gardée de lui dire. Il en avait bien profité d'ailleurs, pensant qu'elle voulait faire son éducation pour... Ben oui, pour quoi en fait ? Sa nuit de noces, mais... Oula, trop de questions, trop de retours sur le passé.

Je me souviens de ta mère. En effet, nous avons eu... Quelques rencontres intimes, comme nous pourrions dire.

En tout et pour tout, 3, s'il s'en souvenait bien, mais il ne lui en raconterait rien, encore moins la soif d'apprendre de sa sainte mère. Lui-même voulait toujours croire qu'il était né par l'opération du Saint Esprit, sa mère étant trop mère pour s'occuper des plaisirs de la chair. Et l'enfant de continuer.

- « Il y a combien de flamandes que t'as eu dans ton lit? Moi j'y ai habité seize ans et je me souviens encore de toutes! »

Il le regarda avec un sourire. Tournai, Gent, Bruges... Comment toutes les compter ? Il ne se rappelait plus de toutes. Nobles, roturières, paysannes... Elles y passaient toutes sans distinction à partir du moment où elles étaient accortes et jolies. Et alors ? Elles demandaient, il leur proposait. Elles disposaient. Autant de temps qu'elles le voulaient. Mais il ne savait point qu'il avait déposé un petit souvenir là-bas. Et encore, à cette époque, il n'avait point récupéré son aînée ou peut être que si, il ne savait plus. Ses chausses battaient le pavé encore plus souvent qu'il ne baissait ses braies.

- Je ne sais plus mon grand, je ne les compte point. A cette époque en plus, elles défilaient plus vite que... Enfin ! Sauf ta mère !

Que lui dire sur sa mère... Il la connaissait si peu. Ils avaient à peine eu le temps de se connaître qu'il était reparti et elle se mariait. Mais il venait de l'apprendre. Il cherchait dans ce jeune garçon quelques traits des Dénéré, quelque chose qui pourrait être plausible. Mais en effet, il avait connu sa mère, bibliquement, comme dirait l'autre. Et c'était bien à l'époque qui remontait à sa naissance. Bref ! Comme dirait Pépin, il était dans la mouise... Il passait d'un gamin arrogant qui voulait lui en remontrer à un enfant qui voulait trouver son père. Il lui demanda doucement.

Combien as-tu connu de femmes ? Tu sembles expert en la matière, fiston.

Comme ton père. Et là, il pourrait dire que le sang a parlé. L'a-t-il fait ?
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Chez moi
Aymin
Plusieurs femmes flamandes donc. Aymin le trouvait étonnant qu’il se souvenait encore de sa mère. Plusieurs rencontres, il lui racontait. Et tout ça sans que son père – l’autre père qui ne l’était plus en fait, pas Kilijo – l’avait su. Et ses grand parents, ils ne l’avaient pas su non plus ?

Le ‘petit’ se rappelait du moment que sa mère l’avait confessé. Le jour de sa mort. Le jour que tout avait commencé. Ils n’avaient jamais eu une relation intime dans la famille, ça c’était certain. Le père toujours occupé de ses affaires commerciales, seulement intéressé dans ses enfants en ce qui concerne les mariages des sœurs d'Aymin et les dots qui venaient avec – ses demi-sœurs donc, en fait. Que diantre, c’est compliqué tout ça – et l’éducations de ses fils dont Aymin avait été l’ainé.
Inutile de dire qu’il n’avait pas aimé l’idée que son fils ainé, son premier héritier et celui qui était destiné à reprendre les affaires commerciales, n’était pas de son sang.

Sa mère, bah, ça lui étonnerait si Kilijo était le seul à avoir pu gouter de ses charmes. Elle avait développé la coutume de se réveiller environ midi, puis aller faire un tour à Bruges en dépensant des écus comme si elle ne vivait que pour ça et de passer ce qui restait du jour en buvant les vins en provenance de tout le continent.
C’était ça qui aurait mené à sa mort, le curé et le médecin avaient dis. Aymin en doutait.


-« Vous l’avez bien connu ? Elle est morte. »

Il dit cela sans beaucoup de sentiment. C’était un fait et il en fit la communication. En plus c’était la meilleure façon d’éviter de parler de ses expériences avec les femmes, ou plutôt son manque d’expérience.


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Killijo_de_denere
Eh bien mon fils, c'est une nouvelle variété de lait, avec des vaches Angevines qui produisent un lait plus onctueux. Et ta mère... Ah oui, elle. Eh bien... Je l'ai connue plus bibliquement qu'à proprement parler. Si tu vois ce que je veux dire, mais je ne te ferais pas de dessin. Par contre, je dirais qu'elle eut de la voix, mais cela ne te regarde pas. Killi le regarda, hésitant sur la manière de lui dire tout cela.

Elle est morte ? Quand cela ? Je suppose qu'elle t'a parlé de moi avant son trépas... Voilà pourquoi tu arrives maintenant. Elle doit être décédée récemment.

Il le regardait, ne sachant quoi lui dire. D'un côté, il était content d'apprendre qu'il avait engendré un fils, mais d'un autre, cette manière de l'apprendre, de le présenter... Alors qu'il allait se marier prochainement. Comment l'annoncer à Liz ? Et à sa fille ? Annelyse, n'en parlons point. Il appela une servante.

Apporte de l'eau dans une bassine et un linge pour soigner la main de ce jeune homme. Et apporte-nous aussi du vin.

Il se retourna vers Aymin.

Tu vas me raconter tout ça, fils. Que t'a dit ta mère ?

La servante avait apporté une bassine en cuivre pleine d'eau. Elle l'avait posée sur la table avant de disparaître pour apporter une bouteille de vin et deux verres. Elle leur servit et repartit vite dans la cuisine. Killi prit le linge et l'essora.


Approche, il faut soigner ta main blessée.
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Chez moi
Aymin
Le ‘petit’ haussa légèrement la tête en entendant l’autre s’interroger sur la mort de sa mère. Question honnête ou n’était-ce que pour le réconforter ? Aymin jugea que la deuxième option était le plus probable.
Il s’imagina l’impression qu’il avait faite à l’angevin. Il était venu dans la nuit, bourré et pas lavé, l’insultant d’abord puis l’attaquant, tout en disant qu’il était son fils. Fils illégitime, en plus, bien que ce petit détail ne semble pas l’embêter.

Bâtard. Le mot résonna dans sa tête comme cela se faisait depuis plusieurs semaines. Illégitime. Comme s’il n’avait pas le droit d’exister à cause d'une condition qu'il n'avait ni voulue, ni choisie.

Cela avait duré quelque temps avant qu’il avait fait la paix avec ce mot rempli de laideur. Il s’était rendu compte que ce n’était pas pire que gueux, roturier, sot, idiote ou encore d’autres mots dont les gens se servaient pour s’insurger contre ceux qu’ils croyaient inférieurs. En plus ça ne changeait rien au fait qu’il avait reçu une éducation excellente dans la gestion des affaires commerciales ou l'identité qui s'était construite pendant les seize ans depuis sa naissance.

Et oui, il fallait une 'légère' modification. Il ferait avec. Il s'en servirait. To be or not to be. Le conte d’Aymin et son refus à l’infériorité: tragédie flamande en Bretagne.

Le vin arriva et entre-temps venait la proposition de lui soigner la main. Froncement des sourcils sceptique, mais approchement quand même. Même si ce ne fut que pour lui confisquer le ligne avec un geste dramatique pour appuyer sur son indépendance.


- « Merci, mais je ferai ça moi-même. »

Manière alternative pour lui dire qu’il ne voulut pas de sa pitié. Il le regretta dès qu’il mit le ligne trempé dans l’eau sur son poing douloureux. Un grognement profond réussit à échapper ses lèvres tandis qu’il essaya de ne pas laisser tomber le tissu.
Tranquillou, Aymin, faut faire ça doucement. Sauf qu’il n’en était plus capable, dans son était troublé. Nouvelle tentative. Il refusa de s’avouer vaincu par un ligne et un peu de l’eau, ou pire encore par le Dénéré qui était maintenant son hôte.
Il se serra les dents. Aucun grognement ne se laissa entendre cette fois-ci.


- « Oui. Elle, ma mère, a raconté comment vous vous étiez rencontrés. Le mariage avait lieu un mois après votre première... heu… réunion. » Il s’arrêta un instant, appuyant de nouveau le ligne sur le poing blessé et couvert de sang. L’étoffe commença à avoir le même ton de rouge. Il grimaça en reprenant la parole.

- « Toute la famille était là. » Réunion de famille sympa quoi.

Hé, venez fêter à Bruges. Ta mère va mourir et en plus elle va annoncer que t’es un bâtard en présence de ton père présumé, tes sœurs et frères, tes grands-parents et toute la bande ! Ambiance assurée !

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Killijo_de_denere
Pendant que le petit soignait sa main, Killi écoutait. Il ne fit aucun commentaire sur les soins et sa douleur. Il l'avait ressentie aussi lorsqu'il avait réduit les tables de la taverne de Chimera en cure-dent, puis celle de sa maison à Vannes. Liz l'avait soigné. Mais elle n'avait encore pu apaiser la douleur que les paroles d'Annelyse avait creusées. Ainsi, Marguerite avait pu faire passer Aymin pour le fils de son mari. Pendant seize ans. Pourquoi ne l'avait-elle point laissé caché ainsi ? Il ne comprendrait jamais les femmes, décidément. Dès qu'elles vont rejoindre le Très-Haut, elles se sentent obligées de se soulager la conscience. Est-ce si compliqué de garder un secret ?

Aymin a écrit:
- « Toute la famille était là. »

Il le regarda, incrédule.

Elle t'a tout raconté devant toute la famille ?

Il se retint d'ajouter "mais quelle cruche" ! Pourquoi les femmes sont-elles si stupides ? Elle avait réussi à tenir sa langue pendant seize ans... Elle devait bien savoir que cet enfant n'était point de son mari, puisqu'elle l'avait annoncé à son fils. Mais pourquoi l'ouvrir autant de temps après alors ? Surtout devant tout le monde. Depuis quand une confession publique apporte la sérénité ? A moins qu'elle ne voulait soulager sa conscience, ou se venger de son mari, ou... Autant laisser tomber et ne point s'occuper des raisons qui pouvaient animer une femme, il n'aurait point assez de parchemin pour rédiger la liste. Enfin, maintenant, il se retrouvait avec un bâtard sur les bras. Un de plus. sa mère ne pourrait le faire eunuque ou curé, elle aurait Liz sur le dos. Que lui dire ? Il apprenait maintenant qu'il avait un fils. Un autre enfant illégitime, les pensées tournaient dans sa tête.

Ecoute, fiston. Je sais que cela ne vaut point grand chose, mais si tu as besoin, je t'aiderais. Je viens de m'installer ici, mais je pourrais t'héberger en attendant.

Il comprenait la réaction de ce fils qui venait de voir son géniteur. Sa propre fille, qu'il avait conçue en conscience, lui reprochait ce qu'il avait fait. Elle lui reprochait de l'avoir fabriquée avec sa mère, d'avoir été présent lorsqu'elle avait besoin de lui et avait été rejetée par le père officiel. Elle lui en voulait de l'avoir élevée et reconnue comme sa fille. Qu'allait fait ce fils ? Il lui laisserait le temps. Il fallait que chacun s'adapte à la nouvelle et à la situation.

Buvons, si ta main va mieux, tu vas pouvoir tout me raconter.

Il regarde sa main.

Ta main guérira vite. Je demanderais à Liz de te donner les herbes qui soignent. Elle a réussi à me rendre l'usage de mes mains très vite.

Il lui montra ses propres mains qui avaient encore quelques cicatrices.

Ca doit être de famille aussi, ça.

Il lui montra un tabouret et les deux verres prêts à être bus.

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Chez moi
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